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|Contexte_fr===La famille Aufschlager : une famille alsacienne au cœur de l’Alsace allemande==
|Contexte_fr===La famille Aufschlager : une famille alsacienne au cœur de l’Alsace allemande==


Jules Ernest Aufschlager, de son nom de naissance Julius Ernst Aufschlager, est né le 23 mars 1875 à Strasbourg. À sa naissance, l’Alsace était annexée depuis peu au ''Reich'' allemand en application du traité de Francfort du 10 mai 1871 qui avait mis fin à la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Si ses parents étaient nés avec la nationalité française, avec l’annexion, les Alsaciens restés en Alsace ont reçu la nationalité allemande et Jules Ernest est né en tant que citoyen du ''Reich''<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>.
Jules Ernest Aufschlager, de son nom de naissance Julius Ernst Aufschlager, est né le 23 mars 1875 à Strasbourg. À sa naissance, l’Alsace était annexée depuis peu au ''Reich'' allemand en application du traité de Francfort du 10 mai 1871 qui avait mis fin à la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Si ses parents étaient nés avec la nationalité française, avec l’annexion, les Alsaciens restés en Alsace ont reçu la nationalité allemande et Jules Ernest est né en tant que citoyen du ''Reich''<ref name="cfbcfe112d63f550840a86d9dbd44aa9d8b9aea0">ADBR, 4E482/86, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de J. E. Aufschlager, acte n°911/1875..</ref>.


Lui-même fils d’un négociant strasbourgeois, son père Alphonse Ernest Aufschlager, né le 26 décembre 1840 et mort le 17 juin 1914 à Strasbourg, a effectué une carrière dans le commerce en Alsace. Il a travaillé comme courtier-négociant en marchandises et a occupé un poste de magistrat comme juge au tribunal de commerce. Il était en outre membre du consistoire du Temple-Neuf à Strasbourg et président de la Société du chant sacré. Le 11 novembre 1872, Alphonse Ernest Aufschlager a épousé à Strasbourg la fille d’un négociant, Lulice Eugénie Broistedt, de treize ans sa cadette, donnant naissance deux ans et demi plus tard à Jules Ernest<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Ernest Aufschlager passe toute son enfance avec sa famille au cœur d’une Alsace allemande devenue le ''Reichsland Elsass-Lothringen''. Il fréquente l’école élémentaire et le secondaire sous le système éducatif allemand, avant d’entrer à l’université.
Lui-même fils d’un négociant strasbourgeois, son père Alphonse Ernest Aufschlager, né le 26 décembre 1840 et mort le 17 juin 1914 à Strasbourg, a effectué une carrière dans le commerce en Alsace. Il a travaillé comme courtier-négociant en marchandises et a occupé un poste de magistrat comme juge au tribunal de commerce. Il était en outre membre du consistoire du Temple-Neuf à Strasbourg et président de la Société du chant sacré. Le 11 novembre 1872, Alphonse Ernest Aufschlager a épousé à Strasbourg la fille d’un négociant, Lulice Eugénie Broistedt, de treize ans sa cadette, donnant naissance deux ans et demi plus tard à Jules Ernest<ref name="a3c7be2f1c13d29495120c3cd3e43c8297c0b3a9">ADBR, 4E482/86, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de J. E. Aufschlager, acte n°911/1875. Voir aussi la notice NetBDA d’Alphonse Ernest Aufschlager ''via'' https://www.alsace-histoire.org/netdba/aufschlager-alphonse-ernest/, [en ligne], 14 juin 2021..</ref>. Ernest Aufschlager passe toute son enfance avec sa famille au cœur d’une Alsace allemande devenue le ''Reichsland Elsass-Lothringen''. Il fréquente l’école élémentaire et le secondaire sous le système éducatif allemand, avant d’entrer à l’université.




==Les études de médecine à l’université impériale allemande de Strasbourg==
==Les études de médecine à l’université impériale allemande de Strasbourg==


Le 20 octobre 1897<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>, à l’âge de vingt-deux ans, Ernest Aufschlager s’immatricule à la ''Kaiser-Wilhelms-Universität'', l’université impériale allemande créée à Strasbourg en décembre 1871. Inscrit à la faculté de médecine, il suit au total six semestres, du semestre d’hiver 1897-1898 au semestre d’été 1900. À cette époque-là, l’université compte environ un millier d’étudiants immatriculés (dont 30% en médecine), parmi lesquels environ 60% sont issus du ''Reichsland Elsass-Lothringen'' (dont environ la moitié en médecine)<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>.
Le 20 octobre 1897<ref name="6c25281a0c07f0f8eac2dfc786d79f1b84ce9dda">''Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1897/1898'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1897, p. 21..</ref>, à l’âge de vingt-deux ans, Ernest Aufschlager s’immatricule à la ''Kaiser-Wilhelms-Universität'', l’université impériale allemande créée à Strasbourg en décembre 1871. Inscrit à la faculté de médecine, il suit au total six semestres, du semestre d’hiver 1897-1898 au semestre d’été 1900. À cette époque-là, l’université compte environ un millier d’étudiants immatriculés (dont 30% en médecine), parmi lesquels environ 60% sont issus du ''Reichsland Elsass-Lothringen'' (dont environ la moitié en médecine)<ref name="7ad7da96dbb82d4043e7d42cf46ee83984121f49">Outre les informations figurant dans les annuaires administratifs du personnel et des étudiants de la ''Kaiser-Wilhelms-Universität Straßburg'' (voir les références dans la rubrique sources et bibliographie), on renvoie à l’article de Marie-Noëlle Denis, Annelise Gérard, Francis Weidmann, Stéphane Jonas, « Strasbourg et son université impériale, 1871-1918. L’université au centre de la ville », ''Les Annales de la Recherche Urbaine'', n°62-63, 1994, p. 139-155, ici p. 144-145..</ref>.


Durant ses études, il devient l’un des collaborateurs du professeur Bernhard Naunyn (1839-1925), qui a dirigé la ''Medizinische Klinik'' entre 1888 et 1904 et qui a fait construire la nouvelle clinique médicale universitaire (l’actuelle clinique médicale A), inaugurée peu de temps avant son départ en retraite (1901)<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>.
[[File:Aufschlager_these_doctorat_PdeG.jpg|right]]


Au début de l’année 1900, après avoir obtenu l’autorisation d’exercer la médecine (Approbation), Ernest Aufschlager soutient sa thèse de doctorat de médecine à la faculté de médecine de l’université impériale de Strasbourg. Sa thèse, préparée sous la direction de Naunyn, est intitulée « À propos de la maladie de Weil et l’établissement du diagnostic de l’affection rénale d’après ses symptômes » (''Über die Weil’sche Krankheit und die Stellung der Nierenerkrankung unter ihren Symptomen'')<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Après avoir soutenu sa thèse, il s’immatricule pour le dernier semestre de sa formation et mène à terme son cursus universitaire à l’été 1900<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>.
Durant ses études, il devient l’un des collaborateurs du professeur Bernhard Naunyn (1839-1925), qui a dirigé la ''Medizinische Klinik'' entre 1888 et 1904 et qui a fait construire la nouvelle clinique médicale universitaire (l’actuelle clinique médicale A), inaugurée peu de temps avant son départ en retraite (1901)<ref name="a298c2a334025c7d15dfcaee99fbc94bb08f1ec6">Julien Warter, « L’âge d’or de la médecine interne », ''in'' Jacques Héran (dir.), ''Histoire de la médecine à Strasbourg'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 1991, p. 403-405..</ref>.
 
Au début de l’année 1900, après avoir obtenu l’autorisation d’exercer la médecine (''Approbation''), Ernest Aufschlager soutient sa thèse de doctorat de médecine à la faculté de médecine de l’université impériale de Strasbourg. Sa thèse, préparée sous la direction de Naunyn, est intitulée « À propos de la maladie de Weil et l’établissement du diagnostic de l’affection rénale d’après ses symptômes » (''Über die Weil’sche Krankheit und die Stellung der Nierenerkrankung unter ihren Symptomen'')<ref name="9378e20b943ff1418f5609d16a4400cb5424fbf1">Jules Ernest Aufschlager, ''Über die Weil’sche Krankheit und die Stellung der Nierenerkrankung unter ihren Symptomen'', thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Kaiser-Wilhelms-Universität, 1900, 112 p. Voir également New York Academy of Medicine Collection of International Medical Theses, Box 17:19:2, Strasbourg, France (H00514649T), ''via'' http://archives.hsl.unc.edu/nyamtheses/nyamcovers/H00514649T.pdf, [en ligne], consulté le 15 juin 2021. Le manuscrit est également consultable à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (M.39.016,134) et à la bibliothèque de médecine et d’odontologie de l’université de Strasbourg (J149, 758, 6, 23)..</ref>. Après avoir soutenu sa thèse, il s’immatricule pour le dernier semestre de sa formation et mène à terme son cursus universitaire à l’été 1900<ref name="e11833a0ea3a40053e7bf37ba0489e46756583b5">''Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Sommer-Halbjahr 1900'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1900, p. 22. On voit qu’il possède déjà le titre de docteur en médecine durant ce dernier semestre..</ref>.




==Le début de carrière médicale dans l’Alsace wilhelmienne (1900-1918)==
==Le début de carrière médicale dans l’Alsace wilhelmienne (1900-1918)==


Après avoir débuté sa carrière médicale en ouvrant un cabinet de médecine générale à la fin de ses études, le Dr. Ernest Aufschlager obtient un poste à la ''Medizinische Klinik'' (l’actuelle clinique médicale A) au cours du semestre universitaire 1901-1902. Quittant le domicile familial de la ''Kaiser-Friedrichsstraße 29'' (actuelle avenue de la Paix) pour un appartement de la clinique, il devient par la suite le « cinquième assistant » (''fünfter Assistent'') et ''Assistenzarzt'' du professeur Bernhard Naunyn<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Il conserve ce poste d’assistant pendant près de deux ans, devenant « quatrième assistant » (''vierter Assistent'') fin 1902<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>, puis « deuxième assistant » (zweiter Assistent) en 1903<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>.
Après avoir débuté sa carrière médicale en ouvrant un cabinet de médecine générale à la fin de ses études, le Dr. Ernest Aufschlager obtient un poste à la ''Medizinische Klinik'' (l’actuelle clinique médicale A) au cours du semestre universitaire 1901-1902. Quittant le domicile familial de la ''Kaiser-Friedrichsstraße 29'' (actuelle avenue de la Paix) pour un appartement de la clinique, il devient par la suite le « cinquième assistant » (''fünfter Assistent'') et ''Assistenzarzt'' du professeur Bernhard Naunyn<ref name="b7cb522dd17f31e644c7c80a1f81de78323d6d49">''Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1901/1902'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1901, p. 11. L’équipe est composée des Drs Rose, Vogt, Wachholtz et Albert Brion (respectivement 1er, 2e, 3e et 4e assistants). À ceux-là s’ajoutent deux laborantins, le Dr. Julius Bär (''Laboratoriums-Assistent'') et M. Werner (''Laboratiriums-Diener''). Voir également AVES, 1 BA 1901, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1901, p. 10..</ref>. Il conserve ce poste d’assistant pendant près de deux ans, devenant « quatrième assistant » (''vierter Assistent'') fin 1902<ref name="bc4ed736b23c605fb71b6484c75d7eaeaec5e569">''Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Sommer-Halbjahr 1902'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1902, p. 11 ; ''Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1902/1903'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1902, p. 11. Si l’équipe était restée inchangée au semestre d’été 1902, le professeur Naunyn est secondé au semestre d’hiver 1902-1903 par cinq assistants – Dr. Rose, Dr. Wachholtz, Dr. Albert Brion, Dr. Ernst Aufschlager et Dr. Heinrich Kayer – et par deux laborantins, le Dr. Julius Bär (''Laboratoriums-Assistent'') et Gustav Becker (''Laboratiriums-Diener'')..</ref>, puis « deuxième assistant » (''zweiter Assistent'') en 1903<ref name="3545387c67d157302844f8a44f4f83e1fdaea4c7">''Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Sommer-Halbjahr 1903'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1903, p. 11. Les cinq médecins assistants sont les Drs. Albert Brion, Ernest Aufschlager, Heinrich Kayser, Adam Loeb et Georg Schwartz. Les deux laborantins de la clinique médicale sont le Dr. Julius Bär Julius (''Laboratoriums-Assistent'') et Gustav Becker, (''Laboratiriums-Diener'')..</ref>.


Par ailleurs, entre le semestre d’été 1904 et le semestre d’hiver 1904-1905, le Dr. Ausfschlager retourne aux hospices civils de Strasbourg. Après un an d’interruption, il obtient un comme médecin-assistant (''Assistent'') à la clinique chirurgicale universitaire du professeur Otto-Wilhelm Madelung (1846-1926)<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Il occupe cette fonction hospitalière jusqu’au début de l’année 1905, puis ouvre un cabinet médical au ''Spiessgasse 1'' (l’actuelle rue des Hallebardes), où il s’installe comme médecin traitant (''praktischer Arzt''). Il possède le téléphone (n°10.10) et est présenté dans l’annuaire de la ville de Strasbourg comme « médecin traitant et chirurgien » (''praktischer Arzt und Chirurg''). Par la suite, il installe brièvement son cabinet médico-chirurgical au ''Kleberstaden 15'' (quai Kléber), proposant par ailleurs des consultations de 8 heures à 9 heures et de 14 heures à 16 heures, puis s’établit en 1911 au ''Judengasse 11'' (rue des juifs). En plus de gérer sa propre patientèle, il cumule une nouvelle fonction hospitalière en travaillant dans un hôpital privé (''Privatkrankenhaus'') situé au ''Ruprechtsau-Allee 2'' (allée de la Robertsau)<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>.
Par ailleurs, entre le semestre d’été 1904 et le semestre d’hiver 1904-1905, le Dr. Ausfschlager retourne aux hospices civils de Strasbourg. Après un an d’interruption, il obtient un comme médecin-assistant (''Assistent'') à la clinique chirurgicale universitaire du professeur Otto-Wilhelm Madelung (1846-1926)<ref name="da47d2a57cf9cae065a6a84393e541a154148647">''Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Sommer-Halbjahr 1904'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1904, p. 13. ''Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1904/1905'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1904, p. 13. Au cours des deux semestres, l’équipe est composée des Drs. August Zimmermann (''Oberarzt''), Ernst Aufschlager, Haenisch et Alfred Goellner (''Assistente''), ainsi que du Dr. Albert Stolz (''poliklinischer Assistent'') à la polyclinique chirurgicale de la ''Elisabethgasse 8''..</ref>. Il occupe cette fonction hospitalière jusqu’au début de l’année 1905, puis ouvre un cabinet médical au ''Spiessgasse 1'' (l’actuelle rue des Hallebardes), où il s’installe comme médecin traitant (''praktischer Arzt''). Il possède le téléphone (n°10.10) et est présenté dans l’annuaire de la ville de Strasbourg comme « médecin traitant et chirurgien » (''praktischer Arzt und Chirurg''). Par la suite, il installe brièvement son cabinet médico-chirurgical au ''Kleberstaden 15'' (quai Kléber), proposant par ailleurs des consultations de 8 heures à 9 heures et de 14 heures à 16 heures, puis s’établit en 1911 au ''Judengasse 11'' (rue des juifs). En plus de gérer sa propre patientèle, il cumule une nouvelle fonction hospitalière en travaillant dans un hôpital privé (''Privatkrankenhaus'') situé au ''Ruprechtsau-Allee 2'' (allée de la Robertsau)<ref name="cca0c13aa58cdd9f1ceb56ff63d00a75f9eeb969">On renvoie ici aux annuaires de la ville de Strasbourg dans AVES, 1 BA (1901-1939) et à l’inventaire ci-dessous..</ref>.




==L’entre-deux-guerres : devenir français==
==L’entre-deux-guerres : devenir français==


Au sortir de la Première Guerre mondiale, alors que l’Alsace redevient française en vertu du traité de Versailles, le Dr. Aufschlager reste dans sa terre natale et acquiert de fait la nationalité française « par réintégration ». Redevenu français, il poursuit ses activités médicales et assure la gestion, pendant toute la durée de l’entre-deux-guerres, de son cabinet médical de la rue des Juifs<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>.
Au sortir de la Première Guerre mondiale, alors que l’Alsace redevient française en vertu du traité de Versailles, le Dr. Aufschlager reste dans sa terre natale et acquiert de fait la nationalité française « par réintégration ». Redevenu français, il poursuit ses activités médicales et assure la gestion, pendant toute la durée de l’entre-deux-guerres, de son cabinet médical de la rue des Juifs<ref name="cca0c13aa58cdd9f1ceb56ff63d00a75f9eeb969">On renvoie ici aux annuaires de la ville de Strasbourg dans AVES, 1 BA (1901-1939) et à l’inventaire ci-dessous..</ref>.


En parallèle de ses activités médicales civiles, le Dr. Aufschlager débute en parallèle une carrière dans le corps de santé de la réserve militaire de l’armée française. En 1921, par décret du président de la République, il intègre l’« armée territoriale » avec le grade de « médecin aide-major de deuxième classe » au sein du 21e corps d’armée<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. En novembre 1925, il est promu au grade de médecin aide-major de première classe et se voit affecté au 20e corps d’armée . Finalement, à la fin du mois de mars 1932, alors qu’il est âgé de cinquante-sept ans, il est « radié » de la réserve – probablement après avoir atteint la limite d’âge – et obtient alors le grade de médecin-lieutenant « honoraire » .
En parallèle de ses activités médicales civiles, le Dr. Aufschlager débute en parallèle une carrière dans le corps de santé de la réserve militaire de l’armée française. En 1921, par décret du président de la République, il intègre l’« armée territoriale » avec le grade de « médecin aide-major de deuxième classe » au sein du 21e corps d’armée<ref name="2f6a1c09c4098f287265a893c6425e76766ed184">''Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces'', 53e année, n°230, 27 août 1921, p. 9977. Notons que dans la même promotion, on compte d’autres docteurs en médecine, parmi lesquels Auguste Théodore Gunsett, Edmond Redslob, Paul Rohmer ou encore Charles Ernest Schaaf..</ref>. En novembre 1925, il est promu au grade de médecin aide-major de première classe et se voit affecté au 20e corps d’armée<ref name="e32d64ff63d0694fc442a27b20410cfbf54be3e1">''Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces'', 57e année, n°275, 23-24 novembre 1925, p. 11302..</ref>. Finalement, à la fin du mois de mars 1932, alors qu’il est âgé de cinquante-sept ans, il est « radié » de la réserve – probablement après avoir atteint la limite d’âge – et obtient alors le grade de médecin-lieutenant « honoraire »<ref name="bd8c15ee9799251976a598e9fccd1a90ab74a519">''Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces'', 64e année, n°79, 3 avril 1932, p. 3564. Cette nomination intervient sur décision ministérielle validée par décision du président de la République française Paul Doumer (1857-1932)..</ref>.


En 1932, pour les « services exceptionnels rendus à l’assistance publique » au cours de sa carrière médicale en Alsace, le Dr. Ernest Aufschlager fait partie de la promotion des médaillés de bronze de la médaille d’honneur de l’assistance publique, en vertu d’un décret émis par le ministre de la santé publique, Camille Blaisot (1881-1945) . Ainsi, durant l’entre-deux-guerres, le Dr. Aufschlager est récompensé par la République française pour son engagement dans le domaine médical.
En 1932, pour les « services exceptionnels rendus à l’assistance publique » au cours de sa carrière médicale en Alsace, le Dr. Ernest Aufschlager fait partie de la promotion des médaillés de bronze de la médaille d’honneur de l’assistance publique, en vertu d’un décret émis par le ministre de la santé publique, Camille Blaisot (1881-1945)<ref name="452bcd0fc8a8ab9ac19c243f4623dc2f5c981cff">''Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces'', 64e année, n°86, 11-12 avril 1932, p. 3955 et 3958..</ref>. Ainsi, durant l’entre-deux-guerres, le Dr. Aufschlager est récompensé par la République française pour son engagement dans le domaine médical.




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À la suite de la déclaration de guerre de septembre 1939, l’hôpital civil et l’université de Strasbourg sont tous deux évacués hors de l’Alsace, l’un vers Clairvivre près de Périgueux en Dordogne et l’autre à Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme. Le Dr. Aufschlager reste visiblement dans sa terre natale alsacienne qui est annexée de fait au Reich nazi à la suite de l’armistice du 22 juin 1940. Dès lors, le régime national-socialiste s’installe en Alsace et y importe à marche forcée ses structures politiques et étatiques afin de mettre en œuvre une politique de mise au pas de ce territoire reconquis, mais aussi de sa population. Dès le 12 août 1940, l’hôpital civil de Strasbourg rouvre ses portes, désormais placé sous l’étendard allemand et sous la direction de son ancien directeur général, le Dr. Joseph Oster, un autonomiste et germanophile notoire.
À la suite de la déclaration de guerre de septembre 1939, l’hôpital civil et l’université de Strasbourg sont tous deux évacués hors de l’Alsace, l’un vers Clairvivre près de Périgueux en Dordogne et l’autre à Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme. Le Dr. Aufschlager reste visiblement dans sa terre natale alsacienne qui est annexée de fait au Reich nazi à la suite de l’armistice du 22 juin 1940. Dès lors, le régime national-socialiste s’installe en Alsace et y importe à marche forcée ses structures politiques et étatiques afin de mettre en œuvre une politique de mise au pas de ce territoire reconquis, mais aussi de sa population. Dès le 12 août 1940, l’hôpital civil de Strasbourg rouvre ses portes, désormais placé sous l’étendard allemand et sous la direction de son ancien directeur général, le Dr. Joseph Oster, un autonomiste et germanophile notoire.


À cette époque, tout particulièrement en raison de l’évacuation de l’Alsace et du repli du personnel soignant, des malades et du matériel vers Clermont-Ferrand et Clairvivre, les autorités nationales-socialistes avaient constaté qu’il y avait un besoin « urgent » (dringend) en personnel médical en Alsace pour assurer les soins de la population civile . Même s’il est âgé de soixante-cinq ans, le Dr. Ernest Aufschlager fait partie des tout premiers médecins qui composent l’équipe médicale de l’hôpital civil allemand, étant en poste dès la réouverture de l’hôpital. Au départ, la nomination des médecins alsaciens dans la nouvelle institution hospitalière allemande n’était que « provisoire » (kommissarisch) dans l’attente d’un examen politique approfondi du postulant . Il faut toutefois préciser qu’une première sélection d’ordre politique était réalisée au moment du recrutement, puisqu’en vertu d’une ordonnance promulguée le 13 juillet 1940 par le département médical l’administration civile en Alsace (également appelée Gauleitung), il était obligatoire d’obtenir au préalable une autorisation de la Gauleitung pour pouvoir exercer la médecine dans cette terre du Reich .
À cette époque, tout particulièrement en raison de l’évacuation de l’Alsace et du repli du personnel soignant, des malades et du matériel vers Clermont-Ferrand et Clairvivre, les autorités nationales-socialistes avaient constaté qu’il y avait un besoin « urgent » (''dringend'') en personnel médical en Alsace pour assurer les soins de la population civile<ref name="93a39e457cef975126a1a3bd465954f435a528b8">Voir ADBR, 126 AL 37, dossier n°1. D’ailleurs, le directeur général des hospices civils de Strasbourg, le Dr. Josef Oster, est chargé très rapidement par le Gauleiter Robert Wagner de diriger le retour (''Zurückführung'') des équipements, du matériel et du personnel médicaux de Clairvivre vers Strasbourg. En quête de personnel, les autorités nazies s’affairent durant l’été 1940 à obtenir le retour des médecins, des patients et du matériel strasbourgeois en Alsace au plus vite, un retour qui se concrétise en partie entre le 1er septembre et le 21 octobre 1940. Voir à ce propos Francis Rohmer, « La Faculté se replie à Clermont-Ferrand, l’Hôpital à Clairvivre », ''in'' Jacques Héran (dir.), ''Histoire de la médecine à Strasbourg'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 1991, p. 577..</ref>. Même s’il est âgé de soixante-cinq ans, le Dr. Ernest Aufschlager fait partie des tout premiers médecins qui composent l’équipe médicale de l’hôpital civil allemand, étant en poste dès la réouverture de l’hôpital. Au départ, la nomination des médecins alsaciens dans la nouvelle institution hospitalière allemande n’était que « provisoire » (''kommissarisch'') dans l’attente d’un examen politique approfondi du postulant<ref name="866c0119270894372c948624652f23775f436139">AVES, 7 AH 14, Directive du directeur général des hospices civils, 29 octobre 1940 : « ''Bis zur endgültigen Besetzung der ärztlichen Stellen erfolgen die Ernennungen von Ärzten lediglich kommissarisch. Die Ernennung der Chef- und Assistenzärzte untersteht der Genehmigung der Gesundheitsverwaltung'' »..</ref>. Il faut toutefois préciser qu’une première sélection d’ordre politique était réalisée au moment du recrutement, puisqu’en vertu d’une ordonnance promulguée le 13 juillet 1940 par le département médical l’administration civile en Alsace (également appelée ''Gauleitung''), il était obligatoire d’obtenir au préalable une autorisation de la ''Gauleitung'' pour pouvoir exercer la médecine dans cette terre du ''Reich''<ref name="d4a5046dfc42ce761f40444116af8432de41e9e6">ADBR, 126 AL 37, dossier n°1, ''Anordnung des Chefs der Zivilverwaltung im Elsass (Gesundheitswesen)'', 13 juillet 1940. Cet ordre a été transmis aux services des ''Strassburger Neueste Nachrichten'' qui ont publié un article à ce sujet dès le 20 juillet..</ref>.


Au 15 août 1940, trois jours après sa réouverture, l’hôpital civil de Strasbourg compte en totalité vingt-quatre médecins alsaciens répartis parmi les principales cliniques (chirurgie, médecine, oto-rhino-laryngologie, ophtalmologie, gynécologie, pédiatrie, dermatologie) et services qui y sont attachés comme la clinique orthopédique Stéphanie (clinique chirurgicale) et la radiologie (clinique médicale). Plus précisément, la clinique médicale (Innere Abteilung), placée sous la direction du Chefarzt Dolde, est composée au départ de six médecins. Au sein de cette clinique encore embryonnaire, le Dr. Ernest Aufschlager est l’un des cinq médecins-assistants (Assistenzärzte), aux côtés des Drs. Édouard Nonnenmacher (polyclinique), Fitzenkamp, Kern, Auguste Lieber et Frédéric-Auguste Schaaf (radiologiste). La composition de l’équipe de la clinique médicale reste inchangée jusqu’à la fin de l’année 1940 et le Dr. Aufschlager reste en fonction au sein d’un hôpital qui se développe et se spécialise considérablement, avec un doublement du personnel en trois mois .
Au 15 août 1940, trois jours après sa réouverture, l’hôpital civil de Strasbourg compte en totalité vingt-quatre médecins alsaciens répartis parmi les principales cliniques (chirurgie, médecine, oto-rhino-laryngologie, ophtalmologie, gynécologie, pédiatrie, dermatologie) et services qui y sont attachés comme la clinique orthopédique Stéphanie (clinique chirurgicale) et la radiologie (clinique médicale). Plus précisément, la clinique médicale (''Innere Abteilung''), placée sous la direction du ''Chefarzt'' Dolde, est composée au départ de six médecins. Au sein de cette clinique encore embryonnaire, le Dr. Ernest Aufschlager est l’un des cinq médecins-assistants (''Assistenzärzte''), aux côtés des Drs. Édouard Nonnenmacher (polyclinique), Fitzenkamp, Kern, Auguste Lieber et Frédéric-Auguste Schaaf (radiologiste). La composition de l’équipe de la clinique médicale reste inchangée jusqu’à la fin de l’année 1940 et le Dr. Aufschlager reste en fonction au sein d’un hôpital qui se développe et se spécialise considérablement, avec un doublement du personnel en trois mois<ref name="3ba3e070d8f221ad896679f3b55b9256e046367f">ADBR, 126 AL 114, dossier n°10, ''Ärzteverzeichnis des Strassburger Bürgerspitals'', Stand vom 28. August 1940..</ref>.


Dans ce contexte de spécialisation, le Dr. Ernest Aufschlager intègre dès le mois d’octobre 1940 le nouveau service des maladies chroniques et incurables (Abteilung für chronische Kranke). S’il dépend de la clinique médicale, ce service se trouve en réalité à une vingtaine de kilomètres du centre névralgique de l’hôpital civil. Placé sous la direction de l’Alsacien Édouard Nonnenmacher, qui y sert en qualité de chef de clinique temporaire (kommissarischer Chefarzt), ce petit service ne compte que deux médecins-assistants (Assistenzärzte), les Drs. Auguste Lieber et Ernest Aufschlager .
Dans ce contexte de spécialisation, le Dr. Ernest Aufschlager intègre dès le mois d’octobre 1940 le nouveau service des maladies chroniques et incurables (''Abteilung für chronische Kranke''). S’il dépend de la clinique médicale, ce service se trouve en réalité à une vingtaine de kilomètres du centre névralgique de l’hôpital civil. Placé sous la direction de l’Alsacien Édouard Nonnenmacher, qui y sert en qualité de chef de clinique temporaire (''kommissarischer Chefarzt''), ce petit service ne compte que deux médecins-assistants (''Assistenzärzte''), les Drs. Auguste Lieber et Ernest Aufschlager<ref name="68b572fe00ae8b1659672fffed2b0d40472f296c">AVES, 7 AH 14, ''Ärzteverzeichnis der Strassburger Zivilhospizien'', Stand vom 4. Oktober 1940..</ref>.


Enfin, une note de service rédigée le 31 octobre 1940 par le Dr. Joseph Oster, le directeur général des hospices civils, précise que le Dr. Aufschlager, qui occupait jusque-là une fonction d’« Assistenzarzt au service des maladies chroniques » allait « quitter le service au 1er décembre 1940 », car il avait « dépassé l’âge de soixante-cinq ans » . Au même moment, précisons que les hospices civils de Strasbourg employaient quelque soixante-quatre médecins (parmi lesquels quatre femmes), dont la moitié était affectée aux cliniques chirurgicale (19 hommes, 30%) et médicale (13 hommes, 20%) . Ainsi, au 30 novembre 1940 , le Dr. Aufschlager prend sa retraite et se retire dans son logement de la rue des Juifs, renommée par l’Occupant en rue du poêle des maçons (Maurerzunftgasse) .
Enfin, une note de service rédigée le 31 octobre 1940 par le Dr. Joseph Oster, le directeur général des hospices civils, précise que le Dr. Aufschlager, qui occupait jusque-là une fonction d’« ''Assistenzarzt'' au service des maladies chroniques » allait « quitter le service au 1er décembre 1940 », car il avait « dépassé l’âge de soixante-cinq ans »<ref name="1cf25bfbb30b32df8031bac3ef6c35938089c224">AVES, 7AH14, Communication du directeur général des hospices civils, 31 octobre 1940..</ref>. Au même moment, précisons que les hospices civils de Strasbourg employaient quelque soixante-quatre médecins (parmi lesquels quatre femmes), dont la moitié était affectée aux cliniques chirurgicale (19 hommes, 30%) et médicale (13 hommes, 20%)<ref name="90731d3649d7150b0ab7a708d3eb3856ab9b19f0">ADBR, 126 AL 114, dossier n°10, ''Liste des ärztlichen Personals des Bürgerspitals, Stand vom 1. Dezember 1940''..</ref>. Ainsi, au 30 novembre 1940<ref name="dbdd6bb3ba2eda06a333bb5406db44a140d27bb5">AVES, 7 AH 14, ''Ärzteverzeichnis der Strassburger Zivilhospizien, Stand vom 1. November 1940''..</ref>, le Dr. Aufschlager prend sa retraite et se retire dans son logement de la rue des Juifs, renommée par l’Occupant en rue du poêle des maçons (''Maurerzunftgasse'')<ref name="846b78938219b6609b1a0ef358826b458ac6ac28">AVES, 8 Fi 105, ''Amtlicher Plan der Stadt Strassburg'', 1942..</ref>.




==L’après-guerre==
==L’après-guerre==


Dès la Libération de l’Alsace par les troupes alliées à l’automne 1944, alors qu’il est âgé de soixante-dix ans, le Dr. Ernest Aufschlager offre ses services à l’administration pénitentiaire de Strasbourg. Il sert comme médecin aux prisons de la ville, mais il ne conserve cette activité que peu de temps, puisqu’un arrêté du garde des sceaux Pierre-Henri Teitgen (1908-1997) adopté en novembre 1945 entérine son « remplacement » par le Dr. Paul Wennagel . Finalement, Ernest Aufschlager se retire à Barembach, un petit village de la vallée de la Bruche, où il s’éteint le 21 août 1955 à l’âge de quatre-vingts ans .
Dès la Libération de l’Alsace par les troupes alliées à l’automne 1944, alors qu’il est âgé de soixante-dix ans, le Dr. Ernest Aufschlager offre ses services à l’administration pénitentiaire de Strasbourg. Il sert comme médecin aux prisons de la ville, mais il ne conserve cette activité que peu de temps, puisqu’un arrêté du garde des sceaux Pierre-Henri Teitgen (1908-1997) adopté en novembre 1945 entérine son « remplacement » par le Dr. Paul Wennagel<ref name="7041fb39edcac206f90dd9973e70d2a15856829c">''Tables mensuelles du Journal officiel de la République française'', Paris, Imprimerie des journaux officiels, novembre 1945, p. 7754. L’arrêté parle du Dr. Aufschlager comme étant « démissionnaire »..</ref>. Finalement, Ernest Aufschlager se retire à Barembach, un petit village de la vallée de la Bruche, où il s’éteint le 21 août 1955 à l’âge de quatre-vingts ans<ref name="5df5245222f2548ac0b102ba4ec9662763469afe">ADBR, 4E482/86, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de J. E. Aufschlager, acte n°911/1875 (voir la mention marginale)..</ref>.
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Version actuelle datée du 3 mai 2022 à 15:36


Jules Ernest Aufschlager
Prénom Jules Ernest
Nom Aufschlager
Sexe masculin
Naissance 23 mars 1875 (Strasbourg (Unter-Elsass))
Décès 21 août 1955 (Barembach (Bas-Rhin))
Profession du père Courtier, négociant, magistrat

These Über die Weil’sche Krankheit und die Stellung der Nierenerkrankung unter ihren Symptomen (Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg, KWU, 1900)
Directeur de thèse Bernhard Naunyn
Autorisation d'exercer la médecine 1899
Profession Arzt, Praktischer Arzt

Titre Dr. med.


Ernest Aufschlager (1875-1955) est un médecin alsacien. Né au cœur une Alsace devenue allemande à la suite de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, il est issu d’une famille alsacienne de confession protestante. Fils d’un négociant et magistrat, il grandit en Alsace allemande et effectue ses études de médecine à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg entre 1897 et 1900, faisant partie des quelque 60% d’étudiants alsaciens et mosellans de l’université (dont près de la moitié était inscrite en médecine). En 1900, il soutient une thèse de doctorat de médecine réalisée sous la direction du professeur et interniste Bernhard Naunyn (1839-1925).

Après ses études, il ouvre un cabinet de médecine générale et obtient un poste à la Medizinische Klinik du professeur Naunyn à l’hôpital civil. Entre 1901 et 1903, il y travaille comme médecin-assistant, puis intègre l’équipe du professeur Otto-Wilhelm Madelung (1846-1926) à la clinique chirurgicale universitaire entre 1904 et 1905. Il se consacre ensuite à son activité privée de médecin traitant (praktischer Arzt), gérant un cabinet qu’il installe dans la rue des Hallebardes (1905), puis au quai Kléber (1910) et enfin dans la rue des Juifs (dès 1911). En parallèle, il assume également une fonction à dans un hôpital privé (Privatkrankenhaus) de l’allée de la Robertsau à Strasbourg.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le Dr. Aufschlager obtient la nationalité française par « réintégration » et entre dans le corps de santé de la réserve de l’armée française en 1921. Après plus de dix ans de service, il quitte la réserve avec le grade de médecin-lieutenant honoraire, et obtient en outre la médaille d’honneur de l’assistance publique « services exceptionnels » rendus dans l’exercice de ses fonctions médicales. Il poursuit dans l’entre-deux-guerres ses activités médicales en Alsace avant de prendre sa retraite en 1939-1940. À la suite de l’annexion de fait de l’Alsace au territoire de l’Allemagne nazie à l’été 1940, le Dr. Aufschlager, alors âgé de soixante-cinq ans, intègre l’équipe de la clinique médicale (Innere Abteilung) dès la réouverture de l’hôpital civil de Strasbourg par les Allemands le 12 août 1940. Il y travaille comme Assistenzarzt jusqu’au 30 novembre 1940, ayant été affecté au service des maladies chroniques et incurables (Abteilung für chronische Abteilung) dès le mois d’octobre. Ernest Aufschlager prend ensuite sa retraite et ne retrouve une brève activité médicale qu’après la Libération, où il assume une fonction de médecin des prisons de Strasbourg jusqu’en novembre 1945. Il se retire ensuite dans la vallée de la Bruche et s’éteint en 1955 à l’âge de quatre-vingts ans.

Biographie

La famille Aufschlager : une famille alsacienne au cœur de l’Alsace allemande

Jules Ernest Aufschlager, de son nom de naissance Julius Ernst Aufschlager, est né le 23 mars 1875 à Strasbourg. À sa naissance, l’Alsace était annexée depuis peu au Reich allemand en application du traité de Francfort du 10 mai 1871 qui avait mis fin à la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Si ses parents étaient nés avec la nationalité française, avec l’annexion, les Alsaciens restés en Alsace ont reçu la nationalité allemande et Jules Ernest est né en tant que citoyen du Reich[1].

Lui-même fils d’un négociant strasbourgeois, son père Alphonse Ernest Aufschlager, né le 26 décembre 1840 et mort le 17 juin 1914 à Strasbourg, a effectué une carrière dans le commerce en Alsace. Il a travaillé comme courtier-négociant en marchandises et a occupé un poste de magistrat comme juge au tribunal de commerce. Il était en outre membre du consistoire du Temple-Neuf à Strasbourg et président de la Société du chant sacré. Le 11 novembre 1872, Alphonse Ernest Aufschlager a épousé à Strasbourg la fille d’un négociant, Lulice Eugénie Broistedt, de treize ans sa cadette, donnant naissance deux ans et demi plus tard à Jules Ernest[2]. Ernest Aufschlager passe toute son enfance avec sa famille au cœur d’une Alsace allemande devenue le Reichsland Elsass-Lothringen. Il fréquente l’école élémentaire et le secondaire sous le système éducatif allemand, avant d’entrer à l’université.


Les études de médecine à l’université impériale allemande de Strasbourg

Le 20 octobre 1897[3], à l’âge de vingt-deux ans, Ernest Aufschlager s’immatricule à la Kaiser-Wilhelms-Universität, l’université impériale allemande créée à Strasbourg en décembre 1871. Inscrit à la faculté de médecine, il suit au total six semestres, du semestre d’hiver 1897-1898 au semestre d’été 1900. À cette époque-là, l’université compte environ un millier d’étudiants immatriculés (dont 30% en médecine), parmi lesquels environ 60% sont issus du Reichsland Elsass-Lothringen (dont environ la moitié en médecine)[4].

Aufschlager these doctorat PdeG.jpg

Durant ses études, il devient l’un des collaborateurs du professeur Bernhard Naunyn (1839-1925), qui a dirigé la Medizinische Klinik entre 1888 et 1904 et qui a fait construire la nouvelle clinique médicale universitaire (l’actuelle clinique médicale A), inaugurée peu de temps avant son départ en retraite (1901)[5].

Au début de l’année 1900, après avoir obtenu l’autorisation d’exercer la médecine (Approbation), Ernest Aufschlager soutient sa thèse de doctorat de médecine à la faculté de médecine de l’université impériale de Strasbourg. Sa thèse, préparée sous la direction de Naunyn, est intitulée « À propos de la maladie de Weil et l’établissement du diagnostic de l’affection rénale d’après ses symptômes » (Über die Weil’sche Krankheit und die Stellung der Nierenerkrankung unter ihren Symptomen)[6]. Après avoir soutenu sa thèse, il s’immatricule pour le dernier semestre de sa formation et mène à terme son cursus universitaire à l’été 1900[7].


Le début de carrière médicale dans l’Alsace wilhelmienne (1900-1918)

Après avoir débuté sa carrière médicale en ouvrant un cabinet de médecine générale à la fin de ses études, le Dr. Ernest Aufschlager obtient un poste à la Medizinische Klinik (l’actuelle clinique médicale A) au cours du semestre universitaire 1901-1902. Quittant le domicile familial de la Kaiser-Friedrichsstraße 29 (actuelle avenue de la Paix) pour un appartement de la clinique, il devient par la suite le « cinquième assistant » (fünfter Assistent) et Assistenzarzt du professeur Bernhard Naunyn[8]. Il conserve ce poste d’assistant pendant près de deux ans, devenant « quatrième assistant » (vierter Assistent) fin 1902[9], puis « deuxième assistant » (zweiter Assistent) en 1903[10].

Par ailleurs, entre le semestre d’été 1904 et le semestre d’hiver 1904-1905, le Dr. Ausfschlager retourne aux hospices civils de Strasbourg. Après un an d’interruption, il obtient un comme médecin-assistant (Assistent) à la clinique chirurgicale universitaire du professeur Otto-Wilhelm Madelung (1846-1926)[11]. Il occupe cette fonction hospitalière jusqu’au début de l’année 1905, puis ouvre un cabinet médical au Spiessgasse 1 (l’actuelle rue des Hallebardes), où il s’installe comme médecin traitant (praktischer Arzt). Il possède le téléphone (n°10.10) et est présenté dans l’annuaire de la ville de Strasbourg comme « médecin traitant et chirurgien » (praktischer Arzt und Chirurg). Par la suite, il installe brièvement son cabinet médico-chirurgical au Kleberstaden 15 (quai Kléber), proposant par ailleurs des consultations de 8 heures à 9 heures et de 14 heures à 16 heures, puis s’établit en 1911 au Judengasse 11 (rue des juifs). En plus de gérer sa propre patientèle, il cumule une nouvelle fonction hospitalière en travaillant dans un hôpital privé (Privatkrankenhaus) situé au Ruprechtsau-Allee 2 (allée de la Robertsau)[12].


L’entre-deux-guerres : devenir français

Au sortir de la Première Guerre mondiale, alors que l’Alsace redevient française en vertu du traité de Versailles, le Dr. Aufschlager reste dans sa terre natale et acquiert de fait la nationalité française « par réintégration ». Redevenu français, il poursuit ses activités médicales et assure la gestion, pendant toute la durée de l’entre-deux-guerres, de son cabinet médical de la rue des Juifs[12].

En parallèle de ses activités médicales civiles, le Dr. Aufschlager débute en parallèle une carrière dans le corps de santé de la réserve militaire de l’armée française. En 1921, par décret du président de la République, il intègre l’« armée territoriale » avec le grade de « médecin aide-major de deuxième classe » au sein du 21e corps d’armée[13]. En novembre 1925, il est promu au grade de médecin aide-major de première classe et se voit affecté au 20e corps d’armée[14]. Finalement, à la fin du mois de mars 1932, alors qu’il est âgé de cinquante-sept ans, il est « radié » de la réserve – probablement après avoir atteint la limite d’âge – et obtient alors le grade de médecin-lieutenant « honoraire »[15].

En 1932, pour les « services exceptionnels rendus à l’assistance publique » au cours de sa carrière médicale en Alsace, le Dr. Ernest Aufschlager fait partie de la promotion des médaillés de bronze de la médaille d’honneur de l’assistance publique, en vertu d’un décret émis par le ministre de la santé publique, Camille Blaisot (1881-1945)[16]. Ainsi, durant l’entre-deux-guerres, le Dr. Aufschlager est récompensé par la République française pour son engagement dans le domaine médical.


Médecin sous l’Alsace nazie

À la suite de la déclaration de guerre de septembre 1939, l’hôpital civil et l’université de Strasbourg sont tous deux évacués hors de l’Alsace, l’un vers Clairvivre près de Périgueux en Dordogne et l’autre à Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme. Le Dr. Aufschlager reste visiblement dans sa terre natale alsacienne qui est annexée de fait au Reich nazi à la suite de l’armistice du 22 juin 1940. Dès lors, le régime national-socialiste s’installe en Alsace et y importe à marche forcée ses structures politiques et étatiques afin de mettre en œuvre une politique de mise au pas de ce territoire reconquis, mais aussi de sa population. Dès le 12 août 1940, l’hôpital civil de Strasbourg rouvre ses portes, désormais placé sous l’étendard allemand et sous la direction de son ancien directeur général, le Dr. Joseph Oster, un autonomiste et germanophile notoire.

À cette époque, tout particulièrement en raison de l’évacuation de l’Alsace et du repli du personnel soignant, des malades et du matériel vers Clermont-Ferrand et Clairvivre, les autorités nationales-socialistes avaient constaté qu’il y avait un besoin « urgent » (dringend) en personnel médical en Alsace pour assurer les soins de la population civile[17]. Même s’il est âgé de soixante-cinq ans, le Dr. Ernest Aufschlager fait partie des tout premiers médecins qui composent l’équipe médicale de l’hôpital civil allemand, étant en poste dès la réouverture de l’hôpital. Au départ, la nomination des médecins alsaciens dans la nouvelle institution hospitalière allemande n’était que « provisoire » (kommissarisch) dans l’attente d’un examen politique approfondi du postulant[18]. Il faut toutefois préciser qu’une première sélection d’ordre politique était réalisée au moment du recrutement, puisqu’en vertu d’une ordonnance promulguée le 13 juillet 1940 par le département médical l’administration civile en Alsace (également appelée Gauleitung), il était obligatoire d’obtenir au préalable une autorisation de la Gauleitung pour pouvoir exercer la médecine dans cette terre du Reich[19].

Au 15 août 1940, trois jours après sa réouverture, l’hôpital civil de Strasbourg compte en totalité vingt-quatre médecins alsaciens répartis parmi les principales cliniques (chirurgie, médecine, oto-rhino-laryngologie, ophtalmologie, gynécologie, pédiatrie, dermatologie) et services qui y sont attachés comme la clinique orthopédique Stéphanie (clinique chirurgicale) et la radiologie (clinique médicale). Plus précisément, la clinique médicale (Innere Abteilung), placée sous la direction du Chefarzt Dolde, est composée au départ de six médecins. Au sein de cette clinique encore embryonnaire, le Dr. Ernest Aufschlager est l’un des cinq médecins-assistants (Assistenzärzte), aux côtés des Drs. Édouard Nonnenmacher (polyclinique), Fitzenkamp, Kern, Auguste Lieber et Frédéric-Auguste Schaaf (radiologiste). La composition de l’équipe de la clinique médicale reste inchangée jusqu’à la fin de l’année 1940 et le Dr. Aufschlager reste en fonction au sein d’un hôpital qui se développe et se spécialise considérablement, avec un doublement du personnel en trois mois[20].

Dans ce contexte de spécialisation, le Dr. Ernest Aufschlager intègre dès le mois d’octobre 1940 le nouveau service des maladies chroniques et incurables (Abteilung für chronische Kranke). S’il dépend de la clinique médicale, ce service se trouve en réalité à une vingtaine de kilomètres du centre névralgique de l’hôpital civil. Placé sous la direction de l’Alsacien Édouard Nonnenmacher, qui y sert en qualité de chef de clinique temporaire (kommissarischer Chefarzt), ce petit service ne compte que deux médecins-assistants (Assistenzärzte), les Drs. Auguste Lieber et Ernest Aufschlager[21].

Enfin, une note de service rédigée le 31 octobre 1940 par le Dr. Joseph Oster, le directeur général des hospices civils, précise que le Dr. Aufschlager, qui occupait jusque-là une fonction d’« Assistenzarzt au service des maladies chroniques » allait « quitter le service au 1er décembre 1940 », car il avait « dépassé l’âge de soixante-cinq ans »[22]. Au même moment, précisons que les hospices civils de Strasbourg employaient quelque soixante-quatre médecins (parmi lesquels quatre femmes), dont la moitié était affectée aux cliniques chirurgicale (19 hommes, 30%) et médicale (13 hommes, 20%)[23]. Ainsi, au 30 novembre 1940[24], le Dr. Aufschlager prend sa retraite et se retire dans son logement de la rue des Juifs, renommée par l’Occupant en rue du poêle des maçons (Maurerzunftgasse)[25].


L’après-guerre

Dès la Libération de l’Alsace par les troupes alliées à l’automne 1944, alors qu’il est âgé de soixante-dix ans, le Dr. Ernest Aufschlager offre ses services à l’administration pénitentiaire de Strasbourg. Il sert comme médecin aux prisons de la ville, mais il ne conserve cette activité que peu de temps, puisqu’un arrêté du garde des sceaux Pierre-Henri Teitgen (1908-1997) adopté en novembre 1945 entérine son « remplacement » par le Dr. Paul Wennagel[26]. Finalement, Ernest Aufschlager se retire à Barembach, un petit village de la vallée de la Bruche, où il s’éteint le 21 août 1955 à l’âge de quatre-vingts ans[27].


Repères

Localisations

  • 1875 - 1904 : Strasbourg (Allemagne) Kaiser-Friedrichsstraße 29
  • 1904 - 1905 : Strasbourg (Allemagne) Spitalwallstraße 1-13
  • 1905 - 1910 : Strasbourg (Allemagne) Spiessgasse 1
  • 1910 - 1911 : Strasbourg (Allemagne) Kleberstaden 15
  • 1911 - 1918 : Strasbourg (Allemagne) Judengasse 2
  • 1918 - 1940 : Strasbourg (France) 2, Rue des Juifs
  • 1940 - 1944 : Strasbourg (Allemagne) Maurerzunftgasse 2
  • 1944 -  : Strasbourg (France) 2, Rue des Juifs
  • - 21 août 1955 : Barembach (France)

Nationalités

  • Allemand (1875 - 1919)
  • Français (1919 - 1955)
  • Alsacien (1875 - 1955)

Confessions

  • Protestant (1875 - 1955)

Publications

  • AUFSCHLAGER, Über die Weil’sche Krankheit und die Stellung der Nierenerkrankung unter ihren Symptomen, thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Kaiser-Wilhelms-Universität, 1900, 112 p.

Relations

Collègue de

Liens à institutions

Medizinische Klinik, KWU

Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg, KWU

Chirurgische Klinik, KWU

Abteilung für chronische Kranke, BürgS

Medizinische Abteilung, BürgS

Cabinet médical privé, Strasbourg

1875-03-23T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
1955-08-21T00:00:00Z
Vie privée
Décès
1899-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Autorisation d'exercer la médecine
1900-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Thèse
1875-01-01T00:00:00Z
1919-01-01T00:00:00Z
Vie privée
1875-01-01T00:00:00Z
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Vie privée
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Vie privée
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Vie privée
1900-01-01T00:00:00Z
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Carrière
1897-10-20T00:00:00Z
1900-01-01T00:00:00Z
Carrière
1904-01-01T00:00:00Z
1905-01-01T00:00:00Z
Carrière
1940-10-01T00:00:00Z
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Carrière
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Carrière
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Carrière
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Références

  • ADBR, 4E482/86, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de J. E. Aufschlager, acte n°911/1875.
  • ADBR, 126 AL 37, dossier n°1.
  • ADBR, 126 AL 114, dossier n°10, Listes du personnel médical de l’hôpital civil (1940).
  • AVES, 1 BA 1901, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1901, p. 10.
  • AVES, 1 BA 1902, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1902, p. 10.
  • AVES, 1 BA 1903, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1903, p. 10.
  • AVES, 1 BA 1904, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1904, p. 10.
  • AVES, 1 BA 1905, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1905, p. 10.
  • AVES, 1 BA 1906, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1906, p. 10.
  • AVES, 1 BA 1907, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1907, p. 27.
  • AVES, 1 BA 1908, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1908, p. 27.
  • AVES, 1 BA 1909, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1909, p. 27.
  • AVES, 1 BA 1910, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1910, p. 27.
  • AVES, 1 BA 1911, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1911, p. 27.
  • AVES, 1 BA 1912, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1912, p. 27.
  • AVES, 1 BA 1913, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1913, Teil V, p. 589.
  • AVES, 1 BA 1914, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1914, Teil II, p. 28, Teil V, p. 599.
  • AVES, 1 BA 1919, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1919, p. 39 et 369.
  • AVES, 1 BA 1920, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1920, p. 419 et 1268.
  • AVES, 1 BA 1921, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1921, p. 425 et 1207.
  • AVES, 1 BA 1922, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1922, p. 312.
  • AVES, 1 BA 1923, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1923, p. 373.
  • AVES, 1 BA 1924, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1924, p. 385 et 1062.
  • AVES, 1 BA 1925, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1925, p. 363 et 1058.
  • AVES, 1 BA 1926, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1926, p. 371 et 1075.
  • AVES, 1 BA 1927, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1927, p. 384 et 1098.
  • AVES, 1 BA 1928, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1928, p. 381 et 1087.
  • AVES, 1 BA 1929, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1929, p. 386 et 1115.
  • AVES, 1 BA 1930, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1930, p. 390 et 1126.
  • AVES, 1 BA 1931, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1931, p. 399 et 1144.
  • AVES, 1 BA 1932, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1932, p. 401 et 1152.
  • AVES, 1 BA 1933, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1933, p. 411 et 1134.
  • AVES, 1 BA 1934, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1934, p. 491 et 1331
  • AVES, 1 BA 1935, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1935, p. 1346.
  • AVES, 1 BA 1936, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1936, p. 522 et 1350.
  • AVES, 1 BA 1937, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1937, p. 535 et 1375.
  • AVES, 1 BA 1938, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1938, p. 536 et 1374.
  • AVES, 1 BA 1939, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1939, p. 542 et 1337.
  • AVES, 7 AH 14, Listes du personnel médical des hospices civils de Strasbourg et correspondance administrative (1940).
  • AVES, 8 Fi 105, Amtlicher Plan der Stadt Strassburg, 1942.
  • Tables mensuelles du Journal officiel de la République française, Paris, Imprimerie des journaux officiels, novembre 1945, p. 7754.
  • Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces, 53e année, n°230, 27 août 1921, p. 9977.
  • Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces, 57e année, n°275, 23-24 novembre 1925, p. 11302.
  • Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces, 64e année, n°79, 3 avril 1932, p. 3564.
  • Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces, 64e année, n°86, 11-12 avril 1932, p. 3955 et 3958.
  • Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1897/1898, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1897, p. 21.
  • Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Sommer-Halbjahr 1898, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1898, p. 21.
  • Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1898/1899, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1898, p. 21.
  • Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Sommer-Halbjahr 1899, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1899, p. 22.
  • Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1899/1900, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1900, p. 22.
  • Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Sommer-Halbjahr 1900, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1900, p. 22.
  • Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1901/1902, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1901, p. 11.
  • Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Sommer-Halbjahr 1902, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1902, p. 11.
  • Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1902/1903, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1902, p. 11.
  • Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Sommer-Halbjahr 1903, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1903, p. 11.
  • Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Sommer-Halbjahr 1904, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1904, p. 13.
  • Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1904/1905, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1904, p. 13.
  • New York Academy of Medicine Collection of International Medical Theses, Box 17:19:2, Strasbourg, France (H00514649T), via http://archives.hsl.unc.edu/nyamtheses/nyamcovers/H00514649T.pdf, [en ligne], consulté le 15 juin 2021
  • « Aufschlager Alphonse Ernest. Notice NetBDA », Fédération des sociétés d’histoire et d’archéologie d’Alsace, 1982, disponible via https://www.alsace-histoire.org/netdba/aufschlager-alphonse-ernest/, [en ligne], 14 juin 2021.
  • ROHMER Francis, « La Faculté se replie à Clermont-Ferrand, l’Hôpital à Clairvivre », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1991, p. 577.
  • WARTER Julien, « L’âge d’or de la médecine interne », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1991, p. 403-405.



  1. ADBR, 4E482/86, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de J. E. Aufschlager, acte n°911/1875..
  2. ADBR, 4E482/86, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de J. E. Aufschlager, acte n°911/1875. Voir aussi la notice NetBDA d’Alphonse Ernest Aufschlager via https://www.alsace-histoire.org/netdba/aufschlager-alphonse-ernest/, [en ligne], 14 juin 2021..
  3. Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1897/1898, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1897, p. 21..
  4. Outre les informations figurant dans les annuaires administratifs du personnel et des étudiants de la Kaiser-Wilhelms-Universität Straßburg (voir les références dans la rubrique sources et bibliographie), on renvoie à l’article de Marie-Noëlle Denis, Annelise Gérard, Francis Weidmann, Stéphane Jonas, « Strasbourg et son université impériale, 1871-1918. L’université au centre de la ville », Les Annales de la Recherche Urbaine, n°62-63, 1994, p. 139-155, ici p. 144-145..
  5. Julien Warter, « L’âge d’or de la médecine interne », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1991, p. 403-405..
  6. Jules Ernest Aufschlager, Über die Weil’sche Krankheit und die Stellung der Nierenerkrankung unter ihren Symptomen, thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Kaiser-Wilhelms-Universität, 1900, 112 p. Voir également New York Academy of Medicine Collection of International Medical Theses, Box 17:19:2, Strasbourg, France (H00514649T), via http://archives.hsl.unc.edu/nyamtheses/nyamcovers/H00514649T.pdf, [en ligne], consulté le 15 juin 2021. Le manuscrit est également consultable à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (M.39.016,134) et à la bibliothèque de médecine et d’odontologie de l’université de Strasbourg (J149, 758, 6, 23)..
  7. Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Sommer-Halbjahr 1900, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1900, p. 22. On voit qu’il possède déjà le titre de docteur en médecine durant ce dernier semestre..
  8. Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1901/1902, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1901, p. 11. L’équipe est composée des Drs Rose, Vogt, Wachholtz et Albert Brion (respectivement 1er, 2e, 3e et 4e assistants). À ceux-là s’ajoutent deux laborantins, le Dr. Julius Bär (Laboratoriums-Assistent) et M. Werner (Laboratiriums-Diener). Voir également AVES, 1 BA 1901, Annuaire de la ville de Strasbourg, 1901, p. 10..
  9. Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Sommer-Halbjahr 1902, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1902, p. 11 ; Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1902/1903, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1902, p. 11. Si l’équipe était restée inchangée au semestre d’été 1902, le professeur Naunyn est secondé au semestre d’hiver 1902-1903 par cinq assistants – Dr. Rose, Dr. Wachholtz, Dr. Albert Brion, Dr. Ernst Aufschlager et Dr. Heinrich Kayer – et par deux laborantins, le Dr. Julius Bär (Laboratoriums-Assistent) et Gustav Becker (Laboratiriums-Diener)..
  10. Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Sommer-Halbjahr 1903, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1903, p. 11. Les cinq médecins assistants sont les Drs. Albert Brion, Ernest Aufschlager, Heinrich Kayser, Adam Loeb et Georg Schwartz. Les deux laborantins de la clinique médicale sont le Dr. Julius Bär Julius (Laboratoriums-Assistent) et Gustav Becker, (Laboratiriums-Diener)..
  11. Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Sommer-Halbjahr 1904, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1904, p. 13. Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1904/1905, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1904, p. 13. Au cours des deux semestres, l’équipe est composée des Drs. August Zimmermann (Oberarzt), Ernst Aufschlager, Haenisch et Alfred Goellner (Assistente), ainsi que du Dr. Albert Stolz (poliklinischer Assistent) à la polyclinique chirurgicale de la Elisabethgasse 8..
  12. 12,0 et 12,1 On renvoie ici aux annuaires de la ville de Strasbourg dans AVES, 1 BA (1901-1939) et à l’inventaire ci-dessous..
  13. Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces, 53e année, n°230, 27 août 1921, p. 9977. Notons que dans la même promotion, on compte d’autres docteurs en médecine, parmi lesquels Auguste Théodore Gunsett, Edmond Redslob, Paul Rohmer ou encore Charles Ernest Schaaf..
  14. Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces, 57e année, n°275, 23-24 novembre 1925, p. 11302..
  15. Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces, 64e année, n°79, 3 avril 1932, p. 3564. Cette nomination intervient sur décision ministérielle validée par décision du président de la République française Paul Doumer (1857-1932)..
  16. Journal officiel de la République française. Lois et décrets. Arrêtés, circulaires, avis, communications, informations et annonces, 64e année, n°86, 11-12 avril 1932, p. 3955 et 3958..
  17. Voir ADBR, 126 AL 37, dossier n°1. D’ailleurs, le directeur général des hospices civils de Strasbourg, le Dr. Josef Oster, est chargé très rapidement par le Gauleiter Robert Wagner de diriger le retour (Zurückführung) des équipements, du matériel et du personnel médicaux de Clairvivre vers Strasbourg. En quête de personnel, les autorités nazies s’affairent durant l’été 1940 à obtenir le retour des médecins, des patients et du matériel strasbourgeois en Alsace au plus vite, un retour qui se concrétise en partie entre le 1er septembre et le 21 octobre 1940. Voir à ce propos Francis Rohmer, « La Faculté se replie à Clermont-Ferrand, l’Hôpital à Clairvivre », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1991, p. 577..
  18. AVES, 7 AH 14, Directive du directeur général des hospices civils, 29 octobre 1940 : « Bis zur endgültigen Besetzung der ärztlichen Stellen erfolgen die Ernennungen von Ärzten lediglich kommissarisch. Die Ernennung der Chef- und Assistenzärzte untersteht der Genehmigung der Gesundheitsverwaltung »..
  19. ADBR, 126 AL 37, dossier n°1, Anordnung des Chefs der Zivilverwaltung im Elsass (Gesundheitswesen), 13 juillet 1940. Cet ordre a été transmis aux services des Strassburger Neueste Nachrichten qui ont publié un article à ce sujet dès le 20 juillet..
  20. ADBR, 126 AL 114, dossier n°10, Ärzteverzeichnis des Strassburger Bürgerspitals, Stand vom 28. August 1940..
  21. AVES, 7 AH 14, Ärzteverzeichnis der Strassburger Zivilhospizien, Stand vom 4. Oktober 1940..
  22. AVES, 7AH14, Communication du directeur général des hospices civils, 31 octobre 1940..
  23. ADBR, 126 AL 114, dossier n°10, Liste des ärztlichen Personals des Bürgerspitals, Stand vom 1. Dezember 1940..
  24. AVES, 7 AH 14, Ärzteverzeichnis der Strassburger Zivilhospizien, Stand vom 1. November 1940..
  25. AVES, 8 Fi 105, Amtlicher Plan der Stadt Strassburg, 1942..
  26. Tables mensuelles du Journal officiel de la République française, Paris, Imprimerie des journaux officiels, novembre 1945, p. 7754. L’arrêté parle du Dr. Aufschlager comme étant « démissionnaire »..
  27. ADBR, 4E482/86, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de J. E. Aufschlager, acte n°911/1875 (voir la mention marginale)..