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Différences entre les versions de « Joseph Kieffer »

De Commission Historique
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|These=Über primäre funktionelle Amenorrhoe
|These=Über primäre funktionelle Amenorrhoe
|Annee_these=1900
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|Lieu_these=Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg, KWU
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|Titre=Dr. med.
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Aux lendemains de la Grande Guerre, lorsque l’Alsace redevient française avec le Traité de Versailles de juin 1919, Joseph Kieffer demeure dans sa terre natale et acquière la nationalité française par « réintégration ». Cependant, en raison de ses « sentiments pro-allemands » (''deutsche Gesinnung''), de sa germanophilie et du poste occupé précédemment à l’université allemande, il est déchu de sa fonction lors de l’ouverture de l’université française de Strasbourg en 1919. Dès lors exclu du corps enseignant français, Joseph Kieffer poursuit sa carrière médicale et scientifique en dirigeant la clinique dentaire de la caisse de maladie de Strasbourg durant dans les années 1920, puis se consacre totalement à son cabinet dentaire dans les années 1930. Avec le déclenchement des hostilités en 1939, son épouse et lui font l’objet d’une surveillance accrue et de soupçons de la part des autorités françaises, si bien qu’ils sont internés à la forteresse d’Arches dans les Vosges en juin 1940.
Aux lendemains de la Grande Guerre, lorsque l’Alsace redevient française avec le Traité de Versailles de juin 1919, Joseph Kieffer demeure dans sa terre natale et acquière la nationalité française par « réintégration ». Cependant, en raison de ses « sentiments pro-allemands » (''deutsche Gesinnung''), de sa germanophilie et du poste occupé précédemment à l’université allemande, il est déchu de sa fonction lors de l’ouverture de l’université française de Strasbourg en 1919. Dès lors exclu du corps enseignant français, Joseph Kieffer poursuit sa carrière médicale et scientifique en dirigeant la clinique dentaire de la caisse de maladie de Strasbourg durant dans les années 1920, puis se consacre totalement à son cabinet dentaire dans les années 1930. Avec le déclenchement des hostilités en 1939, son épouse et lui font l’objet d’une surveillance accrue et de soupçons de la part des autorités françaises, si bien qu’ils sont internés à la forteresse d’Arches dans les Vosges en juin 1940.


Libéré du « camp de concentration » (''Konzentrationslager'') d’Arches avec l’arrivée des troupes allemandes fin juin 1940, Joseph Kieffer devient pour les nazis un « combattant de la germanité » (''Volkstumskämpfer'') et attire l’attention des nouvelles autorités allemandes dans le cadre des préparatifs de la création de la ''Reichsuniversität Strassburg''. Dans une Alsace désormais annexée de fait au Reich allemand, Kieffer obtient l’autorisation d’exercer la médecine dentaire en Alsace et il avait même été envisagé de lui offrir le titre et la fonction de professeur émérite à la clinique dentaire de la future université du Reich. Finalement, en novembre 1941, alors qu’il est âgé de soixante-six ans, Kieffer est nommé assistant scientifique (''wissenschaftlicher Assistent'') à la clinique dentaire dirigée par le professeur Joachim von Reckow (1898-1976). Il occupe ce poste jusqu’en novembre 1944 et lorsque l’université nazie de Strasbourg est évacuée outre-Rhin, il fait alors le choix de rester en Alsace. Ayant « toujours été germanophile » et ayant ses sympathies tournées vers l’Allemagne, il multiplie les marques de ralliement à l’Allemagne nazie en adhérant à l’''Opferring'', puis au parti nazi en octobre 1941 et en obtenant la nationalité allemande à l’été 1943.
Libéré du « camp de concentration » (''Konzentrationslager'') d’Arches avec l’arrivée des troupes allemandes fin juin 1940, Joseph Kieffer devient pour les nazis un « combattant de la germanité » (''Volkstumskämpfer'') et attire l’attention des nouvelles autorités allemandes dans le cadre des préparatifs de la création de la ''Reichsuniversität Straβburg''. Dans une Alsace désormais annexée de fait au Reich allemand, Kieffer obtient l’autorisation d’exercer la médecine dentaire en Alsace et il avait même été envisagé de lui offrir le titre et la fonction de professeur émérite à la clinique dentaire de la future université du Reich. Finalement, en novembre 1941, alors qu’il est âgé de soixante-six ans, Kieffer est nommé assistant scientifique (''wissenschaftlicher Assistent'') à la clinique dentaire dirigée par le professeur Joachim von Reckow (1898-1976). Il occupe ce poste jusqu’en novembre 1944 et lorsque l’université nazie de Strasbourg est évacuée outre-Rhin, il fait alors le choix de rester en Alsace. Ayant « toujours été germanophile » et ayant ses sympathies tournées vers l’Allemagne, il multiplie les marques de ralliement à l’Allemagne nazie en adhérant à l’''Opferring'', puis au parti nazi en octobre 1941 et en obtenant la nationalité allemande à l’été 1943.
|Contexte_fr='''Un médecin devenu dentiste'''
|Contexte_fr='''Un médecin devenu dentiste'''


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[[fichier: dissertation_kieffer.png]]
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À la sortie du secondaire, Joseph Kieffer débute des études supérieures à la faculté de médecine de la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg. S’installant dans un appartement au n°4 de la ''Hauergasse'', l’actuelle rue du Sanglier, il s’immatricule pour la première fois à l’âge de vingt ans, le 6 novembre 1895€€€Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1895/96, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1895, p. 33. Voir sur https://www.google.fr/books/edition/Amtliches_Verzeichniss_Personals_und_der/2skC7mQYhAwC?hl{{=}}fr&gbpv{{=}}1&dq{{=}}Joseph+kieffer+strassburg&pg{{=}}RA3-PA33&printsec{{=}}frontcover, [en ligne], consulté le 11 mai 2021.€€€. Souhaitant devenir médecin, il accomplit à Strasbourg les cinq années du cursus universitaire entre 1895 et 1900 et obtient l’autorisation d’exercer la médecine. S’orientant d’abord vers la médecine générale et, semble-t-il, la gynécologie, il soutient en 1900 une thèse de doctorat de médecine intitulée « À propos de l’aménorrhée primaire fonctionnelle » (''Über primäre funktionelle Amenorrhoe'') réalisée sous la direction du professeur et gynécologiste Wilhelm Alexander Freund (1833-1918)<ref name="0df1be1cc7b97ac02440c63c73f27f21fb1b7fe8">Joseph Kieffer, ''Über primäre funktionelle Amenorrhoe'', thèse de doctorat d’odontologie, Strasbourg, Kaiser-Wilhelms-Universität, 1900. Voir New York Academy of Medicine Collection of International Medical Theses, Box 17:19:2, Strasbourg, France (H00514949T), ''via'' http://archives.hsl.unc.edu/nyamtheses/nyamcovers/H00514649T.pdf, [en ligne], consulté le 11 mai 2021.</ref>.
À la sortie du secondaire, Joseph Kieffer débute des études supérieures à la faculté de médecine de la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg. S’installant dans un appartement au n°4 de la ''Hauergasse'', l’actuelle rue du Sanglier, il s’immatricule pour la première fois à l’âge de vingt ans, le 6 novembre 1895<ref name="9ccc3acac171c3b78af22979ce31ba0eff3b86fb">Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg für das Winter-Halbjahr 1895/96, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1895, p. 33. Voir sur https://www.google.fr/books/edition/Amtliches_Verzeichniss_Personals_und_der/2skC7mQYhAwC?hl{{=}}fr&gbpv{{=}}1&dq{{=}}Joseph+kieffer+strassburg&pg{{=}}RA3-PA33&printsec{{=}}frontcover, [en ligne], consulté le 11 mai 2021.</ref>. Souhaitant devenir médecin, il accomplit à Strasbourg les cinq années du cursus universitaire entre 1895 et 1900 et obtient l’autorisation d’exercer la médecine. S’orientant d’abord vers la médecine générale et, semble-t-il, la gynécologie, il soutient en 1900 une thèse de doctorat de médecine intitulée « À propos de l’aménorrhée primaire fonctionnelle » (''Über primäre funktionelle Amenorrhoe'') réalisée sous la direction du professeur et gynécologiste Wilhelm Alexander Freund (1833-1918)<ref name="0df1be1cc7b97ac02440c63c73f27f21fb1b7fe8">Joseph Kieffer, ''Über primäre funktionelle Amenorrhoe'', thèse de doctorat d’odontologie, Strasbourg, Kaiser-Wilhelms-Universität, 1900. Voir New York Academy of Medicine Collection of International Medical Theses, Box 17:19:2, Strasbourg, France (H00514949T), ''via'' http://archives.hsl.unc.edu/nyamtheses/nyamcovers/H00514649T.pdf, [en ligne], consulté le 11 mai 2021.</ref>.


Après avoir terminé ses études, Joseph Kieffer débute sa carrière médicale et sa vie professionnelle ouvrant un cabinet médical en ville, travaillant dans un premier temps comme « médecin généraliste » (''praktischer Arzt''). De plus, le 28 juin 1902, à presque vingt-sept ans, il épouse à Strasbourg Maria Eugénie Alice Kroely, née le 12 août 1883 à Strasbourg<ref name="907c993111c4ee85ac5567c12f903b3ae1f8fff1">ADBR, 4E482/378, 4E482/379, État civil de Strasbourg, Acte de mariage de J. Kieffer et M. Kroely, Acte n°625/1902. Sur l’acte de mariage, Joseph Kieffer est présenté comme un « ''praktischer Arzt Doctor medicinae'' » et le couple vit à Strasbourg, ''Fischerstaden 24''.</ref>. De cette union naissent deux enfants, mais le couple est très rapidement séparé, puisque Joseph est appelé dans l’armée allemande pour accomplir son service militaire entre 1902 et 1903<ref name="25ac9624d2bbf2f05b7e8f77d57926ae6311fb7b">ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer).</ref>.
Après avoir terminé ses études, Joseph Kieffer débute sa carrière médicale et sa vie professionnelle ouvrant un cabinet médical en ville, travaillant dans un premier temps comme « médecin généraliste » (''praktischer Arzt''). De plus, le 28 juin 1902, à presque vingt-sept ans, il épouse à Strasbourg Maria Eugénie Alice Kroely, née le 12 août 1883 à Strasbourg<ref name="907c993111c4ee85ac5567c12f903b3ae1f8fff1">ADBR, 4E482/378, 4E482/379, État civil de Strasbourg, Acte de mariage de J. Kieffer et M. Kroely, Acte n°625/1902. Sur l’acte de mariage, Joseph Kieffer est présenté comme un « ''praktischer Arzt Doctor medicinae'' » et le couple vit à Strasbourg, ''Fischerstaden 24''.</ref>. De cette union naissent deux enfants, mais le couple est très rapidement séparé, puisque Joseph est appelé dans l’armée allemande pour accomplir son service militaire entre 1902 et 1903<ref name="25ac9624d2bbf2f05b7e8f77d57926ae6311fb7b">ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer).</ref>.
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''Vers l’odontologie''
''Vers l’odontologie''


Peu de temps après son retour du service militaire, le Dr. Joseph Kieffer commence à se spécialiser en odontologie, obtenant rapidement l’autorisation d’exercer la médecine dentaire (''Approbation als Zahnarzt''), à une époque où le doctorat d’odontologie et le titre « Dr. med. dent. » n’existent pas encore. S’installant avec son épouse au ''Gailerstraße 20'' (rue Geiler) à Strasbourg, il ouvre en 1908 son cabinet dentaire au ''Am hohen Steg 23'' (rue de la Haute Montée) à Strasbourg en tant que « ''Arzt et Zahnarzt'' » et propose des consultations en semaine de 9 à 12 heures et de 14 à 17 heures<ref name="f67d825544b02322a74f2bcd3000002b42123ed4">AVES, 1 BA 1908, Annuaire de la ville de Strasbourg 1908, 1908, p. 219 et 527 ; AVES, 1 BA 1909, Annuaire de la ville de Strasbourg 1909, 1909, p. 220 et 545. Notons que son logement privé et son cabinet médical étaient tous deux reliés au réseau téléphonique, si bien que le Dr. Kieffer était joignable dans ses deux propriétés respectivement via les numéros de téléphone 3192 et 3191.</ref>. Il est à noter que Joseph Kieffer réalise un parcours similaire à celui de son confrère, le Dr. Otto Loos (1871-1936) : tous deux obtiennent leur habilitation en odontologie à la faculté de médecine de la ''Kaiser-Wilhelms-Universität'' en 1909 après avoir été docteurs en médecine<ref name="0e2a9e117ee375a8645fd288ef124649e9d86edc">''Das Stiftungsfest der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1910, p. 9.</ref>.
Peu de temps après son retour du service militaire, le Dr. Joseph Kieffer commence à se spécialiser en odontologie, obtenant rapidement l’autorisation d’exercer la médecine dentaire (''Approbation als Zahnarzt''), à une époque où le doctorat d’odontologie et le titre « Dr. med. dent. » n’existent pas encore. S’installant avec son épouse au ''Gailerstraße 20'' (rue Geiler) à Strasbourg, il ouvre en 1908 son cabinet dentaire au ''Am hohen Steg 23'' (rue de la Haute Montée) à Strasbourg en tant que « ''Arzt et Zahnarzt'' » et propose des consultations en semaine de 9 à 12 heures et de 14 à 17 heures<ref name="f67d825544b02322a74f2bcd3000002b42123ed4">AVES, 1 BA 1908, Annuaire de la ville de Strasbourg 1908, 1908, p. 219 et 527 ; AVES, 1 BA 1909, Annuaire de la ville de Strasbourg 1909, 1909, p. 220 et 545. Notons que son logement privé et son cabinet médical étaient tous deux reliés au réseau téléphonique, si bien que le Dr. Kieffer était joignable dans ses deux propriétés respectivement via les numéros de téléphone 3192 et 3191.</ref>. Il est à noter que Joseph Kieffer réalise un parcours similaire à celui de son confrère, le Dr. Otto Loos (1871-1936) : tous deux obtiennent leur habilitation en odontologie à la faculté de médecine de la ''Kaiser-Wilhelms-Universität'' en 1909 après avoir été docteurs en médecine<ref name="0e2a9e117ee375a8645fd288ef124649e9d86edc">''Das Stiftungsfest der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1910, p. 9.</ref>.


Rappelons que la médecine dentaire est une discipline médicale en plein essor à cette époque, tout particulièrement à Strasbourg. Depuis le semestre d’hiver 1887-1888, son enseignement officiel avait fait son entrée à la ''Kaiser-Wilhelms-Universität'', étant alors confié à un pionnier dans le domaine, le ''Dozent'' Ernst Jessen (1859-1933). Sous son impulsion, une polyclinique dentaire universitaire a vu le jour à Strasbourg en 1893, suivie le 15 octobre 1902 par l’ouverture de la première clinique dentaire scolaire municipale au monde. Deux ans plus tard, Jessen finit par inaugurer un véritable institut dentaire au sein de l’université, ce qui fait de l’université impériale de Strasbourg une institution à l’avant-garde dans le monde médical, odontologique, universitaire et clinique<ref name="014f5aeea1db7149f7dfe16f4b23f2a0a8a9ebfd">Bernard Kaess, « L’odontologie entre à l’université », ''in'' Jacques Héran (dir.), ''Histoire de la médecine à Strasbourg'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 460 ; Alice Rosenstiehl, « Ernst Jessen (1859-1933), fondateur de la première clinique dentaire scolaire au monde », ''in'' Jacques Héran (dir.), ''Histoire de la médecine à Strasbourg'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 462.</ref>.
Rappelons que la médecine dentaire est une discipline médicale en plein essor à cette époque, tout particulièrement à Strasbourg. Depuis le semestre d’hiver 1887-1888, son enseignement officiel avait fait son entrée à la ''Kaiser-Wilhelms-Universität'', étant alors confié à un pionnier dans le domaine, le ''Dozent'' Ernst Jessen (1859-1933). Sous son impulsion, une polyclinique dentaire universitaire a vu le jour à Strasbourg en 1893, suivie le 15 octobre 1902 par l’ouverture de la première clinique dentaire scolaire municipale au monde. Deux ans plus tard, Jessen finit par inaugurer un véritable institut dentaire au sein de l’université, ce qui fait de l’université impériale de Strasbourg une institution à l’avant-garde dans le monde médical, odontologique, universitaire et clinique<ref name="014f5aeea1db7149f7dfe16f4b23f2a0a8a9ebfd">Bernard Kaess, « L’odontologie entre à l’université », ''in'' Jacques Héran (dir.), ''Histoire de la médecine à Strasbourg'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 460 ; Alice Rosenstiehl, « Ernst Jessen (1859-1933), fondateur de la première clinique dentaire scolaire au monde », ''in'' Jacques Héran (dir.), ''Histoire de la médecine à Strasbourg'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 462.</ref>.
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''Déclassé par les Français''
''Déclassé par les Français''


Aux lendemains de la Première Guerre mondiale, avec le retour de l’Alsace et de l’université de Strasbourg dans le giron français, le Dr. Joseph Kieffer reste dans sa terre natale et obtient ainsi la nationalité française « par réintégration ». Toutefois, lors de la réouverture de l’université française en 1919, alors qu’il avait occupé un poste de ''Privatdozent'' à la ''Kaiser-Wilhelms-Universität'', c’est-à-dire équivalent à la fonction de maître de conférences, le Dr. Joseph Kieffer est déclassé par les autorités universitaires françaises. En effet, il est congédié (''entlassen'') en raison des « sentiments germanophiles » (''deutsche Gesinnung'') et perd son poste à la clinique dentaire de l’université<ref name="96900e161fb1c1ff683360ed0324f28d86254e29">Voir Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 725-726.</ref>C’est en effet sous cet intitulé qu’est présenté le Dr. Joseph Kieffer dans ses publications scientifiques dans l’entre-deux-guerres. Parfois, on peut lire « Directeur de la clinique dentaire de la caisse des malades de Strasbourg » ou l’équivalent allemand « ''Direktor der Zahnklinik der Ortskrankenkasse'' », une fonction que Joseph Kieffer complète en précisant ses anciennes attributions à la ''Kaiser-Wilhelms-Universität'' (''ehemaliger Privatdozent an der Universität Strassburg''). Voir aussi Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 726.<ref name="bd79eaff5a74e79f5bec745bce5a82c3695a9bfb">.
Aux lendemains de la Première Guerre mondiale, avec le retour de l’Alsace et de l’université de Strasbourg dans le giron français, le Dr. Joseph Kieffer reste dans sa terre natale et obtient ainsi la nationalité française « par réintégration ». Toutefois, lors de la réouverture de l’université française en 1919, alors qu’il avait occupé un poste de ''Privatdozent'' à la ''Kaiser-Wilhelms-Universität'', c’est-à-dire équivalent à la fonction de maître de conférences, le Dr. Joseph Kieffer est déclassé par les autorités universitaires françaises. En effet, il est congédié (''entlassen'') en raison des « sentiments germanophiles » (''deutsche Gesinnung'') et perd son poste à la clinique dentaire de l’université<ref name="96900e161fb1c1ff683360ed0324f28d86254e29">Voir Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 725-726.</ref>C’est en effet sous cet intitulé qu’est présenté le Dr. Joseph Kieffer dans ses publications scientifiques dans l’entre-deux-guerres. Parfois, on peut lire « Directeur de la clinique dentaire de la caisse des malades de Strasbourg » ou l’équivalent allemand « ''Direktor der Zahnklinik der Ortskrankenkasse'' », une fonction que Joseph Kieffer complète en précisant ses anciennes attributions à la ''Kaiser-Wilhelms-Universität'' (''ehemaliger Privatdozent an der Universität Straβburg''). Voir aussi Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 726.<ref name="bd79eaff5a74e79f5bec745bce5a82c3695a9bfb">.


Mais s’il est privé d’un poste de maître de conférences, il obtient néanmoins un poste de « directeur de la clinique dentaire de la caisse locale générale des maladies de Strasbourg-Ville »</ref>. Selon les informations contenues dans les annuaires de la ville de Strasbourg entre 1919 et 1925, on apprend que la clinique dentaire était « ouverte de 8h30 à 12h30 et de 15 à 18 heures » et que le Dr. Kieffer avait une équipe composée à la fois de chirurgiens-dentistes, de mécaniciens dentistes et d’un garçon de laboratoire<ref name="eefdc42d11806fcbb0261486b1cc897e8cba31b3">On renvoie ici aux annuaires de la ville de Strasbourg de 1919 à 1939 (voir l’inventaire des sources ci-dessous), disponibles sur le site des Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg, via https://archives.strasbourg.eu/archive/resultats/annuaire/tableau/FRAMC67482_0013_1BA/n:239?RECH_numerise{{=}}1&type{{=}}annuaire, [en ligne], consulté le 19 mai 2021.
Mais s’il est privé d’un poste de maître de conférences, il obtient néanmoins un poste de « directeur de la clinique dentaire de la caisse locale générale des maladies de Strasbourg-Ville »</ref>. Selon les informations contenues dans les annuaires de la ville de Strasbourg entre 1919 et 1925, on apprend que la clinique dentaire était « ouverte de 8h30 à 12h30 et de 15 à 18 heures » et que le Dr. Kieffer avait une équipe composée à la fois de chirurgiens-dentistes, de mécaniciens dentistes et d’un garçon de laboratoire<ref name="eefdc42d11806fcbb0261486b1cc897e8cba31b3">On renvoie ici aux annuaires de la ville de Strasbourg de 1919 à 1939 (voir l’inventaire des sources ci-dessous), disponibles sur le site des Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg, via https://archives.strasbourg.eu/archive/resultats/annuaire/tableau/FRAMC67482_0013_1BA/n:239?RECH_numerise{{=}}1&type{{=}}annuaire, [en ligne], consulté le 19 mai 2021.
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''Un chirurgien-dentiste germanophile et pro-allemand dans l’entre-deux-guerres''
''Un chirurgien-dentiste germanophile et pro-allemand dans l’entre-deux-guerres''


Si Kieffer était déjà un dentiste connu pour ses « sentiments germanophiles » (''deutsche Gesinnung'') dès la fin de la Première Guerre mondiale<ref name="96900e161fb1c1ff683360ed0324f28d86254e29">Voir Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 725-726.</ref>. Dans l’entre-deux-guerres, ses convictions politiques se précises à tel point qu’il attire l’attention des autorités françaises. Plus précisément, avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il est considéré comme étant acquis à la cause allemande et suspect comme des centaines d’Alsaciens et Mosellans dans l’espace de guerre. En conséquence, son épouse et lui se retrouvent internés au mois de juin 1940 à la forteresse d’Arches, près d’Épinal, dans de département des Vosges. Ce n’est qu’avec l’arrivée des troupes allemandes à la fin du mois qu’il est libéré<ref name="658a2efb6899f69785a40050caa06545edd6a6d4">Voir ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer).</ref>. Il aurait, selon un document nazi censé promouvoir sa nomination comme membre d’honneur de l’association des dentistes allemands, été particulièrement « mal traité » par les Français à cette époque<ref name="d7c02836def7d18146f38f5e4c29148fdac5fbce">ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre de la ''Landesstelle Baden-Oberrhein der Kassen-Zahnärztlichen Vereinigung Deutschlands'' de Mannheim à la ''Gauleitung'', 9 octobre 1941.</ref>. Quand bien même il n’avait appartenu à aucun parti politique et qu’il n’était actif que sur le plan scientifique – gagnant l’estime de la communauté médicale –, ses sympathies étaient tournées vers l’Allemagne et cet internement allait faire de lui un « combattant de la germanité » (Volkstumskämpfer) sous l’Alsace nazie<ref name="716f9b07d82f9a54724a7a6d09786eb698f5ff75">ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , ''Politische Beurteilung'', 11 février 1941; ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), ''Rapport du Sipo-SD Einsatz-Kommando III/1'' de Strasbourg à la ''Gauleitung'', 6 juin 1941.</ref>.
Si Kieffer était déjà un dentiste connu pour ses « sentiments germanophiles » (''deutsche Gesinnung'') dès la fin de la Première Guerre mondiale<ref name="96900e161fb1c1ff683360ed0324f28d86254e29">Voir Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 725-726.</ref>. Dans l’entre-deux-guerres, ses convictions politiques se précises à tel point qu’il attire l’attention des autorités françaises. Plus précisément, avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il est considéré comme étant acquis à la cause allemande et suspect comme des centaines d’Alsaciens et Mosellans dans l’espace de guerre. En conséquence, son épouse et lui se retrouvent internés au mois de juin 1940 à la forteresse d’Arches, près d’Épinal, dans de département des Vosges. Ce n’est qu’avec l’arrivée des troupes allemandes à la fin du mois qu’il est libéré<ref name="658a2efb6899f69785a40050caa06545edd6a6d4">Voir ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer).</ref>. Il aurait, selon un document nazi censé promouvoir sa nomination comme membre d’honneur de l’association des dentistes allemands, été particulièrement « mal traité » par les Français à cette époque<ref name="d7c02836def7d18146f38f5e4c29148fdac5fbce">ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre de la ''Landesstelle Baden-Oberrhein der Kassen-Zahnärztlichen Vereinigung Deutschlands'' de Mannheim à la ''Gauleitung'', 9 octobre 1941.</ref>. Quand bien même il n’avait appartenu à aucun parti politique et qu’il n’était actif que sur le plan scientifique – gagnant l’estime de la communauté médicale –, ses sympathies étaient tournées vers l’Allemagne et cet internement allait faire de lui un « combattant de la germanité » (Volkstumskämpfer) sous l’Alsace nazie<ref name="716f9b07d82f9a54724a7a6d09786eb698f5ff75">ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , ''Politische Beurteilung'', 11 février 1941; ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), ''Rapport du Sipo-SD Einsatz-Kommando III/1'' de Strasbourg à la ''Gauleitung'', 6 juin 1941.</ref>.




''Une fin de carrière au cœur d’une Alsace nazie''
''Une fin de carrière au cœur d’une Alsace nazie''


Dès sa libération de la forteresse d’Arches par les Allemands, Joseph Kieffer retourne en Alsace et cherche à reprendre ses activités médicales. Il obtient des autorités nationales-socialistes désormais installées en Alsace annexée l’autorisation de rouvrir son cabinet dentaire au centre-ville de Strasbourg. À défaut d’être nommé professeur émérite ou de redevenir ''Dozent'' à la faculté de médecine de la nouvelle université du ''Reich'', Kieffer devient assistant scientifique à la clinique dentaire de la ''Reichsuniversität Strassburg'' et y travaille jusqu’en novembre 1944, ayant entre-temps adhéré à l’''Opferring'' et au ''NSDAP'' et ayant également acquis la nationalité allemande.
Dès sa libération de la forteresse d’Arches par les Allemands, Joseph Kieffer retourne en Alsace et cherche à reprendre ses activités médicales. Il obtient des autorités nationales-socialistes désormais installées en Alsace annexée l’autorisation de rouvrir son cabinet dentaire au centre-ville de Strasbourg. À défaut d’être nommé professeur émérite ou de redevenir ''Dozent'' à la faculté de médecine de la nouvelle université du ''Reich'', Kieffer devient assistant scientifique à la clinique dentaire de la ''Reichsuniversität Straβburg'' et y travaille jusqu’en novembre 1944, ayant entre-temps adhéré à l’''Opferring'' et au ''NSDAP'' et ayant également acquis la nationalité allemande.


''La réhabilitation par les nazis''
''La réhabilitation par les nazis''


Dès l’été 1940, lorsque les Allemands commencent les préparatifs à la création d’une université du Reich à Strasbourg, Ernst Anrich est chargé de produire une liste d’enseignants et de chefs de clinique alsaciens de l’université française susceptibles d’être réemployés dans la nouvelle université nazie<ref name="f4a79843b57040502ac2bc3669d32b1654f5e3c7">NL Anrich II/72, “Augenblicklicher Bestand des französischen Lehrkörpers der Straßburger Universität, erste Orientierung”, juillet 1940. Voir Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 717-718 et p. 727. Ainsi, selon Anrich, 28% du corps professoral de la faculté de médecine française était potentiellement ré-employable dans la nouvelle université nazie. Mais précisons que Kieffer ne figure pas sur cette liste, n’étant pas membre du corps enseignant de l’université française dans l’entre-deux-guerres.</ref>. Très rapidement, le nom de Joseph Kieffer circule parmi les candidats potentiels. En raison de son parcours universitaire, scientifique et médical antérieur à la ''Kaiser-Wilhelms-Universität'' et tout particulièrement en raison du fait qu’il ait été dégradé par les Français en 1919, puis interné en 1940, Ernst Anrich envisage pour lui, « comme réhabilitation tardive, un poste à la nouvelle université ». Comme il venait d’avoir soixante-cinq ans, Anrich souhaitait lui offrir un poste de professeur émérite (''emeritierter Ordinarius''). Mais cela n’a pas pu être concrétisé et pendant toute la durée de l’annexion, de 1941 à 1944, Kieffer a occupé un poste d’assistant scientifique (''wissenschaftlicher Assistent'') à l’institut dentaire de la Reichsuniversität Strassburg, en plus de la gestion de son cabinet privé en ville<ref name="2d236ca59c151487407f54bb766696c46c9a7959">Voir NL Anrich III/280 et 348, et NL Anrich II/13, Aktennotiz Anrich für Dr. Huss, 27 septembre 1940 ; Anrich an Prof. Karl Pieper (Munich), 27 septembre 1940 et Anrich an Hangarter, 5 novembre 1940. Cité dans Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 725-726 (notes 2986 et 2987).</ref>.
Dès l’été 1940, lorsque les Allemands commencent les préparatifs à la création d’une université du Reich à Strasbourg, Ernst Anrich est chargé de produire une liste d’enseignants et de chefs de clinique alsaciens de l’université française susceptibles d’être réemployés dans la nouvelle université nazie<ref name="f4a79843b57040502ac2bc3669d32b1654f5e3c7">NL Anrich II/72, “Augenblicklicher Bestand des französischen Lehrkörpers der Straßburger Universität, erste Orientierung”, juillet 1940. Voir Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 717-718 et p. 727. Ainsi, selon Anrich, 28% du corps professoral de la faculté de médecine française était potentiellement ré-employable dans la nouvelle université nazie. Mais précisons que Kieffer ne figure pas sur cette liste, n’étant pas membre du corps enseignant de l’université française dans l’entre-deux-guerres.</ref>. Très rapidement, le nom de Joseph Kieffer circule parmi les candidats potentiels. En raison de son parcours universitaire, scientifique et médical antérieur à la ''Kaiser-Wilhelms-Universität'' et tout particulièrement en raison du fait qu’il ait été dégradé par les Français en 1919, puis interné en 1940, Ernst Anrich envisage pour lui, « comme réhabilitation tardive, un poste à la nouvelle université ». Comme il venait d’avoir soixante-cinq ans, Anrich souhaitait lui offrir un poste de professeur émérite (''emeritierter Ordinarius''). Mais cela n’a pas pu être concrétisé et pendant toute la durée de l’annexion, de 1941 à 1944, Kieffer a occupé un poste d’assistant scientifique (''wissenschaftlicher Assistent'') à l’institut dentaire de la Reichsuniversität Straβburg, en plus de la gestion de son cabinet privé en ville<ref name="2d236ca59c151487407f54bb766696c46c9a7959">Voir NL Anrich III/280 et 348, et NL Anrich II/13, Aktennotiz Anrich für Dr. Huss, 27 septembre 1940 ; Anrich an Prof. Karl Pieper (Munich), 27 septembre 1940 et Anrich an Hangarter, 5 novembre 1940. Cité dans Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 725-726 (notes 2986 et 2987).</ref>.


Mais dans l’attente de l’inauguration de l’université nazie et l’ouverture de l’institut dentaire, le Dr. Joseph Kieffer est d’abord contraint de se soumettre à une évaluation politique afin de pouvoir exercer la médecine dentaire en Alsace annexée. Même s’il était connu comme un Alsacien pro-allemand, il n’échappe pas à cette procédure obligatoire s’agissant des candidats alsaciens aux postes médicaux dans la région de manière générale et à l’université en particulier. Ainsi, le 12 décembre 1940, le service du personnel de la ''Gauleitung'' mandate les fonctionnaires de l’antenne locale du parti nazi de Strasbourg (''Kreisleitung'') d’effectuer une évaluation politique (''politische Beurteilung'') afin de permettre au Dr. Joseph Kieffer de s’établir comme dentiste en Alsace (''Belassung als Zahnarzt im Elsass'')<ref name="32252c2ce72b91c26f292cf5ae487cf12167590b">ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre de la ''Gauleitung'' (''Personalamt'') à la ''Kreisleitung'', 12 décembre 1940.</ref>. Environ deux mois plus tard, après une enquête assez superficielle, les services de la 'Kreisleitung'' transmettent un rapport succinct et très incomplet, précisant les points suivants :
Mais dans l’attente de l’inauguration de l’université nazie et l’ouverture de l’institut dentaire, le Dr. Joseph Kieffer est d’abord contraint de se soumettre à une évaluation politique afin de pouvoir exercer la médecine dentaire en Alsace annexée. Même s’il était connu comme un Alsacien pro-allemand, il n’échappe pas à cette procédure obligatoire s’agissant des candidats alsaciens aux postes médicaux dans la région de manière générale et à l’université en particulier. Ainsi, le 12 décembre 1940, le service du personnel de la ''Gauleitung'' mandate les fonctionnaires de l’antenne locale du parti nazi de Strasbourg (''Kreisleitung'') d’effectuer une évaluation politique (''politische Beurteilung'') afin de permettre au Dr. Joseph Kieffer de s’établir comme dentiste en Alsace (''Belassung als Zahnarzt im Elsass'')<ref name="32252c2ce72b91c26f292cf5ae487cf12167590b">ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre de la ''Gauleitung'' (''Personalamt'') à la ''Kreisleitung'', 12 décembre 1940.</ref>. Environ deux mois plus tard, après une enquête assez superficielle, les services de la 'Kreisleitung'' transmettent un rapport succinct et très incomplet, précisant les points suivants :
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En conséquence, grâce à ce premier rapport positif, le Dr. Joseph Kieffer a reçu l’autorisation d’exercer l’odontologie en Alsace, une information que communique la ''Gauleitung'' à la ''Bezirksstelle der Kassen-Zahnärztlichen Vereinigung Deutschlands'' de Mannheim. De plus, outre le fait que son logement avait été pillé durant son internement à la forteresse d’Arches en 1940, il semble que Joseph Kieffer ait également été dépossédé de son bien, dans la mesure où il installe son foyer dans la ''Richard-Wagner-Straße 19'' à Strasbourg, tout en conservant son cabinet dentaire dans la ''Eugen-Würtz-Straße 8''.
En conséquence, grâce à ce premier rapport positif, le Dr. Joseph Kieffer a reçu l’autorisation d’exercer l’odontologie en Alsace, une information que communique la ''Gauleitung'' à la ''Bezirksstelle der Kassen-Zahnärztlichen Vereinigung Deutschlands'' de Mannheim. De plus, outre le fait que son logement avait été pillé durant son internement à la forteresse d’Arches en 1940, il semble que Joseph Kieffer ait également été dépossédé de son bien, dans la mesure où il installe son foyer dans la ''Richard-Wagner-Straße 19'' à Strasbourg, tout en conservant son cabinet dentaire dans la ''Eugen-Würtz-Straße 8''.


''Fin de carrière à la clinique dentaire de la Reichsuniversität Strassburg''
''Fin de carrière à la clinique dentaire de la Reichsuniversität Straβburg''


Avec l’inauguration de la ''Reichsuniversität Strassburg'' en novembre 1941, c’est le professeur Joachim von Reckow (1898-1976)<ref name="61b3040df7a3a249dcace982351cea4e9bde9a9c">Joachim von Reckow avait fait ses études de médecine à l’université de Marburg, où il était devenu ''Privatdozent'' (1931), ''außenordentlicher Professor'' (1938) et ''außerplanmäßiger Professor'' (1940). Il avait ensuite été muté à l’université d’Heidelberg (1940-1941) avant de venir en Alsace annexée. Voir Ernst Klee, ''Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945'', Francfort-sur-le-Main, Fischer-Taschenbuch-Verlag; Michael Grüttner, ''Biographisches Lexikon zur nationalsozialistischen Wissenschaftspolitik'', Heidelberg, 2004, p. 50; Patrick Wechsler, ''La faculté de médecine de la „Reichsuniversität Strassburg“ (1941-1945) à l’heure nationale-socialiste'', Strasbourg, Université de Strasbourg, 1991, p. 64, 156-157, 240 ; Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 554-555 ; « Reckow, Joachim Friedrich von », in ''Hessische Biografie'', disponible via https://www.lagis-hessen.de/pnd/1050551915, [en ligne], consulté le 10 mai 2021. Voir également sa fiche biographique sur ce Wikipédia.</ref> qui obtient la direction de la clinique dentaire. Au départ, la clinique portait jusqu’en février 1942 le nom de « polyclinique pour maladies dentaires » (''Poliklinik für Zahnkrankheiten''), puis avait été qualifiée d’« institut odontologique » (''zahnärztliches Institut''), tout en étant intégrée aux cliniques universitaires (''Universitätskliniken'') de la faculté de médecine, si bien qu’il ne s’agissait pas d’un « institut » à proprement parler selon la classification traditionnelle allemande<ref name="c81094ba6e240f1bc76be0b148c6e9bea280d61e">AVES, 7 AH 15, Listes du personnel médical de la ''Reichsuniversität Strassburg'' (1941-1944) ; ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Listes du personnel médical de la ''Reichsuniversität Strassburg'' (1941-1943).</ref>.
Avec l’inauguration de la ''Reichsuniversität Straβburg'' en novembre 1941, c’est le professeur Joachim von Reckow (1898-1976)<ref name="61b3040df7a3a249dcace982351cea4e9bde9a9c">Joachim von Reckow avait fait ses études de médecine à l’université de Marburg, où il était devenu ''Privatdozent'' (1931), ''außenordentlicher Professor'' (1938) et ''außerplanmäßiger Professor'' (1940). Il avait ensuite été muté à l’université d’Heidelberg (1940-1941) avant de venir en Alsace annexée. Voir Ernst Klee, ''Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945'', Francfort-sur-le-Main, Fischer-Taschenbuch-Verlag; Michael Grüttner, ''Biographisches Lexikon zur nationalsozialistischen Wissenschaftspolitik'', Heidelberg, 2004, p. 50; Patrick Wechsler, ''La faculté de médecine de la „Reichsuniversität Straβburg“ (1941-1945) à l’heure nationale-socialiste'', Strasbourg, Université de Strasbourg, 1991, p. 64, 156-157, 240 ; Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 554-555 ; « Reckow, Joachim Friedrich von », in ''Hessische Biografie'', disponible via https://www.lagis-hessen.de/pnd/1050551915, [en ligne], consulté le 10 mai 2021. Voir également sa fiche biographique sur ce Wikipédia.</ref> qui obtient la direction de la clinique dentaire. Au départ, la clinique portait jusqu’en février 1942 le nom de « polyclinique pour maladies dentaires » (''Poliklinik für Zahnkrankheiten''), puis avait été qualifiée d’« institut odontologique » (''zahnärztliches Institut''), tout en étant intégrée aux cliniques universitaires (''Universitätskliniken'') de la faculté de médecine, si bien qu’il ne s’agissait pas d’un « institut » à proprement parler selon la classification traditionnelle allemande<ref name="c81094ba6e240f1bc76be0b148c6e9bea280d61e">AVES, 7 AH 15, Listes du personnel médical de la ''Reichsuniversität Straβburg'' (1941-1944) ; ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Listes du personnel médical de la ''Reichsuniversität Straβburg'' (1941-1943).</ref>.


Pendant toute la durée de l’annexion, le Dr. Kieffer occupe ainsi le poste d’« assistant scientifique » à la clinique dentaire et devient l’un des principaux collaborateurs du professeur von Reckow, restant à ses côtés de novembre 1941 à novembre 1944<ref name="c8d04c1f047e16190e760d2067229fb21cb98f83">D’après AVES, 7 AH 15, Listes du personnel médical de la ''Reichsuniversität Strassburg'' (1941-1944); ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Listes du personnel médical de la ''Reichsuniversität Strassburg'' (1941-1943), . Voir aussi Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 555, 725-726 et 735.</ref>. Kieffer n’a d’ailleurs pas été versé dans le corps enseignant de la ''Reichsuniversität Strassburg'' : il n’est pas redevenu ''Dozent'', n’a pas été promu professeur et n’a reçu aucune charge d’enseignement ; les cours d’odontologie étant tous assurés par le professeur von Reckow<ref name="657f9dee414449fd0b3bc90bd3bb93aaa50df396">Voir les ''Personal- und Vorlesungsverzeichnisse'' de la ''Reichsuniversität Strassburg'' (1941-1945).</ref>.
Pendant toute la durée de l’annexion, le Dr. Kieffer occupe ainsi le poste d’« assistant scientifique » à la clinique dentaire et devient l’un des principaux collaborateurs du professeur von Reckow, restant à ses côtés de novembre 1941 à novembre 1944<ref name="c8d04c1f047e16190e760d2067229fb21cb98f83">D’après AVES, 7 AH 15, Listes du personnel médical de la ''Reichsuniversität Straβburg'' (1941-1944); ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Listes du personnel médical de la ''Reichsuniversität Straβburg'' (1941-1943), . Voir aussi Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 555, 725-726 et 735.</ref>. Kieffer n’a d’ailleurs pas été versé dans le corps enseignant de la ''Reichsuniversität Straβburg'' : il n’est pas redevenu ''Dozent'', n’a pas été promu professeur et n’a reçu aucune charge d’enseignement ; les cours d’odontologie étant tous assurés par le professeur von Reckow<ref name="657f9dee414449fd0b3bc90bd3bb93aaa50df396">Voir les ''Personal- und Vorlesungsverzeichnisse'' de la ''Reichsuniversität Straβburg'' (1941-1945).</ref>.


Enfin, précisons qu’au départ, l’équipe de la clinique dentaire du professeur von Reckow n’était composée que de deux médecins-assistants, à savoir le Dr. Joseph Kieffer et le Dr. Georg Lortz, ce dernier ne restant en poste que jusqu’en décembre 1941. Le service voit ensuite l’arrivée, au début du mois de janvier 1942, de deux Alsaciens venus d’outre-Rhin, Ernestine Schalck et le Dr. Charles (Karl) Dreyer, qui font leur carrière et évoluent jusqu’à occuper un poste d’''Assistenzarzt'' jusqu’en novembre 1944.  Toutefois, la clinique dentaire reste constituée d’une équipe médicale très restreinte, passant de quatre médecins (janvier-août 1942), à cinq (septembre 1942-octobre 1943), puis à six (novembre 1943), à sept (décembre 1943-août 1944) et à nouveau à six (septembre-novembre 1944)<ref name="2d8b888fe1b191831e2e77915005be83e42fe141">D’après AVES, 7 AH 15, Listes du personnel médical de la ''Reichsuniversität Strassburg'' (1941-1944); ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Listes du personnel médical de la ''Reichsuniversität Strassburg'' (1941-1943), ; Hermann Lautsch, Hans Dornedden, ''Verzeichnis der deutschen Ärzte und Heilanstalten in den Westgebieten Elsaß, Lothringen und Luxemburg sowie im General-Gouvernement und im Protektorat Böhmen und Mähren mit Anhang: Karpatendeutsche Ärzte in der Slowakei (vormals Reichs-Medizinal-Kalender für Deutschland, Teil II)'', Leipzig, Georg Thieme, février 1942, p. 27. Voir également Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 554-555.</ref>:
Enfin, précisons qu’au départ, l’équipe de la clinique dentaire du professeur von Reckow n’était composée que de deux médecins-assistants, à savoir le Dr. Joseph Kieffer et le Dr. Georg Lortz, ce dernier ne restant en poste que jusqu’en décembre 1941. Le service voit ensuite l’arrivée, au début du mois de janvier 1942, de deux Alsaciens venus d’outre-Rhin, Ernestine Schalck et le Dr. Charles (Karl) Dreyer, qui font leur carrière et évoluent jusqu’à occuper un poste d’''Assistenzarzt'' jusqu’en novembre 1944.  Toutefois, la clinique dentaire reste constituée d’une équipe médicale très restreinte, passant de quatre médecins (janvier-août 1942), à cinq (septembre 1942-octobre 1943), puis à six (novembre 1943), à sept (décembre 1943-août 1944) et à nouveau à six (septembre-novembre 1944)<ref name="2d8b888fe1b191831e2e77915005be83e42fe141">D’après AVES, 7 AH 15, Listes du personnel médical de la ''Reichsuniversität Straβburg'' (1941-1944); ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Listes du personnel médical de la ''Reichsuniversität Straβburg'' (1941-1943), ; Hermann Lautsch, Hans Dornedden, ''Verzeichnis der deutschen Ärzte und Heilanstalten in den Westgebieten Elsaß, Lothringen und Luxemburg sowie im General-Gouvernement und im Protektorat Böhmen und Mähren mit Anhang: Karpatendeutsche Ärzte in der Slowakei (vormals Reichs-Medizinal-Kalender für Deutschland, Teil II)'', Leipzig, Georg Thieme, février 1942, p. 27. Voir également Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 554-555.</ref>:


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''Activités honorifiques et scientifiques''
''Activités honorifiques et scientifiques''


En parallèle de ses activités à la clinique dentaire de la ''Reichsuniversität Strassburg'', le Dr. Joseph Kieffer, qui possède une grande expérience en odontologie, est reconnu par la communauté scientifique pour ses compétences. Ainsi, le 9 octobre 1941, l’antenne de Bade-Oberrhein à Mannheim de l’association des dentistes allemands (''Landesstelle Baden-Oberrhein der Kassen-Zahnärztlichen Vereinigung Deutschlands'') informe par écrit le ''Gaupersonalamt'' du ''NSDAP'' de Strasbourg de son intention de nommer le Dr. Joseph Kieffer « membre d’honneur de la corporation des dentistes allemands » (''Ehrenmitglied der Deutschen Zahnärzteschaft''). Le choix semble toutefois être davantage justifié par des critères politiques et idéologiques que par les compétences professionnelles (qui restent néanmoins induites). En effet, il est précisé : « Le Dr. Kieffer était un officier allemand du service de santé avant et pendant la Première Guerre mondiale. Avec l’arrivée des Français [en Alsace en 1918], il a été maltraité par les Français et transféré dans un camp de concentration [''sic.'']. Nous vous prions de nous faire savoir si vous avez des objections à l’attribution de l’honneur évoqué ci-dessus »<ref name="a8dbd09dba8a674c6f581772ef020c3100fd827e">ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre de la ''Landesstelle Baden-Oberrhein der Kassen-ärztlichen Vereinigung Deutschlands'' de Mannheim au ''Gaupersonalamt der NSDAP'' de Strasbourg, 9 octobre 1941 : « ''Wir beabsichtigen, den Zahnarzt Dr. Joseph Kieffer […] zum Ehrenmitglied der Deutschen Zahnärzteschaft zu ernennen. Dr. Kieffer war vor und im Weltkrieg deutscher Sanitätsoffizier. Er wurde damals beim Einmarsch der Franzosen von diesen sehr schlecht behandelt und in ein KZ überführt. Wir bitten nun um ihre Mitteilung, ob Sie etwas gegen obige Ehrung einzuwenden haben'' ».</ref>.
En parallèle de ses activités à la clinique dentaire de la ''Reichsuniversität Straβburg'', le Dr. Joseph Kieffer, qui possède une grande expérience en odontologie, est reconnu par la communauté scientifique pour ses compétences. Ainsi, le 9 octobre 1941, l’antenne de Bade-Oberrhein à Mannheim de l’association des dentistes allemands (''Landesstelle Baden-Oberrhein der Kassen-Zahnärztlichen Vereinigung Deutschlands'') informe par écrit le ''Gaupersonalamt'' du ''NSDAP'' de Strasbourg de son intention de nommer le Dr. Joseph Kieffer « membre d’honneur de la corporation des dentistes allemands » (''Ehrenmitglied der Deutschen Zahnärzteschaft''). Le choix semble toutefois être davantage justifié par des critères politiques et idéologiques que par les compétences professionnelles (qui restent néanmoins induites). En effet, il est précisé : « Le Dr. Kieffer était un officier allemand du service de santé avant et pendant la Première Guerre mondiale. Avec l’arrivée des Français [en Alsace en 1918], il a été maltraité par les Français et transféré dans un camp de concentration [''sic.'']. Nous vous prions de nous faire savoir si vous avez des objections à l’attribution de l’honneur évoqué ci-dessus »<ref name="a8dbd09dba8a674c6f581772ef020c3100fd827e">ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre de la ''Landesstelle Baden-Oberrhein der Kassen-ärztlichen Vereinigung Deutschlands'' de Mannheim au ''Gaupersonalamt der NSDAP'' de Strasbourg, 9 octobre 1941 : « ''Wir beabsichtigen, den Zahnarzt Dr. Joseph Kieffer […] zum Ehrenmitglied der Deutschen Zahnärzteschaft zu ernennen. Dr. Kieffer war vor und im Weltkrieg deutscher Sanitätsoffizier. Er wurde damals beim Einmarsch der Franzosen von diesen sehr schlecht behandelt und in ein KZ überführt. Wir bitten nun um ihre Mitteilung, ob Sie etwas gegen obige Ehrung einzuwenden haben'' ».</ref>.


De plus, un dernier élément qu’il faut mettre en avant est la requête faite par le Dr. Joseph Kieffer lui-même de collaborer (''Mitarbeit'') à la revue spécialisée ''Zahnärztliche Deutsche Wochenschrift'' dès le tout début de l’année 1941. Le 24 janvier 1941, la direction de la maison d’édition J. F. Lehmanns Verlag, qui publie la revue, écrit à l’administration civile en Alsace pour obtenir des renseignements et s’assurer que Joseph Kieffer était effectivement apte à cette fonction éditoriale. La lettre précise que Kieffer a précisé avoir été interné au « camp de concentration d’Arches et que son domicile avait été pillée ». Toutefois, le rédacteur-en-chef (''Schriftleiter'') avait certains doutes, notamment en ce qui concerne son attitude à l’issue de la Première Guerre mondiale. Il était mis en avant le fait que « le Dr. Kieffer, qui était ''Reichsdeutscher'', a opté pour la France à la fin de la guerre et s’est très rapidement mis du côté français »<ref name="14d5245f3aef14f3c51bd9b9113b1c83132bbc55">ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre de la direction des éditions J. F. Lehmanns Verlag à la ''Gauleitung'', 24 janvier 1941.</ref>. À nouveau, la ''Gauleitung'' charge la ''Sicherheitspolizei'' d’entreprendre une évaluation politique (''politische Beurteilung'') sur la personne du Dr. Kieffer<ref name="71b86ecff03f30c5b3e6f80df6182b3044eb4199">ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre de la ''Gauleitung'' (''Personalamt'') au ''Kommandeur der Sicherheitspolizei'' Dr. Schell, 30 janvier 1941.</ref>. Après une enquête du ''Sipo-SD'' et une sollicitation des structures locales du parti nazi, le rapport est transmis le 11 février 1941 à la ''Gauleitung'' par le ''Kreisleiter'' et le ''Kreispersonalamtsleiter'', et précise les points suivants :
De plus, un dernier élément qu’il faut mettre en avant est la requête faite par le Dr. Joseph Kieffer lui-même de collaborer (''Mitarbeit'') à la revue spécialisée ''Zahnärztliche Deutsche Wochenschrift'' dès le tout début de l’année 1941. Le 24 janvier 1941, la direction de la maison d’édition J. F. Lehmanns Verlag, qui publie la revue, écrit à l’administration civile en Alsace pour obtenir des renseignements et s’assurer que Joseph Kieffer était effectivement apte à cette fonction éditoriale. La lettre précise que Kieffer a précisé avoir été interné au « camp de concentration d’Arches et que son domicile avait été pillée ». Toutefois, le rédacteur-en-chef (''Schriftleiter'') avait certains doutes, notamment en ce qui concerne son attitude à l’issue de la Première Guerre mondiale. Il était mis en avant le fait que « le Dr. Kieffer, qui était ''Reichsdeutscher'', a opté pour la France à la fin de la guerre et s’est très rapidement mis du côté français »<ref name="14d5245f3aef14f3c51bd9b9113b1c83132bbc55">ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre de la direction des éditions J. F. Lehmanns Verlag à la ''Gauleitung'', 24 janvier 1941.</ref>. À nouveau, la ''Gauleitung'' charge la ''Sicherheitspolizei'' d’entreprendre une évaluation politique (''politische Beurteilung'') sur la personne du Dr. Kieffer<ref name="71b86ecff03f30c5b3e6f80df6182b3044eb4199">ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre de la ''Gauleitung'' (''Personalamt'') au ''Kommandeur der Sicherheitspolizei'' Dr. Schell, 30 janvier 1941.</ref>. Après une enquête du ''Sipo-SD'' et une sollicitation des structures locales du parti nazi, le rapport est transmis le 11 février 1941 à la ''Gauleitung'' par le ''Kreisleiter'' et le ''Kreispersonalamtsleiter'', et précise les points suivants :
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''Fin de la guerre et décès''
''Fin de la guerre et décès''


Face à l’arrivée des troupes alliées, le ministre de l’Éducation du ''Reich'', Bernhard Rust (1883-1945), ordonne avant la mi-octobre 1944 l’évacuation de la ''Reichsuniversität Strassburg'' et son repli de l’autre côté du Rhin<ref name="9f00806049c9176db4d2e468c712984e60cae3a9">BArch NS 21/908, Lettre de Sievers à Hirt, 18 octobre 1944 : « ''In der vorigen Woche teilte mir der Chef des Amtes Wissenschaft im Reichswissenschaftsministerium, Ministerialdirektor Mentzel mit, dass durch Reichsminister Rust die Verlagerungsanordnung für die Universität Strassburg gegeben sei'' ».</ref>. Un annuaire du personnel de la ''Reichsuniversität Strassburg'' repliée à Tübingen en date du 26 mars 1945 indique que les deux seuls membres restants de la clinique odontologique étaient les Alsaciens Joseph Kieffer et Charles Dreyer et que tous d’eux étaient « restés à Strasbourg » (''in Strassburg geblieben'')<ref name="dea6104f11eda81573e14b704a9b144527ec0cfb">BArch B, R76-IV/27, Annuaire du personnel de la ''Reichsuniversität Strassburg'' repliée à Tübingen, 26 mars 1945.</ref>. Même si l’Alsacien Joseph Kieffer avait acquis la nationalité allemande, il semble qu’il n’ait pas été fait prisonnier par les troupes américaines lors de la prise de l’hôpital civil le 23 novembre 1944<ref name="fa71d8b81eb11fefe0e70b21ed5ad2191705d69d">Voir Patrick Wechsler, ''La Faculté de médicine de la « Reichsuniversität Strassburg » (1941-1945) à l'heure nationale-socialiste'', thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Université Louis Pasteur, 1991, p. 277 ''sqq.''</ref>.
Face à l’arrivée des troupes alliées, le ministre de l’Éducation du ''Reich'', Bernhard Rust (1883-1945), ordonne avant la mi-octobre 1944 l’évacuation de la ''Reichsuniversität Straβburg'' et son repli de l’autre côté du Rhin<ref name="9f00806049c9176db4d2e468c712984e60cae3a9">BArch NS 21/908, Lettre de Sievers à Hirt, 18 octobre 1944 : « ''In der vorigen Woche teilte mir der Chef des Amtes Wissenschaft im Reichswissenschaftsministerium, Ministerialdirektor Mentzel mit, dass durch Reichsminister Rust die Verlagerungsanordnung für die Universität Straβburg gegeben sei'' ».</ref>. Un annuaire du personnel de la ''Reichsuniversität Straβburg'' repliée à Tübingen en date du 26 mars 1945 indique que les deux seuls membres restants de la clinique odontologique étaient les Alsaciens Joseph Kieffer et Charles Dreyer et que tous d’eux étaient « restés à Strasbourg » (''in Straβburg geblieben'')<ref name="dea6104f11eda81573e14b704a9b144527ec0cfb">BArch B, R76-IV/27, Annuaire du personnel de la ''Reichsuniversität Straβburg'' repliée à Tübingen, 26 mars 1945.</ref>. Même si l’Alsacien Joseph Kieffer avait acquis la nationalité allemande, il semble qu’il n’ait pas été fait prisonnier par les troupes américaines lors de la prise de l’hôpital civil le 23 novembre 1944<ref name="fa71d8b81eb11fefe0e70b21ed5ad2191705d69d">Voir Patrick Wechsler, ''La Faculté de médicine de la « Reichsuniversität Straβburg » (1941-1945) à l'heure nationale-socialiste'', thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Université Louis Pasteur, 1991, p. 277 ''sqq.''</ref>.


Jusque-là, la date du décès de Joseph Kieffer n’a pas pu être déterminée, mais il est fort probable qu’il soit mort dans les premiers mois voire les premières années qui ont suivi la Libération de l’Alsace et la fin de la guerre. En effet, on remarque qu’il n’a jamais été inquiété par la justice dans le cadre des procédures d’épuration qui ont concerné la population de manière générale et le corps médical en particulier. Aucun dossier d’épuration interne aux hospices civils n’a pu être mis au jour et son nom ne figure plus dans l’annuaire des habitants de Strasbourg de 1948, le premier retrouvé pour la période d’après-guerre.
Jusque-là, la date du décès de Joseph Kieffer n’a pas pu être déterminée, mais il est fort probable qu’il soit mort dans les premiers mois voire les premières années qui ont suivi la Libération de l’Alsace et la fin de la guerre. En effet, on remarque qu’il n’a jamais été inquiété par la justice dans le cadre des procédures d’épuration qui ont concerné la population de manière générale et le corps médical en particulier. Aucun dossier d’épuration interne aux hospices civils n’a pu être mis au jour et son nom ne figure plus dans l’annuaire des habitants de Strasbourg de 1948, le premier retrouvé pour la période d’après-guerre.
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ADBR, 4E532/5, État civil de Willgotheim, Acte de décès de F.-L. Kieffer, Acte n°15/1884.
ADBR, 4E532/5, État civil de Willgotheim, Acte de décès de F.-L. Kieffer, Acte n°15/1884.


ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg (1941-1943).
ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1943).


ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer).
ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer).
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AVES, 1 BA 1943, Annuaire de la ville de Strasbourg 1943, 1943, p. 238 et 466.
AVES, 1 BA 1943, Annuaire de la ville de Strasbourg 1943, 1943, p. 238 et 466.


AVES, 7 AH 15, Listes du personnel médical de la ''Reichsuniversität Strassburg'' (1941-1944).
AVES, 7 AH 15, Listes du personnel médical de la ''Reichsuniversität Straβburg'' (1941-1944).




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BArch NS 21/908, Lettre de Sievers à Hirt, 18 octobre 1944
BArch NS 21/908, Lettre de Sievers à Hirt, 18 octobre 1944


BArch B, R76-IV/27, Annuaire du personnel de la ''Reichsuniversität Strassburg'' repliée à Tübingen, 26 mars 1945
BArch B, R76-IV/27, Annuaire du personnel de la ''Reichsuniversität Straβburg'' repliée à Tübingen, 26 mars 1945




<u>Sources imprimées</u>
<u>Sources imprimées</u>


''Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg für das Winter-Halbjahr 1895/96'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1895, p. 33. Voir sur https://www.google.fr/books/edition/Amtliches_Verzeichniss_Personals_und_der/2skC7mQYhAwC?hl{{=}}fr&gbpv{{=}}1&dq{{=}}Joseph+kieffer+strassburg&pg{{=}}RA3-PA33&printsec{{=}}frontcover, [en ligne], consulté le 11 mai 2021.
''Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg für das Winter-Halbjahr 1895/96'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1895, p. 33. Voir sur https://www.google.fr/books/edition/Amtliches_Verzeichniss_Personals_und_der/2skC7mQYhAwC?hl{{=}}fr&gbpv{{=}}1&dq{{=}}Joseph+kieffer+strassburg&pg{{=}}RA3-PA33&printsec{{=}}frontcover, [en ligne], consulté le 11 mai 2021.


Hermann Lautsch, Hans Dornedden, ''Verzeichnis der deutschen Ärzte und Heilanstalten in den Westgebieten Elsaß, Lothringen und Luxemburg sowie im General-Gouvernement und im Protektorat Böhmen und Mähren mit Anhang: Karpatendeutsche Ärzte in der Slowakei (vormals Reichs-Medizinal-Kalender für Deutschland, Teil II)'', Leipzig, Georg Thieme, février 1942, p. 27.
Hermann Lautsch, Hans Dornedden, ''Verzeichnis der deutschen Ärzte und Heilanstalten in den Westgebieten Elsaß, Lothringen und Luxemburg sowie im General-Gouvernement und im Protektorat Böhmen und Mähren mit Anhang: Karpatendeutsche Ärzte in der Slowakei (vormals Reichs-Medizinal-Kalender für Deutschland, Teil II)'', Leipzig, Georg Thieme, février 1942, p. 27.


''Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1942'', Strasbourg, P. Heitz & Co., 1942, p. 34.
''Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1942'', Strasbourg, P. Heitz & Co., 1942, p. 34.


''Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1943'', Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943, p. 38.
''Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1943'', Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943, p. 38.


''Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1943-1944'', Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943, p. 38.
''Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1943-1944'', Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943, p. 38.


''Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1944'', Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 39.
''Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1944'', Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 39.


''Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1944-1945'', Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 44.
''Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1944-1945'', Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 44.




''Verzeichnis der Vorlesungen, welche an der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg im Winter-Halbjahr 1909/10 (vom 18. Oktober 1909 bis zum 19. März 1910) gehalten werden'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1909, p. 17 et 40.
''Verzeichnis der Vorlesungen, welche an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Winter-Halbjahr 1909/10 (vom 18. Oktober 1909 bis zum 19. März 1910) gehalten werden'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1909, p. 17 et 40.


''Verzeichnis der Vorlesungen, welche an der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg im Sommer-Halbjahr 1910 (vom 18. April bis zum 13. August 1910) gehalten werden'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1910, p. IV et 18.
''Verzeichnis der Vorlesungen, welche an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Sommer-Halbjahr 1910 (vom 18. April bis zum 13. August 1910) gehalten werden'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1910, p. IV et 18.


''Verzeichnis der Vorlesungen, welche an der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg im Winter-Halbjahr 1910/11 (vom 17. Oktober 1910 bis zum 18. März 1911) gehalten werden'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1910, p. IV, 18 et 42.
''Verzeichnis der Vorlesungen, welche an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Winter-Halbjahr 1910/11 (vom 17. Oktober 1910 bis zum 18. März 1911) gehalten werden'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1910, p. IV, 18 et 42.


''Verzeichnis der Vorlesungen, welche an der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg im Sommer-Halbjahr 1911 (vom 24. April bis zum 12. August 1911) gehalten werden'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1911, p. IV, 19 et 20.
''Verzeichnis der Vorlesungen, welche an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Sommer-Halbjahr 1911 (vom 24. April bis zum 12. August 1911) gehalten werden'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1911, p. IV, 19 et 20.


''Verzeichnis der Vorlesungen, welche an der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg im Winter-Halbjahr 1911/12 (vom 16. Oktober 1911 bis zum 23. März 1911) gehalten werden'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1911, p. IV et 18.
''Verzeichnis der Vorlesungen, welche an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Winter-Halbjahr 1911/12 (vom 16. Oktober 1911 bis zum 23. März 1911) gehalten werden'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1911, p. IV et 18.


''Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg im Winter-Halbjahr 1912/13 (vom 21. Oktober 1912 bis zum 23. März 1913)'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1912, p. IV, 18 et 19.
''Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Winter-Halbjahr 1912/13 (vom 21. Oktober 1912 bis zum 23. März 1913)'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1912, p. IV, 18 et 19.


''Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg im Winter-Halbjahr 1914/15 (vom 19. Oktober bis zum 20. März 1915)'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1915, p. IV, 19.
''Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Winter-Halbjahr 1914/15 (vom 19. Oktober bis zum 20. März 1915)'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1915, p. IV, 19.


''Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg im Sommer-Halbjahr 1916 (vom 1. Mai bis zum 12. August 1916)'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1916, p. IV et 20.
''Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Sommer-Halbjahr 1916 (vom 1. Mai bis zum 12. August 1916)'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1916, p. IV et 20.


''Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg im Sommer-Halbjahr 1917 (vom 16. April bis zum 11. August 1917)'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1917, p. IV et 19.
''Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Sommer-Halbjahr 1917 (vom 16. April bis zum 11. August 1917)'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1917, p. IV et 19.


''Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg im Sommer-Halbjahr 1918 (vom 22. April 1918 bis zum 10. August 1918)'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1918, p. VI et 19.
''Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Sommer-Halbjahr 1918 (vom 22. April 1918 bis zum 10. August 1918)'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1918, p. VI et 19.


''Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg im Winter-Halbjahr 1918/19 (vom 30. September 1918 bis zum 1. Februar 1919)'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1918, p. VI et 20.
''Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Winter-Halbjahr 1918/19 (vom 30. September 1918 bis zum 1. Februar 1919)'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1918, p. VI et 20.


<u>Sitographie</u>
<u>Sitographie</u>
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NL Anrich II/13, ''Anrich an Hangarter'', 5 novembre 1940.
NL Anrich II/13, ''Anrich an Hangarter'', 5 novembre 1940.


(cité dans Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Strassburg.1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019).
(cité dans Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg.1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019).




'''Bibliographie'''
'''Bibliographie'''


''Das Stiftungsfest der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1910, p. 9.
''Das Stiftungsfest der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg'', Strasbourg, Heitz & Mündel, 1910, p. 9.


Michael Grüttner, ''Biographisches Lexikon zur nationalsozialistischen Wissenschaftspolitik'', Heidelberg, 2004.
Michael Grüttner, ''Biographisches Lexikon zur nationalsozialistischen Wissenschaftspolitik'', Heidelberg, 2004.
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Ernst Klee, ''Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945'', Francfort-sur-le-Main, Fischer-Taschenbuch-Verlag.
Ernst Klee, ''Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945'', Francfort-sur-le-Main, Fischer-Taschenbuch-Verlag.


Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019.
Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019.


« Reckow, Joachim Friedrich von », in ''Hessische Biografie'', disponible via https://www.lagis-hessen.de/pnd/1050551915, [en ligne], consulté le 10 mai 2021.
« Reckow, Joachim Friedrich von », in ''Hessische Biografie'', disponible via https://www.lagis-hessen.de/pnd/1050551915, [en ligne], consulté le 10 mai 2021.
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Alice Rosenstiehl, « Ernst Jessen (1859-1933), fondateur de la première clinique dentaire scolaire au monde », ''in'' Jacques Héran (dir.), ''Histoire de la médecine à Strasbourg'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 462.
Alice Rosenstiehl, « Ernst Jessen (1859-1933), fondateur de la première clinique dentaire scolaire au monde », ''in'' Jacques Héran (dir.), ''Histoire de la médecine à Strasbourg'', Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 462.


Patrick Wechsler, ''La faculté de médecine de la „Reichsuniversität Strassburg“ (1941-1945) à l’heure nationale-socialiste'', Strasbourg, Université de Strasbourg, 1991.
Patrick Wechsler, ''La faculté de médecine de la „Reichsuniversität Straβburg“ (1941-1945) à l’heure nationale-socialiste'', Strasbourg, Université de Strasbourg, 1991.





Version actuelle datée du 7 avril 2022 à 17:54


Joseph Kieffer
Prénom Joseph
Nom Kieffer
Sexe masculin
Naissance 11 juillet 1875 (Willgottheim (Bas-Rhin))
Profession du père Notaire impérial (kaiserlicher Notar)

These Über primäre funktionelle Amenorrhoe (Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg, KWU, 1900)
Directeur de thèse Wilhelm Alexander Freund
Autorisation d'exercer la médecine 1900
Profession Médecin, Dentiste, Chirurgien-dentiste

Titre Dr. med.[54]

Identités Kieffer Josef
Spécialités Odontologie, Zahnheilkunde


Joseph Kieffer (1875-) est un médecin et chirurgien-dentiste alsacien qui a fait carrière en Alsace, à la fois au cours la période impériale du Kaiserreich, mais également durant la période française de l’entre-deux-guerres et finalement durant la période nazie. Né Allemand de parents français ayant opté pour la nationalité allemande après le Traité de Francfort de 1871, Joseph Kieffer a fait ses études de médecine de 1895 à 1900 à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg. Après avoir soutenu sa thèse de doctorat de médecine en 1900, il ouvre un cabinet de médecine générale, puis accomplit son service militaire dans l’armée allemande en 1902-1903. Il s’oriente ensuite vers l’odontologie, reçoit l’autorisation d’exercer la médecine dentaire, puis son habilitation en 1909 et devient Privatdozent à la clinique dentaire de la Kaiser-Wilhelms-Universität. Il assure plusieurs cours jusqu’au semestre d’hiver 1918-1919 et sert par ailleurs comme officier du service de santé durant la Première Guerre mondiale, recevant deux distinctions honorifiques, dont la Croix de fer de deuxième classe (E.K. II).

Aux lendemains de la Grande Guerre, lorsque l’Alsace redevient française avec le Traité de Versailles de juin 1919, Joseph Kieffer demeure dans sa terre natale et acquière la nationalité française par « réintégration ». Cependant, en raison de ses « sentiments pro-allemands » (deutsche Gesinnung), de sa germanophilie et du poste occupé précédemment à l’université allemande, il est déchu de sa fonction lors de l’ouverture de l’université française de Strasbourg en 1919. Dès lors exclu du corps enseignant français, Joseph Kieffer poursuit sa carrière médicale et scientifique en dirigeant la clinique dentaire de la caisse de maladie de Strasbourg durant dans les années 1920, puis se consacre totalement à son cabinet dentaire dans les années 1930. Avec le déclenchement des hostilités en 1939, son épouse et lui font l’objet d’une surveillance accrue et de soupçons de la part des autorités françaises, si bien qu’ils sont internés à la forteresse d’Arches dans les Vosges en juin 1940.

Libéré du « camp de concentration » (Konzentrationslager) d’Arches avec l’arrivée des troupes allemandes fin juin 1940, Joseph Kieffer devient pour les nazis un « combattant de la germanité » (Volkstumskämpfer) et attire l’attention des nouvelles autorités allemandes dans le cadre des préparatifs de la création de la Reichsuniversität Straβburg. Dans une Alsace désormais annexée de fait au Reich allemand, Kieffer obtient l’autorisation d’exercer la médecine dentaire en Alsace et il avait même été envisagé de lui offrir le titre et la fonction de professeur émérite à la clinique dentaire de la future université du Reich. Finalement, en novembre 1941, alors qu’il est âgé de soixante-six ans, Kieffer est nommé assistant scientifique (wissenschaftlicher Assistent) à la clinique dentaire dirigée par le professeur Joachim von Reckow (1898-1976). Il occupe ce poste jusqu’en novembre 1944 et lorsque l’université nazie de Strasbourg est évacuée outre-Rhin, il fait alors le choix de rester en Alsace. Ayant « toujours été germanophile » et ayant ses sympathies tournées vers l’Allemagne, il multiplie les marques de ralliement à l’Allemagne nazie en adhérant à l’Opferring, puis au parti nazi en octobre 1941 et en obtenant la nationalité allemande à l’été 1943.

Biographie

Un médecin devenu dentiste

Issu d’une famille catholique alsacienne devenue allemande après 1870, puis redevenue française après 1919, Joseph Kieffer grandit au cœur d’une Alsace faisant partie intégrante du Kaiserreich. Après avoir accompli ses études à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg (1895-1900), il devient médecin généraliste puis se réoriente vers la médecine dentaire, en devenant d’abord dentiste.

La famille Kieffer : une famille alsacienne ballotée entre France et Allemagne

Joseph Kieffer est né le 11 juillet 1875 à Willgottheim, un petit village d’environ 900 habitants situé dans le nord de l’Alsace, dans l’arrondissement de Saverne[1]. Quatre ans avant sa naissance, l’Alsace était devenue allemande, à la suite de la signature du Traité de Francfort du 10 mai 1871 qui avait mis fin à la guerre franco-prussienne de 1870-1871 et qui avait ratifié l’annexion de l’Alsace et de la Moselle au Reich allemand.

Issu d’une famille catholique installée en Alsace depuis plusieurs générations, Joseph Kieffer est le fils d’un notaire impérial (kaiserlicher Notar), François Laurent Kieffer, né le 7 octobre 1835 à Gougenheim et décédé le 4 mai 1884 à Willgottheim[2]. Sa mère, Louise Amélie Ritt, originaire de Willgottheim, était femme au foyer[3].

Contrairement à ses parents qui sont nés avec la nationalité française sous la Monarchie de Juillet, Joseph Kieffer obtient la nationalité allemande à sa naissance, puisque la famille Kieffer reste en Alsace après 1871, devenant ainsi citoyens allemands au sein du Reichsland Elsass-Lothringen. Désormais Alsacien et « Reichsdeutscher » de naissance[4], Joseph Kieffer grandit ainsi au cœur d’une Alsace allemande et accomplit l’intégralité de son cursus scolaire sous le système éducatif allemand.

Les études de médecine à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg

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À la sortie du secondaire, Joseph Kieffer débute des études supérieures à la faculté de médecine de la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg. S’installant dans un appartement au n°4 de la Hauergasse, l’actuelle rue du Sanglier, il s’immatricule pour la première fois à l’âge de vingt ans, le 6 novembre 1895[5]. Souhaitant devenir médecin, il accomplit à Strasbourg les cinq années du cursus universitaire entre 1895 et 1900 et obtient l’autorisation d’exercer la médecine. S’orientant d’abord vers la médecine générale et, semble-t-il, la gynécologie, il soutient en 1900 une thèse de doctorat de médecine intitulée « À propos de l’aménorrhée primaire fonctionnelle » (Über primäre funktionelle Amenorrhoe) réalisée sous la direction du professeur et gynécologiste Wilhelm Alexander Freund (1833-1918)[6].

Après avoir terminé ses études, Joseph Kieffer débute sa carrière médicale et sa vie professionnelle ouvrant un cabinet médical en ville, travaillant dans un premier temps comme « médecin généraliste » (praktischer Arzt). De plus, le 28 juin 1902, à presque vingt-sept ans, il épouse à Strasbourg Maria Eugénie Alice Kroely, née le 12 août 1883 à Strasbourg[7]. De cette union naissent deux enfants, mais le couple est très rapidement séparé, puisque Joseph est appelé dans l’armée allemande pour accomplir son service militaire entre 1902 et 1903[8].

Vers l’odontologie

Peu de temps après son retour du service militaire, le Dr. Joseph Kieffer commence à se spécialiser en odontologie, obtenant rapidement l’autorisation d’exercer la médecine dentaire (Approbation als Zahnarzt), à une époque où le doctorat d’odontologie et le titre « Dr. med. dent. » n’existent pas encore. S’installant avec son épouse au Gailerstraße 20 (rue Geiler) à Strasbourg, il ouvre en 1908 son cabinet dentaire au Am hohen Steg 23 (rue de la Haute Montée) à Strasbourg en tant que « Arzt et Zahnarzt » et propose des consultations en semaine de 9 à 12 heures et de 14 à 17 heures[9]. Il est à noter que Joseph Kieffer réalise un parcours similaire à celui de son confrère, le Dr. Otto Loos (1871-1936) : tous deux obtiennent leur habilitation en odontologie à la faculté de médecine de la Kaiser-Wilhelms-Universität en 1909 après avoir été docteurs en médecine[10].

Rappelons que la médecine dentaire est une discipline médicale en plein essor à cette époque, tout particulièrement à Strasbourg. Depuis le semestre d’hiver 1887-1888, son enseignement officiel avait fait son entrée à la Kaiser-Wilhelms-Universität, étant alors confié à un pionnier dans le domaine, le Dozent Ernst Jessen (1859-1933). Sous son impulsion, une polyclinique dentaire universitaire a vu le jour à Strasbourg en 1893, suivie le 15 octobre 1902 par l’ouverture de la première clinique dentaire scolaire municipale au monde. Deux ans plus tard, Jessen finit par inaugurer un véritable institut dentaire au sein de l’université, ce qui fait de l’université impériale de Strasbourg une institution à l’avant-garde dans le monde médical, odontologique, universitaire et clinique[11].


La carrière à l’institut dentaire de la Kaiser-Wilhelms-Universität

En 1909, le Dr. Joseph Kieffer débute une carrière scientifique à la clinique dentaire de la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg en qualité de Privatdozent. Outre les soins dentaires apportés aux patients, il est très actif dans le domaine de la recherche et se voit également confier des activités d’enseignement jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, à laquelle il participe d’ailleurs activement comme officier du corps sanitaire.

Privatdozent à la clinique dentaire

Après avoir obtenu son habilitation en 1909, Joseph Kieffer obtient un poste de Privatdozent, c’est-à-dire de maître de conférences à l’institut dentaire de la Kaiser-Wilhelms-Universität. En tant que tel, il cumule non seulement une activité clinique et scientifique, mais il se voit également confier plusieurs charges d’enseignements. Il débute à enseigner à compter du semestre d’hiver 1909-1910. Au départ, il participe au cours magistral d’orthodontie dispensé chaque semestre par le professeur Oskar Römer (1866-1952), mais il assure également seul deux cours par semestre, une « introduction à l’orthodontie » et un cours de « science des matériaux, technologie et introduction à la prothétique ». Par la suite, il propose des enseignements sur « l’utilisation des médicaments en odontologie », sur « l’utilisation de l’électricité en médecine dentaire » Pendant la guerre, il est également inscrit sur les registres et il est prévu qu’il assure trois heures de cours par semaine, dont un cours d’introduction dans le domaine des couronnes et des bridges » et un « cours théorique d’orthodontie ». Le tableau ci-dessous présente de manière l’intégralité des enseignements assurés par Kieffer à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg pendant près de dix ans, jusqu’au semestre d’hiver 1918-1919.

Tableau 1: Liste des enseignements d’odontologie dispensés à la faculté de médecine de la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg (1909-1919)[12]
Semestres Intitulés des cours Enseignants Dates et heures
Semestre d’hiver 1909-1910 Zahntechnischer Kursus Prof. Römer, Doz. Kieffer Tous les jours, matin et après-midi
Einführung in die Orthodontie Doz. Kieffer Une heure
Materialkunde, Technologie und Einführung in die Prothetik Doz. Kieffer Une heure
Semestre d'été 1910 Zahntechnischer Kursus Prof. Römer, Doz. Kieffer Tous les jours de 9h15 à 11h et de 14h15 à 18h
Zahnärztliche Arzneiverwendung Doz. Kieffer Mardi de 8h15 à 9h
Die Verwendung der Elektrizität in der Zahnheilkunde Doz. Kieffer Vendredi de 8h15 à 9h
Semestre d’hiver 1910-1911 Zahntechnischer Kursus Prof. Römer, Doz. Kieffer Tous les jours, matin et après-midi
Theoretischer Kursus der Orthodontie mit Projektionen Doz. Kieffer Une heure
Materialkunde, Technologie und Einführung in die Prothetik Doz. Kieffer Une heure
Semestre d'été 1911 Zahntechnischer Kursus Prof. Römer, Doz. Kieffer Tous les jours de 9h15 à 11h et de 14h15 à 18h
Zahnärztliche Arzneiverwendung Doz. Kieffer Mardi de 8h15 à 9h
Semestre d’hiver 1911-1912 Zahntechnischer Kursus Prof. Römer, Doz. Kieffer Tous les jours de 9h15 à 11h et de 14h15 à 18h
Zahnärztliche Arzneiverwendung Doz. Kieffer Mardi de 8h15 à 9h
Die Verwendung der Elektrizität in der Zahnheilkunde Doz. Kieffer Vendredi de 8h15 à 9h
Semestre d’hiver 1912-1913 Zahntechnischer Kursus Prof. Römer, Doz. Kieffer Tous les jours, matin et après-midi
Kursus der Orthodontie (Praktikum) Doz. Kieffer Deux heures
Materialkunde, Technologie und Einführung in die Prothetik Doz. Kieffer Une heure
Semestre d’hiver 1915-1916 Kursus der Orthodontie (Praktikum) Doz. Kieffer Deux heures
Materialkunde, Technologie und Einführung in die Prothetik Doz. Kieffer Une heure
Semestre d'été 1916 Einführung in das Gebiet der Kronen- und Brückenarbeiten Doz. Kieffer Une heure
Die theoretischen Grundlagen in der Orthodontie Doz. Kieffer Une heure
Zahnärztliche Arzneiverordnungslehre Doz. Kieffer Une heure
Semestre d'été 1917 Einführung in das Gebiet der Kronen- und Brückenarbeiten Doz. Kieffer Une heure
Die theoretischen Grundlagen in der Orthodontie Doz. Kieffer Une heure
Zahnärztliche Arzneiverordnungslehre Doz. Kieffer Une heure (im Felde)
Semestre d'été 1918 Einführung in das Gebiet der Kronen- und Brückenarbeiten Doz. Kieffer Une heure
Die theoretischen Grundlagen in der Orthodontie Doz. Kieffer Une heure
Zahnärztliche Arzneiverordnungslehre Doz. Kieffer Une heure (im Felde)
Semestre d’hiver 1918-1919 Kursus der Orthodontie (Praktikum) Doz. Kieffer Deux heures
Materialkunde, Technologie und Einführung in die Prothetik Doz. Kieffer Une heure

Il convient d’ajouter qu’au même moment, en 1910, Joseph Kieffer établit son cabinet dentaire privé sur la place de la cathédrale (Münsterplatz 10) au cœur du centre-ville de Strasbourg[13]. Deux ans plus tard, il installe son foyer sur la place de l’université (Universitätsplatz 11)[14]. Enfin, parmi ses attributions universitaires, on soulignera qu’il est membre du jury de la « commission des examens universitaires d’odontologie » (Kommission für die zahnärztliche Prüfung) et plus spécialement de la section IV pour l’épreuve de chirurgie des maladies dentaires et buccodentaires (Prüfung in der Chirurgie der Zahn- und Mundkrankheiten)[15].

Les travaux scientifiques

Dès son retour du service militaire, Joseph Kieffer commence à s’intéresser à la médecine dentaire. Sa carrière scientifique dans ce domaine débute de manière assez inhabituelle – mais assurément prometteuse –, avec le dépôt d’un brevet, le 26 novembre 1905, sur un matériau permettant l’obturation provisoire dentaire. Le titre exact de son brevet est le suivant : « processus de production d’une pâte constamment prête à l’emploi pour l’obturation dentaire temporaire ou pour des buts similaires » (Verfahren zur Herstellung einer stets gebrauchsfertigen Paste für provisorischen Zahnverschluss und ähnliche Zwecke). Le brevet lui aurait été accordé (ausgegeben) le 11 mars 1907 (n°182312)[16].

En 1908, il publie dans la revue scientifique Zeitschrift für Morphologie und Anthropologie un article intitulé « Apports à la connaissance des modifications de la mâchoire inférieure et de l’articulation temporo-mandibulaire humaine dues à l’âge et au temps qui passe » (Beiträge zur Kenntnis der Veränderungen am Unterkiefer und Kiefergelenk des Menschen durch Alter und Zeitverlust). Il expose d’ailleurs les résultats de ses travaux lors d’un discours prononcé à l’occasion du cinquième congrès dentaire international de Berlin l’année suivante (août 1909)[17]. Après avoir été nommé Privatdozent à la clinique dentaire de la Kaiser-Wilhelms-Universität, Joseph Kieffer poursuit ses recherches et publie, en 1911, un article intitulé « Asepsie et antisepsie en odontologie » (Asepsis und Antisepsis in der Zahnheilkunde)[18] suivi, l’année suivante, par une autre contribution « sur la prévention de la luxation dentaire » (Über Präventivluxation)[19].

Enfin, avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Joseph Kieffer, âgé de trente-neuf ans, est rappelé sous les drapeaux en tant qu’officier du service de santé. Comme il se plaisait à le rappeler, il a alors combattu du « côté allemand » entre 1914 et 1918. S’étant sans le moindre doute illustré par des actes de bravoure et par des mérites de guerre, Joseph Kieffer a été décoré de la Croix de fer de Deuxième classe (Eisernes Kreuz II. Klasse) et de la Landwehrdienstauszeichnung[20].


La carrière à l’université française d’un médecin pro-allemand (1919-1940)

À la suite du traité de Versailles de 1919, l’Alsace redevient française et la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg est remplacée par une université française. En raison de sa germanophilie et de son parcours, Joseph Kieffer n’est pas reconduit dans son poste de maître de conférences en odontologie. Il poursuit néanmoins sa carrière à Strasbourg en devenant directeur de la caisse générale locale des malades de Strasbourg jusqu’en 1931 et en gérant son cabinet dentaire privé jusqu’en 1940.

Déclassé par les Français

Aux lendemains de la Première Guerre mondiale, avec le retour de l’Alsace et de l’université de Strasbourg dans le giron français, le Dr. Joseph Kieffer reste dans sa terre natale et obtient ainsi la nationalité française « par réintégration ». Toutefois, lors de la réouverture de l’université française en 1919, alors qu’il avait occupé un poste de Privatdozent à la Kaiser-Wilhelms-Universität, c’est-à-dire équivalent à la fonction de maître de conférences, le Dr. Joseph Kieffer est déclassé par les autorités universitaires françaises. En effet, il est congédié (entlassen) en raison des « sentiments germanophiles » (deutsche Gesinnung) et perd son poste à la clinique dentaire de l’université[21]C’est en effet sous cet intitulé qu’est présenté le Dr. Joseph Kieffer dans ses publications scientifiques dans l’entre-deux-guerres. Parfois, on peut lire « Directeur de la clinique dentaire de la caisse des malades de Strasbourg » ou l’équivalent allemand « Direktor der Zahnklinik der Ortskrankenkasse », une fonction que Joseph Kieffer complète en précisant ses anciennes attributions à la Kaiser-Wilhelms-Universität (ehemaliger Privatdozent an der Universität Straβburg). Voir aussi Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 726.[22]. Selon les informations contenues dans les annuaires de la ville de Strasbourg entre 1919 et 1925, on apprend que la clinique dentaire était « ouverte de 8h30 à 12h30 et de 15 à 18 heures » et que le Dr. Kieffer avait une équipe composée à la fois de chirurgiens-dentistes, de mécaniciens dentistes et d’un garçon de laboratoire[23]. Dans l’entre-deux-guerres, la caisse locale générale des malades de Strasbourg-Ville et banlieue comprenait environ 51.000 assurés[24]. La clinique dentaire était d’abord située au 21 rue de Berne, puis au 13-15 rue de Genève à partir de 1931, l’année durant laquelle Joseph Kieffer a cédé sa position de directeur à M. Gerling[25]. Il poursuit ensuite son activité de « docteur et médecin-spécialiste en chirurgie et prothèse dentaire » en s’installant dans un bâtiment situé dans la rue des Franc-Bourgeois au cœur du centre-ville de Strasbourg, tout en conservant son logement au 2 quai de Mullenheim[26].

Enfin, sans pour autant être rattaché à l’université ou à la clinique dentaire scolaire, installée dans le bâtiment des bains municipaux[27], Joseph Kieffer parvient néanmoins à poursuivre sa carrière scientifique en publiant de nombreux travaux dans les années 1920 et 1930, à la fois en français et en allemand. Il écrit notamment des articles sur des thématiques anatomiques appliquées à l’odontologie[28], ainsi que sur des pratiques odontologiques[29] ou sur d’autres sujets qui permettent d’accroître les connaissances dans la discipline[30].

Un chirurgien-dentiste germanophile et pro-allemand dans l’entre-deux-guerres

Si Kieffer était déjà un dentiste connu pour ses « sentiments germanophiles » (deutsche Gesinnung) dès la fin de la Première Guerre mondiale[21]. Dans l’entre-deux-guerres, ses convictions politiques se précises à tel point qu’il attire l’attention des autorités françaises. Plus précisément, avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il est considéré comme étant acquis à la cause allemande et suspect comme des centaines d’Alsaciens et Mosellans dans l’espace de guerre. En conséquence, son épouse et lui se retrouvent internés au mois de juin 1940 à la forteresse d’Arches, près d’Épinal, dans de département des Vosges. Ce n’est qu’avec l’arrivée des troupes allemandes à la fin du mois qu’il est libéré[31]. Il aurait, selon un document nazi censé promouvoir sa nomination comme membre d’honneur de l’association des dentistes allemands, été particulièrement « mal traité » par les Français à cette époque[32]. Quand bien même il n’avait appartenu à aucun parti politique et qu’il n’était actif que sur le plan scientifique – gagnant l’estime de la communauté médicale –, ses sympathies étaient tournées vers l’Allemagne et cet internement allait faire de lui un « combattant de la germanité » (Volkstumskämpfer) sous l’Alsace nazie[33].


Une fin de carrière au cœur d’une Alsace nazie

Dès sa libération de la forteresse d’Arches par les Allemands, Joseph Kieffer retourne en Alsace et cherche à reprendre ses activités médicales. Il obtient des autorités nationales-socialistes désormais installées en Alsace annexée l’autorisation de rouvrir son cabinet dentaire au centre-ville de Strasbourg. À défaut d’être nommé professeur émérite ou de redevenir Dozent à la faculté de médecine de la nouvelle université du Reich, Kieffer devient assistant scientifique à la clinique dentaire de la Reichsuniversität Straβburg et y travaille jusqu’en novembre 1944, ayant entre-temps adhéré à l’Opferring et au NSDAP et ayant également acquis la nationalité allemande.

La réhabilitation par les nazis

Dès l’été 1940, lorsque les Allemands commencent les préparatifs à la création d’une université du Reich à Strasbourg, Ernst Anrich est chargé de produire une liste d’enseignants et de chefs de clinique alsaciens de l’université française susceptibles d’être réemployés dans la nouvelle université nazie[34]. Très rapidement, le nom de Joseph Kieffer circule parmi les candidats potentiels. En raison de son parcours universitaire, scientifique et médical antérieur à la Kaiser-Wilhelms-Universität et tout particulièrement en raison du fait qu’il ait été dégradé par les Français en 1919, puis interné en 1940, Ernst Anrich envisage pour lui, « comme réhabilitation tardive, un poste à la nouvelle université ». Comme il venait d’avoir soixante-cinq ans, Anrich souhaitait lui offrir un poste de professeur émérite (emeritierter Ordinarius). Mais cela n’a pas pu être concrétisé et pendant toute la durée de l’annexion, de 1941 à 1944, Kieffer a occupé un poste d’assistant scientifique (wissenschaftlicher Assistent) à l’institut dentaire de la Reichsuniversität Straβburg, en plus de la gestion de son cabinet privé en ville[35].

Mais dans l’attente de l’inauguration de l’université nazie et l’ouverture de l’institut dentaire, le Dr. Joseph Kieffer est d’abord contraint de se soumettre à une évaluation politique afin de pouvoir exercer la médecine dentaire en Alsace annexée. Même s’il était connu comme un Alsacien pro-allemand, il n’échappe pas à cette procédure obligatoire s’agissant des candidats alsaciens aux postes médicaux dans la région de manière générale et à l’université en particulier. Ainsi, le 12 décembre 1940, le service du personnel de la Gauleitung mandate les fonctionnaires de l’antenne locale du parti nazi de Strasbourg (Kreisleitung) d’effectuer une évaluation politique (politische Beurteilung) afin de permettre au Dr. Joseph Kieffer de s’établir comme dentiste en Alsace (Belassung als Zahnarzt im Elsass)[36]. Environ deux mois plus tard, après une enquête assez superficielle, les services de la 'Kreisleitung transmettent un rapport succinct et très incomplet, précisant les points suivants :

Tableau 2 : Politische Beurteilung[37]
Charakterliche Haltung Frankophile Einstellung Bekenntnis zum deutschen Volkstum Fachliche Eignung Beurteilung
Gut. Immer deutsch gesinnt. Von [den] Franzosen mit seiner Frau interniert.
Tableau 3 : Politische Beurteilung (traduction française)[37]
Caractère et attitude Convictions francophiles Adhésion à la germanité (Volkstum) Compétences professionnelles Évaluation
Bon. A toujours été du côté de l’Allemagne. A été interné avec sa femme par les Français

En conséquence, grâce à ce premier rapport positif, le Dr. Joseph Kieffer a reçu l’autorisation d’exercer l’odontologie en Alsace, une information que communique la Gauleitung à la Bezirksstelle der Kassen-Zahnärztlichen Vereinigung Deutschlands de Mannheim. De plus, outre le fait que son logement avait été pillé durant son internement à la forteresse d’Arches en 1940, il semble que Joseph Kieffer ait également été dépossédé de son bien, dans la mesure où il installe son foyer dans la Richard-Wagner-Straße 19 à Strasbourg, tout en conservant son cabinet dentaire dans la Eugen-Würtz-Straße 8.

Fin de carrière à la clinique dentaire de la Reichsuniversität Straβburg

Avec l’inauguration de la Reichsuniversität Straβburg en novembre 1941, c’est le professeur Joachim von Reckow (1898-1976)[38] qui obtient la direction de la clinique dentaire. Au départ, la clinique portait jusqu’en février 1942 le nom de « polyclinique pour maladies dentaires » (Poliklinik für Zahnkrankheiten), puis avait été qualifiée d’« institut odontologique » (zahnärztliches Institut), tout en étant intégrée aux cliniques universitaires (Universitätskliniken) de la faculté de médecine, si bien qu’il ne s’agissait pas d’un « institut » à proprement parler selon la classification traditionnelle allemande[39].

Pendant toute la durée de l’annexion, le Dr. Kieffer occupe ainsi le poste d’« assistant scientifique » à la clinique dentaire et devient l’un des principaux collaborateurs du professeur von Reckow, restant à ses côtés de novembre 1941 à novembre 1944[40]. Kieffer n’a d’ailleurs pas été versé dans le corps enseignant de la Reichsuniversität Straβburg : il n’est pas redevenu Dozent, n’a pas été promu professeur et n’a reçu aucune charge d’enseignement ; les cours d’odontologie étant tous assurés par le professeur von Reckow[41].

Enfin, précisons qu’au départ, l’équipe de la clinique dentaire du professeur von Reckow n’était composée que de deux médecins-assistants, à savoir le Dr. Joseph Kieffer et le Dr. Georg Lortz, ce dernier ne restant en poste que jusqu’en décembre 1941. Le service voit ensuite l’arrivée, au début du mois de janvier 1942, de deux Alsaciens venus d’outre-Rhin, Ernestine Schalck et le Dr. Charles (Karl) Dreyer, qui font leur carrière et évoluent jusqu’à occuper un poste d’Assistenzarzt jusqu’en novembre 1944. Toutefois, la clinique dentaire reste constituée d’une équipe médicale très restreinte, passant de quatre médecins (janvier-août 1942), à cinq (septembre 1942-octobre 1943), puis à six (novembre 1943), à sept (décembre 1943-août 1944) et à nouveau à six (septembre-novembre 1944)[42]:

Tableau 4 : Liste des médecins de l’institut d’odontologie (1941-1944)[43]
Titre Nom, Prénom Fonction Remarques
Prof. Dr. med. dent. Reckow, von, Friedrich (1898-1976) Direktor 11/1941-11/1944
Dr. med. dent. Lortz, Georg Verw. wiss. Assistentenstelle 11/1941-12/1941
Dr. med. Kieffer, Joseph (1875-?) Assistenzarzt 11/1941-11/1944
Dr. med. dent. Dreyer, Charles (1918-1995) Verw. wiss. Assistentenstelle
Assistenzarzt
01/1942-08/1942
09/1942-11/1944
Schalck, Ernestine (1916-2002) Volontärassistentin
Verw. wiss. Assistentenstelle
Assistenzärztin
01/1942-08/1942
08/1942-11/1942
12/1942-11/1944
Dr. med. dent. Schlatter, Marie Assistenzärztin 09/1942-11/1944
Bendler-Kunz, Waltraud Pflichtassistentin 11/1943-11/1944
Dr. med. dent. Bernhard-Dertinger, Carola Assistenzärztin 12/1943-08/1944
Dr. med. dent. Frey, Hans (?-1942) Assistenzarzt 1942 (Wehrmacht)

Activités honorifiques et scientifiques

En parallèle de ses activités à la clinique dentaire de la Reichsuniversität Straβburg, le Dr. Joseph Kieffer, qui possède une grande expérience en odontologie, est reconnu par la communauté scientifique pour ses compétences. Ainsi, le 9 octobre 1941, l’antenne de Bade-Oberrhein à Mannheim de l’association des dentistes allemands (Landesstelle Baden-Oberrhein der Kassen-Zahnärztlichen Vereinigung Deutschlands) informe par écrit le Gaupersonalamt du NSDAP de Strasbourg de son intention de nommer le Dr. Joseph Kieffer « membre d’honneur de la corporation des dentistes allemands » (Ehrenmitglied der Deutschen Zahnärzteschaft). Le choix semble toutefois être davantage justifié par des critères politiques et idéologiques que par les compétences professionnelles (qui restent néanmoins induites). En effet, il est précisé : « Le Dr. Kieffer était un officier allemand du service de santé avant et pendant la Première Guerre mondiale. Avec l’arrivée des Français [en Alsace en 1918], il a été maltraité par les Français et transféré dans un camp de concentration [sic.]. Nous vous prions de nous faire savoir si vous avez des objections à l’attribution de l’honneur évoqué ci-dessus »[44].

De plus, un dernier élément qu’il faut mettre en avant est la requête faite par le Dr. Joseph Kieffer lui-même de collaborer (Mitarbeit) à la revue spécialisée Zahnärztliche Deutsche Wochenschrift dès le tout début de l’année 1941. Le 24 janvier 1941, la direction de la maison d’édition J. F. Lehmanns Verlag, qui publie la revue, écrit à l’administration civile en Alsace pour obtenir des renseignements et s’assurer que Joseph Kieffer était effectivement apte à cette fonction éditoriale. La lettre précise que Kieffer a précisé avoir été interné au « camp de concentration d’Arches et que son domicile avait été pillée ». Toutefois, le rédacteur-en-chef (Schriftleiter) avait certains doutes, notamment en ce qui concerne son attitude à l’issue de la Première Guerre mondiale. Il était mis en avant le fait que « le Dr. Kieffer, qui était Reichsdeutscher, a opté pour la France à la fin de la guerre et s’est très rapidement mis du côté français »[45]. À nouveau, la Gauleitung charge la Sicherheitspolizei d’entreprendre une évaluation politique (politische Beurteilung) sur la personne du Dr. Kieffer[46]. Après une enquête du Sipo-SD et une sollicitation des structures locales du parti nazi, le rapport est transmis le 11 février 1941 à la Gauleitung par le Kreisleiter et le Kreispersonalamtsleiter, et précise les points suivants :

Tableau 6 : Politische Beurteilung[4]
Charakterliche Haltung Politische Einstellung Bekenntnis zum deutschen Volkstum Fachliche Eignung Bemerkungen
Sehr ruhiger Mann. Hat keiner Partei angehört, sein Wirken war nur wissenschaftlich. Dr. Kieffer war Kriegsteilnehmer im deutschen Heer vom 1914-18 und wurde mit dem E.K. II sowie Landwehrdienst-Auszeichnung ausgezeichnet. Er ist auch bereit jetzt sich der Partei zur Verfügung zu stellen. Soll als Wissenschaftler große Verdienste erworben haben. Nach Angaben der zuständigen Ortsgruppe soll Dr. Kieffer nicht für Frankreich optiert haben, da er geb[orener] Elsässer und nicht naturalisiert sei [sic.].
Tableau 7 : Politische Beurteilung (traduction française)[4]
Caractère et attitude Convictions politiques Adhésion à la germanité (Volkstum) Compétences professionnelles Remarques
Un homme très calme. N’a appartenu à aucun parti ;son activité n’était que scientifique. Le Dr. Kieffer a participé à la guerre dans l’armée allemande en 1914-1918 et a été décoré de la Croix de fer de 2e classe et la Landwehrdienst-Auszeichnung. Il est également disposé à se mettre à la disposition du parti. Semble avoir gagné une grande estime entant que scientifique. D’après les renseignements de laOrtsgruppe concernée,le Dr. Kieffer n’a pas opté pour la France, car il est né Alsacien et qu’il n’a pas été naturalisé [sic.].

Hormis ce rapport positif de la Kreisleitung du NSDAP de Strasbourg, il n’a pas été possible de vérifier si Joseph Kieffer a vraiment pu faire partie des contributeurs de la revue scientifique d’odontologie Zahnärztliche Deutsche Wochenschrift, mais on remarque l’existence d’une autre prise de position très favorable de la part d’un officier SS du Sipo-SD (Einsatzkommando III/1) de Strasbourg qui écrit le 6 juin 1941 :

« K[ieffer] a fait son service militaire dans l’armée allemande de 1902 à 1903 et il a également participé à la Guerre mondiale du côté allemand. Il a été décoré de la Croix de fer de deuxième classe. K[ieffer] n’a jamais été actif politiquement avant l’annexion [de l’Alsace], il a cependant toujours été germanophile (stets deutschfreundlich eingestellt). Durant la guerre actuelle, il a été interné avec son épouse par les Français. Aujourd’hui, il adopte une attitude très positive face à la nouvelle situation et il est membre de l’Opferring. Aucun lien avec les Églises, ni aucune relation avec le moindre cercle d’opposants idéologiques (sonstige weltanschauliche Gegnerkreisen) n’ont été identifiés. D’un point de vue caractériel et social, K[ieffer] est irréprochable ; les conditions familiales sont ordonnées »[47].

L’accommodation politique

L’internement de Joseph Kieffer à la forteresse d’Arches en juin 1940 a fait de lui une sorte de martyre pour les autorités nationales-socialistes. Perçu comme un « combattant de la germanité » (Volkstumskämpfer) en Alsace, il multiplie les rapprochements symboliques au régime nazi, officialisant et intensifiant son adhésion au régime hitlérien. Dans les mois qui suivent l’annexion de l’Alsace à l’Allemagne nazie, Joseph Kieffer devient membre de l’Opferring, l’antichambre alsacienne du parti national-socialiste, auquel il finit par adhérer le 1er octobre 1941[47]. Plus tard, son nom apparaît dans des échanges entre les autorités politiques afin de lui offrir la nationalité allemande précisément parce qu’il était « interné et Volkstumskämpfer ». Le 20 mai 1943, la Gauleitung établit une liste de huit noms d’Alsaciens et d’Alsaciennes connues de l’administration civile en Alsace comme ayant été des « internés et des Volkstumskämpfer ». Ces personnes avaient été emprisonnées « au camp de concentration d’Arches » (Konzentrationslager Arches) et n’avaient pas encore déposé de demande d’indemnisation (Schadenersatzantrag) et la Gauleitung charge les services compétents de prendre position au sujet de l’attribution de la nationalité allemande à ces « combattants de la germanité »[48]. Le service du personnel de la Gauleitung initie une nouvelle enquête politique et adresse le dossier à la Kreisleitung du NSDAP de Strasbourg. Le nouveau rapport contient les points suivants :

Tableau 6 : Politische Beurteilung[49]
Grund warum interniert oder als sonstiger Volkstumskämpfer zu betrachten Politische Einstellung während der Franzosenzeit Bekenntnis zum deutschen Volkstum seit dem 21.6.1940 Charakterliche Haltung Gesamtbeurteilung
Wurde im Juni 1940 von den Franzosen im Camp d’Arches interniert. Deutsch gesinnt. Wurde am 1.10.1941 bevorzugt in die NSDAP aufgenommen. Ehrlich und gutmütig. Gegen die Verleihung der deutschen Staatsangehörigkeit bestehen keine Bedenken.
Tableau 7 : Politische Beurteilung (traduction française)[49]
Raison de son internement ou pour laquelle il doit être considéré comme unVolkstumskämpfer Conviction politique durant la période française Adhésion à la germanité (Volkstum) depuis le 21/06/1940 Caractère et attitude Évaluation générale
A été interné parles Français au camp d’Arches en juin 1940. Orienté du côté allemand. Est entré par préférence personnelle au NSDAP le 01/10/1941. Honnête et bon. Il n’y a aucune objection à l’attribution de la nationalité allemande.

Finalement, le dossier retourne à la Gauleitung, désormais estampillé d’un « oui » (ja) de couleur rouge sur la première page. Le rapport final informe alors les différents services de la Gauleitung que le Dr. Joseph Kieffer pouvait recevoir la nationalité allemande conformément à la législation en vigueur[50].

Fin de la guerre et décès

Face à l’arrivée des troupes alliées, le ministre de l’Éducation du Reich, Bernhard Rust (1883-1945), ordonne avant la mi-octobre 1944 l’évacuation de la Reichsuniversität Straβburg et son repli de l’autre côté du Rhin[51]. Un annuaire du personnel de la Reichsuniversität Straβburg repliée à Tübingen en date du 26 mars 1945 indique que les deux seuls membres restants de la clinique odontologique étaient les Alsaciens Joseph Kieffer et Charles Dreyer et que tous d’eux étaient « restés à Strasbourg » (in Straβburg geblieben)[52]. Même si l’Alsacien Joseph Kieffer avait acquis la nationalité allemande, il semble qu’il n’ait pas été fait prisonnier par les troupes américaines lors de la prise de l’hôpital civil le 23 novembre 1944[53].

Jusque-là, la date du décès de Joseph Kieffer n’a pas pu être déterminée, mais il est fort probable qu’il soit mort dans les premiers mois voire les premières années qui ont suivi la Libération de l’Alsace et la fin de la guerre. En effet, on remarque qu’il n’a jamais été inquiété par la justice dans le cadre des procédures d’épuration qui ont concerné la population de manière générale et le corps médical en particulier. Aucun dossier d’épuration interne aux hospices civils n’a pu être mis au jour et son nom ne figure plus dans l’annuaire des habitants de Strasbourg de 1948, le premier retrouvé pour la période d’après-guerre.


Publications de Joseph Kieffer

Joseph Kiefer, Über primäre funktionnelle Amenorrhoe, thèse de doctorat de médecine, réalisée sous la direction du professeur Wilhelm Alexander Freund, Strasbourg, Kaiser-Wilhelms-Universität, 1900, 41 p.

Joseph Kieffer, « Gesichtspunkte bei Konstruktion von festsitzenden Brückenarbeiten », Zahnärztliche Rundschau, 58e année, n°1-2, janvier 1908.

Joseph Kieffer, « Über Regulierungen mit besonderer Berücksichtigung des Hawley’schen Normalschemas », Deutsche zahnärztliche Wochenschrift, 12e année, n°6, 1909.

Joseph Kieffer, L’hygiène dentaire est une question d’économie sociale, Strasbourg, Imprimerie populaire strasbourgeoise, 1923, 30 p.

Joseph Kieffer, « Beiträge zur Kenntnis der Veränderungen am Unterkiefer und Kiefergelenk des Menschen durch Alter und Zeitverlust », Zeitschrift für Morphologie und Anthropologie, vol. 11, 1908, p. 1-82.

Joseph Kieffer, « Asepsis und Antisepsis in der Zahnheilkunde », Deutsche Zahnheilkunde, Heft 19, Leipzig, G. Thieme, 1911.

Joseph Kieffer, « Über Präventivluxation », Österreichisch-ungarische Vierteljahresschrift für Zahnheilkunde, 1912.

Joseph Kieffer, « Bieten uns physikalische, insbesondere thermische Einflüsse die Möglichkeit, die Sensibilität des Dentins auszuscheiden? », ""Zeitschrift für Stomatologie"", vol. 22, 1924.

Joseph Kieffer, « Le saignement post-opératoire dans la pratique odontologique », La Presse Dentaire, vol. 22, 1924.

Joseph Kieffer, « Einige anatomische Merkmale am knöchernen Schädel, die wichtig sind beim Einsetzen eines ganzen Zahnersatzstückes », Schweizerische Monatsschrift für Zahnheilkunde, vol. 35, n°12, 1925.

Joseph Kieffer, « Neuerungen auf dem Gebiete der Injektionstechnik », Schweizerische Monatsschrift für Zahnheilkunde, n°1, 1926.

Joseph Kieffer, « L’anatomie pathologique de l’articulation mandibulaire chez l’édenté. Son influence sur la prothèse complète », La Presse Dentaire, vol. 31, n°12, 1929.

Joseph Kieffer, « Odontologie oder Stomatologie? », Deutsche zahnärztliche Wochenschrift, vol. 32, n°3-4, février 1929.


Sources et bibliographie

Archives

Archives départementales du Bas-Rhin (ADBR)

ADBR, 4E482/378, 4E482/379, État civil de Strasbourg, Acte de mariage de J. Kieffer et M. Kroely, Acte n°625/1902.

ADBR, 4E532/3, État civil de Willgottheim, Acte de naissance de J. Kieffer, Acte n°21/1875.

ADBR, 4E532/3, État civil de Gougenheim, Acte de naissance de F.-L. Kieffer, Acte n°24/1835 (original en mairie).

ADBR, 4E532/5, État civil de Willgotheim, Acte de décès de F.-L. Kieffer, Acte n°15/1884.

ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1943).

ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer).


Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg (AVES)

AVES, 1 BA 1907, Annuaire de la ville de Strasbourg 1907, 1907, p. 214.

AVES, 1 BA 1908, Annuaire de la ville de Strasbourg 1908, 1908, p. 219 et 527.

AVES, 1 BA 1909, Annuaire de la ville de Strasbourg 1909, 1909, p. 220 et 545.

AVES, 1 BA 1910, Annuaire de la ville de Strasbourg 1910, 1910, p. 226, 438 et 559.

AVES, 1 BA 1911, Annuaire de la ville de Strasbourg 1911, 1911, p. 226, 439 et 567.

AVES, 1 BA 1912, Annuaire de la ville de Strasbourg 1912, 1912, p. 227, 442, 448 et 579.

AVES, 1 BA 1913, Annuaire de la ville de Strasbourg 1913, 1913, p. 232, 452, 458 et 591.

AVES, 1 BA 1914, Annuaire de la ville de Strasbourg 1914, 1914, p. 235, 457, 463 et 601.

AVES, 1 BA 1919, Annuaire de la ville de Strasbourg 1919, 1919, p. 97 et 199.

AVES, 1 BA 1920, Annuaire de la ville de Strasbourg 1920, 1920, p. 649 et 990.

AVES, 1 BA 1921, Annuaire de la ville de Strasbourg 1921, 1921, p. 28, 655 et 1298.

AVES, 1 BA 1922, Annuaire de la ville de Strasbourg 1922, 1922, p. 17, 469 et 57a (rubrique des métiers).

AVES, 1 BA 1923, Annuaire de la ville de Strasbourg 1923, 1923, p. 24, 551 et 1035.

AVES, 1 BA 1924, Annuaire de la ville de Strasbourg 1924, 1924, p. 34, 567 et 1063.

AVES, 1 BA 1925, Annuaire de la ville de Strasbourg 1925, 1925, p. 14, 547 et 1059.

AVES, 1 BA 1926, Annuaire de la ville de Strasbourg 1926, 1926, p. IX, 15, 560 et 1076.

AVES, 1 BA 1927, Annuaire de la ville de Strasbourg 1927, 1927, p. 15, 579 et 1099.

AVES, 1 BA 1928, Annuaire de la ville de Strasbourg 1928, 1928, p. 13, 579 et 1088.

AVES, 1 BA 1929, Annuaire de la ville de Strasbourg 1929, 1929, p. 588.

AVES, 1 BA 1930, Annuaire de la ville de Strasbourg 1930, 1930, p. 20, 594.

AVES, 1 BA 1931, Annuaire de la ville de Strasbourg 1931, 1931, p. 21, 606.

AVES, 1 BA 1932, Annuaire de la ville de Strasbourg 1932, 1932, p. 612 et 1153.

AVES, 1 BA 1933, Annuaire de la ville de Strasbourg 1933, 1933, p. 626 et 1135.

AVES, 1 BA 1934, Annuaire de la ville de Strasbourg 1934, 1934, p. 738 et 1332.

AVES, 1 BA 1935, Annuaire de la ville de Strasbourg 1935, 1935, p. 764 et 1347.

AVES, 1 BA 1936, Annuaire de la ville de Strasbourg 1936, 1936, p. 778 et 1351.

AVES, 1 BA 1937, Annuaire de la ville de Strasbourg 1937, 1937, p. 798 et 1376.

AVES, 1 BA 1938, Annuaire de la ville de Strasbourg 1938, 1938, p. 801 et 1376.

AVES, 1 BA 1939, Annuaire de la ville de Strasbourg 1939, 1939, p. 801 et 1338.

AVES, 1 BA 1943, Annuaire de la ville de Strasbourg 1943, 1943, p. 238 et 466.

AVES, 7 AH 15, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1944).


Bundesarchiv (BArch)

BArch NS 21/908, Lettre de Sievers à Hirt, 18 octobre 1944

BArch B, R76-IV/27, Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Straβburg repliée à Tübingen, 26 mars 1945


Sources imprimées

Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg für das Winter-Halbjahr 1895/96, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1895, p. 33. Voir sur https://www.google.fr/books/edition/Amtliches_Verzeichniss_Personals_und_der/2skC7mQYhAwC?hl=fr&gbpv=1&dq=Joseph+kieffer+strassburg&pg=RA3-PA33&printsec=frontcover, [en ligne], consulté le 11 mai 2021.

Hermann Lautsch, Hans Dornedden, Verzeichnis der deutschen Ärzte und Heilanstalten in den Westgebieten Elsaß, Lothringen und Luxemburg sowie im General-Gouvernement und im Protektorat Böhmen und Mähren mit Anhang: Karpatendeutsche Ärzte in der Slowakei (vormals Reichs-Medizinal-Kalender für Deutschland, Teil II), Leipzig, Georg Thieme, février 1942, p. 27.

Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1942, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1942, p. 34.

Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1943, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943, p. 38.

Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1943-1944, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943, p. 38.

Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1944, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 39.

Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1944-1945, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 44.


Verzeichnis der Vorlesungen, welche an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Winter-Halbjahr 1909/10 (vom 18. Oktober 1909 bis zum 19. März 1910) gehalten werden, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1909, p. 17 et 40.

Verzeichnis der Vorlesungen, welche an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Sommer-Halbjahr 1910 (vom 18. April bis zum 13. August 1910) gehalten werden, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1910, p. IV et 18.

Verzeichnis der Vorlesungen, welche an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Winter-Halbjahr 1910/11 (vom 17. Oktober 1910 bis zum 18. März 1911) gehalten werden, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1910, p. IV, 18 et 42.

Verzeichnis der Vorlesungen, welche an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Sommer-Halbjahr 1911 (vom 24. April bis zum 12. August 1911) gehalten werden, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1911, p. IV, 19 et 20.

Verzeichnis der Vorlesungen, welche an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Winter-Halbjahr 1911/12 (vom 16. Oktober 1911 bis zum 23. März 1911) gehalten werden, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1911, p. IV et 18.

Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Winter-Halbjahr 1912/13 (vom 21. Oktober 1912 bis zum 23. März 1913), Strasbourg, Heitz & Mündel, 1912, p. IV, 18 et 19.

Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Winter-Halbjahr 1914/15 (vom 19. Oktober bis zum 20. März 1915), Strasbourg, Heitz & Mündel, 1915, p. IV, 19.

Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Sommer-Halbjahr 1916 (vom 1. Mai bis zum 12. August 1916), Strasbourg, Heitz & Mündel, 1916, p. IV et 20.

Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Sommer-Halbjahr 1917 (vom 16. April bis zum 11. August 1917), Strasbourg, Heitz & Mündel, 1917, p. IV et 19.

Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Sommer-Halbjahr 1918 (vom 22. April 1918 bis zum 10. August 1918), Strasbourg, Heitz & Mündel, 1918, p. VI et 19.

Verzeichnis der Vorlesungen an der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg im Winter-Halbjahr 1918/19 (vom 30. September 1918 bis zum 1. Februar 1919), Strasbourg, Heitz & Mündel, 1918, p. VI et 20.

Sitographie

https://genwiki.genealogy.net/Kategorie:Adressbuch_für_Straßburg

https://archives.strasbourg.eu/archive/resultats/annuaire/tableau/FRAMC67482_0013_1BA/n:239?RECH_numerise=1&type=annuaire

https://www.geneanet.org/cimetieres/view/4528467/persons/?individu_filter=KIEFFER%2BFrançois+Laurent New York Academy of Medicine Collection of International Medical Theses, Box 17:19:2, Strasbourg, France (H00514949T), via http://archives.hsl.unc.edu/nyamtheses/nyamcovers/H00514649T.pdf, [en ligne], consulté le 11 mai 2021.


Autres sources (Nachlass Anrich)

NL Anrich II/72, “Augenblicklicher Bestand des französischen Lehrkörpers der Straßburger Universität, erste Orientierung”, juillet 1940.

NL Anrich III/280, Aktennotiz Anrich für Dr. Huss, 27 septembre 1940.

NL Anrich III/348, Anrich an Prof. Karl Pieper (Munich), 27 septembre 1940.

NL Anrich II/13, Anrich an Hangarter, 5 novembre 1940.

(cité dans Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg.1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019).


Bibliographie

Das Stiftungsfest der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1910, p. 9.

Michael Grüttner, Biographisches Lexikon zur nationalsozialistischen Wissenschaftspolitik, Heidelberg, 2004.

Bernard Kaess, « L’odontologie entre à l’université », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 460-462.

Ernst Klee, Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945, Francfort-sur-le-Main, Fischer-Taschenbuch-Verlag.

Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019.

« Reckow, Joachim Friedrich von », in Hessische Biografie, disponible via https://www.lagis-hessen.de/pnd/1050551915, [en ligne], consulté le 10 mai 2021.

Alice Rosenstiehl, « Ernst Jessen (1859-1933), fondateur de la première clinique dentaire scolaire au monde », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 462.

Patrick Wechsler, La faculté de médecine de la „Reichsuniversität Straβburg“ (1941-1945) à l’heure nationale-socialiste, Strasbourg, Université de Strasbourg, 1991.


Adresses successives

Ville Rue Date Remarque

Willgottheim 1875- ?

Strasbourg Fischerstaden 24 1902 Domicile privé


Strasbourg Gailerstraße 20 (rez-de-chaussée) 1907-1912 Domicile privé

Strasbourg Universitätsplatz 11 (2e étage) 1912-1914 Domicile privé

Strasbourg Müllenheimstaden 2 (2e étage) 1914-1918 Domicile privé

Strasbourg 2 quai Mullenheim (2e étage) 1918-1940 Domicile privé

Strasbourg Richard-Wagner-Strasse 19 1940-1944 Domicile privé

Strasbourg Am hohen Steg 23 1908-1910 Cabinet dentaire

Strasbourg Münsterplatz 10 1910-1918 Cabinet dentaire

Strasbourg 10 place de la cathédrale 1919- >1921 Cabinet dentaire

Strasbourg 8 rue des Franc-Bourgeois 1932-1940 Cabinet dentaire

Strasbourg Eugen-Würtz-Strasse 19 1940-1944 Cabinet dentaire


Repères

Localisations

Nationalités

  • Alsacien (1875 - )
  • Allemand (1875 - 1919)
  • Français (1919 - 1943)
  • Allemand (1943 - 1944)
  • Français (1944 - )

Confessions

  • Catholique

Publications

Relations

Subordonné de

Liens à institutions

Zahnärztliche Klinik

Zahnärztliches Institut, RUS

Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg, KWU

Deutsche Zahnärzteschaft

Clinique de la Caisse générale locale des malades de Strasbourg-Ville

Zahnärztliches Institut

Deutsches Heer (Kaiserreich)

Cabinet médical privé, Strasbourg

1875-07-11T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
1900-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Autorisation d'exercer la médecine
1900-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Thèse
1875-01-01T00:00:00Z
1919-01-01T00:00:00Z
Vie privée
1919-01-01T00:00:00Z
1943-01-01T00:00:00Z
Vie privée
1943-01-01T00:00:00Z
1944-01-01T00:00:00Z
Vie privée
1903-01-01T00:00:00Z
1919-01-01T00:00:00Z
Carrière
1941-11-01T00:00:00Z
1941-12-31T00:00:00Z
Carrière
1942-01-01T00:00:00Z
1944-11-23T00:00:00Z
Carrière
Zahnärztliches Institut, RUS, Wissenschaftlicher Assistent,
1895-11-06T00:00:00Z
1900-07-01T00:00:00Z
Carrière
1941-01-01T00:00:00Z
1944-01-01T00:00:00Z
Carrière
1919-01-01T00:00:00Z
1931-01-01T00:00:00Z
Carrière
1909-01-01T00:00:00Z
1919-01-01T00:00:00Z
Carrière
1902-01-01T00:00:00Z
1903-01-01T00:00:00Z
Carrière
1914-01-01T00:00:00Z
1918-01-01T00:00:00Z
Carrière
1931-01-01T00:00:00Z
1940-01-01T00:00:00Z
Carrière
1940-01-01T00:00:00Z
1944-01-01T00:00:00Z
Carrière
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Références

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Rédaction : ©Loic.lutz



  1. ADBR, 4E532/3, État civil de Willgottheim, Acte de naissance de J. Kieffer, Acte n°21/1875.
  2. ADBR, 4E532/3, État civil de Gougenheim, Acte de naissance de F.-L. Kieffer, Acte n°24/1835 (original en mairie). ADBR, 4E532/5, État civil de Willgotheim, Acte de décès de F.-L. Kieffer, Acte n°15/1884. Au gré des périodes d’annexion de l’Alsace, les prénoms ont été changés en Franciscus Laurentius ou en Franz Lorenz.
  3. ADBR, 4E532/3, État civil de Willgotheim, Acte de naissance de J. Kieffer, Acte n°21/1875. Les parents de Joseph Kieffer sont enterrés au cimetière d’Hochfelden. Voir https://www.geneanet.org/cimetieres/view/4528467/persons/?individu_filter=KIEFFER%2BFrançois+Laurent, [en ligne], consulté le 11 mai 2021.
  4. 4,0 4,1 et 4,2 ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Évaluation politique de la Kreisleitung, 11 février 1941.
  5. Amtliches Verzeichnis des Personals und der Studenten der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg für das Winter-Halbjahr 1895/96, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1895, p. 33. Voir sur https://www.google.fr/books/edition/Amtliches_Verzeichniss_Personals_und_der/2skC7mQYhAwC?hl=fr&gbpv=1&dq=Joseph+kieffer+strassburg&pg=RA3-PA33&printsec=frontcover, [en ligne], consulté le 11 mai 2021.
  6. Joseph Kieffer, Über primäre funktionelle Amenorrhoe, thèse de doctorat d’odontologie, Strasbourg, Kaiser-Wilhelms-Universität, 1900. Voir New York Academy of Medicine Collection of International Medical Theses, Box 17:19:2, Strasbourg, France (H00514949T), via http://archives.hsl.unc.edu/nyamtheses/nyamcovers/H00514649T.pdf, [en ligne], consulté le 11 mai 2021.
  7. ADBR, 4E482/378, 4E482/379, État civil de Strasbourg, Acte de mariage de J. Kieffer et M. Kroely, Acte n°625/1902. Sur l’acte de mariage, Joseph Kieffer est présenté comme un « praktischer Arzt Doctor medicinae » et le couple vit à Strasbourg, Fischerstaden 24.
  8. ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer).
  9. AVES, 1 BA 1908, Annuaire de la ville de Strasbourg 1908, 1908, p. 219 et 527 ; AVES, 1 BA 1909, Annuaire de la ville de Strasbourg 1909, 1909, p. 220 et 545. Notons que son logement privé et son cabinet médical étaient tous deux reliés au réseau téléphonique, si bien que le Dr. Kieffer était joignable dans ses deux propriétés respectivement via les numéros de téléphone 3192 et 3191.
  10. Das Stiftungsfest der Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg, Strasbourg, Heitz & Mündel, 1910, p. 9.
  11. Bernard Kaess, « L’odontologie entre à l’université », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 460 ; Alice Rosenstiehl, « Ernst Jessen (1859-1933), fondateur de la première clinique dentaire scolaire au monde », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 462.
  12. Voir les programmes semestriels des cours de la Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg, disponibles sur Gallica via https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb328882334/date.item, [en ligne], consulté le 11 mai 2021 (on renvoie à la rubrique des sources et de la bibliographie à la fin de cette fiche).
  13. AVES, 1 BA 1910, Annuaire de la ville de Strasbourg 1910, 1910, p. 226, 438 et 559.
  14. AVES, 1 BA 1913, Annuaire de la ville de Strasbourg 1913, 1913, p. 232, 452, 458 et 591.
  15. AVES, 1 BA 1912, Annuaire de la ville de Strasbourg 1912, 1912, p. 227, 442, 448 et 579. AVES, 1 BA 1913, Annuaire de la ville de Strasbourg 1913, 1913, p. 232, 452, 458 et 591. AVES, 1 BA 1914, Annuaire de la ville de Strasbourg 1914, 1914, p. 235, 457, 463 et 601.
  16. Voir Joseph Houben, Fortschritte der Heilstoffchemie, vol. 1, n°2, J. W. Edwards, 1946, p. 95 et 760 ; Zeitschrift für angewandte Chemie, 1907, p. 1861 et 2290.
  17. Joseph Kieffer, « Beiträge zur Kenntnis der Veränderungen am Unterkiefer und Kiefergelenk des Menschen durch Alter und Zeitverlust », Zeitschrift für Morphologie und Anthropologie, vol. 11, 1908, p. 1-82. Voir Anatomischer Anzeiger, 1914, p. 450.
  18. Joseph Kieffer, « Asepsis und Antisepsis in der Zahnheilkunde », Deutsche Zahnheilkunde, Heft 19, Leipzig, G. Thieme, 1911. Voir la notice https://biblio.bnu.fr/opac/resource/asepsis-und-antisepsis-in-der-zahnheikunde/BUS1646856, [en ligne], consulté le 11 mai 2021. Voir également https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30680880r, [en ligne], consulté le 11 mai 2021.
  19. Joseph Kieffer, « Über Präventivluxation », Österreichisch-ungarische Vierteljahresschrift für Zahnheilkunde, 1912.
  20. ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Politische Beurteilung, 11 février 1941.
  21. 21,0 et 21,1 Voir Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 725-726.
  22. . Mais s’il est privé d’un poste de maître de conférences, il obtient néanmoins un poste de « directeur de la clinique dentaire de la caisse locale générale des maladies de Strasbourg-Ville »
  23. On renvoie ici aux annuaires de la ville de Strasbourg de 1919 à 1939 (voir l’inventaire des sources ci-dessous), disponibles sur le site des Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg, via https://archives.strasbourg.eu/archive/resultats/annuaire/tableau/FRAMC67482_0013_1BA/n:239?RECH_numerise=1&type=annuaire, [en ligne], consulté le 19 mai 2021. Parmi les chirurgiens-dentistes, on trouve MM. Edouard Apelt, Marcel Bracq, Lucien Demoulin, Flocke, Ihnen, Joseph Graf, Jacques Grossvogel, Armand Klein, Gustave Prouvost, Charles Puls, Rudel, Albert Schlagdenhauffen, Seifert, Léo Stiefel, Wagner, Max Zeyer, Marcel Zentler. Parmi les mécaniciens-dentistes, on trouve MM. Frédéric Danner, Gilbert Franz, Eugène Glath, Hippolyte Hansen, Guillaume Hopf, Mast, Münch, Negel, Albert Rapinat, Rettig, Charles Puls, Ernest Ringes, Charles Roller, Alfred Schweickert, Édouard Seeboth, René Schalk, Alfred Wendling et Gustave Zorn (ainsi que MM. Heuer et Meyer comme apprentis-mécaniciens en 1919).
  24. AVES, 1 BA 1926, Annuaire de la ville de Strasbourg 1926, 1926, p. IX.
  25. AVES, 1 BA 1931, Annuaire de la ville de Strasbourg 1931, 1931 ; AVES, 1 BA 1932, Annuaire de la ville de Strasbourg 1932, 1932. Son cabinet était situé dans le bâtiment 2 et était accessible via l’entrée 2. Il semble enfin que Joseph Kieffer ait conservé ce cabinet durant l’annexion allemande, dans la mesure où il apparaît dans plusieurs sources que le nom de Kieffer est associé au Eugen-Würtz-Straße 8, le nouveau nom que les Allemands ont donné à la rue des Franc-Bourgeois.
  26. AVES, 1 BA 1932, Annuaire de la ville de Strasbourg 1932, 1932, p. 612 et 1153.
  27. Voir AVES, 1 BA 1926, Annuaire de la ville de Strasbourg 1926, 1926, p. IX : il est précisé que la clinique dentaire scolaire était « à la disposition de tous les enfants des écoles primaires et primaires supérieures » et que « le traitement gratuit [était] assuré par trois chirurgiens-dentistes ».
  28. Joseph Kieffer, « Einige anatomische Merkmale am knöchernen Schädel, die wichtig sind beim Einsetzen eines ganzen Zahnersatzstückes », Schweizerische Monatsschrift für Zahnheilkunde, vol. 35, n°12, 1925; Joseph Kieffer, « L’anatomie pathologique de l’articulation mandibulaire chez l’édenté. Son influence sur la prothèse complète », La Presse Dentaire, vol. 31, n°12, 1929.
  29. Joseph Kieffer, « Neuerungen auf dem Gebiete der Injektionstechnik », Schweizerische Monatsschrift für Zahnheilkunde, n°1, 1926 ; Joseph Kieffer, « Le saignement post-opératoire dans la pratique odontologique », La Presse Dentaire, vol. 22, 1924.
  30. Joseph Kieffer, « Bieten uns physikalische, insbesondere thermische Einflüsse die Möglichkeit, die Sensibilität des Dentins auszuscheiden? », Zeitschrift für Stomatologie, vol. 22, 1924 ; Joseph Kieffer, « Odontologie oder Stomatologie? », Deutsche zahnärztliche Wochenschrift, vol. 32, n°3-4, février 1929.
  31. Voir ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer).
  32. ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre de la Landesstelle Baden-Oberrhein der Kassen-Zahnärztlichen Vereinigung Deutschlands de Mannheim à la Gauleitung, 9 octobre 1941.
  33. ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Politische Beurteilung, 11 février 1941; ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), Rapport du Sipo-SD Einsatz-Kommando III/1 de Strasbourg à la Gauleitung, 6 juin 1941.
  34. NL Anrich II/72, “Augenblicklicher Bestand des französischen Lehrkörpers der Straßburger Universität, erste Orientierung”, juillet 1940. Voir Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 717-718 et p. 727. Ainsi, selon Anrich, 28% du corps professoral de la faculté de médecine française était potentiellement ré-employable dans la nouvelle université nazie. Mais précisons que Kieffer ne figure pas sur cette liste, n’étant pas membre du corps enseignant de l’université française dans l’entre-deux-guerres.
  35. Voir NL Anrich III/280 et 348, et NL Anrich II/13, Aktennotiz Anrich für Dr. Huss, 27 septembre 1940 ; Anrich an Prof. Karl Pieper (Munich), 27 septembre 1940 et Anrich an Hangarter, 5 novembre 1940. Cité dans Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 725-726 (notes 2986 et 2987).
  36. ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre de la Gauleitung (Personalamt) à la Kreisleitung, 12 décembre 1940.
  37. 37,0 et 37,1 ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Évaluation politique de la Kreisleitung, 2 février 1941.
  38. Joachim von Reckow avait fait ses études de médecine à l’université de Marburg, où il était devenu Privatdozent (1931), außenordentlicher Professor (1938) et außerplanmäßiger Professor (1940). Il avait ensuite été muté à l’université d’Heidelberg (1940-1941) avant de venir en Alsace annexée. Voir Ernst Klee, Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945, Francfort-sur-le-Main, Fischer-Taschenbuch-Verlag; Michael Grüttner, Biographisches Lexikon zur nationalsozialistischen Wissenschaftspolitik, Heidelberg, 2004, p. 50; Patrick Wechsler, La faculté de médecine de la „Reichsuniversität Straβburg“ (1941-1945) à l’heure nationale-socialiste, Strasbourg, Université de Strasbourg, 1991, p. 64, 156-157, 240 ; Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 554-555 ; « Reckow, Joachim Friedrich von », in Hessische Biografie, disponible via https://www.lagis-hessen.de/pnd/1050551915, [en ligne], consulté le 10 mai 2021. Voir également sa fiche biographique sur ce Wikipédia.
  39. AVES, 7 AH 15, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1944) ; ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1943).
  40. D’après AVES, 7 AH 15, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1944); ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1943), . Voir aussi Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 555, 725-726 et 735.
  41. Voir les Personal- und Vorlesungsverzeichnisse de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1945).
  42. D’après AVES, 7 AH 15, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1944); ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1943), ; Hermann Lautsch, Hans Dornedden, Verzeichnis der deutschen Ärzte und Heilanstalten in den Westgebieten Elsaß, Lothringen und Luxemburg sowie im General-Gouvernement und im Protektorat Böhmen und Mähren mit Anhang: Karpatendeutsche Ärzte in der Slowakei (vormals Reichs-Medizinal-Kalender für Deutschland, Teil II), Leipzig, Georg Thieme, février 1942, p. 27. Voir également Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 554-555.
  43. D’après AVES, 7 AH 15, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1944); ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Straβburg (1941-1943), . Voir également Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1942, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1942, p. 34; Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1943, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943, p. 38 ; Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1943-1944, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943, p. 38 ; Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1944, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 39. Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1944-1945, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 44. Voir Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Straβburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 555 et 726. Le nom Dr. Frey ne figure pas sur les registres mensuels, mais on sait qu’il a été appelé dans l’armée allemande et qu’il est mort sur le front de l’est le 25 novembre 1942 : voir Reichsuniversität Straβburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1944-1945, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 2.
  44. ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre de la Landesstelle Baden-Oberrhein der Kassen-ärztlichen Vereinigung Deutschlands de Mannheim au Gaupersonalamt der NSDAP de Strasbourg, 9 octobre 1941 : « Wir beabsichtigen, den Zahnarzt Dr. Joseph Kieffer […] zum Ehrenmitglied der Deutschen Zahnärzteschaft zu ernennen. Dr. Kieffer war vor und im Weltkrieg deutscher Sanitätsoffizier. Er wurde damals beim Einmarsch der Franzosen von diesen sehr schlecht behandelt und in ein KZ überführt. Wir bitten nun um ihre Mitteilung, ob Sie etwas gegen obige Ehrung einzuwenden haben ».
  45. ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre de la direction des éditions J. F. Lehmanns Verlag à la Gauleitung, 24 janvier 1941.
  46. ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre de la Gauleitung (Personalamt) au Kommandeur der Sicherheitspolizei Dr. Schell, 30 janvier 1941.
  47. 47,0 et 47,1 ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Rapport du Sipo-SD Einsatz-Kommando III/1 de Strasbourg à la Gauleitung, 6 juin 1941.
  48. ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Lettre interne de la Gauleitung, 20 mai 1943.
  49. 49,0 et 49,1 ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Évaluation politique de la Kreisleitung, 16 juin 1943.
  50. ADBR, 1558 W 386, dossier n°26617 (Joseph Kieffer), , Rapport à la Gauleitung (Verwaltungs- und Polizeiabteilung), 19 juillet 1943.
  51. BArch NS 21/908, Lettre de Sievers à Hirt, 18 octobre 1944 : « In der vorigen Woche teilte mir der Chef des Amtes Wissenschaft im Reichswissenschaftsministerium, Ministerialdirektor Mentzel mit, dass durch Reichsminister Rust die Verlagerungsanordnung für die Universität Straβburg gegeben sei ».
  52. BArch B, R76-IV/27, Annuaire du personnel de la Reichsuniversität Straβburg repliée à Tübingen, 26 mars 1945.
  53. Voir Patrick Wechsler, La Faculté de médicine de la « Reichsuniversität Straβburg » (1941-1945) à l'heure nationale-socialiste, thèse de doctorat de médecine, Strasbourg, Université Louis Pasteur, 1991, p. 277 sqq.
  54. Reichsuniversität Straßburg. Personal- und Vorlesungs-Verzeichnis Sommer-Semester 1942. Straßburg : Heitz, 1942.