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Différences entre les versions de « Wilhelm Frangen »

De Commission Historique
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Durant sa déportation à Natzweiler, où il souffrait de cécité, il est admis en ambulatoire à la clinique ophtalmologique de la ''Reichsuniversität Straßburg'' – sur ordre du médecin ''SS'' et du commandant du camp –, pour obtenir un avis médical spécialisé. Il est l’un des dix-huit détenus du ''KL-Natzweiler'' hospitalisés dans les cliniques universitaires de la ''Reichsuniversität Straßburg'', illustrant ainsi des liens inhabituels et rares entretenus par le camp avec le monde extérieur.
Durant sa déportation à Natzweiler, où il souffrait de cécité, il est admis en ambulatoire à la clinique ophtalmologique de la ''Reichsuniversität Straßburg'' – sur ordre du médecin ''SS'' et du commandant du camp –, pour obtenir un avis médical spécialisé. Il est l’un des dix-huit détenus du ''KL-Natzweiler'' hospitalisés dans les cliniques universitaires de la ''Reichsuniversität Straßburg'', illustrant ainsi des liens inhabituels et rares entretenus par le camp avec le monde extérieur.
|Contexte_fr='''Origines et famille'''
|Contexte_fr===Origines et famille==


Wilhelm Frangen est né le 26 octobre 1889 à Düsseldorf dans le bassin industriel de la Ruhr. Les sources parvenues jusqu’à nous sont trop lacunaires pour reconstituer précisément les origines et l’enfance de Wilhelm Frangen. On sait toutefois qu’il est issu d’une famille allemande de confession protestante (''evangelisch''). Son père, également prénommé Wilhelm, avait épousé Berta Lammert et demeurait à Düsseldorf. Il travaillait comme brasseur (''Brauer''), puis comme ouvrier d’usine (''Fabrikarbeiter'') et comme contremaître (''Vorarbeiter'')<ref name="2824b51f5cacb399d828a2f7fcab4033debb3f01">Voir les annuaires de Düsseldorf en partie numérisés par la bibliothèque d’État et universitaire de Düsseldorf ''via'' http://wiki-de.genealogy.net/Düsseldorf/Adressbücher_in_der_UuLB_Düsseldorf, [en ligne], consulté le 19 avril 2022..</ref>. Domicilié avec ses parents au ''Kruppstraße 1'' à Düsseldorf, Wilhelm Frangen devient quant à lui commerçant (''Kaufmann'')<ref name="658f1e7b76c8324c5c8255098b41ecd73b815c52">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, État civil de Dachau II, Acte de décès de Wilhelm Frangen, 25 janvier 1945, doc. 10053497..</ref>.
Wilhelm Frangen est né le 26 octobre 1889 à Düsseldorf dans le bassin industriel de la Ruhr. Les sources parvenues jusqu’à nous sont trop lacunaires pour reconstituer précisément les origines et l’enfance de Wilhelm Frangen. On sait toutefois qu’il est issu d’une famille allemande de confession protestante (''evangelisch''). Son père, également prénommé Wilhelm, avait épousé Berta Lammert et demeurait à Düsseldorf. Il travaillait comme brasseur (''Brauer''), puis comme ouvrier d’usine (''Fabrikarbeiter'') et comme contremaître (''Vorarbeiter'')<ref name="2824b51f5cacb399d828a2f7fcab4033debb3f01">Voir les annuaires de Düsseldorf en partie numérisés par la bibliothèque d’État et universitaire de Düsseldorf ''via'' http://wiki-de.genealogy.net/Düsseldorf/Adressbücher_in_der_UuLB_Düsseldorf, [en ligne], consulté le 19 avril 2022..</ref>. Domicilié avec ses parents au ''Kruppstraße 1'' à Düsseldorf, Wilhelm Frangen devient quant à lui commerçant (''Kaufmann'')<ref name="658f1e7b76c8324c5c8255098b41ecd73b815c52">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, État civil de Dachau II, Acte de décès de Wilhelm Frangen, 25 janvier 1945, doc. 10053497..</ref>.




'''De la prison au ''KL-Natzweiler'''''
==De la prison au ''KL-Natzweiler''==


Jusqu’à présent, les sources sont trop peu nombreuses pour déterminer la cause de l’arrestation de Wilhelm Frangen ou pour préciser son parcours carcéral. Selon les archives des camps de concentration, il semble qu’il ait été catégorisé parmi les prisonniers de droit commun. Par ailleurs, on sait qu’il a transité par la prison d’Ensisheim (Haut-Rhin) en Alsace annexée. En effet, le 4 janvier 1943 à 17 heures, la police criminelle de Mulhouse émet un télex à l’attention du commandant du camp de concentration de ''Natzweiler''. Il est réceptionné cinq minutes plus tard. Il y est question du transfert de détenus placés en détention préventive policière (''in polizeilicher Vorbeugungshaft'') :
Jusqu’à présent, les sources sont trop peu nombreuses pour déterminer la cause de l’arrestation de Wilhelm Frangen ou pour préciser son parcours carcéral. Selon les archives des camps de concentration, il semble qu’il ait été catégorisé parmi les prisonniers de droit commun. Par ailleurs, on sait qu’il a transité par la prison d’Ensisheim (Haut-Rhin) en Alsace annexée. En effet, le 4 janvier 1943 à 17 heures, la police criminelle de Mulhouse émet un télex à l’attention du commandant du camp de concentration de ''Natzweiler''. Il est réceptionné cinq minutes plus tard. Il y est question du transfert de détenus placés en détention préventive policière (''in polizeilicher Vorbeugungshaft'') :
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'''Le traitement au ''Revier'' et à l’admission à la clinique ophtalmologique de Strasbourg'''
==Le traitement au ''Revier'' et à l’admission à la clinique ophtalmologique de Strasbourg==


Le jour même de son arrivée à Natzweiler, Wilhelm Frangen est admis à l’infirmerie du camp (''Revier'') pour cause de cécité (''erblindet''). Il est placé en convalescence jusqu’au 2 février. Quelques jours plus tard, le 19 février 1943, le médecin l’affecte au ''Block'' des convalescents (''Schonungsblock'') de manière définitive (''dauernd'') pour la même raison<ref name="bdfe00e12e9a73aa2aaa1519da651f81b6819d9e">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.2/805811, ''Zugangsbuch Dachau'', doc. 3167634..</ref>.
Le jour même de son arrivée à Natzweiler, Wilhelm Frangen est admis à l’infirmerie du camp (''Revier'') pour cause de cécité (''erblindet''). Il est placé en convalescence jusqu’au 2 février. Quelques jours plus tard, le 19 février 1943, le médecin l’affecte au ''Block'' des convalescents (''Schonungsblock'') de manière définitive (''dauernd'') pour la même raison<ref name="bdfe00e12e9a73aa2aaa1519da651f81b6819d9e">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.2/805811, ''Zugangsbuch Dachau'', doc. 3167634..</ref>.
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'''De l’évacuation du KL-Natzweiler au décès à Dachau'''
==De l’évacuation du ''KL-Natzweiler'' au décès à Dachau==


Retournant ensuite au camp principal du ''KL-Natzweiler'', Wilhelm Frangen y reste jusqu’au début de l’évacuation dans la nuit du 2 au 3 septembre 1944<ref name="ddfaee66955ddde0bb9c80b13a04cf0cc59aeaa2">Voir Robert STEEGMANN, « Septembre 1944 : il faut évacuer le camp de Natzweiler », ''Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande'', 46-2.</ref>. Les plus de 6000 déportés entassés dans les baraquements du camp principal sont alors mis rapidement sur les rails. Trois grands convois partent en direction du camp de concentration de Dachau, en Bavière, au début du mois. Wilhelm Frangen fait partie du premier convoi, comptant précisément 2.400 hommes, arrivant à Dachau le 4 septembre 1944<ref name="2a99a441abf1046f2f6668b3995297358f995946">Robert STEEGMANN, ''Struthof. Le KL-Natzweiler et ses kommandos : une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin. 1941-1945'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 2005, p. 159-164..</ref>. Immatriculé le lendemain en tant que « SV », il reçoit le matricule 98445<ref name="32947ab9fa3f9dc1f9d4c8e489f29fc42e24a1b4">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.1/805811, ''Zugangsbuch Dachau'', doc. 9899231..</ref>.
Retournant ensuite au camp principal du ''KL-Natzweiler'', Wilhelm Frangen y reste jusqu’au début de l’évacuation dans la nuit du 2 au 3 septembre 1944<ref name="ddfaee66955ddde0bb9c80b13a04cf0cc59aeaa2">Voir Robert STEEGMANN, « Septembre 1944 : il faut évacuer le camp de Natzweiler », ''Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande'', 46-2.</ref>. Les plus de 6000 déportés entassés dans les baraquements du camp principal sont alors mis rapidement sur les rails. Trois grands convois partent en direction du camp de concentration de Dachau, en Bavière, au début du mois. Wilhelm Frangen fait partie du premier convoi, comptant précisément 2.400 hommes, arrivant à Dachau le 4 septembre 1944<ref name="2a99a441abf1046f2f6668b3995297358f995946">Robert STEEGMANN, ''Struthof. Le KL-Natzweiler et ses kommandos : une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin. 1941-1945'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 2005, p. 159-164..</ref>. Immatriculé le lendemain en tant que « SV », il reçoit le matricule 98445<ref name="32947ab9fa3f9dc1f9d4c8e489f29fc42e24a1b4">ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.1/805811, ''Zugangsbuch Dachau'', doc. 9899231..</ref>.

Version du 15 mars 2024 à 12:34


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À propos de cette page

Rédaction : ©Loïc Lutz



  1. Voir les annuaires de Düsseldorf en partie numérisés par la bibliothèque d’État et universitaire de Düsseldorf via http://wiki-de.genealogy.net/Düsseldorf/Adressbücher_in_der_UuLB_Düsseldorf, [en ligne], consulté le 19 avril 2022..
  2. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.2/01010602, État civil de Dachau II, Acte de décès de Wilhelm Frangen, 25 janvier 1945, doc. 10053497..
  3. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/8123400, Télex de la police criminelle de Mulhouse, 4 janvier 1943, doc. 3128892..
  4. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/8123400, Registre matriculaire du KL-Natzweiler, doc. 3128893..
  5. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.2/805811, Zugangsbuch Dachau, doc. 3167634..
  6. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012901, Demande du Dr Krieger adressée au commandant Kramer pour faire hospitaliser cinq détenus, 12 janvier 1944, doc. 3132621..
  7. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.29.1/01012901, Ordonnance d’hospitalisation, janvier 1944, doc. 3132622..
  8. Voir Robert STEEGMANN, « Septembre 1944 : il faut évacuer le camp de Natzweiler », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, 46-2.
  9. Robert STEEGMANN, Struthof. Le KL-Natzweiler et ses kommandos : une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin. 1941-1945, Strasbourg, La Nuée Bleue, 2005, p. 159-164..
  10. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.1/805811, Zugangsbuch Dachau, doc. 9899231..
  11. ITS Digital Archive, Arolsen Archives, 1.1.6.1/8056108, Namensverzeichnis Dachau, doc. 9902009..