Différences entre les versions de « Georg Wiedemann »
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|Resume_fr=Georges Wiedemann (1920-1944) est un médecin alsacien diplômé de la ''Reichsuniversität | |Resume_fr=Georges Wiedemann (1920-1944) est un médecin alsacien diplômé de la ''Reichsuniversität Straβburg''. Originaire du nord de l’Alsace, il effectue sa scolarité dans l’Alsace française dans l’entre-deux-guerres et obtient son baccalauréat en 1937. Il s’inscrit ensuite à l’université française de Strasbourg pour devenir médecin. Wiedemann commence par suivre les cours pendant une année à la faculté des sciences de Strasbourg pour présenter le PCN, puis s’inscrit à la faculté de médecine et débute sa première année de médecine. Avec le déclenchement de la guerre et l’évacuation de l’université de Strasbourg, Georges Wiedemann poursuit son cursus à Clermont-Ferrand, où l’université s’était réfugiée. | ||
En novembre 1940, de retour en Alsace – entre-temps annexée –, Georges Wiedemann travaille comme auxiliaire médical dans le nord de l’Alsace, avant de poursuivre ses études à l’université d’Heidelberg (1941-1942). Il s’inscrit enfin à la ''Reichsuniversität | En novembre 1940, de retour en Alsace – entre-temps annexée –, Georges Wiedemann travaille comme auxiliaire médical dans le nord de l’Alsace, avant de poursuivre ses études à l’université d’Heidelberg (1941-1942). Il s’inscrit enfin à la ''Reichsuniversität Straβburg'' et conclut dans sa région natale son cursus médical en suivant les derniers semestres cliniques de sa formation (1942-1944), réussissant en octobre 1944 l’examen médical d’État. | ||
Georges Wiedemann est également l’un des doctorants alsaciens et mosellans qui ont parachevé leur formation académique de médecine en produisant une thèse de doctorat de médecine. Sous la direction du professeur Friedrich Klinge, directeur de l’institut pathologique de la ''Reichsuniversität | Georges Wiedemann est également l’un des doctorants alsaciens et mosellans qui ont parachevé leur formation académique de médecine en produisant une thèse de doctorat de médecine. Sous la direction du professeur Friedrich Klinge, directeur de l’institut pathologique de la ''Reichsuniversität Straβburg'', Wiedemann a préparé pendant plusieurs années une thèse qu’il a brillamment soutenu en octobre 1944. | ||
|Contexte_fr= | |Contexte_fr===Enfance et scolarité== | ||
Georges Guillaume (Georg) Wiedemann est né le 15 juillet 1920 à Oberhofen-sur-Moder, un petit village situé dans le nord de l'Alsace redevenue française à l’issue de la Première Guerre | Georges Guillaume (Georg) Wiedemann est né le 15 juillet 1920 à Oberhofen-sur-Moder, un petit village situé dans le nord de l'Alsace redevenue française à l’issue de la Première Guerre Mondiale<ref name="689e12c4e8ca4169174cb83aa4faa52fc7d93dc2">ADBR, 4 E 900/43, État civil d’Oberhoffen-sur-Moder, Table des naissances 1913-1922, Acte n°28/1920.</ref>. Il passe son enfance à Bischwiller, où il effectue sa scolarité d’abord au niveau primaire, puis dans le secondaire, fréquentant le lycée jusqu'à l'âge de 17 ans. Il obtient ensuite son baccalauréat, choisissant la philosophie comme spécialité (« Baccalauréat B & philosophie »)<ref name="6c8f6e54a5cc843dfca24b063c4fdd274412d3d7">TYDXN8A7, p. 70.</ref>. | ||
==Le début des études supérieures en France : de Strasbourg à Clermont-Ferrand== | |||
En novembre 1938, Georges prépare tout d'abord son certificat physique, chimie, sciences naturelles (PCN) comme c'est la coutume en France, avant de s'inscrire à la faculté de médecine de Strasbourg. Avec l'évacuation de l'université de Strasbourg en octobre 1939, Georges part également pour Clermont-Ferrand. Quelques temps avant l'armistice de Compiègne du 22 juin 1940, Georges réussit l'examen terminal de la première année de | En novembre 1938, Georges prépare tout d'abord son certificat physique, chimie, sciences naturelles (PCN) comme c'est la coutume en France, avant de s'inscrire à la faculté de médecine de Strasbourg. Avec l'évacuation de l'université de Strasbourg en octobre 1939, Georges part également pour Clermont-Ferrand. Quelques temps avant l'armistice de Compiègne du 22 juin 1940, Georges réussit l'examen terminal de la première année de médecine<ref name="6c8f6e54a5cc843dfca24b063c4fdd274412d3d7">TYDXN8A7, p. 70.</ref>. | ||
==Le retour en Alsace annexée : le poste d’auxiliaire médical à Haguenau== | |||
En novembre 1940, il quitte « la France » et « retourne en Alsace ». À son retour, en raison d'un manque d'auxiliaires médicaux (« ''Assistentenmangel'' »), Georges travaille comme ''Hilfsassistent'' à l'hôpital civil d'Haguenau, dans le nord de l'Alsace. Jusqu'en avril 1941, il occupe ce poste, étant alors placé sous la direction du Dr. med. G. Kessler, le chef de la chirurgie. Au début de sa thèse de doctorat de médecine, Georges Wiedemann écrit que c'est Kessler qui l'a « introduit dans la chirurgie moderne », lui donnant par ailleurs l'idée du thème de ses | En novembre 1940, il quitte « la France » et « retourne en Alsace ». À son retour, en raison d'un manque d'auxiliaires médicaux (« ''Assistentenmangel'' »), Georges travaille comme ''Hilfsassistent'' à l'hôpital civil d'Haguenau, dans le nord de l'Alsace. Jusqu'en avril 1941, il occupe ce poste, étant alors placé sous la direction du Dr. med. G. Kessler, le chef de la chirurgie. Au début de sa thèse de doctorat de médecine, Georges Wiedemann écrit que c'est Kessler qui l'a « introduit dans la chirurgie moderne », lui donnant par ailleurs l'idée du thème de ses recherches<ref name="589901fe222d66544f03bc745fb0564e3fe8fcff">TYDXN8A7, p. 3.</ref>. | ||
==De l’université d’Heidelberg à la Reichsuniversität Straβburg== | |||
En mai 1941, Wiedemann poursuit ses études à l'université d'Heidelberg et réussit l'examen intermédiaire de médecine (''Physikum'') en mars | En mai 1941, Wiedemann poursuit ses études à l'université d'Heidelberg et réussit l'examen intermédiaire de médecine (''Physikum'') en mars 1942<ref name="35dd45e02f8f068eee73dcaf742570033a9d35cc">TYDXN8A7, p. 70. Sur le ''Physikum'', voir Leonie Werner, ''Medizinstudierende an der „Reichsuniversität“ Straßburg (1941-1944). Soziale Zusammensetzung und Studienalltag im vorklinischen Studium'', Wissenschaftliche Arbeit für das Lehramt an Gymnasien, Historisches Seminar, Universität Freiburg im Breisgau, Prof. Dr. Sylvia Paletschek, 2019, 65 p.</ref>. Depuis lors, il continue et conclut le second cycle des études médicales – « études cliniques » (''klinisches Studium'') – à la ''Reichsuniversität Straβburg''. Il s’inscrit à la nouvelle faculté de médecine de l’université nazie de Strasbourg à compter du semestre d’été 1942, étant alors domicilié à Bischwiller, dans la ''Albert Leo Schlageterstraße''. Par la suite, Georges Wiedemann s’installe à Strasbourg, de toute évidence dans un appartement mis à disposition à l’institut pathologique et devient l’un des collaborateurs du directeur de l’institut, le professeur Friedrich Klinge<ref name="067ef79a615038e984640bc3fd4cab02b1782177">Sur les dates de la présence de Wiedemann comme étudiant de la ''Reichsuniversität Straβburg'', on renvoie notamment aux travaux de recherche originaux non publiés de Tania Élias.</ref>. | ||
En effet, à partir du mois d'octobre 1942, Georges Wiedemann effectue un stage de formation clinique (''Famulus''), travaille comme Hilfsassistent et comme auxiliaire scientifique (''wissenschaftliche Hilfskraft'') à l'Institut pathologique de la ''Reichsuniversität | En effet, à partir du mois d'octobre 1942, Georges Wiedemann effectue un stage de formation clinique (''Famulus''), travaille comme Hilfsassistent et comme auxiliaire scientifique (''wissenschaftliche Hilfskraft'') à l'Institut pathologique de la ''Reichsuniversität Straβburg''. En juillet 1944, Wiedemann réussit son examen médical d'État à Strasbourg<ref name="6c8f6e54a5cc843dfca24b063c4fdd274412d3d7">TYDXN8A7, p. 70.</ref> et le jury académique lui valide l’obtention du diplôme le 6 octobre 1944 avec la mention « bien »<ref name="01661537c445d4e8037a6ffc67b186fc314d886e">ADHVS, Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier des rapports d’évaluation des thèses de doctorat soutenues à la ''Reichsuniversität Straβburg'', Dossier Georges Wiedemann, , Certificat d’obtention de la ''Ärztliche Prüfung'', 6 octobre 1944.</ref>. | ||
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==La thèse de doctorat de médecine== | |||
Sous la direction du professeur Friedrich Klinge, l’Alsacien Georges Wiedemann entreprend de parachever sa formation académique en préparant une thèse de doctorat de médecine. Il choisit le sujet suivant : « ''Vergleichende histologische Untersuchung über die Seminome des Ovars und des Testikels'' | Sous la direction du professeur Friedrich Klinge, l’Alsacien Georges Wiedemann entreprend de parachever sa formation académique en préparant une thèse de doctorat de médecine. Il choisit le sujet suivant : « ''Vergleichende histologische Untersuchung über die Seminome des Ovars und des Testikels'' »<ref name="63e3f53fe28cd71ad76104621e704354555f07d2">TYDXN8A7.</ref>. | ||
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Selon les mots de son directeur de thèse, « il s’agit d’une étude tout à fait excellente, qui a été réalisée au cours de plusieurs années de travail, avec une grande ardeur et la plus grande habileté ». Par son travail consciencieux à l’institut durant sa thèse, Wiedemann est parvenu à « réunir les conditions scientifiques requises pour développer une telle analyse histologique complexe et a produit un véritable travail scientifique qui doit être publié ». Klinge propose ainsi au doyen de la faculté de médecine nazie de Strasbourg d’attribuer la mention « très bien » au manuscrit de son | Selon les mots de son directeur de thèse, « il s’agit d’une étude tout à fait excellente, qui a été réalisée au cours de plusieurs années de travail, avec une grande ardeur et la plus grande habileté ». Par son travail consciencieux à l’institut durant sa thèse, Wiedemann est parvenu à « réunir les conditions scientifiques requises pour développer une telle analyse histologique complexe et a produit un véritable travail scientifique qui doit être publié ». Klinge propose ainsi au doyen de la faculté de médecine nazie de Strasbourg d’attribuer la mention « très bien » au manuscrit de son élève<ref name="232154e2a626ebe827e8cfd6ddd387b25b1ed00e">ADHVS, Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier des rapports d’évaluation des thèses de doctorat soutenues à la ''Reichsuniversität Straβburg'', Dossier Georges Wiedemann, , Rapport d’évaluation du professeur Klinge, 27 septembre 1944.</ref>. | ||
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Son manuscrit est accepté auprès de la faculté de médecine et Georges Wiedemann s’acquitte des 200 ''Reichsmarks'' nécessaires pour | Son manuscrit est accepté auprès de la faculté de médecine et Georges Wiedemann s’acquitte des 200 ''Reichsmarks'' nécessaires pour soutenir<ref name="18da0383801326ff498d18751adf3672ddc5eb87">ADHVS, Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier des rapports d’évaluation des thèses de doctorat soutenues à la ''Reichsuniversität Straβburg'', Dossier Georges Wiedemann, , ''Quittung'', 10 octobre 1944.</ref>. Il soutient d’ailleurs sa thèse le 10 octobre 1944 et obtient la mention « très bien », ce qui lui confère le titre et le grade de docteur de la faculté de médecine de la ''Reichsuniversität Straβburg''<ref name="1af3b1ca42ba590d4f93f2d655d18aa03e3e4822">ADHVS, Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier des rapports d’évaluation des thèses de doctorat soutenues à la ''Reichsuniversität Straβburg'', Dossier Georges Wiedemann, , Certificat d’obtention du doctorat, 10 octobre 1944.</ref>. | ||
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On notera enfin que dans les remerciements d'usage figurant dans la thèse de doctorat, Georges Wiedemann a tenu à « remercier cordialement » son directeur de thèse, le professeur Klinge. Wiedemann précise en effet que « pendant la période où il était ''Hilfsassistent'' à l'Institut pathologique, [Klinge] était un chef exemplaire (''vorbildlicher Chef''), lui donnant l'« envie de produire un travail scientifique indépendant » . | On notera enfin que dans les remerciements d'usage figurant dans la thèse de doctorat, Georges Wiedemann a tenu à « remercier cordialement » son directeur de thèse, le professeur Klinge. Wiedemann précise en effet que « pendant la période où il était ''Hilfsassistent'' à l'Institut pathologique, [Klinge] était un chef exemplaire (''vorbildlicher Chef''), lui donnant l'« envie de produire un travail scientifique indépendant »<ref name="589901fe222d66544f03bc745fb0564e3fe8fcff">TYDXN8A7, p. 3.</ref>. | ||
==Décès== | |||
Georges Wiedemann meurt le 9 décembre 1944 à Bischwiller dans des circonstances encore non déterminées<ref name="abfb405a1dd46ed718c856ea8b872b154a240413">Voir la fiche de Georges Wiedemann sur Généafrance via https://geneafrance.com/france/mplf/?mplf{{=}}5552027, [en ligne], consulté le 4 novembre 2021.</ref>. | |||
LL | LL |
Version actuelle datée du 7 avril 2022 à 17:48
Georg Wiedemann | |
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Prénom | Georg |
Nom | Wiedemann |
Sexe | masculin |
Naissance | 15 juillet 1920 (Oberhofen sur Moder (Alsace)) |
Décès | 9 décembre 1944 (Bischwiller (Alsace)) |
These | Vergleichende histologische Untersuchung über die Seminome des Ovars und des Testikels (Strasbourg, 1944) |
Examen | 6 octobre 1944 |
Directeur de thèse | Prof. Dr. Fritz Klinge |
Profession | Arzt |
Titre | Dr. med. |
Georges Wiedemann (1920-1944) est un médecin alsacien diplômé de la Reichsuniversität Straβburg. Originaire du nord de l’Alsace, il effectue sa scolarité dans l’Alsace française dans l’entre-deux-guerres et obtient son baccalauréat en 1937. Il s’inscrit ensuite à l’université française de Strasbourg pour devenir médecin. Wiedemann commence par suivre les cours pendant une année à la faculté des sciences de Strasbourg pour présenter le PCN, puis s’inscrit à la faculté de médecine et débute sa première année de médecine. Avec le déclenchement de la guerre et l’évacuation de l’université de Strasbourg, Georges Wiedemann poursuit son cursus à Clermont-Ferrand, où l’université s’était réfugiée.
En novembre 1940, de retour en Alsace – entre-temps annexée –, Georges Wiedemann travaille comme auxiliaire médical dans le nord de l’Alsace, avant de poursuivre ses études à l’université d’Heidelberg (1941-1942). Il s’inscrit enfin à la Reichsuniversität Straβburg et conclut dans sa région natale son cursus médical en suivant les derniers semestres cliniques de sa formation (1942-1944), réussissant en octobre 1944 l’examen médical d’État.
Georges Wiedemann est également l’un des doctorants alsaciens et mosellans qui ont parachevé leur formation académique de médecine en produisant une thèse de doctorat de médecine. Sous la direction du professeur Friedrich Klinge, directeur de l’institut pathologique de la Reichsuniversität Straβburg, Wiedemann a préparé pendant plusieurs années une thèse qu’il a brillamment soutenu en octobre 1944.
Biographie
Enfance et scolarité
Georges Guillaume (Georg) Wiedemann est né le 15 juillet 1920 à Oberhofen-sur-Moder, un petit village situé dans le nord de l'Alsace redevenue française à l’issue de la Première Guerre Mondiale[1]. Il passe son enfance à Bischwiller, où il effectue sa scolarité d’abord au niveau primaire, puis dans le secondaire, fréquentant le lycée jusqu'à l'âge de 17 ans. Il obtient ensuite son baccalauréat, choisissant la philosophie comme spécialité (« Baccalauréat B & philosophie »)[2].
Le début des études supérieures en France : de Strasbourg à Clermont-Ferrand
En novembre 1938, Georges prépare tout d'abord son certificat physique, chimie, sciences naturelles (PCN) comme c'est la coutume en France, avant de s'inscrire à la faculté de médecine de Strasbourg. Avec l'évacuation de l'université de Strasbourg en octobre 1939, Georges part également pour Clermont-Ferrand. Quelques temps avant l'armistice de Compiègne du 22 juin 1940, Georges réussit l'examen terminal de la première année de médecine[2].
Le retour en Alsace annexée : le poste d’auxiliaire médical à Haguenau
En novembre 1940, il quitte « la France » et « retourne en Alsace ». À son retour, en raison d'un manque d'auxiliaires médicaux (« Assistentenmangel »), Georges travaille comme Hilfsassistent à l'hôpital civil d'Haguenau, dans le nord de l'Alsace. Jusqu'en avril 1941, il occupe ce poste, étant alors placé sous la direction du Dr. med. G. Kessler, le chef de la chirurgie. Au début de sa thèse de doctorat de médecine, Georges Wiedemann écrit que c'est Kessler qui l'a « introduit dans la chirurgie moderne », lui donnant par ailleurs l'idée du thème de ses recherches[3].
De l’université d’Heidelberg à la Reichsuniversität Straβburg
En mai 1941, Wiedemann poursuit ses études à l'université d'Heidelberg et réussit l'examen intermédiaire de médecine (Physikum) en mars 1942[4]. Depuis lors, il continue et conclut le second cycle des études médicales – « études cliniques » (klinisches Studium) – à la Reichsuniversität Straβburg. Il s’inscrit à la nouvelle faculté de médecine de l’université nazie de Strasbourg à compter du semestre d’été 1942, étant alors domicilié à Bischwiller, dans la Albert Leo Schlageterstraße. Par la suite, Georges Wiedemann s’installe à Strasbourg, de toute évidence dans un appartement mis à disposition à l’institut pathologique et devient l’un des collaborateurs du directeur de l’institut, le professeur Friedrich Klinge[5].
En effet, à partir du mois d'octobre 1942, Georges Wiedemann effectue un stage de formation clinique (Famulus), travaille comme Hilfsassistent et comme auxiliaire scientifique (wissenschaftliche Hilfskraft) à l'Institut pathologique de la Reichsuniversität Straβburg. En juillet 1944, Wiedemann réussit son examen médical d'État à Strasbourg[2] et le jury académique lui valide l’obtention du diplôme le 6 octobre 1944 avec la mention « bien »[6].
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La thèse de doctorat de médecine
Sous la direction du professeur Friedrich Klinge, l’Alsacien Georges Wiedemann entreprend de parachever sa formation académique en préparant une thèse de doctorat de médecine. Il choisit le sujet suivant : « Vergleichende histologische Untersuchung über die Seminome des Ovars und des Testikels »[7].
Insérer ici la page de titre de la thèse de Wiedemann.
Selon les mots de son directeur de thèse, « il s’agit d’une étude tout à fait excellente, qui a été réalisée au cours de plusieurs années de travail, avec une grande ardeur et la plus grande habileté ». Par son travail consciencieux à l’institut durant sa thèse, Wiedemann est parvenu à « réunir les conditions scientifiques requises pour développer une telle analyse histologique complexe et a produit un véritable travail scientifique qui doit être publié ». Klinge propose ainsi au doyen de la faculté de médecine nazie de Strasbourg d’attribuer la mention « très bien » au manuscrit de son élève[8].
Insérer ici Page0002.tif. Ajouter le même renvoi que la note 10. La photo est ici :
Son manuscrit est accepté auprès de la faculté de médecine et Georges Wiedemann s’acquitte des 200 Reichsmarks nécessaires pour soutenir[9]. Il soutient d’ailleurs sa thèse le 10 octobre 1944 et obtient la mention « très bien », ce qui lui confère le titre et le grade de docteur de la faculté de médecine de la Reichsuniversität Straβburg[10].
Insérer ici Page0001.tif. Ajouter le même renvoi que la note 12. La photo est ici :
On notera enfin que dans les remerciements d'usage figurant dans la thèse de doctorat, Georges Wiedemann a tenu à « remercier cordialement » son directeur de thèse, le professeur Klinge. Wiedemann précise en effet que « pendant la période où il était Hilfsassistent à l'Institut pathologique, [Klinge] était un chef exemplaire (vorbildlicher Chef), lui donnant l'« envie de produire un travail scientifique indépendant »[3].
Décès
Georges Wiedemann meurt le 9 décembre 1944 à Bischwiller dans des circonstances encore non déterminées[11].
LL
Repères
Localisations
Nationalités
- Français
Confessions
Publications
- Wiedemann, Georg. Vergleichende histologische Untersuchung über die Seminome des Ovars und des Testikels. Diss. med.. Strassburg, 1944
Relations
Disciple de
- Friedrich/Fritz Klinge ( - )→
Liens à institutions
Université de Strasbourg à Clermont-Ferrand, UdS-CF, 1939-1945
Pathologisches Institut, RUS
Strasbourg
Reichsuniversität Straβburg
Universität Heidelberg
Références
À propos de cette page
Rédaction : ©Loic.lutz
- ↑ ADBR, 4 E 900/43, État civil d’Oberhoffen-sur-Moder, Table des naissances 1913-1922, Acte n°28/1920.
- ↑ 2,0 2,1 et 2,2 TYDXN8A7, p. 70.
- ↑ 3,0 et 3,1 TYDXN8A7, p. 3.
- ↑ TYDXN8A7, p. 70. Sur le Physikum, voir Leonie Werner, Medizinstudierende an der „Reichsuniversität“ Straßburg (1941-1944). Soziale Zusammensetzung und Studienalltag im vorklinischen Studium, Wissenschaftliche Arbeit für das Lehramt an Gymnasien, Historisches Seminar, Universität Freiburg im Breisgau, Prof. Dr. Sylvia Paletschek, 2019, 65 p.
- ↑ Sur les dates de la présence de Wiedemann comme étudiant de la Reichsuniversität Straβburg, on renvoie notamment aux travaux de recherche originaux non publiés de Tania Élias.
- ↑ ADHVS, Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier des rapports d’évaluation des thèses de doctorat soutenues à la Reichsuniversität Straβburg, Dossier Georges Wiedemann, , Certificat d’obtention de la Ärztliche Prüfung, 6 octobre 1944.
- ↑ TYDXN8A7.
- ↑ ADHVS, Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier des rapports d’évaluation des thèses de doctorat soutenues à la Reichsuniversität Straβburg, Dossier Georges Wiedemann, , Rapport d’évaluation du professeur Klinge, 27 septembre 1944.
- ↑ ADHVS, Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier des rapports d’évaluation des thèses de doctorat soutenues à la Reichsuniversität Straβburg, Dossier Georges Wiedemann, , Quittung, 10 octobre 1944.
- ↑ ADHVS, Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, Dossier des rapports d’évaluation des thèses de doctorat soutenues à la Reichsuniversität Straβburg, Dossier Georges Wiedemann, , Certificat d’obtention du doctorat, 10 octobre 1944.
- ↑ Voir la fiche de Georges Wiedemann sur Généafrance via https://geneafrance.com/france/mplf/?mplf=5552027, [en ligne], consulté le 4 novembre 2021.