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Libéré du « camp de concentration » (''Konzentrationslager'') d’Arches avec l’arrivée des troupes allemandes fin juin 1940, Joseph Kieffer devient pour les nazis un « combattant de la germanité » (''Volkstumskämpfer'') et attire l’attention des nouvelles autorités allemandes dans le cadre des préparatifs de la création de la ''Reichsuniversität Strassburg''. Dans une Alsace désormais annexée de fait au Reich allemand, Kieffer obtient l’autorisation d’exercer la médecine dentaire en Alsace et il avait même été envisagé de lui offrir le titre et la fonction de professeur émérite à la clinique dentaire de la future université du Reich. Finalement, en novembre 1941, alors qu’il est âgé de soixante-six ans, Kieffer est nommé assistant scientifique (''wissenschaftlicher Assistent'') à la clinique dentaire dirigée par le professeur Joachim von Reckow (1898-1976). Il occupe ce poste jusqu’en novembre 1944 et lorsque l’université nazie de Strasbourg est évacuée outre-Rhin, il fait alors le choix de rester en Alsace. Ayant « toujours été germanophile » et ayant ses sympathies tournées vers l’Allemagne, il multiplie les marques de ralliement à l’Allemagne nazie en adhérant à l’''Opferring'', puis au parti nazi en octobre 1941 et en obtenant la nationalité allemande à l’été 1943.
Libéré du « camp de concentration » (''Konzentrationslager'') d’Arches avec l’arrivée des troupes allemandes fin juin 1940, Joseph Kieffer devient pour les nazis un « combattant de la germanité » (''Volkstumskämpfer'') et attire l’attention des nouvelles autorités allemandes dans le cadre des préparatifs de la création de la ''Reichsuniversität Strassburg''. Dans une Alsace désormais annexée de fait au Reich allemand, Kieffer obtient l’autorisation d’exercer la médecine dentaire en Alsace et il avait même été envisagé de lui offrir le titre et la fonction de professeur émérite à la clinique dentaire de la future université du Reich. Finalement, en novembre 1941, alors qu’il est âgé de soixante-six ans, Kieffer est nommé assistant scientifique (''wissenschaftlicher Assistent'') à la clinique dentaire dirigée par le professeur Joachim von Reckow (1898-1976). Il occupe ce poste jusqu’en novembre 1944 et lorsque l’université nazie de Strasbourg est évacuée outre-Rhin, il fait alors le choix de rester en Alsace. Ayant « toujours été germanophile » et ayant ses sympathies tournées vers l’Allemagne, il multiplie les marques de ralliement à l’Allemagne nazie en adhérant à l’''Opferring'', puis au parti nazi en octobre 1941 et en obtenant la nationalité allemande à l’été 1943.
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Issu d’une famille catholique alsacienne devenue allemande après 1870, puis redevenue française après 1919, Joseph Kieffer grandit au cœur d’une Alsace faisant partie intégrante du Kaiserreich. Après avoir accompli ses études à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg (1895-1900), il devient médecin généraliste puis se réoriente vers la médecine dentaire, en devenant d’abord dentiste.
Issu d’une famille catholique alsacienne devenue allemande après 1870, puis redevenue française après 1919, Joseph Kieffer grandit au cœur d’une Alsace faisant partie intégrante du Kaiserreich. Après avoir accompli ses études à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg (1895-1900), il devient médecin généraliste puis se réoriente vers la médecine dentaire, en devenant d’abord dentiste.

Version du 26 août 2021 à 15:55


Josef Kieffer
Prénom Josef
Nom Kieffer
Sexe masculin
Naissance 11 juillet 1875 (Willgottheim (Bas-Rhin))
Profession du père Notaire impérial (kaiserlicher Notar)

These Über primäre funktionelle Amenorrhoe (Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg, KWU, 1900)
Directeur de thèse Wilhelm Alexander Freund
Autorisation d'exercer la médecine 1900
Profession Médecin, Dentiste, Chirurgien-dentiste

Titre Dr. med.[1]

Spécialités Odontologie, Zahnheilkunde


Joseph Kieffer (1875-) est un médecin et chirurgien-dentiste alsacien qui a fait carrière en Alsace, à la fois au cours la période impériale du Kaiserreich, mais également durant la période française de l’entre-deux-guerres et finalement durant la période nazie. Né Allemand de parents français ayant opté pour la nationalité allemande après le Traité de Francfort de 1871, Joseph Kieffer a fait ses études de médecine de 1895 à 1900 à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg. Après avoir soutenu sa thèse de doctorat de médecine en 1900, il ouvre un cabinet de médecine générale, puis accomplit son service militaire dans l’armée allemande en 1902-1903. Il s’oriente ensuite vers l’odontologie, reçoit l’autorisation d’exercer la médecine dentaire, puis son habilitation en 1909 et devient Privatdozent à la clinique dentaire de la Kaiser-Wilhelms-Universität. Il assure plusieurs cours jusqu’au semestre d’hiver 1918-1919 et sert par ailleurs comme officier du service de santé durant la Première Guerre mondiale, recevant deux distinctions honorifiques, dont la Croix de fer de deuxième classe (E.K. II).

Aux lendemains de la Grande Guerre, lorsque l’Alsace redevient française avec le Traité de Versailles de juin 1919, Joseph Kieffer demeure dans sa terre natale et acquière la nationalité française par « réintégration ». Cependant, en raison de ses « sentiments pro-allemands » (deutsche Gesinnung), de sa germanophilie et du poste occupé précédemment à l’université allemande, il est déchu de sa fonction lors de l’ouverture de l’université française de Strasbourg en 1919. Dès lors exclu du corps enseignant français, Joseph Kieffer poursuit sa carrière médicale et scientifique en dirigeant la clinique dentaire de la caisse de maladie de Strasbourg durant dans les années 1920, puis se consacre totalement à son cabinet dentaire dans les années 1930. Avec le déclenchement des hostilités en 1939, son épouse et lui font l’objet d’une surveillance accrue et de soupçons de la part des autorités françaises, si bien qu’ils sont internés à la forteresse d’Arches dans les Vosges en juin 1940.

Libéré du « camp de concentration » (Konzentrationslager) d’Arches avec l’arrivée des troupes allemandes fin juin 1940, Joseph Kieffer devient pour les nazis un « combattant de la germanité » (Volkstumskämpfer) et attire l’attention des nouvelles autorités allemandes dans le cadre des préparatifs de la création de la Reichsuniversität Strassburg. Dans une Alsace désormais annexée de fait au Reich allemand, Kieffer obtient l’autorisation d’exercer la médecine dentaire en Alsace et il avait même été envisagé de lui offrir le titre et la fonction de professeur émérite à la clinique dentaire de la future université du Reich. Finalement, en novembre 1941, alors qu’il est âgé de soixante-six ans, Kieffer est nommé assistant scientifique (wissenschaftlicher Assistent) à la clinique dentaire dirigée par le professeur Joachim von Reckow (1898-1976). Il occupe ce poste jusqu’en novembre 1944 et lorsque l’université nazie de Strasbourg est évacuée outre-Rhin, il fait alors le choix de rester en Alsace. Ayant « toujours été germanophile » et ayant ses sympathies tournées vers l’Allemagne, il multiplie les marques de ralliement à l’Allemagne nazie en adhérant à l’Opferring, puis au parti nazi en octobre 1941 et en obtenant la nationalité allemande à l’été 1943.

Biographie

Un médecin devenu dentiste

Issu d’une famille catholique alsacienne devenue allemande après 1870, puis redevenue française après 1919, Joseph Kieffer grandit au cœur d’une Alsace faisant partie intégrante du Kaiserreich. Après avoir accompli ses études à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg (1895-1900), il devient médecin généraliste puis se réoriente vers la médecine dentaire, en devenant d’abord dentiste.

La famille Kieffer : une famille alsacienne ballotée entre France et Allemagne

Joseph Kieffer est né le 11 juillet 1875 à Willgottheim, un petit village d’environ 900 habitants situé dans le nord de l’Alsace, dans l’arrondissement de Saverne . Quatre ans avant sa naissance, l’Alsace était devenue allemande, à la suite de la signature du Traité de Francfort du 10 mai 1871 qui avait mis fin à la guerre franco-prussienne de 1870-1871 et qui avait ratifié l’annexion de l’Alsace et de la Moselle au Reich allemand.

Issu d’une famille catholique installée en Alsace depuis plusieurs générations, Joseph Kieffer est le fils d’un notaire impérial (kaiserlicher Notar), François Laurent Kieffer, né le 7 octobre 1835 à Gougenheim et décédé le 4 mai 1884 à Willgottheim . Sa mère, Louise Amélie Ritt, originaire de Willgottheim, était femme au foyer .

Contrairement à ses parents qui sont nés avec la nationalité française sous la Monarchie de Juillet, Joseph Kieffer obtient la nationalité allemande à sa naissance, puisque la famille Kieffer reste en Alsace après 1871, devenant ainsi citoyens allemands au sein du Reichsland Elsass-Lothringen. Désormais Alsacien et « Reichsdeutscher » de naissance , Joseph Kieffer grandit ainsi au cœur d’une Alsace allemande et accomplit l’intégralité de son cursus scolaire sous le système éducatif allemand.

Les études de médecine à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg

À la sortie du secondaire, Joseph Kieffer débute des études supérieures à la faculté de médecine de la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg. S’installant dans un appartement du 4 Hauergasse, l’actuelle rue du sanglier, il s’immatricule pour la première fois à l’âge de vingt ans, le 6 novembre 1895 . Souhaitant devenir médecin, il accomplit à Strasbourg les cinq années du cursus universitaire entre 1895 et 1900 et obtient l’autorisation d’exercer la médecine. S’orientant d’abord vers la médecine générale et, semble-t-il, la gynécologie, il soutient en 1900 une thèse de doctorat de médecine intitulée « À propos de l’aménorrhée primaire fonctionnelle » (Über primäre funktionelle Amenorrhoe) réalisée sous la direction du professeur et gynécologiste Wilhelm Alexander Freund (1833-1918) .

Après avoir terminé ses études, Joseph Kieffer débute sa carrière médicale et sa vie professionnelle ouvrant un cabinet médical en ville, travaillant dans un premier temps comme « médecin généraliste » (praktischer Arzt). De plus, le 28 juin 1902, à presque vingt-sept ans, il épouse à Strasbourg Maria Eugénie Alice Kroely, née le 12 août 1883 à Strasbourg . De cette union naissent deux enfants, mais le couple est très rapidement séparé, puisque Joseph est appelé dans l’armée allemande pour accomplir son service militaire entre 1902 et 1903 .

Vers l’odontologie

Peu de temps après son retour du service militaire, le Dr. Joseph Kieffer commence à se spécialiser en odontologie, obtenant rapidement l’autorisation d’exercer la médecine dentaire (Approbation als Zahnarzt), à une époque où le doctorat d’odontologie et le titre « Dr. med. dent. » n’existent pas encore. S’installant avec son épouse au Gailerstraße 20 (rue Geiler) à Strasbourg, il ouvre en 1908 son cabinet dentaire au Am hohen Steg 23 (rue de la Haute Montée) à Strasbourg en tant que « Arzt et Zahnarzt » et propose des consultations en semaine de 9 à 12 heures et de 14 à 17 heures . Il est à noter que Joseph Kieffer réalise un parcours similaire à celui de son confrère, le Dr. Otto Loos (1871-1936) : tous deux obtiennent leur habilitation en odontologie à la faculté de médecine de la Kaiser-Wilhelms-Universität en 1909 après avoir été docteurs en médecine .

Rappelons que la médecine dentaire est une discipline médicale en plein essor à cette époque, tout particulièrement à Strasbourg. Depuis le semestre d’hiver 1887-1888, son enseignement officiel avait fait son entrée à la Kaiser-Wilhelms-Universität, étant alors confié à un pionnier dans le domaine, Dozent Ernst Jessen (1859-1933). Sous son impulsion, une polyclinique dentaire universitaire a vu le jour à Strasbourg en 1893, suivie le 15 octobre 1902 par l’ouverture de la première clinique dentaire scolaire municipale au monde. Deux ans plus tard, Jessen finit par inaugurer un véritable institut dentaire au sein de l’université, ce qui fait de l’université impériale de Strasbourg une institution à l’avant-garde dans le monde médical, odontologique, universitaire et clinique .

La carrière à l’institut dentaire de la Kaiser-Wilhelms-Universität

En 1909, le Dr. Joseph Kieffer débute une carrière scientifique à la clinique dentaire de la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg en qualité de Privatdozent. Outre les soins dentaires apportés aux patients, il est très actif dans le domaine de la recherche et se voit également confier des activités d’enseignement jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, à laquelle il participe d’ailleurs activement comme officier du corps sanitaire.

Privatdozent à la clinique dentaire

Après avoir obtenu son habilitation en 1909, Joseph Kieffer obtient un poste de Privatdozent, c’est-à-dire de maître de conférences à l’institut dentaire de la Kaiser-Wilhelms-Universität. En tant que tel, il cumule non seulement une activité clinique et scientifique, mais il se voit également confier plusieurs charges d’enseignements. Il débute à enseigner à compter du semestre d’hiver 1909-1910. Au départ, il participe au cours magistral d’orthodontie dispensé chaque semestre par le professeur Oskar Römer (1866-1952), mais il assure également seul deux cours par semestre, une « introduction à l’orthodontie » et un cours de « science des matériaux, technologie et introduction à la prothétique ». Par la suite, il propose des enseignements sur « l’utilisation des médicaments en odontologie », sur « l’utilisation de l’électricité en médecine dentaire » Pendant la guerre, il est également inscrit sur les registres et il est prévu qu’il assure trois heures de cours par semaine, dont un cours d’introduction dans le domaine des couronnes et des bridges » et un « cours théorique d’orthodontie ». Le tableau ci-dessous présente de manière l’intégralité des enseignements assurés par Kieffer à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg pendant près de dix ans, jusqu’au semestre d’hiver 1918-1919.


Repères

Localisations

Nationalités

  • Alsacien (1875 - )
  • Allemand (1875 - 1919)
  • Français (1919 - 1943)
  • Allemand (1943 - 1944)
  • Français (1944 - )

Confessions

  • Catholique

Publications

Relations

Subordonné de

Liens à institutions

Zahnärztliche Klinik

Zahnärztliches Institut, RUS

Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg, KWU

Deutsche Zahnärzteschaft

Clinique de la Caisse générale locale des malades de Strasbourg-Ville

Zahnärztliches Institut

Deutsches Heer (Kaiserreich)

Cabinet médical privé, Strasbourg

1875-07-11T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
1900-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Autorisation d'exercer la médecine
1900-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Thèse
1875-01-01T00:00:00Z
1919-01-01T00:00:00Z
Vie privée
1919-01-01T00:00:00Z
1943-01-01T00:00:00Z
Vie privée
1943-01-01T00:00:00Z
1944-01-01T00:00:00Z
Vie privée
1903-01-01T00:00:00Z
1919-01-01T00:00:00Z
Carrière
1941-11-01T00:00:00Z
1941-12-31T00:00:00Z
Carrière
1942-01-01T00:00:00Z
1944-11-23T00:00:00Z
Carrière
Zahnärztliches Institut, RUS, Wissenschaftlicher Assistent,
1895-11-06T00:00:00Z
1900-07-01T00:00:00Z
Carrière
1941-01-01T00:00:00Z
1944-01-01T00:00:00Z
Carrière
1919-01-01T00:00:00Z
1931-01-01T00:00:00Z
Carrière
1909-01-01T00:00:00Z
1919-01-01T00:00:00Z
Carrière
1902-01-01T00:00:00Z
1903-01-01T00:00:00Z
Carrière
1914-01-01T00:00:00Z
1918-01-01T00:00:00Z
Carrière
1931-01-01T00:00:00Z
1940-01-01T00:00:00Z
Carrière
1940-01-01T00:00:00Z
1944-01-01T00:00:00Z
Carrière
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Références

À propos de cette page

Rédaction : ©Loic.lutz



  1. Reichsuniversität Straßburg. Personal- und Vorlesungs-Verzeichnis Sommer-Semester 1942. Straßburg : Heitz, 1942.