Différences entre les versions de « Bella Alaluf »
Ligne 18 : | Ligne 18 : | ||
|Contexte_fr=Bella Alaluf est née en 1923 à Thessalonique. C’est une année pendant laquelle la ville portuaire située au nord de la Grèce connaît de profonds changements. En raison de “l’échange de population” entre la Grèce et la Turquie, un grand nombre de réfugiés grecs provenant de l’Asie mineure arrivent au nord de la Grèce, plus particulièrement à Thessalonique. La communauté juive qui, à cette époque comptait environ 60 000 personnes, perd de l’importance dans l’ensemble de la ville. Les parents de Bella Alaluf sont Avraam (1876 à 1941) et Djamila Sason (1898 à 1943). La famille Alaluf de six personnes vit alors dans le quartier du Baron-Hirsch de Thessalonique. | |Contexte_fr=Bella Alaluf est née en 1923 à Thessalonique. C’est une année pendant laquelle la ville portuaire située au nord de la Grèce connaît de profonds changements. En raison de “l’échange de population” entre la Grèce et la Turquie, un grand nombre de réfugiés grecs provenant de l’Asie mineure arrivent au nord de la Grèce, plus particulièrement à Thessalonique. La communauté juive qui, à cette époque comptait environ 60 000 personnes, perd de l’importance dans l’ensemble de la ville. Les parents de Bella Alaluf sont Avraam (1876 à 1941) et Djamila Sason (1898 à 1943). La famille Alaluf de six personnes vit alors dans le quartier du Baron-Hirsch de Thessalonique. | ||
Bella Alaluf est déportée, probablement avec sa mère veuve et ses trois frères et soeurs, le 15 mars 1943, lors du premier convoi en train à | Bella Alaluf est déportée, probablement avec sa mère veuve et ses trois frères et soeurs, le 15 mars 1943, lors du premier convoi en train à Auschwitz. Celui-ci comporte environ 2800 femmes, hommes et enfants juifs. | ||
Les Alalufs sont séparés à leur arrivée. La mère Alaluf, avec son fils de sept ans Pepo et sa fille agée de 11 ans Riketa, sont directement envoyés à la chambre à gaz avec 2189 autre personnes. Les deux filles Vidal Hayim (1924) et Bella sont envoyées dans un camps de concentration (tout comme 190 femmes et 417 hommes grecques). Vidal Hayim est la seule des deux soeurs à voir survécu à | Les Alalufs sont séparés à leur arrivée. La mère Alaluf, avec son fils de sept ans Pepo et sa fille agée de 11 ans Riketa, sont directement envoyés à la chambre à gaz avec 2189 autre personnes. Les deux filles Vidal Hayim (1924) et Bella sont envoyées dans un camps de concentration (tout comme 190 femmes et 417 hommes grecques). Vidal Hayim est la seule des deux soeurs à voir survécu à l’Holocauste. Après son séjour dans un camp à Landsberg, elle immigre en Israel. | ||
Bella Alaluf est envoyée au bloc 10 du camp principal avec ses compagnons de voyages venant également de Thessalonique: Flora Biwas, Dora Cohen, Juli Cohen, Ester Eskenasy, Bienvenida Pitchon et Sara Vahena. Dans ce bloc, l’administration du camps lui tatoue le numéro 38790 sur l’avant-bras gauche. On ne peut pas prouver que Bella Alaluf a été victime d’expériences scientifiques sur le corps humain. Pendant la seconde semaine de juin 1943, la femme de 20 ans est choisie par Bruno Beger et Hans Fleischhacker, deux anatomistes SS afin d’effectuer des mesures anatomiques. | Bella Alaluf est envoyée au bloc 10 du camp principal avec ses compagnons de voyages venant également de Thessalonique: Flora Biwas, Dora Cohen, Juli Cohen, Ester Eskenasy, Bienvenida Pitchon et Sara Vahena. Dans ce bloc, l’administration du camps lui tatoue le numéro 38790 sur l’avant-bras gauche. On ne peut pas prouver que Bella Alaluf a été victime d’expériences scientifiques sur le corps humain. Pendant la seconde semaine de juin 1943, la femme de 20 ans est choisie par Bruno Beger et Hans Fleischhacker, deux anatomistes SS afin d’effectuer des mesures anatomiques. | ||
Bella est déportée le 30 juillet 1943 et arrive le 2 août 1943 au camp de Natzweiler-Struthof, avec 85 femmes et hommes. Bella Alaluf, âgée de 20 ans, décède le 11 | Bella est déportée le 30 juillet 1943 et arrive le 2 août 1943 au camp de Natzweiler-Struthof, avec 85 femmes et hommes. Bella Alaluf, âgée de 20 ans, décède le 11 ou 13 août 1943 dans la chambre à gaz. | ||
Annotation de l’auteur: Flora Biwas (* 2. Mai 1925), Dora Cohen, Bienvenida Pitchon (* 1. Juli 1917) et Sara Vahena née Weinstein (* 1917) ont survécu à la Shoah. Nous remercions les archives de la communauté juve de Thessalonique pour les informations biographiques concernant Bella Alaluf. L’archiviste Aliki Arouh a été d’ une grande aide pour la recherche. | Annotation de l’auteur: Flora Biwas (* 2. Mai 1925), Dora Cohen, Bienvenida Pitchon (* 1. Juli 1917) et Sara Vahena née Weinstein (* 1917) ont survécu à la Shoah. Nous remercions les archives de la communauté juve de Thessalonique pour les informations biographiques concernant Bella Alaluf. L’archiviste Aliki Arouh a été d’ une grande aide pour la recherche. |
Version actuelle datée du 11 mai 2023 à 15:01
Bella Alaluf | |
---|---|
Prénom | Bella |
Nom | Alaluf |
Sexe | feminin |
Naissance | 1923 (Thessalonique) |
Décès | 11 août 1943 (Natzweiler-Struthof) |
Biographie
Bella Alaluf est née en 1923 à Thessalonique. C’est une année pendant laquelle la ville portuaire située au nord de la Grèce connaît de profonds changements. En raison de “l’échange de population” entre la Grèce et la Turquie, un grand nombre de réfugiés grecs provenant de l’Asie mineure arrivent au nord de la Grèce, plus particulièrement à Thessalonique. La communauté juive qui, à cette époque comptait environ 60 000 personnes, perd de l’importance dans l’ensemble de la ville. Les parents de Bella Alaluf sont Avraam (1876 à 1941) et Djamila Sason (1898 à 1943). La famille Alaluf de six personnes vit alors dans le quartier du Baron-Hirsch de Thessalonique.
Bella Alaluf est déportée, probablement avec sa mère veuve et ses trois frères et soeurs, le 15 mars 1943, lors du premier convoi en train à Auschwitz. Celui-ci comporte environ 2800 femmes, hommes et enfants juifs.
Les Alalufs sont séparés à leur arrivée. La mère Alaluf, avec son fils de sept ans Pepo et sa fille agée de 11 ans Riketa, sont directement envoyés à la chambre à gaz avec 2189 autre personnes. Les deux filles Vidal Hayim (1924) et Bella sont envoyées dans un camps de concentration (tout comme 190 femmes et 417 hommes grecques). Vidal Hayim est la seule des deux soeurs à voir survécu à l’Holocauste. Après son séjour dans un camp à Landsberg, elle immigre en Israel.
Bella Alaluf est envoyée au bloc 10 du camp principal avec ses compagnons de voyages venant également de Thessalonique: Flora Biwas, Dora Cohen, Juli Cohen, Ester Eskenasy, Bienvenida Pitchon et Sara Vahena. Dans ce bloc, l’administration du camps lui tatoue le numéro 38790 sur l’avant-bras gauche. On ne peut pas prouver que Bella Alaluf a été victime d’expériences scientifiques sur le corps humain. Pendant la seconde semaine de juin 1943, la femme de 20 ans est choisie par Bruno Beger et Hans Fleischhacker, deux anatomistes SS afin d’effectuer des mesures anatomiques.
Bella est déportée le 30 juillet 1943 et arrive le 2 août 1943 au camp de Natzweiler-Struthof, avec 85 femmes et hommes. Bella Alaluf, âgée de 20 ans, décède le 11 ou 13 août 1943 dans la chambre à gaz.
Annotation de l’auteur: Flora Biwas (* 2. Mai 1925), Dora Cohen, Bienvenida Pitchon (* 1. Juli 1917) et Sara Vahena née Weinstein (* 1917) ont survécu à la Shoah. Nous remercions les archives de la communauté juve de Thessalonique pour les informations biographiques concernant Bella Alaluf. L’archiviste Aliki Arouh a été d’ une grande aide pour la recherche.
Le 23 novembre 1944, les Alliés entrent dans Strasbourg. Deux jours plus tard, ils découvrent le camp souche du KL Natzweiler. Il est vide.
Le 1er décembre, une section de recherche découvre dans les sous-sols de l’institut d’anatomie de Strasbourg les cadavres, pour certains mutilés pour d’autres en entier, des 86 victimes d’August Hirt conservés dans des cuves d’alcool. Très rapidement, les premières lumières sont jetées sur les crimes médicaux commis au camp de Natzweiler.
La justice militaire française ouvre une enquête sur les crimes de guerre scientifiques et médicaux perpétrés par les membres de la Reichsuniversität Straßburg et en lien avec le KL Natzweiler. En janvier 1945, Camille Simonin, professeur de médecine légale à l’université de Strasbourg encore repliée à Clermont-Ferrand, est appelé en Alsace. Il est chargé de réaliser les expertises médico-légales ordonnées par le juge d’instruction de la justice militaire Raymond Jadin. Cette expertise médico-légale ainsi que les procès de Metz (16-24/12/1952) et de Lyon (1954) ne mènent pas une enquête concernant l'identité des 86 victimes juifs et juives du projet "collection de squellettes juifs" de August Hirt.
Henri Henrypierre (1905-1982), employé à l’institut d’anatomie de Strasbourg comme aide technicien et qui travaille sous les ordres d’August Hirt réceptionne les corps des 86 Juifs assassinés au camp de Natzweiler en aout 1943. À l’insu des nazis, il décide de recopier les matricules qui avaient été tatoués sur leur avant-bras au camp d’Auschwitz. Il remet cette liste à la justice militaire française à la fin de la guerre. Ce n’est qu’en septembre 2003, soit 60 ans après les faits, que l’identité des 86 victimes est révélée grâce aux recherches de l’historien Hans-Joachim Lang.
Il a fallu presque 60 ans avant de retrouver l’identité des 86 Juifs et Juives exécutés sur l’ordre d’August Hirt. La liste de leurs noms est dévoilé pour la premère fois en 2003 par Hans-Joachim Lang dans le cadre d'un colloque organisé par le Cercle Menachem Tafel à Strasbourg.
Les 86 biographies peuvent être retrouvés sur le site dédié aux 86 femmes et hommes juifs victimes d’August Hirt édité sous la responsabilité de Hans-Joachim Lang.
- https://www.die-namen-der-nummern.de/index.php/en/
- https://www.die-namen-der-nummern.de/index.php/fr/
- https://www.die-namen-der-nummern.de/index.php/de/
Repères
Localisations
Nationalités
- Grec
Confessions
- Juif
Publications
Liens à institutions
KL-Natzweiler
Implications dans projets, actions
« Collection de squelettes juifs »
- Victime, →
Références