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Différences entre les versions de « Frédéric Buck »

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Dans les années 1930, Frédéric Buck fait ses études de médecine à la faculté de médecine française de Strasbourg « dans de très bonnes conditions ». Il se retrouve très tôt confronté à la pratique clinique de la médecine et à la recherche scientifique, obtenant un poste de préparateur d’histologie dès 1933. D’abord nommé interne par intérim en 1935, il est ensuite titularisé dans la fonction d’interne des hôpitaux après avoir fini quatrième de sa promotion au concours de 1936. Travaillant pendant une année en clinique gynécologique (1937), il est ensuite appelé sous les drapeaux pour accomplir son service militaire, étant alors versé dans le corps médical comme médecin-lieutenant et débute la chirurgie. Affecté dans un hôpital militaire durant la guerre de 1939-1940, Frédéric parachève sa formation médicale en soutenant sa thèse de doctorat de médecine fin avril 1940 devant la faculté de médecine et de pharmacie de Lyon. Réalisée sous la direction du professeur René Leriche (1879-1955), sa thèse porte sur « le traitement des pieds gelés par les infiltrations anesthésiques du sympathique lombaire ».
Fait prisonnier à Besançon par les troupes allemandes, il est placé dans un camp de prisonniers de guerre pendant une très courte période, si bien que les Allemands le relâchent dès le mois de juillet 1940. De retour en Alsace, Frédéric Buck est très rapidement réhabilité par les autorités nationales-socialistes qui lui confient d’abord un poste de chirurgien à la clinique chirurgicale B de l’hôpital civil allemand durant l’année préparatoire à l’installation de la ''Reichsuniversität Strassburg'' (1940-1941). Avec l’inauguration de cette université modèle du IIIe Reich en novembre 1941, Frédéric Buck poursuit sa carrière médicale à la clinique chirurgicale placée sous la direction du professeur allemand Ludwig Zukschwerdt (1902-1974) et travaille un certain temps avec son frère Paul Buck (1915-1998) : il intègre tour à tour le service de policlinique chirurgicale, le service aseptique, le service septique, puis le centre de traumatologie (''Unfallkrankenhaus''), étant même nommé à un poste de direction à l’hôpital de Bischwiller en 1944. Multipliant les activités de résistance au régime nazi à l’hôpital, il aide des jeunes Alsaciens à se soustraire à l’incorporation de force dans la ''Wehrmacht'' – alors qu’il avait lui-même été enrôlé –, et aide des évadés français à rejoindre des filières d’évasion. Arrêté et incarcéré pour ces agissements, Buck est menacé des poursuites répressives et disciplinaires, mais celles-ci n’ont jamais abouti grâce à la Libération.
Après la Seconde Guerre mondiale, Frédéric Buck est à nouveau réemployé à la clinique chirurgicale B par l’université française qui se réinstalle à Strasbourg. Pendant trois ans, de 1945 à 1948, il occupe une fonction de chef de clinique sous la direction du professeur Alfred Weiss (1898-1979), avant d’obtenir un poste de chirurgien à l’hôpital de Sélestat (Bas-Rhin) en 1948. Il joue alors un grand rôle dans la transformation et la modernisation du service chirurgical de cet hôpital, participant notamment à la mise en route du Centre hospitalier de Sélestat en 1962. Pendant plus de trente ans, du 1er octobre 1948 au 1er décembre 1978, Frédéric Buck est le chef du service de chirurgie de l’hôpital de Sélestat, gagnant l’estime, la considération et l’appréciation de ses patients, de ses collègues et des autorités de la République grâce à ses compétences et sa réputation qui ont fait de lui un « chirurgien de valeur ».
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Version du 23 mars 2024 à 10:35


Frédéric Buck
Prénom Frédéric
Nom Buck
Sexe masculin
Naissance 21 novembre 1913 (Ittenheim)
Décès 28 septembre 2006 (Strasbourg)
Profession du père Maître-boucher (''Metzgermeister'')

These Le traitement des pieds gelés par les infiltrations anesthésiques du sympathique lombaire (Université de Lyon, 1940)
Directeur de thèse René Leriche
Titre Dr. med.

Spécialités Chirurgie


Frédéric Buck (1913-2006) est un médecin et chirurgien alsacien qui a été en poste à l’hôpital civil de Strasbourg malgré trois changements d’administration : dans l’entre-deux-guerres (années 1930), en période allemande (1940-1944) et après la Libération (1944-1948). Issu d’une lignée de maîtres-bouchers alsaciens, Frédéric Buck naît dans le Reichsland Elsaß-Lothringen avec la nationalité allemande qu’il conserve jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. Il grandit en Alsace avec son frère cadet, Paul Buck (1915-1998), qui est également devenu chirurgien et qui a accompli un parcours similaire à l’hôpital civil français avant la guerre, puis à la Reichsuniversität Strassburg (jusqu’en septembre 1942), et enfin à nouveau à la clinique chirurgicale française de Strasbourg après 1945.

Dans les années 1930, Frédéric Buck fait ses études de médecine à la faculté de médecine française de Strasbourg « dans de très bonnes conditions ». Il se retrouve très tôt confronté à la pratique clinique de la médecine et à la recherche scientifique, obtenant un poste de préparateur d’histologie dès 1933. D’abord nommé interne par intérim en 1935, il est ensuite titularisé dans la fonction d’interne des hôpitaux après avoir fini quatrième de sa promotion au concours de 1936. Travaillant pendant une année en clinique gynécologique (1937), il est ensuite appelé sous les drapeaux pour accomplir son service militaire, étant alors versé dans le corps médical comme médecin-lieutenant et débute la chirurgie. Affecté dans un hôpital militaire durant la guerre de 1939-1940, Frédéric parachève sa formation médicale en soutenant sa thèse de doctorat de médecine fin avril 1940 devant la faculté de médecine et de pharmacie de Lyon. Réalisée sous la direction du professeur René Leriche (1879-1955), sa thèse porte sur « le traitement des pieds gelés par les infiltrations anesthésiques du sympathique lombaire ». Fait prisonnier à Besançon par les troupes allemandes, il est placé dans un camp de prisonniers de guerre pendant une très courte période, si bien que les Allemands le relâchent dès le mois de juillet 1940. De retour en Alsace, Frédéric Buck est très rapidement réhabilité par les autorités nationales-socialistes qui lui confient d’abord un poste de chirurgien à la clinique chirurgicale B de l’hôpital civil allemand durant l’année préparatoire à l’installation de la Reichsuniversität Strassburg (1940-1941). Avec l’inauguration de cette université modèle du IIIe Reich en novembre 1941, Frédéric Buck poursuit sa carrière médicale à la clinique chirurgicale placée sous la direction du professeur allemand Ludwig Zukschwerdt (1902-1974) et travaille un certain temps avec son frère Paul Buck (1915-1998) : il intègre tour à tour le service de policlinique chirurgicale, le service aseptique, le service septique, puis le centre de traumatologie (Unfallkrankenhaus), étant même nommé à un poste de direction à l’hôpital de Bischwiller en 1944. Multipliant les activités de résistance au régime nazi à l’hôpital, il aide des jeunes Alsaciens à se soustraire à l’incorporation de force dans la Wehrmacht – alors qu’il avait lui-même été enrôlé –, et aide des évadés français à rejoindre des filières d’évasion. Arrêté et incarcéré pour ces agissements, Buck est menacé des poursuites répressives et disciplinaires, mais celles-ci n’ont jamais abouti grâce à la Libération.

Après la Seconde Guerre mondiale, Frédéric Buck est à nouveau réemployé à la clinique chirurgicale B par l’université française qui se réinstalle à Strasbourg. Pendant trois ans, de 1945 à 1948, il occupe une fonction de chef de clinique sous la direction du professeur Alfred Weiss (1898-1979), avant d’obtenir un poste de chirurgien à l’hôpital de Sélestat (Bas-Rhin) en 1948. Il joue alors un grand rôle dans la transformation et la modernisation du service chirurgical de cet hôpital, participant notamment à la mise en route du Centre hospitalier de Sélestat en 1962. Pendant plus de trente ans, du 1er octobre 1948 au 1er décembre 1978, Frédéric Buck est le chef du service de chirurgie de l’hôpital de Sélestat, gagnant l’estime, la considération et l’appréciation de ses patients, de ses collègues et des autorités de la République grâce à ses compétences et sa réputation qui ont fait de lui un « chirurgien de valeur ».

Biographie

Repères

Localisations

Nationalités

  • Allemand (1913 - 1919)
  • Français (1919 - 1940)
  • Alsacien (1940 - 1944)
  • Français (1944 - 2006)
  • Allemand (1913 - 1919)
  • Français (1919 - 1940)
  • Alsacien (1940 - 1944)
  • Français (1944 - 2006)

Confessions

  • Protestant
  • Protestant

Publications

  • BUCK Frédéric, Le traitement des pieds gelés par les infiltrations anesthésiques du sympathique lombaire, thèse de doctorat de médecine, Lyon, Université de Lyon, n°102, 1940.

Liens à institutions

Université de Lyon

1913-11-21T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
2006-09-28T00:00:00Z
Vie privée
Décès
1940-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Thèse
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Références

  • ADBR, 1558 W 93, dossier n°7502 (Frédéric Buck).
  • ADBR, 126 AL 37, dossier n°1, Anordnung des Chefs der Zivilverwaltung im Elsass (Gesundheitswesen), 13 juillet 1940.
  • ADBR, 4E225/4, État civil d’Ittenheim, Acte de mariage de Carl Buck et Barbara Hamm, Acte n°2/1876.
  • ADBR, 4E225/4 et 4E225/6, État civil d’Ittenheim, Registre des naissances, Actes n°26/1876, n°25/1878, n°28/1879, n°23/1882, n°44/1886 et n°11/1890.
  • ADBR, 4E506/6, État civil d’Ittenheim, Acte de naissance de Maria Siess, acte n° 26/1888.
  • ADBR, 4E225/6, État civil d’Ittenheim, Acte de naissance de Charles Buck, acte n° 11/1890.
  • ADBR, 4E482/1282, État civil de Strasbourg, Table des mariages, mariage de P. Buck, Acte n°828/1945.
  • ADBR, 4E900/52, État civil d’Ittenheim, Table des naissances (1913-1922), Acte n°22/1913.
  • ADBR, 4E900/52, État civil d’Ittenheim, Table des naissances (1913-1922), Acte n°6/1915.
  • ADBR, 126 AL 37, dossier 1.
  • ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Ärzteverzeichnis der klinischen Universitäts-Anstalten Strassburg (1941-1943).
  • ADBR, 126 AL 114, dossier n°10, Liste des ärztlichen Personals des Bürgerspitals (1940-1941).
  • « Verordnung über die klinischen Anstalten der Universität Straßburg vom 31. März 1941 », in Verordnungsblatt des Chefs der Zivilverwaltung im Elsass, n°12, 4 avril 1941, p. 242.
  • ADBR, 1184 W 63, Gefangenenbuch (Polizeilich), 1944.
  • Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1942, Strasbourg, Heitz & Co., 1942.
  • Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1943, Strasbourg, Heitz & Co., 1943.
  • Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1943-1944, Strasbourg, Heitz & Co., 1943.
  • Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1944, Strasbourg, Heitz & Co., 1944.
  • Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1944-1945, Strasbourg, Heitz & Co., 1944.
  • H. Lautsch, H. Dornedden (dir.), Verzeichnis der deutschen Ärzte und Heilanstalten (vormals Reichs-Medizinal-Kalender für Deutschland, Teil II), Nachtrag 8 zum Ärzteverzeichnis 193, Leipzig, Georg Thieme Verlag, 1942.
  • Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, dossier administratif de Frédéric Buck.
  • Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, dossier administratif de Frédéric Buck, carte nominative.
  • Archives municipales d’Ittenheim, Acte de naissance de Charles Buck (père), acte n°19/1850.
  • Centre national des archives historiques, BB/31/508-510, BB/31/531, Répertoire des Alsaciens-Lorrains ayant opté pour la nationalité allemande (1872-1873) : « Buck (Charles) né le 27 novembre 1850 à Ittenheim (Bas-Rhin) zouave au 2e régiment, date d’option : 3 juin 1872 domicile : Oran (Algérie) ». Disponible via http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/sm/BB31%20508-510%20et%20531.pdf, [en ligne], consulté le 15 mars 2021.
  • « Décès du Dr. Frédéric Buck », Dernières Nouvelles d’Alsace, 10 octobre 2006.
  • New York Academy of Medicine Collection of International Medical Theses, Box 17:10:45, Strasbourg, France (HH00450040D), via http://archives.hsl.unc.edu/nyamtheses/nyamcovers/H00450040D.pdf, [en ligne], consulté le 9 mars 2021.
  • CHATELUS Didier, Certificats d’aptitudes aux grades universitaires (1810-1905), Professions de santé (médecins, officiers de santé, chirurgiens-dentistes, pharmaciens), Répertoire numérique des articles F/17/6084 à F/17/6570, Archives nationales, dossier réalisé sous la direction d’Anne Lejeune, 1993, p. 2-3 . Disponible via : http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/sm/F17%206084-6570.pdf, [en ligne], consulté le 26 janvier 2021.
  • DELANEAU Jean, Avis présenté au nom de la commission des affaires culturelles sur le projet de loi adopté par l’Assemblée Nationale après déclaration d’urgence, portant diverses mesures d’ordre social, présenté par M. Jean Delaneau, Sénateur, Sénat, Seconde session ordinaire de 1986-1987, Annexe au procès-verbal de la séance du 18 juin 1987, n°298, p. 5-8. Disponible en ligne sur le site du Sénat via : https://www.senat.fr/rap/1986-1987/i1986_1987_0298.pdf, [en ligne], consulté le 26 janvier 2021.
  • FRANK Paul, KRETZ Jean-Georges, « La Clinique chirurgicale A de Leriche : un « phare » de la chirurgie… », in Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 520-525.
  • GAUTHIER-LAFAYE Jean-Pierre, OTTENI Jean-Claude, « L’anesthésie générale est détrônée par l’anesthésie régionale », in Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 533.
  • GRANDHOMME Jean-Noël, « La "mise au pas" (Gleichschaltung) de l’Alsace-Moselle en 1940-1942 », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, n°46-2, 2014, p. 443-465.
  • HERAN Jacques, « Cliniques chirurgicales A et B : leur héritage et l’extension des nouvelles spécialités chirurgicales », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 692.
  • HOLLENDER Louis-François, « La clinique chirurgicale B d’Alfred Weiss », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 690.
  • HOLLENDER Louis-François, « Quand la clinique chirurgicale de la Faculté allemande était dirigée depuis la Chirurgie B… », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 609.
  • MÖHLER Rainer, Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019.
  • WECHSLER Patrick, La faculté de médecine de la "Reichsuniversität Strassburg" (1941-1945) à l’heure nationale-socialiste, thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Université Louis Pasteur, 1991.