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Eva Marie Embacher

De Commission Historique


Eva Marie Embacher
Prénom Eva Marie
Nom Embacher
Sexe feminin
Naissance 4 novembre 1912 (Berlin-Wilmersdorf)
Décès 10 juillet 1987[56]
Profession du père Pharmacien

These Vergleichende Lichtinnprüfungen mit Skotoptikometer und Adaptometer (Universität Rostock, 21 décembre 1937)
Autorisation d'exercer la médecine 15 décembre 1938
Profession Arzt

Titre Dr. med.

Spécialités Augenheilkunde, Innere Medizin


Eva-Marie Embacher (1912-1987) est une femme médecin de nationalité allemande qui a effectué une partie de sa carrière médicale au sein de la clinique médicale de la Reichsuniversität Straβburg entre début septembre 1941 et fin novembre 1944. Issue d’une famille originaire de l’est du Reich wilhelmien - de la Prusse-Orientale et de la Haute-Silésie -, Eva-Marie Embacher est la fille d’un pharmacien installé à Berlin au début des années 1900. Née en 1912 à Berlin, elle effectue l’intégralité de son cursus scolaire dans un établissement du secondaire et obtient son baccalauréat en février 1932. Aspirant à devenir médecin, elle fait des études de médecine entre avril 1932 et décembre 1937, étudiant successivement dans les universités de Kiel (1932-1933), de Berlin (1933-1935), de Bonn (1935), de Königsberg (1935-1936) et enfin de Rostock (1936-1937). Fin 1937, elle réussit le medizinisches Staatsexamen et soutient sa thèse de doctorat dans le domaine de l’ophtalmologie.

Une fois son cursus universitaire achevé, le Dr. Embacher débute sa carrière médicale en accomplissant son « année pratique ». Elle travaille d’abord au service de médecine interne de l’hôpital Martin-Luther de Berlin-Grunewald aux côtés du professeur Fritz Munk (1879-1950) entre le 15 décembre 1937 et le 30 juin 1938. Elle intègre ensuite l’équipe du professeur Ernst Engelking (1886-1975) à la clinique ophtalmologique de l’université d’Heidelberg entre le 1er juillet et le 15 décembre 1938, date à laquelle elle obtient son Approbation à l’issue de l’année de pratique clinique. Désormais autorisée à exercer la médecine, elle est recrutée comme Volontärassistentin à la Ludolf-Krehl-Klinik de l’université d’Heidelberg et devient l’une des assistantes du professeur Johannes Stein (1896-1967) au service de médecine interne entre le 15 janvier 1939 et le 31 août 1941.

Stein ayant été nommé directeur de la clinique médicale et doyen de la faculté de médecine de la future Reichsuniversität Straβburg très rapidement après l’annexion de l’Alsace au Reich en 1940, le Dr. Embacher fait partie des collaborateurs qu’il décide d’intégrer dans sa nouvelle équipe strasbourgeoise. Présente sur place dès le 1er septembre 1941 – l’université étant officiellement inaugurée le 23 novembre –, elle occupe une fonction de médecin-assistante au sein de l’Abteilung I de la clinique médicale de Stein. Pendant plus de trois ans, elle exerce à Strasbourg, étant momentanément détachée à l’hôpital replié du Hohwald (Außenabteilung Hohwald) en novembre 1944 lors de l’arrivée des Alliés. Rapatriée à l’hôpital civil de Strasbourg, entre-temps passé sous le contrôle des Américains, le Dr. Embacher est faite prisonnière et placée en détention à Épinal, à Marseille puis à Chartres entre début décembre 1944 et fin janvier 1945.

Libérée par les autorités militaires américaines, elle regagne l’Allemagne le 2 février 1945 et reprend visiblement, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, une activité médicale, s’installant probablement dans sa ville natale, à Berlin. Eva-Marie Embacher décède le 10 juillet 1987 à l’âge de soixante-quatorze ans.

Biographie

De l’enfance aux études de médecine

Issue d’une famille allemande originaire de Prusse-Orientale et de Haute-Silésie, Eva-Marie Embacher est née à Berlin le 4 novembre 1912 dans un foyer relativement aisé et d’un père pharmacien. Grandissant dans la capitale allemande et plus précisément dans le quartier de Wilmersdorf, elle accomplit son cursus scolaire dans une école supérieure de filles, obtenant son baccalauréat en février 1932.

Une famille d’« origine aryenne »[1]

Eva-Marie Helene Embacher est née le 4 novembre 1912 à Berlin-Wilmersdorf, un quartier situé à l’ouest de la capitale du Reich wilhelmien[2]. C’est à Berlin que son père, Fritz Embacher, avait installé son officine au début du XXe siècle, après avoir quitté la Prusse-Orientale, la terre d’origine de la famille Embacher. Lui-même fils d’un commerçant (Kaufmann), Fritz Richard Embacher est né le 23 janvier 1882 à Pillau (aujourd’hui Baltiïsk, dans l’actuelle exclave russe de Kaliningrad)[3]. S’étant extrait de son milieu social, il avait reçu en 1905 une bourse d’étude (Stipendium) de 150 Marks de la part de l’association des pharmaciens allemands pour accomplir des études supérieures de pharmacie à Königsberg et ainsi devenir pharmacien (Apotheker)[4].

Le 21 septembre 1909, il épouse à Berlin Gertrud Franneck, la mère d’Eva. Née le 9 août 1872 à Königsberg, l’actuelle ville de Kaliningrad, Gertrud Charlotte Helene Franneck, est la fille d’un commerçant originaire de Cosel en Haute-Silésie (aujourd'hui Koźle en Pologne) d’une mère originaire de Königsberg[5]. Précisons enfin que sous le régime national-socialiste, Eva-Marie Embacher a reçu un certificat d’aryanité : les services spécialisés du Reich ayant vérifié son ascendance jusqu’aux grands-parents, qui étaient « de confession protestante ou catholique et d’origine aryenne », si bien qu’Eva est, « par là même aryenne dans le sens des lois en vigueur »[1].

L’enfance et la scolarité à Berlin

Eva Embacher passe toute son enfance et son adolescence cœur de la capitale du Reich allemand. Elle grandit au sein d’un foyer relativement aisé domicilié dans un appartement au Zähringerstraße 19. Durant l’enfance, elle contracte la rougeole et la diphtérie, avant de subir, à l’âge de treize ans, une opération de l’appendicite (Blinddarmentzündung) qui lui laisse une cicatrice d’environ vingt centimètres sur l’abdomen et qui s’est accompagnée d’une tuberculose pulmonaire[6]. À la fin de la Première Guerre mondiale, Eva Embacher débute sa scolarité obligatoire sous le système éducatif de la République de Weimar. Elle est scolarisée dans une école située à quelques encablures du domicile familial, le Hohenzollern-Lyzeum, un établissement secondaire de filles situé dans la Eisenzahnstraße, au cœur du quartier de Wilmersdorf. Elle y effectue l’intégralité de son cursus scolaire, jusqu’à l’obtention de l’examen du baccalauréat (Abiturientenprüfung) le 20 février 1932, à l’âge de dix-neuf ans[2].


Des études de médecine (1932-1937) au début de la carrière médicale (1937-1941)

Entre 1932 et 1937, Eva-Marie Embacher effectue des études de médecine dans plusieurs universités de l’Allemagne de la République de Weimar, puis de l’Allemagne nazie. Elle étudie successivement aux universités de Kiel (1932-1933), de Berlin (1933-1935), de Bonn (1935), de Königsberg (1935-1936) et enfin de Rostock (1936-1937). Elle termine son cursus universitaire au mois de décembre 1937, après avoir obtenu son examen médical d’État et avoir soutenu sa thèse doctorat de médecine à Rostock. À la suite de l’année pratique, accomplie à Berlin (en médecine interne) et à Heidelberg (en ophtalmologie), elle devient l’une des assistantes du professeur Johannes Stein à la clinique médicale Ludolf-Krehl-Klinik de l’université d’Heidelberg entre janvier 1939 et août 1941.

Les études de médecine

Dès le mois d’avril 1932, à peine deux mois après avoir réussi l’examen du baccalauréat, Eva Embacher débute ses études de médecine en s’immatriculant à l’université de Kiel dans le nord de l’Allemagne[7]. Tandis qu’elle habite dans un appartement situé au 10, place Blücher (Blücherplatz) à Kiel entre le mois d’avril 1932 et le mois de février 1933[8], Eva suit sur place les deux premiers semestres de sa formation médicale préclinique. En mars 1933, à la fin du semestre d’hiver 1932-1933, elle retourne à Berlin, emménage seule dans un logement de la Dahlmannstraße[8] et s’inscrit à la faculté de médecine pour poursuivre son cursus universitaire. Ayant probablement redoublé un semestre, elle ne présente le Vorphysikum, c’est-à-dire l’examen de fin de première année, qu’à l’automne 1933, soit à l’issue de son premier semestre suivi à la faculté de médecine de Berlin. Un an plus tard, à l’automne 1934, elle réussit le Physikum (ou medizinische Vorprüfung), l’examen intermédiaire de médecine, qui conclut les deux premières années de la formation et qui marque la réussite des quatre semestres dits « précliniques »[7].

Figure 1 : Page de garde de la thèse de doctorat d’Eva-Marie Embacher © New York Academy of Medicine Collection of International Medical Theses

À la fin du semestre d’hiver 1934-1935, après deux ans et demi d’études à Berlin, elle quitte la capitale pour suivre le semestre d’été 1935 à l’université de Bonn entre le mois d’avril et le mois de juillet 1935[8]. À la fin des vacances universitaires, elle poursuit son cursus pour un nouveau semestre à l’université de Königsberg en Prusse orientale jusqu’au printemps 1936, vivant à ce moment-là au Claasstraße 7 dans la ville de Königsberg[8]. Enfin, entre le mois d’avril 1936 et le mois de décembre 1937, elle suit quatre semestres à l’université de Rostock dans le Mecklembourg. Elle s’immatricule le 31 mars 1936, obtenant le numéro 1801, et s’exmatricule le 16 juin 1937 afin de présenter l’examen médical d’État (medizinisches Staatsexamen) qu’elle obtient le 8 décembre 1937[9]. Eva Embacher décide de compléter sa formation académique en préparant une thèse de doctorat de médecine dans le domaine de l’ophtalmologie. Le 21 décembre 1937, elle soutient à Rostock sa thèse de doctorat intitulée « Examens comparatifs de la sensation lumineuse à l’aide d’un scotopticomètre et d’un adaptomètre » (Vergleichende Lichtsinnprüfungen mit Skotoptikometer und Adaptometer)[10].

Début de la carrière médicale

Comme le prévoit la législation régissant l’organisation des études de médecine en Allemagne, Eva commence par accomplir, dès l’obtention de son examen médical d’État, une « année pratique » (praktisches Jahr), c’est-à-dire une année de formation clinique obligatoire en vue d’obtenir l’autorisation d’exercer et de pratiquer la médecine (Approbation). Elle quitte Rostock et s’installe à nouveau à Berlin, emménageant dans un appartement au Sybelstraße 18 dans le quartier de Charlottenburg[8]. À partir du 15 décembre 1937, elle débute sa carrière médicale au service de médecine interne de l’hôpital Martin-Luther de Berlin-Grunewald. Elle travaille en qualité de Medizinalpraktikantin sous la direction du professeur et interniste Fritz Munk (1879-1950)[11].

Au même moment, Eva-Marie Embacher effectue un ralliement notoire avec une organisation de jeunesse du parti national-socialiste, mettant ses compétences médicales à disposition du mouvement. Le 1er avril 1938, elle entre au Bund Deutscher Mädel (BDM) avec le numéro de membre 7.469.363 et y sert en qualité de BDM-Ärztin et Schaftführerin[12]. Avec la fermeture du service le 1er juillet 1938 six mois et demi après sa prise de fonctions, Eva-Marie Embacher déménage et s'établit dans la Bergheimerstraße à Heidelberg[12]. Pendant quatre mois et demi, du mois de juillet à la mi-décembre 1938, elle travaille désormais comme Medizinalpraktikantin à la clinique ophtalmologique de l’université d’Heidelberg et collabore aux côtés du professeur Ernst Engelking (1886-1975)[11]. Ayant alors validé son année pratique, elle obtient son Approbation le 15 décembre 1938 et reçoit son diplôme de doctorat quelques jours plus tard, le 5 janvier 1939 (Tag der Vollziehung des Doktor-Diploms)[7].

Étant désormais pleinement apte à exercer la médecine, Eva-Marie obtient un poste à la clinique médicale (Ludolf-Krehl-Klinik) de l’université d’Heidelberg. Elle débute son activité le 15 janvier 1939 en qualité de Volontärassistentin, puis est promue außerordentliche Volontärassistentin à compter du 1er juillet 1940[7]. Pendant plus de deux ans et demi, elle est l’une des assistantes du professeur Johannes Stein (1896-1967), qui avait été nommé à la tête de la clinique dès 1934 en remplaçant du professeur Ludof von Krehl (1861-1937), certainement davantage par l’effet catalyseur de son engagement au sein du national-socialisme que de son expérience académique et médicale[13]. Eva-Marie Embacher poursuit sa carrière médicale à Heidelberg jusqu’à la fin du mois d’août 1941, au moment où Stein, nommé entre-temps doyen de la faculté de médecine de la Reichsuniversität Straβburg durant la période d’installation, décide de la faire venir en Alsace annexée[14].


La carrière à la Reichsuniversität Straβburg (1941-1944)

En septembre 1941, Eva-Marie Embacher obtient un poste de médecin-assistante à la clinique médicale de la future Reichsuniversität Straβburg. Elle fait partie du corps restreint des collaborateurs que Stein a choisi d’intégrer dans sa nouvelle équipe strasbourgeoise depuis Heidelberg. Elle sert à l’Abteilung I de la clinique pendant plus de trois ans, jusqu’à la fin du mois de novembre 1944 et la fin de l’existence de cette université du Reich sur le sol alsacien.

Recrutée à la clinique médicale du professeur Stein

Si le Dr. Eva-Marie Embacher arrive à Strasbourg le 1er septembre 1941[15], il faut rappeler que depuis l’été 1940, à la suite de l’armistice signée à Compiègne le 22 juin 1940, l’Alsace et la Moselle avaient été annexées au Reich allemand. Les Allemands avaient alors commencé à appliquer une politique de germanisation, de nazification et de mise au pas de cette terre d’enjeux, planifiant également la création d’une université modèle du IIIe Reich à Strasbourg[16]. Dès la mi-octobre 1940, le Gauleiter et chef de l’administration civile en Alsace, Robert Wagner, avait confié à Stein la direction des établissements cliniques et universitaires de l’hôpital civil allemand de Strasbourg. Le 1er juillet 1941, le ministre de l’éducation du Reich a confirmé l’investiture de Stein en qualité de doyen fondateur de la faculté de médecine de la Reichsuniversität Straβburg en passe d’être officiellement inaugurée[17]. Précisons également qu’au moment du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939, l’université et l’hôpital civil de Strasbourg avaient été évacués, l’une vers Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme, l’autre vers Clairvivre en Dordogne. Ainsi, pendant toute la durée de la guerre, une université française de Strasbourg continuer de coexister en France, tandis qu’en Alsace annexée, une université allemande et nationale-socialiste avait investi les bâtiments cliniques et universitaires situés dans l’enceinte de l’hôpital civil[18].

Dès son arrivée à Strasbourg, plus de deux mois avant la cérémonie d’inauguration de la Reichsuniversität Straβburg (23 novembre 1941), Eva-Marie Embacher fait l’objet d’une procédure de recrutement en bonne et due forme au sein de l’institution allemande. En effet, le 5 septembre 1941, le directeur de la clinique médicale de l’hôpital civil de Strasbourg, Johannes Stein (1896-1967), dépose une demande de recrutement en sa faveur et prévoit de l’employer comme en qualité de faisant fonction d’assistante scientifique (Verwalterin einer wissenschaftlichen Assistentenstelle) à la clinique médicale B. Alors qu’elle travaillait jusque-là comme außerordentliche Volontärassistentin, son arrivée à Strasbourg s’accompagne ainsi d’une promotion et d’une récompense accordée par Stein[19]. Le Dozentenschaftsleiter Ernst Anrich (1906-2001) examine le dossier, l’approuve[20] et le transmet au recteur, Karl Schmidt (1899-1980) qui le valide également le 26 septembre[21]. Si Eva-Marie Embacher avait reçu des autorités universitaires strasbourgeoises des avis positifs, il faut préciser que le traitement rapide du dossier d’Embacher avait été entravé à ce moment-là par un problème administratif et un quiproquo entre certains services intervenant dans le processus de recrutement.

En fait, pour postuler un emploi au sein de l’université, Eva-Marie Embacher devait établir un dossier complet afin d’attester qu’elle était apte à occuper la fonction dont on souhaitait l’investir. Cette vérification avait été effectuée en réalité plusieurs mois auparavant, grâce à des formulaires spécifiques examinés au temps où Embacher travaillait à Heidelberg. L’aptitude de la postulante était mesurée dans différents domaines : d’un point de vue professionnel (compétences médicales, expérience, parcours universitaire et médical), d’un point de vue personnel (situation maritale, absence de dettes), d’un point de vue politique et racial (ascendance aryenne, ralliement au national-socialisme, non-appartenance à une quelconque loge), mais aussi d’un point de vue médical (absence de maladie rédhibitoires)[22]. Toutes ces pièces justificatives avaient déjà été produites et Stein, au moment de l’établissement du dossier de recrutement d’Embacher à Strasbourg, avait immédiatement indiqué qu’elles se « trouvaient au Ministère [de l’Éducation] à Karlsruhe »[23]. En conséquence, pour valider la procédure et officialiser la nomination du Dr. Embacher à Strasbourg, le Kurator de la Reichsuniversität Straβburg devait disposer de l’intégralité des pièces. Le Kurator Richard Scherberger a donc demandé au Ministère de l’Intérieur du pays de Bade de bien vouloir les lui transférer[24], mais dans sa lettre de réponse, le ministère informe le Kurator que « jusque-là, il n’existe ici aucun dossier sur Mademoiselle Eva-Marie Embacher »[25].

Le 7 novembre, Scherberger transmet une copie de la réponse du ministère à Stein, en ajoutant : « comme il n’est pas possible de réaliser un examen plus approfondi de ce dossier sans les documents personnels, je vous prie de bien vouloir me communiquer les documents requis pour employer Mademoiselle Embacher ou de m’indiquer plus précisément auprès de quel ministère à Karlsruhe se trouvent ces papiers […] »[26]. Il est à noter que malgré tout, le cas Embacher ne semble pas inquiéter outre mesure les autorités de l’université, puisque le Kurator se prononce en faveur du versement anticipé des salaires mensuels d’Embacher en qualité de faisant fonction d’assistante scientifique avec effet rétroactif au 1er septembre 1941 avant même que son dossier soit complété et officiellement validé[27]. Finalement, sept jours plus tard, Stein met fin au quiproquo administratif en adressant un nouveau formulaire de recrutement et en précisant que « tous les documents […] avaient été entre-temps transmis par le ministère » aux services de l’administration des établissements hospitalo-universitaires de Strasbourg[28]. Près de trois mois après la première demande et un malentendu dû au transfert de documents, le Dr. Eve-Marie Embacher est informée par le Kurator le 10 décembre 1941 de son intégration officielle parmi l’équipe médicale de la Medizinische Klinik en qualité de faisant fonction d’assistante scientifique. Conformément à la législation en vigueur en Alsace applicable aux assistants célibataires, son salaire brut s’élevait très précisément à 323,68 Reichsmarks par mois[29].

Médecin-assistante au sein de la clinique du professeur Stein

À son arrivée à Strasbourg, Stein a cherché à s’entourer de personnes de confiance et d’assistants dont il connaissait la valeur et les compétences médicales. Eva-Marie Embacher ayant été l’une de ses collaboratrices depuis janvier 1939 à Heidelberg, il décide de l’intégrer au sein de sa nouvelle équipe strasbourgeoise, ce qui est révélateur de la bonne réputation dont elle jouissait. Stein fait également venir à Strasbourg d’autres de ses proches assistants, qu’il place rapidement à des postes à grandes responsabilités dans sa nouvelle clinique médicale. On note par exemple l’arrivée de l’Alsacien Werner Hangarter (1904-1982) qui, après avoir soutenu sa thèse de doctorat à Greifswald en 1928, avait débuté une carrière médicale et scientifique à Heidelberg, où il a présenté sa thèse d’habilitation dix ans plus tard, occupait alors un poste d’Oberarzt à la clinique médicale de Stein. D’autres assistants de la Ludolf-Kehl-Klinik ont complété les rangs strasbourgeois, comme les deux internistes Gunnar Berg (1907-1974) ou Hajo Wolbergs (1910-1975). Le premier avait passé sa thèse d’habilitation en 1940 à Heidelberg et avait été nommé Dozent en médecine interne et dans le champ des maladies professionnelles en octobre 1940, avant d’être muté à Strasbourg fin 1941. Le second avait obtenu son doctorat en 1935 à Heidelberg et avait été mobilisé dans l’armée allemande en août 1939. Détaché de la Wehrmacht, il avait rejoint Strasbourg comme Oberarzt fin 1941, avant d’être libéré du service armé et affecté à la faculté de médecine fin 1943. Il poursuit alors sa carrière scientifique, présente sa thèse d’habilitation en juin 1943 et devient Dozent de médecine interne un an plus tard à la Reichsuniversität Straβburg[30].

Présente aux côtés de Stein dans les derniers mois de l’installation de la future Reichsuniversität Straβburg, le Dr. Embacher connaît la clinique de Stein dans sa phase d’expansion et d’augmentation du nombre de médecins en poste. Par exemple, deux mois après son arrivée, le 1er novembre 1941, la clinique ne compte que vingt-cinq médecins, dont les trois quarts sont alors Alsaciens. Sur les sept Allemands qui travaillent en clinique, l’Abteilung I, où sert le Dr. Embacher, est celui où la présence d’Allemands est la plus marquée, avec cinq Reichsdeutsche face à trois Alsaciens. D’un autre côté, les Alsaciens représentent quasiment la totalité du service de radiologie et de l’Abteilung II, où le Dozent Wilhelm Dieker et le Dr. Josef Babillotte sont respectivement les seuls Allemands de ces services[31]. Dès le mois suivant, la direction de l’Abteilung I revient au Dozent allemand Hajo Wolbergs qui y sert en qualité d’Oberarzt en parallèle de son activité dans l’armée. Ensuite, la clinique continue de se développer jusqu’à compter une quarantaine de médecine à partir de l’été 1942, parmi lesquels un grand nombre était alors mobilisé dans la Wehrmacht[32].

Le Dr. Embacher reste en poste à l’Abteilung I de la clinique médicale pendant plus de trois ans, étant présentée sur les listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg, elle est présentée de novembre 1941 à juillet 1942 sous le statut de faisant fonction d’assistante scientifique (Verwalterin einer wissenschaftlichen Assistentenstelle)[33]. À compter du 1er août 1942, elle est requalifiée, comme tous ses confrères et toutes ses consœurs de grade équivalent, en médecin-assistante (Assistenzärztin)[34]. Durant toute sa carrière strasbourgeoise, Eva-Marie Embacher reste célibataire et vit un logement mis à disposition par la clinique médicale I au sein du complexe de l’hôpital civil de Strasbourg[35].

L’état de la clinique médicale : entre taux de saturation et manque de personnel

Afin de mieux cerner l’environnement dans lequel travaillait le Dr. Embacher au cours de sa carrière à la Reichsuniversität Straβburg, il est intéressant de s’intéresser aux questions de la saturation des services. Par exemple, au cours de l’année 1942, la clinique du professeur Stein comptabilise un peu plus du quart de l’ensemble des lits disponibles au sein de toutes les cliniques de la Reichsuniversität Straβburg. Mais si l’on resserre la focale sur la seule clinique médicale I, on se rend compte qu’elle contient dans ses murs environ 25% des lits disponibles dans tous les services dépendant de la clinique médicale du professeur Stein (Abteilungen I, II, III et Lungenheilstätte Ruprechtsau). En effet, entre le début et la fin de l’année, sur un total passant de 682 à 702 lits, l’Abteilung I dispose de 175 lits en mars, un chiffre s’élevant à 194 à l’automne (+11%). Le taux d’occupation reste constant toute l’année, mais il dépasse largement les 90% de saturation – hormis au mois de mai 1942, où il baisse à 80%, un taux qui correspond d’ailleurs à la moyenne annuelle de la saturation observable à la clinique médicale cette année-là. De plus, sur les 31 Stationen que compte alors la clinique médicale de Stein, dix se trouvent en Médecine III, dix en Médecine I, sept en Médecine II (auxquels s’ajoute le service de radiologie du Dr. Frédéric-Auguste Schaaf) et quatre au sanatorium de la Robertsau[36].

Au fil du temps, la pression exercée sur le personnel de la clinique médicale reste très forte et les patients sont toujours aussi nombreux. En effet, dans un rapport adressé au Kurator de l’université de début 1944, Stein précise qu’au 5 janvier 1944, sur les 765 lits disponibles dans sa clinique, tous services confondus, le taux d’occupation global est porté à environ 85% avec 651 lits occupés. Le rythme est soutenu et le nombre de patients examinés (untersucht) et soignés (behandelt) de manière ambulatoire (ambulant) atteint un total de 734 par jour[37]. De même, la situation s’aggrave en raison d’un criant manque de personnel qui se renforce au gré des politiques adoptées par les autorités nationales-socialistes. Parmi les facteurs et causes de ces conditions, on remarque l’élargissement de la conscription à des classes d’âges plus âgées, menaçant directement de nombreux médecins de la Reichsuniversität Straβburg (alsaciens ou non) d’un enrôlement dans la Wehrmacht. De plus, les Alsaciens étaient singulièrement visés par des mesures de rééducation (Umschulung) en Allemagne, et un certain nombre d’entre eux ont été envoyés en formation et affectés outre-Rhin pour un service médical obligatoire aux côtés de médecins allemands. Enfin, à partir de 1944, les instances nazies étudient la possibilité de lister tous les médecins qui travaillent depuis plus d’un an à la Reichsuniversität Straβburg avec l’objectif d’organiser leur remplacement par des médecins plus jeunes (manquant d’expérience) ou par des médecins revenant du front, tout cela dans le but d’assurer les soins à la population civile dans le Reich. Visée par l’application de cette dernière mesure de politique sanitaire, le Dr. Embacher échappe de peu à un départ de la Reichsuniversität Straβburg. Revenons sur les décisions politiques prévues à cet effet[38]. Tout d’abord, il faut évoquer la directive de la Gauleitung adressée à tous les Staatliche Gesundheitsämter d’Alsace le 12 avril 1944 :

« Avec le manque considérable de personnel médical, les difficultés liées à la mise à disposition de médecins suffisamment formés sur le plan clinique sont toujours plus grandes. Il n’est plus possible de continuer à envoyer des jeunes médecins au service médical obligatoire pour exercer la médecine seuls, alors qu’ils ont à peine reçu leur Approbation et qu’ils ne sont pas aptes, en termes d’expérience, à exercer seuls ni à assumer des responsabilités si rapidement après l’obtention de l’examen médical d’État […]. Le Reichsgesundheitsführer a ainsi ordonné que l’on commence immédiatement à transférer les médecins assistants qui ont déjà travaillé pendant une plus grande période en milieu hospitalier et en cliniques. Une exception pourra être accordée uniquement pour les médecins assistants qui ont été promus au rang de chef de clinique (Oberarzt) ou qui sont pressentis en raison de compétences particulières à présenter une habilitation, à occuper un poste de médecin-chef (Chefarzt) ou une tout autre position supérieure »[39].

La Reichsuniversität Straβburg, avec ses établissements cliniques et universitaires, avait, elle aussi, été concernée par cette politique et son administrateur en chef, le Kurator Scherberger, avait été chargé de son exécution ou tout du moins des préparatifs à son application. Il devait notamment demander à tous les directeurs de cliniques et d’instituts de l’université d’établir une liste de leurs assistants et d’indiquer précisément les noms de ceux qui y travaillent depuis un an, depuis deux ans et depuis trois ans et plus. Les directeurs ayant tardé à répondre, le Kurator n’adresse son rapport à la Gauleitung que le 29 juillet 1944, fournissant tout de même une liste comprenant cinquante-sept noms de médecins dont la faculté de médecine pourrait, en principe, se séparer s’il fallait appliquer les mesures officielles. Le Dr. Embacher est l’un des médecins évoqués dans cet échange, mais l’on voit à nouveau que le professeur Stein cherchait tout de même à la protéger et à la conserver dans son service. En effet, elle figure parmi les sept docteurs qui travaillent depuis « plus de trois ans dans les établissements hospitaliers » (über 3 Jahre […] in Krankenanstalten tätig), avec Auguste Bostetter, Karl Heinz, Werner Jordan, Paul Matthis, Charlotte Petri et René Piffert. Pour quasiment chacun d’entre eux, Stein avait ajouté une justification pour leur éviter un départ : ainsi, il « manquait encore une année pour la spécialisation » (es fehlt noch 1 Jahr zur Fachausbildung) à Bostetter, Embacher et Heinz, tandis que deux autres médecins, Jordan et Matthis étaient pressentis pour préparer une thèse d’habilitation (für Habilitation vorgesehen)[40].

Les tractations se poursuivent entre l’université, les directeurs de cliniques et les autorités de la Gauleitung pour savoir quels médecins pouvaient effectivement être soustraits à la clinique : un mois plus tard, le Kurator indique avoir à nouveau redemandé aux directeurs « les noms des femmes médecins de leurs établissements qui pouvaient être remplacées par des femmes médecins plus jeunes », de même que les hommes dont un « échange pouvait être envisagé avec des médecins plus âgés qui se trouvent alors sur le front ». La réticence des directeurs de cliniques et d’instituts se traduit par une absence de réponse à la question posée, mais uniquement par l’envoi d’une liste de celles et ceux dont l’envoi en Allemagne était impossible, soit parce qu’ils étaient déjà en service outre-Rhin, ou qu’ils étaient malades voire en congés[41]. Grâce à la lenteur (probablement volontaire de la part de la direction des cliniques) dans la gestion de cette affaire – visant à envoyer un certain nombre de médecins strasbourgeois en Allemagne pour assurer les soins à la population civile (Sicherstellung der ärztlichen Versorgung der Zivilbevölkerung) et à les remplacer par des plus jeunes –, le Dr. Eva-Marie Embacher parvient à rester en Alsace jusqu’à la Libération[42].

Notons enfin qu’en 1944, le statut du Dr. Embacher au sein de l’institution nationale-socialiste évolue. Le 15 juin 1944, elle adresse à Stein une demande officielle afin d’obtenir le statut de fonctionnaire (Beamtenverhältnis). Après avoir donné son accord, Stein transmet la requête au Kurator Scherberger qui valide la titularisation d’Eva-Marie Embacher dans la fonction publique[43]. Le 4 octobre 1944, elle est personnellement informée de sa titularisation avec effet rétroactif au 1er janvier de la même année, étant alors rémunérée en vertu de la réglementation tarifaire A des agents de la fonction publique (Allgemeine Tarifordnung A für Gefolgschaftsmitglieder im öffentlichen Dienst)[44]. Scherberger joint à son courrier un contrat de travail (Arbeitsvertrag) qu’elle retourne signé dans les jours qui suivent[45]. Ainsi, le Dr. Eva-Marie Embacher obtient une revalorisation de son salaire et de son statut dans les derniers mois de l’existence de la Reichsuniversität Straβburg en Alsace[46]. En définitive, ajoutons que sur la liste du personnel de la clinique médicale en poste du 1er novembre 1944, le Dr. Embacher se retrouve non plus affectée à l’Abteilung I de la clinique, mais à la « station extérieure du Hohwald » (Außenabteilung Hohwald) avec sa consœur Pflichtassistentin Dr. Anne-Sybille von Oppen[47]. Eva-Marie Embacher se trouve précisément au Hohwald lorsque les troupes alliées entrent en Alsace en novembre 1944. Au total, elle a travaillé pendant plus de trois ans à la Reichsuniversität Straβburg.


Après-guerre : de la capture par l’armée américaine au retour à la vie civile

Jusque-là, il n’a pas été possible de reconstituer précisément et exhaustivement le parcours d’Eva-Marie Embacher dans l’après-guerre. Fin novembre 1944, elle est capturée par les troupes américaines au moment de la prise de l’hôpital civil. Placée en détention, elle est internée avec plusieurs de ses confrères et consœurs de la Reichsuniversität Straβburg dans plusieurs camps en France et employée comme médecin. Entre fin janvier et début février, elle est libérée et transférée à la frontière de la Suisse et de l’Allemagne, qu’elle franchit le 2 février. Rapportant aux autorités de la Reichsuniversität Straβburg repliée à Tübingen les péripéties de la Libération et de la détention des médecins allemands, elle reprend apparemment ses activités médicales après la guerre, visiblement dans la région berlinoise, où elle meurt en 1987.

Capturée et détenue par l’armée américaine en France

Avant la mi-octobre 1944, face à l’arrivée des troupes alliées, le ministre de l’éducation, Rust, ordonne l’évacuation de la Reichsuniversität Straβburg et son repli outre-Rhin[48]. Au matin du 23 novembre 1944, le conseil de la faculté de médecine se réunit une dernière fois avec les professeurs encore sur place, mais l’arrivée des Américains à l’hôpital interrompt cette réunion ; tous les professeurs étant alors faits prisonniers par les militaires américains, mais continuent d’exercer aux hospices civils pendant deux semaines, sans avoir l’autorisation d’en quitter l’enceinte[49]. Le Dr. Eva-Marie Embacher est, elle aussi, faite prisonnière à ce moment-là. Un annuaire du personnel de la Reichsuniversität Straβburg repliée à Tübingen en date du 26 mars 1945 donne de précieux renseignements sur son parcours au tournant de l’année 1944-1945 à la suite de la Libération. À cet annuaire, qui liste la situation et l’adresse connues des professeurs et assistants de l’université, le recteur Schrade joint un rapport de situation rédigé à partir des témoignages de certaines des femmes qui avaient été libérées par les Américains[50]. Le Dr. Embacher était l’une d’elle et avait de toute évidence communiqué son témoignage aux services de l’université, indiquant comment s’était déroulé la prise de l’hôpital par les Alliés et les pérégrinations des internés allemands. Sur la base des informations recueillies, Schrade écrit :

« L’occupation de l’hôpital est survenue le matin du 23 novembre 1944, entre 11 heures et 12 heures et cela, dans un premier temps, par des Gaullistes. Ce n’est que trois jours plus tard que les Américains ont pris le contrôle de l’hôpital. Tous les Allemands qui se trouvaient à l’hôpital ont été internés. […].

Le 4 décembre, Messieurs Jacobi, Buse, Leipold et cinq autres Assistenzärzte, dont les noms ont échappé aux femmes qui ont livré leur témoignage, ainsi qu’environ cinquante sœurs ont été envoyés, probablement à Méricourt près d’Épinal pour servir comme médecins (zum ärztlichen Einsatz).

Le 7 décembre, les autres collègues ont été transférés à Épinal avec les sœurs et les employées, soit un total d’environ 250 personnes. D’ici, le transport a continué en direction de Marseille, où il est arrivé le 13 décembre. Les sœurs et les employées du personnel féminin ont alors été séparés des médecins de sexe masculin. Tout cela s’est produit très rapidement. Ils n’avaient que quelques minutes pour les adieux.

Les femmes ont été amenées à Chartres, où elles ont été mises dans un camp entre le 17 décembre [1944] et le 21 janvier [1945]. Entre-temps, à l’exception des Drs. Embacher, Heyl et Schlatter ainsi que 38 Vollschwester, les femmes ont dû travailler pendant quatorze jours dans un hôpital militaire américain pour prisonniers de guerre allemands à Lison. Le 22 janvier, l’ensemble des internées du camp de femmes [de Chartres] a été transféré à Lison, d’où il a été re-transféré à Chartres le 24 janvier, visiblement en raison d’un ordre d’échange édicté dans l’intervalle. Le 31 janvier, le convoi est parti en direction de Genève. La frontière allemande a été franchie le 2 février au niveau de Constance, où le chemin des femmes a d’abord pris la direction du Heimkehrerlager à Traunstein »[51].

De plus, il est à noter que les femmes et les sœurs ne se trouvaient pas à l’hôpital civil au moment de la Libération. Schrade poursuit : « On doit au recteur [Schmidt] l’initiative du rapatriement des médecins de sexe féminin et les sœurs – qui se trouvaient hors de l’hôpital lors de l’occupation [de celui-ci par les Alliés] – à l’hôpital. […] Par un heureux hasard, Mademoiselle le Dr. Embacher avait également pu rejoindre l’hôpital civil de Strasbourg depuis le Hohwald »[52]. Cela signifie qu’en novembre 1944, face à l’arrivée des Alliés, Eva-Marie Embacher avait été envoyée à l’hôpital du Hohwald (déjà utilisé lors du repli français en 1939)[47], avant d’être ramenée aux hospices civils et subir le même sort que ses confrères et que ses consœurs. De retour à Strasbourg avant la fin du mois de novembre 1944, le Dr. Embacher quitte ainsi Strasbourg pour Épinal le 7 décembre 1944. Après un bref passage à Marseille le 13 décembre, elle a été conduite à Chartres, où elle est restée jusqu’à la fin du mois de janvier 1945. De retour en Allemagne en février 1945, elle figure alors sur l’annuaire de la Reichsuniversität Straβburg du 26 mars 1945 avec la mention « rentrée de captivité » (aus amerik[anischer] Gefangenschaft zurückgekehrt) à côté de son nom[53]. Concernant la détention, les témoignages laissent entendre que le « traitement des internés par les Américains était loyal. Pour beaucoup, notamment pour les personnes plus âgées, la détention était très difficile à supporter, surtout les conditions d’hébergement au camp de Chartres, qui n’était pas constitué de baraques mais de tentes »[52].

L’après-guerre

Jusque-là, le manque de sources empêche de reconstituer de manière exhaustive et satisfaisante la carrière du Dr. Eva-Marie Embacher après la guerre. De toute évidence installée en Allemagne depuis son retour de captivité, elle aurait visiblement continué d’exercer une activité médicale dans sa ville natale, à Berlin. Enfin, elle serait décédée le 10 juillet 1987 à l’âge de soixante-quatorze ans[54].


Sources et bibliographie

Sources

ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher).

ADBR, 1558 W 677, dossier n°60991 (Raymond Koessler), Rapport de Stein au sujet de l’état de la clinique médicale, 4 février 1944.

ADBR, 126 AL 37, dossier n°1, documents administratifs.

ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Liste du personnel médical de l’hôpital civil (1941-1943).

AVES, 7 AH 15, Liste du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1944).

BArch B, NS 21/908, Lettre de Sievers à Hirt, 18 octobre 1944.

BArch B, R76-IV/27, Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Straβburg repliée à Tübingen, 26 mars 1945.

Landesarchiv Berlin, B Rep. 012, Senatsverwaltung für Gesundheit, vorläufiges Findbuch, 2007, p. 47. Disponible via http://www.content.landesarchiv-berlin.de/php-bestand/brep012-pdf/brep012.pdf, [en ligne], consulté le 21 avril 2021.

Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1942, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1942.

Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1943, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943.

Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1943-1944, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943.

Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1944, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944.

Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1944-1945, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944.

UA Rostock, 1.8, Matrikelbücher, Matrikel 1935 SS – 1945 SS, p. 88, disponible via http://purl.uni-rostock.de/matrikel/300003786, [en ligne], consulté le 22 avril 2021.

Bibliographie

Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997 Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019.

Patrick Wechsler, La Faculté de médicine de la « Reichsuniversität Straβburg » (1941-1945) à l'heure nationale-socialiste, thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Université Louis Pasteur, 1991.

Christophe Woehrle, La cité silencieuse. Strasbourg – Clairvivre (1939-1945), Beaumontis-en-Périgord, Les Éditions Secrets de Pays, 2019.

LOCALISATIONS : Adresses successives[55]

Berlin Zähringerstraße 19 (- avril 1932)

Kiel Blücherplatz 10 (avril 1932-février 1933)

Berlin Dahlmannstraße 13 (mars 1933-mars 1935)

Bonn Colmantstraße 13 (avril 1935-juillet 1935)

Königsberg Claasstraße 7 (novembre 1935-mars 1936)

Rostock Adresse inconnue (avril 1936-décembre 1937)

Berlin Sybelstraße 18 (janvier 1938-juillet 1938)

Heidelberg juillet 1938-août 1941

Successivement: Bergheimerstraße 56

                               Bergheimerstraße 81
                               Bergheimerstraße 58
                               Vosstraße 2

Straβburg Clinique médicale I (septembre 1941-novembre 1944)


Liens institutions :

Bund Deutscher Mädel (BDM)[8]

Date 01041938

N° membre 7469363

Fonctions BDM Ärztin, Schaftführerin

Version originale du Lebenslauf[2]

Ich, Eva Marie Embacher, wurde am 4. November 1912 in Berlin-Wilmersdorf als Tochter des Apothekers Fritz Embacher geboren. Ich besuchte dort das Hohenzollern-Oberlyzeum und legte am 20. Februar 1932 an der Gleichen Schule meine Abiturientenprüfung ab. Anschließend begann ich mit dem Medizinstudium, dass mich an die Universitäten Kiel, Berlin, Bonn, Königsberg und zuletzt Rostock führte, wo ich im Dezember 1937 das Staatsexamen ablegte und anschließend zum Dr. med. Promovierte. Am 15. Dezember 1937 begann ich meine Tätigkeit als Medizinalpraktikantin im Martin-Lutherkrankenhaus in Berlin-Grunewald, an der Inneren Abteilung unter Herrn Prof. Munk, die am 1. Juli 1938 abgeschlossen war. Vom 1. Juli 1938 bis zum 15. Dezember 1938 arbeitete ich ebenfalls als Medizinalpraktikantin an der Universitäts-Augenklinik in Heidelberg unter der Leitung von Herrn Dr. Engelking. Seit dem 15. Januar 1939 bin ich als Volontärassistentin und später a[ußer]-o[rdentliche] Assistentin an der Medizinischen Klinik in Heidelberg beschäftigt.


Repères

Localisations

Nationalités

  • Allemand

Confessions

  • Protestant

Publications

Liens à institutions

Hohenzollern-Oberlyzeum Berlin

Augenklinik, U-Heidelberg

Martin-Luther-Krankenhaus Berlin-Grunewald, ML-Kh-Berlin

Universität Bonn

Universität Berlin

Universität Kiel

Medizinische Abteilung A, KA

Medizinische Abteilung I, RUS

Ludolf-Krehl-Klinik, U-Heidelberg

Universität Königsberg

Universität Rostock

1912-11-04T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
1987-07-10T00:00:00Z
Vie privée
Décès
1938-12-15T00:00:00Z
Vie privée
Autorisation d'exercer la médecine
1937-12-21T00:00:00Z
Vie privée
Thèse
1919-01-01T00:00:00Z
1932-02-20T00:00:00Z
Carrière
1938-07-01T00:00:00Z
1938-12-15T00:00:00Z
Carrière
Augenklinik, U-Heidelberg, Medizinalpraktikant,
1937-12-15T00:00:00Z
1938-06-30T00:00:00Z
Carrière
1935-04-01T00:00:00Z
1935-07-01T00:00:00Z
Carrière
1933-03-01T00:00:00Z
1935-03-01T00:00:00Z
Carrière
1932-04-01T00:00:00Z
1933-02-01T00:00:00Z
Carrière
1941-09-01T00:00:00Z
1941-10-31T00:00:00Z
Carrière
Medizinische Abteilung A, KA, Verwalter einer wissenschaftlichen Assistentenstelle,
1941-09-01T00:00:00Z
1942-07-31T00:00:00Z
Carrière
Medizinische Abteilung I, RUS, Verwalter einer wissenschaftlichen Assistentenstelle,
1942-08-01T00:00:00Z
1944-10-31T00:00:00Z
Carrière
1939-01-15T00:00:00Z
1940-06-30T00:00:00Z
Carrière
1940-07-01T00:00:00Z
1941-08-31T00:00:00Z
Carrière
Ludolf-Krehl-Klinik, U-Heidelberg, außerordentlicher Assistent,
1936-04-01T00:00:00Z
1937-12-01T00:00:00Z
Carrière
1935-11-01T00:00:00Z
1936-03-01T00:00:00Z
Carrière
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Références



  1. 1,0 et 1,1 ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Certificat d’aryanité établi par la Reichsstelle für Sippenforschung, 3 avril 1936.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Lebenslauf, 16 janvier 1941.
  3. ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Fragebogen, 7 août 1940.
  4. Les grands-parents paternels sont originaires de Prusse-Orientale : Gustav Embacher (10 mars 1844, Rodenwald – 2 octobre 1890 Pillau), commerçant de profession, avait épousé Ida Maria Holzmann (29 novembre 1851, Darkehmen – 20 mai 1907, Königsberg). Sur Fritz Embacher, voir Deutscher Apotheker-Verein (éd.), Apotheker-Zeitung, Berlin, Selbstverlag des Deutschen Apotheker-Vereins, 20e année, 1905, p. 315, 505 et 917. Disponible via https://publikationsserver.tu-braunschweig.de/rsc/viewer/dbbs_derivate_00019362/max/00000004.jpg?logicalDiv=log_8c7236d8-502f-4dcd-a8e5-56458048e172, [en ligne], consulté le 20 avril 2021.
  5. ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Fragebogen, 7 août 1940. Ajoutons que le grand-père maternel est originaire de Cosel en Haute-Silésie (aujourd'hui Koźle en Pologne), et que la grand-mère maternelle est née à Königsberg (aujourd'hui Kaliningrad dans l'exclave russe du même nom). En effet, Theodor Phillip Franneck (18 avril 1838, Cosel – 10 avril 1911, Berlin) était commerçant et avait épousé Charlotte Auguste Fernickel (26 juin 1842, Königsberg – 13 juin 1910, Königsberg). Si toute la famille Embacher et Franneck est de confession protestante, on remarque que le grand-père a été baptisé dans la foi catholique à sa naissance et que ce n’est que plus tard qu’il s’est converti au protestantisme.
  6. ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Amtsärztliches Zeugnis, 15 janvier 1941.
  7. 7,0 7,1 7,2 et 7,3 ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 16 janvier 1941.
  8. 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4 et 8,5 ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Fragebogen. Ergänzung zum Formblatt 2, 16 janvier 1941.
  9. UA Rostock, 1.8, Matrikelbücher, Matrikel 1935 SS – 1945 SS, p. 88, disponible via http://purl.uni-rostock.de/matrikel/300003786, [en ligne], consulté le 22 avril 2021. Voir aussi ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), 'Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 16 janvier 1941 ; ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Lebenslauf, 16 janvier 1941.
  10. Eva-Marie Embacher, Vergleichende Lichtsinnprüfungen mit Skotoptikometer und Adaptometer, thèse de doctorat de médecine, Université de Rostock, Eisfeld im Thürigen, Carl Beck, 25 p. Voir aussi New York Academy of Medicine Collection of International Medical Theses, Box 18:27:5, Strasbourg, France (H00514562N), disponible via http://archives.hsl.unc.edu/nyamtheses/nyamcovers/H00514562N.pdf, [en ligne], consulté le 11 avril 2021. Ajoutons que la soutenance a lieu le 21 décembre 1937, mais comme le prévoit la loi allemande, elle ne reçoit son diplôme qu’à l’issue de l’année pratique. Voir ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 16 janvier 1941, où Eva-Marie remplit les champs suivants : « Promotion : Prüfung am 21. Dezember 1937) et « Tag der Vollziehung des Doktordiploms : 5. Januar 1939 ». Sur la réglementation des examens de médecine à cette époque-là, voir par exemple Kurt Opitz, Prüfungsordnungen für Ärzte und Zahnärzte nebst dem amtlichen Verzeichnis der zur Annahme von Medizinalpraktikanten ermächtigten Krankenanstalten des Deutschen Reiches, Berlin, Heidelberg, Springer-Verlag, 1928.
  11. 11,0 et 11,1 ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 16 janvier 1941 ; ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), Lebenslauf, 16 janvier 1941.
  12. 12,0 et 12,1 ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Fragebogen. Ergänzung zum Formblatt 2, 15 août 1940.
  13. Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 507-508.
  14. ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 16 janvier 1941. ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), Lettre du Kurator Scherberger à l’administration de l’hôpital civil de Strasbourg, 4 octobre 1944. Voir également Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 553 (note 2210).
  15. ADBR, 1558 W 791, dossier n°77957 (Eva-Marie Embacher), , Lettre du Kurator Scherberger au Dr. Embacher, 10 décembre 1941.
  16. Sur la création de la Reichsuniversität Straβburg, voir tout particulièrement Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 37-168.
  17. Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, , thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 551.
  18. Voir à ce sujet Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997 ; Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019 ; Patrick Wechsler, La Faculté de médicine de la « Reichsuniversität Straβburg » (1941-1945) à l'heure nationale-socialiste, thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Université Louis Pasteur, 1991 ; Christophe Woehrle, La cité silencieuse. Strasbourg – Clairvivre (1939-1945), Beaumontis-en-Périgord, Les Éditions Secrets de Pays, 2019.
  19. ADBR, 1558 W 791, dossier n°77957 (Eva-Marie Embacher), , Antrag auf Einstellung eines Assistenten (Stein), 5 septembre 1941. Le formulaire, pré-imprimé, contient quatre parties, chacune réservée aux différents acteurs intervenant dans le processus décisionnel du recrutement : la première concerne la demande faite par le chef de service (ici Stein), la deuxième prévoit la décision du doyen de la faculté de médecine (Stein), tandis que les troisième et quatrièmes parties sont réservées respectivement au Dozentenschaftsleiter (Anrich) et au recteur (Schmidt), prenant position en faveur (einverstanden) ou contre (abgelehnt) le recrutement. Généralement, Anrich et Schmidt donnent leur avis dans une lettre séparée, qu’ils joignent au reste du dossier au moment où ils le communiquent à l’autorité suivante dans la chaîne de décision.
  20. ADBR, 1558 W 791, dossier n°77957 (Eva-Marie Embacher), , Antrag auf Einstellung eines Assistenten (avis d’Anrich), 23 septembre 1941.
  21. ADBR, 1558 W 791, dossier n°77957 (Eva-Marie Embacher), , Lettre du Rektor Schmidt au Kurator Scherberger, 26 septembre 1941.
  22. Voir le dossier complet dans ADBR, 1558 W 791, dossier n°77957 (Eva-Marie Embacher).
  23. ADBR, 1558 W 791, dossier n°77957 (Eva-Marie Embacher), , Antrag auf Einstellung eines Assistenten (Stein), 5 septembre 1941.
  24. ADBR, 1558 W 791, dossier n°77957 (Eva-Marie Embacher), , Lettre du Kurator Scherberger au Badisches Ministerium des Innern, 11 octobre 1941.
  25. ADBR, 1558 W 791, dossier n°77957 (Eva-Marie Embacher), , Lettre du Dr. Sprauer (Badisches Ministerium des Innern) au Kurator Scherberger, 22 octobre 1941.
  26. ADBR, 1558 W 791, dossier n°77957 (Eva-Marie Embacher), , Lettre du Kurator Scherberger au doyen Stein, 7 novembre 1941.
  27. ADBR, 1558 W 791, dossier n°77957 (Eva-Marie Embacher), , Lettre du Kurator Scherberger à l’administration des établissements hospitalo-universitaires de Strasbourg, 7 novembre 1941.
  28. ADBR, 1558 W 791, dossier n°77957 (Eva-Marie Embacher), , Lettre du doyen Stein au Kurator Scherberger, 14 novembre 1941. En fait, dès le 23 octobre 1941, le directeur administratif par intérim des hospices civils de Strasbourg avait transmis à Stein l’intégralité des pièces : voir ADBR, 1558 W 791, dossier n°77957 (Eva-Marie Embacher), Lettre du directeur par intérim des hospices civils du doyen Stein, 23 octobre 1941. De plus, Stein avait sollicité le Dozent Wilhelm Dieker de remplir en son nom un nouveau formulaire de recrutement d’un assistant pour le Dr. Embacher. Durant l’absence de Stein, Dieker a suivi ses instructions et a précisé qu’il était prévu d’embaucher Embacher à compter du 1er septembre 1941 comme faisant fonction d’assistante scientifique et cela, « pour la durée de la guerre » (auf Kriegsdauer). Voir ici ADBR, 1558 W 791, dossier n°77957 (Eva-Marie Embacher), Antrag auf Einstellung eines Assistenten (Dieker), 12 novembre 1941.
  29. ADBR, 1558 W 791, dossier n°77957 (Eva-Marie Embacher), Lettre du Kurator Scherberger au Dr. Embacher, 10 décembre 1941.
  30. Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, , thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 531-533.
  31. Voir AVES, 7 AH 15, Liste du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1944), état au 1er novembre 1941. Placés temporairement sous la direction du kommissaricher Chefarzt allemand Werner Jordan de l’Abteilung I sont les Allemands Eva-Marie Embacher, Gerhard Rossow, Wilhelm Wagner, Guido Bommer (allemands) et les Alsaciens Karl Heinz, Paul Matthis et Karl Waeckel. Précisons que la nationalité de deux médecins n’a pas pu être vérifiée : la Pflichtassistentin Martha Discher (Abteilung I) et la kommissarische Chefärztin Dr. Magdalena Uhrig (Lungeheilstätte Ruprechtsau). Enfin, signalons que Gerhard Rossow ne fait qu’un passage à la clinique médicale, puisqu’il rejoint rapidement l’institut de médecine légale du professeur Edler von Neureiter.
  32. ADBR, 126 AL 37, dossier n°4 et AVES, 7 AH 15, , Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1944).
  33. ADBR, 126 AL 37, dossier n°4 et AVES, 7 AH 15, , Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1942).
  34. ADBR, 126 AL 37, dossier n°4 et AVES, 7 AH 15, , Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1942-1944).
  35. Voir Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1942, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1942, p. 31 ; Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1943, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943, p. 36 ; Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1943-1944, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943, p. 36 ; Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1944, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 36 ; Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1944-1945, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 41.
  36. ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Meldung über die Zahl der in unserem Klinikum beschäftigten Assistenzärzte und Ärztinnen, Mars à décembre 1942. Sur ces fiches établies chaque début de mois figure le nombre de médecins en postes, mais aussi le nombre de lits disponibles et occupés.
  37. ADBR, 1558 W 677, dossier n°60991 (Raymond Koessler), Lettre de du directeur de la clinique médicale de la Reichsuniversität Straβburg au Kurator de la Reichsuniversität Straβburg au sujet du détachement du Dr. Koessler du service armé, 4 février 1944.
  38. Voir ADBR, 126 AL 37, dossier n°1.
  39. ADBR, 126 AL 37, dossier n°1, Lettre de la Gauleitung (Verwaltungs- und Polizeiabteilung) aux Staatliche Gesundheitsämter en Alsace, 12 avril 1944 : « Bei dem erheblichen er Ärztemängel werden die Schwierigkeiten, klinisch genügend ausgebildete Ärzte zur Verfügung zu stellen, immer grösser. Es ist nicht möglich, weiterhin frisch approbierte Jungärzte, die erfahrungsgemäß sich nicht für die freie Praxis, wie überhaupt für verantwortliche Aufgaben, eignen, gleich nach dem Examen in die freie Praxis Notdienst zu verpflichten. [...] Der Reichsgesundheitsführer hat daher angeordnet, sofort mit der Überführung derjenigen Assistenten, die schon längere Zeit in Krankenhäusern und Kliniken sind, zu beginnen. Eine Ausnahme kann nur für solche Assistenten anerkannt werden, die zu Oberärzten aufgerückt sind, oder wegen besonderer Befähigung zur Habilitation, für Chefarztstellen oder sonstige Spitzenstellen vorgesehen sind ».
  40. ADBR, 126 AL 37, dossier n°1, , Lettre du Kurator de la Reichsuniversität Straβburg à la Gauleitung (Verwaltungs- und Polizeiabteilung), 29 juillet 1944.
  41. ADBR, 126 AL 37, dossier n°1, , Lettre du Kurator de la Reichsuniversität Straβburg à la Gauleitung (Verwaltungs- und Polizeiabteilung), 25 septembre 1944. Le Kurator écrit : « ich habe […] die Leiter der Universitätskliniken, bei denen Ärztinnen tätig sind, gebeten, mir solche Ärztinnen zu benennen, die gegen Jungärztinnen ausgetauscht werden können. […] Auf Ärzte, die zum Austausch mit älteren im Felde stehenden Assistenten in Frage kommen, sind mir nicht namhaft gemacht worden. Eine Überprüfung der in Kliniken beschäftigten Ärzte hat ergeben, daß die Anzahl der z. Zt. Vorübergehend abwesenden und seit 1.8.1944 ganz ausgeschieden sowie der demnächst ausscheidenden Ärzte weit höhe ist als die Zeit der seit diesem Zeitpunkt neu eingetretenen Ärzte ».
  42. AVES, 7 AH 15, , Liste du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg ; ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Liste du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg ; BArch, R 76/IV 27, Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Straβburg repliée à Tübingen, 26 mars 1945.
  43. ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Lettre du Dr. Embacher à Stein, 15 juin 1944. Stein transmet la même requête au Kurator en précisant qu’il l’a approuvée (befürwortend weitergeleitet).
  44. ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Lettre du Kurator Scherberger au Dr. Embacher, 4 octobre 1944.
  45. ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Arbeitsvertrag, 3 octobre 1944. Si la date du contrat est ici antérieure à la date du courrier que le Kurator a adressé à Eva-Marie Embacher, c’est sans aucun doute parce que le dossier a été préparé en amont et que la date a été remplie en même temps que l’édition du contrat, de telle sorte que le Dr. Embacher n’avait plus qu’à apposer sa signature au bas du document.
  46. ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), , Lettre du Kurator Scherberger à l’administration des établissements hospitalo-universitaires, 4 octobre 1944. Le montant exact de sa rémunération n’est pas précisé dans les échanges retrouvés, mais celui-ci était calculé en fonction de l’expérience professionnelle acquise par le Dr. Embacher. C’est pourquoi le Kurator précise aux services administratifs des établissements cliniques et universitaires de l’hôpital civil qu’Eva-Marie Embacher comptabilise plus quatre ans et demi d’expérience. Il rappelle même les dates de son activité de Volontärassistentin à Heidelberg entre le 15 janvier 1939 et le 31 août 1941 et d’Assistenzärztin à la Reichsuniversität Straβburg depuis le 1er septembre 1941.
  47. 47,0 et 47,1 AVES, 7 AH 15, , Liste du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg, État du 1er novembre 1944.
  48. BArch NS 21/908, Lettre de Sievers à Hirt, 18 octobre 1944 : « In der vorigen Woche teilte mir der Chef des Amtes Wissenschaft im Reichswissenschaftsministerium, Ministerialdirektor Mentzel mit, dass durch Reichsminister Rust die Verlagerungsanordnung für die Universität Straβburg gegeben sei ».
  49. Voir Patrick Wechsler, La Faculté de médicine de la « Reichsuniversität Straβburg » (1941-1945) à l'heure nationale-socialiste, thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Université Louis Pasteur, 1991, p. 277 sqq.
  50. BArch B, R76-IV/27, , Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Straβburg repliée à Tübingen, 26 mars 1945.
  51. BArch B, R76-IV/27, , Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Straβburg repliée à Tübingen, 26 mars 1945, Bl. 7.
  52. 52,0 et 52,1 BArch B, R76-IV/27, , Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Straβburg repliée à Tübingen, 26 mars 1945, Bl. 8.
  53. BArch B, R76-IV/27, Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Straβburg repliée à Tübingen, 26 mars 1945, Bl. 4.
  54. Voir Landesarchiv Berlin, B Rep. 012, Senatsverwaltung für Gesundheit, vorläufiges Findbuch, 2007, p. 47. Disponible via http://www.content.landesarchiv-berlin.de/php-bestand/brep012-pdf/brep012.pdf, [en ligne], consulté le 21 avril 2021.
  55. D’après ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), Fragebogen. Ergänzung zum Formblatt 2, 15 août 1940 ; ADBR, 1558 W 791, dossier n°791 (Eva-Marie Embacher), Amtsärztliches Zeugnis, 15 janvier 1940 ; Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1942, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1942, p. 31 ; Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1943, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943, p. 36 ; Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1943-1944, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943, p. 36 ; Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1944, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 36 ; Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1944-1945, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 41.
  56. D’après Landesarchiv Berlin, B Rep. 012, Senatsverwaltung für Gesundheit, vorläufiges Findbuch, 2007, p. 47. Disponible via http://www.content.landesarchiv-berlin.de/php-bestand/brep012-pdf/brep012.pdf, [en ligne], consulté le 21 avril 2021..