Différences entre les versions de « Hans Haner »
(Page créée avec « {{Personne |Prenom=Hans |Nom=Haner |Naissance=11061917 |Lieu_de_naissance=Drammen (Norvège) |Sexe=masculin |no_wikidata=Non |etatEn=Draft |etatDe=Entwurf |etatFr=Brouillon }} ») |
m (Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire) |
||
| Ligne 6 : | Ligne 6 : | ||
|Sexe=masculin | |Sexe=masculin | ||
|no_wikidata=Non | |no_wikidata=Non | ||
|Resume_fr=Hans Haner (1911-1944) est un militaire norvégien qui a été déporté au camp de concentration de Natzweiler en Alsace annexée sous le signe des détenus « ''Nacht-und-Nebel'' » (Nuit et Brouillard). Arrivé à Natzweiler depuis Grini et Oslo le 19 décembre 1943 avec un convoi de 70 NN norvégiens (matricule 6704), il décède un mois plus tard, le 15 janvier 1944, au Revier, d’« insuffisance cardio-vasculaire dans le cadre d’une scarlatine ». | |||
Durant sa déportation au ''KL-Natzweiler'', il semble qu’Hans Haner bénéficie d’un traitement de faveur rare dans les camps de concentration nazis. En effet, le 12 janvier 1944, le médecin-chef ''SS'' du camp demande au commandant du camp l’autorisation de le transférer à la clinique ophtalmologique de la ''Reichsuniversität Straßburg'', à cinquante kilomètres de distance, pour l’« adaptation d’un œil de verre ». | |||
|Contexte_fr='''Origines et famille''' | |||
Hans Jann Haner est né le 11 juin 1911 à Drammen, une ville située dans le comté de Viken au sud-est de la Norvège<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Il est issu d’une famille de confession protestante. Il a perdu sa mère très jeune, celle-ci étant décédée à l’âge de 30 ans des suites d’une grippe<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Durant sa jeunesse, Hans Haner a contracté quelques maladies infantiles comme le rachitisme et les oreillons (''Ziegenpeter'')<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. | |||
La famille Haner s’installé vraisemblablement à Høybråten, un quartier résidentiel situé au nord-est de la capitale norvégienne, Hans y fréquente pendant sept ans l’école élémentaire (''Volksschule''). Il poursuit sa scolarité à Halden pendant deux ans et demi, où il devient élève à la ''Mittelschule''. Il semble également qu’il effectue à Halden un service militaire durant une année, apparemment comme élève-officier. Enfin, il termine son cursus scolaire en suivant les cours d’une école de commerce à Oslo pendant un semestre<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. | |||
En 1940, à l’âge de vingt-neuf ans, Hans Haner épouse Klara Utrem et le couple, qui s’installe au ''Lundaasveien 5'' à Høybråten et donne naissance à un enfant<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Participant à la guerre en 1940, Hans Haner se blesse à l’œil gauche et finit par le perdre<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Il était enseigne (''Fenrik'') au sein du corps des chasseurs (''Jegerkorpset'')<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. | |||
Arrêté le 6 février 1943, il est transféré au camp de Grini (numéro 6269) en périphérie d’Oslo, puis à la prison du Møllergaten 19 à Oslo le 3 décembre 1943. Finalement, il est déporté le 9 décembre 1943 au camp de concentration de Natzweiler en Alsace annexée<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. | |||
'''La déportation au KL-Natzweiler''' | |||
Hans Hanner arrive au KL-Natzweiler dix jours plus tard, le dimanche 19 décembre 1943, avec un convoi comptant soixante détenus ''Nacht-und-Nebel'' (nuit et brouillard) de nationalité norvégienne. Enregistré comme ''NN'', il reçoit le matricule 6704<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Deux jours après son arrivée, il passe la visite médicale et le Dr Krieger note à son sujet que son état général est « bon », hormis le fait qu’il lui manque l’œil gauche et qu’il présente un « petit œdème »<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. À son arrivée, il pèse 67 kg pour 1,82 m.<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref> et se retrouve affecté au Block 13<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. | |||
'''Du Revier du camp à la clinique ophtalmologique de la Reichsuniversität Straßburg''' | |||
Le 4 janvier 1944, environ deux semaines après son arrivée au ''KL-Natzweiler'', Hans Haner est examiné au ''Revier'' pour une otite moyenne (''Otitis media'')<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>, mais il n’est pas hospitalisé pour autant<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. En revanche, il semble qu’il bénéficie d’un traitement de faveur tout à fait rare dans le système concentrationnaire. En effet, le 12 janvier 1944, le médecin-chef ''SS'' du camp, le Dr Richard Krieger, demande au commandant du camp, Josef Kramer, la permission d’envoyer cinq détenus du camp à la clinique ophtalmologique de la ''Reichsuniversität Straßburg'' en ambulatoire, à savoir Hans Haner, Johann Zollstab, Heinrich Debortoli, Michail Tereschtschenko et Wilhelm Frangen. En ce qui concerne Hans Haner, Dr Krieger écrit à son sujet qu’il s’agit d’« ajuster un œil de verre ». Le commandant Kramer prend connaissance de la requête le jour même et ajoute dans la marge, au crayon à papier rouge, le mot « ja » (oui) avant de parapher le document<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. | |||
Le jour même, donc le 12 janvier 1944, le Dr Krieger l’admet également à l’infirmerie du camp, pour un diagnostic de « ''pleuritis sicca'' », c’est-à-dire une forme sèche de pleurésie (pleurite)<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Il reçoit apparemment une pleine ration de nourriture (''Vollkost''), mais son état se dégrade et il contracte également la scarlatine (Scharlach). Dès le lendemain, son rythme cardiaque s’emballe et sa température augmente jusqu’à dépasser les 40°C au soir du 14 janvier. Finalement, le 15 janvier 1944, au terme d’un mois de présence à Natzweiler, Hans Haner décède à 5h20 à l’infirmerie du camp<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. Le Dr Krieger effectue ses constatations (''Leichenbesichtigung'') au petit matin, à 8h15, et signe de sa main l’acte de décès, en indiquant comme cause officielle de décès : « insuffisance cardio-vasculaire dans le cadre d’une scarlatine » (''Herz- und Kreislaufschwäche bei Scharlach'')<ref name="1ac627d976216d2e102d3e07113ad86020f634f1">référence.</ref>. | |||
|etatEn=Draft | |etatEn=Draft | ||
|transEn=Non | |||
|etatDe=Entwurf | |etatDe=Entwurf | ||
|transDe=Non | |||
|etatFr=Brouillon | |etatFr=Brouillon | ||
|transFr=Non | |||
}} | }} | ||
Version du 15 mars 2024 à 10:15
| Hans Haner | |
|---|---|
| Prénom | Hans |
| Nom | Haner |
| Sexe | masculin |
| Naissance | 11 juin 1917 (Drammen (Norvège)) |
Hans Haner (1911-1944) est un militaire norvégien qui a été déporté au camp de concentration de Natzweiler en Alsace annexée sous le signe des détenus « Nacht-und-Nebel » (Nuit et Brouillard). Arrivé à Natzweiler depuis Grini et Oslo le 19 décembre 1943 avec un convoi de 70 NN norvégiens (matricule 6704), il décède un mois plus tard, le 15 janvier 1944, au Revier, d’« insuffisance cardio-vasculaire dans le cadre d’une scarlatine ».
Durant sa déportation au KL-Natzweiler, il semble qu’Hans Haner bénéficie d’un traitement de faveur rare dans les camps de concentration nazis. En effet, le 12 janvier 1944, le médecin-chef SS du camp demande au commandant du camp l’autorisation de le transférer à la clinique ophtalmologique de la Reichsuniversität Straßburg, à cinquante kilomètres de distance, pour l’« adaptation d’un œil de verre ».
Biographie
Origines et famille
Hans Jann Haner est né le 11 juin 1911 à Drammen, une ville située dans le comté de Viken au sud-est de la Norvège[1]. Il est issu d’une famille de confession protestante. Il a perdu sa mère très jeune, celle-ci étant décédée à l’âge de 30 ans des suites d’une grippe[1]. Durant sa jeunesse, Hans Haner a contracté quelques maladies infantiles comme le rachitisme et les oreillons (Ziegenpeter)[1].
La famille Haner s’installé vraisemblablement à Høybråten, un quartier résidentiel situé au nord-est de la capitale norvégienne, Hans y fréquente pendant sept ans l’école élémentaire (Volksschule). Il poursuit sa scolarité à Halden pendant deux ans et demi, où il devient élève à la Mittelschule. Il semble également qu’il effectue à Halden un service militaire durant une année, apparemment comme élève-officier. Enfin, il termine son cursus scolaire en suivant les cours d’une école de commerce à Oslo pendant un semestre[1].
En 1940, à l’âge de vingt-neuf ans, Hans Haner épouse Klara Utrem et le couple, qui s’installe au Lundaasveien 5 à Høybråten et donne naissance à un enfant[1]. Participant à la guerre en 1940, Hans Haner se blesse à l’œil gauche et finit par le perdre[1]. Il était enseigne (Fenrik) au sein du corps des chasseurs (Jegerkorpset)[1]. Arrêté le 6 février 1943, il est transféré au camp de Grini (numéro 6269) en périphérie d’Oslo, puis à la prison du Møllergaten 19 à Oslo le 3 décembre 1943. Finalement, il est déporté le 9 décembre 1943 au camp de concentration de Natzweiler en Alsace annexée[1].
La déportation au KL-Natzweiler
Hans Hanner arrive au KL-Natzweiler dix jours plus tard, le dimanche 19 décembre 1943, avec un convoi comptant soixante détenus Nacht-und-Nebel (nuit et brouillard) de nationalité norvégienne. Enregistré comme NN, il reçoit le matricule 6704[1]. Deux jours après son arrivée, il passe la visite médicale et le Dr Krieger note à son sujet que son état général est « bon », hormis le fait qu’il lui manque l’œil gauche et qu’il présente un « petit œdème »[1]. À son arrivée, il pèse 67 kg pour 1,82 m.[1] et se retrouve affecté au Block 13[1].
Du Revier du camp à la clinique ophtalmologique de la Reichsuniversität Straßburg
Le 4 janvier 1944, environ deux semaines après son arrivée au KL-Natzweiler, Hans Haner est examiné au Revier pour une otite moyenne (Otitis media)[1], mais il n’est pas hospitalisé pour autant[1]. En revanche, il semble qu’il bénéficie d’un traitement de faveur tout à fait rare dans le système concentrationnaire. En effet, le 12 janvier 1944, le médecin-chef SS du camp, le Dr Richard Krieger, demande au commandant du camp, Josef Kramer, la permission d’envoyer cinq détenus du camp à la clinique ophtalmologique de la Reichsuniversität Straßburg en ambulatoire, à savoir Hans Haner, Johann Zollstab, Heinrich Debortoli, Michail Tereschtschenko et Wilhelm Frangen. En ce qui concerne Hans Haner, Dr Krieger écrit à son sujet qu’il s’agit d’« ajuster un œil de verre ». Le commandant Kramer prend connaissance de la requête le jour même et ajoute dans la marge, au crayon à papier rouge, le mot « ja » (oui) avant de parapher le document[1].
Le jour même, donc le 12 janvier 1944, le Dr Krieger l’admet également à l’infirmerie du camp, pour un diagnostic de « pleuritis sicca », c’est-à-dire une forme sèche de pleurésie (pleurite)[1]. Il reçoit apparemment une pleine ration de nourriture (Vollkost), mais son état se dégrade et il contracte également la scarlatine (Scharlach). Dès le lendemain, son rythme cardiaque s’emballe et sa température augmente jusqu’à dépasser les 40°C au soir du 14 janvier. Finalement, le 15 janvier 1944, au terme d’un mois de présence à Natzweiler, Hans Haner décède à 5h20 à l’infirmerie du camp[1]. Le Dr Krieger effectue ses constatations (Leichenbesichtigung) au petit matin, à 8h15, et signe de sa main l’acte de décès, en indiquant comme cause officielle de décès : « insuffisance cardio-vasculaire dans le cadre d’une scarlatine » (Herz- und Kreislaufschwäche bei Scharlach)[1].
Repères
Localisations
Nationalités
Confessions
Publications
Références
