Werner Jordan
Werner Jordan | |
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Prénom | Werner |
Nom | Jordan |
Sexe | masculin |
Naissance | 19 juillet 1912 (Lünen (Rhénanie-du-Nord-Westphalie)) |
Décès | 1996 (Cassel (Hesse)) |
Profession du père | Gérant d’usine (Betriebsführer) |
Autorisation d'exercer la médecine | 1 août 1939 |
Profession | Interniste |
Titre | Dr. |
Spécialités | Médecine interne |
Werner Jordan (1912-1996) est un médecin et interniste allemand qui a fait carrière à la clinique médicale universitaire Ludolf-Krehl d’Heidelberg (1939-1941), avant d’être nommé chef de service par intérim de la clinique médicale B à Strasbourg en février 1941. À la Reichsuniversität Strassburg, il poursuit sa carrière à la clinique médicale B (1941-1942), puis au service diagnostic du centre de radiologie et de radiothérapie de la clinique médicale (1942-1943) et enfin à la clinique médicale A (1943-1944).
Fils d’un gérant d’exploitation minière, il grandit à Lünen dans le bassin industriel de la Ruhr. Il a fait ses études de médecine dans les universités de Bonn (1931-1933), de Berlin (1933-1935) et de Kiel (1935-1936, puis en 1938 après un séjour en sanatorium pour soigner sa tuberculose pulmonaire). Après l’arrivée des nazis au pouvoir en Allemagne, le parcours estudiantin de Jordan se double d’un parcours militant en faveur du mouvement nazi : il adhère au parti le 1er avril 1933 (n°1.655.376), puis entre dans la SS (9e Sturm, 40e Standarte) le 25 mai 1933.
Le 2 juillet 1938, Werner Jordan réussit à Kiel l’examen médical d’État (medizinisches Staatsexamen). Il effectue ensuite l’« année pratique » à la clinique médicale universitaire de Kiel (août-décembre 1938), puis à la Ludolf-Krehl-Klinik d’Heidelberg (janvier-juillet 1939), obtenant son Approbation le 1er août 1939. Jordan parachève enfin sa formation universitaire en soutenant, le 1er novembre 1939, une thèse de doctorat de médecine à Kiel.
Nommé Volontärassistent, puis außerordentlicher Assistent (juillet 1940) à la Ludolf-Krehl-Klinik, Werner Jordan est un élément apprécié par ses supérieurs, qui lui confèrent la gestion d’une Station de plus de cinquante lits, ainsi que la direction de la Station des tuberculeux.
Le 17 février 1941, il est détaché à l’hôpital civil de Strasbourg en Alsace annexée, dans le contexte de préparatifs à la création de la Reichsuniversität Strassburg. Il est alors nommé chef de service par intérim de la clinique médicale B (kommissarischer Chefarzt), devenant l’une des chevilles ouvrières dans la constitution de la clinique médicale universitaire de Strasbourg.
Avec l’inauguration de la Reichsuniversität Strassburg en novembre 1941, le Dr. Jordan cède sa place au Dr. Hajo Wolbergs (1910-1975) en raison de problèmes de santé. Il est alors nommé assistant scientifique (wissenschaftlicher Assistent) à la clinique médicale B (Abteilung II), mais après la mort de sa femme, il tombe à nouveau gravement malade. À la suite d’une longue hospitalisation, il reprend son service à temps partiel à la Reichsuniversität Strassburg.
D’octobre 1942 à septembre 1943, Werner Jordan travaille aux côtés du Dozent Wilhelm Dieker (1906-1987) au sein du service diagnostic du centre de radiologie et de radiothérapie de la clinique médicale. Il entre par la suite à la clinique médicale II (médicale A) (Abteilung I), dont il finit par assurer la direction par intérim à l’été 1944, en raison de la mobilisation du professeur Werner Hangarter (1904-1972) dans la Wehrmacht.
Le 23 novembre 1944, avec la prise de l’hôpital civil de Strasbourg par les Alliés, Werner Jordan et son épouse sont faits prisonniers. Maintenu en détention pendant plusieurs mois, il retourne en Allemagne après la guerre et s’établit à Cassel en Hesse. Il ouvre un cabinet de médecine interne en 1948 et assure en parallèle une activité de Belegarzt (médecin agréé) au sein de l’hôpital de la Croix-Rouge de Cassel, jusqu’à sa retraite en 1979.
Werner Jordan s’éteint en 1996. Après sa mort, sa veuve, le Dr. Gerda Jordan (1913-2010), économiste et politologue, a créé la Fondation Werner Jordan (Werner-Jordan-Stiftung) en sa mémoire, afin de promouvoir la musique et de favoriser l’accès à la musique aux jeunes élèves du lycée de Lünen.
Biographie
De l’enfance aux études de médecine
Werner Jordan est issu d’une famille ouvrière originaire de la région industrielle de la Ruhr. Il grandit avec ses parents dans la ville de Lünen et y effectue sa scolarité jusqu’au début des années 1930. Si son père avait souhaité qu’il fasse carrière dans l’industrie minière comme lui, Werner Jordan, qui était un élève talentueux, avait choisi très jeune d’épouser une carrière médicale.
La famille Jordan
Werner Jordan est né le 19 juillet 1912 à Lünen près de Dortmund, dans la province rhénane du Royaume de Prusse[1]. Sa famille, de confession protestante (evangelisch), est originaire du bassin de la Ruhr en Westphalie. Son père, Albert Jordan (1880-1940), travaillait dans l’industrie minière, d’abord comme assistant (Betriebsassistent)[2], puis comme directeur d’usine (Betriebsführer)[3]. Le 30 octobre 1904, il avait épousé à Niedermeiser, près de Cassel la fille d’un paysan, Karoline Engelbrecht (1879-?), originaire de la même localité[4]. Le couple s’installe dans le quartier résidentiel au nord-est de la ville, dans la Glückaufsstraße, d’abord au numéro 24, puis au numéro 13 à partir des années 1920. Werner grandit au cœur de sa région natale dans le bassin minier de la Ruhr et effectue sa scolarité sous le système éducatif de la République de Weimar. Son père, qui dirigeait l’usine « Zeche Viktoria » de Lünen, lui avait réservé un avenir professionnel tout tracé. En effet, il souhaitait que son fils entre également dans l’industrie minière à l’issue de sa scolarité obligatoire, mais ce dernier désirait rompre avec le schéma familial et accomplir une carrière médicale[5].
La scolarité (1918-1931) : un « élève talentueux »
En 1918, à l’âge de six ans, Werner Jordan débute sa scolarité obligatoire à la Victoria-Volksschule, une école élémentaire de la ville de Lünen. Il fréquente cette école pendant quatre années, jusqu’en 1922, puis fait partie des rares enfants qui entraient alors dans le secondaire, (seuls 6% des enfants fréquentaient de tels établissements)[6]. Durant les neuf années qui suivent, jusqu’en 1931, le jeune Jordan est scolarisé au Reform-Realgymnasium de Lünen, l’actuel Freiherr-vom-Stein-Gymnasium . L’un des enseignants de Werner, le Dr. Lappe, a laissé l’observation suivante sur son dossier scolaire :
« Jordan est un élève talentueux qui a des intérêts variés allant bien au-delà de ce qui est prévu d’étudier à l’école et qui, surtout lorsqu’il s’agit de thèmes qui le passionnent, fait preuve d’une participation active en classe. Possédant des opinions réfléchies, il sait comment les défendre avec habileté et finesse face aux objections dans les débats. Il est d’une nature dynamique et joyeuse, mais reste modeste et réservé à l’école, suivant volontiers les instructions et étant un camarade fidèle envers ses camarades de classe. Ayant consciencieusement satisfait à ses obligations, il a acquis de bonnes connaissances dans toutes les matières. Il a participé à des groupes de travail en philosophie et en biologie avec de très bons résultats » .
Élève brillant, « motivé », « polyvalent » et « efficace », Werner Jordan réussit, le 10 mars 1931, l’examen du baccalauréat (Abitur), marquant la fin des études secondaires. Il est par ailleurs le seul de la classe à obtenir la mention « bien » (la plus élevée) , à une époque où seulement 1% d’une classe d’âge était admis au baccalauréat . Les copies d’examens sont toujours conservées dans les archives scolaires du lycée Freiherr-vom-Stein de Lünen. D’ailleurs, à l’occasion de la fondation de la Werner-Jordan-Stiftung en 2001 (cf. infra) – exactement soixante-dix ans après que Jordan ait passé son baccalauréat –, Jürgen Korn (1940-2018), le directeur du lycée, a précisé que parmi les quatre sujets proposés à l’épreuve d’allemand (Deutscharbeit), Jordan a choisi celui qui avait un lien avec l’histoire. Le sujet était le suivant : « Que signifient les mots de Frédéric le Grand dans son testament politique de 1752 : "Les sujets sont la vraie richesse du prince" ? ». Dans son appréciation de la copie, l’examinateur, le Dr. Lappe, qui était aussi historien, a écrit : « Je trouve que son travail témoigne de son grand intérêt pour les processus historiques ainsi que de sa capacité à analyser et à confronter les faits » .
Les études de médecine (1931-1938)
Une fois diplômé du secondaire en mars 1931, Werner Jordan débute aussitôt des études de médecine, comme il l’avait souhaité depuis son enfance. À peine quelques semaines plus tard, il s’inscrit à la Friedrich-Wilhelms-Universität de Bonn pour le semestre d’été 1931 . Il suit les deux premières années de sa formation médicale à Bonn et obtient, lors du semestre d’été 1933, le Physikum (ou ärztliche Vorprüfung), un examen qui clôture le cycle préclinique des études de médecine .
Après ces cinq premiers semestres, alors que l’Allemagne vient de voir l’arrivée des nazis au pouvoir, Jordan change ensuite d’université pour suivre le cycle clinique de sa formation. Il part pour la capitale et s’immatricule pendant un an et demi à la Friedrich-Wilhelms-Universität de Berlin, entre le semestre d’hiver 1933-1934 et le semestre d’hiver 1934-1935. Il se rend ensuite pendant deux semestres supplémentaires à la Christian-Albrechts-Universität de Kiel dans le nord de l’Allemagne, entre semestre d’été 1935 et le semestre d’été 1936 .
En août 1936, alors qu’il se trouve à Kiel , Jordan tombe gravement malade et contracte une « maladie pulmonaire tuberculeuse » (tuberkulöse Lungenerkrankung) . La gravité de sa pathologie pulmonaire le contraint d’interrompre ses études et nécessite son hospitalisation dans un sanatorium spécialisé situé en Suisse (cf. infra). Ce n’est que quinze mois plus tard, au printemps 1938, que Werner Jordan recouvre la santé. Il retourner alors à l’université de Kiel et mène finalement à terme son cursus de médecine en réussissant, le 2 juillet 1938, l’examen médical d’État (medizinisches Staatsexamen) avec la mention « très bien » .
La tuberculose et les soins au sanatorium d’Agra en Suisse (1936-1938)
En août 1936, à l’âge de vingt-quatre ans, Werner Jordan est atteint d’une « tuberculose pulmonaire » (Lungentuberkulose) . Affaibli, le jeune étudiant se rend en Suisse pour bénéficier de soins dans un établissement de cure précisément spécialisé dans le traitement curatif des tuberculoses. Pendant près d’un an et demi, du 3 novembre 1936 au 28 janvier 1938, Jordan est soigné au sanatorium « Deutsches Haus », situé à 550 mètres d’altitude sur le ban du petit village d’Agra, près de Lugano dans l’extrême sud du canton de Tessin . Créé en 1913, il a été dirigé par le phtisiologue Hanns Alexander (1881-1955), qui a occupé pendant de nombreuses années le poste de Chefarzt. Il a également fondé une NSDAP-Ortsgruppe à la clinique et a assumé les fonctions d’un Ortsgruppenleiter au cœur de cette exclave nationale-socialiste . Ce n’est que très progressivement que Werner Jordan recouvre la santé. Des examens médicaux réalisés a posteriori, dans le cadre d’un suivi régulier, permet d’en apprendre davantage sur son état de santé. Par exemple, il s’avère que son affection tuberculeuse a été « strictement circonscrite au poumon droit » (streng auf die rechte Seite beschränkt blieb) et qu’à l’inspiration, le côté droit de sa cage thoracique bouge moins que le côté gauche. De plus, malgré les dommages respiratoires causés par la tuberculose, les médecins notent que deux ans après, Jordan possède encore une capacité respiratoire « supérieure à 5 litres d’air » .
Le ralliement au mouvement nazi
Les années d’études de Werner Jordan sont aussi marquées par son engagement en faveur du mouvement hitlérien. Le 1er avril 1933, quelques semaines seulement après l’arrivée des nazis au pouvoir en Allemagne, le jeune Werner Jordan, alors âgé de vingt ans, obtient sa carte de membre du parti national-socialiste (n°1.655.376). Le 25 mai 1933, Jordan est également admis dans la SS et fait partie du 9e SS-Sturm de la 40e SS-Standarte. Il semble qu’il soit quelque peu actif dans cette unité paramilitaire, puisqu’il finit par obtenir le grade de SS-Rottenführer, équivalent au grade de caporal-chef dans l’armée régulière. Mais le 29 juin 1936, en raison de ses problèmes de santé, il dépose une demande de retrait de la SS, dont on ne connaît cependant pas l’issue. En effet, dans un formulaire daté de l’été 1940, Jordan précise que les autorités suprêmes de la SS n’ont pas encore statuer sur son cas (wegen Erkrankung Austrittsgesuch eingereicht, bisher nicht entschieden) .
Le début de la carrière médicale à Kiel et à Heidelberg (1938-1941)
Après quinze mois de soins au sanatorium d’Agra, Werner Jordan recouvre la santé, ainsi que sa pleine capacité de reprendre ses études à l’université de Kiel. Après avoir suivi le dernier semestre de son cursus et avoir réussi l’examen médical d’État, Jordan débute une activité médicale à la clinique médicale de l’université de Kiel, avant d’entrer à la clinique médicale Ludolf-Krehl de l’université d’Heidelberg, où il commence une carrière prometteuse.
L’année pratique et le doctorat
Après avoir réussi l’examen médical d’État le 2 juillet 1938, Werner Jordan débute sa carrière médicale en accomplissant son « année pratique » (praktisches Jahr), une année durant laquelle le jeune médecin doit travailler dans une clinique ou dans un cabinet pour pouvoir obtenir l’autorisation d’exercer (seul) la médecine et de s’établir comme médecin (Approbation). Avec le statut de Medizinalpraktikant, il commence par passer cinq mois à la clinique médicale de l’université de Kiel (août-décembre 1938), suivis de sept mois à la clinique médicale Ludolf-Krehl-Klinik de l’université d’Heidelberg (janvier-juillet 1939). À l’issue de l’année pratique, Werner Jordan reçoit alors l’Approbation avec effet au 1er août 1939 .
Le même jour, Werner Jordan obtient un poste à la Ludolf-Krehl-Klinik d’Heidelberg. En parallèle, il complète et parachève sa formation académique en préparant une thèse de doctorat de médecine qu’il soutient le 1er novembre 1939 à l’université de Kiel. Obtenant la mention « bien » à son doctorat , il reçoit alors le titre de docteur en médecine (Dr. med.), un titre universitaire qui n’est pas obligatoire en Allemagne pour exercer la médecine, contrairement à ce qui a cours dans le système universitaire français.
Assistant à la Ludolf-Krehl-Klinik d’Heidelberg (1939-1941)
Le 1er août 1939, Werner Jordan est recruté à la clinique médicale universitaire Ludolf-Krehl d’Heidelberg avec le statut de Volontärassistent . Il travaille alors sous la direction du professeur Johannes Stein (1896-1967) et de Wilhelm Dieker (1906-1987), qui sont devenus par la suite ses supérieurs à Strasbourg (cf. infra). Avec le soutien de la Wilhelm-Erb-Stiftung, Werner Jordan produit à Heidelberg ses premiers travaux scientifiques . Au cours de l’année 1939, il perçoit en outre des « honoraires d’expertise » (Gutachtenhonorare) à hauteur de 584,15 RM, qui s’ajoutent, comme Nebeneinnahmen, à son traitement de base lié à son statut de médecin assistant .
À la même époque, au printemps 1940, durant la période où il sert comme Volontärassistent, le père de Werner Jordan tombe gravement malade. Il était « atteint d’une méningite et qu’il était alors difficile de se procurer des médicaments comme la pénicilline ». Malgré tout, le « médecin-chef de la clinique (Klinikchef) avait pu trouver quelque chose et avait immédiatement envoyé [Jordan] à Lünen [auprès de son père], mais il était arrivé une demi-heure trop tard ». La mort de son père, le 30 mars 1940, était un « événement très marquant » pour Jordan selon le récit retracé par Jürgen Korn (1940-2018), l’ancien directeur du lycée Freiherr-vom-Stein de Lünen .
Par ailleurs, au sein de la clinique, le Dr. Jordan est un élément apprécié par ses supérieurs, ces derniers souhaitant le former et lui conférer davantage de responsabilités. Il se voit notamment confier les fonctions d’un Stationsarzt (médecin chef d’une Station), ce qui précipite sa carrière. En effet, la direction de la clinique envisage de lui accorder une promotion et de le pérenniser dans à son poste , si bien que le 1er juillet 1940, moins d’un an après son entrée dans le service, il est nommé außerordentlicher Assistent pour la durée de la guerre (auf Kriegsdauer) par le ministre de l’Éducation du Reich .
Quelques mois plus tard, début de l’année 1941, il était même prévu de le nommer Assistenzarzt à Heidelberg. En effet, un rapport rédigé par Wilhelm Dieker (1906-1987) le 15 janvier 1941, dévoile plusieurs éléments ses attributions de service au sein de la clinique médicale Ludolf-Krehl. Il écrit notamment :
« Depuis le début de la guerre, Monsieur le Dr. Jordan a assumé sans difficulté l’ensemble des tâches qui incombent à un Assistenzarzt et à un chef responsable d’une grande Station de malades de plus de 50 lits et ceci, sans le moindre aménagement (Schonung) et avec une charge physique particulièrement importante. Il dirige également la Station des tuberculeux Depuis le début de la guerre. Sur la base de plusieurs années d’observations, je peux certifier que Monsieur le Dr. Jordan n’est aucunement entravé dans l’exercice des devoirs d’un Assistenzarzt par sa maladie qu’il a surmontée » .
En fait, depuis son arrivée à Heidelberg, le Dr. Jordan a pu bénéficier du soutien de ses confrères, ainsi que des instruments à dispositions à la faculté de médecine d’Heidelberg – notamment le matériel radiographique –, ce qui a permis d’entreprendre des « contrôles réguliers » (in regelmäßiger Kontrolle) de son état santé. Toutefois, même s’il a recouvré la santé et qu’il possède toutes les aptitudes nécessaires à la nomination en qualité d’Assistenzarzt, le Dr. Jordan obtient une promotion plus grande encore en étant envoyé en Alsace annexée.
Une promotion : médecin en Alsace annexée (1941-1944)
En février 1941, Werner Jordan est détaché en Alsace annexée pour assurer la direction par intérim de la clinique médicale B de l’hôpital civil de Strasbourg. Avec l’inauguration de la Reichsuniversität Strassburg en novembre 1941, il reste en poste à la clinique, mais cède son poste au Dr. Hajo Wolbergs. Nommé fonctionnaire et promu « assistant scientifique » (wissenschaftlicher Assistent), Jordan voit sa maladie pulmonaire se réactiver, ce qui nécessite son hospitalisation à la clinique, puis au sanatorium d’Agra en 1942. De retour à Strasbourg, il reprend un poste à mi-temps à l’institut de radiothérapie, puis intègre la clinique médicale A jusqu’à la Libération de l’Alsace par les Alliés en novembre 1944.
Chef de service par intérim de la clinique médicale B du Bürgerspital de Strasbourg (1941)
Le 17 février 1941, le Dr. Werner Jordan arrive à l’hôpital civil de Strasbourg devenu allemand à la suite de l’annexion de l’Alsace et de la Moselle à l’été 1940 . Il est alors nommé chef de service par intérim (kommissarischer Chefarzt) de la clinique médicale B , en remplacement de l’Alsacien Jules Stahl (1902-1984), qui occupait ce poste depuis le début du mois d’octobre 1940 . À son arrivée à Strasbourg, la clinique médicale B ne compte que quatre médecins au total, avec les Alsaciens Charles Maurer (1910-1975), Charles Heintz et Paul Kern (1916-1989) , rejoints par la suite par les Allemands Wilhelm Wagner et Guido Bommer . En réalité, depuis l’été 1940, les autorités nationales-socialistes avaient engagé des préparatifs visant à la création d’une université allemande à Strasbourg, la Reichsuniversität Strassburg. Il s’agissait très tôt de trouver – y compris parmi les médecins et enseignants alsaciens – le personnel qualifié, compétent et apte à servir l’institution hospitalo-universitaire nazie .
Ici, l’histoire de la Reichsuniversität Strassburg dans sa phase de création est étroitement liée à l’université d’Heidelberg et son personnel. En effet, le directeur de la clinique médicale Ludolf-Krehl avait été nommé, dès le 16 août 1940, doyen fondateur de la faculté de médecine et futur directeur de la clinique médicale universitaire. Dans ce contexte, la nomination de Jordan à la tête de la Médicale B correspond à une véritable promotion, puisque Stein cherchait visiblement à s’entourer de ses confrères et à placer de bons éléments à des postes-clés dans son nouveau service à Strasbourg. D’ailleurs, parmi les six médecins élevés au statut d’außerordentlicher Assistent le 1er juillet 1940 par le ministre de l’Éducation, on voit que certains d’entre eux ont plus tard exercé à Strasbourg, comme les Drs. Else Heyl et Eva-Marie Embacher. D’autres médecins de la clinique Ludolf-Krehl ont plus tard rejoint l’équipe de la Reichsuniversität Strassburg, notamment les Oberärzte Otto Bickenbach et Werner Hangarter ou les Oberassistenten Wilhelm Dieker Gunnar Berg ou les außerordentliche Assistenten Werner Fink, Wilhelm Trill, Hajo Wolbergs, Harald Neugebauer, Karl Loos ou Karl-Georg Doerr .
Avant d’arriver en Alsace, le Dr. Jordan se soumet à une visite médicale. Il s’avère qu’il est plutôt en bonne santé : avec sa carrure imposante – il mesure 1,93 mètre et pèse 88 kilogrammes en 1941 –, il apparaît que depuis sa guérison, son état était « stationnaire » et qu’en dépit d’une « charge physique importante (gestion d’une grande Station de malades), le processus pathologique ne s’était pas réactivé » . Obtenant toutes les autorisations, Werner Jordan est alors « détaché à la clinique médicale [B] de l’hôpital civil [de Strasbourg] » . Pour pallier la perte de revenus liée à sa mutation – il a en effet perdu l’intégralité de ses honoraires perçus jusque-là à Heidelberg –, le Kurator de l’université de Strasbourg décide de lui accorde un supplément de revenus (Zulage) à hauteur de 600 RM, qui est plus tard fixé à seulement 250 RM par les autorités, en compensation des revenus complémentaires (Nebeneinnahmen) . D’ailleurs, il est intéressant de noter que le Dr. Jordan conserve sa fonction la Ludolf-Krehl-Klinik et qu’il continue percevoir son traitement mensuel par la caisse de l’administration des cliniques hospitalo-universitaires d’Heidelberg. Il ne quitte en effet le service de la Ludolf-Krehl-Klinik qu’au 30 juin 1941 , puis obtient son salaire de la part des cliniques strasbourgeoises dès le 1er juillet 1941 .
Enfin, le Dr. Jordan s’avère être un médecin totalement dévoué à sa charge de direction. Reléguant sa santé au second plan et faisant preuve d’un grand esprit de sacrifice, Werner Jordan s’est dépensé pleinement dans ses attributions de services, dans ce contexte de préparatifs à la création de la Reichsuniversität Strassburg au cours de l’année 1941. On apprend même qu’il était indispensable à la clinique et que les autorités allemandes n’avaient pas les possibilités de le remplacer. C’est notamment ce qu’écrit le Dozent Dieker dans une lettre destinée au Kurator en novembre 1942 :
« De février 1941 à novembre 1941, Monsieur le Dr. Jordan a mis à disposition toute sa force de travail au service de la création de la clinique médicale universitaire, avec abnégation et sans tenir compte de sa santé. Il a ainsi constamment reporté une cure de sécurité (Sicherheitskur) prévue depuis longtemps et qui était nécessaire (en raison de la tuberculose pulmonaire contractée par le passé et dont il était guéri), parce qu’on ne pouvait pas, à ce moment-là, le remplacer à son poste de directeur par intérim de la clinique médicale B » .
Restant un élément très apprécié par sa hiérarchie, le Dr. Jordan intègre le personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg dès sa création en novembre 1941.
Assistant scientifique à la Medizinische Abteilung I de la Reichsuniversität Strassburg
Avec l’inauguration de la Reichsuniversität Strassburg en novembre 1941, le Dr. Werner Jordan reste encore quelques jours en poste à la tête de la Médicale B – devenue Medizinische Abteilung I –, mais cède ensuite sa place au Dr. Hajo Wolbergs (1910-1975), venu de la Ludolf-Krehl-Klinik d’Heidelberg et qui le remplace avec le statut d’Oberarzt. S’il quitte cette fonction à responsabilité, c’est notamment pour des raisons personnelles. En effet, alors qu’il avait été l’une des chevilles ouvrières particulièrement actives lors des préparatifs de la création de la future clinique médicale universitaire (il était l’un des rares médecins allemands en poste à l’hôpital avant novembre 1941), Jordan est à nouveau frappé par la maladie. À l’automne 1941, son épouse tombe gravement malade (schwer erkrankt). Elle s’installe provisoirement chez ses parents à Salzbourg en Autriche et Jordan s’y rend à plusieurs reprises pour soutenir sa femme à son chevet, jusqu’à son décès en décembre 1941 (cf. infra) . Si Jordan est peut-être moins présent à Strasbourg après avoir cédé sa charge, il occupe provisoirement un poste de « faisant fonction d’assistant scientifique » (Verwalter einer wissenschaftlichen Assistentenstelle), mais les autorités universitaires envisagent très vite de lui accorder une nouvelle promotion en guise de récompense de son dévouement .
Ainsi, le 30 janvier 1942, sur la base d’une demande initiée par doyen Stein et validée par l’administration , le Kurator de l’université le nomme « assistant scientifique » (wissenschaftlicher Assistent), avec effet rétroactif au 1er novembre 1941 : nommé « au nom du Führer » (im Namen des Führers), le Dr. Jordan est alors fonctionnarisé et obtient ainsi le statut de Beamter . Dans le même temps, le 6 janvier 1942, quelques jours après le décès de sa première épouse (cf. infra), le Dr. Jordan organise le déménagement depuis Heidelberg vers Strasbourg et s’installe dès ce jour au deuxième étage d’un appartement situé à proximité du terrain de l’hôpital civil, au Recklinghausenstraße 2 (l’actuelle rue Fred Vlès) . Il sollicite le soutien de plusieurs firmes de Strasbourg et d’Heidelberg pour réaliser le transport de son mobilier, de ses effets personnels et pour l’aménagement de son nouveau logement. Jordan parvient également à obtenir le remboursement des frais avancés, s’élevant à 943,62 RM, qu’il souhaite voir versés sur son compte bancaire strasbourgeois (Konto 16085 Postcheckamt Strassburg) . Toutefois, en dépit de cette nouvelle promotion, Werner Jordan tombe à nouveau gravement malade et se fait hospitaliser pendant plus de huit mois.
L’année 1942 : La récidive de sa maladie pulmonaire
Très affecté physiquement et psychologiquement par la mort de son épouse survenue le 23 décembre 1941, Werner Jordan voit son état de santé se dégrader et sa maladie se réactiver. Il a en effet contracté une pleurésie (Rippenfellentzündung) qui s’est rapidement aggravée, étant alors à l’origine d’une myocardite (Herzmuskelentzündung) . Dès le 12 janvier 1942, il est admis dans son propre service et soigné par ses confrères à la medizinische Abteilung I (Médicale B). Il est hospitalisé (stationär behandelt) pendant près de quatre mois, jusqu’au 15 mai 1942, sans véritable amélioration de sa santé .
Le 16 mai 1942, le Dr. Jordan reçoit « un congé de maladie (Krankenurlaub) à cause de sa maladie pulmonaire qui s’étend tout d’abord à quatre semaines, mais qui sera probablement prolongé un peu plus longtemps » . Alors que l’administration de la Reichsuniversität Strassburg ordonne le maintien de son salaire , Werner Jordan est à nouveau soigné au sanatorium Deutsches Haus d’Agra en Suisse. Il reste sur place pendant près de quatre mois, du 16 mai au 14 septembre 1942. Pour cette nouvelle période d’hospitalisation, les frais de transport s’élèvent à 44,80 RM (pour les trajets Strasbourg-Suisse et Bâle-Strasbourg), mais aussi 2240,35 francs suisse pour les soins (Kurkosten), ce qui correspond à une somme totale de 1357,55 RM . Il est intéressant de remarquer que le Dozent Dieker, en sa qualité de directeur-adjoint de la clinique médicale, appuie sa demande en ces termes :
« La demande de Monsieur le Docteur Jordan pour obtenir une indemnité de maladie mérite un soutien total en raison de son engagement total et dévoué dans la phase de création de la clinique médicale B […]. Dans son humilité, il a refusé de déposer une demande de soutien pour les frais engagés à l’occasion de la maladie et à la suite du décès de sa femme […]. À mon avis, il est en droit qu’on lui accorde le montant le plus élevé possible » . Fin septembre 1942, le directeur de la clinique médicale, Johannes Stein, informe les services administratifs de l’université que « le Dr. Jordan reviendra à Strasbourg au début du mois d’octobre » et qu’« en raison du rapport médical, il ne pourra accomplir qu’un temps partiel dans les premiers mois [après son retour] » . À nouveau affaibli après plusieurs mois de traitement et de convalescence, Werner Jordan reprend son service à la Reichsuniversität Strassburg, en obtenant des aménagements et une nouvelle attribution de service.
Le mi-temps au service diagnostic du centre de radiologie et de radiothérapie
À son retour de cure en octobre 1942, le Dr. Jordan reprend son service à la clinique médicale de la Reichsuniversität Strassburg. Toutefois, il ne retourne pas à la Medizinische Abteilung I, mais intègre pendant près d’une année complète le centre de radiologie et de radiothérapie de la clinique médicale (Allgemeines Strahleninstitut und Röntgenabteilung der Medizinischen Universitätsklinik). Plus précisément, il entre au service diagnostic (Diagnostische Abteilung) dirigé par le Dozent Wilhelm Dieker (1906-1987), un ancien confrère de la Ludolf-Krehl-Klinik d’Heidelberg. Durant toute sa présence, le service est également constitué des médecins alsaciens Paul Haessler et Raymond Koessler. L’autre aile du Strahleninstitut – le service thérapeutique (Therapeutische Abteilung) – est composé d’Auguste Gunsett (1876-1970) et de Frédéric-Auguste Schiede, rejoints par Jean Schloesser en février 1943, puis par Emil Berg en juin 1943 . Le Dr. Werner Jordan reste à ce poste jusqu’en septembre 1943 .
La fin de carrière à la Medizinische Abteilung II (clinique médicale A)
Au début du mois d’octobre 1943, Werner Jordan rejoint la Medizinische Abteilung II (clinique médicale A), dirigée par le professeur Werner Hangarter (1904-1972) . Il prend ses fonctions à une époque où la tension exercée sur la clinique médicale – comme dans le reste des cliniques de l’université – est particulièrement forte. C’est ce qui ressort d’un rapport rédigé par le directeur de la clinique, le professeur Stein, au début de l’année 1944. Quand bien même de nombreux lits médicaux sont constamment créés (765 lits en février 1944 contre 651 en janvier), le taux d’occupation reste très élevé au sein de la clinique et le manque de personnel s’accroît considérablement.
Cela fait d’ailleurs l’objet d’un échange houleux entre les autorités civiles et militaires d’une part et le doyen Stein d’autre part, les premières estimant que le nombre de médecins en poste à la clinique était largement suffisant pour assumer la charge de travail et les patients et qu’il était possible d’en réquisitionner un certain nombre pour l’armée. Stein apporte davantage de précisions sur les données chiffrées : s’il y a effectivement vingt-sept médecins en poste à la clinique début 1944, il faut préciser que parmi ceux-ci, certains sont de « graves mutilés de guerre » (Schwerkriegsversehrte), d’autres exercent à temps partiel, d’autres encore sont malades ou ont entre-temps quitté le service.
S’agissant de Jordan, Stein écrit : « parmi les médecins civils, le Dr. Jordan a souffert d’une grave tuberculose qui a régulièrement récidivé. Il est évident que ce médecin ne peut être astreint qu’à de légers services médicaux ». Enfin, il est intéressant de souligner que Stein considère certains de ses collaborateurs comme une charge (Belastung) pour le service, voire qu’il en compte d’autres – parmi lesquels Jordan – pour une « moitié » (als halbe Arbeitskräfte). Ainsi, avec ces nuances, Stein parvient à un total de dix-neuf médecins, ce qui est insuffisant à ses yeux .
Werner Jordan poursuit sa carrière à la clinique médicale II, à une époque où le professeur Werner Hangarter (1904-1972), le directeur de la clinique et l’un de ses anciens confrères d’Heidelberg, est mobilisé dans l’armée allemande et se trouve alors au front. Dans un premier temps, c’est le Dozent Wilhelm Dieker, qui dirige le service diagnostic du centre de radiologie et de radiothérapie, qui assure l’intérim , mais à l’été 1944, c’est le Dr. Jordan qui en obtient la charge par intérim. Cela montre que l’administration de l’université voyaient en Jordan un médecin suffisamment compétent pour diriger une clinique universitaire – il l’avait déjà démontré en 1941 –, quand bien même il n’avait pas le titre universitaire qui était généralement requis pour obtenir le poste de plein droit.
D’ailleurs, Jordan était même pressenti, probablement sous l’impulsion du doyen Stein (1896-1967), pour présenter l’habilitation à diriger des recherches (für Habilitation vorgesehen) et donc devenir, par la suite, Dozent, et poursuivre sa carrière universitaire . Ainsi, Jordan travaille pendant plus d’un an aux côtés d’une équipe médicale composée d’Allemands et d’Alsaciens, dont le nombre passe de douze (octobre 1943-juillet 1944) à dix (août-novembre 1944), en comptant ceux qui se trouvent au front ou qui sont absents . Finalement, malgré l’évacuation de la Reichsuniversität Strassburg en novembre 1944 vers la rive droite du Rhin, Jordan reste à son poste à la clinique jusqu’à sa capture par les Alliés lors de la prise de l’hôpital le 23 novembre 1944 .
L’après-guerre
Lors de la Libération de la ville et de l’hôpital civil de Strasbourg le 23 novembre 1944, Werner Jordan est constitué prisonnier par les Alliés. Maintenu en détention pendant quelques mois, il retourne à la vie civile après l’effondrement de l’Allemagne nationale-socialiste, échappant aux mesures d’épuration et de dénazification en Allemagne. En 1948, il s’installe à Cassel et ouvre un cabinet comme médecin spécialiste et interniste. Il occupe en parallèle une activité de Belegarzt à l’hôpital de la Croix-Rouge de Cassel jusqu’à sa retraite en 1979.
Détenu par les Américains (1944-1945)
Werner Jordan et sa femme – qu’il a épousée en 1943 à Strasbourg et qui occupait visiblement un poste à l’hôpital (cf. infra) – sont tous deux faits prisonniers lors de la prise de l’hôpital civil de Strasbourg par les armées libératrices le 23 novembre 1944. Avec l’arrivée des Alliés, les autorités nationales-socialistes avaient ordonné et organisé l’évacuation de la Reichsuniversität Strassburg vers Tübingen de l’autre côté du Rhin, mais le Dr. Jordan fait partie du groupe des professeurs, médecins, infirmières et sœurs allemands qui sont restés à Strasbourg et qui ont donc été faits prisonniers par les Américains au motif d’être Allemands. Durant cette période, il continue d’exercer à l’hôpital , mais a très certainement fait partie des convois envoyés vers Marseille en décembre 1944 .
Selon un annuaire du personnel de la Reichsuniversität Strassburg repliée à Tübingen établi le 25 mars 1945, il s’avère que le Dr. Jordan se trouvait encore en détention à cette date (ist in amerik[anischer] Gefangenschaft), tandis que son épouse était déjà rentrée en Allemagne (Frau Jordan aus amerik[anischer] Gefangenschaft heimgekehrt), ce qui semble accréditer l’hypothèse que Madame Jordan ait exercé à l’hôpital, vraisemblablement en qualité d’infirmière . En 1945, Werner Jordan finit par être lui aussi libéré.
Le retour à la vie civile : médecin à Cassel
De retour en Allemagne, après de nouveaux problèmes de santé, Werner Jordan retrouve son épouse et tous deux s’installent à Cassel en zone d’occupation américaine. Le Dr. Jordan reprend alors sa carrière médicale et travaille comme médecin-spécialiste et interniste (Facharzt für innere Krankheiten). En 1948, le couple Jordan emménage au Landgraf-Karl-Straße 19, dans le quartier de Wilhelmshöhe. Au départ, cet appartement, situé au premier étage, sert à la fois de logement pour la famille Jordan, mais aussi de cabinet médical. En 1953, le couple déménage dans un quartier résidentiel au Westfalenstraße 19, tandis que le Dr. Jordan établit son cabinet de médecine interne au Wilhelmshöher Allee 264 (premier étage) .
En parallèle, Werner Jordan travaille à l’hôpital de la Croix-Rouge allemande (Rotes-Kreuz-Krankenhaus) de Cassel. Il y sert en qualité de Belegarzt (médecin agréé), c’est-à-dire qu’il n’est pas employé et payé par l’hôpital, mais qu’il y détient quelques lits pour sa propre patientèle et qu’il bénéficie des instruments médicaux de l’hôpital. Au printemps 1979, le Dr. Jordan cesse son activité et prend sa retraite à l’âge de 69 ans et après plus de quarante ans de carrière . Il demeure ensuite à Cassel avec son épouse jusqu’à son décès en 1996, à Terracine, une ville située dans le Latium en Italie.
Vie privée
Durant son activité d’außerordentlicher Assistent à Heidelberg (à partir de juillet 1940), Werner Jordan se marie une première fois, à l’âge de vingt-huit ans. Mais à l’automne 1941, son épouse, prénommée Gertrud, tombe gravement malade. Jordan étant à ce moment-là très occupé dans sa fonction de chef de service par intérim à l’hôpital civil de Strasbourg, sa femme s’installe chez ses parents en Autriche, « probablement pour profiter de leur soutien pour sa guérison » .
Malgré le fait qu’il soit très pris par son travail et que l’administration allemande ne lui ait pas encore trouvé de remplaçant, Jordan parvient à effectuer plusieurs voyages en deuxième classe de Strasbourg vers Salzbourg durant cette période (quatre au total) pour se rendre au chevet de sa femme malade. Gertrud décède 23 décembre 1941 et Werner parvient à bénéficier d’une aide de l’administration de l’université à hauteur de 340 RM pour couvrir différents frais liés l’enterrement de son épouse .
Le 19 mars 1943, Quelques mois après son retour du sanatorium d’Agra à l’automne 1942, Jordan épouse à Strasbourg en secondes noces Gerda Elise Bergemann , née à Berlin le 10 février 1913 et décédée le 3 novembre 2010 à Cassel . Elle était probablement infirmière (cf. supra) à la Reichsuniversität Strassburg, mais après la guerre, elle a fait des études supérieures pour devenir économiste et politologue. En effet, le 25 février 1955, elle a soutenu à la faculté d’économie (Fakultät für Wirtschaftswissenschaften) de la Technische Universität de Berlin, une imposante thèse de doctorat. Sa thèse, intitulée « Principes de la vérification de la solvabilité présentés aux entreprises du secteur de l’édition de journaux » (Grundsätze der Prüfung der Kreditwürdigkeit dargestellt an Unternehmungen aus dem Zeitungsverlagsgewerbe) , lui a conféré le titre « Dr. rer. pol. » (docteure ès sciences politiques et économiques) .
Après le décès de Werner Jordan à Terracine (Italie) en 1996 à l’âge de quatre-vingt-quatre ans , Gerda Jordan s’est beaucoup investie pour la musique auprès des jeunes, créant une fondation en l’honneur de son défunt mari, qui était lui aussi passionné de musique.
Héritages
Après sa mort, le Dr. Werner Jordan est devenu l’une des principales figures du lycée Freiherr-vom-Stein de Lünen – où Jordan était élève de 1922 à 1931 –, grâce à l’action de son épouse. En effet, le 10 mars 2001, c’est-à-dire précisément soixante-dix ans après que Werner Jordan ait réussi l’examen du baccalauréat, Gerda Jordan a créé en sa mémoire la « Werner-Jordan-Stiftung » (Fondation Werner Jordan) .
Dans le discours tenu à l’occasion de la création de la fondation, Jürgen Korn (1940-2018), le directeur du lycée Freiherr-vom-Stein, a cité les mots de Gerda Jordan pour expliquer son choix de créer une telle fondation dédiée à la musique. Elle précise qu’elle l’a créée à la fois « en mémoire de son mari », mais aussi « afin de promouvoir la musique » au lycée Freiherr-vom-Stein et de permettre aux jeunes générations d’accéder à la musique : « J’ai choisi la musique parce qu’elle était très importante dans la vie de mon mari. Compte tenu de la dureté de sa profession – telle qu’il la considérait et la pratiquait –, la musique lui servait à se détendre et était également un réservoir dans lequel il puisait des forces » .
Werner Jordan ayant souffert pendant une grande partie de sa vie de problèmes de santé, son épouse a précisé que
« la musique a toujours eu une grande importance dans [sa] vie […], tout particulièrement dans ces moments difficiles liés à la maladie ou aux tensions physique et psychologique inhérentes à son métier. Elle était pour lui une source de fantaisie et de relaxation, un réservoir pour puiser des forces qui lui permettaient de surmonter le quotidien » .
En réalité, grâce à la donation considérable réalisée par la veuve de Werner Jordan (100.000 DM), le lycée Freiherr-vom-Stein dispose aujourd’hui d’un orchestre (Jordan-Orchester) et permet à des enfants d’apprendre à jouer des instruments .
Repères
Localisations
- 1912 - 1920 : Lünen (Allemagne) Glückaufsstraße 24
- 1920 - 1931 : Lünen (Allemagne) Glückaufsstraße 13
- 1932 - 1933 : Bonn (Allemagne) Kronprinzenstraße 20
- 1933 - 1933 : Bonn (Allemagne) Herwarthstraße 9
- 1933 - 1935 : Berlin (Allemagne) Marienstraße 28
- 1935 - 1936 : Kiel (Allemagne) Langer Segen 7
- 3 novembre 1936 - 28 janvier 1938 : Agra "Deutsches Haus", Agra, Suisse
- 15 mars 1938 - 24 décembre 1939 : Kiel (Allemagne) Beselerallee 31a
- 1 janvier 1939 - 1 août 1940 : Heidelberg (Allemagne) Vosstraße 2
- 17 février 1941 - 6 janvier 1942 : Straßburg (Allemagne) Medizinische Klinik B
- 6 janvier 1942 - 23 novembre 1944 : Strasbourg (Allemagne) Recklinghausenstraße 2
- 16 mai 1942 - 14 septembre 1942 : Agra (Suisse) Sanatorium "Deutsches Haus"
- 1948 - 1953 : Kassel (Allemagne) Landgraf-Karl-Straße 19
- 1953 - 1996 : Kassel (Allemagne) Westfalenstraße 19
- 1953 - 1979 : Kassel (Allemagne) Wilhelmshöher Allee 264
Nationalités
- Allemand
- Allemand
Confessions
- Protestant
- Protestant
Publications
Liens à institutions
Diagnostische Abteilung, RUS
Medizinische Abteilung B, KA
Nationalsozialistische Arbeiterpartei, NSDAP
Medizinische Universitätsklinik
Cabinet médical privé, Kassel
Rotes-Kreuz-Krankenhaus Kassel
Sanatorium Deutsches Haus Agra
Ludolf-Krehl-Klinik, U-Heidelberg
Internierungslager, US-Zone
Universität Bonn
Medizinische Abteilung B, BürgS
Universität Kiel
Victoria-Volksschule Lünen
Schutzstaffel, SS
Universität Berlin
Reform-Realgymnasium Lünen
Medizinische Abteilung I, RUS
Références
- ADBR, 1558 W 677, dossier n°60991 (Raymond Koessler).
- ADBR, 1558 W 791, dossier n°77970 (Werner Jordan).
- ADBR, 4E482/1282, État civil de Strasbourg, Table des mariages (1943-1952), Acte de mariage de W. Jordan et G. Bergemann.
- ADBR, 126 AL 37, dossier n°1, Archives administratives de la Reichsuniversität Straβburg.
- ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg, 1942-1943.
- AVES, 7 AH 14, Archives administratives de l’hôpital civil de Strasbourg (1940-1941).
- AVES, 7 AH 15, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1944).
- BArch, R 76/IV 27, Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Straβburg repliée à Tübingen, 26 mars 1945.
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- Reichsuniversität Straßburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis. Winter-Semester 1943-1944, Strasbourg, Heitz & Co., 1943, p. 37.
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- Bibliothèque en ligne de l’université de Cassel (Orka) : https://orka.bibliothek.uni-kassel.de/viewer/index/
- ETH-Bibliothek Zürich, Bildarchiv : https://doi.org/10.3932/ethz-a-000352837
- Galerie privée de photographies sanatorium Deutsches Haus d’Agra : https://flic.kr/p/7QiNUb
- Site du Freiherr-vom-Stein-Gymnasium : https://www.stein-gymnasium.eu/
- Site du Hessische Niedersächsiche Allgemeine : https://trauer.hna.de/traueranzeige/gerda-jordan
- Site de la Ditigale Bibliothek des Vereins für Computergenealogie (DigiBib) : https://www.digibib.genealogy.net/viewer/index/
- Ancien site du Verein für Computergenealogie (GenWiki) : http://wiki-de.genealogy.net/Hauptseite
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- ↑ ADBR, 1558 W 791, dossier n°77970 (Werner Jordan), Lebenslauf, 22 janvier 1941..
- ↑ On renvoie ici aux annuaires de la ville de Lünen de 1913 et 1914 (voir la rubrique « sources et bibliographie »), où Albert Jordan est présenté comme un Betriebsassistent demeurant au Glückaufsstraße 24 à Lünen..
- ↑ Dans les années 1920 et 1930, Albert Jordan occupe le poste de Betriebsführer et vit au Glückaufsstraße 13 à Lünen. On renvoie aux annuaires de la ville de Lünen de 1924, 1927-1928, 1930-1931 et 1938 (voir la rubrique « sources et bibliographie »)..
- ↑ ADBR, 1558 W 791, dossier n°77970 (Werner Jordan), Fragebogen, 12 août 1940. Albert August Jordan est né le 30 décembre 1880 à Bochum-Werne et est décédé le 30 mars 1940 à Lünen. Marie Sophie Karoline Engelbrecht est née le 14 septembre 1879 à Niedermeiser..
- ↑ ADBR, 1558 W 791, dossier n°77970 (Werner Jordan), Lebenslauf, 22 janvier 1941 ; ADBR, 1558 W 791, dossier n°77970 (Werner Jordan), Fragebogen, 12 août 1940. Voir également le discours de Jürgen Korn tenu à l’occasion de la création de la « Werner-Jordan-Stiftung » le 10 mars 2001. Disponible via https://www.stein-gymnasium.eu/AlteWebsite/freunde/wernerjordanstiftung/wernerjordanstiftung.html, [en ligne], consulté le 11 juillet 2021..
- ↑ référence.