Différences entre les versions de « Lucette Thiercelin »
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|Contexte_fr===La famille Thiercelin : une famille franco-allemande== | |Contexte_fr===La famille Thiercelin : une famille franco-allemande== | ||
Lucette Thiercelin, de son nom de naissance Lucie Yvonne Thirselin, est née le 17 septembre 1908 à Strasbourg, au cœur d’une Alsace rattachée au Reich wilhelmien depuis le Traité de Francfort du 10 mai 1871 . Issue d’une famille germano-alsacienne relativement aisée de confession protestante, Lucette Thiercelin est la fille d’un commerçant et gérant allemand et de son épouse alsacienne d’origine française. Son père, Wilhelm Leo (Guillaume Léon) Thierselin, lui-même fils d’un maître-tailleur allemand prénommé Wilhelm, est né le 16 juin 1874 dans la ville de Cologne située dans la province rhénane du Royaume de Prusse . | Lucette Thiercelin, de son nom de naissance Lucie Yvonne Thirselin, est née le 17 septembre 1908 à Strasbourg, au cœur d’une Alsace rattachée au Reich wilhelmien depuis le Traité de Francfort du 10 mai 1871<ref name="7b1eb71c64edccc5979ab518b466bd7727dbc2b4">ADBR, 4E482/530, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de L. Thiercelin, Acte n°3392/1908. Le nom de naissance est bien « Lucie Thirselin » (il s’agit de la graphie originale allemande), mais son nom a été francisé en « Lucette Thiercelin » après la Première Guerre mondiale..</ref>. Issue d’une famille germano-alsacienne relativement aisée de confession protestante, Lucette Thiercelin est la fille d’un commerçant et gérant allemand et de son épouse alsacienne d’origine française. Son père, Wilhelm Leo (Guillaume Léon) Thierselin, lui-même fils d’un maître-tailleur allemand prénommé Wilhelm, est né le 16 juin 1874 dans la ville de Cologne située dans la province rhénane du Royaume de Prusse<ref name="0bcad8cd71e0e295e62242b6ce239c205d56d3fe">ADBR, 4E482/436, État civil de Strasbourg, Acte de mariage de W. Thiercelin et M. Schladenhauffen, Acte n°1136/1904. Les parents de Wilhelm Leo, Wilhelm Thiercelin et Katharina née Brand, étaient domiciliés à Wiesbaden au moment de son mariage..</ref>. | ||
Guillaume Léon Thiercelin passe les premières années de sa vie dans sa ville natale, mais à partir de 1879, la famille Thiercelin quitte Cologne pour s’installer à Strasbourg. Son père s’y établit comme tailleur (Schneider), découpeur (Zuschneider) et maître-tailleur (Schneidermeister), avant de repartir pour une courte période à Wiesbaden en Hesse en 1903 et 1905 . Ayant visiblement quitté l’Alsace à la fin de sa scolarité, Guillaume Léon Thiercelin emménage en 1904 au numéro 11 de la rue Kageneck (Kageneckerstraße 11) dans le quartier de la gare centrale, quasiment en face de sa future épouse, domiciliée au numéro 8 de la même rue (Kageneckerstraße 8) . D’ailleurs, le 15 octobre 1904 , à l’âge de trente, il épouse à Strasbourg Maria Eugénie Schladenhauffen, née le 6 mai 1874 à Strasbourg . | Guillaume Léon Thiercelin passe les premières années de sa vie dans sa ville natale, mais à partir de 1879, la famille Thiercelin quitte Cologne pour s’installer à Strasbourg. Son père s’y établit comme tailleur (Schneider), découpeur (''Zuschneider'') et maître-tailleur (''Schneidermeister''), avant de repartir pour une courte période à Wiesbaden en Hesse en 1903 et 1905<ref name="27087fba03cc441b6b83585b05c10b642056d2c7">Voir les annuaires de la ville de Strasbourg entre 1880 et 1904 : AVES 1 BA 1880-1904. Durant cette période, Wilhelm et Katharina Thiercelin vivent successivement au ''Goldgiessen 15'' (1879-1880), au ''Korduangasse 15'' (1881-1882), au ''Spiegelgasse 2'' (1887-1888), au ''Brandgasse 21'' (1889-1893), au ''Spiegelgasse 2'' (1893-1894), au ''Bruderhofgasse 29'' (1894-1895), au ''Bruderhofgasse 11'' (1895-1898), au ''Magazinstrasse 7'' (1898-1900), au ''Jungferngasse 5'' (1900-1901) et au ''Grünenbruchstrasse 33'' (1901-1903)..</ref>. Ayant visiblement quitté l’Alsace à la fin de sa scolarité, Guillaume Léon Thiercelin emménage en 1904 au numéro 11 de la rue Kageneck (''Kageneckerstraße 11'') dans le quartier de la gare centrale, quasiment en face de sa future épouse, domiciliée au numéro 8 de la même rue (''Kageneckerstraße 8'')<ref name="1766f9257d2226b238b6e1981aa909757955f40c">ADBR, 4E482/436, État civil de Strasbourg, Acte de mariage de W. Thiercelin et M. Schladenhauffen, Acte n°1136/1904..</ref>. D’ailleurs, le 15 octobre 1904<ref name="1766f9257d2226b238b6e1981aa909757955f40c">ADBR, 4E482/436, État civil de Strasbourg, Acte de mariage de W. Thiercelin et M. Schladenhauffen, Acte n°1136/1904..</ref>, à l’âge de trente, il épouse à Strasbourg Maria Eugénie Schladenhauffen, née le 6 mai 1874 à Strasbourg<ref name="6e1c2b01e1f34dc700164dc68134e7ea0f4232c3">ADBR, 4E482/84-4E482/85, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de M. Schladenhauffen, Acte n°1335/1874. Elle est la fille de Benjamin Schadenhauffen et Salomea Sophie Lehmann, originaires de Strasbourg..</ref>. | ||
Le couple Thiercelin s’installe ensuite dans un appartement d’une rue adjacente, au numéro 10 de la rue Kuhn (Kuhngasse 10), tandis que le père est présent à Fribourg-en-Brisgau (Gartenstraße 10), probablement pour des raisons professionnelles. Le couple donne alors naissance à Lucette Thiercelin en 1908 . La même année, Guillaume Léon Thiercelin est nommé représentant général d’un ensemble d’usines d’électrotechniques (Generalvertreter der elektro-technicken Fabriken), puis accède à la direction de la Bergmann Elektrizitätswerke A.G. en 1911, demeurant alors au 8, rue du Nideck . | Le couple Thiercelin s’installe ensuite dans un appartement d’une rue adjacente, au numéro 10 de la rue Kuhn (''Kuhngasse 10''), tandis que le père est présent à Fribourg-en-Brisgau (''Gartenstraße 10''), probablement pour des raisons professionnelles. Le couple donne alors naissance à Lucette Thiercelin en 1908<ref name="cf631c17974369200cb100f4db1c2a02af31c850">ADBR, 4E482/530, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de L. Thiercelin, Acte n°3392/1908. Le nom de naissance est bien « Lucie Thirselin » (il s’agit de la graphie originale allemande), mais son nom a été francisé en « Lucette Thiercelin » après la Première Guerre mondiale. Le couple reste au 10 de la rue Kuhn jusqu’en 1908 : AVES, 1 BA 1905, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1905, p. 392 ; AVES, 1 BA 1906, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1906, p. 396 ; AVES, 1 BA 1907, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1907, p. 416 ; AVES, 1 BA 1908, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1908, p. 426. On remarque que les grands-parents paternels de Lucette reviennent à Strasbourg en 1905 et s’installent au ''Rehgasse 6''..</ref>. La même année, Guillaume Léon Thiercelin est nommé représentant général d’un ensemble d’usines d’électrotechniques (''Generalvertreter der elektro-technicken Fabriken''), puis accède à la direction de la ''Bergmann Elektrizitätswerke A.G.'' en 1911, demeurant alors au 8, rue du Nideck<ref name="5e84d36b5e721a33e1ecc49e1d5d4397d51c0b7c">Voir AVES, 1 BA 1909, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1909, p. 430 ; AVES, 1 BA 1910, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1910, p. 439 ; AVES, 1 BA 1911, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1911, p. 442 ; AVES, 1 BA 1912, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1912, p. 445 ; AVES, 1 BA 1913, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1913, p. 453 ; AVES, 1 BA 1914, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1914, p. 461..</ref>. | ||
Lucette grandit ainsi au sein d’un foyer aisé et fréquente le système scolaire allemand à partir de 1914. Après la Première Guerre mondiale, la famille Thiercelin acquière visiblement la nationalité française et le père de Lucette transforme son prénom en Guillaume. Lucette poursuit sa scolarité à l’école française et entre dans le secondaire jusqu’à l’obtention de son baccalauréat, probablement vers 1927. | Lucette grandit ainsi au sein d’un foyer aisé et fréquente le système scolaire allemand à partir de 1914. Après la Première Guerre mondiale, la famille Thiercelin acquière visiblement la nationalité française et le père de Lucette transforme son prénom en Guillaume. Lucette poursuit sa scolarité à l’école française et entre dans le secondaire jusqu’à l’obtention de son baccalauréat, probablement vers 1927. | ||
Dès les premières années de la guerre, il commence à exercer comme « négociant » et « représentant », tout comme son père qui redevient tailleur jusqu’à sa retraite en 1923 . En 1920, la famille Thiercelin s’installe au numéro 11 de la rue Geiler. En 1922, Guillaume devient « représentant général de la société des établissements "Danar" d’Ernolsheim », dont les bureaux sont situés au 12, quai Saint-Nicolas, puis au 18, rue de la mésange dès 1924 . En 1925, Guillaume obtient également le titre d’expert-comptable, tout en assurant la fonction de « représentant de fabriques d’articles spéciaux pour l’électricité » jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939 . | Dès les premières années de la guerre, il commence à exercer comme « négociant » et « représentant », tout comme son père qui redevient tailleur jusqu’à sa retraite en 1923<ref name="946d3d884b8feffd0e157a2f7c4a874c23f6448e">Voir AVES, 1 BA 1920, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1920, p. 890 ; AVES, 1 BA 1921, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1921, p. 881 ; AVES, 1 BA 1922, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1922, p. 625 ; AVES, 1 BA 1923, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1923, p. 730 ; AVES, 1 BA 1924, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1924, p. 749. Les grands-parents paternels s’installent alors dans l’appartement de Guillaume Léon Thiercelin au 8, rue du Nideck..</ref>. En 1920, la famille Thiercelin s’installe au numéro 11 de la rue Geiler. En 1922, Guillaume devient « représentant général de la société des établissements "Danar" d’Ernolsheim », dont les bureaux sont situés au 12, quai Saint-Nicolas, puis au 18, rue de la mésange dès 1924<ref name="11d85b9288bdfeb3ff2acf862e9c6b74a06c4b8d">Voir AVES, 1 BA 1923, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1923, p. 730 ; AVES, 1 BA 1924, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1924, p. 749 ; AVES, 1 BA 1925, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1925, p. 732..</ref>. En 1925, Guillaume obtient également le titre d’expert-comptable, tout en assurant la fonction de « représentant de fabriques d’articles spéciaux pour l’électricité » jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939<ref name="b3e8a770b3b856cc1a7a3a3d03f1e5cdf7a0b822">Voir AVES, 1 BA 1926, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1926, p. 750 et les annuaires des années 1927-1939 (AVES, 1 BA 1927-1939)..</ref>. | ||
==Les études de médecine et le service au sanatorium Saint-François== | ==Les études de médecine et le service au sanatorium Saint-François== | ||
Après le lycée, Lucette Thiercelin s’engage dans un cursus universitaire de médecine à l’université française de Strasbourg. Comme l’exige la législation en vigueur en France, elle s’inscrit d’abord à la faculté des sciences pour préparer le certificat Physique, Chimie et Sciences naturelles (PCN). Il s’agissait d’un diplôme préparé en une année qui constituait un prérequis à l’inscription en première année de médecine . Lucette Thiercelin s’inscrit ensuite à la faculté de médecine de Strasbourg et débute un cursus classique de médecine, réussissant le concours de l’externat et de l’internat des hôpitaux dans les années 1930. Durant ses études, elle développe un vif intérêt pour la recherche sur la tuberculose et ses traitements. Elle obtient d’ailleurs un poste d’« assistante à l’hôpital-sanatorium Saint-François » dans le quartier de la Robertsau à Strasbourg et devient l’une des collaboratrices du professeur Eugène Vaucher (1884-1966) . Elle travaille notamment aux côtés du Dr. Madeleine Schalck-Uhrig (1903-1993) – nommée deuxième cheffe de service (2. Chefärztin) par une décision du conseil d’administration du 23 février 1937 | Après le lycée, Lucette Thiercelin s’engage dans un cursus universitaire de médecine à l’université française de Strasbourg. Comme l’exige la législation en vigueur en France, elle s’inscrit d’abord à la faculté des sciences pour préparer le certificat Physique, Chimie et Sciences naturelles (PCN). Il s’agissait d’un diplôme préparé en une année qui constituait un prérequis à l’inscription en première année de médecine<ref name="cedf4ab572205cc6d45c62cbb552bec81fd59b28">Jean Delaneau, ''Avis présenté au nom de la commission des affaires culturelles sur le projet de loi adopté par l’Assemblée Nationale après déclaration d’urgence, portant diverses mesures d’ordre social, présenté par M. Jean Delaneau, Sénateur'', Sénat, Seconde session ordinaire de 1986-1987, Annexe au procès-verbal de la séance du 18 juin 1987, n°298, p. 5-8. On renvoie ici à la première partie (les dispositions relatives aux études médicales) et plus précisément à la section I (rappel historique) et au titre I (l’organisation des études médicales avant la réforme de 1958). Disponible en ligne sur le site du Sénat ''via'' : https://www.senat.fr/rap/1986-1987/i1986_1987_0298.pdf, [en ligne], consulté le 26 janvier 2021..</ref>. Lucette Thiercelin s’inscrit ensuite à la faculté de médecine de Strasbourg et débute un cursus classique de médecine, réussissant le concours de l’externat et de l’internat des hôpitaux dans les années 1930. Durant ses études, elle développe un vif intérêt pour la recherche sur la tuberculose et ses traitements. Elle obtient d’ailleurs un poste d’« assistante à l’hôpital-sanatorium Saint-François » dans le quartier de la Robertsau à Strasbourg et devient l’une des collaboratrices du professeur Eugène Vaucher (1884-1966)<ref name="34bc2235e0ce8a09b0ec72b50335f50e332c7760">Lucette Thiercelin, ''Contribution à l’étude de l’anesthésie en chirurgie thoracique dans le traitement de la tuberculose pulmonaire'', thèse de doctorat de médecine, Université de Strasbourg, Strasbourg, Imprimerie-Saint-Thomas, n°35, 1939, 66 p..</ref>. Elle travaille notamment aux côtés du Dr. Madeleine Schalck-Uhrig (1903-1993) – nommée deuxième cheffe de service (''2. Chefärztin'') par une décision du conseil d’administration du 23 février 1937<ref name="ec7ddf8cc936257f0766088d15d49ba80781fb4f">AVES, 7 AH 14, Lettre du ''Oberstadtkommissar'' à l’administration des établissements hospitalo-universitaires, 27 septembre 1941 : « ''Durch einen Verwaltungsratsbeschluss vom 23.2.1937 wurde Frl. Dr. Uhrig als 2. Chefärztin der Lungenheilstätte Ruprechtsau ernannt'' »..</ref> – et du Dr. René Piffert (1911-1991), qui avait aussi intégré le service de la clinique médicale A et collabore plus précisément comme « assistant » au sanatorium de la Robertsau le 1er septembre 1936<ref name="c7b73cec1d2d36bb274078f03a334287651571ed">ABDR, 1558 W 66, dossier n°4981 (René Piffert), Rapport du directeur des Hospices civils de Strasbourg aux FFI du Bas-Rhin (Strasbourg), 17 janvier 1945 ; ABDR, 1558 W 66, dossier n°4981 (René Piffert), Rapport de l’inspecteur de Police Kirchmeyer à Monsieur le commissaire principal, chef du Service des Renseignements Généraux de Strasbourg, 19 juin 1945..</ref>. | ||
Le sanatorium Saint-François, situé dans la rue Richard-David, dans le quartier de la Robertsau, était à l’origine un établissement construit par des sœurs franciscaines en 1910. Aux lendemains de la Première Guerre mondiale, en 1919, ces dernières avaient été contraintes de vendre ce pavillon . Avec le concours de la ville, la direction des hospices civils de Strasbourg a fait l’acquisition de l’immeuble, dans un contexte d’aménagements visant à l’extension et à la modernisation de l’hôpital civil. Très vite, 120 lits y sont aménagés, destinés en priorité aux tuberculeux graves, à une époque où la tuberculose est encore un important fléau des sociétés occidentales . Pendant près de soixante-dix ans, l’hôpital Saint-François était le centre strasbourgeois dévolu à la pneumologie, jusqu’au transfert, en 1987, du service de pneumologie au centre hospitalier universitaire de Hautepierre, et son remplacement par un service de gérontologie . | Le sanatorium Saint-François, situé dans la rue Richard-David, dans le quartier de la Robertsau, était à l’origine un établissement construit par des sœurs franciscaines en 1910. Aux lendemains de la Première Guerre mondiale, en 1919, ces dernières avaient été contraintes de vendre ce pavillon<ref name="e2b44171613f20fb8207647aba2dc08981cb699e">Voir « Pavillon Saint-François (Strasbourg) », disponible Archi-Wiki.org, ''via'' https://www.archi-wiki.org/Adresse:Pavillon_Saint_François_(Strasbourg), [en ligne], consulté le 15 février 2021..</ref>. Avec le concours de la ville, la direction des hospices civils de Strasbourg a fait l’acquisition de l’immeuble, dans un contexte d’aménagements visant à l’extension et à la modernisation de l’hôpital civil. Très vite, 120 lits y sont aménagés, destinés en priorité aux tuberculeux graves, à une époque où la tuberculose est encore un important fléau des sociétés occidentales<ref name="0ef322bd23fa2cc756c5dcf0df46b3fb83d831b8">Jacques Chanez, Émile Roegel, « L’Hôpital civil de 1918 à 1939 », ''in'' Jacques Héran (dir.), ''Histoire de la médecine à Strasbourg'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 553..</ref>. Pendant près de soixante-dix ans, l’hôpital Saint-François était le centre strasbourgeois dévolu à la pneumologie, jusqu’au transfert, en 1987, du service de pneumologie au centre hospitalier universitaire de Hautepierre, et son remplacement par un service de gérontologie<ref name="f49e06c194a69cf48b542a380e48247beac439a3">Jacques Chanez, Émile Roegel, « L’expansion des Hospices civils depuis 1945 », », ''in'' Jacques Héran (dir.), ''Histoire de la médecine à Strasbourg'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 719-724, ici p. 723..</ref>. | ||
[[File:Thiercelin_these_doctorat_PdeG.jpg||right|200px]] | |||
C’est donc aux côtés d’un spécialiste en pneumologie que Lucette Thiercelin prépare et rédige une thèse de doctorat sur un thème qui est cher à son directeur de thèse, Eugène Vaucher, avec lequel elle collabore depuis quelques années au sanatorium Saint-François. En 1939, à l’âge de trente ans, elle termine son cursus de médecine en soutenant sa thèse intitulée « Contribution à l’étude de l’anesthésie en chirurgie thoracique dans le traitement de la tuberculose pulmonaire » . | Par ailleurs, en 1928, la direction de l’hôpital Saint-François avait été confiée au professeur Eugène Vaucher, succédant à Georges Brion en qualité de médecin chef de l’hôpital. D’origine alsacienne et formé à Paris, Vaucher est arrivé à Strasbourg en 1919 et a été chargé de cours à la clinique médicale B auprès du professeur Léon Blum (1878-1930). Dans ces années d’entre-deux-guerres, tout particulièrement caractérisées par le développement en Alsace de la phtisiologie, par l’essor des sanatoriums et par l’utilisation de plus en plus courante de la technique du pneumothorax artificiel mise au point par Carlo Forlanini (1847-1918), Vaucher développe un intérêt tout particulier pour la lutte – tant prophylactique que curative – contre la tuberculose. Il participe à des congrès, signe des ouvrages et publie les résultats de ses travaux, notamment sur le pneumothorax artificiel. Recevant en 1938 la chaire d’hydrologie thérapeutique et de climatologie, Vaucher est en réalité le promoteur de la prophylaxie antituberculeuse en Alsace<ref name="98847510f6f119d4efc632516acf9fa85261fa25">Émile Roegel, Yves Heller, « Ptisiologie : le développement », », ''in'' Jacques Héran (dir.), ''Histoire de la médecine à Strasbourg'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 533-534..</ref>. | ||
C’est donc aux côtés d’un spécialiste en pneumologie que Lucette Thiercelin prépare et rédige une thèse de doctorat sur un thème qui est cher à son directeur de thèse, Eugène Vaucher, avec lequel elle collabore depuis quelques années au sanatorium Saint-François. En 1939, à l’âge de trente ans, elle termine son cursus de médecine en soutenant sa thèse intitulée « Contribution à l’étude de l’anesthésie en chirurgie thoracique dans le traitement de la tuberculose pulmonaire »<ref name="407386ca78175b39a5476c26d726e9a643969799">Lucette Thiercelin, ''Contribution à l’étude de l’anesthésie en chirurgie thoracique dans le traitement de la tuberculose pulmonaire'', thèse de doctorat de médecine, Université de Strasbourg, Strasbourg, Imprimerie-Saint-Thomas, n°35, 1939, 66 p. Le manuscrit de sa thèse est conservé à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (M.500.109, MED, 1939, THIERCELIN et M.710.649) et à la Bibliothèque de médecine et d’odontologie (Th. Med. 1939, 8)..</ref>. | |||
==Médecin en Alsace annexée== | ==Médecin en Alsace annexée== | ||
Lucette Thiercelin fait également partie des médecins alsaciens formés à l’université française de Strasbourg qui sont recrutés par les autorités allemandes pour servir à l’hôpital civil allemand de Strasbourg à la suite de l’annexion de l’Alsace au Reich nazi à l’été 1940. Selon les archives administratives de la direction générale des hospices civils, il apparaît que les Allemands avaient prévu d’engager Lucette Thiercelin à la clinique médicale B, lors de la division de la Medizinische Abteilung deux cliniques distinctes – la Médicale A et la Médicale B – le 20 novembre 1940. Le 14 novembre 1940, le directeur général rédige en effet une note de service dans laquelle il précise que « Monsieur le Dr. Herr et Mademoiselle la Dr. Thiercelin doivent encore prendre leur service à la clinique médicale B » . | Lucette Thiercelin fait également partie des médecins alsaciens formés à l’université française de Strasbourg qui sont recrutés par les autorités allemandes pour servir à l’hôpital civil allemand de Strasbourg à la suite de l’annexion de l’Alsace au Reich nazi à l’été 1940. Selon les archives administratives de la direction générale des hospices civils, il apparaît que les Allemands avaient prévu d’engager Lucette Thiercelin à la clinique médicale B, lors de la division de la ''Medizinische Abteilung'' deux cliniques distinctes – la Médicale A et la Médicale B – le 20 novembre 1940. Le 14 novembre 1940, le directeur général rédige en effet une note de service dans laquelle il précise que « Monsieur le Dr. Herr et Mademoiselle la Dr. Thiercelin doivent encore prendre leur service à la clinique médicale B »<ref name="2a222253c40d04b6eb12c5acf7cecf837acb3a63">AVES, 7 AH 14, Communication du directeur général des hospices civils de Strasbourg, 14 novembre 1940 : « ''Außerdem soll die Medizinische Abteilung A am 20. ds. Mts. Eröffnet werden. Herr Dr. Maurer Karl wird von der medizinischen Abteilung B nach der Abteilung A am gleichen Tage versetzt werden [...]. In der medizinischen Abteilung B sollen noch eintreten Herr Dr. Herr und Frl. Dr. Thiercelin. In jeder der beiden medizinischen Abteilungen soll nach Möglichkeit noch je ein 5. Assistenzarzt beschäftigt werden'' »..</ref>. | ||
Le recrutement était manifestement planifié depuis plusieurs jours, puisque son nom figure déjà sur la liste du personnel médical en poste à la Médicale B au 3 novembre 1940 . Lucette Thiercelin devait ainsi travailler sous la direction du kommissarischer Chefarzt Jules Stahl (1902-1984) et aux côtés de ses confrères médecins-assistants Daniel Kuhlmann (1908-2006), Pierre Barthelmé (1907-1972), Paul Kern (1916-1989) et Robert Herr (1913-1991) . Toutefois, si son réemploi à l’hôpital allemand était bel et bien envisagé, il faut préciser que jusque-là, rien ne permet de certifier qu’elle ait effectivement pris son service à la Médicale B pour quelques jours en novembre 1940, d’autant qu’elle ne figure pas sur la liste du personnel en poste le 1er décembre 1940 . | Le recrutement était manifestement planifié depuis plusieurs jours, puisque son nom figure déjà sur la liste du personnel médical en poste à la Médicale B au 3 novembre 1940<ref name="2218e08a2630c34bdc551b71a25a3164fe6b16de">AVES, 7 AH 14, Liste du personnel médical de l’hôpital civil de Strasbourg, 3 novembre 1940..</ref>. Lucette Thiercelin devait ainsi travailler sous la direction du ''kommissarischer Chefarzt'' Jules Stahl (1902-1984) et aux côtés de ses confrères médecins-assistants Daniel Kuhlmann (1908-2006), Pierre Barthelmé (1907-1972), Paul Kern (1916-1989) et Robert Herr (1913-1991)<ref name="2218e08a2630c34bdc551b71a25a3164fe6b16de">AVES, 7 AH 14, Liste du personnel médical de l’hôpital civil de Strasbourg, 3 novembre 1940..</ref>. Toutefois, si son réemploi à l’hôpital allemand était bel et bien envisagé, il faut préciser que jusque-là, rien ne permet de certifier qu’elle ait effectivement pris son service à la Médicale B pour quelques jours en novembre 1940, d’autant qu’elle ne figure pas sur la liste du personnel en poste le 1er décembre 1940<ref name="6e60c39959ecdfe45a633643fddae1a77112ca9e">AVES, 7 AH 14, Liste du personnel médical de l’hôpital civil de Strasbourg, 1er décembre 1940..</ref>. | ||
En outre, on perd la trace du Dr. Thiercelin pendant plus de deux ans, ce qui laisse suggérer qu’elle n’ait pas repris son poste au sanatorium Saint-François en 1940 et qu’elle n’ait même été plus présente à Strasbourg entre l’automne 1940 et le printemps 1943 . Parmi les hypothèses envisageables, il est possible qu’elle ait dû accomplir la période de Pflichtassistentenzeit outre-Rhin, c’est-à-dire une période de pratique hospitalière au sein d’une clinique allemande. Il s’agit d’un temps de service normalement réservé aux jeunes médecins ayant réussi l’examen médical d’État (medizinisches Staatsexamen) et candidatant à l’obtention du certificat permettant d’exercer la médecine et de s’établir comme médecin (Approbation) . La chronologie semble corroborer cette hypothèse, puisqu’elle rejoint le personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg avec le statut de Volontärassistentin | En outre, on perd la trace du Dr. Thiercelin pendant plus de deux ans, ce qui laisse suggérer qu’elle n’ait pas repris son poste au sanatorium Saint-François en 1940 et qu’elle n’ait même été plus présente à Strasbourg entre l’automne 1940 et le printemps 1943<ref name="1fa1c47af9289222541482cd4452c968b179dcf8">Il est en effet surprenant de remarquer que des postes de médecins-assistants étaient vacants au sanatorium Saint-François à la même époque et qu’elle n’ait pas été pressentie pour reprendre son poste aux côtés de Magdalena Uhrig. Par exemple, au 1er novembre 1940, les Allemands ont dû nommer le poste de médecin-assistant à Edmond Buhr, un étudiant de cinquième année et le directeur général des hospices précise également par courrier qu’au 1er janvier 1941, le médecin-assistant Hans Apffel « interrompra son service […] afin de suivre un séjour de formation (''Schulungskurs'') dans l’''Altreich'' ». Voir AVES, 7 AH 14, Communication du directeur général des hospices civils de Strasbourg, 31 octobre 1940 : « ''Herr BUHR Edmund (Student im 5. Jahr) wird am 1. November 1940 den vakanten Posten des Assistenzarztes in der Lungenheilstätte Ruprechtsau einnehmen'' ». Voir également AVES, 7 AH 14, Lettre du directeur général des hospices civils de Strasbourg au Dr. Hangarter, ''Beautragter des Dekans der medizinischen Fakultät'', 30 décembre 1940 : « ''Herr Apffel Hans, Assistenzarzt in der Lungenheilstätte Ruprechtsau wird am 1. Januar 1941 den Dienst unterbrechen, um einen Schulungskurs im Altreich zu besuchen'' »..</ref>. Parmi les hypothèses envisageables, il est possible qu’elle ait dû accomplir la période de ''Pflichtassistentenzeit'' outre-Rhin, c’est-à-dire une période de pratique hospitalière au sein d’une clinique allemande. Il s’agit d’un temps de service normalement réservé aux jeunes médecins ayant réussi l’examen médical d’État (''medizinisches Staatsexamen'') et candidatant à l’obtention du certificat permettant d’exercer la médecine et de s’établir comme médecin (''Approbation'')<ref name="d9fd0bb6a1b59529f488cdce052416c86e29a7c3">Durant la période obligatoire de ''Pflichtassistentenzeit'', le jeune médecin porte le statut de ''Pflichtassistent''. Il s’agit d’une disposition mise en place par le régime national-socialiste en 1939, par remplacement de l’« année pratique » durant laquelle le jeune médecin était un « Medizinalpraktikant ». Voir « Fünfte Verordnung zur Durchführung und Ergänzung der Reichsärzteordnung (Bestallungsordnung für Ärzte) vom 17. Juli 1939 », ''Reichsgesetzblatt'', Teil I, 1939, n°130, 22 juillet 1939, p. 1273-1303..</ref>. La chronologie semble corroborer cette hypothèse, puisqu’elle rejoint le personnel médical de la ''Reichsuniversität Strassburg'' avec le statut de ''Volontärassistentin'', ce qui correspond à la fonction exercée par le médecin après avoir été ''Pflichtassistent''. | ||
Ainsi, Lucette Thiercelin, dont le nom est désormais germanisé en Luzia Trautmann-Thiercelin (à la suite de son mariage avec un certain André Trautmann), reprend son poste d’assistante au sanatorium Saint-François (Lungenheilstätte Ruprechtsau). Elle est engagée le 1er avril 1943 au sein du service des tuberculeux (Tuberkulosenabteilung) qui est rattaché organiquement à la Medizinische Klinik du professeur Johannes Stein . Lucette Thiercelin retrouve également le Dr. Madeleine Schalck-Uhrig (1903-1993) qui avait été maintenu par les Allemands à son poste de chef de service dès le mois de novembre 1940 . Elle reprend ainsi sa fonction d’assistante aux côtés du Dr. Magdalena Uhrig . Dès le 1er janvier 1944, elle est promue au rang | Ainsi, Lucette Thiercelin, dont le nom est désormais germanisé en Luzia Trautmann-Thiercelin (à la suite de son mariage avec un certain André Trautmann), reprend son poste d’assistante au sanatorium Saint-François (''Lungenheilstätte Ruprechtsau''). Elle est engagée le 1er avril 1943 au sein du service des tuberculeux (''Tuberkulosenabteilung'') qui est rattaché organiquement à la ''Medizinische Klinik'' du professeur Johannes Stein<ref name="b975686f039f30e2f4e4e2c7836112b76ed8d610">AVES, 7 AH 15, Liste du personnel médical de la ''Reichsuniversität Strassburg'', 1er avril 1943..</ref>. Lucette Thiercelin retrouve également le Dr. Madeleine Schalck-Uhrig (1903-1993) qui avait été maintenu par les Allemands à son poste de chef de service dès le mois de novembre 1940<ref name="cdc0109e0e2cf421b97c9bc0764e61c7fd7afaf1">AVES, 7 AH 14, Liste du personnel médical de l’hôpital civil de Strasbourg, 3 novembre 1940. Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Strassburg, 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 517 et 531..</ref>. Elle reprend ainsi sa fonction d’assistante aux côtés du Dr. Magdalena Uhrig<ref name="23e2a50fd4527b58ba68085632bafcaad89f5a08">AVES, 7 AH 15, Liste du personnel médical de la ''Reichsuniversität Strassburg'', avril-décembre 1943..</ref>. Dès le 1er janvier 1944, elle est promue au rang d’''Assistenzärztin'' et reste en poste jusqu’à l’évacuation définitive de la ''Reichsuniversität Strassburg'' le 23 novembre 1944<ref name="4b66897a1a4531b0b3da3267958391bea115b3ea">AVES, 7 AH 15, Liste du personnel médical de la ''Reichsuniversität Strassburg'', janvier-novembre 1944..</ref>, à une époque où le sanatorium comme le reste des services de la clinique médicale accusent un fort taux de saturation<ref name="bb42657dbafc95093864b421b58907c15650951b">Voir ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, ''Meldung über die Zahl der in unserem Klinikum beschäftigten Assistenzärzte und Ärztinnen'', mars-décembre 1942. Par exemple, tout au long de l’année 1942, sur les 126, puis 127 lits disponibles, on enregistre des taux d’occupation oscillant de 73% (plus que trente-trois lits disponibles) à plus de 99% (plus qu’un lit disponible), pour une moyenne s’établissant à plus de 85%. Ce taux largement supérieur à la moyenne globale de tous les services de la ''Medizinische Klinik'' du professeur Stein entre mars et décembre 1942 (82%). Même si les chiffres ne sont pas connus pour les années suivantes, un rapport du professeur Stein attire l’attention sur le taux d’occupation toujours en augmentation (765 lits en février 1944 contre 651 en janvier), ce qui a créé une forte tension dans le service de la clinique médicale, accusant en outre d’un manque de personnel. Voir ici ADBR, 1558 W 677, dossier n°60991 (Raymond Koessler), Lettre du professeur Stein au ''Kurator'' de la ''Reichsuniversität Strassburg'', 4 février 1944. Stein ajoute aussi que l’éloignement de plusieurs services médicaux et cliniques du centre névralgique de l’hôpital civil participe d’une perte de temps et d’efficacité. Il écrit : « Il faut par ailleurs signaler que le nouveau service infectieux (''Infektionsabteilung''), la ''Station'' pour les tuberculeux (''Station für Lungenkranke''), la ''Station'' pour les malades chroniques (''Station für Chronisch-Kranke'') sont situés respectivement à 10, 6 et 23 km de distance de Strasbourg. Ces services doivent être gérés par des assistants à qui l’on ne met même pas de véhicule à disposition. En raison de cet éparpillement des services et de la grande distance les séparant les uns des autres, il en résulte une grande perte de temps dans le service médical »..</ref>. | ||
==Après-guerre : du sanatorium Saint-François aux dispensaires== | ==Après-guerre : du sanatorium Saint-François aux dispensaires== | ||
Au sortir de la guerre, Lucie Trautmann-Thiercelin conserve son poste à l’hôpital Saint-François aux côtés de sa consœur Madeleine Schalck-Uhrig. Son nom figure sur les premières listes d’émargement circulant au moment du retour en Alsace de l’université de Strasbourg depuis Clermont-Ferrand . Sur place, elle travaille pendant un temps avec un ancien confrère alsacien de la Reichsuniversität Strassburg, le Dr. Francis Ernewein (1916-1996), qui obtient dès l’immédiat après-guerre un poste de « médecin adjoint au sanatorium Saint-François » de décembre 1946 à octobre 1948 . | Au sortir de la guerre, Lucie Trautmann-Thiercelin conserve son poste à l’hôpital Saint-François aux côtés de sa consœur Madeleine Schalck-Uhrig. Son nom figure sur les premières listes d’émargement circulant au moment du retour en Alsace de l’université de Strasbourg depuis Clermont-Ferrand<ref name="d765856761fc2eebd274171f94a85e5c7a87375a">ADHVS, Fonds Jacques Héran, ''Schriftwechsel'', Dossier n°6, État d’émargement, Personnel de la faculté de médecine de l’Université de Strasbourg (questionnaire à remplir pour la commission d’épuration de l’enseignement), État des médecins et internes dans les différentes cliniques de l’hôpital, 2e liste, 1945. Comme beaucoup d’autres, elle ne s’est pas déplacée mais a répondu au questionnaire « par la poste », son courrier étant réceptionné le 14 juin 1945..</ref>. Sur place, elle travaille pendant un temps avec un ancien confrère alsacien de la ''Reichsuniversität Strassburg'', le Dr. Francis Ernewein (1916-1996), qui obtient dès l’immédiat après-guerre un poste de « médecin adjoint au sanatorium Saint-François » de décembre 1946 à octobre 1948<ref name="001a1496cf896cb7d1ea6222db8b258d35860ba6">''Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces'', 84e année, n°262, 6 novembre 1948, p. 10772. Voir aussi ''Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces'', 79e année, n°232, 2 octobre 1947, p. 9890. Le Dr. Ernewein est alors nommé médecin adjoint au sanatorium départemental de Colmar..</ref>. | ||
Elle s’installe alors avec son mari dans une belle demeure située en bordure du parc de l’Orangerie, au numéro 6 de l’allée Spach . Par la suite, elle travaille comme « médecin à temps complet des dispensaires de Illkirch-Graffenstaden, Molsheim, Obernai et Saverne » . Lucette Thiercelin s’éteint le 23 novembre 1969 à Strasbourg à l’âge de soixante-et-un ans . | Elle s’installe alors avec son mari dans une belle demeure située en bordure du parc de l’Orangerie, au numéro 6 de l’allée Spach<ref name="3f1763d2090102c7fad8fab6598cf4ded3aad08e">AVES, 1 BA 1948, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1948, p. 976..</ref>. Par la suite, elle travaille comme « médecin à temps complet des dispensaires de Illkirch-Graffenstaden, Molsheim, Obernai et Saverne »<ref name="68b895767754349fdfc3f7943a1a81b153113e54">Ministère de la Santé publique et de la Population, ''Recueil des textes officiels concernant la Santé publique et la population'', 1965, p. 16..</ref>. Lucette Thiercelin s’éteint le 23 novembre 1969 à Strasbourg à l’âge de soixante-et-un ans<ref name="9d81bfe8186b229a2151b29fe25ae22d92e2f8ef">ADBR, 4E482/530, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de L. Thiercelin, Acte n°3392/1908..</ref>. | ||
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Version actuelle datée du 13 juillet 2022 à 10:08
Lucette Thiercelin | |
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Prénom | Lucette |
Nom | Thiercelin |
Sexe | feminin |
Naissance | 17 septembre 1908 (Strasbourg) |
Décès | 23 novembre 1966 (Strasbourg) |
Profession du père | Commerçant et gérant |
These | Contribution à l’étude de l’anesthésie en chirurgie thoracique dans le traitement de la tuberculose pulmonaire (Université de Strasbourg, UdS, 1918-1939, 1939) |
Directeur de thèse | Eugène Vaucher |
Profession | Médecin |
Titre | Dr. |
Identités | Thircelin Lucie Yvonne; Thiecelin-Trautmann Lucette |
Spécialités | Pneumologie, Phtisiologie |
Lucette Thiercelin ou Trautmann-Thiercelin (1908-1966) est une femme médecin, pneumologue et phtisiologue alsacienne. Elle a travaillé pendant plusieurs années au sanatorium Saint-François de Strasbourg entre les années 1930 et l’après-guerre.
Née à Strasbourg d’un père Allemand et d’une mère Alsacienne, elle a effectué ses études de médecine à l’université française de Strasbourg dans l’entre-deux-guerres. Obtenant un poste d’assistante à l’hôpital-sanatorium Saint-François durant ses études, elle s’est ensuite spécialisée en pneumologie et plus particulièrement en phtisiologie aux côtés du professeur Eugène Vaucher (1884-1966). En 1939, elle prépare une thèse de doctorat de médecine sous la direction du professeur Vaucher sur l’utilisation de l’anesthésie thoracique dans le traitement de la tuberculose pulmonaire.
Après l’annexion de l’Alsace au territoire du IIIe Reich à l’été 1940, Lucette Thiercelin est pressentie pour occuper un poste à la Medizinische Abteilung B (clinique médicale B) de l’hôpital civil allemand de Strasbourg en novembre 1940. Toutefois, elle n’y aurait travaillé pendant que quelques jours, avant de disparaître du paysage strasbourgeois pendant plus de deux ans. Il est possible qu’elle ait été envoyée outre-Rhin pour effectuer un service médical dans une clinique allemande durant la période de Pflichtassistentenzeit'.
Au 1er avril 1943, Lucette Thiercelin intègre le personnel médical de la Medizinische Klinik de la Reichsuniversität Strassburg, étant nommée Volontärassistentin au sanatorium Saint-François. Collaborant aux côtés de l’Alsacienne Madeleine Schalck-Uhrig (1903-1993), maintenue à son poste de cheffe de service par les Allemands, le Dr. Thiercelin est promue Assistenzärztin au 1er janvier 1944. Elle reste en fonctions jusqu’à l’évacuation définitive de la Reichsuniversität Strassburg et la Libération de Strasbourg le 23 novembre 1944.
Après la Libération, Lucette Thiercelin reprend ses fonctions à l’hôpital civil, échappant aux procédures d’épuration du corps médical et de la population alsacienne. Elle travaille pendant quelques années au sanatorium Saint-François, puis devient médecin à temps complet au sein de multiples dispensaires du Bas Rhin (Illkirch-Graffenstaden, Molsheim, Obernai et Saverne) jusqu’à son décès en 1969.
Biographie
La famille Thiercelin : une famille franco-allemande
Lucette Thiercelin, de son nom de naissance Lucie Yvonne Thirselin, est née le 17 septembre 1908 à Strasbourg, au cœur d’une Alsace rattachée au Reich wilhelmien depuis le Traité de Francfort du 10 mai 1871[1]. Issue d’une famille germano-alsacienne relativement aisée de confession protestante, Lucette Thiercelin est la fille d’un commerçant et gérant allemand et de son épouse alsacienne d’origine française. Son père, Wilhelm Leo (Guillaume Léon) Thierselin, lui-même fils d’un maître-tailleur allemand prénommé Wilhelm, est né le 16 juin 1874 dans la ville de Cologne située dans la province rhénane du Royaume de Prusse[2].
Guillaume Léon Thiercelin passe les premières années de sa vie dans sa ville natale, mais à partir de 1879, la famille Thiercelin quitte Cologne pour s’installer à Strasbourg. Son père s’y établit comme tailleur (Schneider), découpeur (Zuschneider) et maître-tailleur (Schneidermeister), avant de repartir pour une courte période à Wiesbaden en Hesse en 1903 et 1905[3]. Ayant visiblement quitté l’Alsace à la fin de sa scolarité, Guillaume Léon Thiercelin emménage en 1904 au numéro 11 de la rue Kageneck (Kageneckerstraße 11) dans le quartier de la gare centrale, quasiment en face de sa future épouse, domiciliée au numéro 8 de la même rue (Kageneckerstraße 8)[4]. D’ailleurs, le 15 octobre 1904[4], à l’âge de trente, il épouse à Strasbourg Maria Eugénie Schladenhauffen, née le 6 mai 1874 à Strasbourg[5].
Le couple Thiercelin s’installe ensuite dans un appartement d’une rue adjacente, au numéro 10 de la rue Kuhn (Kuhngasse 10), tandis que le père est présent à Fribourg-en-Brisgau (Gartenstraße 10), probablement pour des raisons professionnelles. Le couple donne alors naissance à Lucette Thiercelin en 1908[6]. La même année, Guillaume Léon Thiercelin est nommé représentant général d’un ensemble d’usines d’électrotechniques (Generalvertreter der elektro-technicken Fabriken), puis accède à la direction de la Bergmann Elektrizitätswerke A.G. en 1911, demeurant alors au 8, rue du Nideck[7].
Lucette grandit ainsi au sein d’un foyer aisé et fréquente le système scolaire allemand à partir de 1914. Après la Première Guerre mondiale, la famille Thiercelin acquière visiblement la nationalité française et le père de Lucette transforme son prénom en Guillaume. Lucette poursuit sa scolarité à l’école française et entre dans le secondaire jusqu’à l’obtention de son baccalauréat, probablement vers 1927.
Dès les premières années de la guerre, il commence à exercer comme « négociant » et « représentant », tout comme son père qui redevient tailleur jusqu’à sa retraite en 1923[8]. En 1920, la famille Thiercelin s’installe au numéro 11 de la rue Geiler. En 1922, Guillaume devient « représentant général de la société des établissements "Danar" d’Ernolsheim », dont les bureaux sont situés au 12, quai Saint-Nicolas, puis au 18, rue de la mésange dès 1924[9]. En 1925, Guillaume obtient également le titre d’expert-comptable, tout en assurant la fonction de « représentant de fabriques d’articles spéciaux pour l’électricité » jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939[10].
Les études de médecine et le service au sanatorium Saint-François
Après le lycée, Lucette Thiercelin s’engage dans un cursus universitaire de médecine à l’université française de Strasbourg. Comme l’exige la législation en vigueur en France, elle s’inscrit d’abord à la faculté des sciences pour préparer le certificat Physique, Chimie et Sciences naturelles (PCN). Il s’agissait d’un diplôme préparé en une année qui constituait un prérequis à l’inscription en première année de médecine[11]. Lucette Thiercelin s’inscrit ensuite à la faculté de médecine de Strasbourg et débute un cursus classique de médecine, réussissant le concours de l’externat et de l’internat des hôpitaux dans les années 1930. Durant ses études, elle développe un vif intérêt pour la recherche sur la tuberculose et ses traitements. Elle obtient d’ailleurs un poste d’« assistante à l’hôpital-sanatorium Saint-François » dans le quartier de la Robertsau à Strasbourg et devient l’une des collaboratrices du professeur Eugène Vaucher (1884-1966)[12]. Elle travaille notamment aux côtés du Dr. Madeleine Schalck-Uhrig (1903-1993) – nommée deuxième cheffe de service (2. Chefärztin) par une décision du conseil d’administration du 23 février 1937[13] – et du Dr. René Piffert (1911-1991), qui avait aussi intégré le service de la clinique médicale A et collabore plus précisément comme « assistant » au sanatorium de la Robertsau le 1er septembre 1936[14].
Le sanatorium Saint-François, situé dans la rue Richard-David, dans le quartier de la Robertsau, était à l’origine un établissement construit par des sœurs franciscaines en 1910. Aux lendemains de la Première Guerre mondiale, en 1919, ces dernières avaient été contraintes de vendre ce pavillon[15]. Avec le concours de la ville, la direction des hospices civils de Strasbourg a fait l’acquisition de l’immeuble, dans un contexte d’aménagements visant à l’extension et à la modernisation de l’hôpital civil. Très vite, 120 lits y sont aménagés, destinés en priorité aux tuberculeux graves, à une époque où la tuberculose est encore un important fléau des sociétés occidentales[16]. Pendant près de soixante-dix ans, l’hôpital Saint-François était le centre strasbourgeois dévolu à la pneumologie, jusqu’au transfert, en 1987, du service de pneumologie au centre hospitalier universitaire de Hautepierre, et son remplacement par un service de gérontologie[17].
Par ailleurs, en 1928, la direction de l’hôpital Saint-François avait été confiée au professeur Eugène Vaucher, succédant à Georges Brion en qualité de médecin chef de l’hôpital. D’origine alsacienne et formé à Paris, Vaucher est arrivé à Strasbourg en 1919 et a été chargé de cours à la clinique médicale B auprès du professeur Léon Blum (1878-1930). Dans ces années d’entre-deux-guerres, tout particulièrement caractérisées par le développement en Alsace de la phtisiologie, par l’essor des sanatoriums et par l’utilisation de plus en plus courante de la technique du pneumothorax artificiel mise au point par Carlo Forlanini (1847-1918), Vaucher développe un intérêt tout particulier pour la lutte – tant prophylactique que curative – contre la tuberculose. Il participe à des congrès, signe des ouvrages et publie les résultats de ses travaux, notamment sur le pneumothorax artificiel. Recevant en 1938 la chaire d’hydrologie thérapeutique et de climatologie, Vaucher est en réalité le promoteur de la prophylaxie antituberculeuse en Alsace[18].
C’est donc aux côtés d’un spécialiste en pneumologie que Lucette Thiercelin prépare et rédige une thèse de doctorat sur un thème qui est cher à son directeur de thèse, Eugène Vaucher, avec lequel elle collabore depuis quelques années au sanatorium Saint-François. En 1939, à l’âge de trente ans, elle termine son cursus de médecine en soutenant sa thèse intitulée « Contribution à l’étude de l’anesthésie en chirurgie thoracique dans le traitement de la tuberculose pulmonaire »[19].
Médecin en Alsace annexée
Lucette Thiercelin fait également partie des médecins alsaciens formés à l’université française de Strasbourg qui sont recrutés par les autorités allemandes pour servir à l’hôpital civil allemand de Strasbourg à la suite de l’annexion de l’Alsace au Reich nazi à l’été 1940. Selon les archives administratives de la direction générale des hospices civils, il apparaît que les Allemands avaient prévu d’engager Lucette Thiercelin à la clinique médicale B, lors de la division de la Medizinische Abteilung deux cliniques distinctes – la Médicale A et la Médicale B – le 20 novembre 1940. Le 14 novembre 1940, le directeur général rédige en effet une note de service dans laquelle il précise que « Monsieur le Dr. Herr et Mademoiselle la Dr. Thiercelin doivent encore prendre leur service à la clinique médicale B »[20].
Le recrutement était manifestement planifié depuis plusieurs jours, puisque son nom figure déjà sur la liste du personnel médical en poste à la Médicale B au 3 novembre 1940[21]. Lucette Thiercelin devait ainsi travailler sous la direction du kommissarischer Chefarzt Jules Stahl (1902-1984) et aux côtés de ses confrères médecins-assistants Daniel Kuhlmann (1908-2006), Pierre Barthelmé (1907-1972), Paul Kern (1916-1989) et Robert Herr (1913-1991)[21]. Toutefois, si son réemploi à l’hôpital allemand était bel et bien envisagé, il faut préciser que jusque-là, rien ne permet de certifier qu’elle ait effectivement pris son service à la Médicale B pour quelques jours en novembre 1940, d’autant qu’elle ne figure pas sur la liste du personnel en poste le 1er décembre 1940[22].
En outre, on perd la trace du Dr. Thiercelin pendant plus de deux ans, ce qui laisse suggérer qu’elle n’ait pas repris son poste au sanatorium Saint-François en 1940 et qu’elle n’ait même été plus présente à Strasbourg entre l’automne 1940 et le printemps 1943[23]. Parmi les hypothèses envisageables, il est possible qu’elle ait dû accomplir la période de Pflichtassistentenzeit outre-Rhin, c’est-à-dire une période de pratique hospitalière au sein d’une clinique allemande. Il s’agit d’un temps de service normalement réservé aux jeunes médecins ayant réussi l’examen médical d’État (medizinisches Staatsexamen) et candidatant à l’obtention du certificat permettant d’exercer la médecine et de s’établir comme médecin (Approbation)[24]. La chronologie semble corroborer cette hypothèse, puisqu’elle rejoint le personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg avec le statut de Volontärassistentin, ce qui correspond à la fonction exercée par le médecin après avoir été Pflichtassistent.
Ainsi, Lucette Thiercelin, dont le nom est désormais germanisé en Luzia Trautmann-Thiercelin (à la suite de son mariage avec un certain André Trautmann), reprend son poste d’assistante au sanatorium Saint-François (Lungenheilstätte Ruprechtsau). Elle est engagée le 1er avril 1943 au sein du service des tuberculeux (Tuberkulosenabteilung) qui est rattaché organiquement à la Medizinische Klinik du professeur Johannes Stein[25]. Lucette Thiercelin retrouve également le Dr. Madeleine Schalck-Uhrig (1903-1993) qui avait été maintenu par les Allemands à son poste de chef de service dès le mois de novembre 1940[26]. Elle reprend ainsi sa fonction d’assistante aux côtés du Dr. Magdalena Uhrig[27]. Dès le 1er janvier 1944, elle est promue au rang d’Assistenzärztin et reste en poste jusqu’à l’évacuation définitive de la Reichsuniversität Strassburg le 23 novembre 1944[28], à une époque où le sanatorium comme le reste des services de la clinique médicale accusent un fort taux de saturation[29].
Après-guerre : du sanatorium Saint-François aux dispensaires
Au sortir de la guerre, Lucie Trautmann-Thiercelin conserve son poste à l’hôpital Saint-François aux côtés de sa consœur Madeleine Schalck-Uhrig. Son nom figure sur les premières listes d’émargement circulant au moment du retour en Alsace de l’université de Strasbourg depuis Clermont-Ferrand[30]. Sur place, elle travaille pendant un temps avec un ancien confrère alsacien de la Reichsuniversität Strassburg, le Dr. Francis Ernewein (1916-1996), qui obtient dès l’immédiat après-guerre un poste de « médecin adjoint au sanatorium Saint-François » de décembre 1946 à octobre 1948[31].
Elle s’installe alors avec son mari dans une belle demeure située en bordure du parc de l’Orangerie, au numéro 6 de l’allée Spach[32]. Par la suite, elle travaille comme « médecin à temps complet des dispensaires de Illkirch-Graffenstaden, Molsheim, Obernai et Saverne »[33]. Lucette Thiercelin s’éteint le 23 novembre 1969 à Strasbourg à l’âge de soixante-et-un ans[34].
Repères
Localisations
- 1908 - 1908 : Straßburg (Allemagne) 10, rue Kuhn
- 1908 - 1911 : Straßburg (Allemagne) 6, rue du Spesbourg
- 1911 - 1920 : Straßburg (Allemagne) 8, rue du Nideck
- 1920 - 1939 : Strasbourg (France) 11, rue Geiler
- 1945 - 1969 : Strasbourg (France) 6, allée Spach
Nationalités
- Allemand (1908 - 1918)
- Français (1918 - 1940)
- Alsacien (1940 - 1944)
- Français (1944 - 1966)
- Allemand (1908 - 1918)
- Français (1918 - 1940)
- Alsacien (1940 - 1944)
- Français (1944 - 1966)
Confessions
- Protestant (1908 - 1966)
- Protestant (1908 - 1966)
Publications
- Thiercelin Lucette, Contribution à l’étude de l’anesthésie en chirurgie thoracique dans le traitement de la tuberculose pulmonaire, thèse de doctorat de médecine, Université de Strasbourg, Strasbourg, Imprimerie-Saint-Thomas, n°35, 1939, 66 p.
Liens à institutions
Université de Strasbourg, UdS, 1918-1939
Lungenheilstätte Ruprechtsau, RUS
Faculté de médecine, UdS, 1918-1939
Dispensaires
Faculté de médecine, FMS-UdS, post-1945
Sanatorium Saint-François, FMS-UdS, 1918-1939
Medizinische Abteilung B, BürgS
Références
- ADBR, 4E482/530, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de L. Thiercelin, Acte n°3392/1908.
- ADBR, 4E482/436, État civil de Strasbourg, Acte de mariage de W. Thiercelin et M. Schladenhauffen, Acte n°1136/1904.
- ADBR, 4E482/84-4E482/85, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de M. Schladenhauffen, Acte n°1335/1874.
- ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Personnel de la Reichsuniversität Strassburg (1942-1944)
- ABDR, 1558 W 66, dossier n°4981 (René Piffert).
- ADBR, 1558 W 677, dossier n°60991 (Raymond Koessler).
- 1 BA 1880, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1880, p. 778.
- 1 BA 1882, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1882, p. 314.
- 1 BA 1888, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1888, p. 275.
- 1 BA 1890, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1890, p. 291.
- 1 BA 1892, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1892, p. 287.
- 1 BA 1893, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1893, p. 283.
- 1 BA 1894, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1894, p. 292.
- 1 BA 1895, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1895, p. 301.
- 1 BA 1896, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1896, p. 311.
- 1 BA 1897, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1897, p. 311.
- 1 BA 1898, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1898, p. 309.
- 1 BA 1899, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1899, p. 323.
- 1 BA 1900, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1900, p. 341.
- 1 BA 1901, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1901, p. 356.
- 1 BA 1902, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1902, p. 363.
- 1 BA 1903, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1903, p. 382.
- 1 BA 1906, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1906, p. 396.
- 1 BA 1905, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1905, p. 392.
- 1 BA 1907, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1907, p. 416.
- 1 BA 1908, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1908, p. 426.
- 1 BA 1909, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1909, p. 430.
- 1 BA 1910, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1910, p. 439.
- 1 BA 1911, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1911, p. 442.
- 1 BA 1912, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1912, p. 445.
- 1 BA 1913, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1913, p. 453.
- 1 BA 1914, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1914, p. 461.
- 1 BA 1920, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1920, p. 890.
- 1 BA 1921, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1921, p. 881.
- 1 BA 1922, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1922, p. 625.
- 1 BA 1923, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1923, p. 730.
- 1 BA 1924, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1924, p. 749.
- 1 BA 1925, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1925, p. 732.
- 1 BA 1926, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1926, p. 750.
- 1 BA 1927, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1927, p. 774.
- 1 BA 1928, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1928, p. 777.
- 1 BA 1929, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1929, p. 788.
- 1 BA 1930, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1930, p. 797.
- 1 BA 1931, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1931, p. 811.
- 1 BA 1932, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1932, p. 833.
- 1 BA 1933, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1933, p. 841.
- 1 BA 1934, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1934, p. 992.
- 1 BA 1935, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1935, p. 1023.
- 1 BA 1936, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1936, p. 1042.
- 1 BA 1937, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1937, p. 1069.
- 1 BA 1938, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1938, p. 1076.
- 1 BA 1939, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1939, p. 1063.
- 1 BA 1948, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1948, p. 976.
- 7 AH 14, Documents administratifs du Bürgerspital (1940-1941).
- 7 AH 15, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg (1940-1944).
- ADHVS, Fonds Jacques Héran, Schriftwechsel, Dossier n°6.
- DELANEAU Jean, Avis présenté au nom de la commission des affaires culturelles sur le projet de loi adopté par l’Assemblée nationale après déclaration d’urgence, portant diverses mesures d’ordre social, présenté par M. Jean Delaneau, Sénateur, Sénat, Seconde session ordinaire de 1986-1987, Annexe au procès-verbal de la séance du 18 juin 1987, n°298, p. 5-8. Disponible en ligne sur le site du Sénat via : https://www.senat.fr/rap/1986-1987/i1986_1987_0298.pdf, [en ligne], consulté le 26 janvier 2021.
- « Fünfte Verordnung zur Durchführung und Ergänzung der Reichsärzteordnung (Bestallungsordnung für Ärzte) vom 17. Juli 1939 », Reichsgesetzblatt, Teil I, 1939, n°130, 22 juillet 1939, p. 1273-1303.
- Ministère de la Santé publique et de la Population, Recueil des textes officiels concernant la Santé publique et la population, 1965, p. 16.
- MÖHLER Rainer, Die Reichsuniversität Strassburg, 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019.
- Voir « Pavillon Saint-François (Strasbourg) », disponible Archi-Wiki.org, via https://www.archi-wiki.org/Adresse:Pavillon_Saint_François_(Strasbourg), [en ligne], consulté le 15 février 2021.
- CHANEZ Jacques, ROEGEL Émile, « L’Hôpital civil de 1918 à 1939 », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 553.
- CHANEZ Jacques, ROEGEL Émile, « L’expansion des Hospices civils depuis 1945 », », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 719-724, ici p. 723.
- ROEGEL Émile, HELLER Yves, « Ptisiologie : le développement », », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 533-534.
- ↑ ADBR, 4E482/530, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de L. Thiercelin, Acte n°3392/1908. Le nom de naissance est bien « Lucie Thirselin » (il s’agit de la graphie originale allemande), mais son nom a été francisé en « Lucette Thiercelin » après la Première Guerre mondiale..
- ↑ ADBR, 4E482/436, État civil de Strasbourg, Acte de mariage de W. Thiercelin et M. Schladenhauffen, Acte n°1136/1904. Les parents de Wilhelm Leo, Wilhelm Thiercelin et Katharina née Brand, étaient domiciliés à Wiesbaden au moment de son mariage..
- ↑ Voir les annuaires de la ville de Strasbourg entre 1880 et 1904 : AVES 1 BA 1880-1904. Durant cette période, Wilhelm et Katharina Thiercelin vivent successivement au Goldgiessen 15 (1879-1880), au Korduangasse 15 (1881-1882), au Spiegelgasse 2 (1887-1888), au Brandgasse 21 (1889-1893), au Spiegelgasse 2 (1893-1894), au Bruderhofgasse 29 (1894-1895), au Bruderhofgasse 11 (1895-1898), au Magazinstrasse 7 (1898-1900), au Jungferngasse 5 (1900-1901) et au Grünenbruchstrasse 33 (1901-1903)..
- ↑ 4,0 et 4,1 ADBR, 4E482/436, État civil de Strasbourg, Acte de mariage de W. Thiercelin et M. Schladenhauffen, Acte n°1136/1904..
- ↑ ADBR, 4E482/84-4E482/85, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de M. Schladenhauffen, Acte n°1335/1874. Elle est la fille de Benjamin Schadenhauffen et Salomea Sophie Lehmann, originaires de Strasbourg..
- ↑ ADBR, 4E482/530, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de L. Thiercelin, Acte n°3392/1908. Le nom de naissance est bien « Lucie Thirselin » (il s’agit de la graphie originale allemande), mais son nom a été francisé en « Lucette Thiercelin » après la Première Guerre mondiale. Le couple reste au 10 de la rue Kuhn jusqu’en 1908 : AVES, 1 BA 1905, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1905, p. 392 ; AVES, 1 BA 1906, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1906, p. 396 ; AVES, 1 BA 1907, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1907, p. 416 ; AVES, 1 BA 1908, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1908, p. 426. On remarque que les grands-parents paternels de Lucette reviennent à Strasbourg en 1905 et s’installent au Rehgasse 6..
- ↑ Voir AVES, 1 BA 1909, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1909, p. 430 ; AVES, 1 BA 1910, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1910, p. 439 ; AVES, 1 BA 1911, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1911, p. 442 ; AVES, 1 BA 1912, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1912, p. 445 ; AVES, 1 BA 1913, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1913, p. 453 ; AVES, 1 BA 1914, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1914, p. 461..
- ↑ Voir AVES, 1 BA 1920, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1920, p. 890 ; AVES, 1 BA 1921, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1921, p. 881 ; AVES, 1 BA 1922, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1922, p. 625 ; AVES, 1 BA 1923, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1923, p. 730 ; AVES, 1 BA 1924, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1924, p. 749. Les grands-parents paternels s’installent alors dans l’appartement de Guillaume Léon Thiercelin au 8, rue du Nideck..
- ↑ Voir AVES, 1 BA 1923, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1923, p. 730 ; AVES, 1 BA 1924, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1924, p. 749 ; AVES, 1 BA 1925, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1925, p. 732..
- ↑ Voir AVES, 1 BA 1926, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1926, p. 750 et les annuaires des années 1927-1939 (AVES, 1 BA 1927-1939)..
- ↑ Jean Delaneau, Avis présenté au nom de la commission des affaires culturelles sur le projet de loi adopté par l’Assemblée Nationale après déclaration d’urgence, portant diverses mesures d’ordre social, présenté par M. Jean Delaneau, Sénateur, Sénat, Seconde session ordinaire de 1986-1987, Annexe au procès-verbal de la séance du 18 juin 1987, n°298, p. 5-8. On renvoie ici à la première partie (les dispositions relatives aux études médicales) et plus précisément à la section I (rappel historique) et au titre I (l’organisation des études médicales avant la réforme de 1958). Disponible en ligne sur le site du Sénat via : https://www.senat.fr/rap/1986-1987/i1986_1987_0298.pdf, [en ligne], consulté le 26 janvier 2021..
- ↑ Lucette Thiercelin, Contribution à l’étude de l’anesthésie en chirurgie thoracique dans le traitement de la tuberculose pulmonaire, thèse de doctorat de médecine, Université de Strasbourg, Strasbourg, Imprimerie-Saint-Thomas, n°35, 1939, 66 p..
- ↑ AVES, 7 AH 14, Lettre du Oberstadtkommissar à l’administration des établissements hospitalo-universitaires, 27 septembre 1941 : « Durch einen Verwaltungsratsbeschluss vom 23.2.1937 wurde Frl. Dr. Uhrig als 2. Chefärztin der Lungenheilstätte Ruprechtsau ernannt »..
- ↑ ABDR, 1558 W 66, dossier n°4981 (René Piffert), Rapport du directeur des Hospices civils de Strasbourg aux FFI du Bas-Rhin (Strasbourg), 17 janvier 1945 ; ABDR, 1558 W 66, dossier n°4981 (René Piffert), Rapport de l’inspecteur de Police Kirchmeyer à Monsieur le commissaire principal, chef du Service des Renseignements Généraux de Strasbourg, 19 juin 1945..
- ↑ Voir « Pavillon Saint-François (Strasbourg) », disponible Archi-Wiki.org, via https://www.archi-wiki.org/Adresse:Pavillon_Saint_François_(Strasbourg), [en ligne], consulté le 15 février 2021..
- ↑ Jacques Chanez, Émile Roegel, « L’Hôpital civil de 1918 à 1939 », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 553..
- ↑ Jacques Chanez, Émile Roegel, « L’expansion des Hospices civils depuis 1945 », », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 719-724, ici p. 723..
- ↑ Émile Roegel, Yves Heller, « Ptisiologie : le développement », », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 533-534..
- ↑ Lucette Thiercelin, Contribution à l’étude de l’anesthésie en chirurgie thoracique dans le traitement de la tuberculose pulmonaire, thèse de doctorat de médecine, Université de Strasbourg, Strasbourg, Imprimerie-Saint-Thomas, n°35, 1939, 66 p. Le manuscrit de sa thèse est conservé à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (M.500.109, MED, 1939, THIERCELIN et M.710.649) et à la Bibliothèque de médecine et d’odontologie (Th. Med. 1939, 8)..
- ↑ AVES, 7 AH 14, Communication du directeur général des hospices civils de Strasbourg, 14 novembre 1940 : « Außerdem soll die Medizinische Abteilung A am 20. ds. Mts. Eröffnet werden. Herr Dr. Maurer Karl wird von der medizinischen Abteilung B nach der Abteilung A am gleichen Tage versetzt werden [...]. In der medizinischen Abteilung B sollen noch eintreten Herr Dr. Herr und Frl. Dr. Thiercelin. In jeder der beiden medizinischen Abteilungen soll nach Möglichkeit noch je ein 5. Assistenzarzt beschäftigt werden »..
- ↑ 21,0 et 21,1 AVES, 7 AH 14, Liste du personnel médical de l’hôpital civil de Strasbourg, 3 novembre 1940..
- ↑ AVES, 7 AH 14, Liste du personnel médical de l’hôpital civil de Strasbourg, 1er décembre 1940..
- ↑ Il est en effet surprenant de remarquer que des postes de médecins-assistants étaient vacants au sanatorium Saint-François à la même époque et qu’elle n’ait pas été pressentie pour reprendre son poste aux côtés de Magdalena Uhrig. Par exemple, au 1er novembre 1940, les Allemands ont dû nommer le poste de médecin-assistant à Edmond Buhr, un étudiant de cinquième année et le directeur général des hospices précise également par courrier qu’au 1er janvier 1941, le médecin-assistant Hans Apffel « interrompra son service […] afin de suivre un séjour de formation (Schulungskurs) dans l’Altreich ». Voir AVES, 7 AH 14, Communication du directeur général des hospices civils de Strasbourg, 31 octobre 1940 : « Herr BUHR Edmund (Student im 5. Jahr) wird am 1. November 1940 den vakanten Posten des Assistenzarztes in der Lungenheilstätte Ruprechtsau einnehmen ». Voir également AVES, 7 AH 14, Lettre du directeur général des hospices civils de Strasbourg au Dr. Hangarter, Beautragter des Dekans der medizinischen Fakultät, 30 décembre 1940 : « Herr Apffel Hans, Assistenzarzt in der Lungenheilstätte Ruprechtsau wird am 1. Januar 1941 den Dienst unterbrechen, um einen Schulungskurs im Altreich zu besuchen »..
- ↑ Durant la période obligatoire de Pflichtassistentenzeit, le jeune médecin porte le statut de Pflichtassistent. Il s’agit d’une disposition mise en place par le régime national-socialiste en 1939, par remplacement de l’« année pratique » durant laquelle le jeune médecin était un « Medizinalpraktikant ». Voir « Fünfte Verordnung zur Durchführung und Ergänzung der Reichsärzteordnung (Bestallungsordnung für Ärzte) vom 17. Juli 1939 », Reichsgesetzblatt, Teil I, 1939, n°130, 22 juillet 1939, p. 1273-1303..
- ↑ AVES, 7 AH 15, Liste du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg, 1er avril 1943..
- ↑ AVES, 7 AH 14, Liste du personnel médical de l’hôpital civil de Strasbourg, 3 novembre 1940. Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Strassburg, 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 517 et 531..
- ↑ AVES, 7 AH 15, Liste du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg, avril-décembre 1943..
- ↑ AVES, 7 AH 15, Liste du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg, janvier-novembre 1944..
- ↑ Voir ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Meldung über die Zahl der in unserem Klinikum beschäftigten Assistenzärzte und Ärztinnen, mars-décembre 1942. Par exemple, tout au long de l’année 1942, sur les 126, puis 127 lits disponibles, on enregistre des taux d’occupation oscillant de 73% (plus que trente-trois lits disponibles) à plus de 99% (plus qu’un lit disponible), pour une moyenne s’établissant à plus de 85%. Ce taux largement supérieur à la moyenne globale de tous les services de la Medizinische Klinik du professeur Stein entre mars et décembre 1942 (82%). Même si les chiffres ne sont pas connus pour les années suivantes, un rapport du professeur Stein attire l’attention sur le taux d’occupation toujours en augmentation (765 lits en février 1944 contre 651 en janvier), ce qui a créé une forte tension dans le service de la clinique médicale, accusant en outre d’un manque de personnel. Voir ici ADBR, 1558 W 677, dossier n°60991 (Raymond Koessler), Lettre du professeur Stein au Kurator de la Reichsuniversität Strassburg, 4 février 1944. Stein ajoute aussi que l’éloignement de plusieurs services médicaux et cliniques du centre névralgique de l’hôpital civil participe d’une perte de temps et d’efficacité. Il écrit : « Il faut par ailleurs signaler que le nouveau service infectieux (Infektionsabteilung), la Station pour les tuberculeux (Station für Lungenkranke), la Station pour les malades chroniques (Station für Chronisch-Kranke) sont situés respectivement à 10, 6 et 23 km de distance de Strasbourg. Ces services doivent être gérés par des assistants à qui l’on ne met même pas de véhicule à disposition. En raison de cet éparpillement des services et de la grande distance les séparant les uns des autres, il en résulte une grande perte de temps dans le service médical »..
- ↑ ADHVS, Fonds Jacques Héran, Schriftwechsel, Dossier n°6, État d’émargement, Personnel de la faculté de médecine de l’Université de Strasbourg (questionnaire à remplir pour la commission d’épuration de l’enseignement), État des médecins et internes dans les différentes cliniques de l’hôpital, 2e liste, 1945. Comme beaucoup d’autres, elle ne s’est pas déplacée mais a répondu au questionnaire « par la poste », son courrier étant réceptionné le 14 juin 1945..
- ↑ Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces, 84e année, n°262, 6 novembre 1948, p. 10772. Voir aussi Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces, 79e année, n°232, 2 octobre 1947, p. 9890. Le Dr. Ernewein est alors nommé médecin adjoint au sanatorium départemental de Colmar..
- ↑ AVES, 1 BA 1948, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1948, p. 976..
- ↑ Ministère de la Santé publique et de la Population, Recueil des textes officiels concernant la Santé publique et la population, 1965, p. 16..
- ↑ ADBR, 4E482/530, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de L. Thiercelin, Acte n°3392/1908..