Chronos chronos left.png
Rusmed logo color.png
Chronos chronos right.png

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

Erwin Wiest

De Commission Historique


Erwin Wiest
Prénom Erwin
Nom Wiest
Sexe masculin
Naissance 21 décembre 1915 (Réding)
Décès 16 novembre 1983 (Boersch)
Profession du père Employé des Postes (Postrat)

These Contribution à l’étude de la réparation des fractures expérimentales (Université de Strasbourg, 1948)
Directeur de thèse René Fontaine
Profession Arzt

Spécialités Chirurgie


Erwin Wiest (1915-1987) est un médecin et chirurgien mosellan qui a fait ses études à l’université française de Strasbourg dans les années 1930. Après avoir été externe, puis interne des hôpitaux à la clinique chirurgicale A de Strasbourg dans les années 1930, il sert comme médecin militaire dans l’armée française entre septembre 1939 et juin 1940. Fait prisonnier de guerre par les troupes allemandes la veille de l’armistice du 22 juin, Erwin Wiest ne reste qu’une courte période en camp de prisonniers de guerre.

En tant que Mosellan, il est rapidement libéré par les Allemands et fait partie des Alsaciens-Mosellans qui parviennent à retrouver un poste au sein de l’hôpital civil de Strasbourg désormais placé sous administration nazie dans l’Alsace annexée de facto par le IIIe Reich. Erwin Wiest poursuit sa carrière médicale et scientifique à la Reichsuniversität Strassburg, occupant d’abord un poste de Volontärassistent, puis de Pflichtassistent et enfin un poste de faisant fonction d’assistant scientifique (Verwalter einer wissenschaftlichen Assistentenstelle) au sein la clinique chirurgicale. Comme nombre d’Alsaciens et de Mosellans, il se soumet aux mesures de rééducation politiques et professionnelles imposées par le régime nazi à l’égard des médecins alsaciens et mosellans : il est envoyé à l’école médicale de « rééducation » à Alt-Rehse et aussi dans le Reich pour travailler aux côtés de médecins nazis.

Après la guerre, Erwin Wiest est à nouveau recruté à la clinique chirurgicale et intègre l’équipe du professeur René Fontaine, sous la direction duquel il prépare une thèse de doctorat (1948). Se spécialisant dans le traitement des fractures osseuses à partir de traitements hormonaux, il cosigne plusieurs articles scientifiques avec Fontaine, avant de s’orienter, au début des années 1950, vers l’orthopédie. Entre 1954 et 1958, il assure notamment la direction par intérim de l’hôpital orthopédique « Stéphanie » à Strasbourg, puis devient chef de clinique et assistant de chirurgie dans ce même hôpital jusqu’en 1966 sous la direction d’Adolphe Jung. Par la suite, il travaille comme chirurgien « de ville » et assure plusieurs vacations hebdomadaires à l’hôpital Stéphanie, avant de s’installer à Boersch au Centre-Alsace, où il décède en 1983.

La biographie d’Erwin Wiest est intéressante pour l’histoire locale, mais également pour l’histoire institutionnelle et politique, dans la mesure où elle permet de s’interroger sur la continuité ou la rupture dans le recrutement du personnel médical au sein de l’hôpital civil de Strasbourg au cours de ses trois changements d’administrations entre 1918 et 1945. Wiest est en effet l’un des Alsaciens et Mosellans qui ont travaillé à la clinique chirurgicale de Strasbourg à la fin des années 1930 (interne), qui ont ensuite obtenu un poste dans l’une des cliniques de la faculté de médecine nazie – certes comme subalterne et avec une certaine méfiance de la part des cadres nazis –, et qui ont enfin été réhabilité après la guerre dans leurs anciennes fonctions.

Biographie

La famille Wiest

Erwin Georg Nikolaus Wiest est né le 21 décembre 1915 à Réding (Riedlingen), une petite commune d’un millier d’habitants située à moins de cinq kilomètres à l’est de Sarrebourg en Moselle. Issu d’une famille catholique originaire du petit village de Réding, Erwin Wiest naît dans le Reichsland Elsaß-Lothringen, un territoire constitué en application du Traité de Francfort, signé le 10 mai 1871 à la suite de la défaite française lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Comme ses parents, Erwin acquière la nationalité allemande à sa naissance, tandis que ses quatre grands-parents sont nés soit sous la Deuxième République, soit sous le Second Empire, à une époque où la Moselle était encore un département français.

Son père, Karl, est né le 15 juin 1884 à Réding. Il était lui-même le fils d’un fonctionnaire des chemins de fer (Eisenbahnbeamter), Nikolaus Johann Wiest (19 janvier 1852 – 6 mars 1933) et de son épouse Magdalena Schmitt (19 février 1859 – 3 janvier 1900). Karl est devenu fonctionnaire du service postal allemand et a exercé plus précisément la profession de Postrat, ce qui l’a amené à déménager fréquemment au cours de sa carrière[1].

Le 12 août 1913, alors qu’il a un peu plus de vingt-neuf ans, Karl épouse Eugénie-Anna Grosse, une jeune femme qui est de trois ans sa cadette. Née le 7 novembre 1887 dans la même localité, Eugénie-Anna est la fille du Badlermeister Michaël Grosse (16 mai 1850 – 20 janvier 1919) et de sa femme, Margarethe Siegel (29 janvier 1859 – 19 décembre 1934)[2]. En fait, tant du côté paternel que maternel, les aïeux d’Erwin et de la famille Wiest sont issus à la fois d’un territoire rural situé en périphérie de la petite ville mosellane de Sarrebourg et de la couche modeste et moyenne de la société allemande.


Enfance et scolarité

Quand bien même Erwin Wiest est né dans une Moselle devenue allemande à la suite de son annexion au Reich wilhelmien par le traité de Francfort de 1871, c’est dans une province redevenue française à la fin de la Première Guerre Mondiale qu’il passe en réalité la majeure partie de son enfance. Erwin Wiest grandit en effet entre la Moselle, les Vosges et l’Alsace dans une famille mosellane qui déménage au gré des mutations du chef de famille dans différentes villes de l’est de la France. Issu d’une famille probablement bilingue et parlant sans doute mieux l’allemand que le français, Erwin Wiest effectue l’ensemble de son parcours scolaire à l’école de la République française.

Étant né à la fin de l’année 1915, il effectue sa première rentrée en 1922, à l’âge de six ans et demi. Il débute sa scolarité obligatoire à l’école élémentaire (Volksschule) de Réding pendant trois années, avant de poursuivre dans le secondaire à partir de 1925. Avec les mutations de son père au sein de plusieurs villes d’Alsace et des Vosges qui entraînent plusieurs déménagements de la famille Wiest, Erwin quitte son village natal du pays de Sarrebourg pour fréquenter successivement les lycées (Gymnasien) de Colmar (Haut-Rhin), de Luxeuil (Vosges) et enfin de Haguenau (Bas-Rhin). En juillet 1933, à presque dix-huit ans, Erwin obtient son baccalauréat (Reifeprüfung), puis décide d’entamer des études de médecine et de se destiner à une carrière de médecin[3].


Les études de médecine

À la rentrée suivante, au 1er novembre 1933, Erwin Wiest débute son cursus universitaire. Comme de coutume en France, il commence par préparer le certificat d’études physiques, chimiques et naturelles (PCN) à la faculté des sciences. En fait, sous la Troisième République, un décret adopté le 31 juillet 1893 avait organisé une l’année préparatoire aux études de médecine et avait instauré le PCN, un prérequis pour accéder aux formations médicales. Ce certificat marquait l’entrée en première année et son obtention – en plus de l’admission à l’examen du baccalauréat –, était obligatoire au futur médecin pour prétendre à la première inscription en médecine[4].

Une fois le certificat PCN obtenu, Erwin débute son cursus de médecine à partir de la rentrée 1934 et s’inscrit à la faculté de médecine de l’université française de Strasbourg. Il faut rappeler qu’en vertu d’un autre décret adopté sous la Troisième République le 11 janvier 1909, la durée des études avait été allongée d’une année supplémentaire, si bien que le cursus durait désormais cinq ans. Il était aussi prévu que les études cumulent à la fois des enseignements théoriques, pratiques ainsi que des activités hospitalières, ces dernières étant rendues obligatoires à partir de la troisième année de la formation. Ainsi, année du PCN comprise, le cursus complet est porté à six ans, puis à sept à la suite d’une mesure adoptée par décret le 6 mars 1934, mais il semble qu’Erwin Wiest ait suivi, au total, six ans d’études et réussi les « trois examens cliniques » de sa formation[5].

Parallèlement à l’enseignement théorique qu’il reçoit lors des cours magistraux et des travaux dirigés, il complète sa formation par de la théorie. Il accomplit notamment un long stage universitaire en clinique (Famulus) entre le mois de novembre 1935 et le mois d’août 1936, où il sert au service de médecine interne (Innere Medizin) et travaille sous la direction du professeur Léon Ambard (1876-1962) et du professeur alsacien Prosper Merklen (1874-1939) à la clinique médicale[6]. En novembre 1936, à la fin de sa deuxième année de médecine, Wiest réussit son concours d’externe des hôpitaux et ce qui lui permet de parfaire sa formation clinique en étant par ailleurs rémunéré. Durant les deux années qui suivent, c’est-à-dire entre novembre 1936 et octobre 1938, il obtient différents postes d’externe au sein de quatre cliniques universitaires de l’université de Strasbourg. Dès la réussite au concours, il commence à travailler à la clinique ophtalmologique (Augenklinik) du professeur strasbourgeois Georges Weill (1866-1952) entre le mois de novembre 1936 et le 1er avril 1937, puis à la clinique neurologique (Nervenklinik) du professeur Jean Alexandre Barré (1880-1967) jusqu’à la fin du mois d’octobre de la même année. Par la suite, il retourne au service de médecine interne (Innere Medizin) alors dirigée par le professeur Ambard, pour environ cinq mois, de novembre 1937 à avril 1938. Enfin, Erwin Wiest fait ses premiers pas dans le domaine de la chirurgie et collabore pendant six mois comme externe à la clinique chirurgicale du professeur Albert Stolz (1870-1948), entre avril et octobre 1938[6].

En novembre 1938, à l’issue de sa deuxième année d’externat et de sa quatrième année d’études de médecine, Wiest réussit le concours d’interne des hôpitaux. À partir de ce moment-là et jusqu’en septembre 1939, il obtient un poste à la clinique dermatologique du professeur Lucien-Marie Pautrier (1876-1959). Par ailleurs, selon un document administratif nazi établi en 1941 à l’occasion de son recrutement comme assistant scientifique à la Reichsuniversität Strassburg, Wiest précise qu’en juillet 1939, il a obtenu son diplôme d’État lui permettant d’exercer la médecine qu’il appelle ici « Approbation als Arzt ». Dans ce même formulaire, il indique également qu’à la suite de sa nomination comme interne, il a « dû s’engager à ne pas présenter sa thèse de doctorat de médecine pendant les quatre années suivantes »[7]. Pendant ses études, le jeune adulte qu’il est, semble ne fréquenter aucun parti politique ni aucune organisation politique voire corporation étudiante. Son casier judiciaire est vierge et il s’avère être un jeune médecin investi dans ses études et peut-être totalement imperméable à l’antisémitisme rampant et au nationalisme exacerbé dans la société d’avant-guerre[8].

Erwin Wiest poursuit son parcours médical même à la suite du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939. En raison de ses études, il avait toujours réussi à obtenir un report du service militaire. Mais avec la déclaration de guerre, Erwin Wiest se retrouve incorporé dans l’armée française pour servir comme médecin-militaire dans les rangs pendant toute la durée de la « Drôle de guerre » et de la Bataille de France. Dans un premier temps, il est affecté dans un hôpital militaire situé à Bourges (Cher), au centre de la France, et sert au service de chirurgie pendant environ six mois, jusqu’au printemps 1940, gagnant par ailleurs en expérience dans sa spécialité. Dans son curriculum vitae rédigé pour obtenir son poste à la Reichsuniversität Strassburg en 1941, il évoque la fonction qu’il occupait à cette époque sous la dénomination « Feldhilfsarzt », ce qui correspond à un médecin qui possède le plus faible grade de la dignité d’officier. À partir du printemps 1940, probablement au moment de la Bataille de France et de l’invasion allemande du territoire national, Erwin Wiest est ensuite déployé au combat auprès du 17e régiment d’artillerie stationné sur la Ligne Maginot (Artillerieregiment 17, RAD/I)[9].

Le 21 juin 1940, à la veille de l’armistice, Erwin Wiest et son régiment sont faits prisonniers de guerre par les troupes de la Wehrmacht[10]. Il est alors placé en camp de prisonnier pour une très courte période, car la libération des prisonniers de guerre français « d’origine allemande » constitue l’une des mesure les plus spectaculaires décidées très tôt par les nazis. D’un point de vue national-socialiste, ces soldats « d’origine allemande » (Alsaciens et Mosellans) avaient été enrôlés dans une armée « étrangère », l’armée française et leur extraction des Stalag et Oflag s’est effectué très rapidement à la suite de la capitulation française et l’annexion de facto de l’Alsace et de la Moselle par le Reich nazi[11]. Justement, à partir de la mi-juillet 1940, le département médical (Gesundheitswesen) de la Gauleitung en Alsace prévoit la libération de prisonniers de guerre alsaciens de formation médicale. Dans une lettre interne à la Gauleitung, une liste de quatorze noms de médecins internés à la caserne d’artillerie de Haguenau et à l’aéroport de Strasbourg est déjà établie le 16 juillet 1940 (mais Wiest n’y figure pas) dont la libération est demandée, car la présence de ces médecins est « nécessaire » (benötigt) et même urgente (dringend) pour assurer la continuité des soins à la population civile[12]. Quelques jours plus tard, le 24 juillet, cette note interne est envoyée sous forme de lettre aux autorités militaires, mais ce n’est qu’à la fin du mois suivant que les commandants des camps de prisonniers en prennent connaissance et apprennent qu’ils ne doivent pas s’y opposer[13].


L’emploi à l’université nazie de Strasbourg

La réhabilitation par les nazis : le réemploi à la clinique chirurgicale nazie

Une fois libéré par les Allemands du camp de prisonniers de guerre, Erwin Wiest retourne à Strasbourg et parvient à retrouver très rapidement ses anciennes fonctions à l’hôpital civil. Sa réhabilitation et son recrutement par l’administration de l’hôpital mise au pas sont visiblement effectifs à compter du mois d’août 1940, tandis que l’ancien directeur de l’hôpital civil, Joseph Oster – qui avait été arrêté par les Français pour ses liens avec l’autonomiste local Karl Roos –, est rétabli dans ses fonctions par les Allemands. En fait, le Gauleiter Robert Wagner (1895-1946), le Chef de l’administration civile en Alsace avait chargé Oster d’organiser et de superviser le rapatriement à Strasbourg des équipements de l’hôpital civil évacué à Clairvivre en 1939. D’ailleurs, toujours au mois d’août 1940, le Stadtkommissar Robert Ernst (1897-1980) et Joseph Oster avaient tous deux ordonné le retour « dans sa résidence » de l’hôpital civil replié, avec son personnel, ses services et l’ensemble du matériel[14]. C’est précisément dans ce contexte de réorganisation et de mise au pas de l’hôpital civil de Strasbourg que Wiest commence à travailler à la clinique chirurgicale de Strasbourg en qualité d’Assistenzarzt, c’est-à-dire de médecin assistant. De plus, il ne faut pas oublier que s’il a pu retrouver un poste à l’hôpital civil, c’est bien parce que la nouvelle administration civile l’avait bien voulu. En effet, une ordonnance de la Gauleitung – département médical – édictée le 13 juillet 1940 interdisait aux médecins et autres personnels médicaux rentrant à Strasbourg de s’établir ou d’ouvrir un cabinet sans en avoir reçu l’autorisation par les services du Gauleiter[15]. C’est de cette manière qu’Erwin Wiest, a ainsi pu collaborer aux côtés du professeur Edmond Allenbach (1885-1968) à la clinique chirurgicale B II (rez-de-chaussé) dès l’été 1940, puis du professeur Georges Sackenreiter (1886-1956) à la clinique chirurgicale B I (premier étage)[16].

De plus, Erwin Wiest précise qu’il a travaillé de manière non interrompue à la clinique chirurgicale depuis le mois d’août 1940 et les sources indiquent qu’il occupait alors une fonction de Volontärassistent[17]. Par ailleurs, les listes mensuels de l’effectif du corps médical des cliniques hospitalo-universitaires de Strasbourg, retrouvées aux archives départementales du Bas-Rhin et couvrant la période allant du 1er avril 1941 au 1er novembre 1943, prouvent également qu’Erwin Wiest était Volontärassistent en chirurgie B I (premier étage) dont le chef de clinique provisoire était alors le Dr. Sackenreiter (komm[issarischer] Chefarzt)[18]. La même information est confirmée dans l’annuaire des médecins des cliniques universitaires de Strasbourg en date du 1er mai 1941[19]. À cette même date, Erwin Wiest compte parmi le personnel médical exerçant à la clinique chirurgicale dirigée désormais par le professeur Ludwig Zukschwerdt et son premier chef de clinique (erster Oberarzt) Adolphe Jung. Plus précisément, Wiest travaille au « service aseptique » (aseptische Abteilung) et sert aux côtés de l’assistant scientifique Theodor Biedermann, de l’assistant temporaire (Verwalter einer wissenschaftlichen Assistentenstelle) Paul Steimle, de son camarade Volontärassistent Paul Buck, des Pflichtassistenten Renatus Kopp et Peter Holtzmann ainsi que du chirurgien Renatus Keller[20].

Plus tard, il est avéré que Wiest ait bel et bien été recruté au sein de la nouvelle Reichsuniversität Strassburg officiellement inaugurée en novembre 1941. Vers la fin de l’été 1941, on constate également qu’il est souvent désigné par l’administration par le titre universitaire de « docteur » (Dr.), ce qui suggère qu’il aurait tout de même pu présenter une thèse de doctorat en 1941[21]. Pourtant, ce titre n’apparaît plus dans les documents ultérieurs à 1942. Par exemple, son titre de docteur en médecine ne figure plus sur la liste reproduite ci-dessous qui présente l’ensemble des médecins et assistants qui composent au 1er janvier 1942 les différents services rattachés à la clinique chirurgicale de la Reichsuniversität Strassburg, en précisant même les nationalités du personnel hospitalier.


Ainsi, sur les vingt-et-un médecins qui composent l’effectif médical de la clinique chirurgicale universitaire de la faculté de médecine de la Reichsuniversität Strassburg au 1er janvier 1942, il est frappant de remarquer que les Alsaciens, au nombre de treize (60%) représentent plus de la moitié du personnel. Aux Alsaciens s’ajoutent deux Mosellans (9,5%) – parmi lesquels Wiest –, ce qui porte le nombre de médecins issus des régions annexées à près de 75% de l’ensemble. La direction de la clinique est placée sous les ordres d’un professeur allemand, en revanche les Allemands du Reich (RD) ne représentent qu’un quart de l’effectif et ceux-ci n’occupent pas forcément les postes à responsabilités les plus élevés. Tous les chefs de service (Abteilungsoberarzt) sont en effet des médecins alsaciens[22]. De plus, des recherches récentes permettent d’affirmer que presque la moitié du personnel médical employé dans les cliniques et instituts de la faculté de médecine était d’origine alsacienne ou mosellane. Ce même mois, on compte au moins cinquante Alsaciens (42%) et quatre Mosellans (3%) au sein de toutes les cliniques et de tous les instituts hospitalo-universitaires, ce qui signifie que presque la moitié (45%) des postes de médecins attribués à la faculté de médecine sont revenus à des Alsaciens et à des Mosellans. La majorité d’entre eux travaillent d’ailleurs en chirurgie et en médecine, où ils représentent respectivement 71% et 57% des médecins employés dans ces cliniques, mais également 26% et 32% du total des Alsaciens et Mosellans identifiés dans l’ensemble des cliniques et instituts de la Reichsuniversität Strassburg[23].


De l’examen politique au poste d’assistant scientifique

Afin d’obtenir un poste de médecin, Erwin Wiest est obligé de remplir divers formulaires et l’administration civile nazie est chargée de mener une enquête sur le candidat. Revenons brièvement sur le contexte. Au début du mois de juillet 1940, quelques jours à peine après la capitulation française et l’annexion de fait de l’Alsace et de la Moselle par le Reich, le régime nazi entreprend des préparatifs visant à créer une université allemande, nazie, à Strasbourg. Lors d’un entretien oral le 2 juillet entre le ministre de l’Éducation et de la Culture de la Bade, Paul Schmitthener et Ernst Anrich, vieil Alsacien et doyen fondateur de la faculté de philosophie, mais également cheville ouvrière de la création de cette Reichsuniversität, le premier charge le second d’organiser les préparatifs[24]. Quelques jours auparavant, le 29 juin, Robert Ernst, le futur Generalreferent et Oberstadtkommissar, ainsi que le fondateur du Elsaessischer Hilfsdienst (EHD), avait demandé une première liste d’enseignants et de chefs de clinique de l’université française susceptibles d’être réemployés dans la nouvelle université allemande. Les concepteurs de la nouvelle université souhaitaient rallier à leur cause des hommes et des femmes Alsaciens et Mosellans dont ils pensaient que l’acquisition à la cause nationale-socialiste était possible ou souhaitable. L’idée d’une certaine continuité dans le personnel – auquel allait s’ajouter des Allemands issus de l’« Ancien Reich » – devait favoriser l’acceptation de la nouvelle institution par la population locale, une idée approuvée par les pouvoirs nationaux-socialistes. Si Wiest ne figure pas sur ces listes (car il n’est qu’interne et pas encore docteur en médecine), cela ne change rien aux procédures des autorités universitaires, politiques et policières de mener une enquête sur son attitude politique antérieure et sur son aptitude à servir la nouvelle institution allemande. À Strasbourg, ce sont précisément les bureaux du Dr. Louis Bennmann, au cœur du service de sécurité du parti nazi, le SD (Sicherheitsdient), qui sont chargés de ces investigations[25].

Pour Wiest, l’enquête est tardive. Les faits semblent indiquer que la procédure d’enquête est déclenchée à partir du moment où le Mosellan est pressenti à un poste de Volontärassistent à la clinique de chirurgie à l’été 1941. En réalité, il semble que le professeur Zukschwerdt, directeur la clinique chirurgicale de la Reichsuniversität Strassburg, ait sollicité le doyen de la faculté de médecine d’engager la procédure de recrutement. Le 9 août 1941, le doyen se tourne vers le SD afin que les agents du service de sécurité du parti vérifient si Wiest était politiquement convenable, d’un point de vue national-socialiste, à être employé comme Volontärassistent à la Reichsuniversität. Le rapport politique (politische Beurteilung) précise :

« Dr. Wiest n’a jamais été cité défavorablement dans les dossiers du gouvernement français. Il montre aujourd’hui qu’il s’efforce de s’aligner dans le sens national-socialiste, sans pour autant être activement impliqué dans aucune formation nazie. Au vu des informations dont nous disposons, rien ne s’oppose à son emploi comme Volontärassistent à la clinique chirurgicale. Heil Hitler ! »[26].

Dès le 11 août 1941, le service du personnel auprès de l’administration du Gauleiter Wagner charge ses homologues de la direction d’arrondissement (Kreisleitung) du NSDAP de réaliser une « enquête politique » (politische Beurteilung) sur la personne de Wiest. La demande officielle précise bien que qu’un tel rapport émanant du parti est nécessaire dans la procédure de traitement de la candidature de Wiest « au poste de Volontärassistent à la clinique chirurgicale B »[27]. Dans un rapport préliminaire datant du 1er septembre 1941, le Dr. Bennmann, du SD, indique déjà que « le Dr. W[iest] a un bon caractère et de bonnes compétences professionnelles. Les convictions francophiles n’ont pas subsisté. Son adhésion à la germanité (Volkstum) est positive »[28]. Trois jours plus tard, le 4 septembre, le rapport officiel est envoyé aux bureaux du Gauleiter. L’évaluation politique est la suivante :

Tableau 2 : Politische Beurteilung[29]
Charakterliche Haltung Politische Einstellung Bekenntnis zum deutschen Volkstum Fachliche Eignung Bemerkungen
Kameradschaftlich, treu, opferfreudig. Hat sich politisch nicht betätigt. Bekennt sich zum Deutschtum, ist aber nicht Mitglied einer NS-Organisation. Kann nicht beurteilt werden. Gegen die Verwendung als Vol[ontär]-Assistent bestehen keine grundsätzliche Bedenken.
Tableau 3 : Résumé du rapport de la Politische Beurteilung, 2 septembre 1941 (traduction française)[30].
Caractère et attitude Convictions francophiles Adhésion à la germanité (Volkstum) Compétences professionnelles Évaluation
Esprit de camaraderie, fidèle, esprit de sacrifice. N’a jamais été actif politiquement. Se considère comme Allemand, mais n’est pas membre d’une organisation nationale-socialiste. Ne peuvent être évaluées. Aucune réserve de principe pour son emploi comme Volontärassistent.

Ainsi, le 4 septembre, le SD donne son accord pour que Wiest soit employé à la clinique chirurgicale en qualité de Volontärassistent. Erwin Wiest est vraisemblablement informé de cette nouvelle et deux jours plus tard, il rassemble l’ensemble des pièces nécessaires au dossier de recrutement.

Le 6 septembre, il a déjà complété quasiment tous les formulaires requis : curriculum vitae, formulaire personnel précisant son parcours, formulaire sur l’ascendance, formulaire politique, certificat sur l’honneur par lequel il déclare ne pas être endetté, déclaration de non-appartenance à une loge ou une quelconque autre organisation similaire (il souligne l’adverbe « jamais »)[31]. Le 26 septembre 1941, il se soumet à la visite médicale obligatoire, où le médecin qui l’a ausculté, le Dr. Rachel, conclue que « sur la base des informations communiquées et sur la base des résultats de l’auscultation pratiquée ce jour par mes soins, je déclare Monsieur Wiest Erwin en bonne santé et apte à être employé comme médecin »[32]. Très important également pour l’administration nazie, Wiest est obligé de prouver son ascendance germanique et aryenne et de produire un certificat estampillé par les services municipaux. Le maire de la ville de Sarrebourg, la ville voisine de son lieu de naissance, atteste en effet l’appartenance de Wiest à la communauté populaire allemande en qualité de Lorrain :

« par ce document, il est certifié que le médecin Erwin Georg Nikolaus Wiest, né le 21 décembre 1915 à Sarrebourg-Réding possède la "Deutsche Volkszugehörigkeit, Lothringens" »[33].

Aux yeux du nouveau régime, Erwin Wiest n’est qu’un Mosellan et ne possède donc pas la pleine nationalité allemande. Ceci est d’une importance capitale pour la suite de sa carrière dans le mesure où même s’il parvient à être embauché à la clinique de chirurgie, son profil suscite la méfiance de l’institution, ce qui engendre par la suite des mesures de rééducation idéologique. Néanmoins, le fait est que le nouveau directeur de la clinique chirurgicale de l’université allemande de Strasbourg, le professeur Ludwig Zukschwerdt, souhaite titulariser Wiest dans son service et lui offrir le poste de Pflichtassistent, ce qui est sans aucun doute un signe du travail de qualité fourni par Wiest à la clinique. Une fois les pièces du dossier rassemblées, c’est ensuite Zukschwerdt qui effectue les démarches nécessaires pour solliciter le recrutement de Wiest comme assistant. Le 23 octobre 1941, il demande à l’université de nommer Wiest au poste de Pflichtassistent, avec effet rétroactif au 1er octobre et ce, pour « toute la durée de la guerre »[34]. Sa demande est approuvée par le doyen de la faculté de médecine six jours plus tard (le 29) et par le directeur de la Dozentenschaft le mois suivant (29 novembre)[35]. Ce dernier, Anrich, donne également son aval et justifie sa décision en ces termes :

« Concernant le recrutement de Monsieur le docteur en médecine Wiest en qualité de Pflichtassistent à la clinique chirurgicale universitaire [de la Reichsuniversität Strassburg], il n’y a aucune réserve, tant du point de vue de son caractère que du point de vue politique. Comme le Dr. Wiest n’a pas encore servi dans l’Ancien Reich, il ne peut être embauché que temporairement, c’est-à-dire qu’un nouveau rapport devra être établi avant qu’il ne puisse être nommé planmässiger Assistent »[36].

Ensuite, le 1er décembre 1941, le recteur de l’université approuve à son tour la demande, tout en insistant sur la remarque de Anrich qui souhaite avant tout que Wiest accomplisse un temps de service outre-Rhin aux côtés de médecins allemands[37]. De plus, avant de pouvoir approuver la demande, le Kurator souhaite connaître la rémunération actuelle de Wiest depuis qu’il a intégré la clinique chirurgicale en août 1940[38]. Une semaine plus tard (le 17), le service administratif de l’hôpital civil informe le Kurator que depuis le 1er avril 1941, Wiest perçoit jusque-là 120 Reichsmarks mensuels en sa qualité de Volontärassistent[39]. Une fois cette information parvenue au Kurator, celui-ci valide enfin le dossier de recrutement et informe Erwin Wiest de sa nomination au poste de Pflichtassistent avec effet rétroactif au 1er octobre 1941 et du maintien de son salaire[40].

Apparemment apprécié de Zukschwerdt, Wiest est un chirurgien qui parvient à poursuivre sa carrière et à monter progressivement dans la hiérarchie universitaire et hospitalière. De Volontärassistent, il devient pour une courte période Pflichtassistent (octobre – novembre 1941), puisque le professeur Ludwig Zukschwerdt souhaite rapidement offrir à son collaborateur le poste de faisant fonction d’assistant scientifique (Verwalter einer wissenschaftlichen Assistentenstelle). Dès le 6 mars 1942, Zukschwerdt remplit un formulaire spécial pour demander son recrutement à ce poste plus élevé dans la hiérarchie hospitalière et souhaite que la nomination à ce poste devrait être rétroactive avec effet au 1er décembre 1941 et ce, « pour une durée indéterminée ». Comme l’exige la procédure en cas de recrutement d’un personnel auxiliaire au sein d’une structure hospitalo-universitaire, il est nécessaire d’obtenir l’aval des différents cadres de l’université. Très vite, à peine quatre jours plus tard (le 10 mars), le doyen de la faculté de médecine, Johannes Stein, approuve la demande et transmet ensuite le dossier aux autres autorités compétences dans la chaîne décisionnelle. Le 13 mars 1942, c’est au tour du recteur de l’université d’avaliser le recrutement et de transférer en dernier lieu le dossier interne au Kurator de l’université[41]. En moins de deux semaines, la procédure d’embauche est validée à tous les échelons de la hiérarchie, si bien qu’Erwin Wiest reçoit une notification du Kurator le 17 mars 1942, l’informant qu’il est nommé à un poste d’assistant scientifique par intérim (kommissarische Verwaltung einer wissenschaftlichen Assistentenstelle). De plus, la décision est prise avec effet rétroactif au 1er janvier 1942 et non pas au 1er décembre 1941 comme l’avait souhaité Zukschwerdt. En conséquence, en tant qu’assistant scientifique célibataire, son traitement mensuel s’élève désormais à 323,68 Reichsmarks brut[42].

Le nouveau statut de Wiest – qui vient alors d’être promu et dont la carrière vient de connaître un nouveau bond en avant – est ensuite systématiquement inscrit sur les nouvelles listes mensuelles du personnel hospitalier des cliniques de la Reichsuniversität Strassburg. Si le dossier de recrutement a été traité en seulement onze jours, on voit que dès le 1er avril 1942, Wiest figure sur le tableau du personnel avec sa nouvelle fonction : « Verwalter einer wissenschaftlicher Assistentenstelle »[43]. Signalons d’ailleurs qu’à la date du 9 avril 1942, la clinique chirurgicale comptait précisément 332 lits occupés sur les 425 lits alors disponibles dans ses 19 Stationen rattachées de la clinique. Aussi, treize médecins et assistants y travaillent, ces derniers étant accompagnés de trois membres de la Wehrmacht[44]. Enfin, on constate qu’au 1er mai 1942, Wiest quitte la clinique chirurgicale B pour intégrer l’une de ses stations, à savoir le service de la policlinique (Poliklinik), toujours dans la même fonction d’assistant[45]. Toutefois, cette nouvelle affectation n’est qu’éphémère car dès le mois suivant, il est inscrit sur les listes du personnel parmi les personnes alors « momentanément absentes » (zur Zeit abwesend), tout en restant rattaché à la clinique chirurgicale[46]. Quand bien même les sources manquent pour dater précisément la durée de son absence de Strasbourg, il est certain qu’il quitte l’Alsace au 1er juin 1942 et cela pour une longue période d’au minimum quinze mois. La dernière liste du personnel médical qui nous soit parvenue est celle du 1er novembre 1943 : sur celle-ci, Erwin Wiest est toujours noté « absent », ce qui laisse subodorer que son détachement ait encore dépassé le mois de novembre 1943, sans que l’on puisse, pour l’instant, documenter la date exacte de son retour[47].


La rééducation (Umschulung) d’un médecin mosellan

La « Notdienstverpflichtung » : l’envoi dans le Reich

En réalité, cette période durant laquelle Erwin Wiest est absent de la clinique chirurgicale de Strasbourg correspond à l’envoi du médecin mosellan outre-Rhin. Cette mutation intervient dans le cadre d’une mesure de rééducation du personnel médical alsacien et mosellan travaillant ou candidatant à un poste au sein de la Reichsuniversität Strassburg. Rappelons qu’à l’occasion du recrutement de Wiest au poste de Pflichtassistent fin 1941, le Dozentenschaftsleiter avait certes donné son aval, mais avait fait remarquer que le candidat au poste n’avait pas encore été envoyé au sein du territoire de l’« Ancien Reich » (Altreich). Il n’avait d’ailleurs approuvé son embauche que pour une courte durée, afin qu’il puisse être ultérieurement envoyé dans le Reich[48] – un avis également partagé par le recteur[49].

Quand bien même Wiest bénéficiait du soutien de son supérieur Zukschwerdt qui avait réussi à catalyser sa carrière en lui permettant d’évoluer dans la hiérarchie hospitalière, cela n’empêche pas l’obligation de se soumettre à la politique de rééducation appliquée à l’égard du personnel alsacien et mosellan postulant un emploi à la Reichsuniversität. Cette longue absence du service de la chirurgie strasbourgeoise entre le 1er juin et le 1er novembre 1943 (au minimum) tire son origine dans le fait qu’il a été « notdienstverpflichtet ». Il s’agit en fait d’une mesure de soumission obligatoire et de germanisation nationale-socialiste et professionnelle, correspondant peu ou prou à un service médical obligatoire dans le Reich et prévoyant le transfert du médecin dans un établissement de santé outre-Rhin sous supervision par un médecin allemand ayant faut ses preuves en matière de loyauté au régime.

Précisons à nouveau le contexte d’une telle mesure, trahissant la méfiance des autorités nationales-socialistes vis-à-vis des autochtones. Afin de mieux cerner les enjeux visés par les nazis en envoyant les médecins alsaciens et mosellans hors d’Alsace, revenons sur les premières démarches effectuées par les instances nazies dès les premiers mois de l’annexion de l’Alsace au Reich. Tout d’abord, s’il était admis que les Allemands étaient par principe d’accord pour que le personnel employé avant 1940 puisse être réemployé dans la nouvelle structure allemande (sous certaines conditions), permettant ainsi une certaine continuité, il n’en demeure pas moins vrai que les conditions en question traduisent toute la valeur idéologique et politique des mesures adoptées. Par exemple, le 14 novembre 1940, le Reichsdozentenführer Walter Schultze écrit à Max de Crinis, le Ministerialdirektor im Reichserziehungsministerium afin régler au plus vite la question de la rémunération des médecins alsaciens. Dans son courrier, il évoque la politique prévue par le Reich : « dans les cliniques strasbourgeoises, il y a un certain nombre de bons médecins assistants qui doivent absolument se rendre au moins une fois dans le Reich pour un an ou deux ». En réalité, cette mesure est envisagée pour que les Alsaciens et les Mosellans « baignent dans la pure atmosphère nationale-socialiste » et qu’ils se familiarisent avec les préceptes et le bien-fondé de la politique sanitaire national-socialiste et qu’ils « réintègrent » par là même « leur peuple, le peuple germanique »[50].

L’idée d’envoyer les Alsaciens et les Mosellans dans le Reich suit son cours, non sans réticences de la part de l’institution strasbourgeoise. En janvier 1941, le Hochschulreferent berlinois Scheer réprimande le Gauleiter Wagner et le charge d’effectuer au plus vite le nécessaire afin que tous les assistants d’origine alsacienne (et par extension mosellane), pressentis à des postes au sein de l’université allemande, travaillent auparavant – pour une période transitoire (Übergangszeit) –, au sein d’une clinique universitaire allemande[51]. Une objection à cette mesure vient notamment du recteur de l’université, Schmidt, qui répond au ministère qu’il n’est pas possible, dans l’état actuel, d’envisager de se séparer d’autant d’assistants alsaciens (alors près de cinquante) :

« Après une vérification minutieuse de la situation de l’infrastructure médicale dans le cadre de l’hôpital civil, je me permets de vous faire savoir que nous employons encore pour l’heure cinquante médecins-assistants alsaciens, pour une occupation moyenne de 1700-1800 lits. Devant un nombre aussi important de malades, il n’est pas possible d’envoyer les médecins dans le Reich, car nous n’employons presque aucun médecin-assistant allemand. Les soins médicaux de la population civile de Strasbourg deviendraient impossibles s’il fallait évacuer les médecins alsaciens rapidement. Nous n’assisterons à un échange conséquent de médecins-assistants qu’après la nomination de professeurs de médecine qui amèneront avec eux au moins un certain nombre de collaborateurs »[52].

Si cette remarque du recteur Schmidt témoigne de sa réticence à se séparer d’autant de médecins alsaciens à la fois – au risque que toute l’offre de soin disponible à Strasbourg en pâtisse –, elle donne également un élément de réponse concernant le caractère tardif de l’envoi de Wiest outre-Rhin. En effet, il fallait attendre que la Reichsuniversität soit bien établie et que le personnel allemand soit nommé, ceux-ci s’entourant de leurs collaborateurs directs.

En conséquence, Erwin Wiest est contraint de se rendre outre-Rhin à partir du mois de juin 1942 pour travailler comme médecin aux côtés de confrères censés lui instiller l’esprit national-socialiste. Il s’agit là de l’ultime étape de l’Umschulung qui a frappé le corps médical alsacien et mosellan. En effet, le 11 juin 1942, le service administratif de la RUS notifie au Kurator qu’Erwin Wiest, occupant alors le poste d’assistant scientifique par intérim à la clinique chirurgicale, a quitté son poste (Dienstaustritt) au 1er juin 1942. À ce moment-là, Erwin Wiest est envoyé à Pfullendorf dans le pays de Bade (notdienstverpflichtet nach Pfullendorf), une petite ville souabe située près de Sigmaringen dans le sud de l’Allemagne. En fait, il reprend la place d’Adolphe Jung, qui après sa « Notdienstverpflichtung » en mars--avril 1942 a quitté Pfullendorf pour l’hôpital d’Überlingen avant sa relocalisation à Berlin à l’automne 1942. Le document précise également que le paiement du salaire de Wiest, calculé sur la base de la Reichsassistentenordnung, a été suspendu au 31 mai 1942. Cela rappelle en effet que dans sa nouvelle affectation à Pfullendorf, il allait être payé par les services de cette ville et que même si son poste à la clinique chirurgicale de la Reichsuniversität était conservé, il n’était plus rémunéré pour celui-ci durant son absence[53]. Enfin, il semble que durant son service en Allemagne, Erwin Wiest ait encore évolué au sein de la hiérarchie médicale, car à partir du 1er août 1942, il est nommé dans les documents sous le titre de médecin assistant (Assistenzarzt). D’aucuns seraient tenté de voir dans ce nouveau statut, qui s’accompagne généralement de davantage de responsabilités au sein de la structure hospitalière, à la fois une reconnaissance des compétences médicales de Wiest, mais également de la bonne impression qu’il donne à ses supérieurs et à l’administration d’un point de vue idéologique et politique à l’occasion de ce service médical. Encore une fois, les dates précises de sa Notdienstverpflichtung ne sont pas connues – par manque de sources –, mais elle débute au 1er juin 1942 et semble durer plus d’une année. Cette période passée en Allemagne se double d’une formation suivie dans l’école médicale de rééducation nationale-socialiste à Alt-Rehse[54].


La formation à la Führerschule der Deutschen Ärzteschaft à Alt-Rehse

Erwin Wiest a dû se soumettre à une autre mesure visant à lui inculquer l’idéologie nazie. En effet, même si nous n’avons jusque-là pas pu le dater exactement, il est certain que Wiest ait été envoyé en formation à l’école médicale d’Alt-Rehse, probablement avant sa Notdienstverpflichtung à Pfullendorf. Les raisons de l’envoi des Alsaciens et des Mosellans dans ce centre de formation et de rééducation sont sensiblement les mêmes que celles évoquées précédemment au sujet de leur affectation dans un établissement de santé situé dans le territoire de l’« Ancien Reich » (Altreich). Jacques Héran précise d’ailleurs qu’« aux yeux des autorités hitlériennes, la rééducation (Umschulung) des Alsaciens s’imposait ». Pour cela, les nazis ont utilisé une école de cadres du corps médical allemand, la Führerschule der deutschen Ärzteschaft, qui avait été créée en 1935 et installée en pleine campagne, à Alt-Rehse, près de Neubrandenburg dans le Mecklembourg[55]. Même si nous n’avons pas retrouvé la date de sa présence à Alt-Rehse, on sait toutefois que les premiers cours (Schulungskurse) dispensés par la Reichsärzteführung, auxquels ont dû participer des assistants alsaciens, ont débuté le 9 février 1941[56].

Photographie 1 : Photographie de groupe des médecins alsaciens et mosellans envoyés à l’école d’Alt-Rehse, non daté[57].

Une preuve de la présence de Wiest à Alt-Rehse nous est fournie grâce à une photographie publiée par Jacques Héran dans son livre pionnier Histoire de la médecine à Strasbourg (1997). Sur celle-ci, on reconnaît plusieurs médecins alsaciens issus à la fois des cliniques chirurgicale, pédiatrique, gynécologique ou du service de médecine interne de la clinique médicale. Ainsi, au premier rang, de gauche à droite, on voit René Mehl (pédiatre), Erwin Wiest (chirurgien), René Burgun (dermatologue), Frédéric Froehlich (chirurgien), tandis qu’au second rang, on aperçoit de gauche à droite Paul Steimlé (chirurgien), Charles Heintz, René Piffert, Auguste Lieber (tous trois internistes) et Paul Claer (gynécologue)[58].

Ainsi, l’esquisse de la carrière médicale d’Erwin Wiest au sein de la structure hospitalière de la Reichsuniversität Strassburg, tend à mettre en lumière plusieurs caractéristiques concernant le réemploi par les autorités allemandes d’anciens médecins et auxiliaires autochtones au sein de l’institution nazie. Quand bien même il avait combattu dans l’armée française en 1939-1940 et qu’il n’avait jamais adhéré à une quelconque formation idéologique, politique, militaire, paramilitaire ou caritative nazie, Erwin Wiest est l’un des exemples de cette continuité dans le recrutement du personnel alsacien et mosellan à la Reichsuniversität Strassburg. Même si ce n’est pas sur des critères exclusivement idéologiques que le recrutement avait été avalisé – quand bien même l’enquête du SD et l’avis du Leiter der NS-Dozentenschaft jouaient un rôle capital –, on remarque la méfiance des Allemands vis-à-vis de ce Mosellan qui a dû subir des mesures de rééducation idéologique et politique outre-Rhin. Mais la carrière de Wiest s’illustre encore par son caractère singulier de sa réhabilitation en 1945 dans ses anciennes fonctions à la clinique chirurgicale de l’université de Strasbourg redevenue française.


Après-guerre : « un chirurgien d’expérience et un chercheur de qualité »[59]

La réintégration dans le système médical et universitaire français

Échappant aux procédures d’épuration du corps médical engagées dans l’immédiat après-guerre, Erwin Wiest retrouve très vite son poste à la clinique chirurgicale de l’hôpital civil de Strasbourg. La clinique est alors dirigée par René Fontaine (1899-1979), un chirurgien alsacien nommé professeur de thérapeutique chirurgicale à la faculté de médecine de Strasbourg, puis doyen de la même faculté entre 1953 et 1965. S’il y a tout lieu de penser que Wiest aurait pu préparer et soutenir une thèse de doctorat à la Reichsuniversität Strassburg au moment où il y travaillait comme médecin assistant en 1941 – ce qui ne semble pas avoir été le cas, car nous n’avons pas retrouvé son manuscrit et le titre de docteur manque sur la plus part des listes des personnels de la faculté de médecine de la RUS –, il redevient manifestement « interne » selon les dires de son maître et directeur de thèse[59], et présente en 1948 sa thèse de doctorat de médecine intitulée « Contribution à l’étude de la réparation des fractures expérimentales » sous la direction du professeur Fontaine[60]. Ainsi, il complète sa formation médicale, clinique et chirurgicale par un apprentissage expérimental et développe d’ailleurs un intérêt notoire pour l’étude et le traitement des fractures expérimentales (c’est-à-dire non accidentelles) chez les chiens.

Par la suite, vraisemblablement à l’issue de la soutenance de sa thèse de doctorat, Erwin Wiest devient l’un des plus proches collaborateurs de Fontaine et occupe le poste chef de clinique à la clinique chirurgicale B[59]. Avec ce dernier et ses proches assistants strasbourgeois, Wiest développe à la fois ses activités de chirurgiens, mais également ses activités scientifiques. On remarque qu’il avait déjà participé en 1947 à la dixième session de conférences du comité international de médecine et de pharmacie militaires qui s’est tenue à Bâle le 7 juin 1947, puis à Aix-les-Bains les 12 et 13 juin 1947. À cette occasion, Fontaine présente ses travaux réalisés avec la collaboration de Wiest concernant « les fractures de guerre et leur traitement ». Ce travail de recherche ainsi que les autres contributions sont publiés l’année suivante dans le périodique Sessions de conférences du comité international de médecine et de pharmacie militaires[61].

Entre 1948 et 1952, René Fontaine et certains membres de son cercle restreint de proches collaborateurs strasbourgeois se lancent dans l’étude et le traitement des fractures osseuses. Plus spécifiquement, l’équipe de chercheurs étudie l’effet de plusieurs hormones sur le développement de ces fractures expérimentales et publie ses résultats dans diverses revues scientifiques et médicales en France comme en Allemagne. Ainsi, en 1948, Erwin Wiest coécrit avec René Fontaine, A. Chevallier, Paul Mandel et M. Schuller un article intitulé « Étude de l’activité phosphatasique des os longs au cours des fractures expérimentales chez le chien » dans les Comptes rendus des séances de la Société de biologie et de ses filiales[62]. Deux ans plus tard, Fontaine, Chevallier, Mandel et Wiest publient un nouvel article intitulé « Étude expérimentale, histologique et biochimique de la réparation des fractures chez le chien » dans le Lyon chirurgical[63]. En 1952, il signe avec René Fontaine et Paul Mandel un article scientifique intitulé « Étude anatomique, clinique, histologique et biochimique de l’action de différentes hormones (thyroxine, désoxycorticostérone et cortisone) sur l’évolution des fractures expérimentales chez le chien »[64], un article de huit pages qui paraît dans les Mémoires de l’Académie de Chirurgie, et qui est repris dans la revue spécialisée allemande Die Medizinische Welt sous le titre « Über die Wirkung verschiedener Hormone (Thyroxin, Desoxycorticosteron und Cortison) auf den Verlauf von Knochenbrüchen beim Hunde »[65]. Enfin, une dernière contribution scientifique retrouvée à laquelle Wiest a collaboré paraît dans une revue de chirurgie lyonnaise la même année et est consacré au même sujet : « Action de la thyroxine sur l’évolution des fractures expérimentales chez le chien »[66].


Vers la chirurgie orthopédique

La direction par intérim de l’hôpital Stéphanie

En 1952, Erwin Wiest décide de quitter la clinique chirurgicale B de l’université de Strasbourg et de prendre quelque distance avec son maître, le professeur René Fontaine, afin de s’orienter plus spécifiquement vers l’orthopédie. Il reste certes dans la même ville, mais obtient un poste à l’hôpital Stéphanie. Également connu sous le nom d’« hôpital chirurgical orthopédique Stéphanie », il s’agit d’un établissement de santé fondé en 1912 sous l’impulsion de l’orthopédiste Fritz Lange (1864-1952) et de la comtesse Stéphanie von Wedel (1852-1937), l’épouse du Statthalter dans la province alsacienne du Reich wilhelmien. Cet hôpital orthopédique prend notamment son essor à la fin de la Première Guerre mondiale et se spécialise plus particulièrement dans les soins dispensés aux enfants infirmes.

Avec le départ à la retraite d’Edmond Allenbach (1885-1968), qui a dirigé l’établissement pendant trente-cinq ans entre 1919 et 1954 – ayant été maintenu en place par les nazis en 1940, puis par les Français en 1944 –, Erwin Wiest est chargé d’assurer l’intérim de la direction de l’hôpital Stéphanie pendant quatre années, de 1954 à 1958, jusqu’à la nomination du professeur Adolphe Jung (1902-1992) revenu de Sarrebruck quelques mois plus tôt. Le poste de directeur étant vacant, Erwin Wiest est chargé d’assurer l’intérim à la direction de l’hôpital pendant quatre années, de 1954 à 1958. À partir de cette date, le chirurgien strasbourgeois et ancien chef de Wiest, le professeur Adolphe Jung (1902-1992), prend la direction de l’hôpital entre 1958 et 1974. Avec la nomination de ce dernier, l’hôpital Stéphanie devient partie intégrante du Centre hospitalier et universitaire de Strasbourg, si bien que l’hospice se développe davantage encore, avec l’attribution de plusieurs postes de chefs de clinique et d’internes[67]. En conséquence, Erwin Wiest est officiellement nommé « chef de clinique d’orthopédie » et « assistant de chirurgie orthopédique des hôpitaux »[68].

L’agrégation de médecine, mention orthopédie

En 1962, alors qu’il s’est spécialisé en chirurgie depuis 1938 et plus précisément dans l’orthopédie depuis 1954, Erwin Wiest décide de candidater au concours national de l’agrégation de médecine. Toutefois, étant donné qu’aucune place n’avait été ouverte cette année-là à ce prestigieux concours pour l’académie de Strasbourg, le doyen de la faculté de médecine de Strasbourg et ancien maître de Wiest, le professeur René Fontaine, a décidé d’introduire son disciple et protégé auprès d’autres facultés de médecine en France. Le 4 décembre 1962, il adresse un même courrier à plusieurs de ses confrères, dont Professeurs Merle d’Aubigny et Cauchoix de la faculté de médecine de Paris, ainsi qu’aux Professeurs Creyssel, Rienau et Pouyanne, respectivement des facultés mixtes de médecine de et de pharmacie de Lyon, Toulouse et Bordeaux. Dans chacune de ces lettres, Fontaine écrit ce qui suit :

« Mon Cher Collègue,

Permettez-moi de vous recommander M. le Docteur Erwin WIEST qui a l’intention de se présenter au concours d’agrégation de 1962 et qui fut mon interne et mon chef de clinique avant de s’orienter vers l’orthopédie sous la direction tout d’abord du Docteur ALLENBACH et de M. le Professeur JUNG ensuite. Il n’y a pas de place mis[e] au concours pour Strasbourg.

C’est un chirurgien d’expérience et un chercheur de qualité. Il serait apte à tout point de vue à donner un excellent agrégé. Veuillez croire, Mon Cher Collègue, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

Le doyen [Professeur René FONTAINE] »[59].

De toute évidence, Erwin Wiest, présenté ici sous les traits d’un excellent chirurgien et d’un brillant chercheur, réussit les épreuves d’admissibilité. Sa réussite au concours d’admissibilité de l’agrégation de médecine, mention orthopédie est en effet confirmée au Journal officiel de la République française, en vertu d’un arrêté émis le 13 décembre 1962[69]. D’ailleurs, le lendemain, le professeur Robert Merle d’Aubigné, membre de l’académie de chirurgie, adresse un courrier au Professeur Fontaine, pour l’informer de cette bonne nouvelle concernant Wiest :

« Mon Cher collègue,

Bien que les talents oratoires de WIEST ne soient pas à la hauteur de sa qualité, qui est mieux démontrée par ses travaux, le Jury a décidé à l’unanimité de le proposer au Ministre pour l’admissibilité à l’agrégation.

Nous étions tous heureux de vous faire ce plaisir […] »[70].


L’intégration au CHU de Strasbourg

En application de plus décrets et arrêtés gouvernementaux, Erwin Wiest, alors chef de clinique à l’hôpital Stéphanie de Strasbourg, se voit versé dans le corps du personnel enseignant et hospitalier du CHU de Strasbourg en 1963. Un arrêté conjoint signé par le ministre de l’Éducation nationale et le ministre de la Santé publique et de la population le 25 mars 1963 prononce en effet l’« intégration avec effet différé » de Wiest dans le corps du personnel hospitalo-universitaire du CHU de Strasbourg. Toutefois, sa nomination semble tarder si bien que le 9 janvier 1964, Wiest décide d’écrire un courrier au Directeur général de l’enseignement supérieur de l’Éducation nationale. Il souhaite non seulement lui faire part de son étonnement quant au fait que sa nomination n’ait pas encore été effective, mais réclame ni plus ni moins la mise en exécution du décret avec « effet immédiat » :

« Je soussigné, WIEST ERVIN, Georges, Nicolas, docteur en médecine, chef de clinique d’orthopédie, assistant de chirurgie orthopédique des hôpitaux intégré dans le corps visé au 4e article du 1er décret du 24 septembre 1960, avec effet ultérieur par arrêté conjoint du ministre de l’Éducation nationale et du ministre de la Santé publique et de population en date du 25.3.1963 en qualité de chef de clinique d’orthopédie, assistant de chirurgie orthopédique des hôpitaux, ai l’honneur de solliciter mon intégration effective dans le centre hospitalier et universitaire de Strasbourg avec effet immédiat »[71].

Les efforts de Wiest semblent porter leurs fruits, puisque sa nomination est entérinée au Journal officiel de la République française dès le début du printemps de la même année[72].

De la démission à la vacation

Après avoir travaillé pendant douze ans à l’hôpital Stéphanie, d’abord comme directeur par intérim (1954-1958), puis comme chef de clinique et assistant de chirurgie (1958-1966), Erwin Wiest fait connaître à ses supérieurs à la fin de l’année 1966 qu’il envisage de démissionner. Il prévient notamment le directeur médical de l’hôpital, le professeur Adolphe Jung, chirurgien des hôpitaux et titulaire de la chaire de pathologie chirurgicale à l’université de Strasbourg, de sa décision. La fonction d’agrégé est limitée dans le temps à neuf ans. Les postes de professeurs sont prisés et de fait, Wiest est contraint de trouver une nouvelle situation en pratique privée. Le 7 novembre 1966, Jung avertit par écrit le doyen de la faculté de médecine, le professeur Jean Clavert, que son « assistant-chef de clinique à l’hôpital orthopédique Stéphanie […] est amené à donner sa démission pour le 31 décembre 1966 ». La démission d’Erwin Wiest signifie qu’il s’installé « en ville », continuant vraisemblablement d’opérer dans une clinique privée. Toutefois, Erwin Wiest ne rompt pas pour autant avec hôpital Stéphanie et les soins orthopédiques dispensés aux enfants infirmes. Adolphe Jung conclue en effet son courrier adressé à Jean Clavert en le priant « de bien vouloir le nomme[r] attaché de l’hôpital Stéphanie à raison de six vacations par semaine »[73].

La démission de Wiest est acceptée et la proposition faite par Jung visant à le nommer « attaché » est elle aussi approuvée. Le 25 décembre 1966, soit quelques jours après son cinquante-et-unième anniversaire et moins d’une semaine avant la date effective de sa démission, Erwin Wiest écrit au doyen Clavert en lui rappelant son changement de statut. La phrase est courte et le ton bref :

« J’ai l’honneur de vous faire connaître qu’à partir du 1er janvier 1967, je remplis les fonctions d’attaché à l’hôpital orthopédique Stéphanie. À partir de cette même date, ma situation de chef de clinique se trouve donc résiliée»[74].

Dans les années qui suivent, il y a tout lieu de penser qu’Erwin Wiest ait ouvert son propre cabinet en ville, mais par la suite, il s’installe à Boersch dans le centre de l’Alsace, au pied du Mont-Sainte-Odile. C’est là qu’il décède le 16 novembre 1983, un peu plus d’un mois avant son soixante-huitième anniversaire[75].


Publications d’Erwin Wiest

Ervin Wiest, Contribution à l’étude de la réparation des fractures expérimentales, thèse de doctorat de médecine réalisée sous la direction du Professeur René Fontaine, Université de Strasbourg, n°57, 1948.

Comité international de médecine et de pharmacie militaires, 9e et 10e sessions de conférences du Comité international de médecine et de pharmacie militaires. New-York 1939 ; Bâle et Aix-les-Bains 1947, Liège, Office international de documentation de médecine militaire, 1948. Voir également Revue internationale de la Croix-Rouge et Bulletin international des sociétés de la Croix-Rouge, vol. 37, n°357, septembre 1948, p. 642-643.

René Fontaine, A. Chevallier, Paul Mandel, Erwin Wiest, et M. Schuller, « Étude de l’activité phosphatasique des os longs au cours des fractures expérimentales chez le chien », Compte rendu des séances de la Société de biologie et de ses filiales, Paris, Masson & Cie éditeurs, n°142, 1948, p. 702-704.

René Fontaine, A. Chevallier, Paul Mandel et Erwin Wiest, « Étude expérimentale, histologique et biochimique de la réparation des fractures chez le chien », Lyon chirurgical, n°45, 1950, p. 145-160

René Fontaine, Paul Mandel, Erwin Wiest, « Étude anatomique, clinique, histologique et biochimique de l’action de différentes hormones (thyroxine, désoxycorticostérone et cortisone) sur l’évolution des fractures expérimentales chez le chien », Mémoires de l’Académie de chirurgie, Paris, n°78, 1952, p. 351-359.

René Fontaine, Paul Mandel, Erwin Wiest, « Über die Wirkung verschiedener Hormone (Thyroxin, Desoxycorticosteron und Cortison) auf den Verlauf Knochenbrüche beim Hunde », in Die Medizinische Welt, Stuttgart, F. K. Schattauer-Verlag, 1952, p. 899-901.

René Fontaine, A. Chevallier, M. Klein, Paul Mandel, Erwin Wiest, A. Gries et A. Vogeleisen, « Action de la thyroxine sur l’évolution des fractures expérimentales chez le chien », Lyon chirurgical, n°47, 1952, p. 23-36.


Sources et bibliographie

Sources

Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 1558 W 170, dossier n°12524 (Erwin Wiest).

Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR), 126 AL 37 (Ärzteverzeichnis der klinischen Universitäts-Anstalten Straβburg, avril 1941-novembre 1943).

Archives de la faculté de médecine, Cave 2, dossier personnel d’Erwin Wiest.

Bundesarchiv (BArch), R 21/800

Bundesarchiv (BArch), R 4901/13192

Fiche Généafrance d’Erwin Wiest, disponible via : https://geneafrance.com/france/deces/?deces=7885214, [en ligne], consulté le 25 janvier 2021.

Journal officiel de la République française. Édition des lois et décrets, vol. 94, Paris, 1962, p. 12213. Voir https://books.google.fr/books?hl=fr&id=Hv4KAQAAMAAJ&dq=résultats+agrégation+de+médecine+1962&focus=searchwithinvolume&q=wiest, [en ligne], consulté le 27 janvier 2021.

Journal officiel de la République française. Recueil des textes officiels intéressant la Santé publique et la population, fascicule hebdomadaire (du 16 au 22 avril 1964), n°14, Paris, 1964, p. 57. Voir https://books.google.fr/books?id=od-VEOraPIMC&q=wiest+orthopédie+strasbourg&dq=wiest+orthopédie+strasbourg&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjj34ra1LvuAhVPxhoKHfaMAqkQ6AEwCHoECAQQAg, [en ligne], consulté le 27 janvier 2021.

H. Lautsch, H. Dornedden (dir.), Verzeichnis der deutschen Ärzte und Heilanstalten (vormals Reichs-Medizinal-Kalender für Deutschland, Teil II), Nachtrag 8 zum Ärzteverzeichnis 193, Leipzig, Georg Thieme Verlag, 1942.

Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis. Sommer-Semester 1942, Strasbourg, Heitz & Co., 1942, p. 32.

Propos de Frank Jung, échange de courriel, 7 mars 2021.

Bibliographie

Georges Bischoff, Richard Kleinschmager, L'Université de Strasbourg: cinq siècles d'enseignement et de recherche, Strasbourg, La Nuée bleue, 2010, p. 111.

René Burgun, Jacques Héran, « Les médecins restés à Strasbourg face à la politique hitlérienne », in Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 618.

Didier Chatelus, Certificats d’aptitudes aux grades universitaires (1810-1905), Professions de santé (médecins, officiers de santé, chirurgiens-dentistes, pharmaciens), Répertoire numérique des articles F/17/6084 à F/17/6570, Archives nationales, dossier réalisé sous la direction d’Anne Lejeune, 1993, p. 2-3 . Disponible via : http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/sm/F17%206084-6570.pdf, [en ligne], consulté le 26 janvier 2021.

Jean Delaneau, Avis présenté au nom de la commission des affaires culturelles sur le projet de loi adopté par l’Assemblée Nationale après déclaration d’urgence, portant diverses mesures d’ordre social, présenté par M. Jean Delaneau, Sénateur, Sénat, Seconde session ordinaire de 1986-1987, Annexe au procès-verbal de la séance du 18 juin 1987, n°298, p. 5-8. Disponible en ligne sur le site du Sénat via : https://www.senat.fr/rap/1986-1987/i1986_1987_0298.pdf, [en ligne], consulté le 26 janvier 2021.

Jean-Noël Grandhomme, « La "mise au pas" (Gleichschaltung) de l’Alsace-Moselle en 1940-1942 », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, n°46-2, 2014, p. 443-465.

Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 609 sqq.

Louis-François Hollender, « Quand la clinique chirurgicale de la faculté allemande était dirigée depuis la Chirurgie B », in Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 609.

Louis-François Hollender, Emmanuelle During-Hollender, « Anmerkungen zur Geschichte der Chirurgie in Straβburg », Zentralblatt für Chirurgie, vol. 126, n°7, 2001.

Pierre Kehr, Jacques Héran, « L’hôpital Stéphanie et le Secours orthopédique pour enfants infirmes », in Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997,, p. 528-532.

La Gazette de la Société française d’Orthopédie pédiatrique, n°26, février-mars 2009, p. 4 et 5.

Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 735.

Wolfgang Müller, « Le professeur Adolphe Michel Jung (1902-1992) : la vie mouvementée d’un chirurgien strasbourgeois », in Annuaire de la Société des Amis du Vieux Strasbourg, n°35, 2010, p. 137-147.

Marjory Charles Spencer, Katherine Uhler, The Structure, Composition and Growth of Bone, 1930-1953 : a Bibliography, Washington D.C., National Library of Medecine (US), mars 1955, p. 48, 62, 63, 84 et 120.

Patrick Wechsler, La faculté de médecine de la "Reichsuniversität Straβburg" (1941-1945) à l’heure nationale-socialiste, thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Université Louis Pasteur, 1991.


Lebenslauf « brut »[76]

Geboren am 21.12.1915 als Sohn des Postrats Wiest Karl in Saarburg Lothringen besuchte ich von meinem 6. Lebensjahr ab die Volksschule bis zu meinem 9. Lebensjahr.

Dann bis zum 17. Lebensjahr war ich Schüler der Gymnasien Saarbug, Kolmar, Luxeuil, Hagenau (infolge Versetzung meines Vaters) bis zur Reifeprüfung im Herbst 1933.

Vom Herbst 1933 bis 1938 besuchte ich die Hochschule (Medizin) in Straβburg. Im Monat November 1938, nachdem ich im November 1936 den Wettbewerb zum „externe des Hôpitaux“ bestanden hatte, wurde ich nach Bestehen des vorgeschriebenen Wettbewerbs zum interne des Hôpitaux ernannt. Als solcher betätigte ich mich von da ab in der Hautchirurgie[77] bis Sept[ember] 1939.

Während des Krieges war ich als Hilfsarzt in der Chir[urgischen] Militärklinik[78] in Bourges tätig und vom Frühjahr 1940 war ich Feldhilfsarzt in einem Artillerieregiment in der Maginot Linie.

Nach meiner Entlassung aus der Kriegsgefangenschaft erhielt ich den Auftrag, in der Chir[urgischen] Klinik meine Vorkriegstätigkeit in Straβburg wieder aufzusuchen, was ich auch vom Monat August 1940 ab tat (Dr. Allenbach, Dr. Sackenreiter).

Bis auf den heutigen Tag war ich in der Chirurgie tätig.

Straβburg, den 6. Sept[ember] 1941

[Wiest]

Loïc Lutz

février 2021


Repères

Localisations

Nationalités

  • Allemand (1915 - 1919)
  • Français (1919 - 1940)
  • Mosellan (1940 - 1944)
  • Français (1944 - 1983)

Confessions

  • Catholique

Publications

Liens à institutions

Université de Strasbourg

1915-12-21T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
1983-11-16T00:00:00Z
Vie privée
Décès
1948-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Thèse
1915-01-01T00:00:00Z
1919-01-01T00:00:00Z
Vie privée
1919-01-01T00:00:00Z
1940-01-01T00:00:00Z
Vie privée
1944-01-01T00:00:00Z
1983-01-01T00:00:00Z
Vie privée
1940-01-01T00:00:00Z
1944-01-01T00:00:00Z
Vie privée
{"selectable":false,"max":"1988-01-01T00:00:00Z","min":"1910-01-01T00:00:00Z"}

Références

À propos de cette page

Rédaction : ©Loic.lutz



  1. ADBR, 1558 W 170, dossier n°12524 (Erwin Wiest), Fragebogen über die Abstammung, 6 septembre 1941 ; ADBR, 1558 W 170, dossier n°12524 (Erwin Wiest), Lebenslauf, 6 septembre 1941..
  2. ADBR, 1558 W 170, dossier n°12524 (Erwin Wiest), Fragebogen über die Abstammung, 6 septembre 1941..
  3. ADBR, 1558 W 170, dossier n°12524 (Erwin Wiest), Lebenslauf, 6 septembre 1941..
  4. Voir Didier Chatelus, Certificats d’aptitudes aux grades universitaires (1810-1905), Professions de santé (médecins, officiers de santé, chirurgiens-dentistes, pharmaciens), Répertoire numérique des articles F/17/6084 à F/17/6570, Archives nationales, dossier réalisé sous la direction d’Anne Lejeune, 1993, p. 2-3 . Disponible via : http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/sm/F17%206084-6570.pdf, [en ligne], consulté le 26 janvier 2021..
  5. Jean Delaneau, Avis présenté au nom de la commission des affaires culturelles sur le projet de loi adopté par l’Assemblée Nationale après déclaration d’urgence, portant diverses mesures d’ordre social, présenté par M. Jean Delaneau, Sénateur, Sénat, Seconde session ordinaire de 1986-1987, Annexe au procès-verbal de la séance du 18 juin 1987, n°298, p. 5-8. On renvoie ici à la première partie (les dispositions relatives aux études médicales) et plus précisément à la section I (rappel historique) et au titre I (l’organisation des études médicales avant la réforme de 1958). Disponible en ligne sur le site du Sénat via : https://www.senat.fr/rap/1986-1987/i1986_1987_0298.pdf, [en ligne], consulté le 26 janvier 2021. Voir aussi ADBR, 1558 W 170, dossier n°12524 (Erwin Wiest), Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 6 septembre 1941 : sur ce formulaire, Erwin précise avoir débuté ses études le 1er novembre 1933 et indique avoir effectué son PCN (1933-1934), puis cinq ans d’études de médecine (1934-1939) et avoir réussi « trois examens cliniques »..
  6. 6,0 et 6,1 ADBR, 1558 W 170, dossier n°12524 (Erwin Wiest), Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 6 septembre 1941 ; ADBR, 1558 W 170, dossier n°12524 (Erwin Wiest), Lebenslauf, 6 septembre 1941..
  7. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 6 septembre 1941 : « November 1938 (Ernennung zum "Interne des Hôpitaux") als solcher musste ich mich verpflichten, in den folgenden 4 Jahren, meine Doktorarbeit nicht vorzulegen »..
  8. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Questionnaire d’activités politiques, 6 septembre 1941..
  9. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 6 septembre 1941; Lebenslauf, 6 septembre 1941..
  10. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 6 septembre 1941..
  11. Jean-Noël Grandhomme, « La "mise au pas" (Gleichschaltung) de l’Alsace-Moselle en 1940-1942 », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, n°46-2, 2014, p. 443-465..
  12. ADBR, 126 AL 37, dossier 1, Lettre interne à la Gauleitung, 16 juillet 1940..
  13. ADBR, 126 AL 37, dossier 1, Lettre de la Gauleitung au Höheres Kommando XXXIII, 24 juillet 1940. D’ailleurs, on remarque que les bureaux de la Gauleitung s’impatientent et que deux mois après le déclenchement de la procédure, les quatorze prisonniers réclamés n’auraient toujours pas été libérés. Voir ADBR, 126 AL 37, dossier 1, Lettre de la Gauleitung (Verwaltungs- und Polizeiabteilung) au Leitender Sanitätsoffizier beim Bezirkschef C in Dijon, 2 octobre 1940.
  14. Voir Christian Bonah, « Les Alsaciens à la Medizinische Fakultät de la Reichsuniversität Strassburg », in Christian Bonah, Paul Weindling, Florian Schmaltz, La faculté de médecine de la Reichsuniversität Strassburg et l’hôpital civil sous l’annexion de faite national-socialiste, 1944-1945, Strasbourg: Université de Strasbourg, pp. 117-151. Voir également Christophe Woehrle, La cité silencieuse. Strasbourg – Clairvivre (1939-1945), Beaumontis-en-Périgord, Les Éditions Secrets de Pays, 2019, p. 23-24..
  15. ADBR, 126 AL 37, dossier 1, Anordnung des Chefs der Zivilverwaltung im Elsass (Gesundheitswesen), 13 juillet 1940. Cet ordre a été transmis aux service des Strassburger Neuste Nachrichten qui ont publié un article à ce sujet dès le 20 juillet.
  16. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 6 septembre 1941; ADBR, 126 AL 37, Ärzteverzeichnis der klinischen Universitäts-Anstalten Strassburg, Stand vom 1. April 1941. Sur Sackenreiter, voir sa notice dans le Wikipédia de la commission historique sur la Reichsuniversität Strassbourg et Louis-François Hollender, « Quand la clinique chirurgicale de la faculté allemande était dirigée depuis la Chirurgie B », in Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 609. Rappelons que Sackenreiter lui aussi était revenu en Alsace et avait repris un poste en chirurgie. Auparavant, il s’était réfugié à Clairvivre avec le service hospitalier de l’université française de Strasbourg lors de l’évacuation de 1939. Voir à ce sujet Christophe Woehrle, La Cité silencieuse. Strasbourg - Clairvivre (1939-1945), Beaumontis-en-Périgord, Les Éditions Secrets de Pays, 2019,.
  17. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Lebenslauf, 6 septembre 1941; ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 6 septembre 1941..
  18. ADBR, 126 AL 37, Ärzteverzeichnis der klinischen Universitäts-Anstalten Strassburg, Stand vom 1. April 1941..
  19. BArch, R 4901/13518, Anlage 3, Ärzteverzeichnis der klinischen Universitätsanstalten Strassburg. Stand vom 1. Mai 1941, Bl. 220-221..
  20. H. Lautsch, H. Dornedden (dir.), Verzeichnis der deutschen Ärzte und Heilanstalten (vormals Reichs-Medizinal-Kalender für Deutschland, Teil II), Nachtrag 8 zum Ärzteverzeichnis 193, Leipzig, Georg Thieme Verlag, 1942..
  21. La plus ancienne trace qui indique que Wiest serait titulaire d’un doctorat de médecine date du mois du 1er septembre 1941, lorsque le Dr. Bennmann du SD adresse un rapport préliminaire à la faculté de médecine sur Wiest en vue de son recrutement comme Volontärassistent. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Rapport préliminaire d’examen politique concernant Erwin Wiest, 1er septembre 1941..
  22. Voir aussi Ibid, p. 541 ; Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 609 sqq. ; Louis-François Hollender, Emmanuelle During-Hollender, « Anmerkungen zur Geschichte der Chirurgie in Strassburg », Zentralblatt für Chirurgie, vol. 126, n°7, 2001..
  23. D’après ADBR, 126 AL 37, Ärzteverzeichnis der klinischen Universitäts-Anstalten Strassburg, Stand vom 1. Januar 1942, on compte très exactement 120 noms, auxquels il faut retrancher celui de Bickenbach, qui apparaît dans deux services (Abteilung III et institut de recherche de la clinique médicale). On obtient ainsi 119 médecins, dont 51 Allemands (RD), 50 Alsaciens, 4 Mosellans, 4 Luxembourgeois et 10 personnes dont la nationalité n’a pas pu être identifiée. Les cliniques qui ont le plus de personnels sont les cliniques médicale (30), chirurgicale (21), infantile (13) et gynécologique (12), comptant respectivement 56%, 71%, 38% et 33% de médecins issus des régions nouvellement annexées. D’autres cliniques, disposant de bien moins de personnel, comme la dermatologie (5 médecins), la psychiatrie-neurologie (4) ou l’orthopédie (2), affichent bien souvent une surreprésentation d’Alsaciens (respectivement 80%, 75% et 100%). On remarque enfin qu’au 1er janvier 1942, aucun Alsacien et aucun Mosellan ne travaille à la clinique ORL ou à la clinique ophtalmologique..
  24. Rainer Möhler, 'Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 717; Georges Bischoff, Richard Kleinschmager, L'Université de Strasbourg: cinq siècles d'enseignement et de recherche, Strasbourg, La Nuée bleue, 2010, p. 111..
  25. Anrich III 49 et Anrich III 511. Cité selon Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 727..
  26. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Politische Beurteilung', 16 octobre 1941 : « Dr. Wiest ist unter der französischen Regierung nicht ungünstig in Erscheinung getreten. Er zeigt sich heute um eine Ausrichtung in nationalsozialistischem Sinne bemüht, ohne sich jedoch aktiv innerhalb einer NS-Formation zu betätigen. Nach Sachlage steht seiner weiteren Verwendung als Volontärassistent an der chirurgischen Klinik nichts im Wege. Heil Hitler! »..
  27. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Demande d’examen politique concernant Erwin Wiest, 11 août 1941..
  28. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Rapport préliminaire d’examen politique concernant Erwin Wiest, 1er septembre 1941 : « Dr. W[iest] ist charakterlich und fachlich gut. Frankophile Einstellung hat nicht bestanden. Das Bekenntnis zum deutschen Volkstum ist positiv »..
  29. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), , Évaluation politique de la Kreisleitung, 4 septembre 1941.
  30. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Politische Beurteilung, 4 septembre 1941.
  31. Voir ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest)..
  32. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Amtsärztliches Zeugnis, 26 septembre 1941 : « Auf Grund der Angaben des Untersuchten und des heute durch mich erhobenen Befundes erachte ich Herrn Wiest Erwin für gesund und geeignet zur Anstellung als Arzt »..
  33. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Bescheinigung, 8 septembre 1941. Il s’agit ici d’une dénomination qui n’est pas l’équivalent de la nationalité allemande, mais le signe de l’appartenance que Wiest est « de sang allemand »..
  34. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Wiest Erwin), Antrag auf Einstellung eines Assistenten, Formulaire de demande de recrutement de Wiest comme Pflichtassistent, 23 octobre 1941..
  35. Voir ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Wiest Erwin), Antrag auf Einstellung eines Assistenten, Formulaire de demande de recrutement de Wiest comme Pflichtassistent, 23 octobre 1941..
  36. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Wiest Erwin), Antrag auf Einstellung eines Assistenten, Formulaire de demande de recrutement de Wiest comme Pflichtassistent, 23 octobre 1941. Ce formulaire contient une partie réservée à chaque autorité de l’université qui intervient dans le processus de recrutement. Ici, le Leiter der Dozentenschaft écrit le 29 novembre 1941 : « Gegen die Einstellung von Herrn Dr. med. Wiest an der C[h]irur[gischen] Universitätsklinik als Pflichtassistent bestehen in charakterlicher und politischer Hinsicht keine Bedenken. Da Herr Dr. Wie[st] noch nicht im Altreich eingesetzt war, kann er nur vorläufig angestellt werden, d. h. vor seiner Uebernahme als pln.Ass. müsste ein neues Gutachten angefordert werden »..
  37. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Wiest Erwin), Lettre du Rektor der Universität Strassburg au Kurator der Reichsuniversität Strassburg, 1er décembre 1941 : « […] Der Antrag wird von mir befürwortet […] Auf die Ausführungen des Dozentenschaftsleiters weise ich besonders hin »..
  38. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Wiest Erwin), Lettre du Kurator de la Reichsuniversität Strassburg au service administratif des cliniques hospitalo-universitaires, 10 décembre 1941 : « In seinem Lebenslauf gibt der Genannte an, daß er seit August 1940 seine frühere Tätigkeit in der Chirurgischen Klinik wieder aufgenommen hat. Ich bitte um Mitteilung, ob und in welcher Höhe Dr. Wiest bisher eine Vergütung aus der dortigen Kasse bezogen hat »..
  39. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Wiest Erwin), Lettre du service administratif des cliniques hospitalo-universitaires au Kurator de la Reichsuniversität Strassburg, 17 décembre 1941 : « In Beantwortung des dortigen Schreibens vom 10. D. Mts. Nr. 12246A teile ich mit, daß Herr Dr. Erwin Wiest, seit dem 1.4.41 die Vergütung als Volontärassistent mit 120.—RM aus der Kasse der Klinischen Universitätsanstalten bezogen hat »..
  40. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Wiest Erwin), Lettre du Kurator de la Reichsuniversität Strassburg au Dr. Wiest concernant son recrutement comme Pflichtassistent, 26 janvier 1942 : « Auf den Antrag des Direktors der Chirurgischen Klinik genehmige ich, daß Sie mit Wirkung vom 1.10.1941 ab das vorgeschriebene Pflichtjahr an der Chirurgischen Universitätsklinik Straßburg ableisten. Unter der Voraussetzung, daß hierdurch eine Äderung in Ihrer bisherigen Tätigkeit nicht eintritt, wird die bisher bezogene Vergütung als Volontär-Assistent weiter gewährt »..
  41. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Lettre du Rektor der Reichsuniversität Strassburg au Kurator der Reichsuniversität Strassburg, 13 mars 1942..
  42. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Lettre du Kurator der Universität Strassburg au Dr. Wiest, 17 mars 1942. La lettre précise que son traitement correspond à l’article 13 de la Reichsassistentenordnung, qui fixe le salaire d’un assistant scientifique en début de carrière et à la fois célibataire et exerçant dans un lieu de catégorie A (Ortsklasse A) comme la ville de Strasbourg, à 323,68 RM brut mensuels. La rémunération est payée par la Caisse de l’Administration des cliniques universitaires (Kasse der Verwaltung der klinischen Universitätsanstalten)..
  43. ADBR, 126 AL 37, Ärzteverzeichnis der klinischen Universitäts-Anstalten Strassburg, Stand vom 1. April 1942. On remarque également que Wiest figure parmi le personnel de la clinique inscrit dans le Personal- und Vorlesungsverzeichnis pour le semestre d’été 1942. Même s’il y a une erreur dans le prénom (Hermann au lieu d’Erwin), il s’agit bien d’Erwin Wiest qui sert comme assistant scientifique temporaire : voir Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis. Sommer-Semester 1942, Strasbourg, Heitz & Co., 1942, p. 32..
  44. ADBR, 126 AL 37, Meldung über die Zahl der in unserem Klinikum beschäftigten Assistenzärzte und Ärztinnen, Stand vom 9. April 1942. Parmi ces médecins sont comptés les Oberärzte, les Assistenzärzte, les Hilfsärzte, les Volontärärzte et les Pflichtassistenten..
  45. ADBR, 126 AL 37, Ärzteverzeichnis der klinischen Universitäts-Anstalten Strassburg, Stand vom 1. Mai 1942..
  46. ADBR, 126 AL 37, Ärzteverzeichnis der klinischen Universitäts-Anstalten Strassburg, Stand vom 1. Juni 1942..
  47. ADBR, 126 AL 37, Ärzteverzeichnis der klinischen Universitäts-Anstalten Strassburg, Stand vom 1. November 1943..
  48. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Antrag auf Einstellung eines Assistenten, Stellungnahme des Leiters der Dozentenschaft, 29 novembre 1941 : « Da Herr Dr. Wiest noch nicht im Altreich eingesetzt war, kann er nur vorläufig angestellt werden […] »..
  49. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Lettre du Rektor der Reichsuniversität Strassburg au Kurator der Reichsuniversität Strassburg, 1er décembre 1941..
  50. NSDDB Schultze an de Crinis, 14.11.1940, cité dans Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 728 : « An den Straßburger Kliniken befinden sich eine Reihe von guten Assistenten, die unbedingt einmal auf ein bis zwei Jahre ins Reich müssen ». Voir également BArch R 21/800, Lettre de Schmidt à Wagner, 7 mars 1941, cité dans Patrick Wechsler, La faculté de médecine de la "Reichsuniversität Strassburg" (1941-1945) à l’heure nationale-socialiste, thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Université Louis Pasteur, 1991, p. 11..
  51. REM an CdZ, 15/01/1941, BARCH, R 4901/13192/002 ; voir Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 728..
  52. BArch R 4901/13192/002, Schmidt an REM, cité dans Patrick Wechsler, La faculté de médecine de la "Reichsuniversität Strassburg" (1941-1945) à l’heure nationale-socialiste, thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Université Louis Pasteur, 1991, p. 11. Voir aussi Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 728..
  53. ADBR, 1558 W 170, dossier 12524 (Erwin Wiest), Der kommissarische Verwaltungsdirektor der klinischen Universitätsanstalten Strassburg an den Kurator der Universität Strassburg, 11 juin 1942..
  54. ADBR, 126 AL 37, Ärzteverzeichnis der klinischen Universitäts-Anstalten Strassburg, Stand vom 1. Juli 1942..
  55. René Burgun, Jacques Héran, « Les médecins restés à Strasbourg face à la politique hitlérienne », in Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 618..
  56. Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 729. Möhler évoque le nombre de 27 médecins alsaciens et mosellans qui auraient participé à ces cours..
  57. Voir René Burgun, Jacques Héran, « Les médecins restés à Strasbourg face à la politique hitlérienne », in Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 619. La photographie est issue de la collection personnelle de René Burgun.
  58. Hangarter an Anrich, 24/12/1940 : NL Anrich II/7, cité dans Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 729. Voir aussi la photographie publiée dans René Burgun, Jacques Héran, « Les médecins restés à Strasbourg face à la politique hitlérienne », in Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 619..
  59. 59,0 59,1 59,2 et 59,3 Archives de la faculté de médecine, Cave 2, dossier personnel d’Erwin Wiest, Lettre du Professeur René Fontaine à plusieurs confrères de facultés de médecine en France concernant l’inscription de Wiest à l’agrégation de médecine, 4 décembre 1962..
  60. Ervin Wiest, Contribution à l’étude de la réparation des fractures expérimentales, thèse de doctorat de médecine réalisée sous la direction du Professeur René Fontaine, Université de Strasbourg, n°57, 1948. Voir la fiche sur le Sudoc : https://rus-med.unistra.fr/w/index.php/Sp%C3%A9cial:UrlRedirector/S, [en ligne], consulté le 24 janvier 2021..
  61. Comité international de médecine et de pharmacie militaires, '9e et 10e sessions de conférences du Comité international de médecine et de pharmacie militaires. New-York 1939 ; Bâle et Aix-les-Bains 1947, Liège, Office international de documentation de médecine militaire, 1948. Voir également Revue internationale de la Croix-Rouge et Bulletin international des sociétés de la Croix-Rouge, vol. 37, n°357, septembre 1948, p. 642-643..
  62. René Fontaine, A. Chevallier, Paul Mandel, Erwin Wiest, et M. Schuller, « Étude de l’activité phosphatasique des os longs au cours des fractures expérimentales chez le chien », Compte rendu des séances de la Société de biologie et de ses filiales, Paris, Masson & Cie éditeurs, n°142, 1948, p. 702-704. Consultable sur Gallica via : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9760211n/f712.item, [en ligne], consulté le 26 janvier 2021. Voir également Marjory Charles Spencer, Katherine Uhler, The Structure, Composition and Growth of Bone, 1930-1953 : a Bibliography, Washington D.C., National Library of Medecine (US), mars 1955, p. 48..
  63. René Fontaine, A. Chevallier, Paul Mandel et Erwin Wiest, « Étude expérimentale, histologique et biochimique de la réparation des fractures chez le chien », Lyon chirurgical, n°45, 1950, p. 145-160. Voir également Marjory Charles Spencer, Katherine Uhler, The Structure, Composition and Growth of Bone, 1930-1953 : a Bibliography, Washington D.C., National Library of Medecine (US), mars 1955, p. 120..
  64. René Fontaine, Paul Mandel, Erwin Wiest, « Étude anatomique, clinique, histologique et biochimique de l’action de différentes hormones (thyroxine, désoxycorticostérone et cortisone) sur l’évolution des fractures expérimentales chez le chien », Mémoires de l’Académie de chirurgie, Paris, n°78, 1952, p. 351-359. Marjory Charles Spencer, Katherine Uhler, The Structure, Composition and Growth of Bone, 1930-1953 : a Bibliography, Washington D.C., National Library of Medecine (US), mars 1955, p. 62..
  65. René Fontaine, Paul Mandel, Erwin Wiest, « Über die Wirkung verschiedener Hormone (Thyroxin, Desoxycorticosteron und Cortison) auf den Verlauf Knochenbrüche beim Hunde », in Die Medizinische Welt, Stuttgart, F. K. Schattauer-Verlag, 1952, p. 899-901. Voir également Marjory Charles Spencer, Katherine Uhler, The Structure, Composition and Growth of Bone, 1930-1953 : a Bibliography, Washington D.C., National Library of Medecine (US), mars 1955, p. 63..
  66. René Fontaine, A. Chevallier, M. Klein, Paul Mandel, Erwin Wiest, A. Gries et A. Vogeleisen, « Action de la thyroxine sur l’évolution des fractures expérimentales chez le chien », Lyon chirurgical, n°47, 1952, p. 23-36. Marjory Charles Spencer, Katherine Uhler, The Structure, Composition and Growth of Bone, 1930-1953 : a Bibliography, Washington D.C., National Library of Medecine (US), mars 1955, p. 84..
  67. La Gazette de la Société française d’Orthopédie pédiatrique, n°26, février-mars 2009, p. 4 et 5. Disponible en ligne via : https://www.sauramps-medical.com/wp-content/uploads/2010/02/gazette%2026.pdf. Voir également Pierre Kehr, Jacques Héran, « L’hôpital Stéphanie et le Secours orthopédique pour enfants infirmes », in Jacques Héran, Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 528-532. Au sujet de Jung, rappelons qu’en 1954, il a reçu une chair de chirurgie à Strasbourg et a été mis à disposition à l’université de Sarrebruck (la Sarre étant alors occupée par la France), jusqu’à son retour en Alsace le 1er octobre 1957. En 1958, il est nommé chirurgien-chef et devient directeur de la clinique Stéphanie. Voir sa fiche biographique sur le Wikipédia de la commission historique CHRUS ; Wolfgang Müller, « Le professeur Adolphe Michel Jung (1902-1992) : la vie mouvementée d’un chirurgien strasbourgeois », in Annuaire de la Société des Amis du Vieux Strasbourg, n°35, 2010, p. 137-147..
  68. Archives de la faculté de médecine, Cave 2, dossier personnel d’Erwin Wiest, Arrêté fixant la date d’effet d’une mesure d’intégration dans un des corps du personnel enseignant et hospitalier des centres hospitaliers et universitaires, 26 février 1964..
  69. Journal officiel de la République française. Édition des lois et décrets, vol. 94, Paris, 1962, p. 12213. https://rus-med.unistra.fr/w/index.php/Sp%C3%A9cial:UrlRedirector/T, [en ligne], consulté le 27 janvier 2021..
  70. Archives de la faculté de médecine, Cave 2, dossier personnel d’Erwin Wiest, Lettre du Professeur Merle d’Aubigne au Professeur Fontaine, 14 décembre 1962..
  71. Archives de la faculté de médecine, Cave 2, dossier personnel d’Erwin Wiest, Lettre du Dr. Wiest au directeur général de l’enseignement supérieur de l’Éducation nationale, 9 janvier 1964..
  72. Journal officiel de la République française. Recueil des textes officiels intéressant la Santé publique et la population, fascicule hebdomadaire (du 16 au 22 avril 1964), n°14, Paris, 1964, p. 57. Voir https://rus-med.unistra.fr/w/index.php/Sp%C3%A9cial:UrlRedirector/U, [en ligne], consulté le 27 janvier 2021. Voir la rubrique « pour le centre hospitalier et universitaire de Strasbourg »..
  73. Archives de la faculté de médecine, Cave 2, dossier personnel d’Erwin Wiest, Lettre du professeur Jung au doyen de la faculté de médecine Clavert concernant la démission prochaine de Wiest, 7 novembre 1966..
  74. Archives de la faculté de médecine, Cave 2, dossier personnel d’Erwin Wiest, Lettre du Dr. Wiest au doyen Clavert, 25 décembre 1966..
  75. Fiche Généafrance d’Erwin Georges Nicolas Wiest. Disponible via : https://rus-med.unistra.fr/w/index.php/Sp%C3%A9cial:UrlRedirector/V, [en ligne], consulté le 25 janvier 2021..
  76. Voir ADBR, 1558 W 170, dossier n°12524 (Erwin Wiest), Lebenslauf, 6 septembre 1941.
  77. Notons que l’on a réécrit par-dessus ce mot en changeant la fin du mot ainsi : « Hautklinik ».
  78. Id. : Militärlazarett