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| |Contexte_fr='''«… car le patient se débattait avec ce qu’il lui restait de forces. » Le destin d’Anton Łosiak'''<ref name="caf9270fe312b0844069b416d88e3450de78707a">À propos de la question fondamentale de la méthodologie de reconstitution de biographies à partir des dossiers médicaux, voir par exemple : Ulrike Hoffmann-Richter & Asmus Finzen, « Die Krankengeschichte als Quelle. Zur Nutzung der Krankengeschichte als Quelle für Wissenschaft und psychiatrischen Alltag“, ’’Bios - Zeitschrift für Biographieforschung und Oral History’’ 11, Nr. 2 (1998): 280–97. Ulrich Müller, „Metamorphosen - Krankenakten als Quellen für Lebensgeschichten“, in „’’Das Vergessen ist Teil der Vernichtung selbst’’“ ’’Lebensgeschichten von Opfern der nationalsozialistischen Euthanasie’’, Petra Fuchs et al. (dir.) (Göttingen: Wallstein, 2007).</ref> | | |Contexte_fr='''«… car le patient se débattait avec ce qu’il lui restait de forces. » Le destin d’Anton Losiak'''<ref name="29b3a429a0b0152789ad01e781b92d3c2c62a87f">À propos de la question fondamentale de la méthodologie de reconstitution de biographies à partir des dossiers médicaux, voir par exemple : Ulrike Hoffmann-Richter & Asmus Finzen, « Die Krankengeschichte als Quelle. Zur Nutzung der Krankengeschichte als Quelle für Wissenschaft und psychiatrischen Alltag“, ’’Bios - Zeitschrift für Biographieforschung und Oral History’’ 11, Nr. 2 (1998): 280–97. Ulrich Müller, „Metamorphosen - Krankenakten als Quellen für Lebensgeschichten“, in „’’Das Vergessen ist Teil der Vernichtung selbst’’“ ’’Lebensgeschichten von Opfern der nationalsozialistischen Euthanasie’’, Petra Fuchs et al. (dir.) (Göttingen: Wallstein, 2007)..</ref> |
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| Le 7 janvier 1944, Stanislaw Łosiak, l’un des quelque 47 000 travailleurs « étrangers » transférés vers le ''Gau Baden-Elsass'',<ref name="c4673532c92ad24c6e1a98ff3cfadd1525e21e6a">NSDAP-Gauleitung Baden, 17.7.1944: Bericht über den Einsatz und die Betreuung der fremdstämmigen Arbeitskräfte einschliesslich der Ostarbeiter im Monat Juni 1944 (Generallandesarchiv Karlsruhe, fonds 465c/16250, o.S.). [Direction NSDAP du Gau, 17 juillet 1944 : Rapport sur la mobilisation et l’encadrement de main-d’œuvre étrangère, y compris les travailleurs de l’Est, au mois de juin 1944]</ref> reçoit un télégramme envoyé de la petite localité d’Ensisheim près de Mulhouse (à l’époque Mülhausen) par le ''NS-Tötungsanstalt'' [établissement national-socialiste de mise à mort ] d’Hadamar : | | Le 7 janvier 1944, Stanislaw Losiak, l’un des quelque 47 000 travailleurs « étrangers » transférés vers le ''Gau Baden-Elsass'',<ref name="198ac2ea3be38aed479c2ccc1b0b2a29d3384a6d">NSDAP-Gauleitung Baden, 17.7.1944: Bericht über den Einsatz und die Betreuung der fremdstämmigen Arbeitskräfte einschliesslich der Ostarbeiter im Monat Juni 1944 (Generallandesarchiv Karlsruhe, fonds 465c/16250, o.S.). [Direction NSDAP du Gau, 17 juillet 1944 : Rapport sur la mobilisation et l’encadrement de main-d’œuvre étrangère, y compris les travailleurs de l’Est, au mois de juin 1944].</ref> reçoit un télégramme envoyé de la petite localité d’Ensisheim près de Mulhouse (à l’époque Mülhausen) par le ''NS-Tötungsanstalt'' [établissement national-socialiste de mise à mort ] d’Hadamar : |
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| <blockquote>« Cher Monsieur Łosiak ! Votre frère A n t o n a été transféré à l’asile local le 6 juillet 1944. Les visites sont interdites pendant toute la durée de la guerre. »<ref name="556ea5e1bce450ba508e2198efe906b2895940ed">Telegramm der Anstalt Hadamar vom 7.01.1944 Stanislaw Łosiak, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466. [Télégramme de l’asile d’Hadamar du 7 janvier 1944 à Stanislaw Łosiak]</ref></blockquote> | | <blockquote>« Cher Monsieur Losiak ! Votre frère A n t o n a été transféré à l’asile local le 6 juillet 1944. Les visites sont interdites pendant toute la durée de la guerre. »<ref name="804169e565cca73f9ea316f44bc12acd0df38db2">Telegramm der Anstalt Hadamar vom 7.01.1944 Stanislaw Losiak, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466. [Télégramme de l’asile d’Hadamar du 7 janvier 1944 à Stanislaw Losiak].</ref></blockquote> |
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| Cinq jours plus tard – à 5 heures du matin, semble-t-il – Anton Łosiak est déjà mort. Pour dissimuler ce meurtre, on attribue son décès à une gastroentérite et à une insuffisance cardiaque<ref name="2cc8849778ef2af23555f746f0272fe52eb913fb">Eintragung in Krankengeschichte vom 12.1.1944, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 12 janvier 1944 dans le dossier médical]</br> La « gastroentérite » compte, avec la « bronchopneumonie » et le « marasme », parmi les causes de décès les plus fréquemment avancées dans les dossiers médicaux à Hadamar, afin d’occulter délibérément les meurtres commis lors de la campagne « d’euthanasie » décentralisée. Pour aller plus loin, voir Dorothea Roer et Dieter Henkel (dir.): ''Psychiatrie im Faschismus. Die Anstalt Hadamar 1933-1945'', 5. (Frankfurt am Main: Mabuse, 1996). Uta George, ''Hadamar: Heilstätte, Tötungsanstalt, Therapiezentrum'' (Marburg: Jonas-Verlag, 2006).</ref>. | | Cinq jours plus tard – à 5 heures du matin, semble-t-il – Anton Losiak est déjà mort. Pour dissimuler ce meurtre, on attribue son décès à une gastroentérite et à une insuffisance cardiaque<ref name="8fcc075fd25a8e381ed4aa5e374f3764b49c3433">Eintragung in Krankengeschichte vom 12.1.1944, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 12 janvier 1944 dans le dossier médical]</br> La « gastroentérite » compte, avec la « bronchopneumonie » et le « marasme », parmi les causes de décès les plus fréquemment avancées dans les dossiers médicaux à Hadamar, afin d’occulter délibérément les meurtres commis lors de la campagne « d’euthanasie » décentralisée. Pour aller plus loin, voir Dorothea Roer et Dieter Henkel (dir.): ''Psychiatrie im Faschismus. Die Anstalt Hadamar 1933-1945'', 5. (Frankfurt am Main: Mabuse, 1996). Uta George, ''Hadamar: Heilstätte, Tötungsanstalt, Therapiezentrum'' (Marburg: Jonas-Verlag, 2006)..</ref>. |
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| Selon toute vraisemblance, Anton et Stanislaw Łosiak sont arrivés en Alsace durant la guerre en tant que « main d’œuvre ». Il est également possible que les deux frères aient été chassés de leur village avec leurs familles dans le cadre de la stratégie de colonisation menée par les troupes d’occupation allemandes<ref name="c87b5fb5680da37a0b809e9ecce74625d3b8cfdd">Il en fut de même notamment pour Kazimierz Bączkiewicz, originaire d’une localité située à une centaine de kilomètres de Tymienicza. Cf. Stiftung „Erinnerung Verantwortung und Zukunft“, ''Geraubte Leben: Zwangsarbeiter berichten'' (Köln: Böhlau, 2008). 45 et suiv</ref>. Ils sont internés au « Camp 3 » d’Ensisheim.<ref name="3d94ab16eb0caabe215bcbda04ffbccfb0510038">Aktenotiz des Direktors Sättel der Anstalt Hördt, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466 [Note du directeur Sättel de l’asile de Hoerdt jointe au dossier]</ref> Toutefois, nous ignorons tout des conditions de vie sur place. On sait bien peu de choses de la vie d’Anton Łosiak avant sa déportation. | | Selon toute vraisemblance, Anton et Stanislaw Losiak sont arrivés en Alsace durant la guerre en tant que « main d’œuvre ». Il est également possible que les deux frères aient été chassés de leur village avec leurs familles dans le cadre de la stratégie de colonisation menée par les troupes d’occupation allemandes<ref name="814336091aaa3d4472d3c0c97223ea7abb7fcc8c">Aktenotiz des Direktors Sättel der Anstalt Hördt, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466 [Note du directeur Sättel de l’asile de Hoerdt jointe au dossier].</ref> Toutefois, nous ignorons tout des conditions de vie sur place. On sait bien peu de choses de la vie d’Anton Losiak avant sa déportation. |
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| Il nait le 13 mai 1910 à Tymienica en Pologne. Il est le fils de Łukasz Łosiak et de Wiktoria Jezierska. Il travaille à Tymienica comme ouvrier agricole et épouse Antonina Bolesławska, décédée le 6 septembre 1939. Le couple a une fille prénommée Halina qui décède le 24 septembre 1942 à l’âge de 3 ans. Le 22 novembre 1939, Anton Łosiak épouse en secondes noces Stanisława Biegańska, alors âgée de 26 ans, dans son village natal. Le 20 août 1940, la fille d’Anton et de Stanisława Łosiak – Krystyna Łosiak – voit le jour à Tymienica.<ref name="f41d3dcf40a2afb59b1e304b014097adb2d08e26">Renseignement fourni par le bureau de l’état civil de Chotcza, Pologne, du 10 février 2020. J’aimerais ici remercier Katarzyna Oleksiak pour ses recherches sur place. Mes remerciements les plus sincères vont à Dorota et Elżbieta Cieślik pour leur traduction de la correspondance.</ref> | | Il nait le 13 mai 1910 à Tymienica en Pologne. Il est le fils de Lukasz Losiak et de Wiktoria Jezierska. Il travaille à Tymienica comme ouvrier agricole et épouse Antonina Boleslawska, décédée le 6 septembre 1939. Le couple a une fille prénommée Halina qui décède le 24 septembre 1942 à l’âge de 3 ans. Le 22 novembre 1939, Anton Losiak épouse en secondes noces Stanislawa Bieganska, alors âgée de 26 ans, dans son village natal. Le 20 août 1940, la fille d’Anton et de Stanislawa Losiak – Krystyna Losiak – voit le jour à Tymienica.<ref name="155abf6880dfe7e07553c80ec4209b6ff4a19460">Renseignement fourni par le bureau de l’état civil de Chotcza, Pologne, du 10 février 2020. J’aimerais ici remercier Katarzyna Oleksiak pour ses recherches sur place. Mes remerciements les plus sincères vont à Dorota et Elzbieta Cieslik pour leur traduction de la correspondance..</ref> |
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| [[File:Anton_Losiak_1943.jpg|frame|’’Figure 1. Figure 1 : Photo tirée du dossier médical d’Anton Łosiak, prise à l’asile de Hoerdt, vraisemblablement en juillet 1943’’.]] | | [[File:Anton_Losiak_1943.jpg|frame|''Figure 1 : Photo tirée du dossier médical d’Anton Losiak, prise à l’asile de Hoerdt, vraisemblablement en juillet 1943. Archiv des Landeswohlfahrtsverband Hessen, K 12 Nr. 5458, Anton Losiak''.]] |
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| Durant l’été 1943, Anton Łosiak est victime d’une « crise de schizophrénie catatonique aiguë » et hospitalisé, dans un premier temps, aux ''Städtische Krankenanstalten'' (établissements hospitaliers municipaux) de Mulhouse. Si Łosiak est jugé « inapte au travail » à son arrivée, le certificat médical généralement inclus au dossier de tout nouveau patient admis dans un asile public comporte un point d’interrogation qui laisse planer le doute quant à la possibilité de le voir un jour se rétablir. Les raisons ayant motivé son admission y sont exposées : « L.[osiak] est pris de violentes crises d’excitation, hurlant inlassablement le mot ''Boje''<ref name="eec8618fedf32ae9d568bb9b8f22c62023478497">„Boję się“ (présent de bać się à la 1ère personne du singulier) ce qui peut se traduire par « j’ai peur » ou « Je suis terrifié ». Au regard du diagnostic, une telle attitude pourrait également être interprétée comme une réaction à des délires (paranoïdes) et des hallucinations.</ref> et se cabre violemment et en rythme. Quand on l’appelle, il se calme immédiatement, sourit. Lorsqu’on lui pose une question, il se contente de la répéter (écholalie). L.[osiak] représente un danger pour lui-même et pour les autres. - L.[osiak] est un homme encore jeune, de carrure athlétique et bien nourri. Il est inaccessible et totalement confus. Il tient des propos incompréhensibles en polonais. Est agité du point de vue moteur et fait des gestes incompréhensibles, le plus souvent de manière rythmée. Il ne présente aucun signe de maladie organique compte tenu de l’absence de tout symptôme neurologique. »<ref name="c1c62f401a9558915d55f8285595a914fd09cf96">Ärztliches Zeugnis über die Aufnahme in eine öffentliche Irrenanstalt vom 3.07.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466. [Certificat médical d’admission dans un asile public du 3 juillet 1943]</ref>. Son transfert de Mulhouse vers l’asile psychiatrique de Hoerdt est ordonné le 2 juillet 1943. Dans les deux premiers mois qui suivent son admission, l’évolution de la maladie et le traitement administré sont documentés avec force détails. Mais nulle part il n’est fait mention d’un examen physique plus approfondi ni d'une quelconque tentative d’établir une anamnèse. La première entrée dans le dossier médical est la suivante : « Le patient est très énervé, se déchaîne, pousse des cris.<ref name="231239956cafbdec7d5d5bc316af040bc60f8828">Eintragung in Krankengeschichte vom 2.07.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 2 juillet 1943 dans le dossier médical.]</ref> » Quelques jours plus tard, un traitement par électrochocs est mis en place. Celui-ci semble porter ses fruits dans un premier temps : « Le pat.[ient] est nettement plus calme […] sort de son lit et [est] accessible.<ref name="6e9c585fee3def3f5c675d1cc0ebc7cc931b4d8f">Eintragung in Krankengeschichte vom 8.07.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 8 juillet 1943 dans le dossier médical.]</ref> » L’efficacité du nouveau traitement somatique n’est que de courte durée : « [Le] patient fait une rechute. Hurle, se déchaîne, tient des propos incompréhensibles, pleure, chante, se parle à lui-même, fait des gestes théâtraux.<ref name="4d0c71c7a398ba316a1fb8410688073ca540488d">Eintragung in Krankengeschichte vom 2.08.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 2 août 1943 dans le dossier médical.]</ref> » Le traitement par électrochocs est pourtant maintenu jusqu’au 26 octobre 1944, date de sa suspension après un total de 31 séances<ref name="91ba7071df5094545ae9c7c5b60596dd79e498ed">Eintragung in Krankengeschichte vom 26.10.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 26 octobre 1943 dans le dossier médical.]</ref>. À la lecture de l’entrée suivante dans le compte-rendu des soins, on ne peut qu’imaginer la façon dont Anton Łosiak a vécu ce traitement : « Le patient est très énervé, violent, doit être conduit aux électrochocs par cinq soignants. Grimpe au mur de la cellule, cherche à retirer le maillage de la grille.<ref name="761f21db84a3544839b04eeb28740a47590c53a0">Eintragung in Krankengeschichte vom 5.08.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466.[Entrée du 5 août 1943 dans le dossier médical.]</ref> »Outre la thérapie par électrochocs, on lui administre également des sédatifs. Une page de graphiques, dont des bribes ont été conservées, atteste de l’administration quotidienne de « 2x 10 gouttes M ». Il pourrait s’agir aussi bien de morphine que de Medinal, un tranquillisant. Toujours d’après le compte-rendu des soins, Anton Łosiak est régulièrement placé à l’isolement lorsque le personnel le trouve « très agité." Le quotidien au sein de l’établissement consiste pour l’essentiel et dans la mesure du possible, à mettre les patients à l’ouvrage sous forme de thérapie par le travail<ref name="a2ccd54e34e7c5d141187214c4d7ba888d363f1e">Hermann Simon, ''Aktivere Krankenbehandlung in der Irrenanstalt'' (Berlin: De Gruyter, 1929). Pour plus d’informations, Monika Ankele et Eva Brinkschulte, ''Arbeitsrhythmus und Anstaltsalltag: Arbeit in der Psychiatrie vom frühen 19. Jahrhundert bis in die NS-Zeit.'' (Stuttgart: Franz Steiner Verlag, 2015).</ref>. Dans ce contexte, on note au sujet d’Anton Łosiak : « Le patient ne fait rien lors du travail en extérieur. Commande, cependant, sa conduite peut s’expliquer par le fait que, s’exprimant en polonais, il ne parvient pas à se faire comprendre.<ref name="11dd37e49fd34f9e88dda560dabf43ec94f33140">Eintragung in Krankengeschichte vom 20.07.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 20 juillet 1943 dans le dossier médical.]</ref> » Quelques jours plus tard, il « demande à retourner travailler » et se voit affecté au « groupe de terrain sous surveillance »<ref name="c4a1f480bd77088b1964b1e33be47a8d2121f2c6">Eintragung in Krankengeschichte vom 22.07.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 22 juillet 1943 dans le dossier médical.]</ref>. Les quelques notes partielles figurant au dossier médical d’Anton Łosiak ne mentionnent aucun changement majeur dans son humeur ; des commentaires tels que « le patient pleure, gémit, prie » reviennent régulièrement<ref name="f99e00e17a387300df14761a16529b610829b6fc">Eintragung in Krankengeschichte vom 18.09.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 18 septembre 1943 dans le dossier médical.]</ref>. Fin août 1943, une note indique que « le patient a aujourd’hui rapporté que sa femme et un enfant ont été tués lors d’un bombardement aérien<ref name="41c253aae7caae89aededd88d88fc757e6e92b92">Eintragung in Krankengeschichte vom 31.08.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 31 août 1943 dans le dossier médical.]</ref> Il est difficile de savoir si cette confidence de la part de Łosiak est à mettre sur le compte de sa maladie. Toujours est-il que cette affirmation ne concorde que dans une certaine mesure avec les informations recueillies auprès du bureau de l’état civil de Chotcza. Selon celles-ci, la première épouse d’Anton Łosiak, Antonina Bolesławska, est morte dès le 6 septembre 1939 et leur fille Halina le 24 septembre 1942. Sa seconde épouse Stanisława Łosiak, née Biegańska, n’est décédée que le 23 mai 1944 et sa deuxième fille Krystyna Łosiak a survécu à la Seconde Guerre mondiale.</ref> » On relève une fois son désir de contacter son unique parent en Alsace : « Demande à écrire à son frère.<ref name="6e9c585fee3def3f5c675d1cc0ebc7cc931b4d8f">Eintragung in Krankengeschichte vom 8.07.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 8 juillet 1943 dans le dossier médical.]</ref> » On ignore s’il a réellement eu la possibilité de rédiger un courrier. La barrière quasi insurmontable de la langue joue un rôle non négligeable dans ses relations avec le personnel, comme en attestent les références récurrentes à ce sujet dans le dossier médical : « Le patient est plus calme, plus accessible, mais on ne peut pas le comprendre.<ref name="a903a56acf4df4275c0d1a803e86577c2dc62cc8">Eintragung in Krankengeschichte vom 28.8.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466.[Entrée du 28 août 1943 dans le dossier médical.]</ref> » Le personnel voit dans un événement survenu le 9 septembre 1943 une tentative d’évasion manifestement infructueuse : « Aujourd’hui, le patient se met tout d’un coup à grimper à un arbre, se perche sur les branches contre le mur d’enceinte et monte sur le toit du bâtiment M [des hommes] IV. Se met à hurler, à arracher [des tuiles du] toit et finit par menacer les soignants lancés à sa poursuite. Se déchaîne et pousse des cris, et peut finalement être ramené à l’intérieur. – Transféré au bâtiment permanent après qu’un grand nombre d’infirmiers ont été nécessaires pour le ramener, car le patient se débattait avec ce qu’il lui restait de forces. Se déchaîne, pousse des cris et hurle dans sa cellule, doit être déshabillé de force. –<ref name="1884e51528bb8244d70b29404a38ba461cdb47f0">Eintragung in Krankengeschichte vom 9.09.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 9 septembre 1943 dans le dossier médical.]</ref> » | | Durant l’été 1943, Anton Losiak est victime d’une « crise de schizophrénie catatonique aiguë » et hospitalisé, dans un premier temps, aux ''Städtische Krankenanstalten'' (établissements hospitaliers municipaux) de Mulhouse. Si Losiak est jugé « inapte au travail » à son arrivée, le certificat médical généralement inclus au dossier de tout nouveau patient admis dans un asile public comporte un point d’interrogation qui laisse planer le doute quant à la possibilité de le voir un jour se rétablir. Les raisons ayant motivé son admission y sont exposées : « L.[osiak] est pris de violentes crises d’excitation, hurlant inlassablement le mot ''Boje''<ref name="66c791f1efce674fd9f56d905cd914727b845e6e">Eintragung in Krankengeschichte vom 9.09.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 9 septembre 1943 dans le dossier médical.].</ref> » |
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| La dernière note concernant Anton Łosiak à l’asile psychiatrique de Hoerdt le décrit comme : « effacé »<ref name="91ba7071df5094545ae9c7c5b60596dd79e498ed">Eintragung in Krankengeschichte vom 26.10.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 26 octobre 1943 dans le dossier médical.]</ref>. Le 5 janvier 1944, il est déporté au ''NS-Tötungsanstalt'' d’Hadamar dans le cadre du transfert de cent hommes des deux asiles psychiatriques alsaciens ordonné par Ludwig Sprauer, alors ministre-président de Bade. Łosiak y est assassiné<ref name="8005669b00a8f20abc3161129c50877774124e47">Murielle Habay, Geneviève Herberich-Marx & Freddy Raphaël, L’identité-stigmate: l’extermination de malades mentaux et d’asociaux alsaciens durant la seconde guerre mondial, ''Revue des sciences sociales de la France de l’Est'', Nr. 18 (1991): 38–62.</ref>. Un arrêté du ministre de l’Intérieur du ''Reich'' en date du 6 mai 1944 prévoit l'exécution méthodique des travailleurs forcés devenus « inutilisables », sous couvert de les évacuer – un euphémisme – vers des centres de regroupement spécifiques<ref name="9184e6a94609a40de599343efc90a31b4bf7e43b">Uta George, „Polnische und sowjetische Zwangsarbeitende als Opfer der NS-"Euthanasie"-Verbrechen. Das Beispiel Hadamar“, in Medizin und Zwangsarbeit im Nationalsozialismus. Einsatz und Behandlung von „Ausländern“ im Gesundheitswesen, hg. von Andreas Frewer und Günther Siedbürger (Frankfurt, New York: Campus, 2004). 393 et suiv.</ref>. Anton Łosiak est l’un des quelque 600 travailleurs étrangers à avoir été exécutés à Hadamar entre 1942 et 1945<ref name="9d27682aa07b8579d5796ffaa1fd00c605182b46">George. 404. Pour aller plus loin, voir également Walter Grohde, ''Die „Sonderbehandlung 14f13“ in den Konzentrationslagern des Dritten Reiches: ein Beitrag zur Dynamik faschistischer Vernichtungspolitik'' (Frankfurt am Main: Lang, 1987).</ref>. On ignore tout de ses derniers jours. Comme d’habitude, la cause invoquée pour le décès dans les documents d’Hadamar est fallacieuse : « en état d’excitation permanente.... Souffre d’une gastroentérite. Frère prévenu ». « 12.1.44 Ne se remet pas. […..] Aujourd’hui décès dû à une gastroentérite.<ref name="a44bdc8b9344ab507fa2473eb7ac8fbe00031d07">Eintragung in Krankengeschichte vom 12.1.1944, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 12 janvier 1944 dans le dossier médical.]</ref> » | | La dernière note concernant Anton Losiak à l’asile psychiatrique de Hoerdt le décrit comme : « effacé »<ref name="1434f89c2486ad91c8037fdc264f154bba0b4c50">Eintragung in Krankengeschichte vom 12.1.1944, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466. [Entrée du 12 janvier 1944 dans le dossier médical.].</ref> » |
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| Anton Łosiak est tombé malade après sa déportation en Alsace – très loin de chez lui et séparé de sa famille. En raison de l’inaptitude au travail qui en résulte, il est d’abord admis dans un établissement hospitalier régional avant d’être assassiné à Hadamar au terme d’un traitement peu concluant à l’asile de Hoerdt. Ses proches en Pologne ont été laissés dans le flou le plus total et on a menti délibérément à son frère en Alsace. On ignore si son épouse Stanisława a été informée de ce qu’il était advenu de son mari avant son propre décès le 23 mai 1944. Après la fin de la guerre, Krystyna Łosiak, la fille d’Anton Łosiak, a attendu en vain le retour de son père<ref name="5f7096a1c7a9f497a8efe15a19a33022c2fa2a19">Renseignement fourni par le bureau de l’état civil de Chotcza, Pologne, du 10 février 2020</ref>. Le sort réservé à Anton Łosiak est celui de nombreux autres « travailleurs étrangers » à qui, vers la fin du conflit, on a arraché le droit de vivre, car ils étaient devenus incapables de contribuer à l’effort de guerre<ref name="8c62c3b7c5479546462a48a6db8cf7b2a526b145">Aly Götz, „Der saubere und der schmutzige Fortschritt“, in ''Reform und Gewissen. „Euthanasie“ im Dienst des Fortschritts'', Bd. 2, Beiträge zur Nationalsozialistischen Gesundheits- und Sozialpolitik (Berlin: Rotbuch, 1985). 26.</ref>. Outre la mémoire du destin spécifique d’Anton Łosiak, il convient d’analyser les mécanismes à l’œuvre dans la sélection et l’anonymisation d’êtres humains et de réfuter catégoriquement les arguments économiques avancés dans les milieux médicaux à l'époque. | | Anton Losiak est tombé malade après sa déportation en Alsace – très loin de chez lui et séparé de sa famille. En raison de l’inaptitude au travail qui en résulte, il est d’abord admis dans un établissement hospitalier régional avant d’être assassiné à Hadamar au terme d’un traitement peu concluant à l’asile de Hoerdt. Ses proches en Pologne ont été laissés dans le flou le plus total et on a menti délibérément à son frère en Alsace. On ignore si son épouse Stanislawa a été informée de ce qu’il était advenu de son mari avant son propre décès le 23 mai 1944. Après la fin de la guerre, Krystyna Losiak, la fille d’Anton Losiak, a attendu en vain le retour de son père<ref name="82b25c6863f7b7e52597774f3c4f83f9c6e25d6e">Aly Götz, „Der saubere und der schmutzige Fortschritt“, in ''Reform und Gewissen. „Euthanasie“ im Dienst des Fortschritts'', Bd. 2, Beiträge zur Nationalsozialistischen Gesundheits- und Sozialpolitik (Berlin: Rotbuch, 1985). 26..</ref>.<br> |
| |Contexte_de='''„… da sich Patient mit letzter Kraft wehrte.“ Das Schicksal von Anton Łosiak<ref name="caf9270fe312b0844069b416d88e3450de78707a">Zur grundlegenden methodischen Problematik der Rekonstruktion von Biographien anhand von Krankenakten vgl. beispielsweise: Ulrike Hoffmann-Richter und Asmus Finzen, „Die Krankengeschichte als Quelle. Zur Nutzung der Krankengeschichte als Quelle für Wissenschaft und psychiatrischen Alltag“, ''Bios - Zeitschrift für Biographieforschung und Oral History'' 11, Nr. 2 (1998): 280–97., Ulrich Müller, „Metamorphosen - Krankenakten als Quellen für Lebensgeschichten“, in „''Das Vergessen ist Teil der Vernichtung selbst''“ ''Lebensgeschichten von Opfern der nationalsozialistischen Euthanasie'', hg. von Petra Fuchs u. a. (Göttingen: Wallstein, 2007).</ref>''' | | Outre le souvenir du destin spécifique d’Anton Losiak, il faut analyser les mécanismes à l’œuvre dans la sélection et l’anonymisation d’êtres humains et réfuter catégoriquement les arguments économiques avancés à cet effet dans les milieux médicaux à l'époque. |
| | |Contexte_de='''„… da sich Patient mit letzter Kraft wehrte.“ Das Schicksal von Anton Losiak<ref name="373986179d21847b812c3beebcd1a519978e9c60">Zur grundlegenden methodischen Problematik der Rekonstruktion von Biographien anhand von Krankenakten vgl. beispielsweise: Ulrike Hoffmann-Richter und Asmus Finzen, „Die Krankengeschichte als Quelle. Zur Nutzung der Krankengeschichte als Quelle für Wissenschaft und psychiatrischen Alltag“, ''Bios - Zeitschrift für Biographieforschung und Oral History'' 11, Nr. 2 (1998): 280–97., Ulrich Müller, „Metamorphosen - Krankenakten als Quellen für Lebensgeschichten“, in „''Das Vergessen ist Teil der Vernichtung selbst''“ ''Lebensgeschichten von Opfern der nationalsozialistischen Euthanasie'', hg. von Petra Fuchs u. a. (Göttingen: Wallstein, 2007)..</ref>''' |
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| Am 7. Januar 1944 wurde an Stanislaw Łosiak, einer von den rund 47.000 „fremdländischen“ Arbeiter*innen, die ins Gau Baden-Elsass gelangt worden waren,<ref name="c4673532c92ad24c6e1a98ff3cfadd1525e21e6a">NSDAP-Gauleitung Baden, 17.7.1944: Bericht über den Einsatz und die Betreuung der fremdstämmigen Arbeitskräfte einschliesslich der Ostarbeiter im Monat Juni 1944 (Generallandesarchiv Karlsruhe, Bestand 465c/16250, o.S.).</ref> in die kleine Ortschaft Ensisheim bei Mülhausen (heute Mulhouse) aus der NS-Tötungsanstalt Hadamar ein Telegramm mit folgendem Wortlaut versendet: | | Am 7. Januar 1944 wurde an Stanislaw Losiak, einer von den rund 47.000 „fremdländischen“ Arbeiter*innen, die ins Gau Baden-Elsass gelangt worden waren,<ref name="c4673532c92ad24c6e1a98ff3cfadd1525e21e6a">NSDAP-Gauleitung Baden, 17.7.1944: Bericht über den Einsatz und die Betreuung der fremdstämmigen Arbeitskräfte einschliesslich der Ostarbeiter im Monat Juni 1944 (Generallandesarchiv Karlsruhe, Bestand 465c/16250, o.S.)..</ref> in die kleine Ortschaft Ensisheim bei Mülhausen (heute Mulhouse) aus der NS-Tötungsanstalt Hadamar ein Telegramm mit folgendem Wortlaut versendet: |
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| <blockquote>„Sehr geehrter Herr Losiak! Ihr Bruder A n t o n wurde am 6.7.44 in die hiesige Anstalt verlegt. Besuche sind für die Dauer des Krieges unzulässig.“<ref name="556ea5e1bce450ba508e2198efe906b2895940ed">Telegramm der Anstalt Hadamar vom 7.01.1944 Stanislaw Łosiak, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466.</ref></blockquote> | | <blockquote>„Sehr geehrter Herr Losiak! Ihr Bruder A n t o n wurde am 6.7.44 in die hiesige Anstalt verlegt. Besuche sind für die Dauer des Krieges unzulässig.“<ref name="a5f03a97c1a6040253ae8d3c9ddd1984b2ee75a0">Telegramm der Anstalt Hadamar vom 7.01.1944 Stanislaw Losiak, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466..</ref></blockquote> |
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| Fünf Tage später – angeblich um 5 Uhr morgens – war Anton Łosiak bereits tot. Zur Verschleierung des Mordes wurde Darmgrippe bzw. Herzschwäche als Todesursache angeben.<ref name="2cc8849778ef2af23555f746f0272fe52eb913fb">Eintragung in Krankengeschichte vom 12.1.1944, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466.</br>„Darmgrippe“ war neben „Bronchopneumonie und „Marasmus“ eine der häufigsten Todesursachen, die in Hadamar während der dezentralen „Euthanasie“ zur gezielten Vertuschung der Morde in die Krankenakten eingetragen wurde. Weiterführend siehe Dorothea Roer und Dieter Henkel, Hrsg., Psychiatrie im Faschismus. Die Anstalt Hadamar 1933-1945, 5. (Frankfurt am Main: Mabuse, 1996). Uta George, Hadamar: Heilstätte, Tötungsanstalt, Therapiezentrum (Marburg: Jonas-Verlag, 2006).</ref> | | Fünf Tage später – angeblich um 5 Uhr morgens – war Anton Losiak bereits tot. Zur Verschleierung des Mordes wurde Darmgrippe bzw. Herzschwäche als Todesursache angeben.<ref name="2cc8849778ef2af23555f746f0272fe52eb913fb">Eintragung in Krankengeschichte vom 12.1.1944, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466.</br>„Darmgrippe“ war neben „Bronchopneumonie und „Marasmus“ eine der häufigsten Todesursachen, die in Hadamar während der dezentralen „Euthanasie“ zur gezielten Vertuschung der Morde in die Krankenakten eingetragen wurde. Weiterführend siehe Dorothea Roer und Dieter Henkel, Hrsg., Psychiatrie im Faschismus. Die Anstalt Hadamar 1933-1945, 5. (Frankfurt am Main: Mabuse, 1996). Uta George, Hadamar: Heilstätte, Tötungsanstalt, Therapiezentrum (Marburg: Jonas-Verlag, 2006)..</ref> |
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| Die beiden Brüder Anton und Stanislaw Łosiak waren aller Wahrscheinlichkeit nach während des Krieges zum „Arbeitseinsatz“ ins Elsass gelangt. Möglicherweise wurden die beiden Brüder auch mit ihren Familien im Zuge der Siedlungspolitik der deutschen Besatzungsmacht mit ihren Familien aus ihrem Heimatdorf vertrieben.<ref name="c87b5fb5680da37a0b809e9ecce74625d3b8cfdd">Ähnlich erging es u. a. Kazimierz Bączkiewicz, dessen Heimatort rund 100 km von Tymienicza liegt. Vgl. Stiftung „Erinnerung Verantwortung und Zukunft“, ''Geraubte Leben: Zwangsarbeiter berichten'' (Köln: Böhlau, 2008). S. 45 ff.</ref> Sie wurden in Ensisheim im „Lager 3“ interniert.<ref name="3d94ab16eb0caabe215bcbda04ffbccfb0510038">Aktenotiz des Direktors Sättel der Anstalt Hördt, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466.</ref> Genaueres zu den Umständen vor Ort konnte nicht ermittelt werden. Über Anton Łosiaks Leben vor der Deportation ist wenig bekannt. | | Die beiden Brüder Anton und Stanislaw Losiak waren aller Wahrscheinlichkeit nach während des Krieges zum „Arbeitseinsatz“ ins Elsass gelangt. Möglicherweise wurden die beiden Brüder auch mit ihren Familien im Zuge der Siedlungspolitik der deutschen Besatzungsmacht mit ihren Familien aus ihrem Heimatdorf vertrieben.<ref name="3d94ab16eb0caabe215bcbda04ffbccfb0510038">Aktenotiz des Direktors Sättel der Anstalt Hördt, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466..</ref> Genaueres zu den Umständen vor Ort konnte nicht ermittelt werden. Über Anton Losiaks Leben vor der Deportation ist wenig bekannt. |
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| Er wurde am 13. Mai 1910 als Sohn von Łukasz Łosiak und Wiktoria Jezierska in Tymienica in Polen geboren. Er war dort als Landarbeiter tätig und heiratete Antonina Bolesławska, die am 6. September 1939 verstarb. Das Paar hatte eine gemeinsame Tochter mit dem Namen Halina, die am 24. September 1942 im Alter von 3 Jahren verstarb. Am 22. November 1939 heiratete Anton Łosiak die damals 26-jährige Stanisława Biegańska in seinem Heimatdorf. Am 20. August 1940 wurde die Tochter von Anton und Stanisława Łosiak –Krystyna Łosiak – in Tymienica geboren.<ref name="f41d3dcf40a2afb59b1e304b014097adb2d08e26">Auskunft des Standesamtes in Chotcza, Polen, vom 10. Februar 2020. An dieser Stelle möchte ich Katarzyna Oleksiak für die Recherche vor Ort danken. Mein herzlichster Dank gilt Dorota und Elżbieta Cieślik für die Übersetzung der Korrespondenz.</ref> | | Er wurde am 13. Mai 1910 als Sohn von Lukasz Losiak und Wiktoria Jezierska in Tymienica in Polen geboren. Er war dort als Landarbeiter tätig und heiratete Antonina Boleslawska, die am 6. September 1939 verstarb. Das Paar hatte eine gemeinsame Tochter mit dem Namen Halina, die am 24. September 1942 im Alter von 3 Jahren verstarb. Am 22. November 1939 heiratete Anton Losiak die damals 26-jährige Stanislawa Bieganska in seinem Heimatdorf. Am 20. August 1940 wurde die Tochter von Anton und Stanislawa Losiak –Krystyna Losiak – in Tymienica geboren.<ref name="373a3e48eeee2566fef3ffb3ffe56f7cca68ad8c">Auskunft des Standesamtes in Chotcza, Polen, vom 10. Februar 2020. An dieser Stelle möchte ich Katarzyna Oleksiak für die Recherche vor Ort danken. Mein herzlichster Dank gilt Dorota und Elzbieta Cieslik für die Übersetzung der Korrespondenz..</ref> |
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| [[File:Anton_Losiak_1943.jpg|frame|''Figure 1. Abbildung 1: Foto aus der Kranken-geschichte Anton Losiaks, aufgenommen in der Anstalt Hoerdt, vermutlich Juli 1943''.]] | | [[File:Anton_Losiak_1943.jpg|frame|''Figure 1. Abbildung 1: Foto aus der Kranken-geschichte Anton Losiaks, aufgenommen in der Anstalt Hoerdt, vermutlich Juli 1943''.]] |
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| Anton Łosiak erkrankte im Sommer 1943 an einem „akuten schizophrenen, katatonischen Schub“ und wurde zunächst in die Städtischen Krankenanstalten Mülhausen eingeliefert. Bei der Aufnahme war Losiak „arbeitsunfähig“, die Frage nach der Heilbarkeit der Erkrankung wurde zu diesem Zeitpunkt in dem in den Krankenakten üblicherweise vorhandenen Ärztlichen Zeugnis über die Aufnahme in eine öffentliche Irrenanstalt noch mit einem Fragezeichen versehen. Darin wurden die Gründe, die zur Aufnahme führten, folgendermaßen geschildert: „L.[osiak] hat heftige Erregungsanfälle, schreit dabei unaufhörlich immer dasselbe Wort ‚Boje‘<ref name="eec8618fedf32ae9d568bb9b8f22c62023478497">„Boję się“ (1. Person Singular, Präsens von bać się) bedeutet übersetzt „Ich habe Angst“ bzw. „Mir ist Angst und Bange“. Die Äußerung dürfte angesichts der Diagnose möglicherweise auch als Reaktion auf (paranoide) Wahnvorstellungen und Halluzinationen verstanden werden.</ref> und bäumt sich r[h]ythmisch heftig auf. Auf Zuruf beruhigt er sich plötzlich, lächelt. Er gibt auf Fragen sondern wiederholt nur die gestellte Frage (Echolalie). L.[osiak] ist für sich und andere gefährlich. – L.[osiak] ist ein noch junger, athletisch gebauter Mann in gutem Ernährungszustand. Er ist nicht zugänglich und völlig verwirrt. Er spricht unverständliche Worte in polnischer Sprache. Ist motorisch aufgeregt und macht unverständliche, meist r[h]ythmische Gesten. Zeichen einer organischen Krankheit liegen infolge Fehlens jeder neurologischen Symptome nicht vor.“<ref name="c1c62f401a9558915d55f8285595a914fd09cf96">Ärztliches Zeugnis über die Aufnahme in eine öffentliche Irrenanstalt vom 3.07.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466.</ref> Von Mülhausen aus wurde am 2. Juli 1943 eine Verlegung in die staatliche Heil- und Pflegeanstalt Hoerdt veranlasst. In den ersten beiden Monaten nach seiner dortigen Aufnahme war die Dokumentation des Krankheitsverlaufs und der Behandlung recht detailliert. Eine weiterführende körperliche Untersuchung oder Bestrebungen eine Anamnese zu erheben, sind nicht dokumentiert. Der erste Eintrag in der Krankengeschichte lautete: „Patient ist sehr erregt, tobt, schreit.“<ref name="231239956cafbdec7d5d5bc316af040bc60f8828">Eintragung in Krankengeschichte vom 2.07.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466.</ref> Einige Tage später wurde eine Elektroschockbehandlung begonnen. Diese schien zunächst Wirkung zu zeigen: „Pat.[ient] ist viel ruhiger […] ist ausser Bett und zugänglich.“<ref name="6e9c585fee3def3f5c675d1cc0ebc7cc931b4d8f">Eintragung in Krankengeschichte vom 8.07.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466.</ref> Der Erfolg der neuen somatischen Therapie war nur vorübergehender Natur: „Patient wieder rückfällig. Schreit, tobt, spricht unverständliche Worte, weint, singt, spricht für sich, macht theatralische Gesten.“<ref name="4d0c71c7a398ba316a1fb8410688073ca540488d">Eintragung in Krankengeschichte vom 2.08.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466.</ref> Dennoch wurde die Elektroschockkur weitergeführt, bis sie am 26. Oktober 1944 nach insgesamt 31 Schocks eingestellt wurde.<ref name="91ba7071df5094545ae9c7c5b60596dd79e498ed">Eintragung in Krankengeschichte vom 26.10.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466.</ref> Wie Anton Łosiak die Behandlung erlebt haben muss, lässt sich hinter dem folgenden Eintrag im Pflegebericht nur erahnen: „Patient ist sehr erregt, gewalttätig, muss mit 5 Pflegern zum Schock gebracht werden. Klettert an der Zellenwand hinauf, versucht den Draht des Gitters zu entfernen.“<ref name="761f21db84a3544839b04eeb28740a47590c53a0">Eintragung in Krankengeschichte vom 5.08.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466.</ref> Neben der Anwendung der Elektrokrampftherapie wurde er mit sedierenden Medikamenten behandelt. Ein auszugsweise erhaltenes Kurvenblatt belegt die tägliche Verabreichung von „2x 10 Tropfen M“. Damit könnte sowohl Morphium oder auch das Beruhigungsmittel Medinal gemeint sein. Laut dem Pflegebericht wurde Anton Łosiak zwischenzeitlich immer wieder isoliert, wenn er vom Personal als „sehr unruhig“ wahrgenommen wurde. Der Alltag in der Anstalt bestand hauptsächlich, soweit wie möglich, aus der Heranziehung der Patient*innen zur Arbeit in Form von Arbeitstherapie.<ref name="a2ccd54e34e7c5d141187214c4d7ba888d363f1e">Hermann Simon, Aktivere Krankenbehandlung in der Irrenanstalt (Berlin: De Gruyter, 1929). Weiterführend Monika Ankele und Eva Brinkschulte, ''Arbeitsrhythmus und Anstaltsalltag: Arbeit in der Psychiatrie vom frühen 19. Jahrhundert bis in die NS-Zeit''. (Stuttgart: Franz Steiner Verlag, 2015)..</ref> Über Anton Łosiak notierte man dabei: „Patient leistet nichts bei der Aussenarbeit. Kommandiert, allerdings muss sein Benehmen auf dem Umstand zurückgeführt werden, dass er infolge seiner polnischen Sprache nicht verstanden wird.“<ref name="11dd37e49fd34f9e88dda560dabf43ec94f33140">Eintragung in Krankengeschichte vom 20.07.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466..</ref> Einige Tage später „verlangt[e] er wieder zu arbeiten“ und wurde der „Feldgruppe unter Aufsicht“ zugeteilt.<ref name="c4a1f480bd77088b1964b1e33be47a8d2121f2c6">Eintragung in Krankengeschichte vom 22.07.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466..</ref> Folgt man den bruchstückhaften Eintragungen der Krankengeschichte, so schien sich Anton Łosiaks Gemütszustand nicht grundlegend zu verändern; immer wieder finden sich Einträge wie „Patient weint, jammert, betet.“<ref name="f99e00e17a387300df14761a16529b610829b6fc">Eintragung in Krankengeschichte vom 18.09.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466..</ref> Ende August 1943 vermerkte man „Patient gibt heute zu erfahren, dass seine Frau und ein Kind von einer Fliegerbombe getötet worden seien.“<ref name="41c253aae7caae89aededd88d88fc757e6e92b92">Eintragung in Krankengeschichte vom 31.08.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466. Ob diese Aussage Łosiaks im Rahmenen seiner Krankheit verstanden werden muss, bleibt unklar. Jedenfalls sind diese nur bedingt mit den Informationen des Standesamts in Chotcza in Übereinklang zu bringen. Dem zufolge starb Anton Łosiaks erste Frau Antonina Bolesławska bereits am 6. September 1939 und ihre gemeinsame Tochter Halina am 24. September 1942. Seine zweite Frau Stanisława Łosiak, geborene Biegańska, verstarb erst am 23. Mai 1944 und seine zweite Tochter Krystyna Łosiak überlebte den Zweiten Weltkrieg..</ref> Einmal wurde der Wunsch nach Kontakt zu seinem wohl einzigen Angehörigen im Elsass festgehalten: „Verlangt seinem Bruder zu schreiben.“<ref name="6e9c585fee3def3f5c675d1cc0ebc7cc931b4d8f">Eintragung in Krankengeschichte vom 8.07.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466..</ref> Ob er wirklich die Möglichkeit erhielt einen Brief zu verfassen, muss offen bleiben. Von Bedeutung für den Umgang des Personals war die kaum zu überwindende Sprachbarriere, auf die man in der Krankengeschichte immer wieder aufs Neue rekurrierte: „Patient ist ruhiger, zugänglicher, kann aber nicht verstanden werden.“<ref name="a903a56acf4df4275c0d1a803e86577c2dc62cc8">Eintragung in Krankengeschichte vom 28.8.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466..</ref> Ein Ereignis am 9. September 1943 wertete das Pflegepersonal als Fluchtversuch, der offenbar misslang: „Patient erkletterte heute urplötzlich einen Baum, lässt sich auf den Ästen an die Umfassungsmauer nieder und besteigt das Dach des Baues M[änner] IV. Brüllt von dort, reisst Dach[ziegel] aus und bedroht schließlich die ihn verfolgenden Pfleger. Tobt und schreit, und kann schliesslich wieder eingebracht werden. – Ins feste Haus verbracht, nachdem eine grosse Zahl Pfleger zur Überbringung notwendig war, da sich Patient mit letzter Kraft wehrte. Tobt und schreit und brüllt in der Zelle, muss mit Gewalt entkleidet werden. –“<ref name="1884e51528bb8244d70b29404a38ba461cdb47f0">Eintragung in Krankengeschichte vom 9.09.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466..</ref> | | Anton Losiak erkrankte im Sommer 1943 an einem „akuten schizophrenen, katatonischen Schub“ und wurde zunächst in die Städtischen Krankenanstalten Mülhausen eingeliefert. Bei der Aufnahme war Losiak „arbeitsunfähig“, die Frage nach der Heilbarkeit der Erkrankung wurde zu diesem Zeitpunkt in dem in den Krankenakten üblicherweise vorhandenen Ärztlichen Zeugnis über die Aufnahme in eine öffentliche Irrenanstalt noch mit einem Fragezeichen versehen. Darin wurden die Gründe, die zur Aufnahme führten, folgendermaßen geschildert: „L.[osiak] hat heftige Erregungsanfälle, schreit dabei unaufhörlich immer dasselbe Wort ‚Boje‘<ref name="1884e51528bb8244d70b29404a38ba461cdb47f0">Eintragung in Krankengeschichte vom 9.09.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466..</ref> |
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| Der letzte Eintrag in der Heil- und Pflegeanstalt Hoerdt charakterisierte Anton Łosiak als „unauffällig“.<ref name="91ba7071df5094545ae9c7c5b60596dd79e498ed">Eintragung in Krankengeschichte vom 26.10.1943, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hessen, Bestand 12, K 2466..</ref> Im Zuge der vom badischen Ministerialdirigenten Ludwig Sprauer angeordneten Verlegung von 100 Männern aus den beiden elsässischen Anstalten wurde er am 5. Januar 1944 in die NS-Tötungsanstalt Hadamar deportiert und dort ermordet.<ref name="8005669b00a8f20abc3161129c50877774124e47">Murielle Habay, Geneviève Herberich-Marx, und Freddy Raphaël, „L’identité-stigmate: l’extermination de malades mentaux et d’asociaux alsaciens durant la seconde guerre mondiale“, Revue des sciences sociales de la France de l’Est, Nr. 18 (1991): 38–62..</ref> Ein Erlass des Reichsinnenministers vom 6. Mai 1944 sah die planmäßige Ermordung von „unbrauchbar“ gewordenen Zwangsarbeiter*innen vor, verschleiert durch die euphemistische Anordnung zum Abstransport in gesonderte Sammelstellen.<ref name="9184e6a94609a40de599343efc90a31b4bf7e43b">Uta George, „Polnische und sowjetische Zwangsarbeitende als Opfer der NS-"Euthanasie"-Verbrechen. Das Beispiel Hadamar“, in Medizin und Zwangsarbeit im Nationalsozialismus. Einsatz und Behandlung von „Ausländern“ im Gesundheitswesen, hg. von Andreas Frewer und Günther Siedbürger (Franfurt, New York: Campus, 2004). S. 393 ff..</ref> Damit war Anton Łosiak einer der rund 600 ausländischen Arbeiter*innen, die von 1942 bis 1945 in Hadamar ermordet wurden.<ref name="9d27682aa07b8579d5796ffaa1fd00c605182b46">George. S. 404. Weiterführend vgl. auch Walter Grohde, Die „Sonderbehandlung 14f13“ in den Konzentrationslagern des Dritten Reiches: ein Beitrag zur Dynamik faschistischer Vernichtungspolitik (Frankfurt am Main: Lang, 1987)..</ref> Über seine letzten Lebenstage ist nichts zu erfahren. In Hadamar erfolgte die übliche Dokumentation einer gefälschten Todesursache: „im Zustand dauernder Erregung…. Erkrankt an Darmgrippe. Bruder ist benachrichtigt.“ „12.1.44 Erholt sich nicht mehr. […..] Heute Exitus an Darmgrippe.“<ref name="a44bdc8b9344ab507fa2473eb7ac8fbe00031d07">Eintragung in Krankengeschichte vom 12.1.1944, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466..</ref> | | Der letzte Eintrag in der Heil- und Pflegeanstalt Hoerdt charakterisierte Anton Losiak als „unauffällig“.<ref name="a44bdc8b9344ab507fa2473eb7ac8fbe00031d07">Eintragung in Krankengeschichte vom 12.1.1944, Archiv des Landeswohlfahrtsverbandes Hesses, Bestand 12, K 2466..</ref> |
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| Anton Łosiak erkrankte nach seiner Deportation ins Elsass – weit entfernt und getrennt von seiner Familie. Aufgrund der resultierenden Arbeitsunfähigkeit wurde er zunächst in ein regionales Krankenhaus aufgenommen und nach wenig erfolgreicher Therapie in der Anstalt Hördt schließlich in Hadamar ermordet. Seine Angehörigen in Polen blieben im Ungewissen und sein Bruder im Elsass wurde bewusst getäuscht. Ob seine Ehefrau Stanisława vor ihrem Tod am 23. Mai 1944 noch vom Schicksal ihres Mannes erfuhr, ist unbekannt. Anton Losiaks Tochter Krystyna Łosiak wartete nach dem Ende des Zweiten Weltkrieges vergeblich auf Ihren Vater.<ref name="5f7096a1c7a9f497a8efe15a19a33022c2fa2a19">Auskunft des Standesamtes in Chotcza, Polen, vom 10. Februar 2020..</ref> Anton Łosiak teilte das Schicksal vieler anderer „Fremdarbeiter“ gegen Ende des Zweiten Weltkrieges, die für die Aufrechterhaltung der Kriegsmaschinerie nutzlos geworden waren und damit ihr Lebensrecht verwirkt hatten.<ref name="8c62c3b7c5479546462a48a6db8cf7b2a526b145">Aly Götz, „Der saubere und der schmutzige Fortschritt“, in Reform und Gewissen. „Euthanasie“ im Dienst des Fortschritts, Bd. 2, Beiträge zur Nationalsozialistischen Gesundheits- und Sozialpolitik (Berlin: Rotbuch, 1985). S. 26..</ref> Neben der Erinnerung an das konkrete Schicksal Anton Łosiaks sollen dabei die selektierenden und anonymisierenden Mechanismen analysiert und die ökonomische Argumentation innerhalb des ärztlichen Handels dezidiert zurückgewiesen werden. | | Anton Losiak erkrankte nach seiner Deportation ins Elsass – weit entfernt und getrennt von seiner Familie. Aufgrund der resultierenden Arbeitsunfähigkeit wurde er zunächst in ein regionales Krankenhaus aufgenommen und nach wenig erfolgreicher Therapie in der Anstalt Hördt schließlich in Hadamar ermordet. Seine Angehörigen in Polen blieben im Ungewissen und sein Bruder im Elsass wurde bewusst getäuscht. Ob seine Ehefrau Stanislawa vor ihrem Tod am 23. Mai 1944 noch vom Schicksal ihres Mannes erfuhr, ist unbekannt. Anton Losiaks Tochter Krystyna Losiak wartete nach dem Ende des Zweiten Weltkrieges vergeblich auf Ihren Vater.<ref name="8c62c3b7c5479546462a48a6db8cf7b2a526b145">Aly Götz, „Der saubere und der schmutzige Fortschritt“, in Reform und Gewissen. „Euthanasie“ im Dienst des Fortschritts, Bd. 2, Beiträge zur Nationalsozialistischen Gesundheits- und Sozialpolitik (Berlin: Rotbuch, 1985). S. 26..</ref> Neben der Erinnerung an das konkrete Schicksal Anton Losiaks sollen dabei die selektierenden und anonymisierenden Mechanismen analysiert und die ökonomische Argumentation innerhalb des ärztlichen Handels dezidiert zurückgewiesen werden. |
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| |etatFr=Brouillon | | |etatFr=Brouillon |
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| | |auteurFiche=Lea Münch |
| | |traducteursFiche=Céline Corsini |
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