Marguerite Meschenmoser
Marguerite Meschenmoser | |
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First name | Marguerite |
Last name | Meschenmoser |
Gender | feminin |
Birth | 14 January 1918 (Straβburg/Els.) |
Death | 2 October 2008 (Strasbourg) |
Father's occupation | Opticien diplômé (Diplomoptiker) |
These | Ein Fall von Lues congenita in der III. Generation mit einer eigenen Sippenuntersuchung (Reichsuniversität Straβburg, 1944) |
Examen | 13 October 1941 |
Thesis supervisor | Johannes Stein |
Profession | Arzt |
Title | Dr. med. |
Identities | Meschenmoser, Margrit |
Marguerite (Margrit) Meschenmoser (1918-2008) est une femme médecin alsacienne issue d’une famille d’opticien. Après avoir débuté ses études de médecine à la faculté de médecine de l’université française de Strasbourg (1936-1940), elle termine son cursus à l’université d’Heidelberg (1940-1941), où elle obtient son examen médical d’État en octobre 1941. En 1943, elle complète sa formation en soutenant sa thèse de doctorat de médecine sous la direction du doyen de la faculté de médecine de la Reichsuniversität Strassburg, Johannes Stein (1896-1967).
Biography
Origines et famille
Marguerite (Margrit) Meschenmoser est née le 14 janvier 1918 à Strasbourg. À cette époque, l’Alsace était rattachée au Reich allemand depuis la signature du Traité de Francfort de 1871 qui a mis fin à la guerre franco-prussienne. Elle est issue d’une célèbre famille d’opticiens strasbourgeois de confession protestante. Son père, Arthur Meschenmoser, de son nom complet Karl Adolf Waldemar Meschenmoser, est né le 18 avril 1885 à Strasbourg[1]. Il est le fils du Glaskünstler Charles (Karl Julius Friedrich) Meschenmoser, domicilié aux Kalbsgasse 19 à Strasbourg. Né en 1852 à Pfullingen dans le Royaume de Wurtemberg, Charles avait créé en 1878 son entreprise de lunetterie et de verrerie de laboratoire dans la capitale alsacienne. Le 31 juillet 1880, il épouse Sophia Karolina Schwalb et le couple donne ensuite naissance à deux enfants : d’abord Albert (1881-1965), puis Arthur en (1885-1951). Le père et l’oncle de Marguerite sont tous deux opticiens diplômés (Diplomoptiker) et héritent de l’établissement de leur père. Ils « développent fortement les activités et permettent à Meschenmoser de devenir le leader sur le marché strasbourgeois » comme l’indique l’entreprise sur leur site internet aujourd’hui[2].
Il est à noter que l’aîné des frères, Albert, possède un dossier dans les fonds des renseignements généraux qui permet d’en appréhender davantage la famille Meschenmoser et leur entreprise. Ainsi, selon une note de renseignement faisant suite à une demande du préfet du Bas-Rhin en vue de nommer Albert chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur en 1950, on apprend qu’« Albert exploite, depuis 1911, en association avec son frère Arthur, deux magasins d’optique générale, sis 6, place de la Cathédrale et 37, rue du Vieux Marché-aux-vins ». S’il a servi comme soldat de deuxième classe dans l’armée allemande durant la Première Guerre mondiale, Albert est titulaire des palmes académiques et occupe diverses fonctions au sein d’associations, fédérations et syndicats[3]. Un autre rapport indique que « la société Meschenmoser jouit d’une bonne réputation sur place et est considérée comme très honorable »[4]. On peut également ajouter que le médecin-chef du camp de concentration de Natzweiler avait demandé aux gardiens et aux hommes de l’état-major du camp de chercher leurs prescriptions de lunettes auprès des établissements Meschenmoser à Strasbourg[5].
Par ailleurs, le dossier allemand versé au fonds des renseignements généraux précise également qu’
« Albert Meschenmoser dirige l’établissement, 6-7, place de la cathédrale, tandis que son frère [Arthur] dirige la filiale (Niederlassun[g]) au Vieux marché-aux-vins. Tous deux ont une part égale dans l’entreprise. Dans la région, l’entreprise est considérée comme un fer de lance dans son domaine (gilt als führend in seiner Branche am Platze) et devrait être adaptée à des livraisons plus importantes. Les deux frères sont considérés comme des entrepreneurs capables et prudents ; leurs parents étaient originaires du Wurtemberg »[6].
De plus, à la suite de l’annexion de l’Alsace à l’Allemagne nazie, les frères Meschenmoser avaient tous deux été incorporés dans la SS, mais tous deux ont demandé à quitter cette formation nazie en 1941. À cette époque-là, Arthur demeurait au 6, An der Aar à Strasbourg et le 11 juillet 1941, ils ont reçu un courrier avec accusé de réception envoyé par la 122e SS-Standarte de Strasbourg par lequel était officiellement reconnue leur demande de retrait de la SS. Arthur et Albert ont ainsi quitté la SS au 30 juin 1941[7].
Enfance et scolarité
Ainsi, Marguerite Meschenmoser est issue d’une famille strasbourgeoise spécialisée dans la lunetterie et la verrerie de laboratoire. Comme elle est né en 1918, elle a passé toute son enfance et toute sa scolarité dans sa ville natale alors redevenue française. Élevée dans la foi protestante, manque la suite ?
À l’âge de six ans, elle entre à l’école supérieure municipale pour filles (Höhere Töchterschule), un établissement scolaire qui est créé en 1902 et qui correspond à l’actuel Lycée des Pontonniers. Elle fréquente cette école pendant huit ans, jusqu’en 1932, puis poursuit sa scolarité dans le secondaire à la Maria-Hart Schule (Collège Lucie Berger débaptisé en 1940) à Strasbourg. À l’été 1936, elle termine sa scolarité dans le secondaire en réussissant son examen du baccalauréat.
Les études de médecine
Dès la rentrée universitaire suivante, alors qu’elle est âgée de dix-huit ans, Marguerite Meschenmoser s’inscrit à la faculté de médecine de l’université française de Strasbourg en novembre 1936. Dans le curriculum vitae qui accompagne sa thèse de doctorat de médecine soutenue en 1943, elle indique avoir suivi au total huit semestres à Strasbourg, donc de fin 1936 à début 1940. Cela sous-entend qu’elle a fait partie des étudiantes et étudiants qui se sont rendus à Clermont-Ferrand au moment du repli de l’université strasbourgeoise. De plus, après la signature de l’armistice en juin 1940, Marguerite Meschenmoser est de ceux qui ont poursuivi leurs études à l’université d’Heidelberg. En effet, dès la fin de l’année 1940, elle s’inscrit à la faculté de médecine d’Heidelberg et suit les trois derniers semestres de sa formation médicale jusqu’à la fin de l’année 1941. C’est dans cette université qu’elle obtient son examen médical d’État (ärztliche Staatsexamen) le 15 octobre 1941, après plus de cinq ans d’études.
La thèse de doctorat de médecine
En 1943-1944, Marguerite Meschenmoser décide de compléter sa formation médicale en préparant une thèse de doctorat de médecine. Sous la direction du Professeur Johannes Stein, directeur de la clinique médicale et doyen de la faculté de médecine de la Reichsuniversität Strassburg, elle étudie « un cas de Lues congenita à la troisième génération avec l’analyse d’une Sippe » (Ein Fall von Lues congenita in der III. Generation mit einer eigenen Sippenuntersuchung). Elle termine vraisemblablement la rédaction de son travail au courant du printemps 1944 et signe son manuscrit le 14 avril 1944, ce qui suggère qu’elle l’a déposé auprès de la faculté, puis soutenu quelques semaines plus tard.
Dans sa thèse qui aborde à la fois l’aspect de l’hérédité et qui a un lien avec l’Alsace, Marguerite Meschenmoser commence par dresser un historique de l’apparition des épidémies de syphilis et questionne le problème de sa transmission aux nouveau-nés. Elle développe également le diagnostic de la pathologie, puis traite de son hérédité à la troisième génération. Marguerite Meschenmoser détaille ensuite le cas d’une jeune patiente âgée de 20 ans qui a été admise à l’hôpital de Strasbourg en 1942 pour des douleurs articulaires au genoux. Elle énonce abondamment les données liées à l’anamnèse, avant de reproduire les principaux points des multiples examens médicaux et cliniques réalisés (auscultation complète, clichés radiographiques, test sanguin montrant la réaction de Wassermann). Elle effectue également des tests aux parents de la patiente, ainsi qu’à ses frères et sœurs, à ses oncles et tantes et à ses grands-parents. Elle résume les résultats de ses analyses dans un arbre généalogique, permettant de montrer que trois (voire quatre) petites-filles souffrent de syphilis. Les réactions sérologiques de la grand-mère maternelle de la patiente étaient à chaque fois positives aux tests effectués. Pourtant, il s’avère que la grand-mère ne présente aucun signe clinique, ce qui fait penser à Marguerite Meschenmoser qu’il s’agit là peut-être d’une syphilis de deuxième génération.
On note enfin que Marguerite Meschenmoser a dû présenter à nouveau sa thèse à l’université française de Strasbourg après la fin de la guerre. En effet, sous la direction du doyen André Forster, elle écrit une thèse sur un thème similaire, intitulée « Un cas de syphilis héréditaire à la troisième génération : étude familiale complète »[8].
Décès
D’après les données de l’état civil, Marguerite Meschenmoser décède le 2 octobre 2008 à Strasbourg, à l’âge de quatre-vingt-dix ans[9].
Sources complémentaires :
- ADBR, 1558 W 338, dossier 23159 Meschenmoser Albert et Meschenmoser/Gourmez Marguerite
- Site internet de l’entreprise de lunetterie et de verrerie de laboratoire Meschenmoser : https://www.meschenmoser-opticien.fr/pages/1-la-societe
- https://gw.geneanet.org/cwolff1?n=meschenmoser&oc=&p=albert+jules+antoine, [en ligne], consulté le 6 janvier 2020.
- Voir Généanet.com, fiche Jeanne Marguerite Meschenmoser.
Lebenslauf « brut »
Am 14.1.1918 wurde ich als Tochter des Diplomoptikers Arthur Meschenmoser in Straßburg geboren.
Ich besuchte von 1924 bis 1932 die höhere Töchterschule, später die Maria-Hart Schule und legte Sommer 1936 die französische Reifeprüfung „Baccalauréat“ an der Straßburger Universität ab. Im November 1936 begann ich mein medizinisches Studium und studierte 8 Semester in Straßburg und 3 Semester in Heidelberg. Das ärztliche Staatsexamen bestand ich am 15. Oktober 1941 in Heidelberg.
Landmarks
Locations
Nationalities
- German (1918 - 1919)
- French (1919 - 1940)
- Alsacien (1940 - 1944)
- French (1944 - 2008)
Confessions
- Protestant
Publications
Links to institutions
Université de Strasbourg, UdS, 1918-1939
Universität Heidelberg
Reichsuniversität Straβburg
References
À propos de cette page
Rédaction : ©Loîc Lutz
- ↑ ADBR, 4E482/169, 4E482/170, État civil de Strasbourg, registre des naissances, Acte de naissance d’Arthur Meschenmoser, acte 1211/1885..
- ↑ Voir le site internet : https://www.meschenmoser-opticien.fr/pages/1-la-societe, [en ligne], consulté le 6 janvier 2020..
- ↑ ADBR, 1558 W 338, dossier 23159, Note de renseignements sur Albert Meschenmoser, proposé pour la nomination au grade de chevalier de la Légion d’Honneur, 30 mai 1950..
- ↑ ADBR, 1558 W 338, dossier 23159, Rapport d’enquête de l’inspecteur Joseph Giss adressé à Monsieur le commissaire principal, chef du service des renseignements généraux à Strasbourg, n°265/RG, 24 février 1947..
- ↑ BArch, NS 4 NA 9, Kommandanturbefehl Nr. 4/42, 20/03/1942, Bl. 98. Il s’agit d’une ordonnance du commandant du camp qui reprend une consigne du médecin-chef du KL-Natzweiler au sujet des prescriptions ophtalmologiques..
- ↑ ADBR, 1558 W 338, dossier 23159, Fragebogen zur poliischen Beurteilung, NSDAP Kreisleitung Straßburg, Kreispersonalamt, 16 et 20 janvier 1943. Le rapport nazi précise qu’Albert Meschenmoser exerce la profession de « maître opticien » (Optikermeister) et qu’il a été formé à la Oberrealschule, puis à la Handels- und technische Schule, ce qui doit être également le cas de son cadet Arthur..
- ↑ ADBR, 1558 W 338, dossier 23159, Lettres du Führer des SS-Sturmes 2/122 de Strasbourg adressées à Albert et Arthur Meschenmoser signifiant le retrait officiel de la SS, 1er juillet 1941..
- ↑ Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straßburg, 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniersität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, université de la Sarre, 2019, p. 735-736..
- ↑ Voir Généanet.com, fiche Jeanne Marguerite Meschenmoser..