Différences entre les versions de « Friedrich/Fritz Klinge »
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|Resume_fr=Friedrich/Fritz Klinge (1892-1974) est un pathologiste spécialisé dans la recherche sur les allergies et les rhumatismes. Il dirige les instituts de pathologie et de pathologie expérimentale de la ''Reichsuniversität Straßburg'' de 1941 à 1944. En parallèle de ses activités civiles liées à la recherche et l’enseignement universitaires, Klinge travaille dès 1939 comme ''Beratender Pathologe'' (pathologiste consultant) de la Wehrmacht et obtient le grade d’''Oberfeldarzt der Reserve'' (médecin en chef de réserve) au sein du ''Wehrkreises V'' (région militaire du sud-est de l’Allemagne) en Alsace annexée. Après 1945, il s’installe à Mayence et s’y établit comme pathologiste. Peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il est nommé professeur d’anatomie pathologique à l’université nouvellement créée de la ville. | |Resume_fr=Friedrich/Fritz Klinge (1892-1974) est un pathologiste spécialisé dans la recherche sur les allergies et les rhumatismes. Il dirige les instituts de pathologie et de pathologie expérimentale de la ''Reichsuniversität Straßburg'' de 1941 à 1944. En parallèle de ses activités civiles liées à la recherche et l’enseignement universitaires, Klinge travaille dès 1939 comme ''Beratender Pathologe'' (pathologiste consultant) de la Wehrmacht et obtient le grade d’''Oberfeldarzt der Reserve'' (médecin en chef de réserve) au sein du ''Wehrkreises V'' (région militaire du sud-est de l’Allemagne) en Alsace annexée. Après 1945, il s’installe à Mayence et s’y établit comme pathologiste. Peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il est nommé professeur d’anatomie pathologique à l’université nouvellement créée de la ville. | ||
|Resume_de=Friedrich/Fritz Klinge (1892-1974) war Pathologe mit dem Schwerpunkt Allergie- und Rheumaforschung. Von 1941 bis 1944 leitete er das Pathologische und das Experimentell-Pathologische Institut der Reichsuniversität Strassburg. Parallel zu seiner zivilen Tätigkeit in der universitären Forschung und Lehre arbeitete Klinge seit 1939 als beratender Pathologe der Wehrmacht, zuletzt im Rang eines Oberfeldarztes der Reserve im Wehrkreises V (Südwestdeutschland) im besetzten Elsass. Nach 1945 lebte und arbeitete er als Pathologe in Mainz, wo er kurz nach Ende des Zweiten Weltkrieges zum Professor für Pathologische-Anatomie an der neu gegründeten Universität berufen wurde. | |Resume_de=Friedrich/Fritz Klinge (1892-1974) war Pathologe mit dem Schwerpunkt Allergie- und Rheumaforschung. Von 1941 bis 1944 leitete er das Pathologische und das Experimentell-Pathologische Institut der Reichsuniversität Strassburg. Parallel zu seiner zivilen Tätigkeit in der universitären Forschung und Lehre arbeitete Klinge seit 1939 als beratender Pathologe der Wehrmacht, zuletzt im Rang eines Oberfeldarztes der Reserve im Wehrkreises V (Südwestdeutschland) im besetzten Elsass. Nach 1945 lebte und arbeitete er als Pathologe in Mainz, wo er kurz nach Ende des Zweiten Weltkrieges zum Professor für Pathologische-Anatomie an der neu gegründeten Universität berufen wurde. | ||
|Contexte_fr===Biographie, carrière scientifique et politique== | |Contexte_fr====Biographie, carrière scientifique et politique=== | ||
Fritz Klinge naît le 8 novembre 1892 dans la ville de Peine, près de Hanovre, au sein d’une famille de confession protestante. Klinge fait des études de médecine à Bonn, Leipzig, Göttingen et Munich. Ces dernières sont interrompues par son service militaire pendant la Première Guerre mondiale. Après la guerre, Klinge retourne à Munich en décembre 1918 et intègre | Fritz Klinge naît le 8 novembre 1892 dans la ville de Peine, près de Hanovre, au sein d’une famille de confession protestante. Klinge fait des études de médecine à Bonn, Leipzig, Göttingen et Munich. Ces dernières sont interrompues par son service militaire pendant la Première Guerre mondiale. Après la guerre, Klinge retourne à Munich en décembre 1918 et intègre l’''Einwohnerwehr'' (défense des citoyens), un groupe paramilitaire antirépublicain qui s’oppose par les armes à la révolution de (1918-1919) et à ses partisans. | ||
En 1919, il passe avec succès l’examen d’État à Munich et valide sa thèse de doctorat sous la direction de Ferdinand Sauerbruch à la clinique chirurgicale de Munich. Klinge travaille ensuite à l’institut de pathologie de l’université de Munich aux côtés de Max Borst, qui de son côté a intégré le groupe paramilitaire antirévolutionnaire Freikorps Epp après la guerre. En 1925, Klinge déménage à Bâle (en Suisse) pour travailler avec Robert | En 1919, il passe avec succès l’examen d’État à Munich et valide sa thèse de doctorat sous la direction de Ferdinand Sauerbruch à la clinique chirurgicale de Munich. Klinge travaille ensuite à l’institut de pathologie de l’université de Munich aux côtés de Max Borst, qui de son côté a intégré le groupe paramilitaire antirévolutionnaire Freikorps Epp après la guerre. En 1925, Klinge déménage à Bâle (en Suisse) pour travailler avec Robert Rössle, avant de rentrer en Allemagne un an plus tard. De 1926 à 1934, il occupe un poste de prosecteur avec Werner Hueck à l’institut de pathologie de Leipzig où il obtient son habilitation en 1927. L’année suivante, il est promu médecin chef à l’hôpital universitaire. En 1934, Klinge est nommé professeur à Münster et il prend la direction de l’institut de pathologie de l’université de la ville. Concernant ses convictions politiques, Klinge intègre la SA (''Sturmabteilung'') du NSDAP en juillet 1933 et il est membre du NSKK, le ''Nationalsozialistisches Kraftfahrkorps'' (Corps de transport et d’approvisionnement national-socialiste), du ''Nationalsozialistischer Deutscher Dozentenbund'' (Union allemande des enseignants universitaires nationaux-socialistes) et du NSDAP à partir de 1936. | ||
Après avoir été incorporé dans la nouvelle armée allemande au poste de médecin assistant en 1936, Klinge est promu au grade de Stabsarzt (médecin-capitaine) en 1937. Il prend part à la campagne de Pologne en 1939 ainsi qu’à l’invasion de la France par les troupes allemandes en 1940 en tant que pathologiste consultant. | Après avoir été incorporé dans la nouvelle armée allemande au poste de médecin assistant en 1936, Klinge est promu au grade de ''Stabsarzt'' (médecin-capitaine) en 1937. Il prend part à la campagne de Pologne en 1939 ainsi qu’à l’invasion de la France par les troupes allemandes en 1940 en tant que pathologiste consultant. | ||
En avril 1941, Klinge déménage à Strasbourg pour superviser la rénovation et l’extension de l’institut de pathologie de l’université allemande qui doit y est construite – institut dont la direction lui a été confiée. Fritz Klinge est officiellement nommé à la chaire d’anatomie pathologique et de pathologie générale à partir du 1er juillet 1941 et il prend la direction de l’institut de pathologie de l’université de Strasbourg. | En avril 1941, Klinge déménage à Strasbourg pour superviser la rénovation et l’extension de l’institut de pathologie de l’université allemande qui doit y est construite – institut dont la direction lui a été confiée. Fritz Klinge est officiellement nommé à la chaire d’anatomie pathologique et de pathologie générale à partir du 1er juillet 1941 et il prend la direction de l’institut de pathologie de l’université de Strasbourg. | ||
Lorsque les troupes alliées libèrent la ville le 23 novembre 1944, Klinge, entretemps devenu Oberfeldarzt de réserve, ainsi que d’autres professeurs de la faculté de médecine de la Reichsuniversität sont capturés par l’armée américaine. Au cours de sa détention dans le camp 404 de Septèmes, non loin de Marseille, Klinge écrit un manuel intitulé Der Sektionskurs und was dazu gehört auch zur Zusammenarbeit der Pathologen mit dem Arzt (Le Cours d’autopsie et ses implications, dont la collaboration entre le pathologiste et le médecin) qui est publié en 1948. | Lorsque les troupes alliées libèrent la ville le 23 novembre 1944, Klinge, entretemps devenu ''Oberfeldarzt'' de réserve, ainsi que d’autres professeurs de la faculté de médecine de la ''Reichsuniversität'' sont capturés par l’armée américaine. Au cours de sa détention dans le camp 404 de Septèmes, non loin de Marseille, Klinge écrit un manuel intitulé ''Der Sektionskurs und was dazu gehört auch zur Zusammenarbeit der Pathologen mit dem Arzt'' (Le Cours d’autopsie et ses implications, dont la collaboration entre le pathologiste et le médecin) qui est publié en 1948. | ||
Après sa libération en juin 1946, le pathologiste travaille alors à l’hôpital civil de Wiesbaden. Le 12 novembre 1946, il devient professeur à la nouvelle université de Mayence où il est chargé de la direction de l’institut de pathologie anatomique de la faculté de médecine de la ville de 1947 à 1959. | Après sa libération en juin 1946, le pathologiste travaille alors à l’hôpital civil de Wiesbaden. Le 12 novembre 1946, il devient professeur à la nouvelle université de Mayence où il est chargé de la direction de l’institut de pathologie anatomique de la faculté de médecine de la ville de 1947 à 1959. | ||
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==L’institut de pathologie de la Reichsuniversität Straßburg sous la direction de Fritz Klinge== | ===L’institut de pathologie de la ''Reichsuniversität Straßburg'' sous la direction de Fritz Klinge=== | ||
En 1941, Klinge est nommé professeur d’anatomie pathologique et de pathologie générale, ainsi que directeur des deux instituts de pathologie de la Reichsuniversität, à savoir l’institut d’anatomie pathologique et l’institut de pathologie expérimentale. L’institut de pathologie de l’université joue un rôle primordial non seulement dans les activités médicales de l’hôpital civil mais également pour la formation des étudiants de médecine. Les échantillons de tissus ou d’organes prélevés sur des patients vivants à l’hôpital y sont envoyés pour étayer les diagnostics. Les médecins de l’hôpital y envoient également les corps de patients décédés pour qu’ils y soient autopsiés lorsque la cause principale du décès n’est pas certaine. En outre, les préparations ou organes qui présentent un intérêt scientifique majeur y sont préparés afin d’être présentés en cours aux étudiants, et dans presque chaque hôpital, ces préparations humaines (et animales) sont préparées et conservées avec soin afin d’intégrer la collection d’un institut universitaire. | En 1941, Klinge est nommé professeur d’anatomie pathologique et de pathologie générale, ainsi que directeur des deux instituts de pathologie de la ''Reichsuniversität'', à savoir l’institut d’anatomie pathologique et l’institut de pathologie expérimentale. L’institut de pathologie de l’université joue un rôle primordial non seulement dans les activités médicales de l’hôpital civil mais également pour la formation des étudiants de médecine. Les échantillons de tissus ou d’organes prélevés sur des patients vivants à l’hôpital y sont envoyés pour étayer les diagnostics. Les médecins de l’hôpital y envoient également les corps de patients décédés pour qu’ils y soient autopsiés lorsque la cause principale du décès n’est pas certaine. En outre, les préparations ou organes qui présentent un intérêt scientifique majeur y sont préparés afin d’être présentés en cours aux étudiants, et dans presque chaque hôpital, ces préparations humaines (et animales) sont préparées et conservées avec soin afin d’intégrer la collection d’un institut universitaire. | ||
==Les thèses de médecine== | ===Les thèses de médecine=== | ||
Pendant la période où Friedrich Klinge a travaillé à Strasbourg, il a supervisé les thèses de dix doctorants (voir ci-dessous). Nombre d’étudiants ayant préparé une thèse de médecine à la Reichsuniversität de Strasbourg ont tenu à remercier le directeur et le personnel de l’institut pour le soutien apporté à leur travail. C’est notamment le cas de doctorants dont les travaux portaient sur des domaines liés à la pathologie. Par exemple, l’institut a pu fournir à des étudiants des préparations microscopiques concernant telle ou telle pathologie, leur permettre de participer à une autopsie, faire confirmer le diagnostic d’un étudiant par un pathologiste, voire mettre à la disposition de ces futurs chercheurs des organes prélevés sur des patients décédés pour leurs travaux de recherche en pathologie. | Pendant la période où Friedrich Klinge a travaillé à Strasbourg, il a supervisé les thèses de dix doctorants (voir ci-dessous). Nombre d’étudiants ayant préparé une thèse de médecine à la ''Reichsuniversität'' de Strasbourg ont tenu à remercier le directeur et le personnel de l’institut pour le soutien apporté à leur travail. C’est notamment le cas de doctorants dont les travaux portaient sur des domaines liés à la pathologie. Par exemple, l’institut a pu fournir à des étudiants des préparations microscopiques concernant telle ou telle pathologie, leur permettre de participer à une autopsie, faire confirmer le diagnostic d’un étudiant par un pathologiste, voire mettre à la disposition de ces futurs chercheurs des organes prélevés sur des patients décédés pour leurs travaux de recherche en pathologie. | ||
Dans ce contexte, quatre des thèses supervisées par le professeur d’anatomie August Hirt en 1943 et en 1944 se démarquent. Pour leur travail de doctorat, ces étudiants de médecine ont observé différents organes humains avec un microscope à fluorescence : la thyroïde (Ernst Jaeger), le foie (Gerhard Teufel), les reins (Hanspeter Naegele) et les glandes surrénales (Albert Klein). C’est August Hirt qui a développé la microscopie à fluorescence dans les années 1920, avec l’aide de Philipp Ellinger. Il voulait cartographier les organes humains et leur fluorescence, et ses étudiants l’ont assisté dans cette tâche en choisissant chacun un organe humain dont ils ont étudié et documenté la fluorescence à l’aide de photographies. | Dans ce contexte, quatre des thèses supervisées par le professeur d’anatomie August Hirt en 1943 et en 1944 se démarquent. Pour leur travail de doctorat, ces étudiants de médecine ont observé différents organes humains avec un microscope à fluorescence : la thyroïde (Ernst Jaeger), le foie (Gerhard Teufel), les reins (Hanspeter Naegele) et les glandes surrénales (Albert Klein). C’est August Hirt qui a développé la microscopie à fluorescence dans les années 1920, avec l’aide de Philipp Ellinger. Il voulait cartographier les organes humains et leur fluorescence, et ses étudiants l’ont assisté dans cette tâche en choisissant chacun un organe humain dont ils ont étudié et documenté la fluorescence à l’aide de photographies. | ||
Pour mener ces recherches, ces jeunes scientifiques avaient besoin d’organes prélevés sur des personnes décédées de mort naturelle et qui ne devaient pas avoir été affectés par ce qui avait causé la mort de ces individus. En sa qualité de directeur de l’institut de pathologie de la Reichsuniversität, Fritz Klinge a largement soutenu ces recherches initiées et encadrées par August Hirt en fournissant à chaque étudiant une grande partie des organes nécessaires issus de patients décédés dans les cliniques strasbourgeoises et prélevés lors des autopsies réalisées à l’hôpital civil. Ces dernières correspondent à une pratique routinière dans le cadre de la recherche et de la collaboration des instituts de pathologie et d’anatomie au sein d’une université allemande de l’époque. | Pour mener ces recherches, ces jeunes scientifiques avaient besoin d’organes prélevés sur des personnes décédées de mort naturelle et qui ne devaient pas avoir été affectés par ce qui avait causé la mort de ces individus. En sa qualité de directeur de l’institut de pathologie de la ''Reichsuniversität'', Fritz Klinge a largement soutenu ces recherches initiées et encadrées par August Hirt en fournissant à chaque étudiant une grande partie des organes nécessaires issus de patients décédés dans les cliniques strasbourgeoises et prélevés lors des autopsies réalisées à l’hôpital civil. Ces dernières correspondent à une pratique routinière dans le cadre de la recherche et de la collaboration des instituts de pathologie et d’anatomie au sein d’une université allemande de l’époque. | ||
==Rhumatismes, allergies, complications après vaccination : quelques aspects de la médecine civile et militaire== | ===Rhumatismes, allergies, complications après vaccination : quelques aspects de la médecine civile et militaire=== | ||
Outre ses activités civiles de pathologiste à la Reichsuniversität Straßburg, le professeur Friedrich Klinge a également pratiqué la médecine militaire pendant la Seconde Guerre mondiale. Comme nous l’avons indiqué plus haut, il est Beratender Pathologe beim Wehrkreisarzt V (pathologiste consultant auprès du médecin du Wehrkreis V) et il est promu Oberstarzt (médecin en chef) le 9 octobre 1944. En tant que pathologiste consultant, il poursuit ses recherches dans le domaine des allergies et des rhumatismes, et s’intéresse également aux effets indésirables sur la santé de vaccins préventifs. À l’époque, on rapproche les recherches sur les allergies et l’étude des complications après vaccination, lesquelles se manifestent notamment par diverses formes d’inflammation (du myocarde ou des méninges, par exemple). En 1944 parait une monographie assez conséquente de Friedrich Klinge intitulée Die Pathologie der Impfschäden (Pathologie des complications de la vaccination). | Outre ses activités civiles de pathologiste à la ''Reichsuniversität Straßburg'', le professeur Friedrich Klinge a également pratiqué la médecine militaire pendant la Seconde Guerre mondiale. Comme nous l’avons indiqué plus haut, il est ''Beratender Pathologe beim Wehrkreisarzt V'' (pathologiste consultant auprès du médecin du ''Wehrkreis V'') et il est promu ''Oberstarzt'' (médecin en chef) le 9 octobre 1944. En tant que pathologiste consultant, il poursuit ses recherches dans le domaine des allergies et des rhumatismes, et s’intéresse également aux effets indésirables sur la santé de vaccins préventifs. À l’époque, on rapproche les recherches sur les allergies et l’étude des complications après vaccination, lesquelles se manifestent notamment par diverses formes d’inflammation (du myocarde ou des méninges, par exemple). En 1944 parait une monographie assez conséquente de Friedrich Klinge intitulée ''Die Pathologie der Impfschäden'' (''Pathologie des complications de la vaccination''). | ||
Klinge profite de sa collaboration avec la Wehrmacht pour se procurer des rapports d’autopsie, comme il l’écrit dans son ouvrage : « En effet, tous les rapports d’autopsies relatifs à des décès causés ou soupçonnés d’avoir été causés par la vaccination étaient régulièrement envoyés à la Berichtsammelstelle [la Wehrmacht], qui les mit à disposition des participants de la 4. Tagung der Beratende Ärzte [4e réunion des médecins consultants] qui eut lieu en mai 1943 ; il y avait 24 cas. » Klinge a en outre envoyé une lettre circulaire à ses confrères qui lui ont fait parvenir « 21 rapports d’autopsies supplémentaires ». Il s’est donc procuré un total de 45 protocoles d’autopsies de soldats décédés de complications liées à la vaccination, mais ce n’est pas lui qui a pratiqué ces autopsies. | Klinge profite de sa collaboration avec la Wehrmacht pour se procurer des rapports d’autopsie, comme il l’écrit dans son ouvrage : « En effet, tous les rapports d’autopsies relatifs à des décès causés ou soupçonnés d’avoir été causés par la vaccination étaient régulièrement envoyés à la ''Berichtsammelstelle'' [la ''Wehrmacht''], qui les mit à disposition des participants de la ''4. Tagung der Beratende Ärzte'' [4e réunion des médecins consultants] qui eut lieu en mai 1943 ; il y avait 24 cas. » Klinge a en outre envoyé une lettre circulaire à ses confrères qui lui ont fait parvenir « 21 rapports d’autopsies supplémentaires ». Il s’est donc procuré un total de 45 protocoles d’autopsies de soldats décédés de complications liées à la vaccination, mais ce n’est pas lui qui a pratiqué ces autopsies. | ||
Friedrich Klinge s’intéresse pendant de longues périodes aux questions relatives aux rhumatismes, aux allergies, aux maladies infectieuses et aux complications après vaccination, aussi bien dans le cadre de ses activités universitaires civiles qu’en tant que Beratender Pathologe de la Wehrmacht. Ses travaux sur les pathologies rhumatismales, dont il a étudié l’étiologie et les liens avec les allergies et les maladies infectieuses, sont financés de manière continue par la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG, Fonds allemand pour la recherche). Il perçoit ses premières subventions à Münster en 1934 et en 1937 pour ses projets de recherche sur la pathologie expérimentale ainsi que sur l’anatomie pathologique des rhumatismes et des allergies. En 1943 et en 1944, le Reichsforschungsrat (Conseil de la recherche du Reich) lui verse des subventions pour ses travaux à la Reichsuniversität Straßburg. Après la chute du régime national-socialiste et la fin de la Seconde Guerre mondiale, Klinge poursuit ses recherches à l’université de Mayence grâce aux financements publics alloués à la recherche (1949-1958). Le fait qu’il continue à percevoir des fonds s’explique peut-être, entre autres, par le coût élevé des maladies rhumatismales, puisqu’elles induisent souvent une incapacité de travail prolongée. | Friedrich Klinge s’intéresse pendant de longues périodes aux questions relatives aux rhumatismes, aux allergies, aux maladies infectieuses et aux complications après vaccination, aussi bien dans le cadre de ses activités universitaires civiles qu’en tant que ''Beratender Pathologe'' de la ''Wehrmacht''. Ses travaux sur les pathologies rhumatismales, dont il a étudié l’étiologie et les liens avec les allergies et les maladies infectieuses, sont financés de manière continue par la ''Deutsche Forschungsgemeinschaft'' (DFG, Fonds allemand pour la recherche). Il perçoit ses premières subventions à Münster en 1934 et en 1937 pour ses projets de recherche sur la pathologie expérimentale ainsi que sur l’anatomie pathologique des rhumatismes et des allergies. En 1943 et en 1944, le ''Reichsforschungsrat'' (Conseil de la recherche du Reich) lui verse des subventions pour ses travaux à la ''Reichsuniversität Straßburg''. Après la chute du régime national-socialiste et la fin de la Seconde Guerre mondiale, Klinge poursuit ses recherches à l’université de Mayence grâce aux financements publics alloués à la recherche (1949-1958). Le fait qu’il continue à percevoir des fonds s’explique peut-être, entre autres, par le coût élevé des maladies rhumatismales, puisqu’elles induisent souvent une incapacité de travail prolongée. | ||
La présence des contributions de Klinge sur la rhumatologie et les allergies dans les volumes sur la « médecine interne » de Rudolf Schoen et non dans ceux de Franz Buchner sur la « pathologie spéciale » du rapport de la FIAT s’explique probablement par leur orientation vers des problèmes de santé et de médecine du travail. Du point de vue médico-social, et non théorique et expérimental, les travaux de Klinge ont été considérés comme significatifs, bien que cela ne soit pas l’avis de tous ses confrères, comme en témoigne la déclaration du professeur Herbert Siegmund (1892-1954). Lorsqu’en février 1944, le Reichserziehungsminister (ministre de l’Éducation, REM) réclame une évaluation professionnelle des qualités scientifiques de Klinge, Siegmund, alors directeur de l’institut de pathologie de l’université de Münster, déclare ce qui suit : « Monsieur Kl.[inge] a beau se considérer comme un candidat idéal pour [les chaires de pathologie de] Munich et Berlin, il est sans nul doute bien plus insignifiant qu’il ne voudrait le faire croire. C’est un épigone de Rössle qu’il se contente de paraphraser, dénué d’idée originale et qui se borne à considérer les allergies et les rhumatismes comme des piliers de l’étude de la pathologie. Son expérience pratique n’a rien de remarquable, ses diagnostics sont incertains. DE même, ses compétences de direction à Münster et à Strasbourg ne sont pas non convaincantes. » | |||
La présence des contributions de Klinge sur la rhumatologie et les allergies dans les volumes sur la « médecine interne » de Rudolf Schoen et non dans ceux de Franz Buchner sur la « pathologie spéciale » du rapport de la FIAT s’explique probablement par leur orientation vers des problèmes de santé et de médecine du travail. Du point de vue médico-social, et non théorique et expérimental, les travaux de Klinge ont été considérés comme significatifs, bien que cela ne soit pas l’avis de tous ses confrères, comme en témoigne la déclaration du professeur Herbert Siegmund (1892-1954). Lorsqu’en février 1944, le ''Reichserziehungsminister'' (ministre de l’Éducation, REM) réclame une évaluation professionnelle des qualités scientifiques de Klinge, Siegmund, alors directeur de l’institut de pathologie de l’université de Münster, déclare ce qui suit : « Monsieur Kl.[inge] a beau se considérer comme un candidat idéal pour [les chaires de pathologie de] Munich et Berlin, il est sans nul doute bien plus insignifiant qu’il ne voudrait le faire croire. C’est un épigone de Rössle qu’il se contente de paraphraser, dénué d’idée originale et qui se borne à considérer les allergies et les rhumatismes comme des piliers de l’étude de la pathologie. Son expérience pratique n’a rien de remarquable, ses diagnostics sont incertains. DE même, ses compétences de direction à Münster et à Strasbourg ne sont pas non convaincantes. » | |||
Institut de pathologie expérimentale | Institut de pathologie expérimentale | ||
===Institut de pathologie expérimentale=== | |||
Le deuxième institut scientifique installé sur le site de l’hôpital, dont le directeur est le pathologiste Fritz Klinge, est l’institut de pathologie expérimentale. Il est assisté par Helmut Kaiserling (1906-1989) qui, comme Wilhelm Eickhoff (1909-2002), a suivi Klinge en 1941 de Münster à Strasbourg. Kaiserling est chargé de réaliser des expériences animales dans le but d’identifier certains processus pathologiques dans des organismes vivants. Il a également un poste de ''Stabsarzt'' au sein de la Wehrmacht et supervise à ce titre les autopsies des corps des soldats de la Wehrmacht menées à l’institut de pathologie, lequel abrite depuis novembre 1944 la ''Wehrprosektur'' du ''Rest-Lazarett Straßburg-Bürgerspital'' (hôpital militaire de réserve installé à l’hôpital civil de Strasbourg). Néanmoins, nous ne disposons pas de sources suffisantes pour déterminer comment les pathologistes de la ''Reichsuniversität Straßburg'' se répartissaient les autopsies effectuées sur place dans le cadre de la ''Wehrprosektur.'' | |||
===''Wehrprosektur des Rest-Lazarettes Strassburg-Bürgerspital''=== | |||
( | Au total, nous n’avons retrouvé que six protocoles d’autopsie provenant de la ''Wehrprosektur'' du ''Rest-Lazarett Strassburg-Bürgerspital'' (hôpital militaire de réserve installé à l’hôpital civil de Strasbourg). Ces documents concernent des décès survenus entre le 13 et le 16 novembre 1944. Les autopsies ont été pratiquées par le docteur Kaiserling, Stabsarzt, et c’est lui qui a signé les rapports d’autopsies (''Leicheneröffnungsbefundberichte''). Dans la plupart des cas, ces autopsies militaires ne visent pas à faire clarifier a posteriori le diagnostic clinique par un pathologiste. Dans le cas des six protocoles d’autopsies que nous avons retrouvés, la cause de la blessure mortelle est à chaque fois identifiée et indiquée. Pour qu’une demande de pension de veuvage soit acceptée, le prosecteur doit prouver que le militaire est bien décédé des suites d’une blessure ou d’une maladie infectieuse contractée pendant la guerre (une septicémie, par exemple). C’est bien le cas des six soldats allemands dont les corps ont été autopsiés entre le 13 et le 16 novembre 1944 pour vérifier que les ''Wehrdienstbeschädigung'' (dommages reçus au combat) étaient bien le fait de la ''Feindeinwirkung'' (action de l’ennemi). | ||
|Contexte_de===Biographie, politischer und wissenschaftlicher Werdegang== | |||
Ces protocoles d’autopsies ont été rédigés en trois exemplaires, comme c’était le cas pour tous les rapports d’autopsies des prosecteurs au service de la Wehrmacht. Néanmoins, ils n’ont pas été envoyés à leurs destinataires car la ville de Strasbourg a été libérée le 23 novembre 1944 par des unités de troupes françaises et américaines, mettant ainsi fin à l’occupation allemande. | |||
|Contexte_de====Biographie, politischer und wissenschaftlicher Werdegang=== | |||
Fritz Klinge wurde am 8. November 1892 in Peine bei Hannover geboren, er war evangelischer Konfession. Das Studium der Medizin absolvierte Klinge in Bonn, Leipzig Göttingen und München, jedoch unterbrochen durch Militärdienst im Ersten Weltkrieg. Nach Ende des Krieges und der Rückkehr nach München im Dezember 1918 schloss Klinge sich der antirepublikanischen „Einwohnerwehr“ an, die mit Waffengewalt die Novemberrevolution und ihre Anhänger bekämpfte. | Fritz Klinge wurde am 8. November 1892 in Peine bei Hannover geboren, er war evangelischer Konfession. Das Studium der Medizin absolvierte Klinge in Bonn, Leipzig Göttingen und München, jedoch unterbrochen durch Militärdienst im Ersten Weltkrieg. Nach Ende des Krieges und der Rückkehr nach München im Dezember 1918 schloss Klinge sich der antirepublikanischen „Einwohnerwehr“ an, die mit Waffengewalt die Novemberrevolution und ihre Anhänger bekämpfte. | ||
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==Das Pathologische Institut der Reichsuniversität Strassburg unter Fritz Klinge== | ===Das Pathologische Institut der Reichsuniversität Strassburg unter Fritz Klinge=== | ||
1941 wurde Klinge als Professor für Pathologische Anatomie und Allgemeine Pathologie zum Direktor der beiden pathologischen Institute der Reichsuniversität ernannt: des Pathologisch-anatomischen Instituts und des Experimentell-pathologischen Instituts. Für den Krankenhausbetrieb ebenso wie für die Ausbildung der medizinischen Studierenden war das Pathologische Institut der Universität im Bürgerspital besonders wichtig. Hier wurden die Gewebeproben oder Organteile, die lebenden Patienten im Krankenhaus entnommen worden waren, im Hinblick auf die zugrunde liegende Krankheit untersucht. Die Krankenhausärzte konnten aber auch die Leichen von im Krankenhaus verstorbenen Patienten zur Sektion an das Pathologische Institut überweisen, wenn sie sich über die letztlich entscheidende Todesursache unsicher waren. Besonders wissenschaftlich wichtige Präparate oder Organe wurden nicht nur präpariert, um sie den Studenten im Unterricht zu zeigen, sondern in fast jedem Krankenhaus wurden solche menschlichen (und tierischen) Präparate sorgfältig präpariert und konserviert und erhielten einen Platz in einer Sammlung des Universitätsinstituts. | 1941 wurde Klinge als Professor für Pathologische Anatomie und Allgemeine Pathologie zum Direktor der beiden pathologischen Institute der Reichsuniversität ernannt: des Pathologisch-anatomischen Instituts und des Experimentell-pathologischen Instituts. Für den Krankenhausbetrieb ebenso wie für die Ausbildung der medizinischen Studierenden war das Pathologische Institut der Universität im Bürgerspital besonders wichtig. Hier wurden die Gewebeproben oder Organteile, die lebenden Patienten im Krankenhaus entnommen worden waren, im Hinblick auf die zugrunde liegende Krankheit untersucht. Die Krankenhausärzte konnten aber auch die Leichen von im Krankenhaus verstorbenen Patienten zur Sektion an das Pathologische Institut überweisen, wenn sie sich über die letztlich entscheidende Todesursache unsicher waren. Besonders wissenschaftlich wichtige Präparate oder Organe wurden nicht nur präpariert, um sie den Studenten im Unterricht zu zeigen, sondern in fast jedem Krankenhaus wurden solche menschlichen (und tierischen) Präparate sorgfältig präpariert und konserviert und erhielten einen Platz in einer Sammlung des Universitätsinstituts. | ||
==Medizinische Dissertationen== | ===Medizinische Dissertationen=== | ||
Während seiner Zeit in Straßburg betreute Friedrich Klinge insgesamt zehn Promovenden, siehe unten. Viele Studenten, die ihre medizinische Dissertation an der Reichsuniversität Straßburg durchführten, bedankten sich in ihrer Dissertation bei den akademischen Betreuern und den Mitarbeitern des Instituts für die Hilfe bei ihrer Promotionsarbeit. Dies galt auch im Falle der Doktoranden, deren Themen Bereiche der Pathologie betrafen. Diese Hilfe reichte von der Bereitstellung von mikroskopischen Präparaten einer bestimmten Krankheit über die Bestätigung einer vermuteten Diagnose des Studierenden durch den Pathologen bis zur Möglichkeit der aktiven Mitwirkung an einer Sektion. Die Unterstützung des medizinisch-wissenschaftlichen Nachwuchses konnte sogar in der Bereitstellung von Organen für ihre Studien bestehen, die nach dem Tode des Patienten für pathologische Forschungszwecke entnommen worden waren. | Während seiner Zeit in Straßburg betreute Friedrich Klinge insgesamt zehn Promovenden, siehe unten. Viele Studenten, die ihre medizinische Dissertation an der Reichsuniversität Straßburg durchführten, bedankten sich in ihrer Dissertation bei den akademischen Betreuern und den Mitarbeitern des Instituts für die Hilfe bei ihrer Promotionsarbeit. Dies galt auch im Falle der Doktoranden, deren Themen Bereiche der Pathologie betrafen. Diese Hilfe reichte von der Bereitstellung von mikroskopischen Präparaten einer bestimmten Krankheit über die Bestätigung einer vermuteten Diagnose des Studierenden durch den Pathologen bis zur Möglichkeit der aktiven Mitwirkung an einer Sektion. Die Unterstützung des medizinisch-wissenschaftlichen Nachwuchses konnte sogar in der Bereitstellung von Organen für ihre Studien bestehen, die nach dem Tode des Patienten für pathologische Forschungszwecke entnommen worden waren. | ||
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==Rheuma, Allergie, Impfschäden – zivile und militärmedizinische Aspekte== | ===Rheuma, Allergie, Impfschäden – zivile und militärmedizinische Aspekte=== | ||
Der Institutsdirektor Prof. Dr. Fritz Klinge war neben seiner zivilen Tätigkeit als Pathologe an der Reichsuniversität Strassburg im Zweiten Weltkrieg militärmedizinisch tätig. Klinge fungierte als “Beratender Pathologe beim Wehrkreisarzt V”, er wurde noch am 9. Oktober 1944 zum Oberstarzt befördert. Als Beratender Pathologe verfolgte Klinge seine Forschungsinteressen auf dem Gebiet der Allergie- und Rheumaforschung sowie der Fragen der unerwünschten gesundheitlichen Nebenwirkungen von Schutzimpfungen. Es gab Schnittmengen zwischen der Allergieforschung und der Untersuchung von Impfschäden, die sich unter anderem in verschiedenen Formen von Entzündungen (Herzmuskel, Hirnhaut) zeigen konnten. Ein monographischer größerer Beitrag von Fritz Klinge „Die Pathologie der Impfschäden“ erschien 1944. | Der Institutsdirektor Prof. Dr. Fritz Klinge war neben seiner zivilen Tätigkeit als Pathologe an der Reichsuniversität Strassburg im Zweiten Weltkrieg militärmedizinisch tätig. Klinge fungierte als “Beratender Pathologe beim Wehrkreisarzt V”, er wurde noch am 9. Oktober 1944 zum Oberstarzt befördert. Als Beratender Pathologe verfolgte Klinge seine Forschungsinteressen auf dem Gebiet der Allergie- und Rheumaforschung sowie der Fragen der unerwünschten gesundheitlichen Nebenwirkungen von Schutzimpfungen. Es gab Schnittmengen zwischen der Allergieforschung und der Untersuchung von Impfschäden, die sich unter anderem in verschiedenen Formen von Entzündungen (Herzmuskel, Hirnhaut) zeigen konnten. Ein monographischer größerer Beitrag von Fritz Klinge „Die Pathologie der Impfschäden“ erschien 1944. | ||
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==Institut für experimentelle Pathologie== | ===Institut für experimentelle Pathologie=== | ||
Das zweite wissenschaftliche Institut auf dem Klinikgelände, dessen Direktor der Pathologe Fritz Klinge war, war das Institut für Experimentelle Pathologie. Helmut Kaiserling (1906-1989), der ebenso wie Wilhelm Eickhoff (1909-2002) Klinge 1941 von Münster nach Straßburg gefolgt war. Kaiserlings Arbeit bestand in der Durchführung von Tierversuchen, die zur Erkennung von pathologischen Prozessen in lebenden Organismen führen sollten. Kaiserling war aber auch Stabsarzt der Wehrmacht und führte als solcher im Pathologischen Institut, das im November 1944 auch die "Wehrprosektur des Rest-Lazarettes Straßburg-Bürgerspital" beherbergte, Autopsien an verstorbenen Wehrmachtssoldaten durch. In welchem Umfang sich die Pathologen der Reichsuniversität Straßburg die vor Ort anfallende Obduktionstätigkeit der Wehrprosektur aufteilten, kann jedoch auf der Basis der unzureichenden Überlieferung derzeit nicht beantwortet werden. | Das zweite wissenschaftliche Institut auf dem Klinikgelände, dessen Direktor der Pathologe Fritz Klinge war, war das Institut für Experimentelle Pathologie. Helmut Kaiserling (1906-1989), der ebenso wie Wilhelm Eickhoff (1909-2002) Klinge 1941 von Münster nach Straßburg gefolgt war. Kaiserlings Arbeit bestand in der Durchführung von Tierversuchen, die zur Erkennung von pathologischen Prozessen in lebenden Organismen führen sollten. Kaiserling war aber auch Stabsarzt der Wehrmacht und führte als solcher im Pathologischen Institut, das im November 1944 auch die "Wehrprosektur des Rest-Lazarettes Straßburg-Bürgerspital" beherbergte, Autopsien an verstorbenen Wehrmachtssoldaten durch. In welchem Umfang sich die Pathologen der Reichsuniversität Straßburg die vor Ort anfallende Obduktionstätigkeit der Wehrprosektur aufteilten, kann jedoch auf der Basis der unzureichenden Überlieferung derzeit nicht beantwortet werden. | ||
==„Wehrprosektur des Rest-Lazaretts Strassburg-Bürgerspital“== | ===„Wehrprosektur des Rest-Lazaretts Strassburg-Bürgerspital“=== | ||
Aus der „Wehrprosektur des Rest-Lazarettes Strassburg-Bürgerspital“ sind insgesamt nur sechs Obduktionsprotokolle überliefert, die Sterbefälle im Zeitraum zwischen dem 13. und dem 16. November 1944 betrafen. Diese Obduktionen hatte Stabsarzt Prof. Dr. Kaiserling durchgeführt, der auch die „Leicheneröffnungsbefundberichte“ unterzeichnete. In den meisten Fällen dieser militärmedizinischen Sektionen handelte es sich nicht um die nachträgliche Abklärung einer klinischen Diagnose durch den Pathologen. Den aufgefundenen sechs Obduktionsprotokollen ist gemeinsam, dass die Frage der Verursachung der tödlichen Verwundung klar festgestellt und im Protokoll festgehalten wurde. Um den legitimen Anspruch auf eine Hinterbliebenenrente zu dokumentieren, musste der Obduzent als Experte bezeugen, dass der Militärangehörige an den Folgen einer im Krieg erhaltenen Verwundung oder Infektionserkrankung, z.B. einer Sepsis, verstorben war. Dieser Sachverhalt traf auf die zwischen dem 13.-16. November 1944 obduzierten sechs deutschen Soldaten zu, so dass auf „Wehrdienstbeschädigung“ (W.D.B.) als Folge „der Feindeinwirkung“ anerkannt wurde. | Aus der „Wehrprosektur des Rest-Lazarettes Strassburg-Bürgerspital“ sind insgesamt nur sechs Obduktionsprotokolle überliefert, die Sterbefälle im Zeitraum zwischen dem 13. und dem 16. November 1944 betrafen. Diese Obduktionen hatte Stabsarzt Prof. Dr. Kaiserling durchgeführt, der auch die „Leicheneröffnungsbefundberichte“ unterzeichnete. In den meisten Fällen dieser militärmedizinischen Sektionen handelte es sich nicht um die nachträgliche Abklärung einer klinischen Diagnose durch den Pathologen. Den aufgefundenen sechs Obduktionsprotokollen ist gemeinsam, dass die Frage der Verursachung der tödlichen Verwundung klar festgestellt und im Protokoll festgehalten wurde. Um den legitimen Anspruch auf eine Hinterbliebenenrente zu dokumentieren, musste der Obduzent als Experte bezeugen, dass der Militärangehörige an den Folgen einer im Krieg erhaltenen Verwundung oder Infektionserkrankung, z.B. einer Sepsis, verstorben war. Dieser Sachverhalt traf auf die zwischen dem 13.-16. November 1944 obduzierten sechs deutschen Soldaten zu, so dass auf „Wehrdienstbeschädigung“ (W.D.B.) als Folge „der Feindeinwirkung“ anerkannt wurde. | ||
Die Obduktionsprotokolle waren zwar, wie auch die übrigen Obduktionsberichte der Wehrmachtsprosekturen, in dreifacher Ausfertigung angelegt worden, konnten aber im Falle der Straßburger Wehrprosektur nicht mehr an die vorgesehenen Verteiler weitergeleitet werden, denn am 23. November 1944 war Strasbourg von französischen und amerikanischen Truppenverbänden befreit und die deutsche Besatzung beendet worden. | Die Obduktionsprotokolle waren zwar, wie auch die übrigen Obduktionsberichte der Wehrmachtsprosekturen, in dreifacher Ausfertigung angelegt worden, konnten aber im Falle der Straßburger Wehrprosektur nicht mehr an die vorgesehenen Verteiler weitergeleitet werden, denn am 23. November 1944 war Strasbourg von französischen und amerikanischen Truppenverbänden befreit und die deutsche Besatzung beendet worden. | ||
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|auteurFiche=Loic.lutz; Marquart | |auteurFiche=Loic.lutz; Marquart; Gabriele Moser | ||
|traducteursFiche=Marine El Hajji | |||
|Note=RUS_SV, Med.Fak. 1958: (-). | |Note=RUS_SV, Med.Fak. 1958: (-). | ||
RAR: deutschblütig. Ständige Anschrift: Münster/Westf., Wienburgstr. 7. Beamteter Arzt vor 1937, tätig am Pathol. Inst. d. Univ. Münster/Westf. als Direktor. | RAR: deutschblütig. Ständige Anschrift: Münster/Westf., Wienburgstr. 7. Beamteter Arzt vor 1937, tätig am Pathol. Inst. d. Univ. Münster/Westf. als Direktor. |
Version actuelle datée du 11 mai 2022 à 10:41
Friedrich/Fritz Klinge | |
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Prénom | Friedrich/Fritz |
Nom | Klinge |
Sexe | masculin |
Naissance | 8 novembre 1892 (Peine) |
Décès | 21 juin 1974[1] (Mainz) |
Autorisation d'exercer la médecine | 1919 |
Profession | Arzt |
Titre | Dr.med. |
Spécialités | Pathologie |
Friedrich/Fritz Klinge (1892-1974) est un pathologiste spécialisé dans la recherche sur les allergies et les rhumatismes. Il dirige les instituts de pathologie et de pathologie expérimentale de la Reichsuniversität Straßburg de 1941 à 1944. En parallèle de ses activités civiles liées à la recherche et l’enseignement universitaires, Klinge travaille dès 1939 comme Beratender Pathologe (pathologiste consultant) de la Wehrmacht et obtient le grade d’Oberfeldarzt der Reserve (médecin en chef de réserve) au sein du Wehrkreises V (région militaire du sud-est de l’Allemagne) en Alsace annexée. Après 1945, il s’installe à Mayence et s’y établit comme pathologiste. Peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il est nommé professeur d’anatomie pathologique à l’université nouvellement créée de la ville.
Biographie
Biographie, carrière scientifique et politique
Fritz Klinge naît le 8 novembre 1892 dans la ville de Peine, près de Hanovre, au sein d’une famille de confession protestante. Klinge fait des études de médecine à Bonn, Leipzig, Göttingen et Munich. Ces dernières sont interrompues par son service militaire pendant la Première Guerre mondiale. Après la guerre, Klinge retourne à Munich en décembre 1918 et intègre l’Einwohnerwehr (défense des citoyens), un groupe paramilitaire antirépublicain qui s’oppose par les armes à la révolution de (1918-1919) et à ses partisans.
En 1919, il passe avec succès l’examen d’État à Munich et valide sa thèse de doctorat sous la direction de Ferdinand Sauerbruch à la clinique chirurgicale de Munich. Klinge travaille ensuite à l’institut de pathologie de l’université de Munich aux côtés de Max Borst, qui de son côté a intégré le groupe paramilitaire antirévolutionnaire Freikorps Epp après la guerre. En 1925, Klinge déménage à Bâle (en Suisse) pour travailler avec Robert Rössle, avant de rentrer en Allemagne un an plus tard. De 1926 à 1934, il occupe un poste de prosecteur avec Werner Hueck à l’institut de pathologie de Leipzig où il obtient son habilitation en 1927. L’année suivante, il est promu médecin chef à l’hôpital universitaire. En 1934, Klinge est nommé professeur à Münster et il prend la direction de l’institut de pathologie de l’université de la ville. Concernant ses convictions politiques, Klinge intègre la SA (Sturmabteilung) du NSDAP en juillet 1933 et il est membre du NSKK, le Nationalsozialistisches Kraftfahrkorps (Corps de transport et d’approvisionnement national-socialiste), du Nationalsozialistischer Deutscher Dozentenbund (Union allemande des enseignants universitaires nationaux-socialistes) et du NSDAP à partir de 1936.
Après avoir été incorporé dans la nouvelle armée allemande au poste de médecin assistant en 1936, Klinge est promu au grade de Stabsarzt (médecin-capitaine) en 1937. Il prend part à la campagne de Pologne en 1939 ainsi qu’à l’invasion de la France par les troupes allemandes en 1940 en tant que pathologiste consultant.
En avril 1941, Klinge déménage à Strasbourg pour superviser la rénovation et l’extension de l’institut de pathologie de l’université allemande qui doit y est construite – institut dont la direction lui a été confiée. Fritz Klinge est officiellement nommé à la chaire d’anatomie pathologique et de pathologie générale à partir du 1er juillet 1941 et il prend la direction de l’institut de pathologie de l’université de Strasbourg.
Lorsque les troupes alliées libèrent la ville le 23 novembre 1944, Klinge, entretemps devenu Oberfeldarzt de réserve, ainsi que d’autres professeurs de la faculté de médecine de la Reichsuniversität sont capturés par l’armée américaine. Au cours de sa détention dans le camp 404 de Septèmes, non loin de Marseille, Klinge écrit un manuel intitulé Der Sektionskurs und was dazu gehört auch zur Zusammenarbeit der Pathologen mit dem Arzt (Le Cours d’autopsie et ses implications, dont la collaboration entre le pathologiste et le médecin) qui est publié en 1948.
Après sa libération en juin 1946, le pathologiste travaille alors à l’hôpital civil de Wiesbaden. Le 12 novembre 1946, il devient professeur à la nouvelle université de Mayence où il est chargé de la direction de l’institut de pathologie anatomique de la faculté de médecine de la ville de 1947 à 1959.
Fritz Klinge se marie en 1922. Il a deux fils : Karl, né en 1924, qui s’inscrit à la faculté de médecine de Strasbourg en 1942, et Hans, né en 1928, qui se lance dans des études de géologie, de pédologie et de microbiologie après la guerre et mène par la suite des recherches en limnologie.
Fritz Klinge décède le 21 juin 1974 à Mayence-Budenheim.
L’institut de pathologie de la Reichsuniversität Straßburg sous la direction de Fritz Klinge
En 1941, Klinge est nommé professeur d’anatomie pathologique et de pathologie générale, ainsi que directeur des deux instituts de pathologie de la Reichsuniversität, à savoir l’institut d’anatomie pathologique et l’institut de pathologie expérimentale. L’institut de pathologie de l’université joue un rôle primordial non seulement dans les activités médicales de l’hôpital civil mais également pour la formation des étudiants de médecine. Les échantillons de tissus ou d’organes prélevés sur des patients vivants à l’hôpital y sont envoyés pour étayer les diagnostics. Les médecins de l’hôpital y envoient également les corps de patients décédés pour qu’ils y soient autopsiés lorsque la cause principale du décès n’est pas certaine. En outre, les préparations ou organes qui présentent un intérêt scientifique majeur y sont préparés afin d’être présentés en cours aux étudiants, et dans presque chaque hôpital, ces préparations humaines (et animales) sont préparées et conservées avec soin afin d’intégrer la collection d’un institut universitaire.
Les thèses de médecine
Pendant la période où Friedrich Klinge a travaillé à Strasbourg, il a supervisé les thèses de dix doctorants (voir ci-dessous). Nombre d’étudiants ayant préparé une thèse de médecine à la Reichsuniversität de Strasbourg ont tenu à remercier le directeur et le personnel de l’institut pour le soutien apporté à leur travail. C’est notamment le cas de doctorants dont les travaux portaient sur des domaines liés à la pathologie. Par exemple, l’institut a pu fournir à des étudiants des préparations microscopiques concernant telle ou telle pathologie, leur permettre de participer à une autopsie, faire confirmer le diagnostic d’un étudiant par un pathologiste, voire mettre à la disposition de ces futurs chercheurs des organes prélevés sur des patients décédés pour leurs travaux de recherche en pathologie.
Dans ce contexte, quatre des thèses supervisées par le professeur d’anatomie August Hirt en 1943 et en 1944 se démarquent. Pour leur travail de doctorat, ces étudiants de médecine ont observé différents organes humains avec un microscope à fluorescence : la thyroïde (Ernst Jaeger), le foie (Gerhard Teufel), les reins (Hanspeter Naegele) et les glandes surrénales (Albert Klein). C’est August Hirt qui a développé la microscopie à fluorescence dans les années 1920, avec l’aide de Philipp Ellinger. Il voulait cartographier les organes humains et leur fluorescence, et ses étudiants l’ont assisté dans cette tâche en choisissant chacun un organe humain dont ils ont étudié et documenté la fluorescence à l’aide de photographies.
Pour mener ces recherches, ces jeunes scientifiques avaient besoin d’organes prélevés sur des personnes décédées de mort naturelle et qui ne devaient pas avoir été affectés par ce qui avait causé la mort de ces individus. En sa qualité de directeur de l’institut de pathologie de la Reichsuniversität, Fritz Klinge a largement soutenu ces recherches initiées et encadrées par August Hirt en fournissant à chaque étudiant une grande partie des organes nécessaires issus de patients décédés dans les cliniques strasbourgeoises et prélevés lors des autopsies réalisées à l’hôpital civil. Ces dernières correspondent à une pratique routinière dans le cadre de la recherche et de la collaboration des instituts de pathologie et d’anatomie au sein d’une université allemande de l’époque.
Rhumatismes, allergies, complications après vaccination : quelques aspects de la médecine civile et militaire
Outre ses activités civiles de pathologiste à la Reichsuniversität Straßburg, le professeur Friedrich Klinge a également pratiqué la médecine militaire pendant la Seconde Guerre mondiale. Comme nous l’avons indiqué plus haut, il est Beratender Pathologe beim Wehrkreisarzt V (pathologiste consultant auprès du médecin du Wehrkreis V) et il est promu Oberstarzt (médecin en chef) le 9 octobre 1944. En tant que pathologiste consultant, il poursuit ses recherches dans le domaine des allergies et des rhumatismes, et s’intéresse également aux effets indésirables sur la santé de vaccins préventifs. À l’époque, on rapproche les recherches sur les allergies et l’étude des complications après vaccination, lesquelles se manifestent notamment par diverses formes d’inflammation (du myocarde ou des méninges, par exemple). En 1944 parait une monographie assez conséquente de Friedrich Klinge intitulée Die Pathologie der Impfschäden (Pathologie des complications de la vaccination).
Klinge profite de sa collaboration avec la Wehrmacht pour se procurer des rapports d’autopsie, comme il l’écrit dans son ouvrage : « En effet, tous les rapports d’autopsies relatifs à des décès causés ou soupçonnés d’avoir été causés par la vaccination étaient régulièrement envoyés à la Berichtsammelstelle [la Wehrmacht], qui les mit à disposition des participants de la 4. Tagung der Beratende Ärzte [4e réunion des médecins consultants] qui eut lieu en mai 1943 ; il y avait 24 cas. » Klinge a en outre envoyé une lettre circulaire à ses confrères qui lui ont fait parvenir « 21 rapports d’autopsies supplémentaires ». Il s’est donc procuré un total de 45 protocoles d’autopsies de soldats décédés de complications liées à la vaccination, mais ce n’est pas lui qui a pratiqué ces autopsies.
Friedrich Klinge s’intéresse pendant de longues périodes aux questions relatives aux rhumatismes, aux allergies, aux maladies infectieuses et aux complications après vaccination, aussi bien dans le cadre de ses activités universitaires civiles qu’en tant que Beratender Pathologe de la Wehrmacht. Ses travaux sur les pathologies rhumatismales, dont il a étudié l’étiologie et les liens avec les allergies et les maladies infectieuses, sont financés de manière continue par la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG, Fonds allemand pour la recherche). Il perçoit ses premières subventions à Münster en 1934 et en 1937 pour ses projets de recherche sur la pathologie expérimentale ainsi que sur l’anatomie pathologique des rhumatismes et des allergies. En 1943 et en 1944, le Reichsforschungsrat (Conseil de la recherche du Reich) lui verse des subventions pour ses travaux à la Reichsuniversität Straßburg. Après la chute du régime national-socialiste et la fin de la Seconde Guerre mondiale, Klinge poursuit ses recherches à l’université de Mayence grâce aux financements publics alloués à la recherche (1949-1958). Le fait qu’il continue à percevoir des fonds s’explique peut-être, entre autres, par le coût élevé des maladies rhumatismales, puisqu’elles induisent souvent une incapacité de travail prolongée.
La présence des contributions de Klinge sur la rhumatologie et les allergies dans les volumes sur la « médecine interne » de Rudolf Schoen et non dans ceux de Franz Buchner sur la « pathologie spéciale » du rapport de la FIAT s’explique probablement par leur orientation vers des problèmes de santé et de médecine du travail. Du point de vue médico-social, et non théorique et expérimental, les travaux de Klinge ont été considérés comme significatifs, bien que cela ne soit pas l’avis de tous ses confrères, comme en témoigne la déclaration du professeur Herbert Siegmund (1892-1954). Lorsqu’en février 1944, le Reichserziehungsminister (ministre de l’Éducation, REM) réclame une évaluation professionnelle des qualités scientifiques de Klinge, Siegmund, alors directeur de l’institut de pathologie de l’université de Münster, déclare ce qui suit : « Monsieur Kl.[inge] a beau se considérer comme un candidat idéal pour [les chaires de pathologie de] Munich et Berlin, il est sans nul doute bien plus insignifiant qu’il ne voudrait le faire croire. C’est un épigone de Rössle qu’il se contente de paraphraser, dénué d’idée originale et qui se borne à considérer les allergies et les rhumatismes comme des piliers de l’étude de la pathologie. Son expérience pratique n’a rien de remarquable, ses diagnostics sont incertains. DE même, ses compétences de direction à Münster et à Strasbourg ne sont pas non convaincantes. » Institut de pathologie expérimentale
Institut de pathologie expérimentale
Le deuxième institut scientifique installé sur le site de l’hôpital, dont le directeur est le pathologiste Fritz Klinge, est l’institut de pathologie expérimentale. Il est assisté par Helmut Kaiserling (1906-1989) qui, comme Wilhelm Eickhoff (1909-2002), a suivi Klinge en 1941 de Münster à Strasbourg. Kaiserling est chargé de réaliser des expériences animales dans le but d’identifier certains processus pathologiques dans des organismes vivants. Il a également un poste de Stabsarzt au sein de la Wehrmacht et supervise à ce titre les autopsies des corps des soldats de la Wehrmacht menées à l’institut de pathologie, lequel abrite depuis novembre 1944 la Wehrprosektur du Rest-Lazarett Straßburg-Bürgerspital (hôpital militaire de réserve installé à l’hôpital civil de Strasbourg). Néanmoins, nous ne disposons pas de sources suffisantes pour déterminer comment les pathologistes de la Reichsuniversität Straßburg se répartissaient les autopsies effectuées sur place dans le cadre de la Wehrprosektur.
Wehrprosektur des Rest-Lazarettes Strassburg-Bürgerspital
Au total, nous n’avons retrouvé que six protocoles d’autopsie provenant de la Wehrprosektur du Rest-Lazarett Strassburg-Bürgerspital (hôpital militaire de réserve installé à l’hôpital civil de Strasbourg). Ces documents concernent des décès survenus entre le 13 et le 16 novembre 1944. Les autopsies ont été pratiquées par le docteur Kaiserling, Stabsarzt, et c’est lui qui a signé les rapports d’autopsies (Leicheneröffnungsbefundberichte). Dans la plupart des cas, ces autopsies militaires ne visent pas à faire clarifier a posteriori le diagnostic clinique par un pathologiste. Dans le cas des six protocoles d’autopsies que nous avons retrouvés, la cause de la blessure mortelle est à chaque fois identifiée et indiquée. Pour qu’une demande de pension de veuvage soit acceptée, le prosecteur doit prouver que le militaire est bien décédé des suites d’une blessure ou d’une maladie infectieuse contractée pendant la guerre (une septicémie, par exemple). C’est bien le cas des six soldats allemands dont les corps ont été autopsiés entre le 13 et le 16 novembre 1944 pour vérifier que les Wehrdienstbeschädigung (dommages reçus au combat) étaient bien le fait de la Feindeinwirkung (action de l’ennemi).
Ces protocoles d’autopsies ont été rédigés en trois exemplaires, comme c’était le cas pour tous les rapports d’autopsies des prosecteurs au service de la Wehrmacht. Néanmoins, ils n’ont pas été envoyés à leurs destinataires car la ville de Strasbourg a été libérée le 23 novembre 1944 par des unités de troupes françaises et américaines, mettant ainsi fin à l’occupation allemande.
Repères
Localisations
Nationalités
Confessions
Publications
- Klinge, Fritz: Ein Beitrag zur Chirurgie der transdiaphragmalen Lungen-Leberverletzungen. Medizinische Dissertation vom 17. Dezember 1919. München 1920.
- Klinge, Friedrich. Über „Rheumatismus“. Klinische Wochenschrift 9 (1930) : 586-593
- Klinge, Fritz. Der Rheumatismus: Pathologisch-anatomische und experimentell- pathologische Tatsachen und ihre Auswertung für das ärztliche Rheumaproblem. München : Bergmann, 1933
- Klinge, Fritz. Die rheumatischen Erkrankungen der Knochen und Gelenke und der Rheumatismus. In:, , . : , 1934
- Klinge, Friedrich. Hyperergie. Deutsche Medizinische Wochenschrift 62 (1936) : 209-214
- Klinge, Fritz: Pathologische Anatomie der allergischen Reaktion. In: Karl Hansen (Hg.): Allergie: Ein Lehrbuch in Vorlesungen. Zweite neu bearbeitete und vermehrte Auflage. Leipzig: Thieme, 1943, (*)-180.
- Klinge, Fritz: Die Pathologie der Impfschäden. (Eingegangen am 21. Januar 1944). Virchows Archiv für Pathologische Anatomie 313 (1944), H. 1, 89-136.
- Klinge, Fritz: Der Sektionskurs und was dazu gehört. Auch zur Zusammenarbeit des Pathologen mit dem Arzt. Stuttgart: Georg Thieme, 1948.
Relations
Directeur de thèse de
- Georg Wiedemann ( - )→
- Helmut Kaiserling ( - 1933)→
- Hubertus Springmann ( - 16 avril 1943)→
- Walter Doiwa ( - 15 juillet 1943)→
- Otto Koehler ( - 30 août 1943)→
- Reinhard Baitsch ( - 1944)→
- Karl Geim ( - 14 janvier 1944)→
- Friedrich Philipp Schuler ( - 20 novembre 1944)→
- Erich Schwendemann ( - 1945)→
Supérieur hierarchique de
- Helmut Kaiserling (1941 - 1944)→
- Wilhelm Eickhoff (1942 - 1944)→
- Guenther Dotzauer (1942 - 1944)→
Références
- Archives départementales du Bas-Rhin, Strasbourg. Personalakten. Klinge, Friedrich (ADBR, 1558 W 792/77990).
- Bundesarchiv, Berlin. Bestand *** (BArch, R 9361-II/529920)
- Bundesarchiv, Berlin. Bestand Deutsche Forschungsgemeinschaft (BArch, R 73/12175)
- Bundesarchiv-Militärarchiv, Bestand *** (BA-MA, RH 12-23/2093)
- Universitätsarchiv Münster: Bestand 10, Nr. 11859, Bestand 5, Nr. 649 (Personalakten Friedrich Klinge)
- Büchner Franz (Hg.): Spezielle Pathologie. Teil I (Naturforschung und Medizin in Deutschland 1939-1946. Band 72), Stuttgart: Omnitypie-Gesellschaft, 1953.
- Erler Adalbert: Hochschulführer der Reichsuniversität Straßburg. Strassburg: Universitätsdruckerei Heitz & Co, 1942.
- Fischer Walther, Gruber Georg B.: Fünfzig Jahre Pathologie in Deutschland. Ein Gedenkbuch zum 50jährigen Bestehen der Deutschen Pathologischen Gesellschaft (1897-1947). Stuttgart: Georg Thieme, 1949.
- Martin Bernd: Die Freiburger Pathologie in Kriegs- und Nachkriegszeiten (1906-1963). Konstitutionspathologie - Wehrpathologie und Menschenversuche - "Pathologie" des Verdrängens. Ubstadt-Weiher u.a.: Verlag Regionalkultur, 2018
- Sauer Bernhard: Freikorps und Antisemitismus in der Frühzeit der Weimarer Republik. Zeitschrift für Geschichtswissenschaft 56 (2008), 1, 5-29.
- Schoen Rudolf (Hg.): Innere Medizin. Teil I, Bd. 74), Wiesbaden: Dieterich, 1948.
- Wechsler Patrick: La Faculté de Medecine de la "Reichsuniversität Straßburg" (1941-1945) a l'heure nationale-socialiste. Faculté de Medecine, Strasbourg, Thèse, 1991.
- Zimmer Arnold: Rheuma und Rheumabekämpfung. Eine volksgesundheitliche und volkswirtschaftliche Studie für Arzt, Sozialversicherung und Wohlfahrtspflege (Reihe: Arbeit und Gesundheit, 5). Berlin: Hobbing, 1928.
À propos de cette page
Rédaction : ©Loic.lutz, ©Marquart, ©Gabriele Moser
Traduction : ©Marine El Hajji
- ↑ Deutsche Medizinische Wochenschrift 99 (1974).