Différences entre les versions de « Joseph Kieffer »
m (Enregistré en utilisant le bouton "Sauvegarder et continuer" du formulaire) |
|||
Ligne 42 : | Ligne 42 : | ||
|champBib=Reference | |champBib=Reference | ||
}} | }} | ||
|Resume_fr=Joseph Kieffer (1875-) est un médecin et chirurgien-dentiste alsacien qui a fait carrière en Alsace, à la fois au cours la période impériale du ''Kaiserreich'', mais également durant la période française de l’entre-deux-guerres et finalement durant la période nazie. Né Allemand de parents français ayant opté pour la nationalité allemande après le Traité de Francfort de 1871, Joseph Kieffer a fait ses études de médecine de 1895 à 1900 à la ''Kaiser-Wilhelms-Universität'' de Strasbourg. Après avoir soutenu sa thèse de doctorat de médecine en 1900, il ouvre un cabinet de médecine générale, puis accomplit son service militaire dans l’armée allemande en 1902-1903. Il s’oriente ensuite vers l’odontologie, reçoit l’autorisation d’exercer la médecine dentaire, puis son habilitation en 1909 et devient ''Privatdozent'' à la clinique dentaire de la ''Kaiser-Wilhelms-Universität''. Il assure plusieurs cours jusqu’au semestre d’hiver 1918-1919 et sert par ailleurs comme officier du service de santé durant la Première Guerre mondiale, recevant deux distinctions honorifiques, dont la Croix de fer de deuxième classe (''E.K. II''). | |||
Aux lendemains de la Grande Guerre, lorsque l’Alsace redevient française avec le Traité de Versailles de juin 1919, Joseph Kieffer demeure dans sa terre natale et acquière la nationalité française par « réintégration ». Cependant, en raison de ses « sentiments pro-allemands » (''deutsche Gesinnung''), de sa germanophilie et du poste occupé précédemment à l’université allemande, il est déchu de sa fonction lors de l’ouverture de l’université française de Strasbourg en 1919. Dès lors exclu du corps enseignant français, Joseph Kieffer poursuit sa carrière médicale et scientifique en dirigeant la clinique dentaire de la caisse de maladie de Strasbourg durant dans les années 1920, puis se consacre totalement à son cabinet dentaire dans les années 1930. Avec le déclenchement des hostilités en 1939, son épouse et lui font l’objet d’une surveillance accrue et de soupçons de la part des autorités françaises, si bien qu’ils sont internés à la forteresse d’Arches dans les Vosges en juin 1940. | |||
Libéré du « camp de concentration » (''Konzentrationslager'') d’Arches avec l’arrivée des troupes allemandes fin juin 1940, Joseph Kieffer devient pour les nazis un « combattant de la germanité » (''Volkstumskämpfer'') et attire l’attention des nouvelles autorités allemandes dans le cadre des préparatifs de la création de la ''Reichsuniversität Strassburg''. Dans une Alsace désormais annexée de fait au Reich allemand, Kieffer obtient l’autorisation d’exercer la médecine dentaire en Alsace et il avait même été envisagé de lui offrir le titre et la fonction de professeur émérite à la clinique dentaire de la future université du Reich. Finalement, en novembre 1941, alors qu’il est âgé de soixante-six ans, Kieffer est nommé assistant scientifique (''wissenschaftlicher Assistent'') à la clinique dentaire dirigée par le professeur Joachim von Reckow (1898-1976). Il occupe ce poste jusqu’en novembre 1944 et lorsque l’université nazie de Strasbourg est évacuée outre-Rhin, il fait alors le choix de rester en Alsace. Ayant « toujours été germanophile » et ayant ses sympathies tournées vers l’Allemagne, il multiplie les marques de ralliement à l’Allemagne nazie en adhérant à l’''Opferring'', puis au parti nazi en octobre 1941 et en obtenant la nationalité allemande à l’été 1943. | |||
|etatEn=Draft | |etatEn=Draft | ||
|etatDe=Entwurf | |etatDe=Entwurf |
Version du 18 août 2021 à 13:55
Josef Kieffer | |
---|---|
Prénom | Josef |
Nom | Kieffer |
Sexe | masculin |
Naissance | 11 juillet 1875 (Willgottheim (Bas-Rhin)) |
Profession du père | Notaire impérial (kaiserlicher Notar) |
These | Über primäre funktionelle Amenorrhoe (Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg, KWU, 1900) |
Directeur de thèse | Wilhelm Alexander Freund |
Autorisation d'exercer la médecine | 1900 |
Profession | Médecin, Dentiste, Chirurgien-dentiste |
Titre | Dr. med.[1] |
Spécialités | Odontologie, Zahnheilkunde |
Joseph Kieffer (1875-) est un médecin et chirurgien-dentiste alsacien qui a fait carrière en Alsace, à la fois au cours la période impériale du Kaiserreich, mais également durant la période française de l’entre-deux-guerres et finalement durant la période nazie. Né Allemand de parents français ayant opté pour la nationalité allemande après le Traité de Francfort de 1871, Joseph Kieffer a fait ses études de médecine de 1895 à 1900 à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg. Après avoir soutenu sa thèse de doctorat de médecine en 1900, il ouvre un cabinet de médecine générale, puis accomplit son service militaire dans l’armée allemande en 1902-1903. Il s’oriente ensuite vers l’odontologie, reçoit l’autorisation d’exercer la médecine dentaire, puis son habilitation en 1909 et devient Privatdozent à la clinique dentaire de la Kaiser-Wilhelms-Universität. Il assure plusieurs cours jusqu’au semestre d’hiver 1918-1919 et sert par ailleurs comme officier du service de santé durant la Première Guerre mondiale, recevant deux distinctions honorifiques, dont la Croix de fer de deuxième classe (E.K. II).
Aux lendemains de la Grande Guerre, lorsque l’Alsace redevient française avec le Traité de Versailles de juin 1919, Joseph Kieffer demeure dans sa terre natale et acquière la nationalité française par « réintégration ». Cependant, en raison de ses « sentiments pro-allemands » (deutsche Gesinnung), de sa germanophilie et du poste occupé précédemment à l’université allemande, il est déchu de sa fonction lors de l’ouverture de l’université française de Strasbourg en 1919. Dès lors exclu du corps enseignant français, Joseph Kieffer poursuit sa carrière médicale et scientifique en dirigeant la clinique dentaire de la caisse de maladie de Strasbourg durant dans les années 1920, puis se consacre totalement à son cabinet dentaire dans les années 1930. Avec le déclenchement des hostilités en 1939, son épouse et lui font l’objet d’une surveillance accrue et de soupçons de la part des autorités françaises, si bien qu’ils sont internés à la forteresse d’Arches dans les Vosges en juin 1940.
Libéré du « camp de concentration » (Konzentrationslager) d’Arches avec l’arrivée des troupes allemandes fin juin 1940, Joseph Kieffer devient pour les nazis un « combattant de la germanité » (Volkstumskämpfer) et attire l’attention des nouvelles autorités allemandes dans le cadre des préparatifs de la création de la Reichsuniversität Strassburg. Dans une Alsace désormais annexée de fait au Reich allemand, Kieffer obtient l’autorisation d’exercer la médecine dentaire en Alsace et il avait même été envisagé de lui offrir le titre et la fonction de professeur émérite à la clinique dentaire de la future université du Reich. Finalement, en novembre 1941, alors qu’il est âgé de soixante-six ans, Kieffer est nommé assistant scientifique (wissenschaftlicher Assistent) à la clinique dentaire dirigée par le professeur Joachim von Reckow (1898-1976). Il occupe ce poste jusqu’en novembre 1944 et lorsque l’université nazie de Strasbourg est évacuée outre-Rhin, il fait alors le choix de rester en Alsace. Ayant « toujours été germanophile » et ayant ses sympathies tournées vers l’Allemagne, il multiplie les marques de ralliement à l’Allemagne nazie en adhérant à l’Opferring, puis au parti nazi en octobre 1941 et en obtenant la nationalité allemande à l’été 1943.
Biographie
Repères
Localisations
Nationalités
- Alsacien (1875 - )
- Allemand (1875 - 1919)
- Français (1919 - 1943)
- Allemand (1943 - 1944)
- Français (1944 - )
Confessions
- Catholique
Publications
Relations
Subordonné de
- Joachim von Reckow (1942 - 1944)→
Liens à institutions
Zahnärztliche Klinik
Zahnärztliches Institut, RUS
Kaiser-Wilhelms-Universität Straβburg, KWU
Deutsche Zahnärzteschaft
Clinique de la Caisse générale locale des malades de Strasbourg-Ville
Zahnärztliches Institut
Deutsches Heer (Kaiserreich)
Cabinet médical privé, Strasbourg
Références
À propos de cette page
Rédaction : ©Loic.lutz
- ↑ Reichsuniversität Straßburg. Personal- und Vorlesungs-Verzeichnis Sommer-Semester 1942. Straßburg : Heitz, 1942.