Margarete Strang
Margarete Strang | |
---|---|
Prénom | Margarete |
Nom | Strang |
Sexe | feminin |
Naissance | 29 décembre 1914 (Prenzlau) |
Profession du père | Inspecteur d'élevage (Bezirktierzuchtsinspektor) |
Autorisation d'exercer la médecine | 1939 |
Profession | Arzt |
Titre | Dr. med. |
Spécialités | Innere Medizin |
Biographie
Médecin et docteure en médecine, Margarete Strang (1914-?) est originaire de Prenzlau dans le Brandebourg. Fille d’un inspecteur d’élevages de la Chambre d’agriculture mort au front en 1915, elle grandit dans sa ville natale et y accomplit l’intégralité de son cursus scolaire jusqu’à l’entrée dans l’âge adulte. De 1933 à 1938, elle fait des études de médecine dans les universités de Berlin, Rostock et Bonn, obtenant l’examen médical d’État (medizinisches Staatsexamen) en décembre 1938 et soutenant sa thèse de doctorat de médecine en janvier 1939. Depuis le mois d’avril 1934, elle est également médecin au sein du Bund Deutscher Mädel (BDM), offrant ses compétences médicales à cette organisation de jeunesse nationale-socialiste.
À la fin de ses études, Margarete Strang débute sa carrière médicale à l’hôpital Horst Wessel de Berlin en effectuant son « année pratique », aux côtés du professeur Otto Kalk (1895-1973) à la clinique médicale II (décembre 1938-août 1939) et à la clinique chirurgicale I (août-septembre 1939). Après avoir obtenu son Approbation, le certificat qui lui permet d’exercer la médecine, Margarete est employée comme Volontärassistentin, d’abord à la clinique chirurgicale I (septembre-décembre 1939), puis à la clinique médicale II (janvier-février 1940). Elle entre ensuite à la clinique médicale I du professeur Alexander von Domarus (1881-1945) et travaille comme Hilfsärztin (février 1940-avril 1941), avant de retourner à la clinique chirurgicale I en qualité d’Assistenzärztin (avril 1941-septembre 1942). Enfin, elle termine sa carrière berlinoise en intégrant l’équipe du service des urgences de la ville de Berlin comme médecin urgentiste (septembre-décembre 1942).
Sur ordre des autorités publiques de la ville de Berlin, Margarete Strang est mutée pour une durée indéterminée à la Reichsuniversität Strassburg dans le cadre de la « Notdienstverpflichtung ». Cela signifie qu’elle doit accomplir, dans le cadre de l’état d’urgence, un service du travail obligatoire – en l’occurrence médical – pour le Reich. Ainsi, à compter du 7 décembre 1942, elle sert à la clinique médicale et obtient plus précisément un poste à l’hôpital-sanatorium du Lac Blanc, situé à environ 700 mètres d’altitude dans les Vosges haut-rhinoises. Avec la fermeture de cet hôpital de montagne en octobre 1944, Margarete Strang intègre l’Abteilung I de la clinique médicale jusqu’à sa capture par les troupes américaines dans les derniers jours du mois de novembre 1944.
Faite prisonnière, elle est d’abord internée dans l’enceinte de l’hôpital civil et poursuit brièvement ses activités médicales, avant de transiter par plusieurs camps en France (Épinal, Marseille, Chartres, Lison) entre début décembre 1944 et fin janvier 1945. Libérée, elle rentre en Allemagne le 2 février 1945, puis reprend ses activités médicales après la guerre. Visiblement installée à Mannheim dans le Bade-Wurtemberg en République fédérale d’Allemagne, Margarete Strang ouvre un cabinet médical spécialisé et travaille comme interniste jusque dans les années 1960.
Enfance et études de médecine
Née à Prenzlau en 1914, Margarete Strang est issue d’une famille allemande modeste. Son père étant mort au front en 1915 durant la Première Guerre mondiale, elle est élevée seule par sa mère durant toute son enfance. Elle grandit et effectue toute sa scolarité dans la ville de Prenzlau entre 1920 et 1933, fréquentant d’abord l’école élémentaire, puis un établissement du secondaire. En mars 1933, elle réussit l’examen du baccalauréat et se destine alors vers des études de médecine.
La famille Strang
Margarete Strang est née le 29 décembre 1914 à Prenzlau dans la province de Brandebourg du Royaume de Prusse€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Lebenslauf, 17 décembre 1942.€€€. Cette ville moyenne d’environ de 25.000 habitants est située dans l’arrondissement d’Uckermark, à une centaine de kilomètres au nord-est de Berlin et à une quarantaine de kilomètres de l’actuelle frontière germano-polonaise. Elle est issue d’un milieu relativement modeste et d’une famille multiconfessionnelle, dont la branche paternelle est de confession catholique et la branche maternelle de confession protestante luthérienne. Dans la tradition maternelle, Margarete est baptisée dans la foi protestante à sa naissance€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Fragebogen über die Abstammung, 17 décembre 1942.€€€.
Son père, Otto Wilhelm Strang, est né le 1er janvier 1886 dans la petite ville de Kalkar (ou Calcar selon l’ancienne graphie), qui est située à proximité de Clèves dans la province rhénane du Royaume de Prusse€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Fragebogen über die Abstammung, 17 décembre 1942.€€€. Fils d’un préposé aux impôts (Rentmeister)€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Fragebogen über die Abstammung, 17 décembre 1942. Les grands-parents paternels sont également originaires de la région du Niederrhein. Le grand-père, Gerhard Strang a été baptisé dans la foi catholique le 22 mars 1846 à Xanten et est décédé à Clève en 1916. Il exerçait la profession de préposé aux impôts (Rentmeister) et était marié avec Katharina von Krok, née le 27 janvier 1854 à Kalkar et décédée à Clève en 1928.€€€, Otto était rapidement parvenu à occuper une fonction d’inspecteur d’élevages d’animaux avant la Première Guerre mondiale. Travaillant pour le compte de la Chambre d’agriculture en comme Tierzuchtsleiter der Landwirtschaftskammer et comme Bezirkszuchtinspektor, il était également officier dans la réserve€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Lebenslauf, 17 décembre 1942.€€€.
Le 13 avril 1912, Otto Strang épouse à Berlin Margarethe Müller (née le 10 janvier 1888 à Berlin), la fille d’un dessinateur, commerçant, fabricant et écrivain allemand€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Fragebogen über die Abstammung, 17 décembre 1942. Le grand-père maternel de Margarete Strang était Ernst August Müller, également connu sous le nom d’Ernst Müller von Sondermühlen. Il est né le 1er juillet 1840 à Sondermühlen bei Melle au sud-est d’Osnabrück et est décédé le 10 janvier 1906 à Berlin. Au cours de sa vie, il a exercé diverses professions, comme dessinateur, commerçant, fabriquant et même écrivain. Il avait épousé la Berlinoise Helene Nückner, née le 29 novembre 1865 et décédée le 13 janvier 1937 dans la capitale du Reich. Sur Ernst August Müller, voir l’édition commentée ses œuvres dans Waltraud Volk, Berlin 1870-1890. Zeichnungen von E. Müller von Sondermühlen, Leipzig, Leipzig Edition, 1986.€€€. Peu de temps après leur mariage, le couple quitte la capitale et s’installe plus au nord, à Prenzlau, mais sa femme, Margarethe, se retrouve vite seule, puis veuve avec un enfant à charge, puisque son mari avait été mobilisé dans l’armée allemande avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914 comme sous-lieutenant de réserve et chef de compagnie (Leutnant der Reserve und Kompanieführer). Le 8 juin 1915, à peine plus de cinq mois après la naissance de sa fille, Otto meurt dans les Combats du Bois-le-Prêtre (Priesterwald en allemand) à l’ouest de Pont-à-Mousson en Meurthe-et-Moselle€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Lebenslauf, 17 décembre 1942. Son corps repose toujours au cimetière militaire allemand de Thiaucourt-Reniéville en Meurthe-et-Moselle (Block 7, Grab 385). Voir l’outil de recherche du Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge via https://archiv.volksbund.de/graebersuche/detailansicht.html?tx_igverlustsuche_pi2%5Bgid%5D=80a5dc1bf19e6626dd24eb895a40261d&cHash=73a41463d386daa6447aa1d78ed44196, [en ligne], consulté le 22 avril 2021. Voir également la fiche du cimetière militaire via https://kriegsgraeberstaetten.volksbund.de/friedhof/thiaucourt-regnieville, [en ligne], consulté le 22 avril 2021.€€€.
Enfance et scolarité
Orpheline de père dès sa prime-enfance, Margarete Strang, qui n’a probablement jamais vu son père, vit seule avec sa mère à Prenzlau dans un appartement situé au Schwedterstraße 9€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Aufenthaltsbescheinigung, certificat établi par le Stadtinspektor de la ville de Prenzlau, 19 décembre 1942. Il est également précisé qu’elle est enregistrée dans les registres de la ville comme une « célibataire de confession protestante et de nationalité allemande par filiation (Abstammung) ».€€€. Le nombre de références à la mort de son père, tombé au champ d’honneur en 1915 comme elle le rappelle si fréquemment dans les formulaires administratifs, laisse aisément à penser qu’elle ait beaucoup souffert de l’absence de la figure paternelle, tout particulièrement dans sa jeunesse€€€Sur le registre matriculaire de Rostock, dans son Lebenslauf et dans les formulaires administratifs, elle précise toujours que son père est « tombé aux Combats du Bois-le-Prêtre au sud de Metz le 8 juin 1915 » (8.6.1915 gefallen südlich [von] Metz im Priesterwald). Voir ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang) et UA Rostock, 1.8, Matrikelbücher, Matrikel 1933 WS – 1935 SS, p. 60.€€€. Hormis cet événement marquant, l’enfance de Margarete reste relativement classique, étant ponctuée par la contraction de plusieurs maladies communes à cette époque, comme la diphtérie, la rougeole et la coqueluche€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Amtsärztliches Zeugnis, 11 décembre 1942€€€.
Aux lendemains de la Première Guerre mondiale, Margarete Strang débute sa scolarité obligatoire dans le système éducatif de la jeune République de Weimar. À l’automne 1920, alors qu’elle est âgée d’environ six ans, elle devient élève dans l’une des écoles élémentaires (Volksschule) de sa ville natale. Elle est scolarisée à la Volksschule pendant deux ans et demi, jusqu’au début de l’année 1923, avant d’entrer dans le secondaire au Oberlyzeum à Prenzlau. Elle fréquente cet établissement pendant dix ans, jusqu’à l’obtention de son baccalauréat (Reifeprüfung) le 9 mars 1933€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Lebenslauf, 17 décembre 1942 ; ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 16 décembre 1942.€€€, quelques jours après les dernières élections (législatives) démocratiques organisées en Allemagne, qui ont crédité le parti national-socialiste à plus de 43% des voix au Reichstag le 5 mars. Dans ce contexte politique inédit d’installation du régime nazi en Allemagne, Margarete Strang décide d’entreprendre des études supérieures pour devenir médecin.
Des études de médecine à la carrière médicale
Margarete Strang effectue ses études de médecine entre le mois d’avril 1933 et le mois de décembre 1938. Débutant son cursus à l’université de Berlin, puis à celle de Rostock et enfin de Bonn au cours du cycle « préclinique » de la formation, elle fréquente à nouveau les bancs de ces mêmes universités pour les trois années du cycle « clinique » jusqu’à l’obtention de l’examen médical d’État en décembre 1938 et la soutenance de sa thèse de doctorat de médecine le mois suivant. À l’âge de vingt-quatre ans, elle termine son parcours universitaire et débute aussitôt sa carrière médicale au Horst-Wessel-Krankenhaus à Berlin, en gagnant de l’expérience en médecine interne et en chirurgie-gynécologie.
Les études de médecine
Dès le mois d’avril 1933, Margarete Strang, alors âgée de dix-huit ans, quitte la ville de Prenzlau et sa mère pour entamer des études de médecine. Elle s’inscrit tout d’abord à l’université de Berlin dès le semestre d’été 1933 et réussit l’examen de fin de première année (Vorphysikum) au début de l’année 1934€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Personalfragebogen, 16 décembre 1942.€€€. Au même moment, Margarete effectue un premier ralliement avec le mouvement national-socialiste. En effet, en avril 1934, elle entre au Bund Deutscher Mädel (BDM), l’organisation de jeunesse nationale-socialiste destinée aux jeunes filles âgées de dix à dix-huit ans, et offre ses services en qualité de BDM-Ärztin, c’est-à-dire de médecin dans les années qui suivent€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Fragebogen, Ergänzung zum Formblatt 2, 16 décembre 1942 ; ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Personalfragebogen, 16 décembre 1942.€€€.
Quittant Berlin à la fin du semestre d’hiver 1933-1934, Margarete Strang poursuit sa deuxième année d’études à l’université de Rostock, où elle est immatriculée à partir du 8 mai 1934. Elle suit le semestre d’été 1934 et s’exmatricule le 6 octobre 1934, afin de terminer sa deuxième année à l’université de Bonn€€€Voir la page du registre matricule dans UA Rostock, 1.8, Matrikelbücher£££, Matrikel 1933 WS – 1935 SS, p. 60, disponible via http://purl.uni-rostock.de/matrikel/300001922, [en ligne], consulté le 22 avril 2021. Margarete Strang portait le numéro matricule 358.€€€. Par manque de sources, il est difficile de reconstituer plus précisément la suite du parcours universitaire de Margarete Strang et de dater ses passages dans les autres universités. Toutefois, au regard de la chronologie, il est certain qu’elle fréquente les mêmes universités à deux reprises, si bien qu’elle suit les semestres du cycle « clinique » de la formation médicale à nouveau à Berlin, Bonn et Rostock.
Seule son immatriculation à Rostock a pu être datée avec précision grâce au registre d’immatriculation conservée aux archives de l’université. En effet, on peut dire avec exactitude que Margarete Strang se trouvait à Rostock pour suivre le semestre d’été 1937, entre le 6 avril et le 12 octobre 1937€€€Voir la page du registre matricule dans UA Rostock, 1.8, Matrikelbücher£££, Matrikel 1935 WS – 1945 SS, p. 104, disponible via http://purl.uni-rostock.de/matrikel/300004607, [en ligne], consulté le 22 avril 2021. Lors de sa seconde immatriculation à Rostock, Margarete Strang portait le numéro matricule 2598.€€€. De plus, dans son curriculum vitae rédigé en 1942, Margarete indique également le nombre de semestres suivis dans chacune de ces universités : quatre à Berlin (semestre d’été 1933, semestre d’hiver 1933-1934 et deux autres probablement pour le cycle clinique), deux à Rostock (semestres d’été 1933 et 1937) et cinq à Bonn€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Lebenslauf, 17 décembre 1942. Margarete a donc suivi au total onze semestre d’études, ce qui laisse subodorer qu’elle ait dû redoubler un semestre au cours de sa formation, puisque les études de médecine sont composées de quatre semestres précliniques et de six semestres cliniques.€€€.
Enfin, le 7 décembre 1938, Margarete Strang réussit le medizinisches Staatsexamen, c’est-à-dire l’examen médical d’État qui marque la fin du cursus universitaire de médecine. Ayant décidé de compléter sa formation académique en rédigeant une thèse de doctorat de médecine, elle soutient sa thèse en janvier 1939 et devient alors docteure en médecine à l’âge de vingt-quatre ans€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Lebenslauf, 17 décembre 1942 ; ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 16 décembre 1942.€€€.
Le début de la carrière médicale
Comme le prévoit la législation en vigueur, après avoir obtenu l’examen médical d’État, Margarete Strang débute sa carrière médicale en effectuant l’« année pratique » (Praktisches Jahr). Cette année de formation pratique et de service médical en clinique ou au sein d’un cabinet est obligatoire pour parachever sa formation médicale et obtenir l’autorisation d’exercer la médecine (Approbation), un certificat qui permet de s’installer comme médecin et de porter le titre de médecin. Dès le 27 décembre 1938, elle commence à travailler dans un hôpital berlinois, le Horst-Wessel-Krankenhaus, situé à la lisière du parc de Friedrichshain et baptisé ainsi après la mort de l’activiste nazi éponyme dans ses murs en février 1930. Alors qu’elle vit dans un logement de fonction mis à disposition au sein de l’hôpital, au Landsberger Allee 159€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Fragebogen, Ergänzung zum Formblatt 2, 16 décembre 1942 ; ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Lettre du Oberbürgermeiter der Reichshauptstadt Berlin au Dr. Margarete Strang concernant sa Notdienstverpflichtung, 1er décembre 1942.€€€, Margarete obtient un poste de Medizinalpraktikantin à la clinique médicale II (II. Innere Abteilung). Pendant plus de sept mois, du 27 décembre 1938 au 10 août 1939€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Lebenslauf, 17 décembre 1942 ; ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 16 décembre 1942.€€€, elle est l’une des assistantes du professeur Heinrich Otto Kalk (1895-1973), interniste et hépatologue nommé directeur de la clinique en 1933€€€Sur Heinrich Otto Kalk, voir par exemple « Heinrich Otto Kalk », Bezirkslexikon des Luisenstädtischen Bildungsvereins, Berlin, Edition Luisenstadt, 2002 (URL : https://berlingeschichte.de/lexikon/frkr/k/kalk_heinrich_otto_heinz.htm, [en ligne], consulté le 22 avril 2021) ; Egmont Wildhirt, « Kalk, Heinrich-Otto », Neue Deutsche Biographie, Band 11, Berlin, Duncker & Humblot, 1977, p. 60-61 ; Ernst Klee, Das Personenlexikon zum Dritten Reich, Francfort-sur-le-Main, S. Fischer Verlag, 2007, p. 296 ; Ernst Klee, Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer, Francfort-sur-le-Main, S. Fischer Verlag, 1997, p. 370-371.€€€.
Elle intègre ensuite l’équipe de la clinique chirurgicale I du Horst-Wessel-Krankenhaus, d’abord comme Medizinalpraktikantin pendant plus d’un mois, entre le 23 août et le 27 septembre 1939€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 16 décembre 1942.€€€. À cette même date, elle valide son année pratique et obtient son Approbation€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Lebenslauf, 17 décembre 1942.€€€, ce qui lui permet de poursuivre sa carrière comme Volontärassistentin jusqu’à la fin de l’année. Au cours de l’année suivante, elle retourne en médecine interne, d’abord à la clinique médicale II du professeur Kalk du 1er janvier au 8 février 1940 comme Volontärassistentin. Elle bascule ensuite à la clinique médicale I, où elle travaille comme Hilfsärztin jusqu’au 20 avril 1941 sous la direction du professeur Alexander von Domarus (1881-1945), directeur de la clinique depuis 1934. Par la suite, on lui confie à nouveau un poste à la clinique chirurgicale I, où elle sert désormais en qualité d’Assistenzärztin pendant plus de seize mois, du 20 avril 1941 au 6 septembre 1942. Enfin, du 6 septembre au 6 décembre 1942, elle intègre l’équipe du service des urgences de la ville de Berlin (Rettungsdienst der Stadt Berlin) comme médecin urgentiste (Rettungsärztin)€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Lebenslauf, 17 décembre 1942 ; ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 16 décembre 1942.€€€. Comme elle l’écrit dans son curriculum vitae à la fin du mois de décembre 1942, le Dr. Strang possède une expérience médicale de près de quatre ans acquise en clinique ou au service des urgences. En effet, elle a passé au total vingt-trois mois en médecine interne et vingt-et-un mois en chirurgie-gynécologie au Horst-Wessel-Krankenhaus, ainsi que trois mois comme urgentiste€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang)£££, Lebenslauf, 17 décembre 1942.€€€. Finalement, forte de cette expérience, Margarete Strang reçoit l’ordre des autorités civiles de quitter rapidement Berlin en décembre 1942 et de se présenter à la clinique médicale de la Reichsuniversität Strassburg en Alsace annexée. Elle doit alors accomplir un service médical au service du Reich.
La carrière à la Reichsuniversität Strassburg
De décembre 1942 à novembre 1944, le Dr. Margarete Strang poursuit sa carrière médicale en Alsace annexée. Pendant près de deux ans, elle est affectée à la clinique médicale de la Reichsuniversität Strassburg et plus précisément dans son hôpital de montagne à proximité du Lac Blanc dans les Vosges haut-rhinoises. Devenant l’un des meilleurs éléments du professeur Stein, le directeur de la clinique et doyen de la faculté, elle dirige seule le service, avant d’être versée à l’Abteilung I lors de la fermeture hivernale de l’hôpital fin 1944.
Notdienstverpflichtet à l’hôpital du Lac Blanc
L’arrivée du Dr. Strang à la Reichsuniversität Strassburg ne doit rien au hasard. Au contraire, il s’agit de l’une des rares affectations vers l’Alsace depuis le Reich intervenant dans le cadre d’une Notdienstverpflichtung. En effet, un nombre grandissant de médecins alsaciens ont été affectés dans un hôpital ou un cabinet médical outre-Rhin à partir de 1943 afin d’assurer les soins aux populations civiles dans le Reich (au même titre que leurs confrères allemands). Toutefois, outre l’aspect sanitaire, la Notdienstverpflichtung à l’égard des Alsaciens revêtait également l’aspect d’une mesure répressive ou tout au moins rééducative, le but cherché étant aussi d’accentuer l’assimilation et l’apprentissage des idéaux nationaux-socialistes, ainsi que leur éloignement de ce territoire annexé de fait. Même si le cadre légal est le même pour les Alsaciens et les Allemands – puisque la législation allemande a été introduite en Alsace lors de l’annexion –, le cas de le Dr. Strang semble être différent de celui des Alsaciens, car les dimensions politique et punitive paraissent absentes. Précisons les événements. Le 1er décembre 1942, alors qu’elle travaillait depuis environ trois mois au service des urgences à Berlin et qu’elle avait acquis une expérience en médecine interne et en chirurgie pendant trois ans et demi, elle reçoit un courrier du maire de Berlin lui notifiant sa Notdienstverpflichtung. Le Oberbürgermeister der Reichshauptstadt Berlin lui ordonne en effet de se « présenter personnellement, le 7 décembre de l’année en cours, à la clinique médicale universitaire à Strasbourg/Alsace et auprès de l’Ordre des médecins de Bade à Strasbourg/Alsace, 3 rue de Ludendorff, pour prendre [son] service »€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Lettre du Oberbürgermeiter der Reichshauptstadt Berlin au Dr. Margarete Strang concernant sa Notdienstverpflichtung, 1er décembre 1942 : « Sie haben sich am 7 Dezember d. Js. persönlich an der Medizinischen Universitätsklinik in Straßburg/Elsass und bei der Ärztekammer Baden in Straßburg/Elsass, Ludendorffstraße 3, zum Dienstantritt zu melden »€€€. On l’infirme que sa mutation « au Tuberkulosenheim am Weißen See dans les Vosges » intervenait dans le cadre de la Notdienstverordnung du 15 octobre 1938 et de son premier décret d’application du 15 septembre 1939. Cette loi a été édictée par le maréchal Hermann Göring (1893-1946) dans le cadre de ses attributions de plénipotentiaire du Plan de quatre ans, qui permet aux autorités d’appeler des habitants du territoire du Reich pour accomplir un service et ainsi lutter contre l’état d’urgence. Plus précisément, les médecins et personnels soignant étaient visés par ces mesures, afin de garantir les soins aux populations allemandes, pouvant, comme Margarete Strang, être notamment touchés par un service de longue durée (Langfristige Notdienstverpflichtung)€€€Voir « Dritte Verordnung zur Sicherstellung des Kräftebedarfs für Aufgaben von besonderer staatspolitischer Bedeutung (Notdienstverordnung) vom 15. Oktober 1938 », Reichsgesetzblatt, Teil I, n°170, 18 octobre 1938, p. 1441-1442 ; « Erste Durchführungsordnung zur Notdienstverordnung vom 15. September 1939 », Reichsgesetzblatt, Teil I, n°176, 16 septembre 1939, p. 1775. ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Personalverzeichnis, 12 février 1943.€€€. Ajoutons enfin que c’est une disposition à laquelle nul ne peut se soustraire, d’autant que « le non-respect de cet ordre est puni par la détention, l’emprisonnement ou une amende »€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Lettre du Oberbürgermeiter der Reichshauptstadt Berlin au Dr. Margarete Strang concernant sa Notdienstverpflichtung, 1er décembre 1942 : « Die Nichtbefolgung dieser Beordnung wird mit Haft, Gefängnis oder Geldstrafe bestraft ».€€€.
Suivant à la lettre les instructions de son ordre de mission, le Dr. Strang se rend immédiatement en Alsace. Elle arrive sur place le 7 décembre 1942 et prend très rapidement ses fonctions au sein de l’équipe médicale de la Reichsuniversität Strassburg€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Personalverzeichnis, 12 février 1943.€€€. En fait, la clinique médicale de la Reichsuniversität Strassburg, dirigée par le professeur Johannes Stein, était composée de trois Abteilungen dont la direction était assurée par Stein lui-même (la Médicale B ou Abteilung I), par Werner Hangarter (la Médicale A ou Abteilung II) et par Otto Bickenbach (la Polyclinique médicale ou Abteilung III-Poliklinik). De plus, de la clinique dépendait également un ensemble d’établissements excentrés géographiquement du centre névralgique de l’hôpital civil de Strasbourg. Par exemple, le sanatorium de Strasbourg-Robertsau (Tuberkulosekrankenhaus Ruprechtsau), la station thermale en rhumatologie de Morsbronn près de Haguenau (Rheumaheilbad Morsbronn), mais aussi le sanatorium du Lac Blanc€€€Hochschulführer der Reichsuniversität Strassburg, Strasbourg, Heitz & Co, 1942, p. 116-118. Cité dans Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Strassburg, 1940-1944. Eine nationalsozialistiche Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 531.€€€. Ces établissements ont été cédés (Übereignung) par les hospices civils et la ville de Strasbourg au ministère de l’éducation du Reich (l’université) le 1er avril 1941 et le sanatorium du Lac Blanc, dont le terrain représente une superficie totale d’un hectare, 25 ares et 58 centiares, fait partie de ces établissements situés hors de l’espace de l’hôpital (außerhalb des Klinikbereichs)€€€BArch, R 4901/13196, Vertrag zwischen dem Deutschen Reich (Reichsminister für Wirtschaft, Erziehung und Volksbildung und den Zivilhospizien zu Strassburg (Elsass) und der Stadt Straßburg. Parmi ces établissements, on compte également l’hôpital orthopédique Stéphanie (orthopädisches Krankenhaus Stefanienheim) qui est rattaché à la clinique chirurgicale et la pouponnière de la ville de Strasbourg (Säuglingsheim der Stadt Strassburg) qui est quant à elle intégrée à la clinique infantile.€€€. Il s’agit d’un hôpital situé à plus de 700 mètres d’altitude et qui a pris place dans les bâtiments d’une ancienne abbaye cistercienne fondée en 1139 à Pairis, un hameau localisé sur le banc de la commune d’Orbey (Urbeiss en allemand) dans les Vosges haut-rhinoises. Dissoute en 1791 au moment de la Révolution française, l’abbaye est réhabilitée en hôpital au XIXe siècle et devient un « sanatorium orthopédique » des hospices civils de Strasbourg€€€Theodor Ellgering, Der Aufbau der Stadtverwaltung Strassburg, Strasbourg, Strassburger Neuste Nachrichten, 1940, p. 18. Signalons qu’en 1994, l’hôpital rural Orbey-Pairis a fusionné avec les hôpitaux voisins de Lapoutroie, de Fréland et du Bonhomme pour former au 1er janvier 2010 les « Résidences médicalisées du Canton Vert ». Sur les 233 lits pour personnes âgées dépendantes que compte cet EHPAD, le site d’Orbey en possède soixante-six lits. Voir http://www.hopital-cantonvert.fr/orbey/, [en ligne], consulté le 26 avril 2021.€€€. Durant la période nazie, l’hôpital du Lac Blanc devient un centre de traitement et de convalescence en pneumologie, faisant fonction de sanatorium et portant tantôt la dénomination de Tuberkuloseheim, de Genesungsheim, de Höhenheilstätte ou de klimatische Abteilung Weisser See.
Recrutée comme Assistenzärztin à l’hôpital-sanatorium du Lac Blanc
Dès son arrivée en Alsace, Margarete Strang semble attirer l’attention des professeurs Johannes Stein et Werner Hangarter, respectivement directeur de la clinique médicale de la Reichsuniversität Strassburg et directeur de l’Abteilung I au sein de la même clinique. Il semble que, dès le départ, ils aient voulu envisager son maintien en Alsace à l’issue de sa Notdienstverpflichtung. En effet, on lui remet très tôt des formulaires visant à préparer un dossier de recrutement en bonne et due forme au sein de l’institution nationale-socialiste. Autrement dit, l’objectif visé par Stein et Hangarter serait de suspendre la Notdienstverpflichtung, qui correspond à un service, en l’occurrence médical, imposé, répondant à une situation d’urgence donc précaire. Le 11 décembre, elle se présente devant le Dr. Süffert du Gesundheitsamt de Strasbourg pour la visite médicale obligatoire, puis constitue, dès la mi-décembre, un dossier : elle rédige un curriculum vitae, remplit les formulaires visant à vérifier son aptitude politique, raciale et professionnelle pour occuper un emploi à la Reichsuniversität Strassburg€€€Voir toutes les pièces dans ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang).€€€. Toutes ces pièces servent de base à la demande officielle de recrutement déposée par Hangarter et Stein à peine deux mois plus tard.
En effet, le 11 février 1943, Stein et Hangarter signent le formulaire de demande de recrutement par lequel ils envisagent offrir à Strang le poste de « faisant fonction d’assistante scientifique » (Verwalterin einer wissenschaftlichen Assistentenstelle) à la Klimatische Abteilung de la clinique médicale de la Reichsuniversität Strassburg avec effet rétroactif au 7 décembre 1942€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Antrag auf Einstellung eines Assistenten, 11 février 1943. Précisons que ce formulaire contient quatre parties distinctes réservées à chacune des personnes intervenant dans la chaîne de décision pour le recrutement. La première partie est rédigée par le chef du service dans lequel le postulant devrait être recruté. Curieusement, c’est le chef de l’Abteilung II, le professeur Werner Hangarter qui appose en premier sa signature, suivi de cette de Johannes Stein en sa qualité de directeur de la clinique médicale, alors que le service du Lac Blanc n’est pas placé sous la direction de Hangarter, mais bien sous celle de Stein. Cela laisse subodorer que Stein, qui intervient ultérieurement dans la chaîne de décision, avait demandé à Hangarter de remplir le formulaire (peut-être en son absence) et de lui adresser par la suite.€€€. Quatre jours plus tard, le 15 février, Stein, cette fois-ci en sa qualité de doyen de la faculté de médecine, approuve sa propre requête et la transmet du Dozentenschaftsleiter pour un avis sur la personne de Strang d’un point de vue politique et idéologique€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Antrag auf Einstellung eines Assistenten, 15 février 1943.€€€. En dernier lieu, le 23 février, le recteur de l’université, le professeur Karl Schmidt, valide l’embauche du Dr. Strang et en informe l’administrateur en chef de l’université, le Kurator Scherberger, pour entériner la décision et prévoir sa rémunération€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Lettre du Rektor Schmidt au Kurator Scherberger, 23 février 1943.€€€. Quelques jours plus tard, le 27 février, il écrit à Margarete Strang pour l’informer qu’elle occupait désormais un statut de « faisant fonction d’assistante scientifique à la klimatische Abteilung de la clinique médicale de la Reichsuniversität Strassburg ». Si l’effet rétroactif avait été accordé (ce qui a un impact sur ses émoluments), il faut remarquer que « dans un premier temps », elle n’est employée que jusqu’au 31 mai 1943 ». De la sorte, eu égard aux réglementations en vigueur et applicables aux assistants célibataires employés à Strasbourg, Margarete percevait un salaire s’élevant à 323,68 Reichsmarks mensuels€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Lettre du Kurator Scherberger au Dr. Strang, 27 février 1943.€€€. Elle figure ainsi sur les listes du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg en sa nouvelle qualité à compter du mois de février 1943€€€AVES, 7 AH 15, Liste du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg, état du 1er février 1943 au 1er novembre 1944 ; Voir aussi ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Liste du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg, état du 1er février 1943 au 1er novembre 1943.€€€.
Dans les mois qui suivent, Stein et Hangarter parviennent même à mettre fin à la Notdienstverpflichtung de Margarete Strang et à la titulariser dans son poste, grâce au nouveau dossier qui est établi pour renouveler son contrat. Les instances de l’université sont à nouveau sollicitées pour statuer sur le cas du Dr. Strang. Le NS-Dozentenführer rédige son rapport le 3 septembre 1943. Probablement en raison de la distance séparant Orbey et l’hôpital civil, Schlemmer avait eu du mal à obtenir une évaluation politique de Margarete Strang. Mais à la fin de l’été 1943, il peut désormais évacuer « toute objection d’ordre idéologique et politique » à son recrutement. Toutefois, même s’il laisse l’évaluation des compétences médicales à une personne compétente, Schlemmer se « permet d’ajouter que d’après un rapport d’évaluation qui [lui] est parvenu, Mademoiselle Strang est, en termes de connaissances et d’aptitudes, jugée comme étant peu adaptée à occuper un poste d’assistante scientifique au sein d’une clinique universitaire »€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Lettre du Dozentenführer Schlemmer au Rektor Schmidt, 3 septembre 1943 : « Ich gestatte mir jedoch darauf hinzuweisen, daß nach dem mir vorliegenden Gutachten, Fräulein Dr. Strang nach Begabung und nach Kenntnissen für eine wissenschaftliche Assistentenstelle an einer Universitätsklinik für wenig geeignet beurteilt wird. Die sachlichen Auswertungen dieser Mitteilung überlasse ich dem zuständigen Ordinarius ».€€€. Informé de ces allégations visant le Dr. Strang, Johannes Stein répond aux critiques la concernant dans un rapport en demi-teinte. Il écrit :
« Il est évident que les performances (Leistungen) de Mademoiselle le Dr. Strang ne répondent pas aux exigences que nous imposons à un assistant qualifié. Je tiens à préciser qu’à l’heure actuelle, il n’y a, au sein de ma clinique, qu’un seul assistant qui satisfait à ces exigences. Concernant l’aptitude (Begabung) du Dr. Strang, il n’y a pas de doute quant au fait qu’elle se trouve au-dessus de la moyenne ; je reste satisfait de son travail (Leistungen). Je ne comprendrais donc pas qu’on puisse lui refuser, pour des raisons professionnelles, la demande de recrutement déposée pour un poste d’assistant scientifique professionnelles »€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Lettre du doyen Stein au recteur Schmidt, 29 septembre 1943 : « Es ist keine Frage, dass die Leistungen von Fräulein Dr. Strang nicht den Forderungen entsprechen, die wir an eine ausgebildete Assistentin stellen. Ich weise daraufhin, dass im Augenblick nur ein Assistent in meiner Klinik ist, der diese Forderungen erfüllt. Was die Begabung von Dr. Strang betrifft, so liegt diese zweifellos über dem Durchschnitt; mit ihren Leistungen bin ich zufrieden. Ich würde also nicht verstehen, wenn man aus fachlichen Gründen die beantragte Einstellung in eine wissenschaftliche Assistentenstelle ablehnen würde ».€€€.
Le Dr. Strang est donc un bon médecin, apprécié pour son travail, mais qui n’est pas non plus le meilleur élément au sein de l’équipe de Stein. Néanmoins, Stein a besoin d’elle dans son équipe et le recteur Schmidt fait confiance à Stein en validant le recrutement€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Lettre du Rektor Schmidt au Kurator Scherberger, 1er octobre 1943. Schmidt rappelle que toutes les personnes consultées ont émis des avis positifs et qu’en conséquence, il « ne voi[t] aucune raison de retarder la validation définitive » du recrutement de Strang.€€€. Informée par le Kurator au début du mois d’octobre 1943, Margarete Strang bénéficie dès lors d’une de la prolongation de son contrat « jusqu’à nouvel ordre » (bis auf weiteres verlängert), travaillant toujours à l’hôpital du Lac Blanc€€€ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang), Lettre du Kurator Scherberger au Dr. Strang, 11 octobre 1943.€€€.
Assistenzärztin à la station du Lac Blanc
Même si le Dr. Strang prend ses fonctions à la station du Lac Blanc le 7 décembre 1942, elle ne figure sur les listes mensuelles du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg, qu’à partir du 1er février 1943 à la suite de la validation de son premier contrat le même mois. Sur ces listes, conservées en partie aux archives départementales du Bas-Rhin et aux archives de la ville et de l’Eurométropole de Strasbourg, les cliniques sont subdivisées selon leurs services et les médecins sont présentés avec leur statut. Ainsi, on apprend que durant toute la durée de sa présence en Alsace, le Dr. Strang est le seul médecin (titulaire) en poste à l’hôpital d’Orbey, occupant une fonction de médecin assistante (Assistenzärztin)€€€AVES, 7 AH 15, Liste du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg, état du 1er février 1943 au 1er novembre 1944 ; Voir aussi ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Liste du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg, état du 1er février 1943 au 1er novembre 1943.€€€. De plus, ces listes permettent de dater avec une grande précision la durée de sa mission en Alsace et les changements d’affectation.
Margarete Strang reste donc sur place jusqu’au mois de septembre 1944, puis est versée dans l’équipe de l’Abteilung I à compter du 1er octobre 1944, car la station médicale du Lac Blanc avait été « fermée pour l’hiver » (über Winter geschlossen)€€€AVES, 7 AH 15, Liste du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg, état au 1er octobre 1944.€€€. Elle continue donc temporairement sa carrière médicale à la Reichsuniversität Strassburg en changeant de service et en travaillant désormais au cœur de l’enceinte de l’hôpital civil à Strasbourg. Dirigée par le Dr. Werner Fink et le Dozent Hajo Wolbergs, tous deux membres de la Wehrmacht, la clinique médicale B (Abteilung I) compte alors dix-huit médecins au total – treize hommes et cinq femmes –, mais il convient de préciser que neuf d’entre eux se trouvaient au front (zur Zeit im Felde) ou étaient absents (zur Zeit abwesend)€€€Voir à ce sujet le rapport du professeur Stein du 4 février 1944 sur l’état de la clinique médicale dans ADBR, 1558 W 677, dossier n°60991 (Raymond Koessler).€€€. Enfin, on notera que les services de l’université avaient prévu que Margarete reprenne la direction médicale (Leitung) de la klimatische Abteilung lors du semestre d’hiver 1944-1945, mais la situation militaire a précipité la capture du Dr. Strang par l’armée américaine avant la réouverture du sanatorium€€€Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1944-1945, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 42. Précisons que c’est le seul annuaire de la Reichsuniversität Strassburg dans lequel est inscrit le nom du Dr. Strang et sa fonction de direction. En effet, auparavant, seul le nom du professeur Stein était mentionné en sa qualité de Direktor, mais dans celui-ci, Margarete Strang est présentée comme la Leiterin du sanatorium.€€€.
La capture par l’armée américaine et l’internement en camp de prisonniers
La carrière médicale du Dr. Margarete Strang à la Reichsuniversität Strassburg s’arrête avec la fin de son existence en Alsace à la fin du mois de novembre 1944. Si le ministre de l’éducation, Bernhard Rust (1883-1945), avait ordonné, dès la mi-octobre 1944, l’évacuation de la Reichsuniversität Strassburg et son repli outre-Rhin€€€BArch NS 21/908, Lettre de Sievers à Hirt, 18 octobre 1944 : « In der vorigen Woche teilte mir der Chef des Amtes Wissenschaft im Reichswissenschaftsministerium, Ministerialdirektor Mentzel mit, dass durch Reichsminister Rust die Verlagerungsanordnung für die Universität Strassburg gegeben sei ».€€€, Margarete fait partie des médecins qui restent sur place malgré l’arrivée des troupes alliées. D’ailleurs, au matin du 23 novembre 1944, le conseil de la faculté de médecine se réunit une dernière fois avec les professeurs encore présents à Strasbourg, jusqu’à ce que l’arrivée des Américains à l’hôpital ne vienne interrompre cette réunion. Immédiatement, tous les professeurs sont faits prisonniers par les militaires américains et peuvent continuent d’exercer la médecine aux hospices civils pendant deux semaines, sans toutefois avoir l’autorisation d’en quitter l’enceinte€€€Voir Patrick Wechsler, La Faculté de médicine de la « Reichsuniversität Strassburg » (1941-1945) à l'heure nationale-socialiste, thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Université Louis Pasteur, 1991, p. 277 sqq.€€€. En tant qu’allemande, elle est aussi faite prisonnière quelques jours plus tard. D’ailleurs, un annuaire du personnel de la Reichsuniversität Strassburg repliée à Tübingen en date du 26 mars 1945 dévoile de précieux renseignements sur son parcours au tournant de l’année 1944-1945 à la suite de la Libération de l’hôpital. À cet annuaire, qui liste la situation et l’adresse connues des professeurs et assistants de l’université, le recteur Schrade joint un compte-rendu de situation rédigé à partir des témoignages de certaines des femmes qui avaient été libérées par les Américains€€€BArch B, R76-IV/27, Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Strassburg repliée à Tübingen, 26 mars 1945.€€€. Sur la base des informations recueillies, Schrade écrit :
« L’occupation de l’hôpital est survenue le matin du 23 novembre 1944, entre 11 heures et 12 heures et cela, dans un premier temps, par des Gaullistes. Ce n’est que trois jours plus tard que les Américains ont pris le contrôle de l’hôpital. Tous les Allemands qui se trouvaient à l’hôpital ont été internés. […].
Le 4 décembre, Messieurs Jacobi, Busse, Leipold et cinq autres Assistenzärzte, dont les noms ont échappé aux femmes qui ont livré leur témoignage, ainsi qu’environ cinquante sœurs ont été envoyés, probablement à Méricourt près d’Épinal pour servir comme médecins (zum ärztlichen Einsatz).
Le 7 décembre, les autres collègues ont été transférés à Épinal avec les sœurs et les employées, soit un total d’environ 250 personnes. D’ici, le transport a continué en direction de Marseille, où il est arrivé le 13 décembre. Les sœurs et les employées du personnel féminin ont alors été séparés des médecins de sexe masculin. Tout cela s’est produit très rapidement. Ils n’avaient que quelques minutes pour les adieux.
Les femmes ont été amenées à Chartres, où elles ont été mises dans un camp entre le 17 décembre [1944] et le 21 janvier [1945]. Entre-temps, à l’exception des Drs. Embacher, Heyl et Schlatter ainsi que 38 Vollschwester, les femmes ont dû travailler pendant quatorze jours dans un hôpital militaire américain pour prisonniers de guerre allemands à Lison. Le 22 janvier, l’ensemble des internées du camp de femmes [de Chartres] a été transféré à Lison, d’où il a été re-transféré à Chartres le 24 janvier, visiblement en raison d’un ordre d’échange édicté dans l’intervalle. Le 31 janvier, le convoi est parti en direction de Genève. La frontière allemande a été franchie le 2 février au niveau de Constance, où le chemin des femmes a d’abord pris la direction du Heimkehrerlager à Traunstein »€€€BArch B, R76-IV/27, Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Strassburg repliée à Tübingen, 26 mars 1945, Bl. 7.€€€.
De plus, il est à noter que les femmes et les sœurs ne se trouvaient pas à l’hôpital civil au moment de la Libération. Schrade poursuit : « On doit au recteur [Schmidt] l’initiative du rapatriement des médecins de sexe féminin et les sœurs – qui se trouvaient hors de l’hôpital lors de l’occupation [de celui-ci par les Alliés] – à l’hôpital »€€€BArch B, R76-IV/27, Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Strassburg repliée à Tübingen, 26 mars 1945, Bl. 8.€€€. C’est donc quelques jours plus tard, les femmes ont été ramenées aux hospices civils, afin d’y subir le même sort que ses collègues de sexe masculin. De retour à la clinique, le Dr. Strang continue d’exercer la médecine jusqu’au début du mois de décembre 1944 et dispense des soins aux blessés de guerre allemands. Avec ses collègues, elle est transférée à Épinal dans les Vosges, avant que le convoi de l’achemine à Marseille dans les Bouches-du-Rhône le 13 décembre. Restant sur place seulement quelques instants, Margarete est aussitôt conduite dans un camp situé à Chartres en Eure-et-Loir le 17 décembre, avant d’être affectée pendant deux semaines comme médecin dans un camp de prisonniers de guerre allemands situé dans la commune de Lison en Normandie, à plus de 250 kilomètres de Chartres. Le 24 janvier 1945, elle regagne Chartres, puis Genève le 31 et retourne en Allemagne le 2 février. Dans l’annuaire de la Reichsuniversität Strassburg du 26 mars 1945, le nom de Margarete Strang figure avec la mention « rentrée de captivité » (aus amerik[anischer] Gefangenschaft zurückgekehrt) à côté de son nom€€€BArch B, R76-IV/27, Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Strassburg repliée à Tübingen, 26 mars 1945, Bl. 4.€€€. Concernant la détention, les témoignages laissent entendre que le « traitement des internés par les Américains était loyal. Pour beaucoup, notamment pour les personnes plus âgées, la détention était très difficile à supporter, surtout les conditions d’hébergement au camp de Chartres, qui n’était pas constitué de baraques mais de tentes »€€€BArch B, R76-IV/27, Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Strassburg repliée à Tübingen, 26 mars 1945, Bl. 8.€€€. Jusque-là, il n’a pas été possible de savoir si Margarete Strang a pu retrouver un poste de médecin à son retour, à une époque où la guerre n’était pas encore terminée. En revanche, après la guerre, il semble qu’elle ait pu s’installer comme médecin spécialiste à Mannheim en République fédérale d’Allemagne.
L’après-guerre : interniste à Mannheim
Dans l’état actuel des recherches, il n’a pas été possible de reconstituer précisément le parcours et la vie du Dr. Strang après la Seconde Guerre mondiale. On peut toutefois supposer, avec toutes les précautions nécessaires, qu’elle ait repris ses activités médicales en République fédérale d’Allemagne. En effet, en consultant quatre annuaires de la ville de Mannheim, dans le nord du Bade-Wurtemberg, on s’aperçoit que Margarete ait ouvert un cabinet en tant que médecin spécialiste (Fachärztin) et plus précisément en médecine interne (Ärztin für innere Krankheiten). Parmi la quarantaine d’internistes exerçant à Mannheim, l’annuaire de 1955 précise que son cabinet était d’abord installé au Friedrichsplatz 10€€€Mannheimer Adressbuch 1955, Südwestdeutsche Verlagsanstalt, 1955, p. 201.€€€, puis au Stresemannstraße 13 comme on peut le constater dans l’annuaire de 1963€€€Adressbuch Mannheim 1963, Südwestdeutsche Verlagsanstalt, 1963, Teil IV, p. 6 et 8. Voir une version numérisée de l’annuaire de 1963 sur le site GenWiki via http://wiki-de.genealogy.net/w/index.php?title=Datei:Mannheim-AB-1963.djvu&page=1134&page=1134, [en ligne], consulté le 22 avril 2021.€€€. Enfin, le dernier annuaire accessible qui atteste de sa présence à Mannheim est celui de l’année 1983-1984, où elle occupe toujours la même fonction€€€Adressbuch Mannheim 1981-1982, Südwestdeutsche Verlagsanstalt, 1981, Teil IV, p. 6 et 8; Adressbuch Mannheim 1983-1984, Südwestdeutsche Verlagsanstalt, 1983, Teil IV, p. 37.€€€. Ajoutons également qu’elle est établie à seulement quelques centaines de mètres du cabinet de sa consœur interniste et ancienne collègue de la clinique médicale de la Reichsuniversität Strassburg, Annemarie Buresch (1898-?), également installée à Mannheim dans les années 1950-1960€€€Voir la fiche biographique d’Annemarie Buresch sur ce Wiki.€€€. Il faut toutefois préciser que nous n’émettons là qu’une hypothèse, car il n’a pas été possible de vérifier qu’il s’agisse bien de la même Margarete Strang et non d’un homonyme, d’autant que ces annuaires laissent subodorer qu’elle se soit mariée, puisqu’elle figure sous le nom de « Margarete Grimm-Strang ».
Sources et bibliographie
Sources
ADBR, 1558 W 790, dossier n°77932 (Margarete Strang).
ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Liste du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg (1943).
AVES, 7 AH 15, Liste du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg (1943-1944).
Adressbuch Mannheim 1981-1982, Südwestdeutsche Verlagsanstalt, 1981, Teil IV, p. 6 et 8.
Adressbuch Mannheim 1983-1984, Südwestdeutsche Verlagsanstalt, 1983, Teil IV, p. 37.
BArch, R 4901/13196, Vertrag zwischen dem Deutschen Reich (Reichsminister für Wirtschaft, Erziehung und Volksbildung und den Zivilhospizien zu Strassburg (Elsass) und der Stadt Straßburg.
BArch, R76-IV/27, Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Strassburg repliée à Tübingen, 26 mars 1945.
BArch NS 21/908, Lettre de Sievers à Hirt, 18 octobre 1944.
UA Rostock, 1.8, Matrikelbücher, Matrikel 1933 WS – 1935 SS, p. 60.
UA Rostock, 1.8, Matrikelbücher, Matrikel 1935 WS – 1945 SS, p. 104.
« Dritte Verordnung zur Sicherstellung des Kräftebedarfs für Aufgaben von besonderer staatspolitischer Bedeutung (Notdienstverordnung) vom 15. Oktober 1938 », Reichsgesetzblatt, Teil I, n°170, 18 octobre 1938, p. 1441-1442.
« Erste Durchführungsordnung zur Notdienstverordnung vom 15. September 1939 », Reichsgesetzblatt, Teil I, n°176, 16 septembre 1939, p. 1775.
Hochschulführer der Reichsuniversität Strassburg, Strasbourg, Heitz & Co, 1942, p. 116-118.
Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1944-1945, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 42
Bibliographie
Theodor Ellgering, Der Aufbau der Stadtverwaltung Strassburg, Strasbourg, Strassburger Neuste Nachrichten, 1940, p. 18
http://www.hopital-cantonvert.fr/orbey/, [en ligne], consulté le 26 avril 2021
Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997.
Ernst Klee, Das Personenlexikon zum Dritten Reich, Francfort-sur-le-Main, S. Fischer Verlag, 2007, p. 296.
Ernst Klee, Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer, Francfort-sur-le-Main, S. Fischer Verlag, 1997, p. 370-371.
« Heinrich Otto Kalk », Bezirkslexikon des Luisenstädtischen Bildungsvereins, Berlin, Edition Luisenstadt, 2002 (URL : https://berlingeschichte.de/lexikon/frkr/k/kalk_heinrich_otto_heinz.htm, [en ligne], consulté le 22 avril 2021).
Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Strassburg, 1940-1944. Eine nationalsozialistiche Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019.
https://kriegsgraeberstaetten.volksbund.de/friedhof/thiaucourt-regnieville, [en ligne], consulté le 22 avril 2021.
Waltraud Volk, Berlin 1870-1890. Zeichnungen von E. Müller von Sondermühlen, Leipzig, Leipzig Edition, 1986
Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge, https://archiv.volksbund.de/graebersuche/detailansicht.html?tx_igverlustsuche_pi2%5Bgid%5D=80a5dc1bf19e6626dd24eb895a40261d&cHash=73a41463d386daa6447aa1d78ed44196, [en ligne], consulté le 22 avril 2021.
Egmont Wildhirt, « Kalk, Heinrich-Otto », Neue Deutsche Biographie, Band 11, Berlin, Duncker & Humblot, 1977, p. 60-61.
Patrick Wechsler, La Faculté de médicine de la « Reichsuniversität Strassburg » (1941-1945) à l'heure nationale-socialiste, thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Université Louis Pasteur, 1991.
Lebenslauf « brut »
Am 29. Dez[ember] 1914 wurde ich als Tochter des Tierzuchtleiters der Landwirtschafts-kammer Otto Strang und seiner Ehefrau Margarete Strang geb[orene] Müller in Prenzlau/Uckermark geboren. Mein Vater ist im Weltkrieg im Priesterwald südlich Metz am 8.6.1915 als Leutnant d[er] Res[erve] und Kompanieführer gefallen. Mit 5 ¾ Jahren kam ich in die Volkschule, die ich 2 ½ Jahre lang besuchte, um dann auf das Oberlyzeum zu Prenzlau zu gehen. Dort machte ich am 9. März 1933 die Reifeprüfung. Anschließend studierte ich Medizin an die Hochschulen Berlin (4 Sem[ester]), Rostock (2 Sem[ester]) und Bonn (5 Sem[ester]). In Bonn bestand ich am 7. 12.1938 das Staatsexamen und promovierte anschließend.
Ich ging dann in das Horst Wessel Krankenhaus in Berlin, wo ich erst als Medizinalpraktikantin, Volontärin, Hilfsärztin und Assistenzärztin bis zum 6.9.42 intern (23 W[oche]n) und chirurgisch-gynäkologisch (21 W[oche]n) arbeitete. Bis zum 6.12.42 war ich auch dem Rettungsdienst der Stadt Berlin tätig. Meine Approbation erhielte ich am 27.9.39.
Dr. Margarete Strang.
Repères
Localisations
Nationalités
- Allemand
Confessions
- Protestant
Publications
Liens à institutions
Rettungsdienst der Stadt Berlin
Camp de prisonniers, Chartres
II. Innere Abteilung
Praxis, Innere Krankheiten, Mannheim
Volksschule Prenzlau
Heimkehrerlager Traunstein
Camp de prisonniers, Marseille
Oberlyzeum Prenzlau
Camp de prisonniers, Epinal
Hôpital Civil de Strasbourg
I. Chirurgische Abteilung
Camp de prisonniers, Genève
Medizinische Abteilung I, RUS
I. Innere Abteilung
Klimatische Abteilung Weisser See, RUS
Références