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Friedrich Meinertz

De Commission Historique


Friedrich Meinertz
Prénom Friedrich
Nom Meinertz
Sexe masculin
Naissance 6 janvier 1919 (Worms/Rhein)
Profession du père Professeur de médecine (Prof. Dr. med.)

These Zur Psychogenese des Morbus basedow (Reichsuniversität Straβburg, 1944)
Examen 13 juin 1944
Directeur de thèse Hans Bender
Profession Arzt

Titre Dr. med.


Friedrich Meinertz (1919-1964) est un médecin allemand qui a fait ses études à l’université de Munich (1939-1941) et à la Reichsuniversität Strassburg (1941-1944) en Alsace annexée. En 1944, il termine à Strasbourg son cursus universitaire de médecine et prépare une thèse de doctorat consacrée à la maladie de Basedow sous la direction du professeur Hans Bender (1907-1991) et du Dozent Nikolaus Jensch (1913-1964).

Biographie

Famille, enfance et scolarité

Friedrich Meinertz est né le 6 janvier 1919 à Worms dans l’État populaire de Hesse (Volkstaat Hessen). Ses parents étaient tous les deux médecins et de confession catholique. Son père, Josef Meinertz, né le 6 avril 1877 à Braunsberg (Prusse orientale) et décédé le 6 mars 1968 à Worms, était médecin et professeur de médecine (Prof. Dr. med.). Après l’obtention de son baccalauréat dans un lycée de Posen en Prusse en 1895, Josef Meinertz effectue ses études dans les universités de Bonn, de Breslau, de Friburg-en-Brisgau et de Berlin entre 1895 et 1900. En avril 1900, il obtient l’autorisation d’exercer la médecine (Approbation), puis travaille quelques mois au service de chirurgie de l’hôpital de Berlin. En décembre 1900, il soutient une thèse de doctorat de médecine à l’université de Leipzig intitulée « Beiträge zur Casuistik symptomlos verlaufener Gehirnerkrankungen ».

Entre 1900 et 1901, Josef Meinertz travaille d’abord comme Volontärassistent à l’institut de pathologie de l’université de Berlin, puis sert comme Assistent à la deuxième clinique médicale de l’hôpital universitaire de la Charité de Berlin (1901-1902). Durant les deux années suivantes, il travaille au service de médecine interne à l’hôpital municipal de Berlin-Charlottenburg (1902-1904) et retourne à nouveau à la Charité (1904-1905). En 1906, il soutient sa thèse d’habilitation de médecine interne à l’université de Rostock intitulée « Tuberkulose und Blutströmung. Untersuchungen über experimentelle Nierentuberkulose unter geänderten Zirkulationsverhältnissen (venöser Hyperämie der einen Nieren durch Unterbindung ihres Ureters) ». La même année, Josef est nommé Privatdozent et puis quatre ans plus tard, en 1910, professeur de médecine à l’université de Rostock. Il occupe ce poste jusqu’en 1913, avant de devenir Leitender Arzt, puis directeur et Chefarzt du service de médecine interne de l’hôpital municipal de Worms (1926-1944). Josef Meinertz a également un frère cadet, Max Meinertz (1880-1965) qui est devenu professeur de théologie catholique et recteur de l’université de Munich. La femme de Josef Meinertz, Johanna née Stützer, était également médecin, titulaire d’un doctorat de médecine et travaillait à l’institut d’anatomie de l’hôpital de Worms. De leur union sont nés deux enfants, Otto et Friedrich Meinertz[1].

Friedrich Meinertz et son frère aîné Otto ont tous les deux grandi dans un milieu aisé et leurs parents leur ont assuré une bonne éducation et une bonne instruction. Friedrich était un enfant apparemment très sensible, rêveur et très doué pour la musique. Très tôt, il s’était décidé à épouser une carrière de médecin, comme ses parents[2].

À l’âge de six ans, Friedrich Meinertz débute sa scolarité à l’école élémentaire (Volksschule) de Worms en 1925. Trois ans plus tard, il entre dans le secondaire et devient élève dans au Wormser Gymnasium pendant neuf ans, jusqu’à l’obtention de son baccalauréat (Reifeprüfung) en janvier 1937. À l’issue de sa scolarité, Friedrich Meinertz passe les deux années suivantes à accomplir ses obligations civiques et militaires ainsi que le prévoit la législation nationale-socialiste. Il commence par effectuer son service du travail au Reichsarbeitsdienst d’une durée de six mois, soit jusqu’à la fin de l’été 1937. Il effectue ensuite son service militaire dans la Wehrmacht jusqu’au printemps 1939, après quoi il se destine à des études de médecine, comme ses parents.


Les études de médecine

Une fois libéré du service militaire, Friedrich Meinertz s’inscrit à la faculté de médecine de l’université de Munich en Bavière. Il entame son cursus médical avec le semestre d’été 1939, mais avec le début de la guerre à l’été 1939, il est obligé de l’interrompre brièvement. Recevant rapidement l’autorisation de poursuivre ses études comme soldat de la Wehrmacht, Friedrich Meinertz alterne entre d’un côté son service d’active dans la troupe à l’été 1940 et à l’été 1941, et d’un autre côté ses études sur les bancs de l’université à Munich. Malgré son cursus mouvementé interrompu par ses multiples enrôlements dans l’armée, Friedrich Meinertz parvient à mener à terme le cycle préclinique des études de médecine et réussit l’examen intermédiaire de médecine (Physikum) à la fin du quatrième semestre en 1941 à Munich.

Il suit encore le premier semestre clinique en Bavière (semestre d’été 1941), puis obtient une mutation à la Reichsuniversität Strassburg nouvellement inaugurée dès le semestre d’hiver 1941-1942. Il écoute notamment les cours de psychologie qui ont un impact apparemment très fort sur la suite de sa carrière d’après-guerre. En 1942, à l’âge de 23 ans, Friedrich Meinertz épouse une jeune femme de cinq ans sa cadette, Elisabeth Stützel. De leur union est née une fille qui est décédée en 1960 à l’âge de dix-huit ans des suites d’une leucémie[3]. Si les études médicales semblent lui réussir au niveau personnel, Friedrich Meinertz réussit également ses examens. Malgré quelques interruptions dues à sa mobilisation dans l’armée, Friedrich Meinertz reste en Alsace jusqu’à la fin de ses études, présentant l’examen médical d’État (Staatsexamen) au même moment où il signe le manuscrit de sa thèse de doctorat de médecine, le 1er juin 1944. C’est donc à l’issue du semestre d’hiver 1943-1944, le dixième de son cursus (et le cinquième et dernier suivi à Strasbourg), que Friedrich Meinertz devient médecin. À la fin de ses études, Friedrich sert comme médecin militaire (Truppenarzt) en Russie et en Hongrie.


La thèse de doctorat de médecine

Poursuivant le schéma familial, Friedrich Meinertz entreprend de parachever sa formation universitaire et académique par la préparation d’une thèse de doctorat de médecine. Sous la direction du Professeur Hans Bender (1907-1991) et du Dozent Nikolaus Jensch (1913-1964) de la clinique psychiatrique, il rédige une thèse intitulée « Sur la psychogénèse de la maladie de Basedow » (Zur Psychogenese des Morbus Basedow), ce qui suggère déjà son intérêt pour la psychologie et la psychiatrie. Il signe le manuscrit le 1er juin 1944, quelques semaines avant de terminer son examen médical d’État.

Friedrich Meinertz divise sa thèse en deux parties. Dans la première, il s’intéresse aux « problèmes théoriques » et revient en détail sur l’état alors actuel de la recherche et de la connaissance sur le développement de la maladie de Basedow. Il développe ensuite les dispositions spécifiques des individus qui amènent le développement de cette pathologie (constitutions corporelle et mentale) et explicite les différents éléments déclencheurs. Enfin, il présente la méthode. Dans sa seconde partie, il s’intéresse plus particulièrement à des cas cliniques de patients soignés à l’« institut de psychologie et de psychologie clinique » de Strasbourg. Il divise les cas en trois groupes : le premier (cinq cas) dont les membres ont très certainement développé la maladie à la suite d’un traumatisme psychique de nature soudaine ou plus ou moins long ; le deuxième (six cas) sont des patients dont les facteurs psychiques ont manifestement eu une influence dans le développement de la pathologie ; enfin le troisième groupe (huit cas), dont les troubles psychiques sont davantage des conséquences de la maladie de Basedow et non des causes. Certains d’entre eux ont été opérés par le Professeur Ludwig Zukschwerdt de la clinique chirurgicale de Strasbourg.

À la fin de sa thèse, dans la partie réservée aux remerciements d’usage, Friedrich Meinertz remercie ses directeurs de thèse, à commencer par le professeur Hans Bender pour lui avoir indiqué le sujet de recherche et pour ses « conseils amicaux ». Il adresse aussi ses remerciements au Dozent Wilhelm Dieker pour « la mise à disposition bien volontiers des dossiers médicaux » et au doyen de la faculté de médecine qui préside le jury de thèse. Enfin, il remercie le chirurgien Ludwig Zukschwerdt qui lui a apporté son soutien dans ses travaux en convoquant tous les malades qu’il avait vu en consultation ou opérés (der mir seine sämtlichen Strassburger Basedow-Fälle wiedereinbestellte).


L’après-guerre

Alors qu’il avait servi comme médecin militaire dans la Wehrmacht dès la fin de ses études en 1944, Friedrich a été fait prisonnier de guerre par les alliés. Une fois libéré, il a repris sa carrière médicale et s’est installé à Munich. Comme il n’est pas Bavarois, il ne lui était pas possible d’exercer une activité médicale immédiatement ; c’est pourquoi il travaille d’abord pendant neuf mois comme assistant (non rémunéré) à la clinique oto-rhino-laryngologique de Main, puis à la polyclinique médicale de Munich durant une brève période. Il sert ensuite à l’institut pathologique, puis au service de médecine interne à l’hôpital municipal de Munich. À partir du mois de mai 1948, Friedrich trouve un poste de Volontärassistent à la clinique neurologique (Universitätsnervenklinik) de l’université de Munich, où il finit par occuper le poste d’un assistant scientifique (wissenschaftlicher Assistent). Parallèlement à ses activités professionnelles, il entreprend entre 1948 et 1959 une formation complémentaire dans les domaines de la psychanalyse (Psychoanalytiker) et de l’analyse didactique (Lehranalytiker) à l’institut de psychanalyse et de psychothérapie de Munich.

En 1951, Friedrich Meinertz souffre d’une tumeur maligne dans la zone vasculaire de la muqueuse nasale (bösartiger Tumor im Gefäßbereich der Nasenschleimhaut), ce qui a nécessité une opération et un traitement par radiothérapie. Après avoir recouvré la santé, Friedrich Meinertz reçoit la qualification dans sa nouvelle spécialité médicale et est nommé (berufen) à l’institut de recherche allemand pour la psychiatrie de la Max-Planck-Gesellschaft à Munich-Schwabing et reçoit d’abord une fonction de chef de clinique (Oberarzt) à la Heckscher-Klinik für Kinder und Jugendliche, une clinique munichoise spécialisée pour les enfants et les adolescents atteints de troubles psychiatriques. En 1956, à la suite du décès inattendu du directeur médical de la clinique, Friedrich Meinertz est pressenti puis nommé pour assurer ce poste de direction. Très attaché à la pédagogie thérapeutique (Heilpädagogik), il publie en 1962, un ouvrage intitulé 'Heilpädagogik qui a été réédité à plusieurs reprises depuis lors et qui constitue l’un des fondements de la discipline[4]. En parallèle, il anime des conférences médicales et prépare une thèse d’habilitation sur le thème « Hirnverletzung und Schizophrenie » qui reste inachevée. Enfin, il s’inscrit dans un mouvement de collaboration internationale et devient membre du « World Federation of Mental Health ».

Friedrich Meinertz n’a pu diriger la Heckscher-Klinik pendant seulement huit ans. Le 23 janvier 1963, un peu plus de deux semaines après son quarante-cinquième anniversaire, Friedrich décède à Munich des suites d’un cancer. Son épouse, qui ne s’est jamais remise de la mort de sa fille unique en 1960 et celle de son mari en 1963, s’est suicidée quatre ans plus tard, en 1967.


Sources complémentaires:

- Universitätsarchiv Rostock, Dossier personnel Josef Meinertz => http://cpr.uni-rostock.de/resolve/id/cpr_person_00003428?tab=data (extraits);

- Manfred Berger, « Friedrich Meinertz. Sein Leben und Wirken », in Heilpaedagogik.de, 2005/4, p. 26-29.;

- Gustav Willgeroth, Die mecklenburgischen Aerzte von den ältesten Zeiten bis zur Gegenwart, Schwerin, 1929, p. 305;   - Page wiki Friedrich Meinertz.


Lebenslauf « brut »

Am 6. Januar 1919 wurde ich als Sohn des Prof. Dr. med. Josef Meinertz und dessen Ehefrau Johanna geb[orene] Stützer in In Worms a/ Rhein geboren.

Nach drei Jahren Volksschule besuchte ich neun Jahre lang das Wormser Gymnasium, an dem ich im Januar 1937 meine Reifeprüfung ablegte.

Nach Ableistung meiner Arbeits- und Wehrdienstpflicht begann ich im Sommersemester 1939 mein Medizinstudium in München, das ich auch nach Kriegsbeginn als Wehrmachtsangehöriger fortsetzen konnte. Unterbrechungen fielen durch Truppendienst in die Sommersemester 1940 und 1941. Mein Physikum bestand ist nach dem 4. Semester in München, wo ich auch noch mein erstes klinisches Semester belegte. Von dort wurde ich später in die neu eröffnete Reichsuniversität Straßburg versetzt. Hier hörte ich die letzten 5 klinischen Semester und stehe zur Zeit im Staatsexamen.


Repères

Localisations

Nationalités

  • Allemand

Confessions

Publications

Relations

Disciple de

Liens à institutions

Wehrmacht

Universität München

Reichsuniversität Straβburg

1919-01-06T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
1944-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Thèse
1944-06-13T00:00:00Z
Vie privée
Examen
1941-10-01T00:00:00Z
1944-03-30T00:00:00Z
Carrière
1939-09-01T00:00:00Z
1939-10-01T00:00:00Z
Carrière
Wehrmacht, Soldat,
1940-06-01T00:00:00Z
1940-09-01T00:00:00Z
Carrière
Wehrmacht, Soldat,
1941-06-01T00:00:00Z
1941-09-01T00:00:00Z
Carrière
Wehrmacht, Soldat,
1944-01-01T00:00:00Z
1945-01-01T00:00:00Z
Carrière
Wehrmacht, Truppenarzt,
1939-04-01T00:00:00Z
1941-09-30T00:00:00Z
Carrière
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Références

À propos de cette page

Rédaction : ©Loïc Lutz



  1. Voir Universitätsarchiv Rostock (UAR), Personalakte Joseph Meinertz ; Gustav Willgeroth, Die mecklenburgischen Aerzte von den ältesten Zeiten bis zur Gegenwart, Schwerin, 1929, p. 305 ; Manfred Berger, « Friedrich Meinertz. Sein Leben und Wirken », in Heilpaedagogik.de, 2005/4, p. 26-27.
  2. Manfred Berger, « Friedrich Meinertz. Sein Leben und Wirken », in Heilpaedagogik.de, 2005/4, p. 27..
  3. Manfred Berger, « Friedrich Meinertz. Sein Leben und Wirken », in Heilpaedagogik.de, 2005/4, p. 26-29..
  4. Friedrich Meinertz, Heilpädagogik, Klinkhardt-Verlag, 1962, 250 p.