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Différences entre les versions de « Robert Welsch »

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===La scolarité et les études de médecine===
===La scolarité et les études de médecine===


Établie à Strasbourg depuis la fin de leur voyage missionnaire en Inde, la famille Welsch demeure dans un appartement situé sur les quais de l’Ill à Strasbourg. Élevé dans la foi protestante par des parents très investis dans la religion, Robert Welsch grandit et passe toute son enfance dans sa ville natale. L’Alsace faisant alors partie du ''Reichsland Elsaß-Lothringen'', il effectue l’intégralité de son cursus scolaire obligatoire dans le système éducatif allemand. Il commence par fréquenter la ''Vorschule'', un type d’école assimilable à une école maternelle qui prépare à l’entrée au ''Gymnasium''. Robert Welsch est ensuite scolarisé Gymnase Jean Sturm (''protestantisches Gymnasium'') au centre-ville de Strasbourg, un établissement scolaire confessionnel privé où il étudie jusqu’à l’obtention de son baccalauréat (''deutsches Abitur'') en 1913, à l’âge de vingt-et-un ans. Élevé dans une famille cultivée, Robert Welsch est un élève brillant qui est aussi parfaitement bilingue, parlant et écrivant à la fois l’allemand (sa langue maternelle), mais également le français, une « langue étrangère » qu’il parle « parfaitement », comme il l’écrit dans un formulaire administratif nazi de 1940.
Établie à Strasbourg depuis la fin de leur voyage missionnaire en Inde, la famille Welsch demeure dans un appartement situé sur les quais de l’Ill à Strasbourg. Élevé dans la foi protestante par des parents très investis dans la religion, Robert Welsch grandit et passe toute son enfance dans sa ville natale. L’Alsace faisant alors partie du ''Reichsland Elsaß-Lothringen'', il effectue l’intégralité de son cursus scolaire obligatoire dans le système éducatif allemand. Il commence par fréquenter la ''Vorschule'', un type d’école assimilable à une école maternelle qui prépare à l’entrée au ''Gymnasium''. Robert Welsch est ensuite scolarisé Gymnase Jean Sturm (''protestantisches Gymnasium'') au centre-ville de Strasbourg, un établissement scolaire confessionnel privé où il étudie jusqu’à l’obtention de son baccalauréat (''deutsches Abitur'') en 1913, à l’âge de vingt-et-un ans. Élevé dans une famille cultivée, Robert Welsch est un élève brillant qui est aussi parfaitement bilingue, parlant et écrivant à la fois l’allemand (sa langue maternelle), mais également le français, une « langue étrangère » qu’il parle « parfaitement », comme il l’écrit dans un formulaire administratif nazi de 1940<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>.


Aussitôt son baccalauréat obtenu, Robert Welsch se « tourne vers des études médicales » et s’inscrit à la faculté de médecine de la ''Kaiser-Wilhelm-Universität'' de Strasbourg. Il suit à Strasbourg les cinq années de son cursus universitaire, entre le 6 mai 1913 et le 13 février 1918. Signalons qu’il n’a jamais accompli son service militaire (''gedient''). Né en 1892, il fait partie de la classe de mobilisation 1912, mais au moment de la conscription, il avait été classé inapte au service (''dienstuntauglich'') pour « raisons de santé » (''Gesundheitlich zum Heeresdienst untauglich''). En revanche, avec la mobilisation générale lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, Welsch est incorporé dans l’armée allemande dès le 1er septembre 1914. Plus précisément, il a servi pendant un an comme médecin auxiliaire dans un hôpital militaire de la ville de Strasbourg. Dans son curriculum vitae de 1940, destiné à appuyer sa candidature à un poste de fonctionnaire de l’administration nationale-socialiste, Robert Welsch précise avoir servi comme « ''Hilfsarzt im Festungslazarett XI zu Strassburg'' ». Strasbourg étant devenue une « ville hôpital » durant la Première Guerre mondiale, plusieurs bâtiments avaient perdu leur fonction originelle pour devenir un hôpital militaire de la place-forte de Strasbourg. Ainsi, l’École normale (''Lehrerseminar''), centre de formation des instituteurs, avait été transformée durant la Grande guerre en ''Festungslazarett XI'', l’un des plus de quarante hôpitaux militaires qui prenaient en charge les blessés de guerre à Strasbourg.
Aussitôt son baccalauréat obtenu, Robert Welsch se « tourne vers des études médicales » et s’inscrit à la faculté de médecine de la ''Kaiser-Wilhelm-Universität'' de Strasbourg. Il suit à Strasbourg les cinq années de son cursus universitaire, entre le 6 mai 1913 et le 13 février 1918. Signalons qu’il n’a jamais accompli son service militaire (''gedient''). Né en 1892, il fait partie de la classe de mobilisation 1912, mais au moment de la conscription, il avait été classé inapte au service (''dienstuntauglich'') pour « raisons de santé » (''Gesundheitlich zum Heeresdienst untauglich''). En revanche, avec la mobilisation générale lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, Welsch est incorporé dans l’armée allemande dès le 1er septembre 1914. Plus précisément, il a servi pendant un an comme médecin auxiliaire dans un hôpital militaire de la ville de Strasbourg. Dans son curriculum vitae de 1940, destiné à appuyer sa candidature à un poste de fonctionnaire de l’administration nationale-socialiste, Robert Welsch précise avoir servi comme « ''Hilfsarzt im Festungslazarett XI zu Strassburg'' ». Strasbourg étant devenue une « ville hôpital » durant la Première Guerre mondiale, plusieurs bâtiments avaient perdu leur fonction originelle pour devenir un hôpital militaire de la place-forte de Strasbourg. Ainsi, l’École normale (''Lehrerseminar''), centre de formation des instituteurs, avait été transformée durant la Grande guerre en ''Festungslazarett XI'', l’un des plus de quarante hôpitaux militaires qui prenaient en charge les blessés de guerre à Strasbourg.

Version du 13 janvier 2023 à 11:55


Robert Welsch
Prénom Robert
Nom Welsch
Sexe masculin
Naissance 6 août 1892 (Strasbourg)
Décès 16 février 1972 (Strasbourg)
Profession du père Pasteur

These Ein Beitrag zur Kenntnis der Komplikationen der Neurofibromatose (Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg, KWU, 1918)
Profession Arzt

Titre Dr. med.


Robert Welsch (1892-1972) est un médecin et radiologiste alsacien. Né à Strasbourg en 1892 sous le Reich de Guillaume II, il fait ses études à la Kaiser-Wilhelm-Universität entre 1913 et 1918, soutenant sa thèse de doctorat quelques jours après l’armistice, le 28 novembre 1918. En parallèle de ses études médicales, il est appelé dans l’armée allemande en 1914 et sert en qualité de Hilfsarzt dans un hôpital militaire strasbourgeois, avant d’être rendu à la vie civile au 1er septembre 1915. Débutant alors sa carrière médicale, hospitalière et scientifique à ce moment-là, il commence à travailler comme Assistent à la clinique chirurgicale et devient élève du professeur Otto Wilhelm Madelung (1846-1926) jusqu’en mai 1918. Après un passage à la clinique médicale du professeur Erich Meyer (1874-1927) jusqu’en mai 1919, il retourne à la clinique chirurgicale B de l’hôpital civil redevenu français après la Première Guerre mondiale. 1919.

Obtenant la nationalité française par réintégration, Robert Welsch poursuit sa carrière à la faculté de médecine de l’université française de Strasbourg, d’abord comme assistant radiologiste, puis comme chef du service de radiologie et responsable du laboratoire de radiologie de la chirurgie B du professeur Albert Stolz (1870-1948). Prenant également en charge le service radiologique de l’hôpital confessionnel (protestant) des diaconesses de Strasbourg en avril 1929, Robert Welsch poursuit sa carrière à la clinique dans l’entre-deux-guerres. Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, l’évacuation de l’Alsace et le repli de l’université vers Clermont-Ferrand et de l’hôpital civil à Clairvivre, Welsch fait partie de ceux qui restent en Alsace. À partir de septembre 1939, il est affecté au Hohwald, un petit village de montagne dans le centre de l’Alsace, où une partie des hospices civils avait été déplacée. Il y sert jusqu’en 1940, recevant un congé pour raisons de santé entre la mi-avril et la mi-juillet 1940, ce qui signifie qu’il était à Strasbourg lors de l’armistice et l’annexion de l’Alsace qui s’en est suivie.

Avec l’annexion de fait de l’Alsace et de la Moselle au territoire du IIIe Reich à l’été 1940, Robert Welsch fait partie des médecins alsaciens et mosellans qui ont pu obtenir un poste au sein de l’hôpital civil désormais allemand. Après de multiples vérifications et procédures d’évaluation politique, Welsch a été reconnu apte à continuer de diriger le service de radiologie de la clinique chirurgicale entre 1940 et 1944, placée notamment sous la direction du professeur allemand Ludwig Zukschwerdt (1902-1974) en 1941. Malgré certaines réserves des autorités nationales-socialistes suggérant de faire subir une mesure de « rééducation » outre-Rhin – commune aux médecins Alsaciens –, Robert Welsch réussit à conserver sa fonction durant toute l’Occupation et l’existence de la Reichsuniversität Strassburg, sans faire l’objet de la moindre mesure disciplinaire. Après la Libération, il parvient à poursuivre sa carrière à la clinique chirurgicale B de la faculté de médecine strasbourgeoise. Collaborateur d’Alfred Weiss (1898-1979), il continue d’assurer la gestion du service de radiologie jusqu’à son départ en retraite en septembre 1959, après quarante-quatre ans d’activité et plus de quarante ans comme radiologiste en chirurgie B.

Biographie

Un médecin alsacien à la Kaiser-Wilhelm-Universität et à l’université française de Strasbourg

Fils d’un missionnaire protestant, Robert Welsch grandit au cœur de son Alsace natale annexée au Reich wilhelmien. Élevé dans la confession protestante, puis scolarisé sous le système éducatif allemand, il fait ses études de médecine à l’université allemande de Strasbourg, la Kaiser-Wilhelm-Universität, d’où il ressort avec un doctorat de médecine en novembre 1918. Avec le retour à la France de l’Alsace en général, mais également de l’université et de l’hôpital civil en particulier, Welsch poursuit sans interruption sa carrière médicale à la clinique chirurgicale B, où il se spécialise en radiologie dans l’entre-deux-guerres.


La famille Welsch

Robert Ernst Welsch est né le 6 août 1892 à Strasbourg[1]. Issu d’une famille alsacienne de confession protestante, Robert Welsch est le fils d’un pasteur protestant. Son père, Jacques (Jakob) Welsch est né sous la Deuxième République le 22 août 1848 à Bosselshausen, un petit village alsacien de quelque trois cents âmes[1], situé près de Bouxwiller dans le département du Bas-Rhin[1]. Français de naissance comme ses propres parents, Jacques Welsch, était plus précisément missionnaire et représentant de la société missionnaire (Vertreter der Missionsgesellschaft zu Basel) de Bâle en Suisse (fondée en 1815)[1]. En 1871, à l’âge de vingt-trois ans, il est envoyé dans l’ouest de Inde, où il rencontre sa future femme, Karolina Sophia Vonthron, née le 14 décembre 1849 à Fréland dans le Haut-Rhin (Urbach bei Kaysersberg)[1]. Elle avait également été envoyée en mission depuis sa terre natale alsacienne, en 1872. La même année, le 9 décembre, Jacques et Caroline se marient en Inde, à Hubli (Süd-Mahratta)[1]. Bien que français de naissance, tous deux faisaient partie de ce corps missionnaire de la Deutsch-Evangelische Missionsgesellschaft, parlant ainsi le français, l’allemand, mais aussi la langue autochtone.

Jacques et son épouse ont passé plusieurs années en Inde à prêcher, à enseigner et à convertir les populations locales à la foi protestante. Le rapport annuel de la Mission de Bâle publié en 1875 fait état de leur présence parmi les « travailleurs européens » (europäische Arbeiter) et précise qu’ils auraient été en charge de la paroisse (Gemeinde)[1]. Ajoutons d’ailleurs qu’ au 1er janvier 1875, la mission était composée au total de 103 missionnaires (cinquante étant mariés), contre 108 l’année précédente. La majorité d’entre eux étaient affectés en Inde, avec 63 missionnaires (dont 35 étaient mariés), les autres étant envoyés en Afrique (29), en Chine (10) et en Perse (1)[1]. Au départ, le couple Welsch est établi à la mission (Station) de Hubli dans la province du Süd-Mahratta. Elle avait été créée en 1839 et se trouvait à quatre heures de routes de Dharwad. Tous deux rejoignent ensuite Dharwad, où les chrétiens se sont installés dès 1837. Les biens de la mission (Missionsgehöfte) étaient situés à l’extrême sud de la ville et comportait une église, deux logements pour les missionnaires, des bâtiments annexes (cuisines, étables), mais aussi un cimetière et des bâtiments pour l’enseignement[1]. Ainsi, pendant plusieurs années, Jacques et Caroline Welsch vivent dans la maison missionnaire de Dharwad et consacrent leurs efforts à la prédication[1]. Comme l’écrit l’inspecteur de la mission, Josef Josenhans dans son rapport annuel pour l’année 1875,

« la province de Südmahratta, au nord de Kanara, est depuis plusieurs années la région qui affiche le plus faible résultat de notre mission en Inde orientale (das unfruchtbarste Arbeitsfeld unserer ostindischen Mission). Au cours de l’année écoulée, elle a commencé à déployer plus d’activité spirituelle et de vie (mehr Regsamkeit und Leben) que jamais auparavant, comptant vingt-quatre nouvelles âmes ayant rejoint la communauté, parmi lesquelles sept nouveaux baptisés parmi les païens. Le nombre de chrétiens, en augmentation, s’élève à 436. Les écoles comptent 510 élèves, soit quatre de plus que l’an passé »[1].

En ce qui concerne les deux territoires (Stationen) où les époux Welsch ont fait œuvre de missionnaires, le rapport annuel de la mission permet d’obtenir davantage d’informations sur le contexte. À Dharwad, où Jakob Welsch était missionnaire à cette époque, un catéchiste (Katechist) venait d’arriver, une salle de catéchisme (Katechistenhaus) venait d’être construite et une école dominical (Sonntagsschule) pour les Indiens de l’est ainsi qu’une école confessionnelle pour filles étaient ouvertes. À Hubli, où Jakob prêchait quelques années auparavant, il semble que les missionnaires obtiennent un certain succès, avec « beaucoup d’auditeurs désireux et peu d’opposition » (viele willige Zuhörer, wenig Widerspruch)[1]. De plus, le rapport annuel de 1875 contient plusieurs rapports de missionnaires, évoquant des moments particuliers de leur prédication. L’un d’entre eux, intitulé « la tempête à Hebbali » (Der Sturm in Hebbali), est rédigé par Jacques Welsch lui-même. Faisant état des péripéties vécues en avril 1875 à Hebbali, une ville libre située à trois heures de route à l’est de Dharwad, son récit évoque le déroulement de sa prédication dans cette localité, où il s’était établi pendant quelques jours pour prêcher. Après un certain succès rencontré les deux premiers jours – ayant pu vendre les tracts religieux pour deux Rupies, il a ensuite rencontré une forte opposition de la part de certains habitants, notamment les brahmanes – une caste sacerdotale hindoue –, les contraignant de revenir sur leurs pas. Jacques Welsch y voit là purement et simplement l’action du Diable : « le méchant joue son jeu, en ce sens qu’il utilise les Brahmines comme ses instruments. Le pouvoir des brahmanes est grand, mais celui du Seigneur est encore plus grand »[1]. Enfin, un autre récit permet d’approcher les activités de « frère Welsch », qui proposait également des cours en vue d’obtenir de baptême (Taufunterricht). Dans un autre récit, Welsch rapporte notamment le cas d’un jeune indien qui a « quitté ses proches et amis, païens, pour venir ici, afin de rester chez nous » et qui s’est fait publiquement baptiser en juillet 1875[1].

Jusque-là, la fin de l’activité missionnaire de Jacques Welsch en Inde n’a pas pu être datée précisément, mais il semble qu’il soit toujours en Inde en 1881. Chargé de missions éducatives (educational) et de « prédication en langue vernaculaire » (vernacular preaching), Jacques Welsch était alors domicilié à Guledgudda (Guledgud) dans la région de Karnataka, à une centaine de kilomètres au nord-est de Dharwad[1]. Toujours est-il qu’avant le début des années 1890 (au plus tard), le couple Welsch regagne leur Alsace natale, devenue allemande avec la fin de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Si le couple était resté sans enfant jusque-là, il finit par donner naissance, tardivement, à un fils, prénommé Robert Ernst. À la naissance de Robert, la famille Welsch est installée à Strasbourg et le père continue visiblement une certaine activité pastorale, puisqu’il est présenté sur l’acte de naissance de Robert comme étant un « Missionsprediger »[1]. Remarquons enfin que les parents Welsch décèdent dans l’entre-deux-guerres à Strasbourg : Caroline meurt le 7 septembre 1919 dans sa soixante-neuvième année et Jacques s’éteint dix ans plus tard, le 3 août 1929 à près de quatre-vingt-un ans.


La scolarité et les études de médecine

Établie à Strasbourg depuis la fin de leur voyage missionnaire en Inde, la famille Welsch demeure dans un appartement situé sur les quais de l’Ill à Strasbourg. Élevé dans la foi protestante par des parents très investis dans la religion, Robert Welsch grandit et passe toute son enfance dans sa ville natale. L’Alsace faisant alors partie du Reichsland Elsaß-Lothringen, il effectue l’intégralité de son cursus scolaire obligatoire dans le système éducatif allemand. Il commence par fréquenter la Vorschule, un type d’école assimilable à une école maternelle qui prépare à l’entrée au Gymnasium. Robert Welsch est ensuite scolarisé Gymnase Jean Sturm (protestantisches Gymnasium) au centre-ville de Strasbourg, un établissement scolaire confessionnel privé où il étudie jusqu’à l’obtention de son baccalauréat (deutsches Abitur) en 1913, à l’âge de vingt-et-un ans. Élevé dans une famille cultivée, Robert Welsch est un élève brillant qui est aussi parfaitement bilingue, parlant et écrivant à la fois l’allemand (sa langue maternelle), mais également le français, une « langue étrangère » qu’il parle « parfaitement », comme il l’écrit dans un formulaire administratif nazi de 1940[1].

Aussitôt son baccalauréat obtenu, Robert Welsch se « tourne vers des études médicales » et s’inscrit à la faculté de médecine de la Kaiser-Wilhelm-Universität de Strasbourg. Il suit à Strasbourg les cinq années de son cursus universitaire, entre le 6 mai 1913 et le 13 février 1918. Signalons qu’il n’a jamais accompli son service militaire (gedient). Né en 1892, il fait partie de la classe de mobilisation 1912, mais au moment de la conscription, il avait été classé inapte au service (dienstuntauglich) pour « raisons de santé » (Gesundheitlich zum Heeresdienst untauglich). En revanche, avec la mobilisation générale lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, Welsch est incorporé dans l’armée allemande dès le 1er septembre 1914. Plus précisément, il a servi pendant un an comme médecin auxiliaire dans un hôpital militaire de la ville de Strasbourg. Dans son curriculum vitae de 1940, destiné à appuyer sa candidature à un poste de fonctionnaire de l’administration nationale-socialiste, Robert Welsch précise avoir servi comme « Hilfsarzt im Festungslazarett XI zu Strassburg ». Strasbourg étant devenue une « ville hôpital » durant la Première Guerre mondiale, plusieurs bâtiments avaient perdu leur fonction originelle pour devenir un hôpital militaire de la place-forte de Strasbourg. Ainsi, l’École normale (Lehrerseminar), centre de formation des instituteurs, avait été transformée durant la Grande guerre en Festungslazarett XI, l’un des plus de quarante hôpitaux militaires qui prenaient en charge les blessés de guerre à Strasbourg.

Le 31 août 1915, Robert Welsch cesse officiellement de servir dans l’armée allemande. Alors qu’il est démobilisé, il débute en réalité une carrière médicale en clinique. À compter du 1er septembre 1915, le Kurator de l’université le nomme « assistant auxiliaire (Hilfsassistent) à la clinique universitaire de chirurgie de Strasbourg » (Bestallung durch den Kurator). Élève du professeur Otto Wilhelm Madelung (1846-1926), il sert comme Assistent à la clinique chirurgicale de l’hôpital civil de Strasbourg pendant deux ans et demi, du 1er septembre 1915 au 14 mai 1918. Madelung est décrit comme un médecin dont la morale, l’éthique et les valeurs étaient exemplaires, ayant fait son maximum pour que les blessés, qu’ils soient français ou allemands, soient soignés de la même façon. Quittant momentanément la chirurgie pour la médecine interne, Robert Welsch travaille ensuite comme Assistent à la clinique médicale du professeur Erich Meyer (1874-1927) pendant un an, entre le 15 mai 1918 et 15 mai 1919.

Finalement, fréquentant à la fois les bans de l’université tout en étant confronté à la pratique clinique de la médecine – d’abord dans un hôpital militaire, puis à l’hôpital civil –, Robert Welsch obtient sa ärztliche Prüfung (ou Staatsexamen) le 13 avril 1918. Présenté lors du dernier semestre, cet examen médical d’État conclut le cursus universitaire et son obtention est nécessaire à la délivrance de l’autorisation de pratiquer la médecine (Approbation). Aussi, durant les derniers mois de son cursus, qui s’accomplit indépendamment de la situation militaire, Robert Welsch prépare une thèse de doctorat de médecine intitulée « Une contribution à la connaissance des complications de la neurofibromatose » (Ein Beitrag zur Kenntnis der Komplikationen der Neurofibromatose). Son sujet semble témoigner d’un intérêt davantage centré sur la dermatologie et l’oncologie que sur la radiologie qui est par la suite devenue sa spécialité. En effet, la neurofibromatose, également connue sous le nom de maladie de Von Recklinghausen, est une pathologie génétique qui se caractérise par les tâches café au lait sur la peau et les tumeurs situées le long des nerfs (neurofibromes). En fonction de leur taille, de leur nombre et de leur emplacement, ces derniers peuvent entraîner des complications sérieuses et prédisposant au développement de tumeurs du système nerveux. Le 28 novembre 1918, quelques jours après l’armistice qui a mis fin à la Première Guerre mondiale et alors que l’Alsace est encore allemande et que la faculté de médecine est toujours dirigée par le doyen allemand Franz Keibel (1861-1929), Robert Welsch soutient sa thèse de doctorat (Doktorpromotion) et obtient alors le titre de docteur en médecine (Dr. med.).


La carrière de radiologue à l’hôpital civil français de Strasbourg (1919-1940)

Avec le retour de l’Alsace, de l’université et des cliniques à la France après la Première Guerre mondiale, Robert Welsch s’oriente vers une nouvelle spécialité médicale et débute une carrière médicale à l’hôpital civil français de Strasbourg. Dès le 15 mai 1919, il obtient un poste à la clinique chirurgicale B, où il avait déjà travaillé entre septembre 1915 et mai 1918. Selon ses propres mots, il sert désormais en qualité d’« assistant-radiologiste », une fonction qu’il lui-même traduit par Röntgenologe dans le formulaire de 1940. Obtenant la nationalité française par réintégration comme tous les autres Alsaciens restés sur place, Welsch entre également dans la fonction publique en étant nommé fonctionnaire du cadre local, avec un droit à la pension de retraite calculée à compter du 1er septembre 1915 (Staatsstellung als Universitätsbeamter des Lokalkaders mit Pensionsberechtigung vom 1. September 1915). Il s’agit ici de la date à laquelle Welsch avait commencé son activité médicale civile à la clinique chirurgicale de la Kaiser-Wilhelm-Universität, après avoir été dégagé du service militaire actif. D’ailleurs, dans son curriculum vitae rédigé en 1940 dans le cadre de sa candidature officielle à un poste de fonctionnaire à l’hôpital civil allemand, il écrit :

« Après m’être spécialisé de la sorte en chirurgie et en médecine interne [entre 1915 et 1919] et avoir également occupé un poste d’interniste à la clinique chirurgicale universitaire (A) et à la centrale de radiologie (professeur Dietlen), je dirige depuis vingt ans le service de radiologie de la clinique chirurgicale universitaire B (3000-4000 patients par an) et le laboratoire de la clinique ».

Ce témoignage olographe indique que Robert Welsch aurait commencé à assurer un poste de direction à la radiologie de la Chirurgie B apparemment dès 1920. Il faut rappeler que la radiologie à Strasbourg est un héritage de la Kaiser-Wilhelm-Universität, une université pionnière en la matière. Si Wilhelm Conrad Röntgen (1845-1923) a inventé les rayons X à Wurtzbourg en 1895, il ne faut pas oublier qu’il avait eu un poste de Dozent, puis de professeur extraordinaire à Strasbourg au cours des années 1870. Le retentissement de cette découverte majeure a pour conséquence l’ouverture, dès 1901, d’une salle de radiologie (Röntgenzimmer) à la clinique médicale (A) de Bernhard Naunyn (1839-1925) et en 1914, de la nomination du Dr. Frédéric-Auguste Schaaf (1884-1952) comme assistant de radiologie à la clinique médicale A, où il a servi comme radiologue pendant près de quarante ans. Le premier professeur de radiologie à Strasbourg était le Dozent Hans Dietlen (1879-1955) ; c’est lui qui a fondé le service central de radiologie (Institut für Roentgenologie und physikalische Therapie). Cumulant à la fois les fonctions polyvalentes de service de radiodiagnostic, de physiothérapie avec bain médicinal et de radiothérapie – faisant ainsi fonction de centre anticancéreux –, l’institut de Dietlen était véritablement un centre d’avant-garde. Arrivé à Strasbourg en 1907, Dietlen avait passé son habilitation en 1909 et avait reçu une chaire de Roentgenologie en 1915. Véritable pionnier, il s’était spécialisé sur les pathologies cardiaques et pulmonaires et dirigeait un institut de radiologie considéré comme « exemplaire », avant de quitter l’Alsace à la fin de la Première Guerre mondiale et de s’investir, notamment, dans la stérilisation de force (Zwangssterilisierung) par radiation (Strahlenbehandlung) sous le national-socialisme. Dans l’entre-deux-guerres, le service central de radiologie de l’hôpital civil est confié au docteur Auguste Gunsett (1876-1970), qui en assure la direction depuis le retour à la France de l’hôpital et de l’université en 1919. Il obtient certes une charge d’enseignement de la part de la faculté de médecine en 1921, mais aucune chaire de radiologie n’est créée (elle n’a été instituée qu’en 1954), si bien qu’à ce moment-là, la radiologie est plus ou moins « mise en sommeil ». Par rapport à la période allemande de la Kaiser-Wilhelm-Universität, l’essor de la radiologie universitaire est moindre à cette époque. Toutefois, un centre anticancéreux est créé en 1922 dans l’enceinte de l’hôpital civil, utilisant notamment le radium que Gunsett a personnellement introduit à Strasbourg. De plus, les grandes cliniques hospitalo-universitaires strasbourgeoises disposent toutes de leur propre service de radiologie : les Drs. Frédéric Auguste Schaaf (1884-1952), Joseph Ohlmann (1892-1942) et Robert Welsch (1892-1972) travaillent respectivement à la clinique médicale A, à la clinique médicale B et à la clinique chirurgicale B.

Le service de radiologie dirigé par Welsch se situe dans le complexe du bâtiment de la Chirurgie B, une clinique non universitaire construite en 1912 dans l’enceinte de l’hôpital civil. Avec le retour de l’Alsace à la France, cette clinique, qui prend le nom de clinique chirurgicale B, est alors dirigé par le professeur Albert Stolz (1870-1948). Résolument moderne et comptant quelque 320 lits d’hospitalisation, la clinique comprenait dès 1914 au rez-de-chaussée une vaste policlinique chirurgicale et un service de radiologie ; un laboratoire, une bibliothèque et une salle de réunion au premier étage ; et deux grandes salles d’opération. Dirigeant la clinique de 1919 à 1938, Stolz s’entoure d’une équipe spécialisée composée des Drs. Georges Sackenreiter (1886-1956) en tant que chirurgien chef de policlinique (jusqu’en 1938), Marcel Meyer en tant que chargé de cours de chirurgie orthopédique, mais également des Drs. Jacques Kuhlmann, Ernest Irrmann, Jean Kuntzmann (futur directeur du centre anticancéreux), Marcel Heller (chirurgien adjoint de policlinique et créateur du service d’urologie) et de celui qui était alors le plus jeune agrégé de France, Alfred-Georges Weiss (1898-1979). Au sein de cette équipe, Robert Welsch est le responsable du laboratoire et de la radiologie.

Plus précisément, ce qui concerne ses titres et activités à la faculté de médecine française de Strasbourg, Robert Welsch débute sa carrière médicale française en chirurgie. Au 1er novembre 1919, il est en effet nommé « préparateur à la clinique chirurgicale B » d’abord pour une année, avant d’obtenir un renouvellement de son contrat pour les deux années suivantes, jusqu’au 31 octobre 1922, avec un traitement s’élevant à 6000 francs. À compter du 1er novembre 1922, Welsch est ensuite délégué pour un an, puis renouvelé comme « préparateur stagiaire au laboratoire de pathologie externe » (novembre 1922-octobre 1924). Il est finalement nommé « préparateur titulaire » au même laboratoire à partir du 1er novembre 1924 et conserve de toute évidence ce poste dans les années qui suivent, bénéficiant quasiment chaque année d’une évolution de sa rémunération. Il est en effet régulièrement versé dans une nouvelle classe de rémunération : de 6000 francs, il gravit très rapidement les échelons pour finir en 1935, à quarante-trois ans, avec un traitement s’élevant à 33000 francs. Par ailleurs, à partir du 1er avril 1929, Robert Welsch prend aussi en charge le service de radiologie de l’hôpital confessionnel (protestant) des diaconesses de Strasbourg. Sa mission sur place est d’effectuer des examens radiologiques (Röntgenuntersuchungen) et perçoit pour cela une rémunération d’un directeur médical (Vergütung der ärztlichen Leitung). De plus, en sa qualité d’« assistant au laboratoire de pathologie externe de Strasbourg », Robert Welsch est nommé « officier d’académie » le 14 juillet 1939 par Jean Zay (1904-1944), le ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts du gouvernement Daladier IV sous le Front populaire. Il s’agit ici d’une décoration honorifique de la République française correspondant au grade de chevalier des Palmes académiques (créée en 1955) et qui laisse subodorer que Welsch ait eu un rôle important, reconnu et apprécié dans l’enseignement de la radiologie à la faculté de médecine française de Strasbourg.

Enfin, ajoutons qu’à la fin de la Première Guerre mondiale, Robert Welsch n’avait pas été versé dans la réserve militaire de l’armée française, comme cela était le cas pour de nombreux Alsaciens qui avaient combattu dans l’armée allemande durant le conflit. Resté à la vie civile et poursuivant ses activités médicales, il ne participe pas non plus à la guerre de 1939-1940. Âgé de quarante-sept ans en 1939, il conserve son poste civil de radiologiste à l’hôpital civil, malgré la mobilisation générale de septembre 1939. Toutefois, avec l’évacuation de l’Alsace, le repli de l’université de Strasbourg à Clermont-Ferrand et celui des hospices civils à Clairvivre en Dordogne, Robert Welsch fait partie des médecins qui restent en Alsace. En effet, le 4 septembre 1939, il est affecté au Hohwald, un petit village de montagne dans le centre de l’Alsace, où une partie des hospices civils avait été déplacée. Il semble qu’il travaille sur place durant la « Drôle de guerre », jusqu’à ce qu’il obtienne un congé maladie au printemps 1940. En effet, le recteur de l’université lui avait accordé un « congé pour raisons de santé » du 15 avril au 14 juillet 1940, bénéficiant pendant ce trimestre d’absence d’un maintien total de son salaire et conservant son « traitement intégral ». Finalement, à la suite de l’armistice de Compiègne du 22 juin 1940, l’Alsace devient allemande et Robert Welsch reste à Strasbourg où il réussit à poursuivre sa carrière à l’hôpital civil.


La carrière de radiologue à la clinique chirurgicale allemande de Strasbourg (1940-1944)

L’annexion de l’Alsace par les Allemands à l’été 1940 ne marque pas de rupture dans la carrière médicale et scientifique de Robert Welsch. Ce fonctionnaire français, allemand de naissance, formé à l’école et à l’université allemandes, est très rapidement réhabilité par l’administration nationale-socialiste qui lui offre un poste de radiologue à la clinique chirurgicale de l’hôpital civil allemand durant l’année de préparatifs de la création de la Reichsuniversität Strassburg (1940-1941), puis durant les trois années de son existence à Strasbourg (1941-1944).


La réhabilitation par les autorités nationales-socialistes (1940)

Robert Welsch fait partie des médecins alsaciens qui sont très rapidement rétablis dans leurs précédentes fonctions au sein de l’hôpital civil désormais allemand. Dans le cadre de la politique de défrancisation, de décléricalisation, de germanisation, de nazification et au final de mise au pas de la population alsacienne au cœur de ce territoire reconquis et rattaché au IIIe Reich, le régime nazi avait effectué des purges dans le personnel des administrations. S’agissant des médecins, l’administration civile en Alsace (ou Gauleitung), dirigée par le Gauleiter Robert Wagner, pris des dispositions pour contrôler le personnel soignant qui exerce ou exercerait en Alsace. En effet, si Robert Welsch a pu retrouver son poste si vite, c’est uniquement parce que la nouvelle administration nationale-socialiste établie en Alsace l’avait bien voulu. Dès le 13 juillet 1940, une ordonnance promulguée par le département médical (Gesundheitswesen) de la Gauleitung, prévoyait que tous les médecins désireux d’ouvrir un cabinet ou d’obtenir un poste en Alsace étaient obligés de recevoir, au préalable, une autorisation en bonne et due forme par les services du Gauleiter. Dès lors, seuls les médecins agréés par les fonctionnaires nazis pouvaient exercer leur art en Alsace, ce qui constituait une première étape de sélection. Dans le curriculum vitae qu’il écrit dans le formulaire de candidature à un poste de fonctionnaire à l’université allemande de Strasbourg en novembre 1940, Robert Welsch précise :

« Depuis le mois d’août 1940, je suis en charge des préparatifs de remise en route des services de la clinique chirurgicale B qui me sont subordonnés et j’exerce à nouveau mon travail depuis la réouverture des services de soins (Krankenabteilungen) par l’administration de l’hôpital ».

Si Robert Welsch indique organiser les préparatifs de remise en marche de la clinique chirurgicale B et de tous ses services depuis le mois d’août 1940, on peut légitiment accorder du crédit à ses dires, quand bien même il ne figure pas sur la liste du personnel médical des hospices civils à cette période. On ne trouve son nom ni sur la liste du 15 août, ni sur celle du 28 août, mais on remarquera que sur cette dernière, la chirurgie strasbourgeoise est déjà séparée en deux. En effet, en plus de la « 1. Chirurgische Abteilung » dirigée par le Dr. Edmond Allenbach et qui est installée dans le bâtiment de l’ancienne école de sages-femmes (frühere Hebammenschule), il est déjà indiqué l’ouverture (Eröffnung) de la « 2. Chirurgische Abteilung » était prévue au 2 septembre 1940. Dirigée par le Dr. Frédéric Froehlig, cette dernière était de toute évidence l’ancienne clinique chirurgicale A. Ayant gagné la confiance des Allemands, comme d’autres médecins alsaciens alors en poste à l’hôpital dans ce contexte singulier, Robert Welsch parvient ainsi à continuer sa carrière médicale à l’université allemande.

De plus, il semble même qu’il ait réussi à redevenir fonctionnaire, dans la mesure où il remplit, en novembre 1940, le formulaire de recrutement des fonctionnaires et autres employés de l’université de Strasbourg dans la période de transition et d’installation de la Reichsuniversität Strassburg (inaugurée en novembre 1941). Le formulaire, destiné aux services du Kurator de l’université, est intitulé « Fragebogen zur Erfassung der Beamten, Assistenten, Angestellten und Arbeiter an der Universität Straßburg ». Dans celui-ci, l’administration de l’université allemande souhaite obtenir quantité d’informations sur son état civil, ses origines, sa nationalité, sur ses parents et son épouse, afin de vérifier son aptitude politique, raciale et professionnelle pour un tel poste. Il doit renseigner les étapes de son parcours scolaire, universitaire et professionnel, le type d’examen obtenu et le type d’établissement fréquenté, en faisant une distinction entre les institutions ou les diplômes français et allemands. Il lui est d’ailleurs demandé d’indiquer son parcours en tant que fonctionnaire, puis de renseigner le parcours militaire au cours des guerres de 1914-1918 et de 1939-1940, avec les éventuelles périodes d’internement et les médailles obtenues. Enfin, plusieurs rubriques concernent ses appartenances et adhésions à différentes organisations, associations et partis politiques, religieux voire maçonniques, le tout étant complété par un curriculum vitae détaillé signé sur l’honneur.

S’il n’est pas possible de dire avec certitude que Welsch ait été fonctionnaire allemand sous l’Occupation, on trouve un indice singulier dans ce formulaire, où il rappelle lui-même avoir été fonctionnaire français et avoir été rangé dans la classe de rémunération 1 (Besoldungsstufe 1) depuis 1935. Apparemment, même avec l’annexion, il continuait de percevoir son salaire, qui s’élevait alors à 313,53 RM mensuels à l’automne 1940. En tous les cas, durant l’année de transition et d’établissement de la Reichsuniversität Strassburg, Robert Welsch est bel est bien médecin dans l’institution allemande. Dans les documents administratifs de l’époque, il est présenté dans les documents administratifs comme un « médecin spécialiste » (Facharzt), ce qui renvoie à sa spécialisation en radiologie. D’ailleurs, il est le chef du service radiologique de la clinique chirurgicale B II, installé au rez-de-chaussée depuis la Première Guerre mondiale (Chirurgische Abteilung B II Erdgeschoss). Au 1er décembre 1940, il fait partie des 64 médecins en poste à l’hôpital (parmi lesquels quatre femmes), dont la moitié d’entre eux est affectée dans les cliniques chirurgicale (19 hommes, 30%) et médicale (13 hommes, 20%). De plus, en ce qui concerne son statut, un indice est révélé dans les listes du personnel de l’hôpital au mois de mars et au mois d’avril 1941 : il a été recruté comme radiologue « faisant fonction d’assistant scientifique » (Verwalter einer wissenschaftlichen Assistentenstelle). Ajoutons qu’à compter du 1er avril 1941, tous les établissements de l’université de Strasbourg alors utilisés « pour soigner de la population » sont placés dans le giron de la Gauleitung qui en assure désormais alors l’administration provisoire. Une ordonnance du Gauleiter Robert Wagner, émise le 31 mars et entrant en vigueur le lendemain, prévoyait en effet leur gestion par le département « Éducation, enseignement et instruction du peuple » (Abteilung Erziehung, Unterricht und Volksbildung) de la Gauleitung. Tous ces établissements sont alors réunis sous le terme générique de « cliniques hospitalo-universitaires de l’université de Strasbourg » (klinische Anstalten der Universität Strassburg), dans l’attente de la création de la Reichsuniversität Strassburg. Ainsi, durant toute l’année 1941, Robert Welsch travaille comme radiologue aux Hospices civils, ne rencontrant aucune hostilité des autorités allemandes. Mais avec les préparatifs de l’instauration de la Reichsuniversität Strassburg, les autorités nationales-socialistes soumettent tout de même Welsch, comme tous les autres médecins alsaciens et mosellans, à un examen politique.


L’« évaluation politique » (1941-1942)

Comme tous les médecins alsaciens et les mosellans en poste à la Reichsuniversität Strassburg, Robert Welsch est soumis à la procédure habituelle d’« évaluation politique » (politische Beurteilung). L’objectif est de vérifier que la personnalité de Welsch, ses antécédents, ses convictions politiques, idéologiques et confessionnelles, ainsi que son comportement vis-à-vis de l’Allemagne, du national-socialisme et de la germanité dans son ensemble sont compatibles avec son emploi dans une université conçue, pensée et voulue comme un modèle du IIIe Reich. Après tout, si cette université est conçue, pensée et vue par le régime comme une vitrine du Reich et de la science nationale-socialiste, il était primordial de vérifier que le personnel qui y travaillait ou qui était amené à y travailler était en harmonie avec la politique générale et la vision du monde nazies. Il s’agit en quelque sorte de la troisième vérification effectuée par les Allemands, après que Welsch ait dû obtenir l’autorisation de la Gauleitung pour s’implanter comme médecin en Alsace (été 1940) et qu’il ait rempli le formulaire d’emploi comme fonctionnaire de l’université (novembre 1940). Comme à l’accoutumée, dans le cadre de cette nouvelle procédure, c’est le doyen de la faculté de médecine, Johannes Stein, qui en est l’instigateur. Dès le 9 août 1941, celui-ci charge le service du personnel (Personalamt) de la Gauleitung d’enclencher la procédure et de contacter les autorités et services compétents. Deux jours plus tard, les fonctionnaires de la Gauleitung chargent leurs homologues de la direction locale du parti nazi (Kreisleitung der NSDAP) de mener l’enquête de terrain et de fournir un rapport précis sur Welsch. Le but est clairement indiqué : il s’agit de vérifier si Welsch est apte à être « employé comme radiologiste à la clinique chirurgicale B ». Le Sicherheitsdienst, qui est également chargé de l’affaire, est le premier à rendre un rapport. En effet, dès le 1er septembre 1941, le Dr. Benmann, du SD, écrit :

« D’un point de vue caractériel et professionnel, le Dr. Welsch est en ordre. Il n’a jamais existé chez lui de sentiments francophiles. Il est très réservé [vis-à-vis de la politique nazie], mais son attitude envers la germanité est positive ».

Le lendemain, vraisemblablement sur la base des renseignements fournis par le SD et sans doute aussi sur la base d’une enquête de voisinage menée par les fonctionnaires du parti nazi dans les différents découpages territoriaux du parti (notamment le Blockleiter et le Zellenleiter), la Kreisleitung rend à son tour son rapport. Les fonctionnaires nazis avalisent sans la moindre objection de principe le maintien en poste de Robert Welsch dans l’institution hospitalo-universitaire nationale-socialiste. Pour justifier un tel avis, le Kreisleiter et le Kreispersonalamtsleiter s’appuient sur les points suivants :



De plus, après avoir traité dans un premier temps par le Dr. Ludwig Benmann au SD, l’enquête transite aussi par le bureau du SS-Obersturmbannführer Paul Hirschberg (1901-1999). Cet Alsacien, membre de la SS et du parti nazi de longue date, est le chef du Einsatzkommando III/1 du Sipo-SD de Strasbourg. En cette qualité, il produit un rapport détaillé sur Welsch le 3 novembre 1941 :

« S’il n’était effectivement pas actif politiquement par le passé, Welsch a toujours une attitude de rejet vis-à-vis de la nouvelle situation. Jusqu’à présent, il n’a pas adhéré une organisation du parti nazi. Il est irréprochable en ce qui concerne le caractère. Il possède une bonne réputation et vit dans une situation familiale ordonnée. Compte tenu de ses compétences professionnelles, il est proposé de le muter dans l’Altreich, puisque son comportement politique le rend incompatible avec le projet de reconstruction politique en Alsace (Aufbauarbeiten im Elsass) ».

Le 12 novembre, environ trois mois après en avoir eu la demande par le doyen, le service du personnel de la Gauleitung envoie à Stein son rapport :

« Le Dr. Welsch n’a pas manifesté de convictions francophiles durant la période française de l’entre-deux-guerres. Malgré sa réserve, son attitude vis-à-vis de la germanité est positive. Je consens à ce qu’il continue d’être employé comme radiologiste au sein des cliniques universitaires. J’appelle cependant à ce que le Dr. Welsch soit encore incité à se mettre à disposition du parti dans le cadre de l’œuvre de construction politique nationale-socialiste en cours en Alsace [Aufbauarbeiten]. J’attends toujours la délivrance d’un certificat en ce sens ».

Notons enfin que le même courrier est renvoyé par la Gauleitung à Stein le 4 mars 1942, ce qui laisse subodorer que Robert Welsch n’ait pas fait véritablement d’efforts en faveur du régime et de la politique nazis. Loin de s’être investi dans les projets politiques et idéologiques du parti nazi, il semble faire montre d’une grande passivité, d’un désintérêt voire d’un total rejet de la politique.


Radiologue à la clinique chirurgicale de la Reichsuniversität Strassburg

Avec la création de la Reichsuniversität Strassburg, les cliniques chirurgicales sont fusionnées et passent sous la direction du professeur allemand Ludwig Zukschwerdt (1902-1974) qui s’entoure dans un premier temps de médecins alsaciens. Malgré les réticences émises par la direction locale du parti nazi, le SD et la Gauleitung, Robert Welsch a pu conserver son poste à la Reichsuniversität Strassburg, faisant ainsi partie de la cinquantaine de médecin alsaciens et mosellans qui ont été réinvestis dans leurs fonctions par les Allemands. La continuité permise par le régime national-socialiste dans le recrutement de médecins autochtones aboutit à une réelle originalité. Afin de mieux cerner l’état de la chirurgie strasbourgeoise durant la présence de Robert Welsch à la Reichsuniversität Strassburg, il est intéressant de faire un instantané de la composition du personnel de la clinique chirurgicale. Sur les vingt-et-un médecins qui composent l’effectif médical de la clinique chirurgicale universitaire de la faculté de médecine de la Reichsuniversität Strassburg au 1er janvier 1942, il est frappant de remarquer que les Alsaciens, au nombre de treize (60%) représentent plus de la moitié du personnel. Aux Alsaciens s’ajoutent deux Mosellans (9,5%), ce qui porte le nombre de médecins issus des régions annexées à près de 75% de l’ensemble. La direction de la clinique est placée sous les ordres d’un professeur allemand, en revanche les Allemands du Reich (RD) ne représentent qu’un quart de l’effectif et ceux-ci n’occupent pas forcément les postes à responsabilités les plus élevés. Tous les chefs de service (Abteilungsoberarzt) sont en effet des médecins alsaciens à ce moment-là. De plus, les dernières recherches permettent de mettre en évidence qu’une majorité du personnel autochtone avait été réemployée dans les cliniques et instituts de la faculté de médecine. Ce même mois, on compte au moins cinquante Alsaciens (42%) et quatre Mosellans (3%) au sein de toutes les cliniques et de tous les instituts hospitalo-universitaires, ce qui signifie que plus de la moitié (45%) des postes de médecins attribués à la faculté de médecine sont revenus à des Alsaciens et à des Mosellans. La majorité d’entre eux travaillent d’ailleurs en chirurgie et en médecine, où ils représentent respectivement 71% et 57% des médecins employés dans ces cliniques, mais également 26% et 32% du total des Alsaciens et Mosellans identifiés dans l’ensemble des cliniques et instituts de la Reichsuniversität Strassburg.

Le tableau ci-dessous est un extrait de la liste du personnel de la clinique chirurgicale de la Reichsuniversität Strassburg au 1er janvier 1942. Comme sur le document original établi par la direction de l’hôpital, nous présentons ici les différents médecins en fonction de leur statut et de leur service de rattachement, mais également en fonction de leur nationalité, telle qu’elle a été ajoutée à la main sur le document. Il offre un instantané, un arrêt sur image du personnel en poste à ce moment-là :



De plus, l’image de la clinique chirurgicale que nous donnent les sources est également celle d’une clinique saturée, fonctionnant à flux tendu et permettant d’imaginer le quotidien de Robert Welsch et de ses confrères. L’étude du taux d’occupation de la chirurgie strasbourgeoise est possible grâce à des tableaux envoyés chaque mois par la direction de l’hôpital à la Gauleitung, en même temps que la liste du personnel. Bien sûr, les chiffres indiqués ne révèlent l’état de la clinique qu’à un moment donnée, à une date précise (généralement le neuvième ou le premier jour du mois) et ne fournissent malheureusement pas de données chiffrées pour l’ensemble du mois, ce qui permettrait des calculs plus précis et justes. Néanmoins, l’étude statistique témoigne sans aucun doute de la saturation des services chirurgicaux – hors hôpital orthopédique Stéphanie –, avec un taux d’occupation dépassant 90% pour seulement 425 lits chirurgicaux disponibles entre mars et août 1942, un nombre porté à 451 le mois suivant, puis à 459 jusqu’à la fin de l’année 1942.



C’est donc dans ce contexte que Robert Welsch, poursuit sa carrière médicale à la Reichsuniversität Strassburg, durant les trois années de son existence. Dans l’état actuel des recherches, il semble que Welsch n’ait jamais subi la mesure de rééducation que prévoyaient le SD, la Kreisleitung et la Gauleitung dès 1941. N’ayant donc jamais été envoyé en Allemagne dans le cadre du service médical obligatoire (Notdienstverpflichtung) comme certains de ses confrères alsaciens, Welsch aurait été affecté durant toute la guerre à la clinique chirurgicale de Zukschwerdt. Jusque fin 1944, il travaillait au service de radiologie (Röntgenabteilung) et occupait plus précisément la fonction de chef de ce service (Oberarzt der Röntgenabteilung), n’ayant eu apparemment aucun collaborateur à ses côtés.

C’est dans le cadre de ces fonctions qu’il rencontre au moins deux détenus du camp de Natzweiler, Stefan Grün et Georg Lütz (matricules 180 et 205), qui sont admis dans son service en décembre 1941 pour la réalisation de clichés radiographiques à la suite de fractures, lors de leur hospitalisation à la clinique chirurgicale de la RUS. Avec l’évacuation de la Reichsuniversität Strassburg outre-Rhin en novembre 1944, Robert Welsch fait enfin partie des médecins alsaciens qui « restent à Strasbourg » et qui ne suivent pas le personnel allemand à Tübingen.


Après-guerre : fin de carrière de radiologue à la chirurgie B strasbourgeoise

Échappant aux mesures d’épuration du corps médical dans l’après-guerre, Robert Welsch poursuit sa carrière médicale et scientifique à l’université française de Strasbourg. Fort d’une solide expérience pratique dans son domaine, ainsi que d’une bonne réputation, il est réinvesti dans ses fonctions par la faculté de médecine française de Strasbourg et évolue même rapidement dans les échelons de la fonction publique.


Retour à la clinique chirurgicale B

En juin 1945, le professeur Alfred Weiss (1898-1979) revient de Clermont-Ferrand et rouvre la clinique chirurgicale B dont il assure désormais la direction. S’entourant d’une équipe de chirurgiens essentiellement alsaciens – parmi lesquels René Keller (1907-1985), Frédéric Buck (1913-2006), Paul Steimlé (1912-2004), Frédéric Hurter rejoint par d’autres médecins de l’équipe clermontoise –, Weiss réorganise sa clinique dans l’immédiat après-guerre. L’un de ses anciens élèves, le chirurgien Louis-François Hollender, indique que dans cette entreprise de réorganisation et de modernisation de sa clinique, Weiss s’était inspiré de ce qu’il avait vu aux États-Unis. Il cherchait à exporter et à appliquer à Strasbourg ce qu’il avait observé au cours de ses voyages répétés, notamment comme « Rockfeller fellow » et avait fini par diriger un vaste complexe chirurgical composé de quelque 320 lits chirurgicaux et d’une grande équipe spécialisée. On note par exemple la création, sous son impulsion, du premier service de soins intensifs et de réanimation en France (alors appelé « décochage »). Une unité de pointe en neurochirurgie est confiée à Demeter Philippidès (1907-1999) et Bernard Montrieul (1919-1979), tandis que Louis-François Hollender (1922-2011) est chargé de l’unité de chirurgie digestive, biblio-pancréatique et colorectale. Les Alsaciens Jean-Paul Witz (1922-2018) et Philippe Reys (1928-) s’occupent quant à eux de la chirurgie thoracique et œsophagienne, alors que Eugène Schvingt (1925-1996) prend en charge la chirurgie osseuse, en particulier des fractures et des affections de la hanche. Enfin, d’anciens services spécialisés sont conservés, comme la policlinique chirurgicale, aux mains du Mosellan Lucien Molé (1921-1980) puis de Norbert Aprosio (1919-2009), ou encore l’unité d’urologie, où servent les Drs. Marcel Heller et Eugène Blum. De même, la clinique chirurgicale B conserve son propre service de radiologie, dont la gestion reste l’apanage du Dr. Robert Welsch et de son adjoint Jean-Paul Wagner.


Un médecin décoré

De plus, la carrière de Robert Welsch est également couronnée d’une prestigieuse distinction honorifique de la République française. Dès le mois de mars 1948, le préfet du Bas-Rhin charge le service des Renseignements Généraux de Strasbourg de réaliser une enquête sur Welsch dans le cadre du dépôt d’un dossier de candidature visant à lui accorder les « palmes d’officier de l’instruction publique ». Un rapport interne établi le même mois par l’inspecteur Albert Andlauer confirme que « les renseignements recueillis sur le susnommé au point de vue national sont favorables » et que la « proposition le concernant mérite d’être prise en considération ». En outre, il souligne que « pendant l’occupation, l’intéressé ne s’est pas compromis avec l’Occupant. Il n’a appartenu à aucune formation nationale-socialiste et son attitude générale pendant cette période n’a donné lieu à aucune remarque particulière », si bien que le service des Renseignements Généraux ne voit aucune objection à ce qu’on lui décerne la médaille. Grâce à cet avis favorable, Édouard Depreux (1898-1981), l’éphémère ministre de l’Éducation nationale du gouvernement Schuman I, prend un arrêté ministériel qui officialise sa nomination. Robert Welsch est effectivement décoré de la croix d’officier de l’instruction publique lors d’une cérémonie organisée le 14 juillet 1948. Signalons qu’à la même cérémonie de remise de la médaille, son confrère radiologue de la clinique médicale A Frédéric-Auguste Schaaf (1884-1952) et son confrère de la clinique neurologique Louis Crusem (1890-?), alors tous deux « assistant[s] à la faculté de médecine » comme lui, sont aussi distingués par la République. Ainsi, s’il avait été nommé officier d’académie en juillet 1939 (cf. supra), c’est-à-dire l’équivalent du grade de chevalier des Palmes académiques, en 1948, il est à présent élevé au grade d’officier d’instruction publique, ce qui correspond aujourd’hui au grade d’officier des Palmes académiques. Tout cela laisse donc à penser que parallèlement à ses activités cliniques, Robert Welsch possédait également une charge d’enseignement, lui permettant de transmettre son savoir et sa longue expérience aux étudiants strasbourgeois.


Fin de carrière

Dès le mois d’août 1957, ayant l’ancienneté et l’âge nécessaires, Robert Welsch est admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite. Toutefois, ne souhaitant pas encore quitter l’hôpital et son service radiologique dans lequel il a fait carrière, il obtient un report et ainsi que plusieurs maintiens en fonction grâce à des arrêtés ministériels publiés au Journal officiel de la République française. Il poursuit donc sa carrière en qualité d’« assistant à la Faculté de médecine de l’université de Strasbourg » jusqu’à ce qu’il prenne finalement sa retraite au 30 septembre 1959 à l’âge de soixante-sept ans, après avoir encore bénéficié d’une promotion qu’il lui assurait une belle rente. En poste en clinique depuis septembre 1915, Robert Welsch a passé en totalité quarante-quatre ans à l’hôpital civil de Strasbourg, connaissant au final trois changement d’administrations : allemande jusqu’en 1919, française dans l’entre-deux-guerres, à nouveau allemande entre 1940 et 1944 et enfin à nouveau française depuis la Libération. Présent au service de radiologie de la clinique chirurgicale B depuis 1920, Welsch a passé près de quarante ans dans ce service, un record aussi impressionnant que celui de son confrère Frédéric-Auguste Schaaf en radiologie de la médecine A. Enfin, ajoutons qu’au départ de Robert Welsch de la clinique, puis de son adjoint Jean-Paul Wagner, c’est le Dr. Pierre Bloch qui assure la direction du service de radiologie de la chirurgie B dans les années 1960.


Vie privée

En ce qui concerne la vie privée et personnel de Robert Welsch, signalons uniquement qu’il s’est marié le 4 novembre 1922 à Strasbourg avec Johanna Rothhan, née le 1er mai 1889 à Strasbourg dans une famille alsacienne et allemande modeste. De leur union est né un garçon, prénommé Robert Heinrich, le 24 août 1929. Domicilié dans un appartement situé au 2, rue Fischart dans le cœur historique de la ville de Strasbourg depuis les années 1930, Robert Welsch mène une vie de famille assez calme, son fils étant scolarisé au Gymnase Jean-Sturm, une école confessionnelle protestante où il avait lui-même étudié une quarantaine d’année auparavant, ce qui semble témoigner d’un attachement assez profond avec la religion, sans aucun doute hérité de l’éducation qu’il a reçue de ses parents. Enfin, le 16 février 1972, Robert Welsch s’éteint à Strasbourg à l’âge de soixante-dix-neuf ans.


Repères

Localisations

Nationalités

  • Allemand (1892 - 1919)
  • Français (1919 - 1972)

Confessions

  • Protestant

Publications

Liens à institutions

Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg, KWU

1892-08-06T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
1972-02-16T00:00:00Z
Vie privée
Décès
1918-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Thèse
1892-01-01T00:00:00Z
1919-01-01T00:00:00Z
Vie privée
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Références

  • Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier administratif de R. Welsch, Carte nominative.
  • ADBR, 1558 W 47, dossier n°3878 (Robert Welsch).
  • ADBR 4E482/233, 4E482/234, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de R. Welsch, Acte n°2273/1892.
  • ADBR 4E57/2, État civil de Bosselshausen, Acte de naissance de J. Welsch, Acte n°9/1848.
  • ADBR, 126 AL 37, dossier n°4.
  • ADBR, 126 AL 114, dossier n°10.
  • ADHR, 5E172, État civil de Fréland (1831-1862), acte de naissance de K. Vonthron, acte n°43/1849, p. 368.
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