Différences entre les versions de « Marzeline Michel »
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|auteurFiche=Loïc Lutz | |||
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Version du 22 décembre 2022 à 11:15
Marzeline Michel | |
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Prénom | Marzeline |
Nom | Michel |
Sexe | feminin |
Naissance | 10 avril 1905 (Hatten (Bas-Rhin)) |
Décès | 1 avril 2002 (Strasbourg (Bas-Rhin)) |
Profession du père | Agriculteur ('Landwirt') |
These | Die Zervixmyome unter besonderer Berücksichtigung der Gestation (Reichsuniversität Straβburg, 1944) |
Examen | 3 novembre 1944 |
Directeur de thèse | Hans Jacobi |
Profession | Arzt, Médecin |
Titre | Dr. med |
Identités | Lux |
Spécialités | Gynäkologie |
Marceline Michel, née Lux (1905-2002), est une femme médecin alsacienne. Débutant ses études tardivement, à l’âge de vingt-neuf ans, Marceline Michel étudie à l’université française de Strasbourg entre 1934 et 1939, puis à l’université de Clermont-Ferrand où s’était repliée l’institution alsacienne avec la Seconde Guerre mondiale. Travaillant ensuite comme médecin à partir de 1940, Marceline Michel (-Lux) se spécialise dans la gynécologie et prépare une thèse de doctorat de médecine sous la direction du professeur Hans Jacobi (1901-1997) de la clinique gynécologique de la Reichsuniversität Strassburg en 1944.
Biographie
Enfance, famille et scolarité
Marceline Emma Lux, de son nom marital Marceline Michel, est née le 10 avril 1905 à Hatten dans le Bas-Rhin. À cette époque, l’Alsace faisait partie du territoire du Reich allemand depuis la signature du Traité de Francfort mettant fin à la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Née dans une famille modeste de confession protestante, Marceline est la fille de l’agriculteur (Landwirt) Emil Lux, né le 7 octobre 1877 à Forstfeld près d’Hagenau dans le nord de l’Alsace dans une famille de paysans. Le 1er avril 1902, Emil épouse à Hatten une fille originaire du village, prénommée Emma Henriette Humbert et qui est la fille d’un enseignant. Le 10 avril 1905, le couple donne naissance à leur première fille, Marceline, puis à leur deuxième fille, Lydia Emilie trois ans plus tard, le 11 août 1908.
Durant toute son enfance, Marceline Michel(-Lux) grandit dans son village natal. À l’âge de six ans, elle débute sa scolarité dans le système éducatif allemand et fréquente l’école élémentaire (Volksschule) du village d’Hatten. Elle est élève dans cette école pendant cinq ans, entre 1911 et 1916. Durant les quatre années qui suivent, elle quitte momentanément l’école et bénéficie de cours particuliers à domicile par une enseignante du secondaire agréée. À ce moment-là, elle suit le programme de formation alors dispensé à la Oberschule de Strasbourg. À l’âge de quinze ans, elle retourne sur les bancs de l’école et fréquente entre 1920 et 1922 la Oberschule cantonale à Neuchâtel (Neuenburg) en Suisse.
Marceline Michel(-Lux) passe ensuite une année (1922) à nouveau hors du système scolaire, car elle a dû exercer des tâches ménagères sous la supervision de sa mère (unter mütterlicher Anleitung in den häuslichen Arbeiten üben). Ce n’est qu’à la rentrée de l’année 1923 qu’elle s’inscrit une nouvelle fois à l’école pour terminer son cursus scolaire. Elle fréquente alors l’un des lycées de la ville de Strasbourg jusqu’à l’obtention de son baccalauréat en 1925.
Les études de médecine et les premiers pas dans la profession médicale
Le 18 août 1926, Marceline Lux épouse à Hatten Georges Adolphe Michel. En raison de cette union maritale contractée quelques mois après l’obtention de son baccalauréat, Marceline décide dans un premier temps de ne pas poursuivre ses études supérieures. Ce n’est qu’à la rentrée universitaire de l’année 1934 – au moment où son mari est gravement malade – qu’elle s’inscrit à la faculté de médecine de l’université française de Strasbourg. Inscrite à partir du mois d’octobre 1934, elle débute son cursus médical et à peine six mois plus tard, en avril 1935, son mari décède des suites de sa maladie. Malgré tout, Marceline poursuit son cursus universitaire à Strasbourg pendant cinq ans, jusqu’en 1939.
Avec le déclenchement de Seconde Guerre mondiale et l’évacuation de l’université française de Strasbourg vers Clermont-Ferrand, mais également le repli de l’hôpital civil de Strasbourg en Dordogne, Marceline Michel(-Lux) fait partie des étudiants qui suivent le repli de l’institution vers l’intérieur des terres françaises. C’est précisément à Clermont-Ferrand qu’elle termine ses études et qu’elle mène à terme sa formation médicale. Toutefois, en avril 1940, elle est nommée « Assistenzärztin » à l’hôpital municipal de Saverne en Alsace encore française. Au début du mois de juin 1940, elle retourne à Clermont-Ferrand afin de présenter entre le 1er et le 10 juin le dernier examen médical de son cursus (letzte ärztliche Prüfung), correspondant vraisemblablement à l’examen médical d’État.
Dès le 28 juin 1940, Marceline Michel(-Lux) parvient à retourner en Alsace et obtient un poste dans les cliniques chirurgicales et gynécologiques de l’hôpital de Saverne. Elle occupe ces fonctions jusqu’au 31 juillet 1943. Dans l’intervalle, Marceline Michel(-Lux) obtient l’autorisation d’exercer la médecine en mai 1942 (als Ärztin bestallt) délivrée par la Reichsuniversität Strassburg. Ensuite, à partir du 1er août 1943, elle est nommé médecin-assistante (Assistentin) à la clinique gynécologique de la Reichsuniversität Strassburg alors dirigée par le Professeur Hans Jacobi.
La thèse de doctorat de médecine
Entre 1943 et 1944, alors qu’elle travaille à la clinique gynécologique de la Reichsuniversität Strassburg et qu’elle côtoie notamment le professeur Hans Jacobi, Marceline Michel(-Lux) décide de compléter sa formation médicale universitaire par la préparation d’une thèse de doctorat de médecine. Choisissant le professeur Jacobi comme directeur de thèse – elle est l’une des vingt doctorants dont il a encadré les travaux à Strasbourg entre 1943 et 1944 –, elle publie une thèse intitulée « Les myomes du col de l’utérus, avec une attention particulière de la période de la grossesse » (Die Zervixmyome unter besonderer Berücksichtigung der Gestation).
Dans sa thèse, elle débute par une introduction historique, qui met en avant les avancées de la recherche scientifique et médicale dans le domaine des tumeurs utérines qui représentent des obstacles à la fertilité et à la grossesse. Afin de mieux cerner le sujet étudié, elle dévoile des données statistiques, issues non seulement de ses observations personnelles, mais également de la littérature scientifique. Ainsi, Marceline Michel(-Lux) indique qu’à la clinique gynécologique de la Reichsuniversität Strassburg, ce sont précisément 217 cas de myomes qui ont été recensés entre 1941 et le mois de juin 1944, parmi lesquels seuls neufs (4,16%) étaient des myomes du col de l’utérus (reine Zervixmyome). Elle précise également que deux d’entre eux étaient survenus en lien avec une grossesse. De même, à l’hôpital de Saverne, où Marceline a précédemment travaillé, il s’avère qu’entre le mois de juin 1940 et la fin de l’année 1943 (donc sur trois ans et demi), ce sont 41 cas de myomes qui ont été relevés, avec seulement deux myomes du col de l’utérus (à chaque fois en période de grossesse), soit 5% de l’ensemble. De manière générale, ces résultats coïncident plus ou moins aux données communiquées par d’autres auteurs, où les chiffres oscillent entre 0% et 16% selon les échantillons étudiés.
Dans la suite de son travaille, elle décrit plus en détail onze cas cliniques qu’elle a elle-même observés à la clinique entre 1941 et 1944. Pour chacune des patientes, Marceline Michel(-Lux) dévoile son âge et quelques informations personnelles (mariage, précédents accouchements, etc.). Elle dépeint plus longuement l’apparition de la pathologie et les symptômes ressentis par la patiente avec beaucoup de précision. Elle insiste également sur le diagnostic établi à l’hôpital et donne quelques éléments des comptes-rendus des examens médicaux et cliniques, et explique le traitement prescrit. Ensuite, elle compare ces cas et compile les principales conclusions qu’elle peut en tirer, avant de détailler les liens entre le myome du col de l’utérus et la grossesse, qu’elle aborde sous divers angles.
Dans sa conclusion, Marceline Michel(-Lux) rappelle plusieurs éléments fondamentaux liés aux myomes du col de l’utérus, notamment le fait qu’ils provoquent des symptômes précoces. Elle souligne également la difficulté d’établir le diagnostic lorsque la patiente est enceinte. De plus, ces myomes peuvent perturber le cycle menstruel de la femme et si la conception d’un enfant est certes plus difficile, elle demeure possible. Dans le cadre d’une grossesse, les risques d’une interruption de la grossesse (Abort) ou d’un accouchement prématuré (Frühgeburt) sont très élevés ; et dans le cadre de grands myomes, l’accouchement peut se réaliser de manière très spontanée (spontan) grâce à leur capacité de se déplacer (verschieben) ou de s’aplatir (abfachen). Toutefois, si cette reposition spontanée n’intervient pas lors de l’expulsion du nouveau-né, dans ce cas, le myome représente un « obstacle absolu à la naissance » (absolutes Geburtshindernis). Dans la période postnatale, Marceline Michel(-Lux) montre qu’il y a un risque très important de saignements qui nécessite une intervention chirurgicale radicale (Radikaloperation) et que les myomes cervicaux peuvent menacer la période du post-partum (Wochenbett), spécialement à cause d’infections. Enfin, concernant le traitement, Marceline Michel(-Lux) explique que les médecins doivent opter pour les traitements les plus conservatifs possible et que l’opération n’est indiquée en cas de grossesse que dans les cas les plus graves. Dans ce cas-là, c’est la myomectomie (Myomektomie) qui constitue l’opération idéale (Idealoperation), à réaliser selon la nature et la localisation de la tumeur (myomectomie vaginale ou abdominale).
Enfin, d’après les remerciements d’usage figurant dans son manuscrit, on s’aperçoit que Marceline Michel(-Lux) a bénéficié du soutien de plusieurs médecins pour mener à bien son étude. Si elle remercie tout particulièrement son directeur de thèse, le professeur Jacobi, pour la mise à disposition des dossiers des patients, elle remercie également, « pour leurs bons conseils », le professeur Busse de la clinique gynécologique de Strasbourg, ainsi que le Dr. Sackenreiter et le Dr. Wolff, occupant respectivement les postes de directeurs du service de chirurgie et de médecine interne de l’hôpital de Saverne. De plus, il est intéressant de noter qu’à la fin de sa thèse, Marceline Michel(-Lux) exprime son souhait d’obtenir un diplôme de spécialisation dans le domaine de la gynécologie et de devenir gynécologue (Facharzt im Frauenheilkunde).
Après-guerre
Sur l’après-guerre, les seules sources retrouvées sont les documents d’état civil qui nous permettent de documenter que Marceline Michel(-Lux) est décédée le 1er avril 2002 à Strasbourg dans le Bas-Rhin, après avoir passé toute sa vie en Alsace.
Repères
Localisations
Nationalités
- Allemand (1905 - 1919)
- Français (1919 - 1940)
- Alsacien (1940 - 1944)
- Français (1944 - 2002)
- Allemand (1905 - 1919)
- Français (1919 - 1940)
- Alsacien (1940 - 1944)
- Français (1944 - 2002)
Confessions
- Protestant
- Protestant
Publications
Relations
Disciple de
- Hans (Andreas) Jacobi ( - )→
Liens à institutions
Université de Strasbourg, UdS, 1918-1939
Reichsuniversität Straβburg
Université de Strasbourg à Clermont-Ferrand, UdS-CF, 1939-1945
Références
À propos de cette page
Rédaction : ©Loïc Lutz