Différences entre les versions de « Juergen Schilling »
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|These=Die Säuglingssterblichkeit und Säuglingsfürsorge im Elsass in den letzten 20 Jahren | |||
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|Contexte_fr===Enfance et scolarité== | |||
Jürgen Schilling est né le 28 novembre 1916 à Berlin, la capitale du ''Reich'' wilhelmien. Issu d’une famille protestante, il est le fils d’un médecin, le Dr. Rudolf Schilling, et de son épouse, Helene née Schulze. | |||
Jürgen effectue sa scolarité loin de sa ville natale, devenant écolier à l’école élémentaire (''Volksschule'') à Netra, un petit village dans l’arrondissement d’Eschwege, en Hesse, en plein cœur de l’Allemagne weimarienne. Il poursuit sa scolarité dans le secondaire et entre au ''Realgymnasium'', tout d’abord à Eschwege, puis à Göttingen, à une cinquantaine de kilomètres plus au nord. En 1936, il termine son cursus scolaire par l’obtention de son baccalauréat (''Reifeprüfung''). | |||
Même s’il ne l’indique pas dans son curriculum vitae qui accompagne le manuscrit de sa thèse de doctorat de médecine, il y a tout lieu de penser que pendant les deux années suivantes, il effectue son service au ''Reichsarbeitsdienst'', puis accomplit son service militaire rendu obligatoire sous l’Allemagne nazie. | |||
==Les études de médecine== | |||
À l’âge de 21 ans, Jürgen entame des études de médecine. Il s’immatricule à la faculté de médecine de l’université de Freiburg dès le semestre d’été 1938. Il change ensuite d’université et se rend à Iéna, où il obtient l’examen intermédiaire de médecine (''ärztliche Vorprüfung'') au trimestre automnal 1939. | |||
Pour la suite de son parcours, Jürgen suit des semestres cliniques dans les universités de Freiburg, de Prague et de Wurtzbourg. Probablement au tournant de l’année 1941-1942, il se rend enfin en Alsace annexée, où il s’inscrit à la ''Reichsuniversität Strassburg'' nouvellement inaugurée. Il termine sa formation médicale à Strasbourg en prévoyant de présenter l’examen médical d’État (''medizinisches Staatsexamen'') à l’issue du semestre d’hiver 1942-1943. | |||
Il effectue également son année pratique (''Pflichtfamulatur'') à l’hôpital (''Kreiskrankenhaus'') d’Eschwege, dans un hôpital militaire de la Luftwaffe (''Luftwaffenlazarett''), et dans les cliniques gynécologique et infantile de la ''Reichsuniversität Strassburg''. | |||
==La thèse de doctorat de médecine== | |||
Après avoir fait la connaissance du Professeur Kurt Hofmeier, directeur de la clinique infantile de la ''Reichsuniversität Strassburg'', Jürgen entreprend de compléter sa formation universitaire par la rédaction d’une thèse de doctorat de médecine sous sa direction. | |||
Dans une thèse très documentée, Jürgen s’intéresse à la mortalité et les soins chez l’enfant en bas-âge en Alsace entre 1921 et 1941. Il commence par évoquer des chiffres plus anciens, pour présenter le contexte d’origine et ainsi permettre une comparaison des diverses mesures introduites et des évolutions observées au fil des années. | |||
Ainsi, en 1913, la mortalité des enfants de moins d’un an s’élevait à 13,6% dans le Haut-Rhin (''Oberelsass''), à 13,4% dans le Bas-Rhin (''Unterelsass''), contre une moyenne globale de 15,1% sur l’ensemble du territoire du Reich allemand. À titre comparatif, il mentionne les taux dans d’autres pays d’Europe, comme en Espagne (15,5%), en Belgique (13%), en France (11,4%), en Angleterre (10,8%), en Suède (9,4%), aux Pays-Bas (9,1%) et aux Danemark (7%). | |||
Il évoque ensuite quelques avancées, qu’elles soient législatives (Loi Roussel, 1922), ou médicales avec la création d’établissements de soins pour les enfants en bas âge ou des établissements de puériculture dans les cantons alsaciens. Il accorde une grande valeur au développement de la formation continue des médecins et de personnels soignants (comme les « infirmières visiteuses », ''Fürsorgeschwestern'') grâce par exemple à l’école d’infirmières de la faculté de médecine de Strasbourg, où les infirmières passent six mois sur les deux années de leur formation dans des cliniques infantiles. | |||
Grâce à ces évolutions, la mortalité infantile en Alsace a baissé, en 1926, à 34% dans le premier mois suivant la naissance, puis à 21% dans les deuxième et troisième mois. Dans le reste du Reich, ces chiffres atteignent respectivement 44,6% et 20,4%. | |||
De plus, Jürgen mentionne quelques chiffres qui permettent de mesurer l’importance des centres de puériculture et de soins des enfants en bas âge. En 1932, il existait en Alsace 54 centres de soins pour les enfants en bas âge (''Säuglingsfürsorgezentren''), dans lesquels travaillaient exactement 99 médecins et 75 infirmières (''Schwestern''). En 1930, sur les 13331 naissances enregistrées dans le Bas-Rhin, ce sont très exactement 6614 enfants qui ont été pris en charge (49,6%). Les chiffres sont encore plus élevés dans le Haut-Rhin, où sur les 9827 naissances, ce sont 7007 enfants (71,3%) qui ont bénéficié de ces institutions. Donc au niveau régional, 58,8% des enfants nés ont fréquenté des établissements sanitaires de petite enfance. | |||
Concernant les années suivantes, la mortalité est relativement stable dans les années 1930 (autour de 5%). Par contre, la comparaison qu’il dresse entre les trimestres des années 1940 et 1941 pour l’Alsace et le Reich révèle une surmortalité lors de la saison froide (également visible au niveau du Reich), mais témoigne également une mortalité infantile parfois plus élevée en Alsace que sur l’ensemble du territoire allemand. | |||
Jürgen reproduit également trois graphiques qui permettent de se représenter la mortalité infantile et les naissances (1) en Alsace, avec une focale plus précise rendant possible une comparaison (2) entre les deux départements alsaciens et (3) entre l’Alsace et le pays de Bade et l’ensemble du Reich, le tout sur une période comprise entre 1921 et 1941. | |||
Il est intéressant de remarquer que les futures mères bas-rhinoises avaient la possibilité de bénéficier d’une consultation gratuite chez leur médecin traitant au quatrième, au sixième et à un mois ultérieur de la grossesse. En 1938, seules 4033 femmes en ont profité, un chiffre qui est bien inférieur à la moitié des femmes enceintes à cette époque au regard des chiffres de la natalité (11625 naissances en 1938 et 9948 l’année suivante). | |||
Enfin, Jürgen s’intéresse à l’excédent naturel (''Geburtenüberschuss''), à savoir la différence entre les naissances et les décès. Il compare ainsi l’Alsace et la Bade, où l’excédent des naissances double entre 1933 et 1938, passant de 4,2 à 8,0‰, tandis qu’en Alsace, il baisse de 3,5 à 1,4‰. Il révèle également les différences entre le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, où le taux d’accroissement naturel est respectivement de 2,4‰ et de 0,02‰. | |||
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|auteurFiche=Loïc Lutz | |||
|Exam=17071943 | |||
|Note=Archivkeller: Diss. 6 Ex., Anl. LL., (ThA +), (Wechsler -). | |Note=Archivkeller: Diss. 6 Ex., Anl. LL., (ThA +), (Wechsler -). | ||
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Version du 5 septembre 2022 à 10:08
Juergen Schilling | |
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Prénom | Juergen |
Nom | Schilling |
Sexe | masculin |
Naissance | 28 novembre 1916 (Berlin) |
Profession du père | Médecin (praktischer Arzt, Dr. med.) |
These | Die Säuglingssterblichkeit und Säuglingsfürsorge im Elsass in den letzten 20 Jahren (Reichsuniversität Straβburg, 1942) |
Examen | 17 juillet 1943 |
Directeur de thèse | Kurt Hofmeier |
Profession | Arzt |
Titre | Dr. med. |
Biographie
Enfance et scolarité
Jürgen Schilling est né le 28 novembre 1916 à Berlin, la capitale du Reich wilhelmien. Issu d’une famille protestante, il est le fils d’un médecin, le Dr. Rudolf Schilling, et de son épouse, Helene née Schulze.
Jürgen effectue sa scolarité loin de sa ville natale, devenant écolier à l’école élémentaire (Volksschule) à Netra, un petit village dans l’arrondissement d’Eschwege, en Hesse, en plein cœur de l’Allemagne weimarienne. Il poursuit sa scolarité dans le secondaire et entre au Realgymnasium, tout d’abord à Eschwege, puis à Göttingen, à une cinquantaine de kilomètres plus au nord. En 1936, il termine son cursus scolaire par l’obtention de son baccalauréat (Reifeprüfung).
Même s’il ne l’indique pas dans son curriculum vitae qui accompagne le manuscrit de sa thèse de doctorat de médecine, il y a tout lieu de penser que pendant les deux années suivantes, il effectue son service au Reichsarbeitsdienst, puis accomplit son service militaire rendu obligatoire sous l’Allemagne nazie.
Les études de médecine
À l’âge de 21 ans, Jürgen entame des études de médecine. Il s’immatricule à la faculté de médecine de l’université de Freiburg dès le semestre d’été 1938. Il change ensuite d’université et se rend à Iéna, où il obtient l’examen intermédiaire de médecine (ärztliche Vorprüfung) au trimestre automnal 1939.
Pour la suite de son parcours, Jürgen suit des semestres cliniques dans les universités de Freiburg, de Prague et de Wurtzbourg. Probablement au tournant de l’année 1941-1942, il se rend enfin en Alsace annexée, où il s’inscrit à la Reichsuniversität Strassburg nouvellement inaugurée. Il termine sa formation médicale à Strasbourg en prévoyant de présenter l’examen médical d’État (medizinisches Staatsexamen) à l’issue du semestre d’hiver 1942-1943.
Il effectue également son année pratique (Pflichtfamulatur) à l’hôpital (Kreiskrankenhaus) d’Eschwege, dans un hôpital militaire de la Luftwaffe (Luftwaffenlazarett), et dans les cliniques gynécologique et infantile de la Reichsuniversität Strassburg.
La thèse de doctorat de médecine
Après avoir fait la connaissance du Professeur Kurt Hofmeier, directeur de la clinique infantile de la Reichsuniversität Strassburg, Jürgen entreprend de compléter sa formation universitaire par la rédaction d’une thèse de doctorat de médecine sous sa direction.
Dans une thèse très documentée, Jürgen s’intéresse à la mortalité et les soins chez l’enfant en bas-âge en Alsace entre 1921 et 1941. Il commence par évoquer des chiffres plus anciens, pour présenter le contexte d’origine et ainsi permettre une comparaison des diverses mesures introduites et des évolutions observées au fil des années.
Ainsi, en 1913, la mortalité des enfants de moins d’un an s’élevait à 13,6% dans le Haut-Rhin (Oberelsass), à 13,4% dans le Bas-Rhin (Unterelsass), contre une moyenne globale de 15,1% sur l’ensemble du territoire du Reich allemand. À titre comparatif, il mentionne les taux dans d’autres pays d’Europe, comme en Espagne (15,5%), en Belgique (13%), en France (11,4%), en Angleterre (10,8%), en Suède (9,4%), aux Pays-Bas (9,1%) et aux Danemark (7%).
Il évoque ensuite quelques avancées, qu’elles soient législatives (Loi Roussel, 1922), ou médicales avec la création d’établissements de soins pour les enfants en bas âge ou des établissements de puériculture dans les cantons alsaciens. Il accorde une grande valeur au développement de la formation continue des médecins et de personnels soignants (comme les « infirmières visiteuses », Fürsorgeschwestern) grâce par exemple à l’école d’infirmières de la faculté de médecine de Strasbourg, où les infirmières passent six mois sur les deux années de leur formation dans des cliniques infantiles.
Grâce à ces évolutions, la mortalité infantile en Alsace a baissé, en 1926, à 34% dans le premier mois suivant la naissance, puis à 21% dans les deuxième et troisième mois. Dans le reste du Reich, ces chiffres atteignent respectivement 44,6% et 20,4%.
De plus, Jürgen mentionne quelques chiffres qui permettent de mesurer l’importance des centres de puériculture et de soins des enfants en bas âge. En 1932, il existait en Alsace 54 centres de soins pour les enfants en bas âge (Säuglingsfürsorgezentren), dans lesquels travaillaient exactement 99 médecins et 75 infirmières (Schwestern). En 1930, sur les 13331 naissances enregistrées dans le Bas-Rhin, ce sont très exactement 6614 enfants qui ont été pris en charge (49,6%). Les chiffres sont encore plus élevés dans le Haut-Rhin, où sur les 9827 naissances, ce sont 7007 enfants (71,3%) qui ont bénéficié de ces institutions. Donc au niveau régional, 58,8% des enfants nés ont fréquenté des établissements sanitaires de petite enfance.
Concernant les années suivantes, la mortalité est relativement stable dans les années 1930 (autour de 5%). Par contre, la comparaison qu’il dresse entre les trimestres des années 1940 et 1941 pour l’Alsace et le Reich révèle une surmortalité lors de la saison froide (également visible au niveau du Reich), mais témoigne également une mortalité infantile parfois plus élevée en Alsace que sur l’ensemble du territoire allemand.
Jürgen reproduit également trois graphiques qui permettent de se représenter la mortalité infantile et les naissances (1) en Alsace, avec une focale plus précise rendant possible une comparaison (2) entre les deux départements alsaciens et (3) entre l’Alsace et le pays de Bade et l’ensemble du Reich, le tout sur une période comprise entre 1921 et 1941.
Il est intéressant de remarquer que les futures mères bas-rhinoises avaient la possibilité de bénéficier d’une consultation gratuite chez leur médecin traitant au quatrième, au sixième et à un mois ultérieur de la grossesse. En 1938, seules 4033 femmes en ont profité, un chiffre qui est bien inférieur à la moitié des femmes enceintes à cette époque au regard des chiffres de la natalité (11625 naissances en 1938 et 9948 l’année suivante).
Enfin, Jürgen s’intéresse à l’excédent naturel (Geburtenüberschuss), à savoir la différence entre les naissances et les décès. Il compare ainsi l’Alsace et la Bade, où l’excédent des naissances double entre 1933 et 1938, passant de 4,2 à 8,0‰, tandis qu’en Alsace, il baisse de 3,5 à 1,4‰. Il révèle également les différences entre le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, où le taux d’accroissement naturel est respectivement de 2,4‰ et de 0,02‰.
Repères
Localisations
Nationalités
- Allemand
- Allemand
Confessions
- Protestant
- Protestant
Publications
Relations
Disciple de
- Kurt Hofmeier ( - 17 juillet 1943)→
Liens à institutions
Karls-Universität Prag
Reichsuniversität Straβburg
Universität Freiburg-im-Breisgau
Universität Jena
Universität Würzburg
Références
À propos de cette page
Rédaction : ©Loïc Lutz