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Hans Georg Scharnke

De Commission Historique
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Hans Georg Scharnke
Prénom Hans Georg
Nom Scharnke
Sexe masculin
Naissance 11 mars 1918 (Mannheim)
Profession du père Enseignant et directeur de lycée (Professor + Gymnasialdirektor)

These Ergebnisse der Elektrokrampfbehandlung bei Manisch-Depressiven (Reichsuniversität Straβburg, 1944)
Examen 27 mai 1944
Directeur de thèse August Bostroem
Profession Arzt

Titre Dr. med.


Biographie

Enfance et scolarité

Hans Georg Scharnke est né le 11 mars 1918 à Mannheim dans le Grand-duché de Bade. Il est le premier fils d’Hermann Scharnke, un enseignant ayant accédé à la fonction de directeur de lycée (Gymnasialdirektor). Né le 11 septembre 1886 à Striegau en Silésie, Hermann Friedrich Wilhelm Scharnke étudie la philologie classique et l’histoire entre 1904 et 1909, tout en se formant aux langues modernes.

En 1919, Hermann est nommé enseignant au lycée de Lörrach, en 1927 à Heidelberg, avant d’être nommé directeur du lycée de Wertheim en 1931, puis de Donaueschingen en 1934 et enfin d’être nommé Oberstudiendirektor en 1938. Il a manifestement été contraint de quitter son poste en août 1938 au Fürstenberg-Gymnasium, dégradé puis muté, car il ne plaisait pas au représentant local du parti nazi et n’était pas membre de la NSDAP. Hermann est décédé le 27 octobre 1948 après sa brève réhabilitation comme directeur du séminaire d’études de Fribourg[1].

Hans grandit d’abord à Lörrach, puis à Heidelberg, où il est à chaque fois scolarisé dans l’une des écoles élémentaires de la ville (Volksschule). Il entre dans le secondaire à Heidelberg, puis se rend, manifestement au gré des mutations de son père, aux lycées de Wertheim et enfin de Donaueschingen dans la Forêt-Noire. En 1937, à l’âge de dix-neuf ans, Hans réussit son baccalauréat (Reifeprüfung).

Pendant les deux années qui suivent sa scolarité, Scharnke se soumet aux obligations civiques et militaires imposées par la loi nationale-socialiste. Il effectue tout d’abord son service du travail obligatoire au Reichsarbeitsdienst pendant six mois, puis accomplit son service militaire d’active. Il est affecté dans un premier temps dans l’artillerie avant d’être affecté à une unité du corps médical (Sanitätseinheit).


Les études de médecine

À la fin de son service militaire au début de l’année 1939, Hans décide d’entamer des études de médecine. Il s’inscrit à l’université de Fribourg-en-Brisgau au printemps 1939. Il termine sa première année à Berlin, où il suit le semestre d’hiver 1939-1940. En janvier 1940, Hans est appelé dans l’armée et se retrouve affecté dans une compagnie du corps médical participant à la campagne occidentale (Westfeldzug).

À l’automne 1940, Hans obtient une permission grâce à laquelle il parvient à suivre à Fribourg-en-Brisgau les troisième et quatrième semestres d’études. Il conclut ainsi la deuxième année de sa formation médicale par l’obtention de l’examen intermédiaire de médecine (ärztliche Vorprüfung) autour de la Pâque de l’année 1941.

Pour la suite de son parcours universitaire et les semestres dits cliniques, Hans se retrouve intégré dans une compagnie étudiante. Il reste à Fribourg-en-Brisgau, sans doute pour un semestre, avant d’être muté à Strasbourg en Alsace annexée. Sa mutation intervient encore en 1941, ce qui signifie qu’il a probablement été immatriculé à la Reichsuniversität Strassburg dès son ouverture pour le semestre d’hiver 1941-1942.

Hans termine à Strasbourg ses études de médecine et indique, dans son curriculum vitae accompagnant sa thèse de doctorat, qu’il envisage de présenter l’examen médical d’État (medizinisches Staatsexamen) au printemps 1944. Il s’agit d’un examen qui permet, à l’issue de l’année pratique, d’obtenir l’autorisation d’exercer la médecine et de s’établir comme médecin.


La thèse de doctorat de médecine

À Strasbourg, Hans Scharnke parachève sa formation académique par la rédaction d’une thèse de doctorat de médecine, sous la direction du Professeur August Bostroem de la clinique psychiatrique de la Reichsuniversität Strassburg, dont il est l’un des six doctorants encadrés entre 1943 et 1944. En 1944, il publie sa thèse intitulée « Résultats de l’électroconvulsiothérapie chez les maniaco-dépressifs » (Ergebnisse der Elektrokrampfbehandlung bei Manisch-Depressiven)[2].

Dans son introduction, il rappelle que la recherche scientifique dans ce domaine est notamment associée aux noms de Lucio Bini et Ugo Cerletti, deux spécialistes italiens, qui ont tous deux fait des expériences l’un sur des chiens en Suisse en 1937 et l’autre sur des humains pour la première fois à Rome en 1938. Il précise que la littérature scientifique allemande évoque cette méthode depuis l’année 1939 et qu’à partir du mois de juillet 1942, les premiers patients strasbourgeois ont été soignés à la clinique psychiatrique de l’hôpital civil avec ce traitement par électrochocs.

Hans indique qu’au printemps 1943, il a reçu du Professeur August Bostroem la mission d’effectuer des examens de suivi (Nachuntersuchungen) auprès de patients de la clinique psychiatrique et plus précisément auprès de ceux de type maniaco-dépressif qui avaient bénéficié d’un traitement par électrochocs. Durant tout l’été 1943, Hans a étudié un groupe de trente-deux patients (dix-sept hommes et quinze femmes) qui avaient été soignés jusqu’à la Pâque 1943 dans sa clinique et qui avaient quitté la clinique à cette date.

Pour deux tiers des patients, Hans leur a rendu visite après qu’ils soient rentrés chez eux. Pour le dernier tiers, il s’est entretenu de manière épistolaire avec leurs proches, notamment les parents et d’autres membres de la famille, pour s’enquérir de leur état.

Il catégorise les patients en deux groupes et donne des informations sur leur état. Il distingue tout d’abord les dix-huit patients qui peuvent être considérés comme « parfaitement guéris » (vollkommen geheilt). Pour les quatorze autres patients, il déclare que leur état est fluctuant, car ils se plaignent de beaucoup de souffrances difficilement perceptibles et de nombreux symptômes obscurs.

Toutefois, il remarque que sur les quinze femmes, dix sont considérées comme rétablies, tandis que deux tiers des hommes sont dans un état de santé jugé insatisfaisant. À ce sujet, Hans écrit d’ailleurs : « je ne pense pas que ce soit une pure coïncidence ». Pour essayer de comprendre les différences de résultats, il estime absolument fondamental de comparer le résultat et la durée du traitement (mesurée par le nombre de chocs), sans prendre en compte les différents tableaux cliniques des patients.

Il constate en effet une corrélation entre la réussite du traitement (l’état de santé du patient) et le nombre d’électrochocs administrés durant le traitement. Dans l’ensemble, il estime qu’un certain nombre de chocs est nécessaire pour aboutir à un bon résultat.


Vie privée et après-guerre

En 1942, durant ses études à Strasbourg, Hans fait la connaissance de Beate Gaertner. Née à Osnabrück en Saxe, Beate est la fille du maire (Oberbürgermeister) de la ville, le Dr. Erich Gaertner. Elle s’était installée à Strasbourg pour suivre une formation de kinésithérapeute (Krankengymnastin).

Le 21 avril 1943, Hans et Beate se marient dans la chapelle luthérienne de Fribourg-en-Brisgau devant le théologien et botaniste Georg Kükenthal. Après-guerre, Hans déclare « mon grand-père était le pasteur et botaniste Dr. Georg Kükenthal. Il avait dirigé jusqu’à sa retraite en 1928 le décanat de Cobourg ». La famille a ensuite célébré l’union à l’hôtel Zähringer Hof de Fribourg.

Après avoir soutenu sa thèse à Strasbourg, Hans Scharnke travaille dans un premier temps comme médecin militaire (Sanitätsarzt). On remarque également qu’il est contraint de soutenir une deuxième fois sa thèse de doctorat en 1952 à l’université Albert-Ludwig de Freiburg[3].

À la fin de la guerre, il obtient un poste à la clinique dermatologique de Fribourg : « c’est ainsi que je suis devenu dermatologue » dit-il à une journaliste venue rédiger un article à l’occasion du soixante-dixième anniversaire du couple en 2013. Avec son épouse, il s’installe à Achern dans l’Ortenau, et ouvre son propre cabinet à l’étage de la pharmacie de la ville dans la rue principale.

De cette période au cœur de l’Allemagne d’après-guerre, il se souvient « presque personne ne savait, à l’époque, ce que l’on pouvait faire avec un dermatologue » (Kaum jemand hier wusste damals, was er mit einem Hautarzt anfangen sollte). Néanmoins, afin de gagner la confiance de ses patients, Hans effectue des visites à domiciles dans les villages avoisinants. Hans pratique la médecine jusqu’à son soixante-dixième anniversaire.

Hans déclare : « nous n’avons jamais regretté d’être venu ici ». La journaliste qui rapporte ses propos note que pour Hans, la région badoise est d’une beauté unique et que Hans a toujours apprécié la proximité avec la ville de Strasbourg et qu’il a, en de maintes occasions, aimé se rendre à des concerts avec son épouse.

Il occupe également sa retraite en retrouvant d’anciens confrères, en jouant au tennis, en collectionnant les timbres avec passion et en s’affairant au jardin. De son côté, son épouse apprécie d’écouter des livres audio et se réjouit de retourner en Alsace pour manger avec son mari à l’occasion de leur anniversaire de mariage. Justement, en avril 2013, le couple Scharnke célèbre ses noces de platine en compagnie de ses deux enfants, de ses quatre petits-enfants et de ses trois arrière-petits-enfants.

En 2016, Hans est le doyen de la ville d’Achern et vit au 9 Im Häußerfeld[4].


Version allemande « brut » du Lebenslauf'

Ich wurde am 11. März 1918 als erster Sohn des Professors Hermann Scharnke in Mannheim geboren.

Ich besuchte die Volksschule in Lörrach und Heidelberg, die Gymnasien in Heidelberg, Wertheim und Donaueschingen. Dort legte ich Ostern 1937 meine Reifeprüfung ab.

Nach Ableistung meiner Arbeitsdienstpflicht und meines aktiven Wehrdienstes bei der Artillerie und einer Sanitätseinheit begann ich mein Medizinstudium Ostern 1939 in Freiburg i[m] Br[ei]s[gau]. Im zweiten Semester (Wintersemester 1939) hörte ich in Berlin. Im Januar 1940 wurde ich eingezogen und machte den Westfeldzug bei einer Sanitätskompanie mit im Herbst desselben Jahres wurde ich für das 3. und 4. Semester nach Freiburg i[m] Br[eisgau] beurlaubt und legte dort Ostern 1941 meiner ärztliche Vorprüfung ab.

Als Angehöriger einer Studentenkompanie belegte ich die klinischen Semester in Freiburg und Strassburg. Im Frühjahr 1944 beabsichtige ich an der Reichsuniversität Strassburg mein medizinisches Staatsexamen abzulegen.

Am 21 April 1943 vermählte ich mich mit der Krankengymnastin Beate Gaertner, Tochter des Oberbürgermeister Dr. Erich Gaertner aus Osnabrück.


Repères

Localisations

Nationalités

  • Allemand

Confessions

  • Protestant

Publications

Relations

Disciple de

Liens à institutions

Reichsuniversität Straβburg

1918-03-11T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
1944-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Thèse
1944-05-27T00:00:00Z
Vie privée
Examen
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Références

À propos de cette page

Rédaction : ©Loïc Lutz



  1. Voir à ce sujet : Wolfgang HILPERT, « "Der Fall Scharnke ist ein politischer Fall". Ein Schulleiter-Schicksal im "Dritten Reich" », Festischrift. 225 Jahre Fürstenberg-Gymnasium Donaueschingen. 100 Jahre Abitur am Fürstenberg-Gymnasium, Donaueschingen : Fürstenberg-Gymnasium Donaueschingen, novembre 2003, p. 64-75. Disponible via http://www.fg.vs.bw.schule.de/a/dokumente/Festschrift-225J.pdf, consulté le 07/12/2020..
  2. Voir pour plus de détails sur la clinique de psychiatrie de la RUS et ses patient.e.s ainsi que le traitement par éléctrochocs la thèse de Lea Münch..
  3. Voir l’entrée sur le catalogue de la bibliothèque nationale allemande : https://rus-med.unistra.fr/w/index.php/Sp%C3%A9cial:UrlRedirector/L, consulté le 07/12/2020.
  4. Aktuell. Amtliches Nachrichtenblatt der Stadt Achern vor der Hornisgrinde, n°10, 11 mars 2016, p. 19. Disponible via : https://rus-med.unistra.fr/w/index.php/Sp%C3%A9cial:UrlRedirector/M, consulté le 07/12/2020.