Différences entre les versions de « Ruth Lasch »
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À l’âge de dix-huit ans, Gustave Lasch débute des études de théologie à la ''Kaiser-Wilhelms-Universität'' de Strasbourg (1892-1895), puis s’inscrit successivement dans les universités de Marburg et de Paris (1895-1896). En 1900, il passe sa licence à l’université de Iéna en Thuringe, puis soutient sa thèse de doctorat de théologie à Erlangen en Franconie et obtient le titre « Dr. phil. ». Dans le même temps, il débute sa carrière ecclésiastique et devient vicaire en Alsace, d’abord à la paroisse Saint-Guillaume de Strasbourg (1899-1900), puis à celle du village de Mittelbergheim (1901-1902) en centre-Alsace€€€Raymond Matzen, « Lasch Gustave », Fiche biographique du ''Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne (NetDBA)'', 1994, disponible via https://www.alsace-histoire.org/netdba/lasch-gustave/, [en ligne], consulté le 11 avril 2021.€€€. Il devient ensuite pasteur dans la petite commune de Zittersheim (1902-1905), près de Saverne, où il épouse Hilda Spach le 2 février 1904€€€ADBR, 4E559/14, État civil de Zittersheim, Acte de mariage de G. Lasch et H. Spach, Acte n°1/1904.€€€. Née le 22 juillet 1886 dans le village voisin de Lichtenberg, Hilda Spach est la fille du pasteur, poète et écrivain alsacien Édouard Spach€€€ADBR, 4E265/15, État civil de Lichtenberg, Acte de naissance de H. Spach, Acte n°22/1886.€€€. Alsacien d’origine et français de naissance avant d’opter pour la nationalité allemande après 1871, Édouard Spach (né le 7 mars 1836 à Weinbourg et décédé le 1er avril 1909 à Strasbourg), qui était lui-même fils de pasteur protestant, avait desservi la nouvelle paroisse de Lichtenberg pendant près de quarante ans, entre 1866 et 1905 et avait également occupé la fonction de président du consistoire (''Konsistorialpräsident''). Il s’était marié avec Karoline Hostein (née le 6 janvier 1856 et décédée le 14 octobre 1934 à Brumath)€€€ADBR, 1558 W 796, dossier n°78746 (Ruth Lasch), ''Fragebogen'', 9 avril 1942 ; ADBR, 4E521/2, État civil de Weinbourg, Acte de naissance de É. Spach, Acte n°9/1837 ; ADBR, 4E265/15, État civil de Lichtenberg, Acte de naissance de H. Spach, Acte n°22/1886.€€€. | À l’âge de dix-huit ans, Gustave Lasch débute des études de théologie à la ''Kaiser-Wilhelms-Universität'' de Strasbourg (1892-1895), puis s’inscrit successivement dans les universités de Marburg et de Paris (1895-1896). En 1900, il passe sa licence à l’université de Iéna en Thuringe, puis soutient sa thèse de doctorat de théologie à Erlangen en Franconie et obtient le titre « Dr. phil. ». Dans le même temps, il débute sa carrière ecclésiastique et devient vicaire en Alsace, d’abord à la paroisse Saint-Guillaume de Strasbourg (1899-1900), puis à celle du village de Mittelbergheim (1901-1902) en centre-Alsace€€€Raymond Matzen, « Lasch Gustave », Fiche biographique du ''Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne (NetDBA)'', 1994, disponible via https://www.alsace-histoire.org/netdba/lasch-gustave/, [en ligne], consulté le 11 avril 2021.€€€. Il devient ensuite pasteur dans la petite commune de Zittersheim (1902-1905), près de Saverne, où il épouse Hilda Spach le 2 février 1904€€€ADBR, 4E559/14, État civil de Zittersheim, Acte de mariage de G. Lasch et H. Spach, Acte n°1/1904.€€€. Née le 22 juillet 1886 dans le village voisin de Lichtenberg, Hilda Spach est la fille du pasteur, poète et écrivain alsacien Édouard Spach€€€ADBR, 4E265/15, État civil de Lichtenberg, Acte de naissance de H. Spach, Acte n°22/1886.€€€. Alsacien d’origine et français de naissance avant d’opter pour la nationalité allemande après 1871, Édouard Spach (né le 7 mars 1836 à Weinbourg et décédé le 1er avril 1909 à Strasbourg), qui était lui-même fils de pasteur protestant, avait desservi la nouvelle paroisse de Lichtenberg pendant près de quarante ans, entre 1866 et 1905 et avait également occupé la fonction de président du consistoire (''Konsistorialpräsident''). Il s’était marié avec Karoline Hostein (née le 6 janvier 1856 et décédée le 14 octobre 1934 à Brumath)€€€ADBR, 1558 W 796, dossier n°78746 (Ruth Lasch), ''Fragebogen'', 9 avril 1942 ; ADBR, 4E521/2, État civil de Weinbourg, Acte de naissance de É. Spach, Acte n°9/1837 ; ADBR, 4E265/15, État civil de Lichtenberg, Acte de naissance de H. Spach, Acte n°22/1886.€€€. | ||
En 1905, quelques temps après leur mariage, Gustave et Hilde Lasch quittent Zittersheim et s’installent à Strasbourg : Gustave devient le pasteur de la paroisse Saint-Guillaume, précisément celle où il avait débuté sa formation ecclésiale en tant que vicaire six ans plus tôt. Pendant plus de trente ans, entre 1905 et 1932, il officie à Saint-Guillaume et termine son ministère ecclésiastique en devenant président du consistoire pendant une année, jusqu’à sa retraite en 1933€€€ADBR, 105 AL 2596 ; Marie-Joseph Bopp, ''Die evangelischen Geistlichen und Theologen in Elsass und Lothringen von der Reformation bis zur Gegenwart'', Neustadt an der Aisch, 1959, p. 326.€€€. Ajoutons qu’en plus de ses activités pastorales au sein de l’Église protestante, Gustave Lasch est également connu en Alsace pour son œuvre littéraire composée essentiellement de pièces de théâtre populaire et des contes strasbourgeois, rédigés pour la plupart en alsacien. Écrivain germanophone et dialectophone, il écrit aussi des essais, des notices biographiques et des études historiques, notamment sur l’histoire religieuse alsacienne et strasbourgeoise€€€Raymond Matzen, « Lasch Gustave », Fiche biographique du ''Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne (NetDBA)'', 1994, disponible via https://www.alsace-histoire.org/netdba/lasch-gustave/, [en ligne], consulté le 11 avril 2021.€€€. En 1936, à l’âge de soixante-deux ans, il tombe malade et vit encore près de deux ans, jusqu’à son décès, le 7 août 1938 à Strasbourg . | En 1905, quelques temps après leur mariage, Gustave et Hilde Lasch quittent Zittersheim et s’installent à Strasbourg : Gustave devient le pasteur de la paroisse Saint-Guillaume, précisément celle où il avait débuté sa formation ecclésiale en tant que vicaire six ans plus tôt. Pendant plus de trente ans, entre 1905 et 1932, il officie à Saint-Guillaume et termine son ministère ecclésiastique en devenant président du consistoire pendant une année, jusqu’à sa retraite en 1933€€€ADBR, 105 AL 2596 ; Marie-Joseph Bopp, ''Die evangelischen Geistlichen und Theologen in Elsass und Lothringen von der Reformation bis zur Gegenwart'', Neustadt an der Aisch, 1959, p. 326.€€€. Ajoutons qu’en plus de ses activités pastorales au sein de l’Église protestante, Gustave Lasch est également connu en Alsace pour son œuvre littéraire composée essentiellement de pièces de théâtre populaire et des contes strasbourgeois, rédigés pour la plupart en alsacien. Écrivain germanophone et dialectophone, il écrit aussi des essais, des notices biographiques et des études historiques, notamment sur l’histoire religieuse alsacienne et strasbourgeoise€€€Raymond Matzen, « Lasch Gustave », Fiche biographique du ''Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne (NetDBA)'', 1994, disponible via https://www.alsace-histoire.org/netdba/lasch-gustave/, [en ligne], consulté le 11 avril 2021.€€€. En 1936, à l’âge de soixante-deux ans, il tombe malade et vit encore près de deux ans, jusqu’à son décès, le 7 août 1938 à Strasbourg€€€ADBR, 4E482/1131, État civil de Strasbourg, Table des décès (1933-1942), Acte de décès de G. Lasch, Acte n°2107/1938.€€€. | ||
C’est donc dans un contexte familial fortement marqué par la religion que Ruth voit le jour. Elle grandit à Strasbourg et y effectue l’intégralité de son cursus scolaire à l’école de la République française. En 1925, alors qu’elle est âgée de six ans, elle est scolarisée à l’école supérieure de filles à Strasbourg qu’elle appelle dans un ''curriculum vitae'' de 1942 la « ''Höhere Töchterschule'' » (correspondant à l’actuel lycée des Pontonniers). Pendant onze ans, jusqu’en juin 1936, elle fréquente cet établissement situé au centre-ville de Strasbourg, à quelques encablures de la maison parentale et termine son cursus scolaire par l’obtention, le 7 juin 1936, de son diplôme du baccalauréat (« A prime Philo ») . Ruth Lasch décide ensuite de suivre des études supérieures et s’immatricule à l’université de Strasbourg afin de devenir médecin. | C’est donc dans un contexte familial fortement marqué par la religion que Ruth voit le jour. Elle grandit à Strasbourg et y effectue l’intégralité de son cursus scolaire à l’école de la République française. En 1925, alors qu’elle est âgée de six ans, elle est scolarisée à l’école supérieure de filles à Strasbourg qu’elle appelle dans un ''curriculum vitae'' de 1942 la « ''Höhere Töchterschule'' » (correspondant à l’actuel lycée des Pontonniers). Pendant onze ans, jusqu’en juin 1936, elle fréquente cet établissement situé au centre-ville de Strasbourg, à quelques encablures de la maison parentale et termine son cursus scolaire par l’obtention, le 7 juin 1936, de son diplôme du baccalauréat (« A prime Philo ») . Ruth Lasch décide ensuite de suivre des études supérieures et s’immatricule à l’université de Strasbourg afin de devenir médecin. |
Version du 9 septembre 2021 à 10:04
Ruth Lasch | |
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Prénom | Ruth |
Nom | Lasch |
Sexe | feminin |
Naissance | 4 février 1919 (Strasbourg (Bas-Rhin)) |
Décès | 16 juin 1945 (Strasbourg (Bas-Rhin)) |
Profession du père | Pasteur |
Autorisation d'exercer la médecine | 13 octobre 1941 |
Profession | Médecin, Interniste |
Titre | Dr. |
Spécialités | Médecine interne |
Résumé
Ruth Lasch (1919-1945) est un médecin français né en Alsace. Elle effectue ses études de médecine à l’université française de Strasbourg de 1936 à 1939, puis à l’université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand (1939-1940) à la suite de l’évacuation de l’Alsace en septembre 1939. Après l’armistice de Compiègne, elle s’inscrit finalement à l’université d’Heidelberg en Allemagne pour terminer son cursus universitaire (1940-1941). Conformément à la réglementation allemande qui régit les études de médecine, elle achève sa formation académique en réussissant, à la mi-octobre 1941, l’examen médical d’État (medizinisches Staatsexamen) sans préparer en parallèle une thèse de doctorat de médecine.
Dès le 1er novembre 1941, Ruth Lasch retourne en Alsace, désormais annexée au Reich allemand, et débute sa carrière médicale à la Reichsuniversität Strassburg officiellement inaugurée le même mois. Elle commence par rattraper, pendant quatre mois et demi (1941-1942), un stage clinique obligatoire en Allemagne pour pouvoir exercer la médecine. Elle obtient ensuite un poste de Pflichtassistentin, puis de Volontärassistentin (1942-1943), avant d’être finalement nommée Assistenzärztin (1943-1944). Dès son arrivée en novembre 1941, Ruth Lasch est affectée à l’Abteilung II (Médicale A) de la clinique médicale allemande et se voit immédiatement chargée de la gestion d’un service (Station) composé d’une vingtaine de lits. Elle conserve sa fonction à la clinique jusqu’à l’évacuation de la Reichsuniversität Strassburg outre-Rhin en novembre 1944 et reste en Alsace aux côtés de sa mère après la Libération, sans que l’on puisse savoir si elle continue d’exercer. Célibataire, Ruth vit chez sa mère au Hamangasse 11 (actuelle rue Calvin) à Strasbourg jusqu’à son décès prématuré, le 16 juin 1945, à l’âge de vingt-six ans.
Biographie
De l’enfance aux études de médecine
Fille d’un pasteur protestant et issue d’une famille d’origine à la fois alsacienne et allemande, Ruth Lasch naît avec la nationalité française dans une Alsace redevenue française après la Première Guerre mondiale. Scolarisée pendant onze ans dans l’une des écoles supérieures de filles au centre-ville de Strasbourg, Ruth se destine ensuite, après l’obtention de son baccalauréat en 1936, vers une carrière médicale. Elle prépare d’abord le certificat PCB en 1936-1937, puis fait ses études de médecine à la faculté de médecine de l’université française de Strasbourg jusqu’à l’été 1940, avant d’achever son cursus à l’université d’Heidelberg en Allemagne entre 1940 et 1941.
Les origines familiales et la scolarité
Ruth Élisabeth Lasch est née le 4 février 1919 à Strasbourg dans le département du Bas-Rhin. L’Alsace étant redevenue française à la fin de la Première Guerre mondiale, Ruth naît avec la nationalité française, contrairement à ses parents, nés sous le Reich wilhelmien€€€ADBR, 4E482/860, État civil de Strasbourg, Table des naissances (1913-1922), Acte de naissance de R. Lasch, Acte n°157/1919.€€€. Elle est issue d’une famille de confession protestante (evangelisch) et dont les origines géographiques et nationales sont à la fois allemandes et alsaciennes. Son père, Gustave Lasch, est un pasteur protestant (Pfarrer) qui est né allemand le 7 mai 1874 à Strasbourg dans une Alsace rattachée depuis peu au Reich wilhelmien après la signature du traité de Francfort (1871)€€€ADBR, 4E482/860, État civil de Strasbourg, Acte de naissance de G. Lasch, Acte n°1342/1874.€€€. Lui-même fils du boulanger (Bäcker) d’origine badoise Friedrich Lasch (né le 13 décembre 1839 à Lichtenau et décédé le 21 décembre 1895 à Strasbourg) et de son épouse alsacienne Christine Becker (née le 8 avril 1837 à Brumath et décédée le 17 avril 1893 à Strasbourg)€€€ADBR, 1558 W 796, dossier n°78746 (Ruth Lasch), Fragebogen, 9 avril 1942 ; ADBR, 4E482/273, État civil de Strasbourg, Acte de décès de F. Lasch, Acte n°3039/1895 ; ABDR, État civil de Brumath (original en mairie), Acte de naissance de Ch. Becker, Acte n°40/1837 ; ADBR, 4E482/252-253, État civil de Strasbourg, Acte de décès de Ch. Becker, Acte n°921/1893.€€€, Gustave Lasch grandit au centre-ville de Strasbourg, dans l’appartement familial situé le long des quais de l’Ill, au Finkweilerbadstraße 3, c’est-à-dire au 3 ruelle du bain Finkwiller.
À l’âge de dix-huit ans, Gustave Lasch débute des études de théologie à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg (1892-1895), puis s’inscrit successivement dans les universités de Marburg et de Paris (1895-1896). En 1900, il passe sa licence à l’université de Iéna en Thuringe, puis soutient sa thèse de doctorat de théologie à Erlangen en Franconie et obtient le titre « Dr. phil. ». Dans le même temps, il débute sa carrière ecclésiastique et devient vicaire en Alsace, d’abord à la paroisse Saint-Guillaume de Strasbourg (1899-1900), puis à celle du village de Mittelbergheim (1901-1902) en centre-Alsace€€€Raymond Matzen, « Lasch Gustave », Fiche biographique du Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne (NetDBA), 1994, disponible via https://www.alsace-histoire.org/netdba/lasch-gustave/, [en ligne], consulté le 11 avril 2021.€€€. Il devient ensuite pasteur dans la petite commune de Zittersheim (1902-1905), près de Saverne, où il épouse Hilda Spach le 2 février 1904€€€ADBR, 4E559/14, État civil de Zittersheim, Acte de mariage de G. Lasch et H. Spach, Acte n°1/1904.€€€. Née le 22 juillet 1886 dans le village voisin de Lichtenberg, Hilda Spach est la fille du pasteur, poète et écrivain alsacien Édouard Spach€€€ADBR, 4E265/15, État civil de Lichtenberg, Acte de naissance de H. Spach, Acte n°22/1886.€€€. Alsacien d’origine et français de naissance avant d’opter pour la nationalité allemande après 1871, Édouard Spach (né le 7 mars 1836 à Weinbourg et décédé le 1er avril 1909 à Strasbourg), qui était lui-même fils de pasteur protestant, avait desservi la nouvelle paroisse de Lichtenberg pendant près de quarante ans, entre 1866 et 1905 et avait également occupé la fonction de président du consistoire (Konsistorialpräsident). Il s’était marié avec Karoline Hostein (née le 6 janvier 1856 et décédée le 14 octobre 1934 à Brumath)€€€ADBR, 1558 W 796, dossier n°78746 (Ruth Lasch), Fragebogen, 9 avril 1942 ; ADBR, 4E521/2, État civil de Weinbourg, Acte de naissance de É. Spach, Acte n°9/1837 ; ADBR, 4E265/15, État civil de Lichtenberg, Acte de naissance de H. Spach, Acte n°22/1886.€€€.
En 1905, quelques temps après leur mariage, Gustave et Hilde Lasch quittent Zittersheim et s’installent à Strasbourg : Gustave devient le pasteur de la paroisse Saint-Guillaume, précisément celle où il avait débuté sa formation ecclésiale en tant que vicaire six ans plus tôt. Pendant plus de trente ans, entre 1905 et 1932, il officie à Saint-Guillaume et termine son ministère ecclésiastique en devenant président du consistoire pendant une année, jusqu’à sa retraite en 1933€€€ADBR, 105 AL 2596 ; Marie-Joseph Bopp, Die evangelischen Geistlichen und Theologen in Elsass und Lothringen von der Reformation bis zur Gegenwart, Neustadt an der Aisch, 1959, p. 326.€€€. Ajoutons qu’en plus de ses activités pastorales au sein de l’Église protestante, Gustave Lasch est également connu en Alsace pour son œuvre littéraire composée essentiellement de pièces de théâtre populaire et des contes strasbourgeois, rédigés pour la plupart en alsacien. Écrivain germanophone et dialectophone, il écrit aussi des essais, des notices biographiques et des études historiques, notamment sur l’histoire religieuse alsacienne et strasbourgeoise€€€Raymond Matzen, « Lasch Gustave », Fiche biographique du Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne (NetDBA), 1994, disponible via https://www.alsace-histoire.org/netdba/lasch-gustave/, [en ligne], consulté le 11 avril 2021.€€€. En 1936, à l’âge de soixante-deux ans, il tombe malade et vit encore près de deux ans, jusqu’à son décès, le 7 août 1938 à Strasbourg€€€ADBR, 4E482/1131, État civil de Strasbourg, Table des décès (1933-1942), Acte de décès de G. Lasch, Acte n°2107/1938.€€€.
C’est donc dans un contexte familial fortement marqué par la religion que Ruth voit le jour. Elle grandit à Strasbourg et y effectue l’intégralité de son cursus scolaire à l’école de la République française. En 1925, alors qu’elle est âgée de six ans, elle est scolarisée à l’école supérieure de filles à Strasbourg qu’elle appelle dans un curriculum vitae de 1942 la « Höhere Töchterschule » (correspondant à l’actuel lycée des Pontonniers). Pendant onze ans, jusqu’en juin 1936, elle fréquente cet établissement situé au centre-ville de Strasbourg, à quelques encablures de la maison parentale et termine son cursus scolaire par l’obtention, le 7 juin 1936, de son diplôme du baccalauréat (« A prime Philo ») . Ruth Lasch décide ensuite de suivre des études supérieures et s’immatricule à l’université de Strasbourg afin de devenir médecin.
Les études de médecine à Strasbourg, à Clermont-Ferrand et à Heidelberg (1936-1941)
L’année préparatoire : le certificat PCB (1936-1937)
Dès la rentrée suivante, en novembre 1936, Ruth Lasch s’inscrit à l’université française de Strasbourg pour débuter sa formation médicale . Comme le prévoit la législation alors en vigueur en France, Ruth commence par préparer le certificat d’études physique, chimie et biologique (PCB) à la faculté des sciences. Mis en place par le président Albert Lebrun sur décret du 23 janvier 1934, le PCB – qui a été conservé jusqu’en 1961 –, était le successeur du certificat d’études physique, chimique et sciences naturelles (PCN) qui avait été instauré sous la IIIe République par décret du 31 juillet 1893. Même si le remplacement du PCN par PCB marquait la substitution des sciences biologiques aux sciences naturelles dans la formation initiale des futurs médecins, le PCB était sensiblement identique à son prédécesseur. Son obtention – en plus de l’admission préalable à l’examen du baccalauréat – était un prérequis pour prétendre à la première inscription en médecine. Une série d’épreuves finales était organisée à la fin de cette année de préparation, comprenant à la fois une interrogation et une épreuve pratique dans chacune des quatre disciplines du programme, à savoir la physique, la chimie, la biologie animale et la biologie végétale . Brillante étudiante, Ruth son réussit son examen et obtient son certificat le 24 juin 1937 .
Les études à l’université de Strasbourg : de Strasbourg (1937-1939) à Clermont-Ferrand (1939-1940)
Une fois le certificat PCB obtenu, Ruth s’inscrit à la faculté de médecine de l’université de Strasbourg à la rentrée universitaire 1937. À cette époque-là, depuis un décret du président Albert Lebrun de mars 1934, la durée des études de médecine avait été allongée d’une année supplémentaire, portant le cursus médical à six années, auxquelles s’ajoutait l’année préparatoire du PCB. S’agissant des cours, la formation des futurs médecins conjuguait des enseignements à la fois théoriques et pratiques ; chaque année étant ponctuée par plusieurs stages en milieu hospitalier. Le tableau ci-dessous donne un aperçu général de l’organisation des études médicales et des enseignements dispensés aux étudiants en médecine et de la formation reçue par Ruth .
Repères
Localisations
Nationalités
- Français (4 février 1919 - 16 juin 1945)
- Alsacien (4 février 1919 - 16 juin 1945)
Confessions
- Protestant (4 février 1919 - 16 juin 1945)
Publications
Liens à institutions
Höhere Tochterschule Straβburg
Faculté de médecine, UdS, 1918-1939
Faculté de médecine, UdS-CF, 1939-1945
Universität Heidelberg
Faculté des sciences, UdS, 1918-1939
Medizinische Abteilung II, RUS
Références