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Le 27 septembre 2016, le président de | __NOTOC__ | ||
Le 27 septembre 2016, le président de l’Université de Strasbourg, Michel Deneken, a mis en place, une commission historique internationale et indépendante afin d’éclairer l’histoire de la faculté de médecine de la Reichsuniversität Strassburg entre 1941 et 1944. | |||
La commission est composée de | La commission est composée de treize membres, placés sous la présidence de deux historiens extérieurs à l’université de Strasbourg, Florian Schmaltz (Max-Planck-Institut für Wissenschaftsgeschichte, Berlin) et Paul Weindling (Oxford Brookes). | ||
Avec la fin officielle des travaux de la commission, la gestion scientifique de la plateforme Wikipédia revient au Département d’histoire des sciences de la vie et de la santé (DHVS) de l’université de Strasbourg. | Avec la fin officielle des travaux de la commission, la gestion scientifique de la plateforme Wikipédia revient au Département d’histoire des sciences de la vie et de la santé (DHVS) de l’université de Strasbourg. | ||
== Membres de la Commission Historique == | == Membres de la Commission Historique == | ||
'''Huit experts extérieurs à l’Université de Strasbourg :''' | |||
*Isabelle von Bueltzingsloewen, Université de Lyon II, vice-présidente recherche et experte pour l’histoire de la psychiatrie nationale-socialiste en France et en Allemagne et de la surmortalité des internés en hôpital psychiatrique de la période | |||
*Corine Defrance, CNRS, UMR 8138 SIRICE, Paris, spécialiste en histoire contemporaine et du temps présent franco-allemande et en particulier de l‘épuration | |||
*Sabine Hildebrandt, Global Health and Social Medicine, Harvard Medical School & Boston Children’s Hospital (États-Unis) | |||
*Hans-Joachim Lang, anthropologie culturelle, Université de Tübingen (Allemagne) | |||
*Volker Roelcke, histoire de la médecine, directeur de l’institut d’histoire de la médecine, Université de Giessen (Allemagne) | |||
*Carola Sachse, histoire contemporaine, Université de Vienne (Autriche) | |||
*Florian Schmaltz, histoire contemporaine et des sciences, Max Planck Institut für Wissenschaftsgeschichte Berlin (Allemagne) | |||
* Paul Weindling, histoire de la médecine, Oxford Brookes University (Grande-Bretagne) | |||
'''Quatre membres issus de l’Université de Strasbourg :''' | |||
*Christian Bonah, histoire des sciences de la vie et de la santé, Université de Strasbourg | |||
*Catherine Maurer, histoire contemporaine, Université de Strasbourg | |||
*Jean-Sébastien Raul, directeur de l'institut de médecine légale, Université de Strasbourg | |||
*Norbert Schappacher, histoire des mathématiques, Université de Strasbourg | |||
'''Une personnalité qualifiée :''' | |||
Frédérique Neau-Dufour, directrice du Centre Européen du Résistant déporté (CERD) | |||
==Rapport final de la Commission historique 2017-2022== | |||
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En 2015, à la suite des investigations de Raphaël Toledano, des préparations réalisées à partir de tissus du | |||
détenu de camp de concentration Menachem Taffel ont été retrouvées dans la collection de l’Institut de | |||
médecine légale de l’université de Strasbourg. Il faisait partie des 86 victimes juives assassinées en 1943 au | |||
camp de concentration de Natzweiler (Struthof) pendant l’occupation nazie afin de détourner leurs corps | |||
pour constituer une « collection de squelettes juifs » à l’Institut d’anatomie de la Reichsuniversität Straßburg | |||
(RUS). Ces préparations humaines avaient été conservées comme preuves pour le procès des médecins nazis | |||
ayant travaillé au camp de Natzweiler devant les tribunaux militaires français après la Libération. Après | |||
l’inhumation de ces restes humains au cimetière juif de Strasbourg-Cronenbourg et après une controverse | |||
publique, l’université de Strasbourg a mis en place et missionné, le 27 septembre 2016, une Commission | |||
historique internationale et indépendante dont la tâche était d’éclairer l’histoire de la faculté de médecine de la | |||
Reichsuniversität Straßburg entre 1941 et 1944. Ses missions consistaient à étudier les activités scientifiques | |||
et politiques des membres de la Medizinische Fakultät de la RUS, à identifier des victimes de recherches, | |||
pratiques ou persécutions en lien avec cette dernière ainsi qu’à rechercher, dans ses collections scientifiques, | |||
d’éventuelles préparations scientifiques ou pédagogiques contenant des restes humains produites par la | |||
Reichsuniversität. Enfin, la Commission a été appelée à formuler des préconisations mémorielles en matière | |||
de commémoration et de conduite à tenir au sujet de ces collections de préparations. | |||
Pendant cinq ans, les treize membres de la Commission, dont la plupart étaient extérieurs à l’université de | |||
Strasbourg, une chercheuse chef de projet (Gabriele Moser) et deux doctorantes (Aisling Shalvey et Lea | |||
Münch) ont engagé, en France et à l’étranger, un travail de recherche systématique des archives éparpillées | |||
de l’ancienne université du Reich dissoute en avril 1945 après son transfert à Tübingen. La Commission a | |||
notamment analysé des milliers de dossiers conservés aux Archives départementales du Bas-Rhin, déclassés | |||
en 2015 et concernant les services de la police nationale-socialiste et des renseignements généraux français | |||
après 1945. | |||
Ces travaux de grande ampleur ont permis à la fois de répondre à la plupart des questions posées lors de la | |||
création de la Commission, d’enrichir les connaissances sur le fonctionnement de la faculté de médecine | |||
de la RUS et ses liens avec d’autres institutions, et de rectifier, voire de battre en brèche un certain nombre | |||
d’idées reçues sur ce sujet. L’ensemble de ces résultats vous est présenté dans ce [https://seafile.unistra.fr/d/9f522388adb04ae0a9f0/files/?p=%2FInt%C3%A9rieur%20%E2%80%93%20Rapport%20final%20Reichsuniversit%C3%A4t%20Stra%C3%9Fburg_corr.pdf&dl=1 rapport final]. | |||
La Commission remercie toutes celles et tous ceux qui l’ont soutenue dans ses recherches et en particulier | |||
la Fondation pour la mémoire de la Shoah. | |||
==Dossier de presse 03/05/2022== | |||
==Exposition au Centre européen du résistant déporté du 6 mai 2022 au 19 mars 2023== | |||
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Les liens entre la faculté de médecine de la Reichsuniversität Straßburg et le camp de concentration de Natzweiler-Struthof étaient déjà connus, en particulier les expérimentations réalisées par Eugen Haagen, Otto Bickenbach et August Hirt, ainsi que les assassinats des 86 personnes juives dans la chambre à gaz aménagée à cet effet. | |||
'''Les avancées historiographiques''' | |||
Les récents travaux de la commission historique sur la faculté de médecine de la Reichsuniversität Straßburg ont mis en lumière des liens plus nombreux, plus quotidiens et moins extrêmes. | |||
Toutes ces interactions, ces interconnexions et ces collaborations participent du renouvellement de l’image d’un camp de concentration hermétique, reclus et isolé dans les Vosges alsaciennes, en un camp pleinement intégré dans le système nazi de couverture sanitaire et d’hygiène raciale. | |||
À la différence des autres expériences médicales conduites dans les camps de concentration, le KL-Natzweiler est le seul camp pour lequel les expériences ont été menées en étroite collaboration avec une institution universitaire. | |||
'''« Exploitations multiples »''' | |||
Les avancées historiographiques de la commission ont conduit à la naissance du projet d’exposition. | |||
Le titre de l’exposition « Exploitations multiples » souligne les différentes formes d’exploitation des détenus du camp de Natzweiler - par le travail et par les expériences médicales - , autant que la variété des relations qui ont existé entre les deux institutions (dispositifs expérimentaux, analyses biologiques, soins). | |||
L’exposition cherche à contribuer à tirer des enseignements des cas réels d’inconduites scientifique et médicale extrêmes pour la pratique actuelle et future de la médecine et des sciences biologiques, ainsi que pour leur encadrement politique et social. L’exposition désigne les coupables, aborde la question des complicités et contribue à rendre hommage aux victimes. | |||
Version actuelle datée du 29 avril 2022 à 10:56
Le 27 septembre 2016, le président de l’Université de Strasbourg, Michel Deneken, a mis en place, une commission historique internationale et indépendante afin d’éclairer l’histoire de la faculté de médecine de la Reichsuniversität Strassburg entre 1941 et 1944.
La commission est composée de treize membres, placés sous la présidence de deux historiens extérieurs à l’université de Strasbourg, Florian Schmaltz (Max-Planck-Institut für Wissenschaftsgeschichte, Berlin) et Paul Weindling (Oxford Brookes).
Avec la fin officielle des travaux de la commission, la gestion scientifique de la plateforme Wikipédia revient au Département d’histoire des sciences de la vie et de la santé (DHVS) de l’université de Strasbourg.
Membres de la Commission Historique
Huit experts extérieurs à l’Université de Strasbourg :
- Isabelle von Bueltzingsloewen, Université de Lyon II, vice-présidente recherche et experte pour l’histoire de la psychiatrie nationale-socialiste en France et en Allemagne et de la surmortalité des internés en hôpital psychiatrique de la période
- Corine Defrance, CNRS, UMR 8138 SIRICE, Paris, spécialiste en histoire contemporaine et du temps présent franco-allemande et en particulier de l‘épuration
- Sabine Hildebrandt, Global Health and Social Medicine, Harvard Medical School & Boston Children’s Hospital (États-Unis)
- Hans-Joachim Lang, anthropologie culturelle, Université de Tübingen (Allemagne)
- Volker Roelcke, histoire de la médecine, directeur de l’institut d’histoire de la médecine, Université de Giessen (Allemagne)
- Carola Sachse, histoire contemporaine, Université de Vienne (Autriche)
- Florian Schmaltz, histoire contemporaine et des sciences, Max Planck Institut für Wissenschaftsgeschichte Berlin (Allemagne)
- Paul Weindling, histoire de la médecine, Oxford Brookes University (Grande-Bretagne)
Quatre membres issus de l’Université de Strasbourg :
- Christian Bonah, histoire des sciences de la vie et de la santé, Université de Strasbourg
- Catherine Maurer, histoire contemporaine, Université de Strasbourg
- Jean-Sébastien Raul, directeur de l'institut de médecine légale, Université de Strasbourg
- Norbert Schappacher, histoire des mathématiques, Université de Strasbourg
Une personnalité qualifiée :
Frédérique Neau-Dufour, directrice du Centre Européen du Résistant déporté (CERD)
Rapport final de la Commission historique 2017-2022
En 2015, à la suite des investigations de Raphaël Toledano, des préparations réalisées à partir de tissus du détenu de camp de concentration Menachem Taffel ont été retrouvées dans la collection de l’Institut de médecine légale de l’université de Strasbourg. Il faisait partie des 86 victimes juives assassinées en 1943 au camp de concentration de Natzweiler (Struthof) pendant l’occupation nazie afin de détourner leurs corps pour constituer une « collection de squelettes juifs » à l’Institut d’anatomie de la Reichsuniversität Straßburg (RUS). Ces préparations humaines avaient été conservées comme preuves pour le procès des médecins nazis ayant travaillé au camp de Natzweiler devant les tribunaux militaires français après la Libération. Après l’inhumation de ces restes humains au cimetière juif de Strasbourg-Cronenbourg et après une controverse publique, l’université de Strasbourg a mis en place et missionné, le 27 septembre 2016, une Commission historique internationale et indépendante dont la tâche était d’éclairer l’histoire de la faculté de médecine de la Reichsuniversität Straßburg entre 1941 et 1944. Ses missions consistaient à étudier les activités scientifiques et politiques des membres de la Medizinische Fakultät de la RUS, à identifier des victimes de recherches, pratiques ou persécutions en lien avec cette dernière ainsi qu’à rechercher, dans ses collections scientifiques, d’éventuelles préparations scientifiques ou pédagogiques contenant des restes humains produites par la Reichsuniversität. Enfin, la Commission a été appelée à formuler des préconisations mémorielles en matière de commémoration et de conduite à tenir au sujet de ces collections de préparations.
Pendant cinq ans, les treize membres de la Commission, dont la plupart étaient extérieurs à l’université de Strasbourg, une chercheuse chef de projet (Gabriele Moser) et deux doctorantes (Aisling Shalvey et Lea Münch) ont engagé, en France et à l’étranger, un travail de recherche systématique des archives éparpillées de l’ancienne université du Reich dissoute en avril 1945 après son transfert à Tübingen. La Commission a notamment analysé des milliers de dossiers conservés aux Archives départementales du Bas-Rhin, déclassés en 2015 et concernant les services de la police nationale-socialiste et des renseignements généraux français après 1945.
Ces travaux de grande ampleur ont permis à la fois de répondre à la plupart des questions posées lors de la création de la Commission, d’enrichir les connaissances sur le fonctionnement de la faculté de médecine de la RUS et ses liens avec d’autres institutions, et de rectifier, voire de battre en brèche un certain nombre d’idées reçues sur ce sujet. L’ensemble de ces résultats vous est présenté dans ce rapport final. La Commission remercie toutes celles et tous ceux qui l’ont soutenue dans ses recherches et en particulier la Fondation pour la mémoire de la Shoah.
Dossier de presse 03/05/2022
Exposition au Centre européen du résistant déporté du 6 mai 2022 au 19 mars 2023
Les liens entre la faculté de médecine de la Reichsuniversität Straßburg et le camp de concentration de Natzweiler-Struthof étaient déjà connus, en particulier les expérimentations réalisées par Eugen Haagen, Otto Bickenbach et August Hirt, ainsi que les assassinats des 86 personnes juives dans la chambre à gaz aménagée à cet effet.
Les avancées historiographiques
Les récents travaux de la commission historique sur la faculté de médecine de la Reichsuniversität Straßburg ont mis en lumière des liens plus nombreux, plus quotidiens et moins extrêmes. Toutes ces interactions, ces interconnexions et ces collaborations participent du renouvellement de l’image d’un camp de concentration hermétique, reclus et isolé dans les Vosges alsaciennes, en un camp pleinement intégré dans le système nazi de couverture sanitaire et d’hygiène raciale. À la différence des autres expériences médicales conduites dans les camps de concentration, le KL-Natzweiler est le seul camp pour lequel les expériences ont été menées en étroite collaboration avec une institution universitaire.
« Exploitations multiples »
Les avancées historiographiques de la commission ont conduit à la naissance du projet d’exposition.
Le titre de l’exposition « Exploitations multiples » souligne les différentes formes d’exploitation des détenus du camp de Natzweiler - par le travail et par les expériences médicales - , autant que la variété des relations qui ont existé entre les deux institutions (dispositifs expérimentaux, analyses biologiques, soins).
L’exposition cherche à contribuer à tirer des enseignements des cas réels d’inconduites scientifique et médicale extrêmes pour la pratique actuelle et future de la médecine et des sciences biologiques, ainsi que pour leur encadrement politique et social. L’exposition désigne les coupables, aborde la question des complicités et contribue à rendre hommage aux victimes.
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