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Différences entre les versions de « Johann Wrobel »

De Commission Historique
 
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|Prenom=Johann
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|Naissance=25121895
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|Resume_fr=Johann Wrobel (1895-?) est un détenu allemand qui a été déporté dans les camps de concentration nazis d’Esterwegen (1933-1935), Sachsenhausen (1936-1941), Natzweiler (1941-1942) et Dachau (1942-1945) pour raisons politiques. Membre du parti communiste depuis 1924 et cadre local du parti communiste à Düsseldorf depuis 1930, Wrobel est arrêté en mars 1933 après l’arrivée des nazis au pouvoir.
Durant sa déportation au ''KL-Natzweiler'' en Alsace annexée, il est hospitalisé à la clinique chirurgicale de la ''Reichsuniversität Straßburg'', à environ cinquante kilomètres du camp. Le médecin ''SS'' du camp soupçonnait alors un cancer de l’estomac et avait adressé le détenu-patient à des médecins-spécialistes de la clinique universitaire voisine pour vérifier le diagnostic et le soigner en conséquence. Sur place, les chirurgiens ont pratiqué une opération pour ulcères gastriques et Wrobel est resté hospitalisé à la clinique pendant plus de quarante jours. Il fait partie d’une poignée de détenus du ''KL-Natzweiler'' envoyés dans les cliniques universitaires de la ''Reichsuniversität Straßburg'' et illustre les relations inhabituelles entre le ''KL-Natzweiler'' et le monde extérieur.
|Contexte_fr====Origines===
Johann Wrobel est né le 25 décembre 1895 à Düsseldorf, une grande ville industrielle située dans la province rhénane du royaume de Prusse. Il est le fils de Franz Wrobel et Anna née Hertzberg. Il fréquente l’école élémentaire (''Volksschule'') dans sa ville natale, puis devient mécanicien (''Mechaniker''). À l’âge de dix-neuf ans, à la suite du déclenchement de la Première Guerre mondiale, Johann Wrobel entre dans l’armée allemande<ref name="f8369252e8187c4304ce392892f47aa712514623">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, ''Personalfragebogen'', 1936, doc. 3249675..</ref>. En effet, le 5 octobre 1914, il est mobilisé au régiment d’infanterie 159 à Mühlheim dans la Ruhr, puis est envoyé au front (''ins Feld'') en novembre 1914 avec le régiment d’infanterie 219. Envoyé sur le front de l’est, il est blessé le 5 mai 1915, près de Gorlice en Galicie. Après avoir reçu des soins dans un hôpital de campagne, il est affecté au '''Ersatzbataillon 159'', avant d’être réaffecté au service actif, d’abord au régiment d’infanterie 53, puis au régiment d’infanterie 55. Au moment de la démobilisation en novembre 1918, le bataillon de Wrobel se trouvait à Lippstadt en Rhénanie<ref name="6f559d56a466367803f2dd9c368282b9e4dc2956">Voir ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, Courrier du service administratif du ''KL-Natzweiler'' au ''Zentralnachweiseamt für Kriegsgräber und Kriegsverluste, Büro für Kriegsstammrollen'' de Berlin, 8 avril 1942, doc. 90429153. Notons que depuis la déportation de Wrobel à Sachsenhausen, jusqu’à sa déportation à Natzweiler, les services administratifs de ces camps ont été en contact avec des administrations civiles au sujet de l’assurance invalidité de Wrobel et de la régularisation de ses cotisations. Voir ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, doc. 90429143-90429155..</ref>.
===De l’engagement politique dans le parti communiste à la persécution===
Au retour de la guerre, Johann Wrobel se réinstalle dans sa ville natale, à Düsseldorf et vit au 52 de la ''Mauerstraße'', rebaptisée ''Litzmannstraße'' sous le régime national-socialiste, en mémoire d’un général et membre du parti nazi Karl Litzmann. Il est en outre marié à Maria Adam<ref name="f8369252e8187c4304ce392892f47aa712514623">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, ''Personalfragebogen'', 1936, doc. 3249675..</ref>.
Johann Wrobel s’engage rapidement dans le parti communiste allemand (''KPD''), dont devient un membre actif de 1924 jusqu’en 1933. Il évolue rapidement au sein de l’organisation interne du parti local de Düsseldorf et devient un militant actif du parti. Il devient même cadre du parti et sert, de 1930 à 1933, comme responsable local (''Organisationsleiter'') à Düsseldorf. De plus, l’engagement et le militantisme de Johann Wrobel pour le mouvement communisme se concrétise par son adhésion à différentes organisations du parti, comme le Secours rouge (''Rote Hilfe''), une filiale du secours rouge international affiliée au ''KPD'', dont il est membre 1925 à 1933, ou la Ligue des combattants du Front rouge (''Kampfbund gegen den Faschismus''), une organisation de masse du ''KPD'', dont il est membre de 1930 à 1933<ref name="f8369252e8187c4304ce392892f47aa712514623">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, ''Personalfragebogen'', 1936, doc. 3249675..</ref>.
Très rapidement après l’arrivée au pouvoir des nazis, Johann Wrobel est frappé par les persécutions à l’encontre des opposants au régime national-socialiste. En raison de son appartenance au parti communiste et de son activité militante, il est arrêté. De toute évidence, l’arrestation a lieu le 3 mars 1933 à Düsseldorf<ref name="2a1806e41e872dce3cbd0bad24373a6662a2978c">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, ''Personalfragebogen'', 1936, doc. 3249675. Voir aussi ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, doc. 90429148..</ref>. Il est ensuite déporté au camp d’Esterwegen pendant plus de deux ans et demi, d’avril 1933 à octobre 1935<ref name="f8369252e8187c4304ce392892f47aa712514623">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, ''Personalfragebogen'', 1936, doc. 3249675..</ref>, vraisemblablement jusqu’au 29 octobre<ref name="32c4b6d42d358eefbed4d5e720d666f6d6610846">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, doc. 90429148..</ref>. Il est alors libéré et retourne à Düsseldorf pour une courte période puisqu’il est à nouveau frappé par la ''Schutzhaft'' dès le 3 mars 1936<ref name="32c4b6d42d358eefbed4d5e720d666f6d6610846">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, doc. 90429148..</ref>, avant d’être renvoyé dans un camp de concentration à l’été 1936<ref name="f8369252e8187c4304ce392892f47aa712514623">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, ''Personalfragebogen'', 1936, doc. 3249675..</ref>.
===Du ''KL-Sachsenhausen'' au ''KL-Natzweiler'' (1936-1941)===
Le 20 juillet 1936, Johann Wrobel arrive au ''KL-Sachsenhausen''. Immatriculé comme détenu politique, il reçoit le numéro de matricule 672<ref name="535c8a20bc3dd89bc820ac7d4ab5c0ce86438612">Voir ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, doc. 90429148..</ref> et par la suite le numéro 16348<ref name="e6e26f186ca6a996225ba3b8c87e77cc10b7f36a">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.38.1/4535000, ''Nummernliste der dem Lager Natzweiler überstellten Häftlinge'', mai 1941, doc. 4091042-4091047, ici doc. 4091043..</ref>. On ne sait que peu de choses sur sa déportation à Sachsenhausen, hormis qu’il a été admis au ''Revier'' pendant près de trois mois, du 25 février 1941 au 14 mai 1941<ref name="7ae1a4c1f8090a84617e81be54a64ef27a42382d">Voir ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.38.1/4530001, ''Veränderungen im Krankenbau'', 25 février 1941, doc. 4089289 et ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.38.1/4530001, ''Veränderungen im Krankenbau'', 14 mai 1941, doc. 4089399..</ref>. Quelques jours plus tard, il est sélectionné, vraisemblablement par Josef Kramer, pour faire partie des premiers détenus à ouvrir le ''KL-Natzweiler'' en Alsace annexée en mai 1941<ref name="42ce3940625e687cc086fca5026e60c40436dc2c">Robert Steegmann, ''Struthof. Le KL-Natzweiler et ses kommandos : une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin (1941-1945)'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 2005, p. 44-45. Voir également la liste des 300 premiers détenus (avec le nouveau numéro de matricule de Wrobel) : ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.38.1/4535000, Nummernliste der dem Lager Natzweiler überstellten Häftlinge, mai 1941, doc. 4091042-4091047, ici doc. 4091043..</ref>.
Après avoir passé près de cinq années au ''KL-Sachsenhausen'', Johann Wrobel arrive au ''KL-Natzweiler'' le 21 mai 1941. Comme à Sachsenhausen, il est enregistré comme détenu politique (''Schutzhäftling'') et reçoit le matricule n°113<ref name="d70f488f5977ca29c2ccd9bc8ff653e25557d900">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/8123400001, doc. 3128838, Extrait du registre matriculaire du ''KL-Natzweiler'' (''Häftlings-Nummernbuch, 1-6499''). ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.2/01012902, doc. 3232671-3232672, Fragebogen für Häftlinge, 1941..</ref>. Wrobel est ainsi l’un des 300 premiers détenus arrivés au ''KL-Natzweiler'' les 21 et 23 mai et fait donc partie des « bâtisseurs » participant à la construction du camp dans des conditions particulièrement déplorables<ref name="e6ef1f57e8b35329920382f611c38b93e76e3069">Sur le KL-Natzweiler, voir la monumentale monographie de Robert Steegmann, ''Struthof. Le KL-Natzweiler et ses kommandos : une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin (1941-1945)'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 2005, 494 p., en particulier p. 44-45..</ref>.
===L’hospitalisation à la clinique chirurgicale de la ''Reichsuniversität Straßburg''===
Durant sa déportation au ''KL-Natzweiler'', Johann Wrobel souffre de douleurs gastro-intestinales suffisamment sérieuses pour nécessiter une admission au ''Revier''. Le médecin-chef 'SS'' du camp, le Dr Hanns Eisele (1912-1967), témoigne un intérêt tout particulier au cas de ce patient. Soupçonnant un cancer de l’estomac et ne disposant pas des instruments nécessaires pour établir le diagnostic, il demande un avis et un examen spécialisés. En effet, le 16 décembre 1941, le Dr Eisele envoie cinq détenus, parmi lesquels Johann Wrobel, au service de radiologie du sanatorium de la ville voisine de Schirmeck que des clichés radiographiques soient réalisés<ref name="93d67a7c14adcdfe616d6370c74e7879bcbd8593">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/8125900, ''Überweisungsschein'', 16 décembre 1941, doc. 3132612..</ref>. Apparemment, les clichés invalident le diagnostic initial du Dr Eisele, mais ne permettent pas déterminer la cause des douleurs de Wrobel qui persistent.
Face à l’échec thérapeutique au ''Revier'', le Dr Eisele sollicite à nouveau un avis spécialisé extérieur au système concentrationnaire. Le 30 avril 1942, il adresse au commandant du 'KL-Natzweiler'' une demande écrite afin d’admettre le détenu Johann Wrobel à l’hôpital de Strasbourg. Il écrit :
« Le détenu préventif n°113 Wrobel Hans, né le 25 décembre 1895, doit être transporté à l’hôpital civil de Strasbourg pour examen et clarification du diagnostic ou éventuellement une hospitalisation pour soupçon de cancer de l’estomac. Je demande au commandant l’autorisation et l’organisation du transport »<ref name="56fdd5ec47ec03fbc8e7788787dff8983110e0e0">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, Courrier du Dr Eisele au commandant du ''KL-Natzweiler'' au sujet de l’hospitalisation de Johann Wrobel à Strasbourg, 30 avril 1942, doc. 3249676..</ref>.
Recevant rapidement l’aval du commandant, le Dr Eisele rédige l’ordonnance d’hospitalisation (''Einweisungsschein'') le jour même, à l’attention de ses confrères de l’hôpital. Il demande alors une « hospitalisation de longue durée » (''zur stationären Behandlung''), ajoutant que le détenu « souffre depuis longtemps de douleurs gastro-intestinales, dont l’origine n’a pas pu être déterminée ici ». Il souligne que le détenu avait passé précédemment une radiographie au sanatorium de Schirmeck pour le même diagnostic, mais même si le résultat s’était avéré négatif, les « douleurs du détenu subsistent toujours »<ref name="9364de073020e5f29a046abfe891a46043bc9cac">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, ''Einweisungsschein'', 30 avril 1942, doc. 3249677..</ref>. Le Dr Eisele adresse également à ses confrères des consignes concernant le traitement du détenu à la clinique : « le détenu est soumis au règlement du camp en vigueur au ''KL-Natzweiler''. En particulier, il ne doit recevoir aucune visite, ni envoyer, ni recevoir de courrier qui n’aurait pas été vérifié par le service de censure du ''KL-Natzweiler'' […] ». Enfin, il est intéressant de relever que « les frais seront pris en charge par [l’administration du camp] » (''die Kosten werden von hier übernommen'')<ref name="50f5b3844e44f88f74a485586f93e34a8a1bddcc">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, ''Krankenhaus-Einweisung'', 30 avril 1942, doc. 3249678..</ref>.
Sur place, Johann Wrobel reçoit des soins de qualité à la clinique chirurgicale de la ''Reichsuniversität Straßburg''. Il est opéré et reste hospitalisé<ref name="710dfa6743a665ba79f61a69d83d36ef4b72dd66">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, Courrier du Dr Blancke au service de chirurgie de l’hôpital civil de Strasbourg, 16 juillet 1942, doc. 3249679..</ref> pendant plus de quarante jours à la clinique, jusqu’au 16 juin inclus, étant comptabilisé pendant ce temps sur les registres du ''KL-Natzweiler'' avec la mention « un détenu à l’hôpital de Strasbourg » (''1 Kr[anken]h[au]s Straßb[ur]g'')<ref name="d952e18f806eb1eef52f19b8de16f1b5b7799f28">Voir BArch, NS 4 NA 100 ou ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.0/245300, doc. 82130607-82130642, ''Rapportführer des KL-Natzweiler an die Häftlingsküche des KL-Natzweiler, Blockstärke für Verpflegung'', 2 mai 1942-16 juin 1942. C’est à partir du 2 mai 1942 que Wrobel est comptabilisé comme étant à Strasbourg, mais il semble en réalité que son hospitalisation débute dès le 30 avril. Par ailleurs, il n’est plus compté parmi les détenus « présents » au camp lors de l’appel (ce qui sert notamment à établir le nombre de rations alimentaires à préparer quotidiennement), ni même parmi ceux hospitalisés au ''Revier''..</ref>. De plus, dans le rapport trimestriel sur la situation sanitaire au ''KL-Natzweiler'' pour les mois d’avril à juin 1942, le Dr Eisele indique que « le traitement de détenus en dehors de l’infirmerie du camp a été nécessaire dans un cas avant l’achèvement de la salle d’opération », précisant qu’« il s’agissait d’un cas d’ulcère gastrique avec opération, qui a été pratiquée à l’hôpital civil [de Strasbourg] ». Au sujet de la construction de la salle d’opération au sein de l’infirmerie des détenus du ''KL-Natzweiler'', Eisele ajoute qu’elle « a été définitivement achevée et [qu’] elle a été mise en service au début du mois de mai [1942] »<ref name="7dab5df5bd7fa57f5659af133648bf4b6ea529e6">DCAJM, Procédure « Struthof camp », Annexe G, Rapport trimestriel sur le service sanitaire au ''KL-Natzweiler'', 3 juillet 1942..</ref>.
La raison de l’hospitalisation de Wrobel a la clinique chirurgicale de la ''Reichsuniversität Straßburg'' réside donc dans le fait que l’infirmerie du ''KL-Natzweiler'' n’était pas équipée pour soigner le détenu-patient et que le médecin ''SS'' souhaitait un avis spécialisé<ref name="b62e828e55cbd13c1f8c61c4aec57b741cb4b371">D’ailleurs, dès son l’arrivée au KL-Natzweiler, le successeur d’Eisele, Max Blancke, prend contact ses confrères de l’hôpital civil pour leur demander de lui « faire parvenir un extrait du dossier médical » de son patient, vraisemblablement pour tenir à jour les dossiers et peut-être pour réorienter les soins. Voir ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, Courrier du Dr Blancke au service de chirurgie de l’hôpital civil de Strasbourg, 16 juillet 1942, doc. 3249679..</ref>. L’hospitalisation de Johann Wrobel à la clinique chirurgicale universitaire de Strasbourg ne représente pourtant pas un cas isolé. De récentes recherches ont révélé qu’entre l’été 1941 et le printemps 1942, on comptait au total six détenus du ''KL-Natzweiler'' qui ont été transférés à la clinique chirurgicale<ref name="28105d1d4d9d32b7ecb96afe78fc363d80e3f7f2">Il s’agit des détenus Walter Skripczynski (matricule 290), Otto Seifert (matricule 229), Johann Jurkiewicz (matricule 347), Georg Lütz (matricule 205), Stefan Grün (matricule 180) et Johann Wrobel (matricule 113)..</ref> et quelque douze autres à la clinique ophtalmologique à partir du printemps 1943<ref name="60569270b9b9b3cbbab88476176a230f66560e67">Il s’agit des détenus Bruno Splitt (matricule 230), Max Mahler (matricule 1815), Joseph Gerber (matricules 3441 et 4520), René Casagrande (matricule 2652), Heinrich Debortoli (matricule 2213), Karl Wetzer (matricule 3008), Harry Hoffmann (matricule 50), Adam Zmuda (matricule 5462), Hans Haner (matricule 6704), Johann Zollstab (matricule 5047), Wilhelm Frangen (matricule 2012) et Michail Tereschtschenko (matricule 4646)..</ref>. Johann Wrobel est en revanche le dernier d’entre eux à être admis en chirurgie au printemps 1942. En ce qui concerne les hospitalisations en Chirurgie, on remarque qu’il s’agit à chaque fois de patients grièvement blessés ou atteints de pathologies graves et dont l’état de santé nécessite une prise en charge hospitalière – en l’occurrence ici chirurgicale – immédiate. En fait, il semble que ces hospitalisations aient été jugées « nécessaires » (''notwendig'') par le médecin ''SS'', car le camp n’était, à ce moment-là, pas pleinement équipé pour dispenser de tels soins médico-chirurgicaux. En effectivement, à la lumière des rapports officiels des médecins ''SS'' du ''KL-Natzweiler'', on s’aperçoit que durant la phase de construction du camp, les installations sanitaires et médicales y étaient quasi-inexistantes. Au départ, la « baraque de fortune » (''Notbaracke'') […] qui servait d’infirmerie des déportés » et qui avait été « rapidement construite »<ref name="e7a1d5d72d6888c5719ab2b4bb8078a1fc1c257b">Voir tout particulièrement le rapport du ''SS-Standorarzt'' Dr. Werner Rohde dans DCAJM, Procédure « Struthof camp », Annexe G, fol. 10, ''Kurze Zusammenstellung über die Entwicklung des Häftlingskrankenbaues im K.L. Natzweiler'', sans date [été 1944]..</ref> avec cinq, puis dix lits, « répond[ait] à peine aux exigences que l’on peut attendre d’un service d’urgence primitif »<ref name="583ec95d57ba2e79fd90cb84b4630ec248e8b156">DCAJM, Procédure « Struthof camp », Annexe G, fol. 204, Rapport trimestriel sur le service sanitaire au ''KL-Natzweiler'', 7 octobre 1941. Voir aussi Robert Steegmann, ''Struthof. Le KL-Natzweiler et ses kommandos : une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin (1941-1945)'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 2005, p. 371-372..</ref>. L’historien Robert Steegmann rappelle justement que les malades du ''KL-Natzweiler'' étaient essentiellement transportés au ''KL-Dachau'' jusqu’à la fin de l’année 1942, car il n’y avait pas, au ''KL-Natzweiler'', de véritable ''Revier'' sur place durant les premiers mois de la construction du camp<ref name="8649118b727f880e4ebead272a8848eec08d8b9c">Robert Steegmann, « Natzweiler et Dachau : une histoire croisée », in Anne Bernou-Fieseler et Fabien Théofilakis (dir.), ''Dachau. Mémoires et histoire de la déportation. Regards franco-allemands'', Paris, Tirésias, 2006, p. 146..</ref>. Dans tous les cas, il s’agit d’une pratique qui, si elle a été observée dans d’autres camps de concentration nazis, reste rare et tout à fait exceptionnelle<ref name="c2e41fc1b8bbd4c095d17addf28229f246b1dff9">Voir à ce sujet la contribution de Loïc Lutz, Gabriele Moser, Lea Münch, « Une pratique méconnue. Transporter et soigner des détenus du ''KL-Natzweiler'' dans les cliniques de la ''Reichsuniversität Straßburg'' » dans le rapport final de la commission historique ''Reichsuniversität Straßburg'' et le chapitre dans l’ouvrage collectif à paraître..</ref>.
===''KL-Dachau''===
Finalement, deux mois après son retour au camp principal, Johann Wrobel est transféré au ''KL-Dachau'' en Bavière – peut-être pour raisons de santé comme le laisse à penser l’analyse de Robert Steegmann. Il arrive sur place le 17 août 1942, étant catégorisé comme détenu politique avec le matricule n°34725<ref name="9dd8c03dbfe2d765b3e2c2b2ea5b053c7364a0fd">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.7/01010607, ''Schreibstubenkarte J. Wrobel'', doc. 10784555..</ref>. Là encore, les sources sont assez muettes quant à sa détention à Dachau, mais on sait qu’à l’été 1943, alors qu’il était affecté au Block 8/1, Johann Wrobel était un « détenu-fonctionnaire » et occupait le poste de doyen de Block (''Blockältester'')<ref name="4e6c020e63aea2d9cf2f559013028ac895818d83">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, Demande écrite de J. Wrobel au ''Schutzhaftlagerführer'' du ''KL-Dachau'', 17 août 1943, doc. 90429157..</ref>. Il finit par être envoyé au ''kommando'' d’Allach, où il est libéré à la fin du mois d’avril 1945 par des soldats de l’armée américaine<ref name="9dd8c03dbfe2d765b3e2c2b2ea5b053c7364a0fd">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.7/01010607, ''Schreibstubenkarte J. Wrobel'', doc. 10784555..</ref>.
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|auteurFiche=Loïc Lutz
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Version actuelle datée du 15 mars 2024 à 15:37


Johann Wrobel
Prénom Johann
Nom Wrobel
Sexe masculin
Naissance 25 décembre 1895 (Düsseldorf)


Johann Wrobel (1895-?) est un détenu allemand qui a été déporté dans les camps de concentration nazis d’Esterwegen (1933-1935), Sachsenhausen (1936-1941), Natzweiler (1941-1942) et Dachau (1942-1945) pour raisons politiques. Membre du parti communiste depuis 1924 et cadre local du parti communiste à Düsseldorf depuis 1930, Wrobel est arrêté en mars 1933 après l’arrivée des nazis au pouvoir.

Durant sa déportation au KL-Natzweiler en Alsace annexée, il est hospitalisé à la clinique chirurgicale de la Reichsuniversität Straßburg, à environ cinquante kilomètres du camp. Le médecin SS du camp soupçonnait alors un cancer de l’estomac et avait adressé le détenu-patient à des médecins-spécialistes de la clinique universitaire voisine pour vérifier le diagnostic et le soigner en conséquence. Sur place, les chirurgiens ont pratiqué une opération pour ulcères gastriques et Wrobel est resté hospitalisé à la clinique pendant plus de quarante jours. Il fait partie d’une poignée de détenus du KL-Natzweiler envoyés dans les cliniques universitaires de la Reichsuniversität Straßburg et illustre les relations inhabituelles entre le KL-Natzweiler et le monde extérieur.

Biographie

Origines

Johann Wrobel est né le 25 décembre 1895 à Düsseldorf, une grande ville industrielle située dans la province rhénane du royaume de Prusse. Il est le fils de Franz Wrobel et Anna née Hertzberg. Il fréquente l’école élémentaire (Volksschule) dans sa ville natale, puis devient mécanicien (Mechaniker). À l’âge de dix-neuf ans, à la suite du déclenchement de la Première Guerre mondiale, Johann Wrobel entre dans l’armée allemande[1]. En effet, le 5 octobre 1914, il est mobilisé au régiment d’infanterie 159 à Mühlheim dans la Ruhr, puis est envoyé au front (ins Feld) en novembre 1914 avec le régiment d’infanterie 219. Envoyé sur le front de l’est, il est blessé le 5 mai 1915, près de Gorlice en Galicie. Après avoir reçu des soins dans un hôpital de campagne, il est affecté au 'Ersatzbataillon 159, avant d’être réaffecté au service actif, d’abord au régiment d’infanterie 53, puis au régiment d’infanterie 55. Au moment de la démobilisation en novembre 1918, le bataillon de Wrobel se trouvait à Lippstadt en Rhénanie[2].


De l’engagement politique dans le parti communiste à la persécution

Au retour de la guerre, Johann Wrobel se réinstalle dans sa ville natale, à Düsseldorf et vit au 52 de la Mauerstraße, rebaptisée Litzmannstraße sous le régime national-socialiste, en mémoire d’un général et membre du parti nazi Karl Litzmann. Il est en outre marié à Maria Adam[1].

Johann Wrobel s’engage rapidement dans le parti communiste allemand (KPD), dont devient un membre actif de 1924 jusqu’en 1933. Il évolue rapidement au sein de l’organisation interne du parti local de Düsseldorf et devient un militant actif du parti. Il devient même cadre du parti et sert, de 1930 à 1933, comme responsable local (Organisationsleiter) à Düsseldorf. De plus, l’engagement et le militantisme de Johann Wrobel pour le mouvement communisme se concrétise par son adhésion à différentes organisations du parti, comme le Secours rouge (Rote Hilfe), une filiale du secours rouge international affiliée au KPD, dont il est membre 1925 à 1933, ou la Ligue des combattants du Front rouge (Kampfbund gegen den Faschismus), une organisation de masse du KPD, dont il est membre de 1930 à 1933[1].

Très rapidement après l’arrivée au pouvoir des nazis, Johann Wrobel est frappé par les persécutions à l’encontre des opposants au régime national-socialiste. En raison de son appartenance au parti communiste et de son activité militante, il est arrêté. De toute évidence, l’arrestation a lieu le 3 mars 1933 à Düsseldorf[3]. Il est ensuite déporté au camp d’Esterwegen pendant plus de deux ans et demi, d’avril 1933 à octobre 1935[1], vraisemblablement jusqu’au 29 octobre[4]. Il est alors libéré et retourne à Düsseldorf pour une courte période puisqu’il est à nouveau frappé par la Schutzhaft dès le 3 mars 1936[4], avant d’être renvoyé dans un camp de concentration à l’été 1936[1].


Du KL-Sachsenhausen au KL-Natzweiler (1936-1941)

Le 20 juillet 1936, Johann Wrobel arrive au KL-Sachsenhausen. Immatriculé comme détenu politique, il reçoit le numéro de matricule 672[5] et par la suite le numéro 16348[6]. On ne sait que peu de choses sur sa déportation à Sachsenhausen, hormis qu’il a été admis au Revier pendant près de trois mois, du 25 février 1941 au 14 mai 1941[7]. Quelques jours plus tard, il est sélectionné, vraisemblablement par Josef Kramer, pour faire partie des premiers détenus à ouvrir le KL-Natzweiler en Alsace annexée en mai 1941[8].

Après avoir passé près de cinq années au KL-Sachsenhausen, Johann Wrobel arrive au KL-Natzweiler le 21 mai 1941. Comme à Sachsenhausen, il est enregistré comme détenu politique (Schutzhäftling) et reçoit le matricule n°113[9]. Wrobel est ainsi l’un des 300 premiers détenus arrivés au KL-Natzweiler les 21 et 23 mai et fait donc partie des « bâtisseurs » participant à la construction du camp dans des conditions particulièrement déplorables[10].


L’hospitalisation à la clinique chirurgicale de la Reichsuniversität Straßburg

Durant sa déportation au KL-Natzweiler, Johann Wrobel souffre de douleurs gastro-intestinales suffisamment sérieuses pour nécessiter une admission au Revier. Le médecin-chef 'SS du camp, le Dr Hanns Eisele (1912-1967), témoigne un intérêt tout particulier au cas de ce patient. Soupçonnant un cancer de l’estomac et ne disposant pas des instruments nécessaires pour établir le diagnostic, il demande un avis et un examen spécialisés. En effet, le 16 décembre 1941, le Dr Eisele envoie cinq détenus, parmi lesquels Johann Wrobel, au service de radiologie du sanatorium de la ville voisine de Schirmeck que des clichés radiographiques soient réalisés[11]. Apparemment, les clichés invalident le diagnostic initial du Dr Eisele, mais ne permettent pas déterminer la cause des douleurs de Wrobel qui persistent.

Face à l’échec thérapeutique au Revier, le Dr Eisele sollicite à nouveau un avis spécialisé extérieur au système concentrationnaire. Le 30 avril 1942, il adresse au commandant du 'KL-Natzweiler une demande écrite afin d’admettre le détenu Johann Wrobel à l’hôpital de Strasbourg. Il écrit :

« Le détenu préventif n°113 Wrobel Hans, né le 25 décembre 1895, doit être transporté à l’hôpital civil de Strasbourg pour examen et clarification du diagnostic ou éventuellement une hospitalisation pour soupçon de cancer de l’estomac. Je demande au commandant l’autorisation et l’organisation du transport »[12].

Recevant rapidement l’aval du commandant, le Dr Eisele rédige l’ordonnance d’hospitalisation (Einweisungsschein) le jour même, à l’attention de ses confrères de l’hôpital. Il demande alors une « hospitalisation de longue durée » (zur stationären Behandlung), ajoutant que le détenu « souffre depuis longtemps de douleurs gastro-intestinales, dont l’origine n’a pas pu être déterminée ici ». Il souligne que le détenu avait passé précédemment une radiographie au sanatorium de Schirmeck pour le même diagnostic, mais même si le résultat s’était avéré négatif, les « douleurs du détenu subsistent toujours »[13]. Le Dr Eisele adresse également à ses confrères des consignes concernant le traitement du détenu à la clinique : « le détenu est soumis au règlement du camp en vigueur au KL-Natzweiler. En particulier, il ne doit recevoir aucune visite, ni envoyer, ni recevoir de courrier qui n’aurait pas été vérifié par le service de censure du KL-Natzweiler […] ». Enfin, il est intéressant de relever que « les frais seront pris en charge par [l’administration du camp] » (die Kosten werden von hier übernommen)[14].

Sur place, Johann Wrobel reçoit des soins de qualité à la clinique chirurgicale de la Reichsuniversität Straßburg. Il est opéré et reste hospitalisé[15] pendant plus de quarante jours à la clinique, jusqu’au 16 juin inclus, étant comptabilisé pendant ce temps sur les registres du KL-Natzweiler avec la mention « un détenu à l’hôpital de Strasbourg » (1 Kr[anken]h[au]s Straßb[ur]g)[16]. De plus, dans le rapport trimestriel sur la situation sanitaire au KL-Natzweiler pour les mois d’avril à juin 1942, le Dr Eisele indique que « le traitement de détenus en dehors de l’infirmerie du camp a été nécessaire dans un cas avant l’achèvement de la salle d’opération », précisant qu’« il s’agissait d’un cas d’ulcère gastrique avec opération, qui a été pratiquée à l’hôpital civil [de Strasbourg] ». Au sujet de la construction de la salle d’opération au sein de l’infirmerie des détenus du KL-Natzweiler, Eisele ajoute qu’elle « a été définitivement achevée et [qu’] elle a été mise en service au début du mois de mai [1942] »[17].

La raison de l’hospitalisation de Wrobel a la clinique chirurgicale de la Reichsuniversität Straßburg réside donc dans le fait que l’infirmerie du KL-Natzweiler n’était pas équipée pour soigner le détenu-patient et que le médecin SS souhaitait un avis spécialisé[18]. L’hospitalisation de Johann Wrobel à la clinique chirurgicale universitaire de Strasbourg ne représente pourtant pas un cas isolé. De récentes recherches ont révélé qu’entre l’été 1941 et le printemps 1942, on comptait au total six détenus du KL-Natzweiler qui ont été transférés à la clinique chirurgicale[19] et quelque douze autres à la clinique ophtalmologique à partir du printemps 1943[20]. Johann Wrobel est en revanche le dernier d’entre eux à être admis en chirurgie au printemps 1942. En ce qui concerne les hospitalisations en Chirurgie, on remarque qu’il s’agit à chaque fois de patients grièvement blessés ou atteints de pathologies graves et dont l’état de santé nécessite une prise en charge hospitalière – en l’occurrence ici chirurgicale – immédiate. En fait, il semble que ces hospitalisations aient été jugées « nécessaires » (notwendig) par le médecin SS, car le camp n’était, à ce moment-là, pas pleinement équipé pour dispenser de tels soins médico-chirurgicaux. En effectivement, à la lumière des rapports officiels des médecins SS du KL-Natzweiler, on s’aperçoit que durant la phase de construction du camp, les installations sanitaires et médicales y étaient quasi-inexistantes. Au départ, la « baraque de fortune » (Notbaracke) […] qui servait d’infirmerie des déportés » et qui avait été « rapidement construite »[21] avec cinq, puis dix lits, « répond[ait] à peine aux exigences que l’on peut attendre d’un service d’urgence primitif »[22]. L’historien Robert Steegmann rappelle justement que les malades du KL-Natzweiler étaient essentiellement transportés au KL-Dachau jusqu’à la fin de l’année 1942, car il n’y avait pas, au KL-Natzweiler, de véritable Revier sur place durant les premiers mois de la construction du camp[23]. Dans tous les cas, il s’agit d’une pratique qui, si elle a été observée dans d’autres camps de concentration nazis, reste rare et tout à fait exceptionnelle[24].


KL-Dachau

Finalement, deux mois après son retour au camp principal, Johann Wrobel est transféré au KL-Dachau en Bavière – peut-être pour raisons de santé comme le laisse à penser l’analyse de Robert Steegmann. Il arrive sur place le 17 août 1942, étant catégorisé comme détenu politique avec le matricule n°34725[25]. Là encore, les sources sont assez muettes quant à sa détention à Dachau, mais on sait qu’à l’été 1943, alors qu’il était affecté au Block 8/1, Johann Wrobel était un « détenu-fonctionnaire » et occupait le poste de doyen de Block (Blockältester)[26]. Il finit par être envoyé au kommando d’Allach, où il est libéré à la fin du mois d’avril 1945 par des soldats de l’armée américaine[25].


Repères

Localisations

Nationalités

Confessions

Publications

1895-12-25T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
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Références

À propos de cette page

Rédaction : ©Loïc Lutz



  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, Personalfragebogen, 1936, doc. 3249675..
  2. Voir ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, Courrier du service administratif du KL-Natzweiler au Zentralnachweiseamt für Kriegsgräber und Kriegsverluste, Büro für Kriegsstammrollen de Berlin, 8 avril 1942, doc. 90429153. Notons que depuis la déportation de Wrobel à Sachsenhausen, jusqu’à sa déportation à Natzweiler, les services administratifs de ces camps ont été en contact avec des administrations civiles au sujet de l’assurance invalidité de Wrobel et de la régularisation de ses cotisations. Voir ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, doc. 90429143-90429155..
  3. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, Personalfragebogen, 1936, doc. 3249675. Voir aussi ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, doc. 90429148..
  4. 4,0 et 4,1 ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, doc. 90429148..
  5. Voir ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, doc. 90429148..
  6. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.38.1/4535000, Nummernliste der dem Lager Natzweiler überstellten Häftlinge, mai 1941, doc. 4091042-4091047, ici doc. 4091043..
  7. Voir ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.38.1/4530001, Veränderungen im Krankenbau, 25 février 1941, doc. 4089289 et ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.38.1/4530001, Veränderungen im Krankenbau, 14 mai 1941, doc. 4089399..
  8. Robert Steegmann, Struthof. Le KL-Natzweiler et ses kommandos : une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin (1941-1945), Strasbourg, La Nuée Bleue, 2005, p. 44-45. Voir également la liste des 300 premiers détenus (avec le nouveau numéro de matricule de Wrobel) : ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.38.1/4535000, Nummernliste der dem Lager Natzweiler überstellten Häftlinge, mai 1941, doc. 4091042-4091047, ici doc. 4091043..
  9. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/8123400001, doc. 3128838, Extrait du registre matriculaire du KL-Natzweiler (Häftlings-Nummernbuch, 1-6499). ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.2/01012902, doc. 3232671-3232672, Fragebogen für Häftlinge, 1941..
  10. Sur le KL-Natzweiler, voir la monumentale monographie de Robert Steegmann, Struthof. Le KL-Natzweiler et ses kommandos : une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin (1941-1945), Strasbourg, La Nuée Bleue, 2005, 494 p., en particulier p. 44-45..
  11. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/8125900, Überweisungsschein, 16 décembre 1941, doc. 3132612..
  12. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, Courrier du Dr Eisele au commandant du KL-Natzweiler au sujet de l’hospitalisation de Johann Wrobel à Strasbourg, 30 avril 1942, doc. 3249676..
  13. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, Einweisungsschein, 30 avril 1942, doc. 3249677..
  14. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, Krankenhaus-Einweisung, 30 avril 1942, doc. 3249678..
  15. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, Courrier du Dr Blancke au service de chirurgie de l’hôpital civil de Strasbourg, 16 juillet 1942, doc. 3249679..
  16. Voir BArch, NS 4 NA 100 ou ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.0/245300, doc. 82130607-82130642, Rapportführer des KL-Natzweiler an die Häftlingsküche des KL-Natzweiler, Blockstärke für Verpflegung, 2 mai 1942-16 juin 1942. C’est à partir du 2 mai 1942 que Wrobel est comptabilisé comme étant à Strasbourg, mais il semble en réalité que son hospitalisation débute dès le 30 avril. Par ailleurs, il n’est plus compté parmi les détenus « présents » au camp lors de l’appel (ce qui sert notamment à établir le nombre de rations alimentaires à préparer quotidiennement), ni même parmi ceux hospitalisés au Revier..
  17. DCAJM, Procédure « Struthof camp », Annexe G, Rapport trimestriel sur le service sanitaire au KL-Natzweiler, 3 juillet 1942..
  18. D’ailleurs, dès son l’arrivée au KL-Natzweiler, le successeur d’Eisele, Max Blancke, prend contact ses confrères de l’hôpital civil pour leur demander de lui « faire parvenir un extrait du dossier médical » de son patient, vraisemblablement pour tenir à jour les dossiers et peut-être pour réorienter les soins. Voir ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012902, Courrier du Dr Blancke au service de chirurgie de l’hôpital civil de Strasbourg, 16 juillet 1942, doc. 3249679..
  19. Il s’agit des détenus Walter Skripczynski (matricule 290), Otto Seifert (matricule 229), Johann Jurkiewicz (matricule 347), Georg Lütz (matricule 205), Stefan Grün (matricule 180) et Johann Wrobel (matricule 113)..
  20. Il s’agit des détenus Bruno Splitt (matricule 230), Max Mahler (matricule 1815), Joseph Gerber (matricules 3441 et 4520), René Casagrande (matricule 2652), Heinrich Debortoli (matricule 2213), Karl Wetzer (matricule 3008), Harry Hoffmann (matricule 50), Adam Zmuda (matricule 5462), Hans Haner (matricule 6704), Johann Zollstab (matricule 5047), Wilhelm Frangen (matricule 2012) et Michail Tereschtschenko (matricule 4646)..
  21. Voir tout particulièrement le rapport du SS-Standorarzt Dr. Werner Rohde dans DCAJM, Procédure « Struthof camp », Annexe G, fol. 10, Kurze Zusammenstellung über die Entwicklung des Häftlingskrankenbaues im K.L. Natzweiler, sans date [été 1944]..
  22. DCAJM, Procédure « Struthof camp », Annexe G, fol. 204, Rapport trimestriel sur le service sanitaire au KL-Natzweiler, 7 octobre 1941. Voir aussi Robert Steegmann, Struthof. Le KL-Natzweiler et ses kommandos : une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin (1941-1945), Strasbourg, La Nuée Bleue, 2005, p. 371-372..
  23. Robert Steegmann, « Natzweiler et Dachau : une histoire croisée », in Anne Bernou-Fieseler et Fabien Théofilakis (dir.), Dachau. Mémoires et histoire de la déportation. Regards franco-allemands, Paris, Tirésias, 2006, p. 146..
  24. Voir à ce sujet la contribution de Loïc Lutz, Gabriele Moser, Lea Münch, « Une pratique méconnue. Transporter et soigner des détenus du KL-Natzweiler dans les cliniques de la Reichsuniversität Straßburg » dans le rapport final de la commission historique Reichsuniversität Straßburg et le chapitre dans l’ouvrage collectif à paraître..
  25. 25,0 et 25,1 ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.7/01010607, Schreibstubenkarte J. Wrobel, doc. 10784555..
  26. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, Demande écrite de J. Wrobel au Schutzhaftlagerführer du KL-Dachau, 17 août 1943, doc. 90429157..