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Bruno Splitt

De Commission Historique


Bruno Splitt
Prénom Bruno
Nom Splitt
Sexe masculin
Naissance 4 septembre 1898 (Graudenz, Westpreußen)
Décès 21 avril 1981 (Hof, Bayern)
Profession du père Schuhmacher


« Nous, les communistes, nous sommes là ! Nous demeurerons ! »[92]

Le résistant communiste Bruno Splitt (1898-1981) est l’une des victimes du nazisme que l’on ne s’attendrait pas à trouver à la clinique psychiatrique de la RUS. Depuis le début des années 1920, il participe activement au mouvement ouvrier de la région de la Ruhr. Au moment de l’arrivée au pouvoir du national-socialisme, il poursuit ses activités dans la clandestinité sous d’autres formes puis devient l’une des figures centrales de la résistance communiste à Essen durant la période de réorganisation du KPD (Kommunistische Partei Deutschlands, Parti communiste allemand). Exposé sans relâche aux répressions du régime nazi, il séjourne au total dans cinq camps de concentration dont, en dernier lieu, celui de Natzweiler en Alsace. Il en sort pour recevoir un traitement ophtalmologique à la clinique psychiatrique de la RUS, ce qui surprend de prime abord, mais s’explique par de simples raisons de sécurité. Bruno Splitt fait partie des 18 prisonniers du camp de concentration de Natzweiler identifiés jusqu’à présent comme ayant suivi un traitement à la RUS. Sa biographie constitue un exemple du lien inhabituel qui existait entre le camp de concentration et la Reichsuniversität.

Biographie

Essen, Allemagne, automne 1933.
« Mais comme j’ai vite compris que j’allais être arrêté, j’ai pris la fuite. [...] Je suis resté caché à l’intérieur de la ville. J’ai vécu 8 jours par-ci, 8 jours par-là, parfois je restais plus longtemps au même endroit. »[93] Voilà comment le résistant communiste Bruno Splitt décrit la période qu’il a vécue dans la clandestinité. Les sources ne nous en apprennent guère plus sur cet épisode de sa vie, hormis qu’il a été soumis à des répressions quasi continuelles à partir du printemps 1933, comme nombre de ses camarades. En juin 1933, un mandat d’arrêt est émis à son encontre, de sorte qu’il s’attend à tout moment à être interpellé. Un coup d’œil aux événements d’Essen, un haut lieu du mouvement ouvrier dans la région de la Ruhr, laisse supposer ce que cela pouvait signifier pour lui personnellement. Après la prise de pouvoir nationale-socialiste, la terreur nazie se manifestait quotidiennement sous de nouvelles formes. Aucun des travailleurs organisés n’était plus à l’abri des actes de violence, des incarcérations et de la torture. Les prisons étaient désespérément bondées et beaucoup de travailleurs incarcérés disparaissaient dans les camps de concentration récemment créés. À Bochum, plusieurs fonctionnaires du KPD ont subi des maltraitances physiques et des blessures graves dans une caserne SA avant d’être traînés à travers les rues puis abandonnés à la vue de tous. La SA ne reculait pas non plus devant le meurtre : après le démantèlement des syndicats, des promeneurs découvrent dans l’eau le 2 mai 1933 les cadavres de quatre fonctionnaires de l’Allgemeiner Deutscher Gewerkschaftsbund (Confédération générale des syndicats allemands)[94]. Nous ne rapportons ici que quelques exemples pour refléter la réalité de la terreur. La violence de la Gestapo à l’égard de ses camarades arrêtés n’échappe certainement pas à Bruno Splitt et doit contribuer, parallèlement aux répressions constantes, à créer une atmosphère d’angoisse extrêmement stressante sur le plan psychique. Cette situation s’aggrave encore considérablement en octobre 1933, lorsque la police d’Essen décide de mener à grande échelle des contrôles de cyclistes qui sont obligés de présenter leurs papiers. Afin de procurer à Bruno Splitt une fausse identité et, ce faisant, de le protéger contre la menace d’une arrestation, sa femme Hedwig lui fournit le passe militaire d’une de ses connaissances nommée Fritz Kleta (né le 01.02.1895 à Berlin-Steglitz - ?). Cela ne suffit toutefois pas à protéger Bruno Splitt qui est arrêté à Essen-Bottrop en décembre 1933. La police a découvert sur lui la pièce d’identité qu’il n’a même pas utilisée. Il est possible que la police ait su précisément à quoi ressemblait le fugitif puisque le dossier contient une photographie d’identité de Bruno Splitt.[95]

„Landesarchiv NRW – Abteilung Westfalen – Archivsignatur“ (Kurzform: „LAV NRW W, Sig.“), z. B.: LAV NRW W, Q 211a/Generalstaatsanwaltschaft Hamm, Erstinstanzliche Strafsachen Nr. 1867

Mouvement ouvrier et Résistance communiste à Essen
Bruno Splitt naît le 4 septembre 1898 à Graudenz en Prusse occidentale (actuellement Grudziądz en Pologne). Il est le fils d’un cordonnier, Ernst, et de son épouse Pauline Splitt.[96] Il n’existe presque aucune information sur son enfance. Il fréquente l’école primaire de 1907 à 1912, probablement dans son village natal. Il emménage ensuite à Essen[97]. Bruno Splitt y travaille d’abord comme garçon de courses puis comme magasinier pour la société Grubenbecker. De 1916 à 1917, il exerce le métier de presseur de métaux pour la société Thyssen.[98] Il fait son service militaire de septembre 1917 à juillet 1919 et se retrouve sur le front occidental du mois de janvier au 9 avril 1918. Les longues marches lui occasionnent des problèmes aux pieds, aussi est-il renvoyé en Allemagne où il est incorporé au Landsturm (réserve de l’armée territoriale) de Schlettstadt (aujourd’hui Sélestat) en Alsace[99]. À l’issue de la Première Guerre mondiale et de la démobilisation, il travaille d’abord dans une usine à charbon à proximité de la mine Wolfsbank d’Essen[98]. Il est enregistré avec Ernst et Emil Splitt au 71 Germaniastraße à Essen.[96] Le premier est assurément son frère[100] et le second l’est probablement aussi. C’est dans cette période que Bruno Splitt s’engage pour la première fois en politique. Il adhère en 1919 au Bergarbeiterverbund Deutschland (syndicat des mineurs allemand) puis rejoint le USPD (Unabhängige Sozialdemokratische Partei Deutschlands, parti social-démocrate indépendant allemand) en octobre 1920. À la suite du déclin croissant et de la perte de pouvoir de l’USPD, il adhère au KPD nouvellement formé[2]. Bruno Splitt travaille ensuite à plusieurs reprises pour la société Krupp à Essen (ill. 2)

Illustration 2 : périodes d’emploi de Bruno Splitt chez Krupp[101]

Illustration 2 : périodes d’emploi de Bruno Splitt chez Krupp.[102]

Il y travaille tout d’abord comme manœuvre, du 16 octobre 1920 à son licenciement le 23 novembre 1923 par « manque de travail », probablement dans le contexte d’hyperinflation et d’occupation franco-belge de la Ruhr. Une situation analogue se répète ensuite, puisqu’il est réemployé du 25 juillet 1927 au 18 septembre 1929, date à laquelle il est de nouveau licencié, probablement en raison de l’aggravation de la crise économique mondiale[103]. Dans l’intervalle, il travaille à la mine de charbon Carolus Magnus à Essen-Bergeborbeck. Il perd cet emploi après un accident de travail au cours duquel il se casse le pouce gauche. S’ensuivent quelques années sans emploi durant lesquelles il vit de « l’allocation chômage »[104]. Il se consacre de plus en plus à la politique durant cette période. Il occupe depuis 1927 déjà la fonction de vice-trésorier et responsable de l’organisation du KPD du quartier de Borbeck à Essen et ce, jusqu’au 1er mars 1933[104]. Ses activités politiques le font de plus en plus remarquer par la police. Le 29 octobre 1929, Bruno Splitt participe à une manifestation contre l’interdiction de l’organisation paramilitaire Roter Frontkämpferbund (RFB, Union des combattants du Front rouge). Il est soupçonné d’appartenir à l’une des organisations - également interdites - qui lui ont succédé, raison pour laquelle il est arrêté. Le Schöffengericht (tribunal échevinal formé d’un magistrat et de deux jurés) compétent l’acquitte néanmoins de toutes les accusations le 21 août 1930[104]. Le 27 mai 1930, Bruno Splitt épouse Hedwig Frieda Johanna Rittelmeyer (née le 26 mai 1909 à Essen-Borbeck), employée de maison. Ses parents, restés à Grudziądz, sont déjà décédés au moment de son mariage[105].


Illustration 3 : Hedwig Frieda Splitt, non daté.[106]

Emil Splitt, le témoin de mariage de Bruno Splitt, est l’un de ses parents. Il est mineur de profession. Le 21 mars 1931, Bruno Splitt est impliqué dans une « rixe politique » qui lui vaut d’être condamné le 24 juillet 1931 à une amende de 20 RM et à 4 jours de prison pour blessures corporelles graves. La même année, une enquête est ouverte contre lui pour le port d’un brassard portant l’inscription Roter Helfer (soutien rouge), mais elle est abandonnée en septembre 1931. Bruno Splitt organise sans relâche des réunions et des manifestations du KPD dans le quartier de Borbeck à Essen, le plus souvent au café Brück[2].
Son engagement politique ne se limite pas au travail du parti et à des tâches pratiques. Au début des années 1930, Bruno Splitt assiste à un cours à la Reichsparteischule Rosa-Luxemburg, l’école interne au parti du Reich, à Fichtenau dans le Bade-Wurtemberg[107]. L’enseignement comprend la présentation et la discussion de la philosophie marxiste-léniniste ainsi que la lecture du Capital et d’autres ouvrages de Marx, Lénine et d’autres auteurs. L’histoire du mouvement ouvrier, la stratégie et la mise en pratique du travail politique y sont abordés et l’échange d’expériences entre communistes encouragé. Les participants à ce séminaire suivent les cours de chefs du parti tels que Hermann Duncker, Karl-August Wittvogel et Ernst Scheller. Wilhelm Pieck et Ernst Thälmann aussi y tiennent régulièrement des conférences. On ignore qui Bruno Splitt a rencontré personnellement à cette occasion. Pour suivre cette formation, il fallait au préalable lire un ouvrage pour se préparer et rendre un devoir fait à la maison. Les témoins de l’époque disent que l’atmosphère des lieux était marquée par « la soif d’apprendre » et le « pouvoir du savoir »[108]. La carrière politique de Bruno Splitt connaît son apogée lors de son élection en 1932 en tant que conseiller municipal d’Essen durant la République de Weimar. Sa mission est désormais de diriger les réunions du parti, c’est pourquoi il organise en décembre 1932 le congrès du parti de la sous-section du KPD à Essen[109].

Comme nous l'avons mentionné plus haut, la carrière politique de Bruno Splitt connaît un arrêt brutal au moment de la prise de pouvoir nationale-socialiste. Il reprend son travail de mineur et vit dans le quartier de Fintrop-Essen, Graffweg 19[110]. L’annonce de la formation du gouvernement le 30 janvier 1933 incite de nombreuses personnes de la région de la Ruhr à aller exprimer leur colère dans les rues. Des manifestations ont lieu à Essen-Borbeck aussi ; il est donc tout à fait possible que Bruno Splitt y ait pris part[111]. Lors des élections au Reichstag en mars 1933, le NSDAP (parti national-socialiste) n'obtient pas non plus la majorité à Essen par la voie démocratique et légale, avec 30,6 % des suffrages exprimés. La direction du district du KPD de la Ruhr déclare à ce propos dans une circulaire : « Par le passé, le développement du fascisme était plutôt de nature quantitative. La chaîne d’actes terroristes sanglants et meurtriers [...] Mais désormais, avec l’intégration légale des nazis et des casques d’acier dans l’appareil étatique, on assiste à un basculement et au développement qualitatif du fascisme, avec l’application légale, réfléchie, centrale et organisée de la terreur fasciste. »[112] Lors des élections municipales du 12 mars 1933, le NSDAP obtient 31 mandats exactement. Là encore, la majorité n’est pas atteinte mais les nazis se l’approprient de force en supprimant les 12 mandats du KPD, sans les remplacer[113]. Au cours des mois qui suivent la prise de pouvoir des nazis, Bruno Splitt est toujours impliqué dans la gestion des finances et des encaissements ainsi que dans la « distribution de tracts »[104]. On ignore comment il a vécu toute cette période sur le plan personnel. Cependant, les descriptions d’événements survenus dans les quartiers ouvriers d’Essen donnent une idée de la situation dangereuse dans laquelle lui et ses camarades devaient se trouver. Les SS, les SA et la police encerclent à multiples reprises les pâtés de maisons des ouvriers considérés comme des « centres de la résistance politique » contre les nationaux-socialistes, et fouillent les maisons une par une. Ces expéditions donnent lieu à l’arrestation de personnalités éminentes. Les nazis harcèlent les travailleurs organisés en leur dérobant « livres et journaux politiques » et même les « équipements sportifs et instruments de musique des organisations culturelles ouvrières ». De telles rafles ont lieu du printemps au mois de septembre 1933 dans différents quartiers de la ville d’Essen[114]. Le mouvement ouvrier réplique par de nombreux actes de résistance. L’une de leurs actions les plus créatives consiste à apposer pendant la nuit les mots Rot Front (Front rouge) sur la façade visible de loin d’un immeuble de bureaux du centre-ville[115]. On ignore toutefois si Bruno Splitt a pris part à cette action ou à d’autres activités similaires[116]. Ce que l’on sait en revanche, c’est qu’il n’a de cesse de remanier la structure organisationnelle du KPD et de maintenir sa capacité d’action. Et cela n’est pas sans conséquence. Le tribunal d’instance d’Essen lance un mandat d’arrêt contre Bruno Splitt le 11 juillet 1933. Il est accusé au mois de mai[117] de la même année « d’avoir entrepris, en collaboration avec d’autres, de modifier de force la Constitution du Reich allemand, d’avoir, par le même acte, entrepris d’autres actions préparatoires destinées à une opération de haute trahison - violation des §§ 81, Z. 2, 86, 47, 73 du code pénal allemand. [...] Le soupçon de fuite est légalement fondé car l’un des crimes fait l’objet d’une enquête. Il existe en outre un risque de dissimulation de la participation de plusieurs autres personnes. »[118] Bruno Splitt est finalement accusé le 11 août 1933 avec quatre autres communistes d’avoir commis en avril[119] de la même année les crimes mentionnés dans le mandat d’arrêt cité plus haut. Au moment de l’audience au tribunal, les coaccusés de Bruno Splitt sont tous en détention préventive, tandis qu’il est lui-même toujours caché et hors de portée de la police. Selon la police d’Essen, Bruno Splitt est un « fonctionnaire communiste » et un « partisan fanatique des idées communistes[120] » Selon les motifs du jugement, Bruno Splitt a initié en avril 1933 la diffusion de différents tracts et journaux du KPD. Il en aurait remis 40 exemplaires à son camarade Johann Klaus pour que celui-ci les distribue à son tour[121]. Ces documents imprimés alertaient sur les mesures de répression du régime nazi et réclamaient la libération d’Ernst Thälmann et de tous les autres détenus. L’appel à l’organisation du mouvement ouvrier et la résistance faisaient aussi partie des thèmes abordés[122]. La mise en accusation qualifiait la distribution de ces écrits de « préparation à la haute trahison » car le KPD visait l’instauration d’une « dictature des prolétaires sur le modèle soviétique russe ». Conformément à l’accusation, tous ses camarades sont reconnus coupables et écopent d’une peine de réclusion d’un an et neuf mois. Bruno Splitt ne figure pas dans le jugement[123] car il est toujours en fuite. Après son arrestation, il est conduit à la maison d’arrêt d’Essen. Sa femme Hedwig lui rend visite quelques jours avant Noël 1933[124]. On ignore s’il a revu son épouse après cela.

Au cours de l’année 1933, le groupe de résistance auquel appartient Bruno Splitt ne se laisse manifestement pas intimider par les répressions majeures et poursuit son travail. Après son arrestation en 1934, il est de nouveau poursuivi en justice et comparaît au tribunal avec 83 de ses camarades communistes pour cause de « préparation d’un acte de haute trahison ». Le groupe a repris la reproduction et la distribution d’écrits. Dans le cadre de l’enquête, une machine à écrire, un duplicateur et divers publications et tracts sont saisis par la police. Si l’on en croit les conclusions de la police, Bruno Splitt poursuit ses activités au sein de la résistance communiste après la prise de pouvoir nationale-socialiste[125]. Bruno Splitt était à la « tête de l’organisation » aux côtés de deux autres accusés et a poursuivi sans interruption son action politique à Essen. Dans le texte de la mise en accusation, les membres du groupe décrivent Bruno Splitt comme le « meneur », celui qui prend les initiatives, relie entre eux les différents domaines d’activité et incite aussi d’autres personne à collaborer[126]. Dans la tentative de mettre en place un réseau de résistance, la Ruhr a été divisée en six « zones d'instruction ». La ville d’Essen correspondait au Bezirk II (district II) lui-même divisé en quatre « sous-districts » : Altessen, ouest, centre et Kray-Steele[127]. Selon les motifs du jugement, Bruno Splitt a joué un « rôle prépondérant » lors de cette phase de réorganisation. Après la prise de pouvoir nationale-socialiste, il a repris clandestinement l’activité de « dirigeant du sous-district Groß-Essen » qu’il exerçait depuis octobre 1932 et reconstitué « l’organisation du KPD [...][125] ». Il aurait poursuivi avec « zèle son activité » dans différents quartiers de la ville d’Essen. Sa mission était de motiver ses camarades à mener des « actions illégales et [de] reprendre des postes de fonctionnaires » comme celui de « caissier », et de gérer leur répartition. Selon les motifs du jugement, il avait commencé à agir de la sorte immédiatement après la prise de pouvoir. Il a joué un rôle déterminant dans l’organisation de la diffusion de « matériel d'information et de propagande ». Il rencontrait régulièrement divers camarades. Il a réussi par ce biais à obtenir des « fonctionnaires du KPD dans presque tous les quartiers de la ville » et à ranimer « l’ancienne organisation ». Il aurait ainsi initié en mai ou juin 1933 la mise en place d'un « bureau de poste » qui serait devenu la plaque tournante de la reproduction et de la distribution des tracts. Le groupe a pu produire et diffuser plusieurs milliers de pamphlets. De plus, de l’argent a été récolté pour venir en aide, entre autres, aux membres du KPD incarcérés et à leurs familles[125]. L’organisation de l’activité illégale n’aurait pas été possible sans moyens financiers. La direction du district de la Ruhr appelait au versement régulier des cotisations car « aujourd’hui, chaque Pfennig est une munition ». Ainsi, les recettes s’élevaient à l’automne 1933 à près de 1 000 RM par mois, ce qui était considéré à l’époque comme un « sacrifice » de la part des résistants car beaucoup d’entre eux étaient sans emploi[128]. Bruno Splitt reprend également un poste de fonctionnaire dans le sous-district d’Essen, qu’il aurait abandonné en juillet 1933 pour cause de « dépression nerveuse »[129]. Il est tout à fait concevable que cela ait été le cas, en réaction au mandat d’arrêt lancé contre lui. Lors d’une rencontre avec d’autres accusés le 13 novembre 1933, il est décidé qu’il reprendra aussi à l’avenir le poste de chef de pôle[130] de la « zone d’instruction Gelsenkirchen ». Il n’en eut jamais l’occasion en raison de son arrestation[125]. À l’issue du procès, Bruno Splitt est condamné dans le prononcé d’arrêt du 19 octobre 1934 à deux ans de réclusion pour différentes peines. Les huit mois et deux semaines qu’il a déjà passés en détention provisoire sont déduits de sa peine[125].
L’activité décrite ici reflète bien les activités de résistance après que le KPD est tombé dans l’illégalité à la suite de l’incendie du Reichstag. De nombreux cadres dirigeants ayant été arrêtés, les groupes locaux n’attendent pas de recevoir des consignes et tentent de leur propre chef de « maintenir la cohésion, collecter des fonds » et créer du « matériel d’information » dont ils organisent la distribution.[131] Le matériel (machines à écrire, duplicateurs, matrices et papier) avait été déposé au préalable dans des endroits protégés. L’organe de presse du KPD dans le périmètre d’action de Bruno Splitt se nommait le Ruhr-Echo. Sa reproduction et sa distribution leur sont reprochées, à lui et à ses camarades, dans la mise en accusation[132]. Même si cette résistance reposait sur une erreur d’appréciation considérable et fatale du KPD, à savoir que le régime nazi pouvait être renversé dans un délai prévisible par un nombre suffisant d’opposants, cela n’enlève rien au courage dont Bruno Splitt et ses compagnons de lutte ont fait preuve.

Esterwegen – Sachsenhausen – Natzweiler – Dachau – Neuengamme : une odyssée à travers les camps de concentration
Le 25 décembre 1935, Bruno Splitt a purgé sa peine de réclusion à la maison d’arrêt de Münster en Westphalie. L’établissement pénitentiaire fait savoir qu’il « s’est certes bien comporté » mais « qu’il n’a fait preuve d’aucun changement intérieur ». La Gestapo de Düsseldorf, permanence d’Essen, considère Bruno Splitt comme un « communiste particulièrement dangereux ». Le directeur de la prison qualifie en outre Bruno Splitt de « grande gueule ». C’est la raison pour laquelle il est transféré en détention préventive au camp de concentration d’Esterwegen après un passage par la prison d’Essen. Les courriers et évaluations rédigés par la Gestapo d’Essen et le camp de concentration à l’occasion des « audiences de révision de peine » à venir avaient tout de la mascarade et étaient une expression de tyrannie. Sa détention préventive est prolongée à plusieurs reprises, presque indépendamment de la « conduite » de Bruno Splitt dans le camp, et quel que soit le nombre de fois où il a déclaré ne plus vouloir jouer de rôle politique – en aucun cas on ne se fiait à un « communiste agité »[133]. Étant donné la documentation rudimentaire dont nous disposons, la reconstitution de son odyssée à travers les camps de concentration se limite malheureusement au point de vue de ses bourreaux. Le nom de Bruno Splitt n’est jamais mentionné dans les nombreux entretiens qui ont été menés avec des survivants des différents camps de concentration. Ainsi, les questions se rapportant au « vécu » personnel et à la « perception » de Bruno Splitt quant à la « société (contrainte) des camps de concentration » restent sans réponse[134]. Nous avons tenté de nous faire une image de son quotidien en nous penchant sur la littérature plus générale.

Lorsque le camp de détention préventive Esterwegen est supprimé à l’été 1936, les détenus sont transférés dans le nouveau camp de concentration de Sachsenhausen à Oranienbourg, au nord de Berlin[135]. Bruno Splitt est admis à Sachsenhausen comme détenu provisoire portant le matricule 000373. Il loge dans le bloc des détenus n°5 puis dans les blocs 12, 18 et 23[136]. À Sachsenhausen, la construction du camp a commencé par le défrichage d’un terrain forestier de 80 hectares. L’année suivante, les détenus construisent une centaine de bâtiments parmi lesquels des baraquements de prisonniers, des casernes de SS, des communs et des maisons d’habitation pour les SS[137]. Bruno Splitt est en 1936 « doyen de chambrée, Blockeinkäufer (acheteur pour son bloc), puis Lagereinkäufer (acheteur pour tout le camp) » et occupe en tant que Funktionshäftling (détenu fonctionnaire) une place privilégiée dans la hiérarchie du camp[138]. Au printemps 1938, les triangles servant à différencier les détenus sont introduits à Sachsenhausen[139]. En sa qualité de « détenu provisoire », Bruno Splitt porte très probablement un triangle rouge.

Alors que Bruno Splitt est interné au camp de concentration de Sachsenhausen, sa femme, Hedwig Splitt, s’envole pour Bruxelles via Amsterdam avec un visa touristique. Elle arrive dans la capitale belge en janvier ou février 1937[140]. Elle y est tout d’abord enregistrée en tant que réfugiée politique mais son statut est sans cesse remis en question par les autorités au cours des années suivantes. Au départ, elle n’obtient qu’une autorisation de séjour limitée qui se termine fin mars 1937. Hedwig Splitt déclare aux autorités qu’elle a fui « à cause d’activités politiques » et qu’elle appartient au mouvement trotskiste [?] depuis 1934. Elle dit avoir choisi la Belgique « car [ses] amis y vivent ». À Bruxelles, elle loge chez la Belge Nora Sachse, probablement l’une des amies en question. Cette dernière la soutient dans ses démarches. Dans un autre questionnaire, Hedwig Splitt explique le motif de sa fuite de la manière suivante : « à cause d’une activité illégale » et « aide à la fuite ». On ignore cependant de quelle fuite il s’agit. Elle prévoit de continuer à travailler en Belgique « si elle le peut ». Les derniers documents qui abordent la question de son statut de résidente datent de 1941. On perd ensuite sa trace[141].

Illustration rose Ordre de détention préventive Landesarchiv NRW Abteilung Rheinland, RW 0058 (police secrète d’État - poste de contrôle de la police d’État Düsseldorf), n°927 (JPEG 0063)

Après trois ans de détention au total, Bruno Splitt est libéré de Sachsenhausen peu de temps avant Noël, le 21 ou le 23 décembre 1938, ce qui n’est pas inhabituel à cette époque[142]. Après sa libération, il travaille à la mine de charbon Carolus Magnus à Essen-Bergeborbeck[143]. Mais sa période de liberté est de courte durée. Dans le cadre de « l’Action 01/09/1939 », il est de nouveau arrêté sur son lieu de travail[104]. Après la guerre, Bruno Splitt a dit être retourné à Sachsenhausen à partir du 8 septembre 1939[138]. Il fait partie des quelque 800 hommes allemands incarcérés par la Gestapo en tant qu’opposants politiques « selon des listes préparées de longue date » dans le cadre de l’action dite A-Kartei (Fichier A).[144] Lors de cette deuxième incarcération, il reçoit le matricule 12 146[145] En 1939, il travaille d’abord à la « Construction du camp – logements SS » puis comme « acheteur pour l’infirmerie » à partir de février 1940.[145]. Il tombe malade plusieurs fois durant son emprisonnement. Du 21 octobre au 4 novembre 1940, il est traité pour un phlegmon puis de nouveau du 10 février au 18 mars 1941 pour un phlegmon au genou[146]. Une liste d’accès à l’infirmerie datée du 10 février 1941 atteste les faits[147]. [Traitement illisible sur les fiches de détenus des Arolsen Archives.] 

Le 2 octobre 1940, il est affecté à une section disciplinaire car un détenu infirmier l’a dénoncé au chef du bloc, déclarant que Bruno Splitt faisait du « trafic illégal de marchandises de cantine »[148]. Bruno Splitt perd alors sa place privilégiée de détenu fonctionnaire. Cela pourrait être lié à des querelles entre les groupes de détenus « politiques » et « criminels » qui se faisaient concurrence pour ces postes[149]. Les détenus de cette section disciplinaire se voyaient attribuer des kommandos de travail particulièrement durs. Les maltraitances continuelles qu’ils subissaient entraînaient bien souvent leur mort[150]. Le directeur du camp condamne Bruno Splitt à « 50 coups de bâton, 2 heures de torture par estrapade et 14 jours de cachot »[148]. Il s’agissait de « peines de camp » typiques auxquelles beaucoup de détenus ne survivaient pas. Les reins, physiologiquement bien irrigués, étaient souvent tellement endommagés par la violence de ces actes que les prisonniers se vidaient de leur sang. Le détenu néerlandais Ab Nicolaas raconte avoir eu le « derrière cassé » après la peine de coups de bâton et avoir utilisé des « emballages de margarine » conservés à cet effet pour se soigner « avec beaucoup de précaution »[151]. Il est possible que la peine ait été exécutée dans le cachot, ou plus tard, sur l’Appelplatz (place d’appel), à la vue de tous. Les SS ont fait construire le cachot au début de l’année 1937. Il s’agissait d’une prison en forme de T composée de 80 cellules. Les SS y exécutaient les peines et y menaient des interrogatoires[151]. Au moment où Bruno Splitt a subi ces maltraitances, les SS les administraient encore eux-mêmes. À partir d’août 1942, ce sont les codétenus qui furent chargés d’exécuter les châtiments corporels[152]. Après avoir purgé cette peine draconienne, Bruno Splitt est affecté en novembre 1940 au tristement célèbre Schuhläuferkommando (commando des essayeurs de chaussures), auquel il appartient pendant environ cinq semaines[148]. Depuis l’été 1940, les détenus de ce kommando sont contraints de tester les semelles pour le compte de l’industrie de la chaussure. Ces évaluations avaient lieu sur une piste de test des chaussures aménagée à cet effet qui faisait le tour de la place d’appel du camp. Par tous les temps, les détenus devaient parcourir jusqu’à 40 kilomètres par jour en cercle, au pas de course. Ceux qui n’y parvenaient pas subissaient les maltraitances des SS. Bruno Splitt est l’un des seuls à avoir survécu à ces tortures durant les cinq semaines prévues[153]. Bruno Splitt est ensuite affecté au Lorenkommando (commando des wagonnets) jusqu’à la fin de sa période en section disciplinaire, avant son transfert vers Natzweiler le 20 mai 1941[148]. Une expertise médicale effectuée après la guerre montre que Bruno Splitt a pour la première fois souffert « d’état[s] de faiblesse » et de « crise[s] cardiaque[s] » durant l’hiver 1939/40[97]. Rien d’étonnant à cela, puisque cet hiver-là est considéré comme le premier « hiver de famine » à Sachsenhausen. Fin 1939, la situation dans le camp s’est nettement dégradée par rapport au début de la guerre, en raison des déportations de masse. Le nombre croissant de détenus diminue d’autant les rations alimentaires alors que la terreur quotidienne exercée par les SS augmente. Ainsi, de nombreuses tâches devaient être effectuées au pas de course[154].

Camp de concentration de Natzweiler et traitement à la RUS
Le 22 mai 1941 marque la fin de l’internement de Bruno Splitt à Sachsenhausen[138], où près de 200 000 détenus au total ont été incarcérés. Seule la moitié de ces détenus a survécu à la terreur quotidienne. Bruno Splitt compte parmi les survivants[155] mais cela ne signifie pas pour autant qu’il est libre. Entretemps, la construction du camp de concentration de Natzweiler a démarré, depuis début mai. Bruno Splitt y est transféré le 23 mai 1941 et enregistré en tant que prisonnier politique sous le matricule 230[156]. Il fait partie du second convoi de construction ayant quitté Sachsenhausen. Josef Kramer (10/11/1906 – 13/12/1945)[157], le directeur du camp de détention provisoire de Natzweiler depuis avril 1941, s’était rendu à Sachsenhausen au préalable pour y sélectionner 300 détenus de longue durée à cette fin[158]. Cela laisse supposer que Bruno Splitt devait remplir la fonction de détenu fonctionnaire à Natzweiler et qu’il a été transféré dans ce but[159]. Selon la liste de ses effets personnels, il remet à son arrivée un chapeau, une veste, un pantalon, quatre chemises, un caleçon, trois paires de chaussettes et une paire de chaussures[156]. Il a obtenu son « poste privilégié » par l’entremise de son frère Ernst Splitt d’Essen (alors domicilié Zweigstraße 11). Il reçoit et écrit plusieurs lettres chaque mois. Les informations sur le quotidien personnel de Bruno Splitt à Natzweiler sont rares. Le 16 avril 1943, il souffre d’une « blessure grave à l’œil » après un « accident du travail ». Il s’agit concrètement d’un « éclat de métal dans l’œil droit »[160]. L’accident aurait eu lieu dans la « cuisine des détenus »[97]. Les documents témoignant du traitement de Bruno Splitt sont tous signés du médecin du camp et SS-Obersturmführer Franz von Bodman (ou Bodmann ; 23/03/1908 – 25/05/1945)[161]. Ce dernier ordonne que Bruno Splitt soit transporté à la clinique ophtalmologique de la Reichsuniversität Straßburg le 19 avril 1943 pour un traitement ambulatoire, afin de faire retirer le corps étranger par voie chirurgicale[162]. Manifestement, l’intervention n’est pas un succès. Le 23 avril, Bruno Splitt est admis de nouveau à la RUS pour une « énucléation de l’œil droit »[163] qui nécessite cette fois une hospitalisation. Il est admis à la clinique psychiatrique (service 58) pour éviter qu’il ne s’échappe de l’hôpital civil. « Car une surveillance est impossible à la clinique ophtalmologique », est-il mentionné dans le dossier médical de Bruno Splitt[100]. Il s’agissait apparemment de la procédure habituelle en cas d’hospitalisation à la RUS de détenus de camps de concentration. C’est du moins ce que suggère une note manuscrite du médecin du camp, le docteur Schiedlausky, au dos de la demande d’hospitalisation d’un autre détenu du camp de concentration de Natzweiler. Il y est indiqué :

« 1) Règles de sécurité : conformément à la procédure actuelle, les détenus doivent être placés dans une cellule du service de psychiatrie. Qui est chargé de la sécurité lors de la mise en œuvre des soins ou ceux-ci peuvent-ils avoir lieu dans la cellule comme pour le détenu Splitt ? »[164]

Il s’agit d’une cellule de la clinique psychiatrique que l’on peut fermer à clé et qui servait normalement à isoler les patients agités sur le plan psychomoteur et « violents ». La documentation médicale durant la prise en charge de Bruno Splitt à la clinique ophtalmologique se limite aux observations suivantes : « Vient du camp de concentration de Natzweiler, pour la durée de son traitement à la clinique ophtalmologique [...] ici à titre provisoire. S’est comporté de manière calme, sans particularité. » Le 30 avril 1943, Bruno Splitt est reconduit à Natzweiler[100]. Le 14 mai 1943, il est transféré pour la troisième fois à la RUS par le médecin du camp « pour adaptation d’une prothèse oculaire »[162]. Le transfert se fait avec la mise à disposition d’un « accompagnateur sentinelle », probablement affecté à la surveillance de Bruno Splitt. C’est l’administration du camp qui prend en charge l’ensemble du traitement ainsi que le coût de l’œil de verre[162].
Compte tenu du traitement relativement privilégié dont a bénéficié Bruno Splitt, il y a tout lieu de penser qu’il était détenu fonctionnaire à Natzweiler et que les SS avaient par conséquent tout intérêt à préserver sa santé et sa vue. Cette hypothèse est étayée par le fait qu’il était relativement bien nourri puisque son poids entre 1941 et 1943 n’a guère varié, entre 70 et 73 kg[165]. La procédure décrite ne constitue pas un cas isolé. Au total, 18 détenus du camp de concentration de Natzweiler ont été traités à la RUS durant son existence [lien vers d’autres bios][166]. Des cas similaires isolés ont aussi été décrits dans d’autres camps de concentration. Ainsi, le détenu polonais Tadeusz Rogowski a aussi reçu une prothèse oculaire, procurée par le directeur du camp de Sachsenhausen[167]. Le communiste Ernst Brinkmann également a bénéficié d’un œil artificiel après une blessure. Au-delà des structures de soins rudimentaires du camp de concentration, on trouve assez couramment des prises en charge médicales privilégiées dans d’autres camps aussi. Près de 100 détenus de Sachsenhausen ont été traités pour d’autres maux à l’hôpital d’État de la police à Berlin. On ignore toutefois l’identité de ces détenus[168]. (Classement définitif du lien entre la RUS et Natzweiler, sous réserve d’autres recherches, plus de 20 détenus traités là-bas...)[166]

Le 21 septembre 1944, Bruno Splitt est transféré au camp de concentration de Dachau avant l’évacuation du camp de concentration de Natzweiler le 23 novembre 1944, puis il est transféré le 22 octobre 1944 de Dachau au camp de concentration de Neuengamme[169]. Outre Mauthausen en Autriche, Neuengamme était le dernier camp de concentration à se trouver encore sur le territoire nazi avant la fin imminente de la guerre[170]. On ignore comment Bruno Splitt a vécu ses derniers jours d’enfermement et s’il a fait partie d’une marche de la mort. Le 2 mai 1945, Neuengamme est libéré par les Anglais[171]. Jusqu’à la fin de son existence, Bruno Splitt a subi les conséquences sur sa santé de son incarcération de longue durée[172]. Il a souffert d’un état de faiblesse continuel jusqu’à Noël de la même année[97].

L’après-guerre
Après une odyssée de plusieurs années à travers cinq camps de concentration différents, Bruno Splitt revient d’abord à Essen. Il est domicilié au Zweigstraße 25 à partir du 19 décembre 1945. Son épouse Hedwig a également survécu à la guerre. Ils ne se sont manifestement pas retrouvés et le divorce est prononcé le 8 octobre 1947[173]. Bruno Splitt ne reste pas longtemps à Essen. Il déménage le 8 mai 1946 à Goldkronach (arrondissement de Bayreuth)[174], où il est officiellement domicilié à partir du 14 mai 1946[175]. Son déménagement a probablement été motivé par des raisons professionnelles. Arrivé à Goldkronach, Bruno Splitt devient gérant de la société Plantana Heilpflanzen-Anbau-und Verwertungs-GmbH. Sa mission consiste, entre autres, à coordonner les opérations entre les « cultivateurs de plantes médicinales contractuels » et les « groupes de récolteurs d’herbes sauvages ». Des raisons médicales l’obligent à quitter ce poste le 31 mars 1948[97]. À partir du 10 octobre 1946, Bruno Splitt vit à Hof, une petite ville également située dans l'arrondissement de Bayreuth[175]. Du 1er avril 1948 au 30 septembre 1949, il travaille à Hof comme gérant de la société Fränkischen Verbandmittelindustrie[97].

Procédure d’indemnisation
Le 17 octobre 1949, Bruno Splitt soumet une demande au Landesamt für Wiedergutmachung (Service régional d’indemnisation) qui précise à la rubrique « dommages corporels » la « perte de l’œil droit » ainsi qu’une « angine de poitrine ». Dans le langage à la fois bureaucratique et flou de son dossier, ces dommages sont dus à un « traitement inapproprié au camp de concentration de Natzweiler » ou à la « détention dans un camp de concentration et aux méthodes qui y étaient appliquées »[97]. Les troubles cardiaques et circulatoires constituaient les atteintes physiques ultérieures les plus fréquentes après une incarcération dans un camp de concentration[176]. Ils étaient d’ailleurs souvent « indépendants de toute symptomatologie clinique, radiologique ou électrocardiographique »[177]. Dès 1947, ces troubles nécessitent une cure. Bruno Splitt réclame alors une « prise en charge thérapeutique », une rente correspondant à la perte de revenus occasionnée et un « capital de 50 000 DM à titre de dédommagement  » pour la perte de son œil[97]. L’expertise médicale effectuée à l’hôpital municipal de Hof à titre de vérification remet en cause le lien de cause à effet entre ses troubles cardiaques et son incarcération dans un camp de concentration. Une autre expertise médicale, mandatée par les services de santé en 1954, conduit à un résultat similaire, à savoir que sa demande ne se fonde sur aucun « élément objectif ». Indépendamment de cela, sa capacité au travail est estimée à 60 %. À cette période-là, Bruno Splitt travaille à l’heure pour la société Schmitt & Co qui distribue des « friandises ». L’office de la santé de Hof conclut néanmoins que, même s’il n’y a aucun « signe d’atteinte du muscle cardiaque », il faut « convenir en sa faveur que son incarcération de longue durée en camp de concentration, accompagnée d’un excès d’efforts et d’épreuves, a entraîné une faiblesse du muscle cardiaque transitoire [souligné dans l’original] ainsi qu’une grave altération de l’état de santé général avec état de faiblesse ». Compte tenu de la perte de son œil droit, un taux d’invalidité de 50 % lui est finalement accordé en 1955. De plus, il a été prouvé que le « statut social et économique » de Bruno Splitt avant la guerre correspondait à celui d’un « fonctionnaire de niveau intermédiaire »[178]. Le montant de sa rente est calculé sur cette base. Cette indemnisation individuelle avait pour objectif de « rétablir dans une certaine mesure les vies et les positions sociales affectées par la persécution »[179]. Bruno Splitt a obtenu de plus un « dédommagement financier pour privation de liberté » de 19 200 DM[97]. La procédure a pris fin en mars 1957 avec le réajustement aux dispositions de la Bundesgesetz zur Entschädigung für Opfer der nationalsozialistischen Verfolgung (loi fédérale relative à l'indemnisation des victimes des persécutions nazies) promulguée le 29 juin 1956[180].

En amont de diverses procédures juridiques lancées après la guerre contre différents membres de la SS, Bruno Splitt a été entendu à plusieurs reprises sur sa détention à Sachsenhausen. Cela a notamment été le cas en août 1961 dans le cadre d’enquêtes en cours contre les SS-Scharführer Otto Kaiser (1913-1996) et Friedrich Meyerhoff (1916-1987)[138]. Ils étaient tous les deux chefs de bloc et de commando à Sachsenhausen[181]. Une procédure avait été lancée contre Meyerhoff à Cologne en 1959 en raison de sa participation à l’assassinat de prisonniers de guerre soviétiques. Les enquêtes ont abouti en 1964 au premier procès de Sachsenhausen contre ces deux criminels[182]. Bruno Splitt n’a toutefois pas pu fournir de nouvelles informations sur les accusations portées contre eux[138]. Lors d’une deuxième audition de témoins le 13 octobre 1968, il a été interrogé sur le médecin de camp, Ludwig Ehrsam. Bruno Splitt a admis qu’il se rappelait simplement de ce nom mais ne pouvait rien rapporter de plus précis. Cette retenue est étonnante, dans la mesure où Ludwig Ehrsam, médecin-SS d’abord à Dachau puis à Sachsenhausen, était connu sous le nom de Dr Grausam (Dr Cruel) pour son traitement particulièrement brutal et inhumain des détenus[183]. Bruno Splitt n’a rien pu ajouter au procès-verbal non plus sur les meurtres en lien avec le Schuhläuferkommando[138]. Les membres du SS-Kommandanturstab (état-major) ne se présentaient généralement pas aux détenus par leur nom, de sorte que ces derniers se transmettaient entre détenus. Cela conduisait bien évidemment souvent à des confusions et a considérablement entravé l’identification des auteurs d’atrocités au cours des procédures juridiques d’après-guerre[184].

On ignore comment Bruno Splitt a vécu les dernières années de sa vie. Il ne s’est pas remarié et n’a pas eu d’enfants. On ne sait pas non plus s’il a repris une activité politique après la guerre[185]. Nous n’avons pas retrouvé de camarade qui l’aurait connu personnellement et aurait pu témoigner[186]. Peut-être a-t-il préféré se retirer de la vie publique pour ne pas compromettre ses droits dans la procédure d’indemnisation[187]. Il est également possible qu’il ait préféré tirer un trait sur son passé. Bruno Splitt est décédé le 21 avril 1981 à Hof[188].

Lea Münch

Traduction : Silke Vaissière-Trontin


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  • Allemand (1898 - 1981)

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1898-09-04T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
1981-04-21T00:00:00Z
Vie privée
Décès
1898-01-01T00:00:00Z
1981-01-01T00:00:00Z
Vie privée
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Références

  1. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 12354
  2. 2,00 2,01 2,02 2,03 2,04 2,05 2,06 2,07 2,08 2,09 et 2,10 Landesarchiv NRW Abteilung Rheinland, RW 0058 (Geheime Staatspolizei – Staatspolizeileitstelle Düsseldorf), , Nr. 927
  3. Detlev Peukert, 'Ruhrarbeiter gegen den Faschismus. Dokumentation über den Widerstand im Ruhrgebiet 1933-1945 (Frankfurt a. M.: Röderberg, 1976). S. 42 ff.
  4. 4,0 et 4,1 LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 1867, Vernehmung Bruno Splitts am 30.12.1933.
  5. 5,0 et 5,1 Haus der Essener Geschichte/Stadtarchiv, 2000, Heiratssammelakte, Standesamt Essen-Borbeck
  6. 6,0 6,1 6,2 6,3 6,4 6,5 6,6 6,7 et 6,8 Landesentschädigungsamt München 040998 0357
  7. 7,0 7,1 et 7,2 Landesarchiv NRW Abteilung Rheinland NW 1005-I/G17, 498
  8. 8,0 8,1 et 8,2 DHVS, Bibliothek Krankenakte Nr: 27/56 Bruno Splitt (1943)
  9. Historisches Archiv Krupp, WA 168 / 326 (Abbildungsgenehmigung noch einzuholen)
  10. Historisches Archiv Krupp, WA 168 / 326
  11. Haus der Essener Geschichte/Stadtarchiv, Heiratsurkunde Nr. 296/1930, Standesamt Essen-Borbeck,
  12. Dossier individuel de Hedwig Splitt A228.156, , Archives de la Police des étrangers, Archives Générales du Royaume, Bruxelles normalerweise 30 Euro Gebühren bei Publikation, aber für thèse entfallen diese ggf., ANTOINE Olivier, Service de reproduction repor@arch.be nochmal vorher kontaktieren.
  13. Weiterführend dazu: Willi Persike und Gedenk- und Bildungsstätte (Schöneiche-Fichtenau), Damals in Fichtenau: Erinnerungen an die zentrale Parteischule der KPD (Fichtenau: Selbstverlag Gedenk- und Bildungsstätte (Schöneiche-Fichtenau, 1980).
  14. Martin Sabrow, Erich Honecker: das Leben davor: 1912-1945 (München: Beck, 2016). S. 67 f.
  15. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 1915
  16. 16,0 et 16,1 LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 1867
  17. Peukert, Ruhrarbeiter gegen den Faschismus. Dokumentation über den Widerstand im Ruhrgebiet 1933-1945, . S. 47.
  18. Peukert. S. 40.
  19. Alte Synagoge Essen, Hrsg., Verfolgung und Widerstand in Essen, 1933-1945: Dokumentation zur Ausstellung (Essen: Klartext, 1991). S. 33.
  20. Alte Synagoge Essen, Widerstand und Verfolgung in Essen, 1933-1945. S. 34.
  21. Ernst Schmidt, Lichter in der Finsternis Widerstand und Verfolgung in Essen 1933 - 1945. Erlebnisse, Berichte, Forschungen, Gespräche, 2. Aufl., Bd. 1 (Frankfurt am Main: Röderberg, 1980). S. 133 ff.
  22. Eine der ausführlichsten Darstellungen des Essener Widerstandes stammt von Lokalhistoriker Ernst Schmidt, bei dem Bruno Splitt aber keine namentliche Erwähnung findet. Vgl.: Schmidt.
  23. Haftbefehl nennt als Tatzeitraum Mai.
  24. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 12359, Haftbefehl vom 11. Juli 1933.
  25. Die Anklagschrift nennt als Tatzeitraum April.
  26. 26,0 et 26,1 LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 12354, Anklageschrift vom 11. August 1933.
  27. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 12354, Urteil vom 21.10.1933
  28. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 12354, Urteil vom 21.10.1933.
  29. 29,0 29,1 29,2 29,3 29,4 et 29,5 LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 1915
  30. Peukert, Ruhrarbeiter gegen den Faschismus. Dokumentation über den Widerstand im Ruhrgebiet 1933-1945, . S. 68.
  31. Peukert, Ruhrarbeiter gegen den Faschismus. Dokumentation über den Widerstand im Ruhrgebiet 1933-1945, . S. 61.
  32. Politischer Leiter
  33. Peukert, Ruhrarbeiter gegen den Faschismus. Dokumentation über den Widerstand im Ruhrgebiet 1933-1945, . S. 52.
  34. Peukert. S. 53 ff.
  35. Landesarchiv NRW Abteilung Rheinland, RW 0058 (Geheime Staatspolizei – Staatspolizeileitstelle Düsseldorf), , Nr. 927. Die Akten der Gestapo sind weitestgehend vernichtet, Düsseldorf und Würzburg bilden hier eine der wenigen Ausnahmen. Vgl. Claus-Christian W Szejnmann, „Regionalgeschichte und die Erforschung des Nationalsozialismus. Forschungsstand und Forschungsperspektiven“, in Sachsen und der Nationalsozialismus, hg. von Jan Erik Schulte, Günther Heydemann, und Francesca Weil (Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht, 2014), 21–40., S. 21.
  36. Ulrike Jureit u. a., Überlebensgeschichten: Gespräche mit Überlebenden des KZ-Neuengamme (Hamburg: Dölling und Galitz, 1994). S. 153.
  37. Günter Morsch und Astrid Ley, Hrsg., Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen (Berlin: Metropol, 2010). S. 22.
  38. Datenbank der Gedenkstätte Sachsenhausen, Provenienz des Originals: Russisches Staatliches Militärarchiv, , Moskau 1367/1/22, Bl. 616
  39. Morsch und Ley, Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen, . S. 20.
  40. 40,0 40,1 40,2 40,3 40,4 40,5 40,6 et 40,7 LAV NRW R Gerichte Rep. 267 Nr. 1407
  41. Morsch und Ley, Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen. S. 33 f.
  42. In den Dokumenten der belgischen Ausländerbehörde werden unterschiedliche Angaben zum exakten Datum gemacht.
  43. Dossier individuel de Hedwig Splitt A228.156, Archives de la Police des étrangers, Archives Générales du Royaume, Bruxelles
  44. Datenbank der Gedenkstätte Sachsenhausen, Provenienz des Originals: Russisches Staatliches Militärarchiv, , Moskau 1367/1/22, Bl. 616. Bzw. LAV NRW R Gerichte Rep. 267 Nr. 1407
  45. Morsch und Ley, Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen, . S. 66.
  46. Arolsen Archives, , Individuelle Häftlingsunterlagen KZ Natzweiler, 01012902 oS
  47. Datenbank der Gedenkstätte Sachsenhausen, Provenienz des Originals: Russisches Staatliches Militärarchiv, , Moskau1367/1/54, Bl. 315
  48. 48,0 48,1 48,2 et 48,3 LAV NRW R Gerichte Rep. 118 Nr. 236
  49. Weiterführend und grundlegen hierzu vgl.: Hans Günther Adler, „Selbstverwaltung und Widerstand in den Konzentrationslagern“, Vierteljahreshefte für Zeitgeschichte 8, Nr. 3 (1960): 221–35.
  50. Morsch und Ley, Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen, . S. 38.
  51. Morsch und Ley, Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen, . S. 30.
  52. Morsch und Ley. S. 30.
  53. Morsch und Ley. S. 31.
  54. Morsch und Ley, Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen, . S. 80.
  55. Morsch und Ley, Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen, . S. 74.
  56. Studentisches Projekttutorium, Hrsg., Un-Einheitlich. Biographien ehemaliger kommunistischer Häftlinge des Konzentrationslagers Sachsenhausen. (Berlin: Freie Universität, 1998). S. 7.
  57. 57,0 et 57,1 Individuelle Häftlingsunterlagen KZ Natzweiler Bruno Splitt, 01012902 oS, ITS Digital Archive, Arolsen Archives
  58. Josef Kramer war ab 1934 in Dachau, 1937/38 Adjutant in Sachsenhausen, 1939 in Mauthausen. Im Mai 1940 in Auschwitz, ab April 1941 Schutzhaftlagerführer in Natzweiler, wo er ab 1942 zum Kommandanten aufstieg. Ab Mai 1944 Kommandant in Auschwitz-Birkenau, Ende des Jahres in Bergen-Belsen. Im Belsen-Prozeß in Lüneburg zu Tode verurteilt. Er war es auch, der die 86 Jüd*innen durch das Einleiten von Blausäuregas für Hirts Skelettsammlung ermordete. Ernst Klee, Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945, 4. Aufl. (Frankfurt am Main: Fischer, 2013). S. 334.
  59. Robert Steegmann, Struthof. Le KL-Natzweiler et ses kommandos. Une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin, 1941-1945 (Strasbourg: La nuée bleue, 2005). S. 44.
  60. Ich danke Frau Dr. Astrid Ley für diese Einordnung. Persönliche Korrespondenz per Email vom 23.12.2020.
  61. Lagerarzt an den Lagerkommandanten 19. April 1943 über Krankenhauseinweisung Bruno Splitts, 01012902 oS / ITS Digital Archive, Arolsen Archives
  62. Bodmann war SS-Obersturmführer seit 1941, seit Juli 1941 Lagerarzt m KZ Majdanek, seit Juni 1942 Standortarzt in Auschwitz und gilt als Erfinder der Ermordung von Häftlingen mit Phenolspritzen und soll auf diese Weise selbst Häftling ermordet haben. Im Herbst 1942 wurde er Standortarzt im KZ Neuengamme, wo er an der Ermordung sowjetischer Kriegsgefangener mit Zyklon-B beteiligt war. Danach war er als Lagerarzt in Natzweiler tätig. Zuletzt war er Chefarzt im KZ Vavaira (Estland) und beging am 25.5.1945 Suizid im Lazarett Markt Pongau. Ernst Klee, Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer (Frankfurt am Main: Fischer Verlag, 1997). S. 410 (Ausschwitz-Verfahren Verf. 4 Js 444/59 Oberstaatsanwaltschaft Frankfurt a. M.) Aussage Paczula vom 27.10.1959 und Bl. 2568, (Ausschwitz-Verfahren Verf. 4 Js 444/59 Oberstaatsanwaltschaft Frankfurt a. M.) Aussage Schwalbova vom 21.9.1961, Bl. 10937 und Klee, Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945. S. 57 f.
  63. Lagerarzt an die Universitäts-Augen-Klinik, Bürgerspital, , 19. April 1943, / 01012902 oS/ ITS Digital Archive, Arolsen Archive
  64. lateinisch ex „aus“ und nucleus „Kern“, dt. „Entkernung“; hier chirurgische Entfernung des Augapfels.
  65. Lagerkommandant an den Lagerarzt über die Krankenhauseinweisung des Häftlings Max Mahler, 28. August 1943, 1.1.29.2 / 3200307 / ITS Digital Archive, Arolsen Archives
  66. Lagerarzt an die Universitäts-Augen-Klinik, Bürgerspital, , 14. Mai 1943 / 01012902 oS/ ITS Digital Archive, Arolsen Archive
  67. Arolsen Archives, , Individuelle Häftlingsunterlagen KL Natzweiler, 01012902 oS
  68. Individuelle Häftlingsunterlagen KL Natzweiler, 01010602 oS, ITS Digital Archive, Arolsen Archives
  69. 69,0 et 69,1 L. Lutz und L. Münch: „... in das Bürgerspital nach Straβburg zur weiteren Behandlung überführt." Zur Verbindung zwischen dem Konzentrationslager Natzweiler, dem „Sicherungslager“ Schirmeck und der „Reichsuniversität“ Straβburg. In: Sammelband zur Geschichte der Medizinischen Fakultät der „Reichsuniversität“ Straßburg 1941-44 (Arbeitstitel), Hrsg.: Bonah, Christian; Schmaltz, Florian; Weindling, Paul (im Erscheinen).
  70. Ley, Astrid und Morsch, Günter, Medizin und Verbrechen. Das Krankenrevier des KZ Sachsenhausen 1936-1945, Bd. 21, Schriftenreihe der Stiftung Brandenburgische Gedenkstätten (Berlin: Metropol, 2007). S. 91.
  71. Persönliche Auskunft von Dr. Astrid Ley per Email vom 12.12.2020.
  72. Arolsen Archives, , Individuelle Häftlingsunterlagen KL Dachau, 01010602 oS. Weiterführend zu Neuengamme: Fritz Bringmann, Neuengamme: Berichte, Erinnerungen, Dokumente (Frankfurt am Main: Röderberg-Verlag, 1982). Und Jureit u. a., Überlebensgeschichten.
  73. Bringmann, Neuengamme. S. 87.
  74. Bringmann. S. 98 ff.
  75. Welche psychischen Folgen die Haftzeit für Bruno Splitt hatte, ist unbekannt. Grundlegend hierzu siehe: Leo Eitinger, „KZ-Haft und psychische Traumatisierung“, Psyche 44 (1990): 118–32.
  76. Haus der Essener Geschichte/Stadtarchiv, Standesamt Essen-Borbeck, II, 13.6.-21-10—1930, Nr. 296_279.
  77. Haus der Essener Geschichte/Stadtarchiv, Personenkartei 3000, Meldekarte Bruno Splitt
  78. 78,0 et 78,1 Stadtarchiv Goldkronach, EAPL 1-15-150, Polizeiliches An- und Abmelderegister vom 1.6.1946 bis 31.12.1949
  79. Paul Matussek, Die Konzentrationslagerhaft und Ihre Folgen (Berlin, Heidelberg, New York: Springer, 1971). S. 46.
  80. R. Targowla, „Die neuropsychischen Folgen der Deportation in deutschen Konzentrationslagern.“, in Gesundheitsschäden durch Verfolgung und Gefangenschaft und ihre Spätfolgen. Zusammenstellung der Referate und Ergebnisse der Internationalen Sozialmedizinischen Konferenz über die Pathologie der ehemaligen Deportierten und Internierten, 5.-7. Juni 1954 in Kopenhagen, hg. von Max Michel (Franfurt a.M.: Röderberg, 1955). S. 34.
  81. Damit folgte man den Vorgaben des „Bundesergänzungsgesetz zur Entschädigung der Opfer nationalsozialistischer Verfolgung (BErG) vom 18.9.1953, wonach die Antragssteller*innen in „eine von vier Beamtenklassen in Abhängigkeit von ihrem Einkommen vor der Verfolgung eingeteilt wurden.“ Constantin Goschler, Schuld und Schulden. Die Politik der Wiedergutmachung für NS-Verfolgte seit 1945 (Göttingen: Wallstein, 2005). S. 191.
  82. Goschler. S. 191.
  83. Goschler, Schuld und Schulden. Hier S. 535.
  84. Stephanie Bohra, Tatort Sachsenhausen. Strafverfolgung von KZ-Verbrechen in der Bundesrepublik Deutschland (Berlin: Metropol, 2019). S. 56.
  85. Bohra. S. 61 f.
  86. Marco Pukrop, „SS-Mediziner zwischen Lagerdienst und Fronteinsatz. Die personnelle Besetzung der Medizinischen Abteilung im Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945“ (Diss. phil., Hannover, Gottfried Wilhelm Leibniz Universität, 2015). S. 283 ff. Ehrsam war bereits 1946 durch ein sowjetisches Militärtribunal zu Tode verurteilt worden. Über Ehrsams Verbleib herrschte in der Bundesrepublik jedoch lange Ungewissheit, was die Vernehmung erklärt. Ebd. S. 297 f.
  87. Bohra, Tatort Sachsenhausen. Strafverfolgung von KZ-Verbrechen in der Bundesrepublik Deutschland. S. 205.
  88. Weder dem VVN-BdA in Essen noch in Hof ist sein Name und sein Schicksal bekannt. Persönliche Korrespondenz der Autorin mit Eva Petermann, VVN-BdA Kreisvereinigung Hof-Wunsiedel.
  89. Persönliche Auskunft von August Ballin, Bezirksvorsteher der DKP Nordbayern per Email vom 3.03.2021. Er hatte die Anfrage an die DKP-Hof und an einen 91-jährigen Genossen, der in der fraglichen Zeit in der Gegend von Goldkronach gewohnt hatte weitergeleitet. Jedoch haben die heute in Hof aktiven Genossinnen keinerlei Kenntnis über Bruno Splitt, was zum einen daran liegt, dass sie erst nach dem Tod von Bruno Splitt nach Hof gezogen sind und zum anderen das Genoss*innen die ihn gekannt haben könnten schon verstorben sind.
  90. Nach dem Bundesergänzungsgesetz (BErG) vom 1. Oktober 1953 von Ansprüchen ausgeschlossen, „wer die freiheitlich demokratische Grundordnung bekämpft. Damit wurde vor allem auf höherrangige KPD-Funktionäre abgezielt, weniger aber auch einfach KPD-Mitglieder. Goschler, Schuld und Schulden. S. 192.
  91. Stadtarchiv Hof, Einwohnermeldekartei
  92. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 12354. [Parquet général de Hamm, affaires pénales de première instance, n° 12354.]
  93. Landesarchiv NRW Abteilung Rheinland, RW 0058 (Geheime Staatspolizei – Staatspolizeileitstelle Düsseldorf), , Nr. 927 [Archives régionales de Rhénanie du Nord-Westphalie, département Rhénanie, RW 0058 (police secrète d’État - poste de contrôle de la police d’État Düsseldorf), n° 927]
  94. Detlev Peukert, Ruhrarbeiter gegen den Faschismus. Dokumentation über den Widerstand im Ruhrgebiet 1933-1945 (Frankfurt a. M.: Röderberg, 1976). p. 42 ss
  95. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 1867, Vernehmung Bruno Splitts am 30.12.1933. [Parquet général de Hamm, affaires pénales de première instance, n° 1867, interrogatoire de Bruno Splitt le 30.12.1933].
  96. 96,0 et 96,1 Haus der Essener Geschichte/Stadtarchiv, 2000, Heiratssammelakte, Standesamt Essen-Borbeck. [Bureau de l’histoire/des archives de la ville d’Essen, 2000, dossier de mariage, état civil d’Essen-Borbeck.]
  97. 97,0 97,1 97,2 97,3 97,4 97,5 97,6 97,7 et 97,8 Landesentschädigungsamt München 040998 0357. [Office régional d’indemnisation Munich 040998 0357.]
  98. 98,0 et 98,1 Landesarchiv NRW Abteilung Rheinland, NW 1005-I/G17, 498. [Archives régionales de Rhénanie du Nord-Westphalie, département Rhénanie, NW 1005-I/G17, 498.]
  99. Landesarchiv NRW Abteilung Rheinland, RW 0058 (Geheime Staatspolizei – Staatspolizeileitstelle Düsseldorf), , Nr. 927 [Archives régionales de Rhénanie du Nord-Westphalie, département Rhénanie, RW 0058 (police secrète d’État - poste de contrôle de la police d’État Düsseldorf), n°927]
  100. 100,0 100,1 et 100,2 Bibliothèque du DHVS, dossier médical n°27/56 Bruno Splitt (1943).
  101. Historisches Archiv Krupp, WA 168 / 326 .(Abbildungsgenehmigung noch einzuholen)
  102. Historisches Archiv Krupp, WA 168 / 326 [Archives historiques de Krupp, WA 168 / 326] (l’autorisation de reproduction doit encore être obtenue)
  103. Historisches Archiv Krupp, WA 168 / 326 [Archives historiques de Krupp, WA 168 /326]
  104. 104,0 104,1 104,2 104,3 et 104,4 Landesarchiv NRW Abteilung Rheinland, RW 0058 (Geheime Staatspolizei – Staatspolizeileitstelle Düsseldorf), , Nr. 927 [Landesarchiv NRW Abteilung Rheinland, RW 0058 (police secrète d’État - poste de contrôle de la police d’État Düsseldorf), n°927]
  105. Haus der Essener Geschichte/Stadtarchiv, Heiratsurkunde Nr. 296/1930, Standesamt Essen-Borbeck. [Bureau de l’histoire/des archives de la ville d’Essen, certificat de mariage n° 296/1930, état civil Essen-Borbeck.]
  106. Dossier individuel de Hedwig Splitt A228.156, Archives de la Police des étrangers, Archives Générales du Royaume, Bruxelles, normalerweise 30 Euro Gebühren bei Publikation, aber für thèse entfallen diese ggf., ANTOINE Olivier, Service de reproduction repor@arch.be nochmal vorher kontaktieren.
  107. nformations complémentaires à ce sujet : Willi Persike und Gedenk- und Bildungsstätte (Schöneiche-Fichtenau), Damals in Fichtenau: Erinnerungen an die zentrale Parteischule der KPD (Fichtenau: Selbstverlag Gedenk- und Bildungsstätte (Schöneiche-Fichtenau, 1980).
  108. Martin Sabrow, Erich Honecker: das Leben davor: 1912-1945 (München: Beck, 2016). p. 67 f.
  109. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 1915. [Parquet général de Hamm, affaires pénales de première instance, n° 1915.]
  110. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 1867. [Parquet général de Hamm, affaires pénales de première instance, n°1867.]
  111. Peukert, Ruhrarbeiter p. 47.
  112. Peukert: Ruhrarbeiter p. 40.
  113. Alte Synagoge Essen, dir., Verfolgung und Widerstand in Essen, 1933-1945: Dokumentation zur Ausstellung. Essen: Klartext, 1991. p. 33.
  114. Alte Synagoge Essen (dir.), Widerstand und Verfolgung in Essen, 1933-1945. 1991, p. 34.
  115. Ernst Schmidt, Lichter in der Finsternis Widerstand und Verfolgung in Essen 1933 - 1945. Erlebnisse, Berichte, Forschungen, Gespräche, 2. Aufl., Bd. 1. Frankfurt am Main: Röderberg, 1980. p. 133 ss
  116. C’est l’historien local Ernst Schmidt qui offre l’une des descriptions les plus détaillées de la résistance à Essen. Bruno Splitt n’y est toutefois pas mentionné nommément. Cf. : Schmidt.
  117. Le mandat d’arrêt indique que les faits ont eu lieu en mai.
  118. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 12359, Haftbefehl vom 11. Juli 1933. [Parquet général de Hamm, affaires pénales de première instance, n° 12359, mandat d’arrêt du 11 juillet 1933.]
  119. La mise en accusation indique que les faits ont eu lieu en avril.
  120. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 12354, Anklageschrift vom 11. August 1933. [Parquet général de Hamm, affaires pénales de première instance, n° 12354, mise en accusation du 11 août 1933.]
  121. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 12354,
  122. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 12354, Anklageschrift vom 11. August 1933. [Parquet général de Hamm, affaires pénales de première instance, n°12354, mise en accusation du 11 août 1933.]
  123. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 12354, Urteil vom 21.20.1933. [Parquet général de Hamm, affaires pénales de première instance, n°12354, jugement du 21/10/1933].
  124. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 1867, Vernehmung Bruno Splitts am 30.12.1933. [Parquet général de Hamm, affaires pénales de première instance, n°1867, interrogatoire de Bruno Splitt le 30/12/1933].
  125. 125,0 125,1 125,2 125,3 et 125,4 LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 1915. [Parquet général de Hamm, affaires pénales de première instance, n°1915.]
  126. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 1867. [Parquet général de Hamm, affaires pénales de première instance, n°1915.]
  127. Peukert: Ruhrarbeiter p. 68.
  128. Peukert: Ruhrarbeiter. p. 61.
  129. LA NRW Q 211a Generalstaatsanwaltschaft Hamm, , Erstinstanzliche Strafsachen, Nr. 1915 [Parquet général de Hamm, affaires pénales de première instance, n°1915]
  130. Dirigeant politique.
  131. Peukert: Ruhrarbeiter p. 52.
  132. Peukert, Ruhrarbeiter gegen den Faschismus. Dokumentation über den Widerstand im Ruhrgebiet 1933-1945. p. 53 ss.
  133. Landesarchiv NRW Abteilung Rheinland, RW 0058 (Geheime Staatspolizei – Staatspolizeileitstelle Düsseldorf), , Nr. 927 [Archives régionales de Rhénanie du Nord-Westphalie, Département Rhénanie, RW 0058 (police secrète d’État - poste de contrôle de la police d’État Düsseldorf), n°927]. Les dossiers de la Gestapo ont été en grande partie détruits, Düsseldorf et Wurzbourg constituent à cet effet de rares exceptions. cf. Claus-Christian W Szejnmann, „Regionalgeschichte und die Erforschung des Nationalsozialismus. Forschungsstand und Forschungsperspektiven“, in Sachsen und der Nationalsozialismus, hg. von Jan Erik Schulte, Günther Heydemann, und Francesca Weil (Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht, 2014), 21–40., p. 21.
  134. Ulrike Jureit u. a., Überlebensgeschichten: Gespräche mit Überlebenden des KZ-Neuengamme'. Hamburg: Dölling und Galitz, 1994. p. 153.
  135. Günter Morsch, Astrid Ley, dir., Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen. Berlin: Metropol, 2010. p. 22.
  136. Base de données du mémorial de Sachsenhausen, provenance de l’original : Archives militaires d’État russes, Moscou 1367/1/22, f. 616
  137. Günter Morsch, Astrid Ley, dir., Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen. Berlin: Metropol, 2010., p. 20.
  138. 138,0 138,1 138,2 138,3 138,4 et 138,5 LAV NRW R Gerichte Rep. 267 Nr. 1407. [rep. des tribunaux 267 n°1407.]
  139. Günter Morsch, Astrid Ley, dir., Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen. Berlin: Metropol, 2010., p. 33.
  140. Les documents de la Police des étrangers belge renferment des informations divergentes quant à la date exacte.
  141. Dossier individuel de Hedwig Splitt A228.156, Archives de la Police des étrangers, Archives Générales du Royaume, Bruxelles.
  142. Base de données du mémorial de Sachsenhausen, provenance de l’original : Archives militaires d’État russes, Moscou 1367/1/22, f. 616, . Également LAV NRW R Gerichte Rep. 267 Nr. 1407. [rep. des tribunaux 267 n°1407.]
  143. Landesarchiv NRW Abteilung Rheinland NW 1005-I/G17, 498.
  144. Günter Morsch, Astrid Ley, dir., Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen. Berlin: Metropol, 2010., p. 66.
  145. 145,0 et 145,1 LAV NRW R Gerichte Rep. 267 Nr. 1407. [rep. Des tribunaux 267 n°1407.]
  146. Arolsen Archives, Individuelle Häftlingsunterlagen KL Natzweiler, 01012902 oS. [Arolsen Archives, dossiers individuels de détenus du camp de concentration de Natzweiler, 01012902 oS.]
  147. Base de données du mémorial de Sachsenhausen, provenance de l’original : Archives militaires d’État russes, Moscou, 1367/1/54, f. 315
  148. 148,0 148,1 148,2 et 148,3 LAV NRW R Gerichte Rep. 118 Nr. 236. [rep. des tribunaux 118 n°236.]
  149. Informations complémentaires et détails à ce sujet, cf. : Hans Günther Adler, „Selbstverwaltung und Widerstand in den Konzentrationslagern“, Voerteljahreshefte für Zeitgeschichte 8, Nr. 3 (1960): 221–35.
  150. Günter Morsch, Astrid Ley, dir., Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen. Berlin: Metropol, 2010., p. 38.
  151. 151,0 et 151,1 Günter Morsch, Astrid Ley, dir., Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen. Berlin: Metropol, 2010., p. 30.
  152. Günter Morsch, Astrid Ley, dir., Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen. Berlin: Metropol, 2010., p. 31.
  153. Günter Morsch, Astrid Ley, dir., Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen. Berlin: Metropol, 2010., p. 80.
  154. Günter Morsch, Astrid Ley, dir., Das Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Ereignisse und Entwicklungen. Berlin: Metropol, 2010., p. 74.
  155. Studentisches Projekttutorium, Hrsg., Un-Einheitlich. Biographien ehemaliger kommunistischer Häftlinge des Konzentrationslagers Sachsenhausen. (Berlin: Freie Universität, 1998). p. 7.
  156. 156,0 et 156,1 Individuelle Häftlingsunterlagen KZ Natzweiler Bruno Splitt, 01012902 oS, ITS Digital Archive, Arolsen Archives [Dossier individuel du détenu du camp de concentration de Natzweiler Bruno Splitt, 01012902 oS, ITS Digital Archive, Arolsen Archives]
  157. Josef Kramer est présent à partir de 1934 à Dachau, 1937/38 officier d’ordonnance à Sachsenhausen, 1939 à Mauthausen. En mai 1940 à Auschwitz, à partir d’avril 1941 directeur du camp de détention provisoire de Natzweiler, où il est promu commandant en 1942. À partir de mai 1944, commandant à Auschiwtz-Birkenau et en fin d’année à Bergen-Belsen. Condamné à mort à Lunebourg lors du procès de Belsen. Il est aussi l’instigateur de l’utilisation de gaz d’acide cyanhydrique pour tuer les 86 juifs destinés à la collection de squelettes du professeur Hirt. Ernst Klee, Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945, 4. Aufl. (Frankfurt am Main: Fischer, 2013). p. 334.
  158. Robert Steegmann, Struthof. Le KL-Natzweiler et ses kommandos. Une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin, 1941-1945 (Strasbourg: La nuée bleue, 2005). p. 44.
  159. Je remercie le Dr Astrid Ley pour cette classification. Correspondance personnelle par e-mail du 23/12/2020.
  160. Lagerarzt an den Lagerkommandanten 19. April 1943 über Krankenhauseinweisung Bruno Splitts, 01012902 oS / ITS Digital Archive, Arolsen Archives. [Courrier du médecin du camp au commandant du camp le 19 avril 1943 à propos du transfert de Bruno Splitt à l’hôpital, 01012902 oS / ITS Digital Archive, Arolsen Archives.]
  161. Bodmann était SS-Obersturmführer depuis 1941, médecin de camp du camp de concentration de Majdanek depuis juillet 1941, médecin du camp de concentration d’Auschwitz depuis juin 1942 et est considéré comme l’instigateur du meurtre des détenus par injection de phénol ; il aurait lui-même assassiné un détenu de cette façon. À l’automne 1942, il était médecin de camp au camp de concentration de Neuengamme, où il a participé à l’assassinat au Zyklon-B de prisonniers de guerre soviétiques. Il est ensuite devenu le médecin de camp de Natzweiler. En dernier lieu, il a été médecin-chef au camp de concentration de Vavaira (Estonie) et s’est suicidé le 25/05/1945 à l’hôpital militaire de Markt Pongau. Ernst Klee, Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer. Frankfurt am Main: Fischer Verlag, 1997. p. 410 (Ausschwitz-Verfahren Verf. 4 Js 444/59 Oberstaatsanwaltschaft Frankfurt a. M.) Aussage Paczula vom 27.10.1959 und Bl. 2568, (Ausschwitz-Verfahren Verf. 4 Js 444/59 Oberstaatsanwaltschaft Frankfurt a. M.) Aussage Schwalbova vom 21.9.1961, Bl. 10937 und Klee, Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945. p. 57 f.
  162. 162,0 162,1 et 162,2 Lagerarzt an die Universitäts-Augen-Klinik, Bürgerspital, 19. April 1943, / 01012902 oS/ ITS Digital Archive, Arolsen Archive. [Courrier du médecin de camp à la clinique ophtalmologique universitaire de l’hôpital civil, 19 avril 1943, / 01012902 oS/ ITS Digital Archive, Arolsen Archive.]
  163. Du latin ex : en retirant et nucleus : noyau, soit ablation chirurgicale du globe oculaire.
  164. Lagerkommandant an den Lagerarzt über die Krankenhauseinweisung des Häftlings Max Mahler, 28. August 1943, 1.1.29.2 / 3200307 / ITS Digital Archive, Arolsen Archives [courrier du commandant du camp au médecin du camp à propos du transfert à l’hôpital de Max Mahler, 28 août 1943, 1.1.29.2 / 3200307 / ITS Digital Archive, Arolsen Archives]
  165. Individuelle Häftlingsunterlagen KL Natzweiler, 01010602 oS, ITS Digital Archive, Arolsen Archives. [Dossiers individuels de détenus du camp de concentration de Natzweiler, 01010602 oS, ITS Digital Archive, Arolsen Archives.]
  166. 166,0 et 166,1 L. Lutz, L. Münch: „... in das Bürgerspital nach Straβburg zur weiteren Behandlung überführt." Zur Verbindung zwischen dem Konzentrationslager Natzweiler, dem „Sicherungslager“ Schirmeck und der „Reichsuniversität“ Straβburg. Sammelband zur Geschichte der Medizinischen Fakultät der „Reichsuniversität“ Straßburg 1941-44 (titre provisoire), Hrsg.: Bonah, Christian; Schmaltz, Florian; Weindling, Paul (à paraître).
  167. Astrid Ley, Günter Morsch: Medizin und Verbrechen. Das Krankenrevier des KZ Sachsenhausen 1936-1945, Bd. 21, Schriftenreihe der Stiftung Brandenburgische Gedenkstätten Berlin: Metropol, 2007. p. 91.
  168. Renseignements personnels du Dr Astrid Ley par e-mail du 12.12.2020.
  169. Arolsen Archives, Individuelle Häftlingsunterlagen KL Dachau, 01010602 oS. [Arolsen Archives, dossiers individuels de détenus du camp de concentration de Dachau, 01012902 oS]., Informations complémentaires sur Neuengamme : Fritz Bringmann, Neuengamme: Berichte, Erinnerungen, Dokumente. Frankfurt am Main: Röderberg-Verlag, 1982. et Jureit u. a., Überlebensgeschichten.
  170. Bringmann, Neuengamme, p. 87
  171. Bringmann, Neuengamme , p. 98 ss
  172. Les conséquences psychiques pour Bruno Splitt à la suite de sa période de détention sont inconnues. Voir à cet sujet : Leo Eitinger, „KZ-Haft und psychische Traumatisierung“, Psyche 44 (1990): 118–32.
  173. Haus der Essener Geschichte/Stadtarchiv, Standesamt Essen-Borbeck, II, 13.6.-21-10—1930, Nr. 296_279. [Office de l’histoire/des archives de la ville d’Essen, état civil d’Essen-Borbeck, II, 13.6.-21-10—1930, Nr. 296_279.]
  174. Haus der Essener Geschichte/Stadtarchiv, Personenkartei 3000, Meldekarte Bruno Splitt. [Bureau de l’histoire/des archives de la ville d’Essen, fiche du personnel 3000, fiche d’inscription Bruno Splitt.]
  175. 175,0 et 175,1 Stadtarchiv Goldkronach, EAPL 1-15-150, Polizeiliches An- und Abmelderegister vom 1.6.1946 bis 31.12.1949. [Archives de la ville de Goldkronach, EAPL 1-15-150, registre d’inscription et de radiation de la police du 01/06/1946 au 31/12/1949.]
  176. Paul Matussek, Die Konzentrationslagerhaft und Ihre Folgen. Berlin, Heidelberg, New York: Springer, 1971, p. 46.
  177. R. Targowla, „Die neuropsychischen Folgen der Deportation in deutschen Konzentrationslagern.“ In Max Michel, dir.: Gesundheitsschäden durch Verfolgung und Gefangenschaft und ihre Spätfolgen. Zusammenstellung der Referate und Ergebnisse der Internationalen Sozialmedizinischen Konferenz über die Pathologie der ehemaligen Deportierten und Internierten, 5.-7. Juni 1954 in Kopenhagen. Franfurt a.M.: Röderberg, 1955. p. 34.
  178. Cela correspondait aux préceptes de la Bundesergänzungsgesetz zur Entschädigung der Opfer nationalsozialistischer Verfolgung (BErG, loi fédérale complémentaire relative à l'indemnisation des victimes des persécutions nazies) du 18/09/1953, selon laquelle les demandeurs étaient « affectés à l’une des quatre classes de fonctionnaires selon leur niveau de revenus avant la persécution. » Constantin Goschler, Schuld und Schulden. Die Politik der Wiedergutmachung für NS-Verfolgte seit 1945. Göttingen: Wallstein, 2005. p.191.
  179. Goschler: Schuld und Schulden, p. 191.
  180. Goschler: Schuld und Schulden, p. 535.
  181. Stephanie Bohra: Tatort Sachsenhausen. Strafverfolgung von KZ-Verbrechen in der Bundesrepublik Deutschland Berlin: Metropol, 2019. p. 56.
  182. Bohra: Tatort Sachsenhausen. p. 61 f.
  183. Marco Pukrop: „SS-Mediziner zwischen Lagerdienst und Fronteinsatz. Die personnelle Besetzung der Medizinischen Abteilung im Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945“ Diss. phil., Hannover, Gottfried Wilhelm Leibniz Universität, 2015. p. 283 ss. En 1946, Ehrsam avait déjà été condamné à mort par un tribunal militaire soviétique. Cependant, l’incertitude a longtemps régné en République fédérale d’Allemagne sur le lieu où se trouvait Ehrsam, ce qui explique l’interrogatoire. Ibidem p. 297 f.
  184. Bohra: Tatort Sachsenhausen., p. 205.
  185. Ni la VVN-BdA (association des persécutés du régime nazi) d’Essen ni celle de Hof ne connaissent son nom ni son destin. Correspondance personnelle de l’auteure avec Eva Petermann, VVN-BdA de l’association de l’arrondissement Hof-Wunsiedel.
  186. Communication personnelle d’August Ballin, chef de district du DKP (Deutsche Kommunistische Partei, Parti communiste allemand) de Bavière du Nord par e-mail du 03/03/2021. Il a transmis la demande au DKP-Hof et à un camarade de 91 ans qui a vécu à proximité de Goldkronach durant la période concernée. Cependant, les membres actuellement en activité à Hof n’ont aucune connaissance de Bruno Splitt, ce qui tient d’une part au fait qu’ils ont emménagé à Hof après son décès et d’autre part au fait que les camarades qui auraient pu le connaître sont déjà décédés.
  187. Selon la loi fédérale complémentaire (Bundesergänzungsgesetz) du 1er octobre 1953, est exclu de toute revendication « celui qui combat l’ordre fondamental libéral et démocratique ». Les fonctionnaires du KPD de haut rang surtout étaient visés par cette disposition, moins les simples membres du KPD. Goschler: Schuld und Schulden. p. 192.
  188. Stadtarchiv Hof, Einwohnermeldekartei [Archives municipales de Hof, fiche de recensement des habitants]