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Différences entre les versions de « Frédéric Bilger »

De Commission Historique
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====L’« examen politique »====
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Comme l’exige la procédure dans le recrutement d’Alsaciens et de Mosellans postulant un emploi au sein de la ''Reichsuniversität Strassburg'', le docteur Frédéric « Fritz » Bilger n’échappe pas à l’évaluation politique (''politische Beurteilung'') entreprise par les services administratifs de la direction du parti nazi (''Kreisleitung'') et du ''SD'' (''Sicherheitsdienst''). Il s’agit d’enquêter sur son caractère de manière générale, ses compétences professionnelles, mais surtout sur ses éventuels engagements politiques d’avant 1940 (afin de vérifier qu’il n’y ait pas de traces rédhibitoires de sentiments francophiles ou antiallemands) et son attitude actuelle vis-à-vis de la germanité et de l’Allemagne nazie. Dans le cas de Bilger, l’enquête est initiée le 9 août 1941 sur la demande du doyen de la faculté de médecine, Johannes Stein (1896-1967). À cet effet, il contacte le bureau du service du personnel (''Personalamt'') au sein de l’administration civile en Alsace (''Gauleitung'') pour engager la procédure d’évaluation. Trois jours plus tard, le 12 août, le chef du bureau du personnel au sein de l’administration civile en Alsace charge son homologue de la ''Kreisleitung'' du parti nazi de Strasbourg. Il est dès lors clairement indiqué qu’il s’agit de vérifier si Bilger est effectivement apte à être « employé comme chef de clinique à la clinique chirurgicale A »<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Quelques semaines plus tard, le 1er septembre 1941, le Dr. Ludwig Benmann du ''Sicherheitsdienst'' (''SD'') rédige un rapport préliminaire très positif d’un point de vue national-socialiste. Il écrit au sujet de Bilger : « en ordre sur la plan caractériel et professionnel. A eu une tendance francophile, mais affirme aujourd’hui son appartenance à la germanité »<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Le même jour, les fonctionnaires nazis du bureau de l’antenne locale du parti nazi (''Kreisleitung'') transmettent un rapport à la ''Gauleitung'' qui avalise sans la moindre objection d’ordre politique ou idéologique le recrutement de Frédéric Bilger dans l’institution hospitalo-universitaire nationale-socialiste. Signé par le ''Kreisleiter'' et le ''Kreispersonalamtsleiter'', ce rapport précise les points suivants :
Comme l’exige la procédure dans le recrutement d’Alsaciens et de Mosellans postulant un emploi au sein de la ''Reichsuniversität Strassburg'', le docteur Frédéric « Fritz » Bilger n’échappe pas à l’évaluation politique (''politische Beurteilung'') entreprise par les services administratifs de la direction du parti nazi (''Kreisleitung'') et du ''SD'' (''Sicherheitsdienst''). Il s’agit d’enquêter sur son caractère de manière générale, ses compétences professionnelles, mais surtout sur ses éventuels engagements politiques d’avant 1940 (afin de vérifier qu’il n’y ait pas de traces rédhibitoires de sentiments francophiles ou antiallemands) et son attitude actuelle vis-à-vis de la germanité et de l’Allemagne nazie. Dans le cas de Bilger, l’enquête est initiée le 9 août 1941 sur la demande du doyen de la faculté de médecine, Johannes Stein (1896-1967). À cet effet, il contacte le bureau du service du personnel (''Personalamt'') au sein de l’administration civile en Alsace (''Gauleitung'') pour engager la procédure d’évaluation. Trois jours plus tard, le 12 août, le chef du bureau du personnel au sein de l’administration civile en Alsace charge son homologue de la ''Kreisleitung'' du parti nazi de Strasbourg. Il est dès lors clairement indiqué qu’il s’agit de vérifier si Bilger est effectivement apte à être « employé comme chef de clinique à la clinique chirurgicale A »<ref name="8ca9faa9cf6a7ca6ed973d9a32f7b88e8554eecd">ADBR, 1558 W 70, dossier n°5596 (Frédéric Bilger), Demande de ''Politische Beurteilung'' par la ''Gauleitung'' à la ''Kreisleitung der NSDAP'' de Strasbourg (''Personalamt''), 12 août 1941..</ref>. Quelques semaines plus tard, le 1er septembre 1941, le Dr. Ludwig Benmann du ''Sicherheitsdienst'' (''SD'') rédige un rapport préliminaire très positif d’un point de vue national-socialiste. Il écrit au sujet de Bilger : « en ordre sur la plan caractériel et professionnel. A eu une tendance francophile, mais affirme aujourd’hui son appartenance à la germanité »<ref name="2c76bf37234962efa7f67384b870966a44d03069">ADBR, 1558 W 70, dossier n°5596 (Frédéric Bilger), ''Politische Beurteilung'', 1er septembre 1941 : « ''Charakterlich und fachlich in Ordnung. Neigte früher zu frankophiler Einstellung, bejaht aber heute seine Zugehörigkeit zum Deutschtum'' »..</ref>. Le même jour, les fonctionnaires nazis du bureau de l’antenne locale du parti nazi (''Kreisleitung'') transmettent un rapport à la ''Gauleitung'' qui avalise sans la moindre objection d’ordre politique ou idéologique le recrutement de Frédéric Bilger dans l’institution hospitalo-universitaire nationale-socialiste. Signé par le ''Kreisleiter'' et le ''Kreispersonalamtsleiter'', ce rapport précise les points suivants :








De plus, la Gauleitung confie entretemps l’enquête au ''Sipo-SD'' de Strasbourg, qui tarde à rendre compte de l’aptitude politique et idéologique de Bilger à conserver sa fonction à la clinique chirurgicale. Cela contraint même la ''Gauleitung'' à envoyer, à trois reprises – le 15 septembre, le 16 octobre et le 27 novembre 1941 –, des lettres pour relancer la procédure, tout en s’inquiétant sur l’absence de réponse et ordonnant un « traitement urgent » de l’affaire<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Celle-ci transite notamment par le bureau du ''SS-Obersturmbannführer'' Paul Hirschberg (1901-1999), un Alsacien qui est non seulement un ''SS'' et un membre du parti nazi de longue date, mais qui est également le chef du ''Einsatzkommando III/1'' du ''Sipo-SD''. Le 5 janvier 1942, plus de quatre mois après en avoir eu la demande, Hirschberg rédige son rapport de manière dactylographiée et le signe de sa propre main :
De plus, la Gauleitung confie entretemps l’enquête au ''Sipo-SD'' de Strasbourg, qui tarde à rendre compte de l’aptitude politique et idéologique de Bilger à conserver sa fonction à la clinique chirurgicale. Cela contraint même la ''Gauleitung'' à envoyer, à trois reprises – le 15 septembre, le 16 octobre et le 27 novembre 1941 –, des lettres pour relancer la procédure, tout en s’inquiétant sur l’absence de réponse et ordonnant un « traitement urgent » de l’affaire<ref name="dd554066c24fad1cb76f5ace1c7d355217e928f4">ADBR, 1558 W 70, dossier n°5596 (Frédéric Bilger), Lettres de la ''Gauleitung'' (''Personalamt'') au ''SD'', 15 septembre, 16 octobre et 27 novembre 1941..</ref>. Celle-ci transite notamment par le bureau du ''SS-Obersturmbannführer'' Paul Hirschberg (1901-1999), un Alsacien qui est non seulement un ''SS'' et un membre du parti nazi de longue date, mais qui est également le chef du ''Einsatzkommando III/1'' du ''Sipo-SD''. Le 5 janvier 1942, plus de quatre mois après en avoir eu la demande, Hirschberg rédige son rapport de manière dactylographiée et le signe de sa propre main :


« B[ilger] n’a pas été actif politiquement avant l’annexion et n’a par ailleurs adhéré à aucun parti politique. Il est aujourd’hui membre du ''NS-Ärztebund'', mais ne participe que peu à l’''Aufbauwerk''. Sur le plan du caractère, il est perçu comme un homme ordonné, il possède une bonne réputation, ses conditions de vie sont en ordre. Il n’y a aucune réserve à l’emploi prévu »<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>.
« B[ilger] n’a pas été actif politiquement avant l’annexion et n’a par ailleurs adhéré à aucun parti politique. Il est aujourd’hui membre du ''NS-Ärztebund'', mais ne participe que peu à l’''Aufbauwerk''. Sur le plan du caractère, il est perçu comme un homme ordonné, il possède une bonne réputation, ses conditions de vie sont en ordre. Il n’y a aucune réserve à l’emploi prévu »<ref name="34e7eb32057b1a56451426f271d23da00482fd8a">ADBR, 1558 W 70, dossier n°5596 (Frédéric Bilger), Rapport du ''Sipo-SD'' (''Einsatzkommando III/1'') à la ''Gauleitung'' (''Personalamt''), 5 janvier 1942 : « ''Politisch hat sich B[ilger] vor der Eingliederung nicht betätigt und auch einer politischen Partei nicht angehört. Heute gehört er dem NS-Ärztebund an, beteiligt sich jedoch sonst kaum am Aufbauwerk. Charakterlich gilt er als ein ordentlicher Mensch. Er besitzt einen guten Leumund, seine Lebensverhältnisse sind in Ordnung. Gegen die vorgesehene Verwendung bestehen keine Bedenken'' »..</ref>.


Enfin, après avoir réceptionné les différents rapports circonstanciés, détaillés mais également favorables de la ''Kreisleitung'' du parti nazi et du ''Sipo-SD'', la ''Gauleitung'' renvoie à Stein son avis final sur le recrutement de Bilger à la clinique chirurgicale de la Reichsuniversität Strassburg. Le 12 janvier 1942, elle transmet son rapport qui avalise le recrutement de Bilger au sein de la clinique hospitalo-universitaire, puisque celui-ci a satisfait à toutes les exigences du nouveau régime, tant du point de vue politique, idéologique que professionnel :
Enfin, après avoir réceptionné les différents rapports circonstanciés, détaillés mais également favorables de la ''Kreisleitung'' du parti nazi et du ''Sipo-SD'', la ''Gauleitung'' renvoie à Stein son avis final sur le recrutement de Bilger à la clinique chirurgicale de la Reichsuniversität Strassburg. Le 12 janvier 1942, elle transmet son rapport qui avalise le recrutement de Bilger au sein de la clinique hospitalo-universitaire, puisque celui-ci a satisfait à toutes les exigences du nouveau régime, tant du point de vue politique, idéologique que professionnel :


« Autrefois, Bilger avait certes une attitude francophile, mais il démontre aujourd’hui sa volonté de vouloir paraître tel un bon Allemand. Il a également adhéré au ''NS-Ärztebund''. D’après les documents, rien ne s’oppose à son emploi comme chef de clinique à la clinique chirurgicale A »<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>.
« Autrefois, Bilger avait certes une attitude francophile, mais il démontre aujourd’hui sa volonté de vouloir paraître tel un bon Allemand. Il a également adhéré au ''NS-Ärztebund''. D’après les documents, rien ne s’oppose à son emploi comme chef de clinique à la clinique chirurgicale A »<ref name="8e7df8ecfda4358942678ba560abdd0dda93428b">ADBR, 1558 W 70, dossier n°5596 (Frédéric Bilger), Lettre de la ''Gauleitung'' (''Personalamt'') au doyen de la faculté de médecine de la ''Reichsuniversität Strassburg'', 11 septembre 1941: « ''Bilger war früher wohl leicht frankophil eingestellt, zeigt sich aber heute stark bemüht, wieder als guter Deutscher zu gelten. Er hat sich auch dem Deutschen NS-Ärztebund angeschlossen. Nach Sachlage steht seiner Verwendung als Chefarzt in der chirurgischen Klinik A nichts im Wege'' »..</ref>.


Ainsi, aux yeux des autorités civiles et politiques, non seulement le passé, mais également le comportement actuel de Frédéric Bilger est jugé irréprochable. Même si on lui reproche une certaine francophilie, on peut toutefois s’étonner qu’il ne soit même pas fait mention de sa participation à la Première Guerre mondiale du côté allemand. Néanmoins, on remarque que Bilger ne s’engage pas fortement dans la politique et le mouvement national-socialiste qui s’est installé en Alsace avec l’annexion à l’été 1940. Si d’autres médecins ont rejoint l’''Opferring'', le ''NSDAP'' ou d’autres organisations nazies, Bilger adhère uniquement au ''Nationalsozialistischer Deutscher Ärztebund'' (''NSD-Ärztebund''), une organisation du parti spécialement dédiée à la corporation médicale dont les adhésions ont été gelées à compter de janvier 1943<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Très pris par son travail à la clinique, où il est réputé comme spécialiste dans son domaine, Bilger cherche néanmoins à apparaître aux yeux des Allemands comme un homme acquis à la cause nationale-socialiste, sans pour autant se donner les moyens de ce ralliement supposé et probablement feint au nazisme. Pour autant, grâce aux résultats de cette évaluation politique positive en tous points de vue, Bilger parvient à rester en poste au sein de la ''Reichsuniversität Strassburg'' officiellement inaugurée quelques semaines plus tard.  
Ainsi, aux yeux des autorités civiles et politiques, non seulement le passé, mais également le comportement actuel de Frédéric Bilger est jugé irréprochable. Même si on lui reproche une certaine francophilie, on peut toutefois s’étonner qu’il ne soit même pas fait mention de sa participation à la Première Guerre mondiale du côté allemand. Néanmoins, on remarque que Bilger ne s’engage pas fortement dans la politique et le mouvement national-socialiste qui s’est installé en Alsace avec l’annexion à l’été 1940. Si d’autres médecins ont rejoint l’''Opferring'', le ''NSDAP'' ou d’autres organisations nazies, Bilger adhère uniquement au ''Nationalsozialistischer Deutscher Ärztebund'' (''NSD-Ärztebund''), une organisation du parti spécialement dédiée à la corporation médicale dont les adhésions ont été gelées à compter de janvier 1943<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Très pris par son travail à la clinique, où il est réputé comme spécialiste dans son domaine, Bilger cherche néanmoins à apparaître aux yeux des Allemands comme un homme acquis à la cause nationale-socialiste, sans pour autant se donner les moyens de ce ralliement supposé et probablement feint au nazisme. Pour autant, grâce aux résultats de cette évaluation politique positive en tous points de vue, Bilger parvient à rester en poste au sein de la ''Reichsuniversität Strassburg'' officiellement inaugurée quelques semaines plus tard.  

Version du 21 mars 2024 à 11:21


Fritz Bilger
Prénom Fritz
Nom Bilger
Sexe masculin
Naissance 24 avril 1894 (Colmar)
Décès 16 septembre 1981 (Strasbourg)
These Traitement de la blennorragie urétrale par la vaccination, en particulier par l’auto-vaccination (Université de Strasbourg, UdS, 1918-1939, 1923)
Directeur de thèse Louis Sencert
Spécialités Chirurgie, Urologie


Frédéric Bilger (1894-1981) est un médecin, chirurgien de policlinique et urologue alsacien né à Colmar sous le Reich de Guillaume II. Sous-officier d’active au sein d’une unité du corps sanitaire de l’armée allemande lors de la Première Guerre mondiale, il effectue dans l’après-guerre ses études de médecine à la faculté de médecine de l’Université française de Strasbourg. En juillet 1923, il soutient sa thèse de doctorat de médecine réalisée sous la direction du professeur Louis Sencert (1878-1924), qui lui vaut le prix annuel de la meilleure thèse de chirurgie publiée en France décerné par l’Académie nationale de chirurgie (Prix Marjolin-Duval). Après avoir débuté comme premier assistant du service urologique – dépendant de la clinique chirurgicale A – des hospices civils de Strasbourg en 1922, Bilger finit par en prendre la direction en 1933. Très actif dans le champ recherche, on lui doit pas moins de trente-et-une communications et publications scientifiques dans l’entre-deux-guerres, participant notamment à l’essor de l’anesthésie locorégionale (en l’occurrence lombaire) à Strasbourg.

Officier-médecin dans la réserve militaire de l’armée française, Frédéric Bilger également actif dans le cadre de la réserve, avant d’être mobilisé comme médecin-capitaine dans l’armée française avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939. Fait prisonnier de guerre par les troupes allemandes en juin 1940, il est libéré, en tant qu’Alsacien, moins de deux mois plus tard et retrouve aussitôt son poste de chirurgien et de chef du service urologique à la clinique chirurgicale des hospices civils dès la mi-août 1940. En dépit de son manque sincère de ralliement à la cause nationale-socialiste (il n’adhère qu’à l’organisation médicale du parti nazi, le NSD-Ärztebund), il conserve son poste durant l’occupation allemande jusqu’en 1944. En effet, l’administration civile en Alsace et les autorités nazies le jugent apte à occuper une telle fonction au sein de la Reichsuniversität Strassburg, université voulue comme un « modèle » par le national-socialisme et l’Allemagne nazie.

À la Libération, Frédéric Bilger, le gouverneur militaire de Strasbourg le rappelle dans l’armée, mais le détache aussitôt à son poste à la clinique, si bien que Bilger n’a jamais cessé de travailler au service urologique depuis 1922 (hormis le temps de la guerre de 1939-1940). Il s’inscrit ainsi dans une certaine continuité, une continuité dans l’emploi et le réemploi du personnel alsacien et mosellan dans une université qui a connu de multiples changements d’administrations, une continuité qui, pour le moins étonne. Pourtant, malgré ses activités de direction et le poste à responsabilités (chef de service) qu’il a occupé à l’hôpital civil allemand (1940-1941), puis à la Reichsuniversität Strassburg (1941-1944), Frédéric Bilger parvient à poursuivre sa carrière médicale et scientifique déjà prestigieuse au sein de la nouvelle faculté de médecine française de Strasbourg. À partir de 1946, il obtient une charge d’enseignement en urologie et continue à développer et à intensifier ses recherches, en publiant de nombreux articles scientifiques.

Biographie

La « première vie » de Frédéric Bilger : entre Allemagne et France

Né en 1894 à Colmar, Frédéric Bilger est né au cœur d’une Alsace rattachée au Reich wilhelmien. Allemand de naissance, il grandit dans sa ville natale, où il effectue toute sa scolarité obligatoire jusqu’à l’obtention de son baccalauréat. Membre de la classe de mobilisation de 1914, il se retrouve rapidement enrôlé dans l’armée allemande entrée en guerre en août 1914. Participant à plusieurs batailles dans l’est de la France et finalement affecté au service de santé où il sert comme Vizefeldwebel, il est démobilisé avec l’armistice en novembre 1918 et aussitôt versé dans la réserve militaire française, où il est très actif dans l’entre-deux-guerres. Inscrit à la faculté de médecine française de Strasbourg, Bilger achève ses études de médecine en 1923 en soutenant sa thèse de doctorat et débute ensuite une carrière médicale et scientifique prometteuse dans le domaine de la chirurgie et de l’urologie. Nommé chef du service urologique et chirurgien de policlinique, Bilger fait partie de l’équipe chirurgicale strasbourgeoise qui participe à l’essor de l’anesthésie locale et régionale qui tend à remplacer l’anesthésie générale. À nouveau mobilisé dans l’armée – française cette fois-ci – avec la Seconde Guerre mondiale, Frédéric Bilger participe à la guerre dans le corps médical jusqu’à ce qu’il soit fait prisonnier de guerre par les troupes allemandes en juin 1940.


La jeunesse sous le Reich wilhelmien

La famille Bilger

Frédéric Eugène Bilger est né le 24 avril 1894 à Colmar. À cette époque-là, l’Alsace et la Moselle étaient intégrées au Reichsland Elsaß-Lothringen et faisaient ainsi partie du Reich allemand à la suite de la signature du traité de Francfort le 10 mai 1871 mettant fin à la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Issu d’une famille de confession protestante, il est le fils de Valentin Frédéric Bilger et de son épouse Marie Elisabeth Kreuter[1]. Malheureusement, les archives consultées ne fournissent aucun renseignement sur la famille Bilger dans son ensemble, ni sur la profession du père ou les origines socio-économiques du foyer. Il est cependant certain que Frédéric Bilger a grandi et passé toute son enfance dans une Alsace allemande. Scolarisé dès l’âge de six ans, il a suivi l’intégralité de son cursus scolaire dans le système éducatif allemand jusqu’à l’obtention de son baccalauréat, vraisemblablement avant la Première Guerre mondiale. De plus, Frédéric Bilger a certainement grandi dans la ville de Colmar, si bien qu’avec le déclenchement de la Grande Guerre et son incorporation dans l’armée, il était domicilié dans un appartement situé au 40 rue Vauban à Colmar[2].

La Première Guerre mondiale

À l’âge de vingt ans, Frédéric Bilger est contraint de mettre entre parenthèses les études de médecine auxquelles il se destinait. N’échappant pas à la conscription également obligatoire en Allemagne, Bilger est immédiatement appelé sous les drapeaux. Né en 1894 et domicilié à Colmar, il fait partie de la classe 1914 et est enregistré sous le matricule 1118 dans le registre matricule de la subdivision de Colmar au sein de la septième région militaire. Les documents du recensement militaire qui nous sont parvenus, notamment les tables alphabétiques et les registres matricules, sont aujourd’hui conservés aux archives départementales du Haut-Rhin à Colmar. Il s’agit de registres reconstitués par les autorités militaires françaises après la Première Guerre mondiale qui listaient alors les hommes disponibles dans la réserve dans l’entre-deux-guerres[3]. En réalité, avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale à l’été 1914, Frédéric Bilger est rapidement mobilisé dans l’armée de terre allemande (Heer).

Dès le 3 août 1914, il endosse l’uniforme allemand et devient d’abord « soldat de fortifications » au sein de l’Armierungsbataillon 101. Après avoir servi comme pionnier, Frédéric Bilger rejoint ensuite le corps médical et se retrouve affecté dans un « hôpital de guerre », le Kriegslazarett III/XIV, avant de servir dans le « groupe de brancardiers divisionnaire 259 » (Sanitätskompanie). Frédéric Bilger prend également part à de grandes batailles de la Première Guerre mondiale, comme les combats dans la Wöevre, à Amiens dans la Somme et à Verdun dans la Meuse. Le 18 novembre 1918, une semaine après l’armistice, Frédéric Bilger est démobilisé avec la fin des hostilités. À ce moment-là, il était officier et avait atteint le grade de vice-feldwebel du corps de santé de l’armée de terre (San. Vizefeldwebel). Pour avoir servi en totalité pendant quatre années, trois mois et dix-sept jours, il reçoit la Croix du combattant de 1914-1918 (apparemment des Français) qui l’intègrent rapidement dans la réserve militaire de l’armée française, comptant double son temps de service passé dans l’armée allemande. Il s’agit d’une disposition adoptée pour la pension des anciens combattants qui porte le nom de « double campagne ». Ici, pour son temps de service, l’administration (française) compte exactement huit années, sept mois et quatre jours pour sa rente[4].


Des études à la carrière médicale

Les études de médecine

La date précise du début de son cursus universitaire de médecine n’est pas connue et il reste tout à fait possible que Frédéric Bilger ait débuté ses études pour une courte période à la Kaiser-Wilhelm-Universität de Strasbourg avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale et son incorporation dans l’armée d’active. N’indiquant jamais de lui-même avoir préparé ou obtenu le certificat d’études physiques, chimiques et naturelles (PCN) à la faculté des sciences, un diplôme instauré sous la Troisième République et pourtant obligatoire pour prétendre à la première inscription en médecine, il y a tout lieu de croire qu’il avait déjà entamé ses études avant la guerre, à l’université allemande[5]. En tous les cas, Bilger s’inscrit à la faculté de médecine de l’université française de Strasbourg dans l’immédiat après-guerre pour accomplir son cursus médical. À cette époque, conformément à un autre décret adopté sous la Troisième République le 11 janvier 1909, la durée des études avait été allongée d’une année supplémentaire, portant désormais la durée totale du cursus à cinq ans. Dans le plan de réorganisation de la formation médicale, il était prévu que les étudiants cumulent à la fois des enseignements théoriques, pratiques ainsi que des activités hospitalières, ces dernières étant rendues obligatoires à partir de la troisième année du cursus[6].

Finalement, Frédéric Bilger se spécialise en chirurgie et plus précisément en urologie. Très rapidement, il occupe un poste à responsabilités alors même qu’il est en train de mener à terme ses études. Du 1er janvier 1922 au 31 décembre 1923, il travaille en effet pendant deux ans comme premier assistant au service urologique de l’hôpital civil de Strasbourg, alors dirigé par le Dr. André Boeckel (1882-1933), depuis sa création en 1920. Ayant fait ses études de médecine et son internat à la faculté de médecine de Nancy, Boeckel s’était formé à l’urologie aux côtés du doyen Frédéric Gross (un ancien agrégé strasbourgeois) et à l’école urologique de Paris, avant d’être nommé chargé de cours d’urologie à Strasbourg en 1927[7]. Ce service urologie dépend de la clinique chirurgicale A dirigée par le professeur Louis Sencert (1878-1924). Frédéric Bilger réussit son « examen d’État » le 3 avril 1922 et commence à préparer une thèse de doctorat de médecine sous la présidence du professeur Louis Sencert (1878-1924) tout en se spécialisant en chirurgie et plus précisément en urologie[8]. Le 11 juillet 1923, il soutient devant la faculté de médecine de Strasbourg une thèse intitulée « Traitement de la blennorragie urétrale par la vaccination, en particulier par l’auto-vaccination »[9]. Son excellent travail de doctorat lui vaut d’être le lauréat de l’Académie nationale de Chirurgie qui lui décerne le « prix Marjolin-Duval », un prix décerné à l’auteur de la meilleure thèse de chirurgie en publiée en France[8].

Début de carrière scientifique et médicale à l’Hôpital civil de Strasbourg

Après avoir obtenu son doctorat de médecine, Frédéric Bilger conserve son poste de premier assistant au service d’urologie de l’hôpital civil strasbourgeois jusqu’en 1933. Durant toute l’année 1924, il fait un passage par la capitale, étant nommé « assistant autorisé » à l’hôpital Lariboisière de Paris, où il travaille sous la direction du professeur Marion pour accomplir un « service civil ». De retour à Strasbourg au 1er janvier 1925, il reprend ses activités au service urologique, dont il prend la tête à partir de 1933. Alors qu’il avait débuté sa carrière en tant qu’étudiant aux côtés du professeur Sencert, il devient ensuite un collaborateur René Leriche qui remplace Sencert après son décès prématuré en 1924 à la direction de la clinique chirurgicale A. Il est aussi aux côtés du professeur Sorrel et sa carrière poursuit son ascension au sein de la clinique chirurgicale A, jusqu’à ce que la commission administrative des hospices civils, réunie le 22 décembre 1936, décide d’attribuer à Bilger le titre de « chirurgien de policlinique » à compter du 1er janvier 1937[8]. C’est d’ailleurs un poste et un titre que Bilger conserve même après 1945.

Quand la clinique chirurgicale A est confiée au professeur René Leriche (1879-1955), la chirurgie A devient en réalité le « "phare" de la chirurgie », comme l’écrivent Paul Frank et Jean-Goerges Kretz. En fait, Leriche combine activités médicales et scientifiques et associe constamment ses élèves à ses travaux. Dans un petit laboratoire rudimentaire, il réalise des recherches expérimentales et une série de travaux qui lui valent une renommée mondiale. Il met notamment au point la sympathectomie lombaire et les infiltrations anesthésiques qui participent de cet essor de l’anesthésie locorégionale – née au tournant du XIXe et du XXe siècles. Comme l’écrit René Fontaine, « il groupa autour de lui une vaste phalange de jeunes collaborateurs français et étrangers qui, inspirés et guidés par lui, expérimentent sous son œil vigilant, enthousiasmé par son raisonnement clair et précis et sa logique sans faille ». Leriche décrit également le premier la « maladie postopératoire », dont il créée la notion, étudie les moyens de la combattre, tout en devenant un précurseur de la réanimation post-opératoire[10].

Frédéric Bilger est précisément l’un de ces élèves du professeur Leriche, mais également l’un de ces chirurgiens qui, dans l’entre-deux-guerres à Strasbourg, ont fréquemment recours à l’anesthésie locale et régionale lors des interventions chirurgicales. À cette époque, les chirurgiens strasbourgeois cherchent à remplacer autant que possible l’anesthésie générale par cette nouvelle technique qui engendre moins de complications post-opératoires. En particulier, comme l’expliquent Jean-Pierre Gauthier-Lafaye et Jean-Claude Otteni, depuis 1927, Frédéric Bilger, alors urologue en chirurgie A, a « largement recours à l’anesthésie épidurale par voie caudale, c’est-à-dire par l’hiatus sacrococcygien à l’aide de novocaïne pour les interventions sur la prostate, la vessie, l’urètre ou l’anus »[11]. Ce développement s’inscrit dans la démarche appliquée par le professeur René Leriche, qui écrit dans ses mémoires intitulés Souvenirs de ma vie morte, qu’il « préfère toujours l’anesthésie régionale dans une grande partie de la chirurgie, avec blocage des chaînes sympathiques paravertébrales. En procédant avec douceur, en commençant l’injection traçante avec une fine aiguille, on ne fait pas mal, surtout si l’on a préparé le malade psychologiquement […] »[11].

Frédéric Bilger est ainsi un chirurgien et urologue précurseur dans la réalisation du geste chirurgical quand le patient n’est pas totalement endormi sur la table d’opération dans le bloc opératoire. Dans le même temps, il fait montre d’un grand engouement pour la recherche et publie de nombreux travaux scientifiques dans l’entre-deux-guerres. Selon une liste de ses travaux scientifiques établie en 1954 à l’occasion de la présentation de son dossier de candidature pour devenir officier dans l’ordre des Palmes académiques, Frédéric Bilger indique avoir participé à trente-et-une communications scientifiques entre sa thèse en 1923 et la guerre en 1939-1940. Publiant essentiellement dans les revues Journal d’urologie, Strasbourg médical ou encore Le médecin d’Alsace et de Lorraine, Frédéric Bilger mène une intense vie scientifique à Strasbourg. S’intéressant à l’anesthésie épidurale en chirurgie (générale et urinaire) dès 1925 et plus encore dès 1927, il étudie également le rein polykystique et cosigne plusieurs articles avec son supérieur André Boeckel (1882-1933), chef du service urologique jusqu’à sa mort en 1933. Dans les années 1930, il travaille principalement sur des études de cas qui permettent non seulement d’apporter davantage de connaissances sur certaines pathologies (lithiase biliaire, hydronéphrose, iléus réflexe, etc.), mais aussi de montrer l’utilité de certaines techniques diagnostiques ou chirurgicales (urétrographie, sonde urétrale), dont il évalue les effets. On remarque également qu’il collabore avec le professeur René Fontaine dans la revue Journal de chirurgie à des articles qui traitent plus spécialement de gestes chirurgicaux (ablation du ganglion aortico-rénal), ainsi qu’avec le radiologiste et radiothérapeute Auguste Gunsett sur l’urétrographie et les accidents qui peuvent survenir au cours de cet examen. De plus, outre ses participations à des conférences médicales spécialisées, l’activité médicale de Bilger dans la réserve militaire se traduit également par des interventions destinées aux militaires, comme les erreurs de diagnostics de l’hydronéphrose ou encore un discours sur l’urologie en chirurgie de guerre. Enfin, il parvient même à compléter sa carrière médicale, scientifique et universitaire en étant chargé d’un cours d’urologie par intérim au semestre d’été 1933 et en assurant, comme il le déclare lui-même, la direction de cinq thèses de doctorat de médecine réalisées sous la présidence des professeurs René Leriche et René Fontaine[12].

Médecin dans la réserve et mobilisation lors de la Seconde Guerre mondiale

Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, à laquelle il avait participé comme sous-officier du corps médical dans l’armée allemande, Frédéric Bilger ne rompt pas totalement avec le monde militaire malgré sa carrière médicale bien chargée et réussie. En effet, les registres matricules reconstitués par l’administration militaire française après la Grande Guerre précisent que dès les années 1920, il était « recensé au recrutement de Strasbourg sous le n°70 », ce qui renvoie probablement à la période de ses études[3]. Mais il est intéressant de constater qu’il ne reste pas seulement à disposition, car en parallèle de sa carrière scientifique qui est en plein essor dans les années 1920-1930, Frédéric Bilger est très actif sur le plan militaire et sa parcours militaire évolue également. Affecté dans le service de santé de la réserve et plus précisément dans la 20e région militaire sise dans l’est de la France à la fin de la Grande Guerre, il est promu au grade de « médecin aide-major de 1ère classe » par décret du 28 mai 1927[13]. Par la suite, il devient même officier en étant promu médecin-lieutenant, avant d’être élevé au grade de médecin-capitaine de réserve par décret du 20 décembre 1935[14]. De plus, très engagé dans la réserve – qui occupe une place prépondérante dans la défense nationale dans l’entre-deux-guerres –, Frédéric Bilger se voit décerner la Croix des services militaires volontaires (3e classe, échelon « bronze ») le 25 septembre 1937[15]. Il s’agit d’une distinction militaire française, crée le 13 mai 1934 qui récompense les officiers et sous-officiers pour leur volontariat et tout spécialement pour les « services accomplis […] dans les écoles de perfectionnement organisés à leur intention et, éventuellement, au cours de périodes d’instruction volontaires »[16]. Comme elle récompense « l’assiduité aux séances d’instruction des écoles de perfectionnement, la participation à l’encadrement de ces écoles en qualité d’instructeurs volontaires, non rétribués et pour l’accomplissement de périodes d’instruction volontaires », il ne fait aucun doute que Frédéric Bilger est très engagé dans l’armée et la défense de son pays, d’autant qu’il présente certains de ses résultats scientifiques lors de conférences organisées par l’armée[17].

C’est ainsi en qualité de médecin-capitaine de la classe de mobilisation « 1914 réserve » que Frédéric Bilger est à nouveau appelé sous les drapeaux (français cette fois-ci) avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Justement, le 2 septembre 1939, le lendemain de l’invasion de la Pologne par l’armée allemande, Frédéric Bilger est mobilisé dans l’armée française. Même si les sources lacunaires et éparses qui nous sont parvenues ne permettent pas de documenter précisément ses affectations et son parcours militaires durant la « Drôle de Guerre », on sait toutefois qu’il était membre du corps sanitaire aux armées. De plus, en qualité de « médecin principal de la IVe armée », il semble qu’il soit resté assez loin du front, ce qui lui aurait au moins permis de poursuivre ses activités scientifiques et ses études de cas. Ainsi, en février 1940, il tient en Moselle une conférence sur l’« urologie en chirurgie de guerre », tandis que le 10 avril 1940, il parle des « erreurs dans le diagnostic des hydronéphroses » dans une réunion médico-chirurgicale de la IVe armée[18]. Par ailleurs, le 14 juin 1940, Bilger est fait prisonnier par les troupes allemandes et placé dans un camp de prisonniers de guerre (Oflag). En tant qu’Alsacien, il est libéré après avoir passé moins de deux mois en détention dès le 20 août 1940, une date évoquée par Bilger lui-même et également retenue par les autorités militaires françaises après la Seconde Guerre mondiale pour compter son temps de mobilisation dans l’armée française (qui a duré au total onze mois et dix-neuf jours en temps de guerre). Enfin, Frédéric Bilger est également un militaire multidécoré qui est récipiendaire, à titre militaire, de la croix de chevalier de la Légion d’honneur depuis le 23 mars 1941 (ou le 7 décembre 1940), ainsi que de la Croix de guerre 1939-1940[19].


La carrière médicale sous l’Occupation allemande (1940-1944)

Une fois libéré du camp de prisonniers de guerre par l’administration allemande à l’été 1940, Frédéric Bilger est aussitôt réhabilité dans ses anciennes fonctions occupées avant la guerre. En effet, les Allemands et l’administration civile en Alsace lui confie dès la mi-août 1940 le poste de chef du service urologique par intérim. Membre du personnel de la clinique chirurgicale A dirigée en son temps par Ludwig Zukschwerdt (1902-1974) avec la création de la Reichsuniversität Strassburg en novembre 1941, Bilger conserve son poste à responsabilités jusqu’à la Libération en 1944 – malgré son peu d’engagement en faveur du régime nazi –, et même au-delà.


La réhabilitation par le régime national-socialiste en 1940

Avec l’annexion de fait de l’Alsace et de la Moselle au Reich allemand à l’été 1940 s’engage une politique de germanisation, de nazification et plus généralement de mise au pas de la population alsacienne et du territoire reconquis. Frédéric Bilger ne reste que peu de temps en camp de prisonniers de guerre puisque la libération des Alsaciens et des Mosellans est l’une des premières mesures appliquées par les Allemands. Comme le rappelle l’historien Jean-Noël Grandhomme, d’un point de vue national-socialiste, ces soldats « d’origine allemande » avaient été enrôlés dans une armée dite « étrangère » (l’armée française) et leur extraction des Stalag et des Oflag s’est effectuée très rapidement à partir de l’été 1940[20]. À partir de la mi-juillet 1940, le département médical (Gesundheitswesen) de la nouvelle administration civile en Alsace – ou Gauleitung –, dirigée par le Gauleiter Robert Wagner, échange plusieurs lettres avec les autorités militaires au sujet de la libération des médecins alsaciens et mosellans. Le 16 juillet, dans une lettre interne à la Gauleitung, les noms de quatorze médecins sont déjà proposés. Il s’agit de docteurs issu du privé mais également de l’hôpital civil au sujet desquels la Gauleitung réclame la libération, dans la mesure où il y avait alors un besoin « urgent » (drigend) de personnel médical pour assurer les soins de la population civile en Alsace[21]. C’est donc dans ce contexte singulier que Frédéric Bilger est libéré du camp de prisonniers de guerre au mois d’août 1940. Cependant, il subsiste une certaine incertitude quant à la date exacte de son extraction de l’Oflag, puisque dans les documents fournis après-guerre (basés sur sa mémoire semble-t-il), Bilger indique avoir été libéré du camp le 20 août 1940, la date retenue par l’administration militaire pour calculer son temps de service militaire[22]. Toutefois, une source a priori beaucoup plus fiable indique qu’il est compté parmi le personnel médical encore très restreint composant les cliniques et les instituts de l’hôpital civil à partir du 15 août 1940[23]. Si le doute subsiste, il est cependant certain que Bilger a reçu toutes les autorisations nécessaires pour reprendre ses activités. En effet, il ne faut pas oublier que s’il a pu retrouver un poste à l’hôpital civil, c’est uniquement parce que la nouvelle administration nationale-socialiste établie en Alsace l’avait bien voulu. Concrètement, le département médical de la Gauleitung avait édicté une ordonnance dès le 13 juillet 1940 par laquelle il interdisait aux médecins et autres personnels médicaux rentrant à Strasbourg de s’établir ou d’ouvrir un cabinet sans en avoir reçu au préalable l’autorisation en bonne et due forme par les services du Gauleiter[24].

Ainsi, à compter du mois d’août 1940, Frédéric Bilger fait partie des premiers médecins, chirurgiens et personnels soignants qui intègrent les services de l’hôpital civil réquisitionné et réorganisé par le nouveau régime en Alsace annexée. Bilger retrouve alors son poste de chirurgien et d’urologue à la clinique chirurgicale. Cette première liste du personnel médical est transmise aux services de la Gauleitung par le directeur général des Hospices civils, le Dr. Josef Oster. Le service hospitalier est encore en restructuration et le personnel manque, si bien que la clinique chirurgicale (Chirurgische Abteilung) est située à l’école des sages-femmes (Hebammenschule) et que la liste du personnel hospitalier ne contient, en totalité, que vingt-quatre médecins. À ce moment-là, la chirurgie strasbourgeoise, qui compte huit médecins, est dirigée par le professeur Edmond Allenbach (1885-1968) et par son premier médecin assistant (1. Assistenzarzt) Theodor Biedermann. Quatre médecins assistants (Assistenzärzte) complètent les rangs, avec les Drs. Frédéric (1913-2006) et Paul Buck (1915-1989), Robert Ungerer et Paul Steimlé (1912-2004). Enfin, les Drs. Frédéric Bilger (1894-1981) et Frédéric Froehlich (1908-1989) servent respectivement dans les services de policlinique chirurgicale et d’urologie[23].

Dans la deuxième quinzaine du mois d’août, les Allemands continuent de réorganiser les hospices civils, cherchant davantage de personnel pour soigner les malades. Le 2 septembre 1940, la clinique chirurgicale A rouvre ses portes ; désormais, la chirurgie strasbourgeoise est à nouveau divisée en deux. La liste des médecins en poste à l’hôpital civil le 28 août 1940 apporte des renseignements intéressants sur cette réorganisation. En quinze jours, neuf nouveaux médecins ont été employés, ce qui porte le nombre total de docteurs à l’hôpital à trente-trois, dont treize en chirurgie (39%). Désormais, deux cliniques, toutes deux dénommées sous le titre de « chirurgische Abteilung » sont créées, l’une – la chirurgicale B – restant dans le bâtiment de l’ancienne école des sages-femmes (frühere Hebammenschule), tandis que l’autre se sépare physiquement et reprend sa place dans le bâtiment de la clinique chirurgicale A. Dirigée par le Chefarzt Edmond Allenbach, la première est composée du Dr. René Keller (1907-1985) à la policlinique et des médecins-assistants Paul Steimlé, Theodor Biedermann, Frédéric Buck et Ungerer. La seconde, dirigée par Frédéric Froehlich, emploie le Dr. Gaston Pfister en policlinique, les médecins-assistants Éric Hurter, Frédéric Stéphan, Paul Buck, Kopp, ainsi que le Dr. Frédéric Bilger en urologie[25].

À la fin de l’année 1940, le dispositif hospitalier strasbourgeois s’est considérablement développé, avec un doublement du personnel en trois mois, portant l’effectif total à 64 médecins (parmi lesquels quatre femmes), dont la moitié est attachée dans les cliniques chirurgicale (19 hommes, 30%) et médicale (13 hommes, 20%). On remarque également que les services se sont pleinement établis dans les anciens locaux de l’hôpital civil. Ainsi, le Dr. Frédéric Froehlich est chef de clinique par intérim en chirurgie A, à laquelle est rattachée le service d’urologie, où travaille Paul Steimlé sous la direction de Frédéric Bilger. D’un autre côté, en chirurgie B, deux services ouvrent : l’Abteilung B I du Dr. Georges Sackenreiter (1886-1956), qui prend place au premier étage du bâtiment, et l’Abteilung B II du Dr. Edgard Stulz qui s’établit au rez-de-chaussée du même bâtiment[26]. Dans les mois qui suivent – et qui correspondent à la phase préparatoire de la création de la Reichsuniversität Strassburg –, Frédéric Bilger parvient à conserver son poste de chef du service urologique qu’il occupe par intérim (kommissarischer Chefarzt), ce qui suggère que l’administration cherchait de toute évidence à vérifier son aptitude politique à occuper un tel poste[27]. D’ailleurs dans ce contexte, on remarque qu’il reste en fonction même après le rattachement de l’ensemble des établissements de l’université de Strasbourg utilisés « pour soigner de la population » dans le giron de la Gauleitung qui en assurait alors l’administration provisoire à compter du 1er avril 1941. Une ordonnance du Gauleiter Robert Wagner, émise le 31 mars et entrant en vigueur le lendemain, prévoit en effet leur gestion par le département « Éducation, enseignement et instruction du peuple » (Abteilung Erziehung, Unterricht und Volksbildung) de la Gauleitung. Tous ces établissements sont alors réunis sous le terme générique de « cliniques hospitalo-universitaires de l’université de Strasbourg » (klinische Anstalten der Universität Strassburg), dans l’attente de la création de la Reichsuniversität Strassburg[28]. Ainsi, durant toute l’année 1941, Bilger dirige le petit service d’urologie de la clinique chirurgicale A, étant uniquement secondé par le Dr. Paul Steimlé (1912-2004) qui occupe un poste de faisant fonction d’assistant scientifique (Verwalter einer wissenschaftlichen Assistentenstelle)[29]. Mais avec les préparatifs de l’instauration de la Reichsuniversität Strassburg, les autorités nationales-socialistes entreprennent la réalisation d’un examen politique de Frédéric Bilger dès l’été 1941.


L’« examen politique »

Comme l’exige la procédure dans le recrutement d’Alsaciens et de Mosellans postulant un emploi au sein de la Reichsuniversität Strassburg, le docteur Frédéric « Fritz » Bilger n’échappe pas à l’évaluation politique (politische Beurteilung) entreprise par les services administratifs de la direction du parti nazi (Kreisleitung) et du SD (Sicherheitsdienst). Il s’agit d’enquêter sur son caractère de manière générale, ses compétences professionnelles, mais surtout sur ses éventuels engagements politiques d’avant 1940 (afin de vérifier qu’il n’y ait pas de traces rédhibitoires de sentiments francophiles ou antiallemands) et son attitude actuelle vis-à-vis de la germanité et de l’Allemagne nazie. Dans le cas de Bilger, l’enquête est initiée le 9 août 1941 sur la demande du doyen de la faculté de médecine, Johannes Stein (1896-1967). À cet effet, il contacte le bureau du service du personnel (Personalamt) au sein de l’administration civile en Alsace (Gauleitung) pour engager la procédure d’évaluation. Trois jours plus tard, le 12 août, le chef du bureau du personnel au sein de l’administration civile en Alsace charge son homologue de la Kreisleitung du parti nazi de Strasbourg. Il est dès lors clairement indiqué qu’il s’agit de vérifier si Bilger est effectivement apte à être « employé comme chef de clinique à la clinique chirurgicale A »[30]. Quelques semaines plus tard, le 1er septembre 1941, le Dr. Ludwig Benmann du Sicherheitsdienst (SD) rédige un rapport préliminaire très positif d’un point de vue national-socialiste. Il écrit au sujet de Bilger : « en ordre sur la plan caractériel et professionnel. A eu une tendance francophile, mais affirme aujourd’hui son appartenance à la germanité »[31]. Le même jour, les fonctionnaires nazis du bureau de l’antenne locale du parti nazi (Kreisleitung) transmettent un rapport à la Gauleitung qui avalise sans la moindre objection d’ordre politique ou idéologique le recrutement de Frédéric Bilger dans l’institution hospitalo-universitaire nationale-socialiste. Signé par le Kreisleiter et le Kreispersonalamtsleiter, ce rapport précise les points suivants :



De plus, la Gauleitung confie entretemps l’enquête au Sipo-SD de Strasbourg, qui tarde à rendre compte de l’aptitude politique et idéologique de Bilger à conserver sa fonction à la clinique chirurgicale. Cela contraint même la Gauleitung à envoyer, à trois reprises – le 15 septembre, le 16 octobre et le 27 novembre 1941 –, des lettres pour relancer la procédure, tout en s’inquiétant sur l’absence de réponse et ordonnant un « traitement urgent » de l’affaire[32]. Celle-ci transite notamment par le bureau du SS-Obersturmbannführer Paul Hirschberg (1901-1999), un Alsacien qui est non seulement un SS et un membre du parti nazi de longue date, mais qui est également le chef du Einsatzkommando III/1 du Sipo-SD. Le 5 janvier 1942, plus de quatre mois après en avoir eu la demande, Hirschberg rédige son rapport de manière dactylographiée et le signe de sa propre main :

« B[ilger] n’a pas été actif politiquement avant l’annexion et n’a par ailleurs adhéré à aucun parti politique. Il est aujourd’hui membre du NS-Ärztebund, mais ne participe que peu à l’Aufbauwerk. Sur le plan du caractère, il est perçu comme un homme ordonné, il possède une bonne réputation, ses conditions de vie sont en ordre. Il n’y a aucune réserve à l’emploi prévu »[33].

Enfin, après avoir réceptionné les différents rapports circonstanciés, détaillés mais également favorables de la Kreisleitung du parti nazi et du Sipo-SD, la Gauleitung renvoie à Stein son avis final sur le recrutement de Bilger à la clinique chirurgicale de la Reichsuniversität Strassburg. Le 12 janvier 1942, elle transmet son rapport qui avalise le recrutement de Bilger au sein de la clinique hospitalo-universitaire, puisque celui-ci a satisfait à toutes les exigences du nouveau régime, tant du point de vue politique, idéologique que professionnel :

« Autrefois, Bilger avait certes une attitude francophile, mais il démontre aujourd’hui sa volonté de vouloir paraître tel un bon Allemand. Il a également adhéré au NS-Ärztebund. D’après les documents, rien ne s’oppose à son emploi comme chef de clinique à la clinique chirurgicale A »[34].

Ainsi, aux yeux des autorités civiles et politiques, non seulement le passé, mais également le comportement actuel de Frédéric Bilger est jugé irréprochable. Même si on lui reproche une certaine francophilie, on peut toutefois s’étonner qu’il ne soit même pas fait mention de sa participation à la Première Guerre mondiale du côté allemand. Néanmoins, on remarque que Bilger ne s’engage pas fortement dans la politique et le mouvement national-socialiste qui s’est installé en Alsace avec l’annexion à l’été 1940. Si d’autres médecins ont rejoint l’Opferring, le NSDAP ou d’autres organisations nazies, Bilger adhère uniquement au Nationalsozialistischer Deutscher Ärztebund (NSD-Ärztebund), une organisation du parti spécialement dédiée à la corporation médicale dont les adhésions ont été gelées à compter de janvier 1943[35]. Très pris par son travail à la clinique, où il est réputé comme spécialiste dans son domaine, Bilger cherche néanmoins à apparaître aux yeux des Allemands comme un homme acquis à la cause nationale-socialiste, sans pour autant se donner les moyens de ce ralliement supposé et probablement feint au nazisme. Pour autant, grâce aux résultats de cette évaluation politique positive en tous points de vue, Bilger parvient à rester en poste au sein de la Reichsuniversität Strassburg officiellement inaugurée quelques semaines plus tard.


Suite et fin de carrière à la Reichsuniversität Strassburg

Avec l’inauguration de la Reichsuniversität Strassburg en novembre 1941, Frédéric Bilger se voit attribuer un nouvel assistant scientifique, l’Allemand Paul Selbach, qui ne reste que peu de temps en urologie, puisque d’après les documents retrouvés, Bilger dirige seul le service entre mars 1942 et au moins novembre 1943[35]. Concernant son titre, il figure sur les documents comme faisant fonction d’assistant scientifique entre janvier et juillet 1942, avant d’être nommé Assistenzarzt entre août 1942 et juin 1943[35]. Puis, entre juillet et octobre 1943, Frédéric Bilger est inscrit sur les registres de l’université comme étant le « médecin-chef du service urologique » (Oberarzt der Urologischen Abteilung), avant d’être à nouveau qualifié d’Assistenzarzt dès le mois suivant[35]. Selon l’inventaire de ses publications, on note tout particulièrement qu’au cours de son activité médicale à la Reichsuniversität Strassburg, Bilger ne publie aucune contribution scientifique, ce qui pourrait aussi être un révélateur d’une certaine volonté de ne pas contribuer à la science nationale-socialiste, mais uniquement de continuer à exercer son art, peu importe l’administration qui l’emploie[35]. Par ailleurs, pendant la guerre, Frédéric Bilger cumule à la fois une pratique hospitalière et une pratique privée de l’urologie. En effet, le rapport d’évaluation politique du Sipo-SD du 5 janvier 1942 évoque « Spital und Privat », ce qui suggère qu’il disposait bien d’un cabinet d’urologie en ville jusqu’à la fin de la guerre[35]. Il faut enfin souligner qu’après la guerre, quand l’administration de l’université de Strasbourg lui demande de préciser son parcours militaire, Frédéric Bilger dévoile une information intéressante concernant son attitude durant les derniers mois de l’Occupation allemande. Il précise avoir, été « chirurgien d’un poste de secours clandestin créé en juin 1944 à l’hôpital de Strasbourg à la disposition de Melle Lucas, chef[fe] résistante »[35]. En tous les cas, malgré l’évacuation de la Reichsuniversität Strassburg en novembre 1944 et son rempli outre-Rhin, Frédéric Bilger fait partie de ces médecins alsaciens qui restent en Alsace. Cela est notamment précisé dans l’annuaire du personnel édité le 26 mars 1945 par l’administrateur en chef (Kurator) de la Reichsuniversität Strassburg repliée à Tübingen qui écrit à côté de son nom « resté à Strasbourg » (in Strassburg geblieben)[35]. Resté sur place, il connaît la Libération de la ville de Strasbourg par les Alliés et poursuit aussitôt ses activités médicales à la clinique.


Après-guerre

Bénéficiant d’une grande expérience dans sa spécialité chirurgicale, après avoir commencé comme assistant au service d’urologie de l’hôpital civil de Strasbourg en 1922 et d’en prendre la direction en 1933, la nouvelle administration française de l’hôpital civil décide de renouveler le contrat de Frédéric Bilger à la Libération. Échappant aux procédures d’épuration du corps médical et aux autres procédures civiques et civiles de la fin des années 1940, Bilger poursuit sa carrière scientifique et médicale à la clinique chirurgicale A, étant très investi dans son travail et même chargé de cours à la faculté de médecine.


Poursuite de carrière à l’hôpital civil

Il est tout à fait intéressant de relever que Frédéric Bilger n’a pas cessé, pas même pendant une seule journée, ses activités à la clinique chirurgicale A, dans la période charnière de l’évacuation allemande de Strasbourg et la Libération de la ville par les Alliés. Dans un formulaire administratif, il indique en effet avoir été « rappelé par le gouvernement militaire de Strasbourg le 23 novembre 1944 mais laissé à la disposition de la faculté de médecine », ce qui suggère qu’au moment de la Libération de Strasbourg, Bilger a dû être remobilisé par les Alliés, mais en sa qualité de médecin, il a été laissé en poste à la clinique[35]. Dans le même temps, il reste toujours membre de la réserve militaire et se voit très vite promu médecin-commandant de réserve en 1947 et enfin médecin-commandant honoraire à compter du 10 mars 1951. Il s’agit d’ailleurs de la date à laquelle il est réformé – et définitivement libéré du service militaire et de la réserve –, après avoir effectué au total quarante-et-un ans, neuf mois et quinze jours de service dans l’armée, du 2 août 1914 au 10 mars 1951 (double campagne dans l’armée allemande et rappel en activité en 1939-1940 compris)[35].

De plus, dans l’après-guerre, Frédéric Bilger cumule les « distinctions honorifiques » qui atteste de son intense activité scientifique et médicale. Parmi ses fonctions, on peut citer les suivantes, prolongeant quelques fois certaines activités exercées dès les années 1930[35] :

- membre titulaire de la commission régionale pour la qualification des urologistes en tant que représentant de l’ordre des médecins (18 mars 1948), - membre titulaire de l’Association française d’urologie (1932), - membre titulaire de la Société de médecine du Bas-Rhin, - membre du jury pour le concours de l’externat, de l’internat des hospices civils de Strasbourg et de l’internat des hôpitaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, - membre du jury pour la nomination des médecins-chefs et chirurgiens-chefs dans le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle, - expert près la Cour d’Appel de Colmar, - expert près le Tribunal de pension du Bas-Rhin, - expert de la Caisse régionale de sécurité sociale des départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, - expert des Houillères du Bassin de Lorraine, - expert de la commission technique régionale de l’invalidité de Mulhouse, et - expert de la Caisse d’assurance accidents agricole du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

Ainsi, de toutes ces activités médicales, relevant du milieu hospitalo-universitaire (avec sa présence dans les jurys des concours d’internat et d’externat, mais aussi dans la nomination des médecins-chefs et chirurgiens-chefs en Alsace-Moselle), mais relevant également de la santé publique, de la science, de la justice, et même de l’assurance maladie, Frédéric Bilger apparaît indéniablement sous les traits d’un expert. Selon une liste de ses publications éditées à l’occasion du dossier de candidature à l’ordre des Palmes académiques en 1954 (cf. infra), Frédéric Bilger a publié, entre 1947 et 1954, pas moins de vingt-huit contributions scientifiques. Médecin et universitaire bien intégré dans la communauté scientifique française, il assiste et participe chaque année aux sessions de l’Association française d’urologie qui rend compte des discours tenus par les participants dans un journal. Par ailleurs, il signe et cosigne essentiellement ses articles dans les revues Strasbourg Médical et Journal d’urologie, souvent en collaboration avec différents spécialistes en urologie, dont certains jeunes docteurs et urologues de l’université de Strasbourg. Jusqu’à la fin des années 1940, il témoigne encore un intérêt singulier pour les formes d’anesthésie locorégionale (novocaïnique notamment) et les infiltrations appliquées à la thérapeutique urologique. Il consacre quelques travaux à l’utilisation de la Streptomycine en urologie, tandis que la majorité de ses travaux ont pour objet des cas cliniques précis de maladies, de leur traitement, de techniques médicales et d’établissement de diagnostics. Il présente par exemple les résultats de ponctions-biopsies de certaines pathologies urologiques, un cas de syphilis vésicale, de kératome kystique complexe de la loge rénale ou encore de l’adénome péri-urétral chez les sujets jeunes[35]. La dernière publication en date – qui est sans doute la plus prestigieuse – est sa participation à la rédaction d’un chapitre sur les « maladies de l’appareil urinaire » dans l’ouvrage collectif monumental dirigé par Robert Debré, Edmond Lesné et Paul Rohmer intitulé Pathologie infantile (1954) . Doté d’une solide expérience de plus de vingt ans, il est un urologue pleinement inscrit dans le paysage médicale, scientifique et universitaire en Alsace, si bien que la faculté de médecine lui confie une charge d’enseignement pour partager ses compétences et son savoir-faire aux étudiants strasbourgeois.


Chargé de cours d’urologie à la faculté de médecine de Strasbourg

Si Frédéric Bilger avait pu goûter à l’enseignement en professant (par intérim) un cours d’urologie à l’université de Strasbourg durant le semestre d’été 1933, après la Seconde Guerre mondiale, la faculté de médecine lui confie une charge d’enseignement fixe et durable. Dès 1946, il assure en effet des cours de séméiologie urologique destinés aux étudiants de première et deuxième année de médecine, ainsi que des cours d’urologie aux étudiants de troisième et quatrième année. De plus, à compter de l’année universitaire 1960-1961, Frédéric Bilger est chargé d’un cours complémentaire d’urologie dispensé à la clinique chirurgicale A à raison d’une heure par semestre[35]. Jacques Héran précise dans son ouvrage Histoire de la médecine à Strasbourg qu’au tournant des années 1950-1960, l’enseignement de l’urologie à la faculté de médecine est assuré de manière conjointe par les deux cliniques chirurgicales strasbourgeoises, d’une part par Frédéric Bilger (chirurgicale A) et par Eugène Blum et Marcel Heller (chirurgicale B)[35]. Son contrat est renouvelé au moins à trois reprises, jusqu’à l’année scolaire 1963-1964 et pour sa prestation, son salaire est calculé sur la base d’un « taux applicable » s’élevant à 1310, c’est-à-dire que son traitement est exactement de 655 nouveaux francs[35]. De plus, il est intéressant de souligner que dans la liste de ses publications scientifiques, Frédéric Bilger donne également les noms de dix doctorants et les titres de leurs « thèses faites sous [s]a direction » et pour lesquels les présidents de thèses étaient les professeurs René Leriche et René Fontaine. Parmi ces doctorants, cinq d’entre eux ont soutenu entre 1951 et 1954, à savoir les Drs. Raiga (sur le traitement des calculs de l’uretère pelvien), Heinemann (sur l’infiltration novocaïnique du ganglion hypogastrique dans les cystalgies), Robert Schutz (sur les infiltrations lombaires dans les cas d’orchi-épididymites), Walter (sur les ruptures vésicales accidentelles) et Wurmser (sur les fistules lombaire d’origine urinaire)[35].

Par ailleurs, Frédéric Bilger est aussi un médecin que les autorités civiles françaises souhaitent distinguer pour son engagement au profit de l’enseignement de la médecine. Le 30 septembre 1954, dans un courrier « très urgent », le directeur de cabinet du préfet du Bas-Rhin Paul Demange (1906-1970) charge le commissaire divisionnaire et chef du service des Renseignements Généraux d’initier une enquête et de recueillir des renseignements sur la personne de Bilger. En réalité, plus tôt dans l’année, un dossier de candidature avait été déposé visant à élever Frédéric Bilger au grade d’officier dans l’ordre des Palmes académiques. La procédure ordinaire et classique dans un tel cas nécessite ainsi d’obtenir des informations de la part des services des Renseignements Généraux et de la Sûreté Nationale, « notamment en ce qui concerne son attitude au point de vue national »[35]. Moins d’un mois plus tard, le 20 octobre, le commissaire divisionnaire et chef des Renseignements Généraux répond au préfet et l’informe que les

« renseignements recueillis sur le susnommé au point de vue national sont favorables et la proposition le concernant [d’être élevé au grade d’officier des Palmes académiques] mérite d’être prise en considération »[35].

Le compte-rendu rappelle également quelques informations concernant le parcours de Bilger durant l’annexion allemande de l’Alsace, dévoilant son maintien en fonction à travers les orages de l’entre-deux-guerres à l’après Seconde Guerre mondiale ainsi que son parcours militaire :

« Chef du service urologique à l’Hôpital civil depuis 1933, l’intéressé est resté à ce poste durant l’occupation allemande. Il n’a, durant cette époque, pas attiré l’attention au point de vue politique et national. Commandant de réserve, chevalier de la Légion d’honneur, il est, de plus, titulaire de la Croix de Guerre et de la Croix des Combattants (1914-16) »[35].

En conséquence, au regard des bons retours du ministère de l’Intérieur par le biais des Renseignements Généraux, il semble que rien ne s’oppose à sa nomination au grade d’officier des Palmes académiques, le deuxième des trois échelons que comptent l’ordre (chevalier, officier, commandeur). Tout comme rien n’indique à ce jour que Bilger avait été préalablement fait chevalier des palmes académiques, rien ne nous permet d’affirmer catégoriquement qu’il ait été élevé au grade d’officier dans l’ordre – mais on peut néanmoins ne supposer, dans la mesure où son dossier est extrêmement favorable et témoigne tout à la fois des qualités de Bilger en tant que médecin, mais aussi de son engagement intense dans la recherche, l’enseignement et les autres activités hospitalo-universitaires, civiles et militaires annexes[35].


Vie privée

Enfin, sur le plan personnel, Frédéric Bilger s’installe dès les années 1920 dans un appartement situé au 1 rue Murner dans le quartier historique Strasbourg. Après avoir bien entamé sa carrière médicale et alors qu’il occupe le poste de premier assistant du service d’urologie (dont il prend la direction quelques mois plus tard), Frédéric se marie à Strasbourg le 1er décembre 1927 avec une jeune femme dont le nom n’a pas encore été déterminé[35]. De cette union est née une fille, Fabienne, née le 28 mai 1932 à Strasbourg[35]. Après la guerre – visiblement après les années 1960 –, la famille Bilger déménage dans un appartement situé dans la rue Goethe, une rue perpendiculaire à celle de son premier logement. Après avoir passé profité de quelques années à la retraite, Frédéric Bilger décède le 16 septembre 1981 à l’âge de quatre-vingt-sept ans[35].


Repères

Localisations

Nationalités

  • Allemand (1894 - 1918)
  • Français (1918 - 1981)

Confessions

  • Protestant

Publications

  • BILGER Frédéric, Traitement de la blennorragie urétrale par la vaccination, en particulier par l’autovaccunation, thèse de doctorat de médecine, Université de Strasbourg, 1923 (Prix Marjolin-Duval).
  • BILGER Frédéric, BOECKEL André, « Valeur de la vaccinothérapie dans la blennorragie urétrale (stock-vaccin et auto-vaccin) », Revue de chirurgie, 42e année, n°9, 1923, p. 672-710.
  • BILGER Frédéric, « De l’anesthésie épidurale en chirurgie urinaire », Journal d’urologie, tome XIX, n°2, février 1925, p. 111-126.
  • BILGER Frédéric, BOECKEL André, « Rein polykystique suppuré. Néphrectomie », Société française d’urologie, 15 février 1926, p. 1-8.
  • BILGER Frédéric, BOECKEL André, « Rein polykystique suppuré. Néphrectomie », Le Médecin d’Alsace et de Lorraine, 16 juillet 1926, p. 1-9.
  • BILGER Frédéric, BOECKEL André, « Contribution à l’étude du rein polykystique chirurgical », Strasbourg Médical, L. XXXVe année, t. 1, fascicule VIII, n°15 du 15 août 1927, p. 1-4.
  • BILGER Frédéric, « Contribution à l’étude de l’anesthésie épidurale en chirurgie générale et en chirurgie urinaire », Strasbourg Médical, L. XXXVe année, T. I, fascicule IX, n°17, 5 septembre 1927, p. 1-6.
  • BILGER Frédéric, « Hématuries par varices vésicales associées à un varicocèle. Résection du varicocèle. Guérison », Journal d’urologie, tome XXIV, n°4, 1927, p. 294-295.
  • BILGER Frédéric, BOECKEL André, « Quatre nouveaux cas d’uretère double, dont l’un sans entrecroisement », Société française d’urologie, 19 février 1932.
  • BILGER Frédéric, FONTAINE René, « À propos de quelques observations de lithiase biliaire et d’affection rénale intriquées », Revue de chirurgie, n° 1, janvier 1931, p. 34-47.
  • BILGER Frédéric, « De l’utilité de l’urétrographie dans certains cas de rétrécissements urétraux », Communication faite à la société de médecine du Bas-Rhin, 27 mai 1933 et dans Le médecin d’Alsace et de Lorraine.
  • BILGER Frédéric, BAUER R., « Iléus réflexe au cours des affections rénales », Communication faite à la société de médecine du Bas-Rhin, 27 mai 1933 et dans Le médecin d’Alsace et de Lorraine.
  • BILGER Frédéric, BAUER R., « Indication de la sonde urétérale à demeure dans les suppurations rénales », Le médecin d’Alsace et de Lorraine, n°19, 12e année, 1er octobre 1933, p. 410-414.
  • BILGER Frédéric, FONTAINE René, BAUER R., « Étude expérimentale de l’influence du ganglion aortico-rénal sur la fonction du rein chez le chien », Communication faite à la société de biologie de Strasbourg, 8 juin 1934.
  • BILGER Frédéric, FONTAINE René, « La fonction du rein après ablation du ganglion aortico-rénal chez l’homme », Gazette des Hôpitaux, 107e année, n°65, 15 août 1934, p. 1165-1166.
  • BILGER Frédéric, Dr. JULIEN, « L’hydronéphrose à forme hématurique », Le médecin d’Alsace et de Lorraine, 14e année, n°5, 1er mars 1935, p. 98-102.
  • BILGER Frédéric, MERKLEN Prosper, « Les hydronéphroses méconnues », Communication faite à la société médicale des Hôpitaux de Paris, 2 novembre 1934 et dans Bulletins et Mémoires, p. 1436-1442.
  • BILGER Frédéric, Dr. JULIEN, « Urographie d’élimination et exploration fonctionnelle pyélo-urétrale », Journal d’urologie, tome 40, n°5, novembre 1935, p. 377-390.
  • BILGER Frédéric, MULLER P., « Étude de la dilatation kystique de l’extrémité inférieure de l’uretère », Strasbourg médical, XIVe année, n°20-21, 15-25 juillet 1935, p. 1-10.
  • BILGER Frédéric, Dr. JULIEN, « Les modifications de l’image radiographique pyélo-urétérale dans l’hydronéphrose », Journal d’urologie, n°41, 6 juin 1936, p. 513-526.
  • BILGER Frédéric, LACKOWIECKI I., « La sclérose du col vésical : diagnostic et traitement », Le médecin d’Alsace et de Lorraine, 16e année, n°18, 16 octobre 1936, p. 323-385.
  • BILGER Frédéric, ZIMMER A., LACKOWIECKI I., « Traitement de la douleur dans l’épidymite aiguë par l’infiltration du sympathique lombaire », Le progrès médical, n°1, 1er janvier 1936, p. 9-10.
  • BILGER Frédéric, BRANZEN P., « Le kyste hydatique du rein », Journal d’urologie, tome 44, n°6, décembre 1937, p. 457-466.
  • BILGER Frédéric, FONTAINE René, « La technique de l’ablation du ganglion aortico-rénal », Journal de chirurgie, tome 53, n°3, mars 1939.
  • BILGER Frédéric, GUNSETT Auguste, HAESSLER, « L’urétrographie », Société d’électro-radiologie de l’est, séance du 21 mai 1939 et Bulletins et Mémoires de la Société de radiologie médicale de France, juillet 1939.
  • BILGER Frédéric, GUNSETT Auguste, HAESSLER, « Les accidents au cours de l’urétrographie », Société d’électro-radiologie de l’est, séance du 21 mai 1939.
  • BILGER Frédéric, WOLFF R., « Électro-résection endo-urétroscopique dans les cas de cancers de la prostate », Le médecin d’Alsace et de Lorraine, 1939-1940.
  • BILGER Frédéric, « Les erreurs dans le diagnostic des hydronéphroses », Réunion médico-chirurgicale de la IVe armée, 10 avril 1940.
  • BILGER Frédéric, « L’urologie en chirurgie de guerre », Conférence faite à Morhange, février 1940.
  • BILGER Frédéric, LACKOWICKI I., WILHELM, « Résultats des infiltrations du sympathique lombaire dans le traitement des orchi-épididymites, des coliques néphrétiques et des hydronéphroses douloureuses », Journal d’urologie, tome 48, n°5, 1939-1940, p. 400-409.
  • BILGER Frédéric, MUGLER, « Les infiltrations lombaires dans les crises de colique néphrétique pour calcul », Société des médecins de Strasbourg, séance du 28/6/1947.
  • BILGER Frédéric, MUGEL A., « Effets de l'infiltration lombaire dans les coliques néphrétiques d'origine calculeuse », Strasbourg médical, 108e année, n°14, 15 mai 1948, p. 150-153.
  • BILGER Frédéric, « Cas de tuberculose rénale traités par la Streptomycine », 42e session de l’Association française d’urologie, Paris, 1948, p. 337-340.
  • BILGER Frédéric, STOLL G., « Contribution au traitement de cystalgies par les infiltrations de ganglion hypogastrique », Journal d’urologie, tome 55, n°1-2, 1949, p. 258-260.
  • BILGER Frédéric, « Traitement d’adénectomie prostatique. Les enquêtes », Journal d’Urologie, tome 54, n°5-6, 1948, p. 258-260.
  • BILGER Frédéric, « La Streptomycine en urologie », Société de médecine, séance du 25 juin 1949.
  • BILGER Frédéric, WEIBEL R., « La Streptomycine en urologie », Strasbourg Médical, n°19-20-21, juillet 1949, p. 231.
  • BILGER Frédéric, « La Streptomycine en urologie », Strasbourg Médical, tome 1, n°3, mars 1950, p. 173-176.
  • BILGER Frédéric, GREINER G., « Calcul du bassinet chez un enfant de cinq ans, développé autour d'une barrette in érée, vraisemblablement trois ans auparavant et ayant perforé le colon. Guérison après néphrectomie », Journal d’Urologie, tome 55, n°4, 1940, p. 259-261.
  • BILGER Frédéric, « Du danger de la cystoscopie dans les vessies pathologiques (à propos de deux cas) », 43e session de l’Association française d’Urologie, Paris, 1949, p. 261-269.
  • BILGER Frédéric, STOLL G., « L’infiltration novocainique du ganglion hypogastrique dans la thérapeutique urologique », Strasbourg Médical, n°31-32-33, novembre 1949.
  • BILGER Frédéric, WEIBEL R., « À propos de deux cas de cavités rénales juxta-calicielles », Journal d’urologie, tome 56, n°3-4, 1950, p. 214-217.
  • BILGER Frédéric, « Adénome péri-urétral simulant un abcès de la prostate avec rétention incomplète et distension chez un sujet de 37 ans. Ablation – Guérison », 44e session de l’Association française d’urologie, Paris, 1949, p. 405-406.
  • BILGER Frédéric, « De la méconnaissance des hydronéphroses et de ses conséquences à l’armée », Conférence tenue le 16 décembre 1950 pour les officiers de réserve du service de santé.
  • BILGER Frédéric, GROSS A., RAIGA J.-C., « Rein mastic partiel, difficultés du diagnostic radiologique. Néphrectomie partielle », Journal d’urologie, tome 56, n°11-12, 1950, p. 903-907.
  • BILGER Frédéric, MULLER J.-X., WEIBEL R., JOBARD P., « Gangrène de la cloison recto-vésicale avec occlusion paralytique due à un adénome péri-urétral géant », Journal d’urologie, tome 57, n°1-2, 1951, p. 39-45.
  • BILGER Frédéric, MULLER J.-X., « Les ruptures vésicales spontanées et les ruptures vésicales au cours des manœuvres endoscopiques », Strasbourg Médical, tome 3, 1er janvier 1952, p. 13-37.
  • BILGER Frédéric, KLEIN M., RAIGA J.-C., BOLLACK C., « Ponction-Biopsie de la prostate par voie périnéale », Journal d’urologie, tome 58, n°6, 1952, p. 369-375.
  • BILGER Frédéric, « Résultats des Ponctions-Biopsies de la prostate et des aspirations vésicales dans les tumeurs malignes », 46e session de l’Association française d’urologie, Paris, 1952, p. 378-381.
  • BILGER Frédéric, MULLER I., WEIBEL R., « Sur les ruptures et les perforations vésicales », Journal d’urologie, tome 58, n°9-10, 1952, p. 672-680.
  • BILGER Frédéric, STOLL G., RAIGA J.-C., « Kératome kystique complexe de la loge rénale », Journal d’urologie, tome 58, n°12, 1952, p. 861-864.
  • BILGER Frédéric, LANTZ A., MULLER J.-X., « À propos d’un cas de syphilis vésicale », Journal d’urologie, tome 58, n°12, 1952, p. 857-860.
  • BILGER Frédéric, LANTZ A., BOLLACK C., WEIBEL R., « Aspiration-biopsie et cytodiagnostic dans les affections de la vessie », Journal d’urologie, tome 59, n°1-2, 1953, p. 3-16.
  • BILGER Frédéric, « Discussion. À propos de l’incontinence d’urine post-opératoire chez l’homme par R. Gouverneur », 47e session de l’Association française d’urologie, Paris, 1953.
  • BILGER Frédéric, « Discussion. Extrophie vésicale et adénome prostatique chez un sujet de 18 ans par L. Werneau », 47e session de l’Association française d’urologie, Paris, 1953.
  • BILGER Frédéric, BOLLACK C., RAIGA J.-C., « À propos d’un sarcome de la prostate diagnostiqué par ponction-biopsie », Journal d’urologie, tome 59, n°9-10, 1953, p. 607-608.
  • BILGER Frédéric, WACKENHEIM A., KLEIN B., « L’adénome péri-urétral chez les sujets jeunes », Strasbourg Médical, tome 5, n°6, juin 1954, p. 320-323.
  • BILGER Frédéric, ROHMER Paul, SACREZ R., VALETTE A., « Maladies de l’appareil urinaire », in Robert Debré, Edmond Lesné, Paul Rohmer, Pathologie infantile, tome 1, Paris : Doin, 1954, 2e édition entièrement refondue, p. 675-748.

Liens à institutions

Université de Strasbourg, UdS, 1918-1939

1894-04-24T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
1981-09-16T00:00:00Z
Vie privée
Décès
1923-01-01T00:00:00Z
Vie privée
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Références

  • ADBR, 1558 W 70, dossier n°5596 (Frédéric Bilger).
  • ADBR, 126 AL 37, dossier 1, Anordnung des Chefs der Zivilverwaltung im Elsass (Gesundheitswesen), 13 juillet 1940.
  • ADBR, 126 AL 37, dossier 4, Ärzteverzeichnis der Zivilhospizien zu Strassburg (1941-1943).
  • ADBR, 126 AL 114, dossier 10, Ärzteverzeichnis der Zivilhospizien zu Strassburg (1940-1941).
  • ADBR, 4E482/999, État civil de Strasbourg, Table des mariages (1923-1932), Acte de mariage de F. Bilger, Acte n°1654/1927.
  • ADBR, 4E482/995, État civil de Strasbourg, Table des naissances (1923-1932), Acte de naissance de F. Bilger, Acte n°2612/1932.
  • BArch, R 76 IV/27, Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Strassburg, 26 mars 1945
  • Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier administratif de Frédéric Bilger.
  • Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Carte nominative de Frédéric Bilger.
  • ADHR, 18 AL 2/168, Registre matricule, classe de 1914, vol. 3 (matricules n°1001-1500), Fiche de Frédéric Bilger.
  • ADHR, 18 AL 2/165, Ministère de la guerre, Répertoire alphabétique des hommes inscrits au registre matricule, classe 1914, 7e région, subdivision de Colmar.
  • « Verordnung über die klinischen Anstalten der Universität Straßburg vom 31. März 1941 », in Verordnungsblatt des Chefs der Zivilverwaltung im Elsass, n°12, 4 avril 1941, p. 242.
  • New York Academy of Medicine Collection of International Medical Theses, Box 17:19:3, Strasbourg, France (H00514650L), via http://archives.hsl.unc.edu/nyamtheses/nyamcovers/H00514650L.pdf, [en ligne], consulté le 9 mars 2021.
  • Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis communications, informations et annonces, 59e année, n°136, Paris, 12 juin 1927, p. 6063-6066. Voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6527100g/f18, [en ligne], consulté le 10 mars 2021.
  • Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis communications, informations et annonces, 67e année, n°301, Paris, 25 décembre 1935, p. 13586-13587. Voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65480304/f43, [en ligne], consulté le 10 mars 2021.
  • Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis communications, informations et annonces, 69e année, n°239, Paris, 14 octobre 1937, p. 11526 et 11570. Voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6550825c/f50, [en ligne], consulté le 11 mars 2021.
  • Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis communications, informations et annonces, 66e année, n°116, Paris, 17 mai 1934, p. 4870. Voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9676216m/f6, [en ligne], consulté le 11 mars 2021.
  • CHATELUS Didier, Certificats d’aptitudes aux grades universitaires (1810-1905), Professions de santé (médecins, officiers de santé, chirurgiens-dentistes, pharmaciens), Répertoire numérique des articles F/17/6084 à F/17/6570, Archives nationales, dossier réalisé sous la direction d’Anne Lejeune, 1993, p. 2-3 . Disponible via : http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/sm/F17%206084-6570.pdf, [en ligne], consulté le 26 janvier 2021
  • DELANEAU Jean, Avis présenté au nom de la commission des affaires culturelles sur le projet de loi adopté par l’Assemblée Nationale après déclaration d’urgence, portant diverses mesures d’ordre social, présenté par M. Jean Delaneau, Sénateur, Sénat, Seconde session ordinaire de 1986-1987, Annexe au procès-verbal de la séance du 18 juin 1987, n°298, p. 5-8. Disponible en ligne sur le site du Sénat via : https://www.senat.fr/rap/1986-1987/i1986_1987_0298.pdf, [en ligne], consulté le 26 janvier 2021.
  • FRANK Paul, KRETZ Jean-Georges, « La Clinique chirurgicale A de Leriche : un « phare » de la chirurgie… », in Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 520-525.
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  • GRANDHOMME Jean-Noël, « La "mise au pas" (Gleichschaltung) de l’Alsace-Moselle en 1940-1942 », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, n°46-2, 2014, p. 443-465.
  • HERAN Jacques, « Cliniques chirurgicales A et B : leur héritage et l’extension des nouvelles spécialités chirurgicales », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 692.
  • WENZEL Mario, « Die NSDAP, ihre Gliederungen und angeschlossenen Verbände. Ein Überblick », in Wolfgang Benz (dir.), Wie wurde man Parteigenosse? Die NSDAP und ihre Mitglieder, Francfort-sur-le-Main, S. Fischer Verlag, 2009, p. 34-35.



  1. ADBR, 1558 W 70, dossier n°5596 (Frédéric Bilger), Lettre du Commissaire divisionnaire, chef du service des Renseignements Généraux au Préfet du Bas-Rhin, 20 octobre 1954..
  2. ADHR, 18 AL 2/168, Registre matricule, classe de 1914, vol. 3 (matricules n°1001-1500), Fiche de Frédéric Bilger..
  3. 3,0 et 3,1 ADHR, 18 AL 2/165, Ministère de la guerre, Répertoire alphabétique des hommes inscrits au registre matricule, classe 1914, 7e région, subdivision de Colmar. Voir également, ADHR, 18 AL 2/168, Registre matricule, classe de 1914, vol. 3 (matricules n°1001-1500)..
  4. Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier administratif de Frédéric Bilger, Notice initiale individuelle..
  5. Voir Didier Chatelus, Certificats d’aptitudes aux grades universitaires (1810-1905), Professions de santé (médecins, officiers de santé, chirurgiens-dentistes, pharmaciens), Répertoire numérique des articles F/17/6084 à F/17/6570, Archives nationales, dossier réalisé sous la direction d’Anne Lejeune, 1993, p. 2-3 . Disponible via : http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/sm/F17%206084-6570.pdf, [en ligne], consulté le 26 janvier 2021..
  6. Jean Delaneau, Avis présenté au nom de la commission des affaires culturelles sur le projet de loi adopté par l’Assemblée Nationale après déclaration d’urgence, portant diverses mesures d’ordre social, présenté par M. Jean Delaneau, Sénateur, Sénat, Seconde session ordinaire de 1986-1987, Annexe au procès-verbal de la séance du 18 juin 1987, n°298, p. 5-8. On renvoie ici à la première partie (les dispositions relatives aux études médicales) et plus précisément à la section I (rappel historique) et au titre I (l’organisation des études médicales avant la réforme de 1958). Disponible en ligne sur le site du Sénat via : https://www.senat.fr/rap/1986-1987/i1986_1987_0298.pdf, [en ligne], consulté le 26 janvier 2021..
  7. Jacques Héran, « Cliniques chirurgicales A et B : leur héritage et l’extension des nouvelles spécialités chirurgicales », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 692..
  8. 8,0 8,1 et 8,2 Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier administratif de Frédéric Bilger..
  9. Frédéric Bilger, Traitement de la blennorragie urétrale par la vaccination, en particulier par l’auto-vaccination, thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Université de Strasbourg, n°13, 1923. Voir aussi New York Academy of Medicine Collection of International Medical Theses, Box 17:19:3, Strasbourg, France (H00514650L), via http://archives.hsl.unc.edu/nyamtheses/nyamcovers/H00514650L.pdf, [en ligne], consulté le 9 mars 2021..
  10. D’après Paul Frank, Jean-Georges Kretz, « La Clinique chirurgicale A de Leriche : un « phare » de la chirurgie… », in Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 520-525. Voir également la notice de René Leriche sur le site de la Fédération des sociétés d’histoire et d’archéologie d’Alsace via https://www.alsace-histoire.org/netdba/leriche-rene/, [en ligne], consulté le 9 mars 2021..
  11. 11,0 et 11,1 Jean-Pierre Gauthier-Lafaye, Jean-Claude Otteni, « L’anesthésie générale est détrônée par l’anesthésie régionale », in Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 533..
  12. Voir à ce sujet Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier administratif de Frédéric Bilger, Liste des publications de Frédéric Bilger..
  13. Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis communications, informations et annonces, 59e année, n°136, Paris, 12 juin 1927, p. 6063-6066. Voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6527100g/f18, [en ligne], consulté le 10 mars 2021..
  14. Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis communications, informations et annonces, 67e année, n°301, Paris, 25 décembre 1935, p. 13586-13587. Voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65480304/f43, [en ligne], consulté le 10 mars 2021..
  15. Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis communications, informations et annonces, 69e année, n°239, Paris, 14 octobre 1937, p. 11526 et 11570. Voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6550825c/f50, [en ligne], consulté le 11 mars 2021. Le nom de médecin-capitaine Frédéric Bilger figure bien dans ce numéro du Journal officiel de la République française où sont nommés le militaires d’active et de réserve qui sont désignés pour recevoir la Croix des services militaires par arrêté du 25 septembre 1937 du ministre de la défense nationale et de la guerre..
  16. Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis communications, informations et annonces, 66e année, n°116, Paris, 17 mai 1934, p. 4870. Voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9676216m/f6, [en ligne], consulté le 11 mars 2021..
  17. Voir http://www.france-phaleristique.com/croix_services_militaires_volontaires.htm, [en ligne], consulté le 11 mars 2021. Voir également Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier administratif de Frédéric Bilger, Liste des publications de Frédéric Bilger..
  18. Voir Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier administratif de Frédéric Bilger, Liste des publications de Frédéric Bilger..
  19. Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier administratif de Frédéric Bilger. Sur la date d’attribution de la Légion d’honneur à Frédéric Bilger, les sources mentionnent en effet ces deux dates. Cependant, la base de données Léanore des Archives Nationales ne contiennent aucun dossier à son nom et il est assez curieux que la République française ait décoré un soldat de réserve qui est resté travaillé en Alsace durant l’Occupation nazie..
  20. Jean-Noël Grandhomme, « La "mise au pas" (Gleichschaltung) de l’Alsace-Moselle en 1940-1942 », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, n°46-2, 2014, p. 443-465..
  21. Voir ADBR, 126 AL 37, dossier 1..
  22. Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier administratif de Frédéric Bilger, Notice individuelle initiale, 24 août 1954..
  23. 23,0 et 23,1 ADBR, 126 AL 114, dossier n°10, Liste des ärztlichen Personals des Bürgerspitals, Stand vom 15. August 1940..
  24. ADBR, 126 AL 37, dossier 1, Anordnung des Chefs der Zivilverwaltung im Elsass (Gesundheitswesen), 13 juillet 1940. Cet ordre a été transmis aux services des Strassburger Neuste Nachrichten qui ont publié un article à ce sujet dès le 20 juillet..
  25. ADBR, 126 AL 114, dossier n°10, Ärzteverzeichnis des Strassburger Bürgerspitals, Stand vom 28. August 1940..
  26. ADBR, 126 AL 114, dossier n°10, Ärzteverzeichnis der Zivilhospizien zu Strassburg, Stand vom 1. Dezember 1940..
  27. ADBR, 126 AL 114, dossier 10, Ärzteverzeichnis der Zivilhospizien zu Strassburg, Stand vom 1. Januar, vom 1. März 1941..
  28. « Verordnung über die klinischen Anstalten der Universität Straßburg vom 31. März 1941 », in Verordnungsblatt des Chefs der Zivilverwaltung im Elsass, n°12, 4 avril 1941, p. 242..
  29. ADBR, 126 AL 37, dossier 4, Ärzteverzeichnis der Zivilhospizien zu Strassburg, Stand vom 1. April 1941 und Juni-Juli 1941..
  30. ADBR, 1558 W 70, dossier n°5596 (Frédéric Bilger), Demande de Politische Beurteilung par la Gauleitung à la Kreisleitung der NSDAP de Strasbourg (Personalamt), 12 août 1941..
  31. ADBR, 1558 W 70, dossier n°5596 (Frédéric Bilger), Politische Beurteilung, 1er septembre 1941 : « Charakterlich und fachlich in Ordnung. Neigte früher zu frankophiler Einstellung, bejaht aber heute seine Zugehörigkeit zum Deutschtum »..
  32. ADBR, 1558 W 70, dossier n°5596 (Frédéric Bilger), Lettres de la Gauleitung (Personalamt) au SD, 15 septembre, 16 octobre et 27 novembre 1941..
  33. ADBR, 1558 W 70, dossier n°5596 (Frédéric Bilger), Rapport du Sipo-SD (Einsatzkommando III/1) à la Gauleitung (Personalamt), 5 janvier 1942 : « Politisch hat sich B[ilger] vor der Eingliederung nicht betätigt und auch einer politischen Partei nicht angehört. Heute gehört er dem NS-Ärztebund an, beteiligt sich jedoch sonst kaum am Aufbauwerk. Charakterlich gilt er als ein ordentlicher Mensch. Er besitzt einen guten Leumund, seine Lebensverhältnisse sind in Ordnung. Gegen die vorgesehene Verwendung bestehen keine Bedenken »..
  34. ADBR, 1558 W 70, dossier n°5596 (Frédéric Bilger), Lettre de la Gauleitung (Personalamt) au doyen de la faculté de médecine de la Reichsuniversität Strassburg, 11 septembre 1941: « Bilger war früher wohl leicht frankophil eingestellt, zeigt sich aber heute stark bemüht, wieder als guter Deutscher zu gelten. Er hat sich auch dem Deutschen NS-Ärztebund angeschlossen. Nach Sachlage steht seiner Verwendung als Chefarzt in der chirurgischen Klinik A nichts im Wege »..
  35. 35,00 35,01 35,02 35,03 35,04 35,05 35,06 35,07 35,08 35,09 35,10 35,11 35,12 35,13 35,14 35,15 35,16 35,17 35,18 35,19 35,20 35,21 et 35,22 référence.