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Différences entre les versions de « August Hirt »

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Hans-Joachim Lang, editiert von Sabine Hildebrandt
Hans-Joachim Lang, editiert von Sabine Hildebrandt
|Contexte_fr=August Hirt naît le 29 avril 1898 à Mannheim. Il est le fils aîné d’un plâtrier suisse devenu fabricant de liqueur et d’une fille de boulanger originaire de Mannheim. Élève aux résultats médiocres, il redouble l’Obertertia (la cinquième classe du Gymnasium, établissement d’enseignement secondaire) à cause de ses piètres notes en mathématiques et en français. Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale, il s’engage comme volontaire dans l’armée en 1914, avant d’être blessé à la mâchoire par une balle deux ans plus tard – une blessure dont il garde de grandes cicatrices sur le visage. Décoré de la Croix de fer de deuxième classe, il reprend sa scolarité à Mannheim et passe son baccalauréat en 1917. <br>
|Contexte_fr=August Hirt naît le 29 avril 1898 à Mannheim. Il est le fils aîné d’un plâtrier suisse devenu fabricant de liqueur et d’une fille de boulanger originaire de Mannheim. Élève aux résultats médiocres, il redouble l’''Obertertia'' (la cinquième classe du ''Gymnasium,'' établissement d’enseignement secondaire) à cause de ses piètres notes en mathématiques et en français. Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale, il s’engage comme volontaire dans l’armée en 1914, avant d’être blessé à la mâchoire par une balle deux ans plus tard – une blessure dont il garde de grandes cicatrices sur le visage. Décoré de la Croix de fer de deuxième classe, il reprend sa scolarité à Mannheim et passe son baccalauréat en 1917. <br>
Il s’inscrit à la faculté de médecine de Heidelberg où il acquiert la nationalité allemande en plus de sa nationalité suisse, et intègre la corporation étudiante nationaliste Normannia. Pendant ses études à Heidelberg, Hirt étudie le système nerveux autonome. C’est en se basant sur ces travaux qu’il entame une thèse de médecine encadrée par Curt Elze et qu’il présente devant Erich Kallius en 1921. D’autres recherches sur l’innervation du rein servent de point de départ à la thèse d’habilitation qu’il soutient en 1925. À cette époque, Hirt développe, avec l’aide du pharmacologiste Philipp Ellinger, un nouveau type de microscope à fluorescence, à savoir le microscope intravital. Cet instrument permet aux scientifiques d’étudier pour la première fois des organes vivants et leur circulation sanguine, grâce à la fluorescence intrinsèque de ces organes ou à l’ajout de colorants. Hirt et Ellinger, qui est plus âgé et expérimenté, font breveter leur prototype et c’est l’entreprise Zeiss, située à Iéna, qui commercialise le concept. Aujourd’hui encore, le microscope « Hirt-Ellinger » de Zeiss est considéré comme une avancée majeure dans l’histoire de la microscopie moderne. Malgré plusieurs années fructueuses, la collaboration des deux scientifiques prend fin. Leur dernière publication commune parait en 1932. En 1933, l’année où il est nommé professeur titulaire à l’académie de médecine de Düsseldorf, Ellinger est licencié en raison de ses origines juives et il émigre en Grande-Bretagne. Nommé professeur d’anatomie hors cadre en 1932, Hirt organise de son côté des exercices d’entrainement paramilitaire à partir de 1930. En 1932, il intègre le Kampfbund für deutsche Kultur (Ligue de défense de la culture allemande), un mouvement nationaliste et antisémite, puis il rejoint la SS le 1er avril 1933 (membre n° 100414), avant de s’inscrire au NSDAP le 1er mai 1937 (membre n° 4012784). Il est probable que Hirt ait participé à des manifestations antisémites à Heidelberg, entre autres contre son collègue Hermann Hoepke, marié à une femme juive et renvoyé de l’enseignement supérieur en 1937. Après le départ forcé d’Ellinger, son ancien collègue s’attribue tout le mérite de leurs contributions scientifiques concernant la microscopie intravitale et s’approprie les revenus des droits de brevet.<br>
Il s’inscrit à la faculté de médecine de Heidelberg où il acquiert la nationalité allemande en plus de sa nationalité suisse, et intègre la corporation étudiante nationaliste ''Normannia''. Pendant ses études à Heidelberg, Hirt étudie le système nerveux autonome. C’est en se basant sur ces travaux qu’il entame une thèse de médecine encadrée par Curt Elze et qu’il présente devant Erich Kallius en 1921. D’autres recherches sur l’innervation du rein servent de point de départ à la thèse d’habilitation qu’il soutient en 1925. À cette époque, Hirt développe, avec l’aide du pharmacologiste Philipp Ellinger, un nouveau type de microscope à fluorescence, à savoir le microscope intravital. Cet instrument permet aux scientifiques d’étudier pour la première fois des organes vivants et leur circulation sanguine, grâce à la fluorescence intrinsèque de ces organes ou à l’ajout de colorants. Hirt et Ellinger, qui est plus âgé et expérimenté, font breveter leur prototype et c’est l’entreprise Zeiss, située à Iéna, qui commercialise le concept. Aujourd’hui encore, le microscope « Hirt-Ellinger » de Zeiss est considéré comme une avancée majeure dans l’histoire de la microscopie moderne. Malgré plusieurs années fructueuses, la collaboration des deux scientifiques prend fin. Leur dernière publication commune parait en 1932. En 1933, l’année où il est nommé professeur titulaire à l’académie de médecine de Düsseldorf, Ellinger est licencié en raison de ses origines juives et il émigre en Grande-Bretagne. Nommé professeur d’anatomie hors cadre en 1932, Hirt organise de son côté des exercices d’entrainement paramilitaire à partir de 1930. En 1932, il intègre le ''Kampfbund für deutsche Kultur'' (Ligue de défense de la culture allemande), un mouvement nationaliste et antisémite, puis il rejoint la SS le 1er avril 1933 (membre n° 100414), avant de s’inscrire au NSDAP le 1er mai 1937 (membre n° 4012784). Il est probable que Hirt ait participé à des manifestations antisémites à Heidelberg, entre autres contre son collègue Hermann Hoepke, marié à une femme juive et renvoyé de l’enseignement supérieur en 1937. Après le départ forcé d’Ellinger, son ancien collègue s’attribue tout le mérite de leurs contributions scientifiques concernant la microscopie intravitale et s’approprie les revenus des droits de brevet.<br>
C’est lorsqu’il est nommé à la chaire d’anatomie de l’université de Greifswald en 1936 que la carrière de Hirt prend enfin le tournant qu’il avait longtemps espéré en vain. Malgré les lettres de recommandation mitigées de ses collègues, c’est le ministère de l’Éducation, de la Science et de la Formation populaire du Reich qui le recommande pour ce poste. Hirt réussit ensuite à s’imposer à Greifswald grâce à ses capacités d’organisation et à l’obtention de fonds de recherche. C’est également à cette époque qu’il effectue une mission pour le préhistorien Rolf Höhne, chargé de superviser les fouilles entreprises dans la cathédrale de Quedlinburg en 1936. À la demande de ce dernier, Hirt réalise l’expertise d’un crâne découvert sur les lieux. Les SS ont par la suite utilisé son travail pour présenter ce crâne en juin 1937 commecelui du roi Henri Ier. <br>
C’est lorsqu’il est nommé à la chaire d’anatomie de l’université de Greifswald en 1936 que la carrière de Hirt prend enfin le tournant qu’il avait longtemps espéré en vain. Malgré les lettres de recommandation mitigées de ses collègues, c’est le ministère de l’Éducation, de la Science et de la Formation populaire du Reich qui le recommande pour ce poste. Hirt réussit ensuite à s’imposer à Greifswald grâce à ses capacités d’organisation et à l’obtention de fonds de recherche. C’est également à cette époque qu’il effectue une mission pour le préhistorien Rolf Höhne, chargé de superviser les fouilles entreprises dans la cathédrale de Quedlinburg en 1936. À la demande de ce dernier, Hirt réalise l’expertise d’un crâne découvert sur les lieux. Les SS ont par la suite utilisé son travail pour présenter ce crâne en juin 1937 comme celui du roi Henri Ier. <br>
En 1938, Hirt prend la place de Wilhelm Pfuhl, qui travaillait à Francfort-sur-le-Main, car ce dernier ne supporte pas plus le climat local que la femme de Hirt celui de la Baltique. Toutefois, du fait de son engagement volontaire dans l’armée en tant que médecin de troupe sur le front est, les Francfortois ne le voient pas souvent prendre part aux activités d’enseignement et de recherche. En son absence, c’est surtout son assistant Karl Wimmer qui s’occupe des recherches sur la prévention du cancer et des lésions causées par l’exposition aux gaz de combat en utilisant des préparations à base de vitamine A. Wimmer effectue des tests sur des animaux, tandis que Hirt mène des expériences similaires sur des sujets humains à la Militärärztliche Akademie de Berlin au début de l’année 1940. Anton Kiesselbach, qui a déjà obtenu son habilitation, assure quant à lui les cours à la place de Hirt. Wimmer et Kiesselbach suivent tous deux Hirt à Francfort. Ils l’accompagnent également lorsqu’il accepte, à la fin de l’été 1941, la chaire d’anatomie de la faculté de médecine de la nouvelle Reichsuniversität Straßburg et qu’il est nommé directeur de l’institut d’anatomie. <br>
En 1938, Hirt prend la place de Wilhelm Pfuhl, qui travaillait à Francfort-sur-le-Main, car ce dernier ne supporte pas plus le climat local que la femme de Hirt celui de la Baltique. Toutefois, du fait de son engagement volontaire dans l’armée en tant que médecin de troupe sur le front est, les Francfortois ne le voient pas souvent prendre part aux activités d’enseignement et de recherche. En son absence, c’est surtout son assistant Karl Wimmer qui s’occupe des recherches sur la prévention du cancer et des lésions causées par l’exposition aux gaz de combat en utilisant des préparations à base de vitamine A. Wimmer effectue des tests sur des animaux, tandis que Hirt mène des expériences similaires sur des sujets humains à la ''Militärärztliche Akademie'' de Berlin au début de l’année 1940. Anton Kiesselbach, qui a déjà obtenu son habilitation, assure quant à lui les cours à la place de Hirt. Wimmer et Kiesselbach suivent tous deux Hirt à Francfort. Ils l’accompagnent également lorsqu’il accepte, à la fin de l’été 1941, la chaire d’anatomie de la faculté de médecine de la nouvelle ''Reichsuniversität Straßburg'' et qu’il est nommé directeur de l’institut d’anatomie. <br>
Quelques mois après son arrivée à Strasbourg, Hirt élabore le projet avec l’Ahnenerbe d’enrichir la collection anthropologique de son institut « en tenant compte autant que possible des points de vue modernes », comme il le déclare lui-même. Les collections morphologiques de la faculté de médecine ont été conservées et entretenues à l’université de Strasbourg depuis le XVIIIe siècle, aussi bien sous la direction française qu’allemande. Le musée anatomique comprend plusieurs séries de préparations anatomiques et pathologiques ainsi qu’une collection anthropologique. Cette dernière a notamment été réunie par Gustav Schwalbe, qui avait constitué sa propre collection de préparations de têtes et de crânes. À l’époque, de célèbres collections de crânes sont exposées dans différents lieux, à Berlin et au Musée d’histoire naturelle de Vienne, par exemple. <br>
Quelques mois après son arrivée à Strasbourg, Hirt élabore le projet avec la ''SS-Ahnenerbe'' d’enrichir la collection anthropologique de son institut « en tenant compte autant que possible des points de vue modernes », comme il le déclare lui-même. Les collections morphologiques de la faculté de médecine ont été conservées et entretenues à l’université de Strasbourg depuis le XVIIIe siècle, aussi bien sous la direction française qu’allemande. Le musée anatomique comprend plusieurs séries de préparations anatomiques et pathologiques ainsi qu’une collection anthropologique. Cette dernière a notamment été réunie par Gustav Schwalbe, qui avait constitué sa propre collection de préparations de têtes et de crânes. À l’époque, de célèbres collections de crânes sont exposées dans différents lieux, à Berlin et au Musée d’histoire naturelle de Vienne, par exemple. <br>
Les « points de vue modernes » évoqués par Hirt correspondent à l’idéologie raciale dominante à l’époque. C’est la raison pour laquelle il veut compléter la collection de l’institut avec des crânes de personnes juives. Pour ce faire, il est prévu que des Juifs soient sélectionnés parmi les commissaires politiques de l’Armée rouge capturés. Toutefois, sa collaboration avec la SS-Ahnenerbe – dont il a convenu lors d’un entretien avec son directeur, Wolfram Sievers, fin novembre 1941 – entraîne quelques modifications du projet initial. Il n’est plus seulement question de crânes juifs, mais de squelettes entiers. À cette fin, deux anthropologues travaillant pour le compte de l’Ahnenerbe sont chargés de sélectionner des détenus juifs du camp de concentration d’Auschwitz : 86 personnes sont ainsi transférées au camp de concertation de Natzweiler puis assassinées dans la chambre à gaz aménagée près du camp en août 1943. Les corps sont livrés à l’institut de Hirt et conservés en vue d’être préparés par la suite.<br>
Les « points de vue modernes » évoqués par Hirt correspondent à l’idéologie raciale dominante à l’époque. C’est la raison pour laquelle il veut compléter la collection de l’institut avec des crânes de personnes juives. Pour ce faire, il est prévu que des Juifs soient sélectionnés parmi les commissaires politiques de l’Armée rouge capturés. Toutefois, sa collaboration avec la ''SS-Ahnenerbe'' – dont il a convenu lors d’un entretien avec son directeur, Wolfram Sievers, fin novembre 1941 – entraîne quelques modifications du projet initial. Il n’est plus seulement question de crânes juifs, mais de squelettes entiers. À cette fin, deux anthropologues travaillant pour le compte de l’''Ahnenerbe'' sont chargés de sélectionner des détenus juifs du camp de concentration d’Auschwitz : 86 personnes sont ainsi transférées au camp de concertation de Natzweiler puis assassinées dans la chambre à gaz aménagée près du camp en août 1943. Les corps sont livrés à l’institut de Hirt et conservés en vue d’être préparés par la suite.<br>






Ces actes font de Hirt un criminel au même titre que les expériences qu’il a menées sur d’autres détenus de camps de concentration, sur lesquels il a testé des antidotes aux dommages causés par l’exposition à des gaz de combat. Par ailleurs, il n’a eu aucun scrupule à s’approvisionner dans les camps de prisonniers voisins en corps de prisonniers de guerre russes qu’il utilisait dans le cadre de ses cours. Utiliser les corps de détenus et d’autres victimes du régime national-socialiste est une pratique qui était courante dans tous les autres instituts d’anatomie allemands.<br>
Ces actes font de Hirt un criminel au même titre que les expériences qu’il a menées sur d’autres détenus de camps de concentration, sur lesquels il a testé des antidotes aux dommages causés par l’exposition à des gaz de combat. Par ailleurs, il n’a eu aucun scrupule à s’approvisionner dans les camps de prisonniers voisins en corps de prisonniers de guerre russes qu’il utilisait dans le cadre de ses cours. Utiliser les corps de détenus et d’autres victimes du régime national-socialiste est une pratique qui était courante dans tous les autres instituts d’anatomie allemands.<br>
Avant même l’arrivée des Alliés à Strasbourg en novembre 1944, Hirt déménage à Tübingen où ont été évacués la Reichsuniversität Strasbourg et ses nombreux instituts. Avant cela, il demande à des collaborateurs de désosser les 86 corps conservés et de les faire incinérer dans le crématorium. Mais s’il parvient à obtenir un poste à l’institut d’anatomie de Tübingen, Hirt ne peut toutefois y mener une activité scientifique régulière. Quelques jours avant l’invasion des troupes françaises (le 19 avril 1945), l’anatomiste prend de nouveau la fuite. Il se rend dans la région du Schluchsee, en Forêt-Noire, où il vit d’abord dans une maison forestière qu’il sous-loue, puis dans une ferme à Schönenbach, avant de se suicider le 2 juin 1945.<br>
Avant même l’arrivée des Alliés à Strasbourg en novembre 1944, Hirt déménage à Tübingen où ont été évacués la ''Reichsuniversität Straßburg'' et ses nombreux instituts. Avant cela, il demande à des collaborateurs de désosser les 86 corps conservés et de les faire incinérer dans le crématorium. Mais s’il parvient à obtenir un poste à l’institut d’anatomie de Tübingen, Hirt ne peut toutefois y mener une activité scientifique régulière. Quelques jours avant l’invasion des troupes françaises (le 19 avril 1945), l’anatomiste prend de nouveau la fuite. Il se rend dans la région du ''Schluchsee'', en Forêt-Noire, où il vit d’abord dans une maison forestière qu’il sous-loue, puis dans une ferme à Schönenbach, avant de se suicider le 2 juin 1945.<br>
À Strasbourg, les collaborateurs de Hirt de l’institut d’anatomie n’ont pas pu mener leur mission à bien. Les Alliés découvrent les corps (entiers ou en morceaux) des 86 juifs assassinés dans la morgue située au sous-sol de l’institut strasbourgeois. Ils sont autopsiés puis enterrés quelques mois plus tard. Il a ensuite fallu attendre soixante ans pour que les personnes déportées à Auschwitz depuis divers pays européens soient identifiées. Hirt est le seul anatomiste dont le nom et les crimes ont été mentionnés lors du Procès des médecins de Nuremberg, bien que son suicide n’ait été découvert que bien des années plus tard.<br>
À Strasbourg, les collaborateurs de Hirt de l’institut d’anatomie n’ont pas pu mener leur mission à bien. Les Alliés découvrent les corps (entiers ou en morceaux) des 86 juifs assassinés dans la morgue située au sous-sol de l’institut strasbourgeois. Ils sont autopsiés puis enterrés quelques mois plus tard. Il a ensuite fallu attendre soixante ans pour que les personnes déportées à Auschwitz depuis divers pays européens soient identifiées. Hirt est le seul anatomiste dont le nom et les crimes ont été mentionnés lors du Procès des médecins de Nuremberg, bien que son suicide n’ait été découvert que bien des années plus tard.<br>
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Version du 3 mai 2022 à 08:34


August Hirt
Prénom August
Nom Hirt
Sexe masculin
Naissance 29 avril 1898 (Mannheim)
Décès 1945 (Schönenbach/Schwarzwald)
Directeur de thèse Curt Elze
Autorisation d'exercer la médecine 1922
Profession Arzt

Titre Dr.med.Prof.

Spécialités Anatomie


August Hirt wurde am 29. April 1898 in Mannheim als ältester Sohn eines schweizerischen Stukkateurs und späteren Likörfabrikanten sowie einer Mannheimer Bäckerstochter geboren. Der in seinen Leistungen eher schwache Schüler, der 1912 wegen schlechter Noten in Mathematik und Französisch die Obertertia wiederholen musste, zog 1914 als Freiwilliger in den Ersten Weltkrieg, bis er nach zwei Jahren einen Kieferdurchschuss erlitt, der schwere Narben in seinem Gesicht hinterließ. Mit dem Eisernen Kreuz Zweiter Klasse ausgezeichnet kehrte er dann an sein Mannheimer Gymnasium zurück und legte 1917 die Reifeprüfung ab. Als Student der Medizin ließ sich August Hirt in Heidelberg immatrikulieren, wo er zusätzlich zur schweizerischen auch die deutsche Staatsbürgerschaft erwarb. Er trat in die völkisch-national eingestellte Burschenschaft “Normannia” ein. In den Heidelberger Jahren forschte Hirt über das autonome Nervensystem. Mit diesen Arbeiten hatte er schon mit der von Curt Elze betreuten und bei Erich Kallius als Doktorvater 1921 abgelegten medizinischen Dissertation begonnen. Weitere Forschungen zur Innervation der Niere bildeten die Grundlage für seine Habilitation 1925. In dieser Zeit entwickelte Hirt zusammen mit dem Pharmakologen Philipp Ellinger einen neuen Typ von Fluoreszenzmikroskop, das als Intravitalmikroskop bekannt wurde. Dieses Instrument ermöglichte es den Wissenschaftlern erstmals, lebende Organe und deren Durchblutung zu untersuchen, entweder in Eigenfluoreszenz oder nach Zusatz von Farbstoffen. Hirt und der erfahrenere und ältere Ellinger ließen sich die Entwicklung patentieren, die Firma Zeiss in Jena kommerzialisierte die Idee. Noch heute wird das „Hirt-Ellinger“ Mikroskop von Zeiss als wichtiges Ereignis in der Geschichte der modernen Mikroskopie beschrieben. Trotz jahrelanger produktiver Zusammenarbeit brach die Beziehung zwischen den beiden Wissenschaftlern ab, die letzte gemeinsame Publikation erschien im Jahr 1932. Ellinger, im selben Jahr auf ein Ordinariat an der Medizinischen Akademie Düsseldorf gewechselt, wurde 1933 wegen seiner Herkunft als Jude entlassen und emigrierte daraufhin nach Großbritannien. Der seit 1932 außerordentlicher Professor für Anatomie August Hirt hingegen organisierte ab 1930 paramilitärische Wehrsportübungen, trat 1932 dem nationalistischen und antisemitischen Kampfbund für deutsche Kultur bei, und am 1. April 1933 der SS (Nr. 100414). Die Mitgliedschaft in der NSDAP folgte am 1. Mai 1937 (Nr. 4012784). Hirt steht im Verdacht in Heidelberg an antisemitischen Agitationen teilgenommen zu haben, unter anderem gegen seinen Kollegen Hermann Hoepke, der mit einer Jüdin verheiratet war und 1937 aus dem Hochschuldienst entlassen wurde. Nachdem Ellinger Deutschland verlassen musste, beanspruchte sein früherer Kollege dessen wissenschaftliche Beiträge zur Intravitalmikroskopie wie auch die Erträge aus den Patentrechten für sich allein. Mit dem Ruf auf den Anatomie-Lehrstuhl an der Universität Greifswald kam 1936 der von Hirt lange vergeblich erhoffte Karriereschub. Er erfolgte, trotz gemischter Empfehlungsschreiben seiner Kollegen, auf Veranlassung des Reichsministeriums für Erziehung, Wissenschaft und Volksbildung. Hirt war dann in Greifswald aufgrund seines Organisationsvermögens und seinem Erfolg, Forschungsgelder einzuwerben, erfolgreich. In diese Zeit fiel auch eine Auftragsarbeit für den Prähistoriker Rolf Höhne, der 1936 mit Ausgrabungen im Quedlinburger Dom befasst war. Für ihn begutachtete er einen dort aufgefundenen Schädel. Auf Grundlage dieser Arbeit präsentierte die SS diesen Schädel im Juni 1937 als den Schädel von König Heinrich I. 1938 tauschte Hirt den Lehrstuhl mit Wilhelm Pfuhl aus Frankfurt/Main, da Pfuhl das dortige Klima gesundheitlich ebensowenig vertrug wie Hirts Frau das Ostsee-Klima. Wegen seines freiwilligen Kriegsdienstes als Truppenarzt an der Westfront sahen ihn die Frankfurter allerdings nicht gerade häufig im dortigen Lehr- und Forschungsbetrieb. In seiner Abwesenheit kümmerte sich sein Assistent Karl Wimmer hauptsächlich um die Forschung, bei der es um Fragen der Prävention von Krebs und Kampfgaseinwirkung mithilfe von Vitamin-A-Präparaten ging. Diese prüfte Wimmer im Tiermodell, während Hirt Anfang 1940 ähnliche Versuche an Probanden an der Militärärztlichen Akademie in Berlin durchführte. Der bereits habilitierte Anton Kiesselbach übernahm die Vertretung Hirts in der Lehre. Beide, Wimmer und Kiesselbach, waren Hirt aus Greifswald nach Frankfurt gefolgt. Sie zogen auch noch einmal mit ihm um, nachdem er im Spätsommer 1941 den Ruf auf den Anatomie-Lehrstuhl an der Medizinischen Fakultät der neugegründeten Reichsuniversität Straßburg angenommen hatte und zum Direktor des Anatomischen Instituts ernannt worden war. Wenige Monate nach seiner Ankunft in Straßburg fasste Hirt zusammen mit dem „Ahnenerbe“ den Plan, die in seinem Institut vorhandene anthropologische Sammlung auszubauen - und zwar „nach modernen Gesichtspunkten“, wie er es einmal formulierte. Die Collections Morphologiques de la Faculté de Medicine de Strasbourg wurden an der Universität Straßburg sowohl unter französischer als auch unter deutscher Direktion seit dem 18. Jahrhundert gepflegt. Das Musée Anatomique enthielt verschiedene Abteilungen mit anatomischen und pathologischen Präparaten, sowie eine anthropologische Sammlung. Letztere wurde besonders von Gustav Schwalbe gepflegt, der eine eigene Kollektion von Kopf- und Schädelpräparaten zusammengestellt hatte. Berühmte Schädelsammlungen gab es vielerorts, z.B. in Berlin und am Naturhistorischen Museum in Wien. Hirts „moderne Gesichtspunkte“ orientierten sich an der seinerzeit maßgebenden Rassenideologie. darum beabsichtigte er, die Institutssammlung um Schädel von Juden zu erweitern. Dazu sollten unter gefangenen Politkommissaren der Roten Armee Juden selektiert und ermordet werden. Aus der Zusammenarbeit mit dem SS-Ahnenerbe, die er bei einem Treffen mit dessen Geschäftsführer Wolfram Sievers Ende November 1941 verabredete, folgten einige Änderungen des ursprünglichen Vorhabens. Nicht mehr nur Schädel von Juden waren nun gefragt, sondern komplette Skelette. Für diesen Zweck selektierten zwei Ahnenerbe-Anthropologen im KZ Auschwitz jüdische Häftlinge, von denen 86 ins KZ Natzweiler-Struthof überstellt und im August 1943 in einer improvisierten Gaskammer ermorden wurden. Die Leichen ließ Hirt an sein Institut bringen und vor der beabsichtigten Präparation konservieren.


Er wurde damit ebenso zum Verbrecher wie mit seinen Menschenversuchen an weiteren KZ-Häftlingen, an denen er Gegenmittel zu Kampfgasen erprobte. Skrupellos bezog er außerdem aus nahen Gefangenenlagern Leichen von russischen Kriegsgefangenen, die er in der Lehre verwendete. Die Nutzung von Leichen aus Gefangenenlagern und anderen Opfern des nationalsozialistischen Regimes war auch in allen anderen deutschen Anatomien üblich. Noch vor der Ankunft der Alliierten in Straßburg im November 1944 setzte sich Hirt nach Tübingen ab, wohin die Reichsuniversität Straßburg ihren Sitz und zahlreiche Institute verlegte. Zuvor hatte er Mitarbeiter beauftragt, die konservierten 86 Leichen zu zerstückeln und im Krematorium verbrennen zu lassen. In Tübingen hatte er zwar einen Arbeitsplatz am dortigen Anatomischen Institut bekommen, doch einen regulären Wissenschaftsbetrieb konnte er dort nicht mehr aufziehen. Wenige Tage vor dem Einmarsch der französischen Truppen (19. April 1945) flüchtete der Anatom ein weiteres Mal. Er kam bis in die Gegend vom Schluchsee im Schwarzwald, wo er vor seiner Selbsttötung am 2. Juni 1945 zunächst in einer Waldhütte, dann auf einem Bauernhof in Schönenbach in Untermiete lebte. In Straßburg hatten Hirts Anatomie-Mitarbeiter ihren Auftrag nicht mehr abschließen können. Die Alliierten fanden im Keller des Straßburger Institutes in den Leichenbecken die Körper und Körperteile der 86 ermordeten Jüdinnen und Juden. Sie wurden obduziert und mehrere Monate später beigesetzt. Erst nach sechs Jahrzehnten wurden die aus vielen europäischen Ländern nach Auschwitz deportierten Männer und Frauen identifiziert. Hirt war der einzige Anatom, dessen Name und Verbrechen während des Nürnberger Ärzteprozesses erwähnt wurden. Sein Suizid wurde jedoch erst Jahre später bekannt.


Literatur:

Alvermann, Dirk: “Praktisch begraben” – NS-Opfer in der Greifswalder Anatomie 1935-1947. In: Dirk Alvermann (Hg.):“… die letzten Schranken fallen lassen”: Studien zur Universität Greifswald im Nationalsozialismus. Köln Weimar Wien: Böhlau Verlag 2015, 311-351.

Bauer, Axel. W. 1996. “Die Universität Heidelberg und ihre medizinische Fakultät 1933-1945. Umbrüche und Kontinuitäten.” 1999: Zeitschrift für Sozialgeschichte des 20. und 21. Jahrhunderts 11(4):46-72.

Hildebrandt, Sabine 2017: “The Anatomy of Murder. Ethical Transgressions and Anatomical Science during the Third Reich.” New York 2016: Berghahn Books

Kasten, Frederick H. 1991. “Unethical Nazi Medicine in Annexed Alsace-Lorraine: The Strange Case of Nazi Anatomist Professor Dr. August Hirt.” In: Essays in Modern German History and Archival Policy, edited by George O. Kent, 173-208. Fairfax Virginia: George Mason University Press.

Lachman, Ernest. 1977. “Anatomist of Infamy: August Hirt.” Bulletin of the History of Medicine 51: 594-602.

Lang, Hans-Joachim. 2004. Die Namen der Nummern: Wie es gelang, die 86 Opfer eines NS-Verbrechens zu identifizieren. Hamburg: Hoffmann und Campe Verlag.

Lang, Hans-Joachim. 2013a. “Die Namen der Nummern, Erinnerung an 86 jüdische Opfer eines Verbrechens von NS-Wissenschaftlern.” https://www.die-namen-der-nummern.de/index.php/de/

Lang, Hans-Joachim. 2013b. “August Hirt and “Extraordinary Opportunities for Cadaver Delivery” to Anatomical Institutes in National Socialism: a Murderous Change in Paradigm.” Annals of Anatomy 195:373-380.

Lang, Hans-Joachim 2018: "Des noms derrière des numéros. L'identification des 86 victimes d'un crime nazi. Une enquête." Erweiterte und überarbeitete Neuausgabe. Mit einem Vorwort von Johann Chapoutot und einem Nachwort von Georges Yoram Federman. Strasbourg 2018: Presses universitaires de Strasbourg.

Lang, Hans-Joachim 2019: “Schädelstätte moderner Forschung.” Frankfurter Allgemeine Zeitung vom 20. Februar 2019.

Le Minor, Jean-Marie, Franck Billmann, Henri Sick, Jean-Marie Vetter und Bertrand Ludes: Anatomie(s) & Pathologies. Les Collections Morphologiques de la Faculté de Medicine de Strasbourg. Bernardswiller: I.D. l’Édition, 2009.

Uhlmann, Angelika: August Hirt und seine Mitarbeiter Kiesselbach, Wimmer und Mayer: die Karrieren vor der Reichuniversität Straβburg. Revue d’Allemagne et des Pays de langue allemande 43(2011), 333-340.

Uhlmann, Angelika und Andreas Winkelmann: The Science Prior to the Crime: August Hirt’s Career Before 1941.” Annals of Anatomy 204 (2016), 118-126.

Autor: Hans-Joachim Lang, editiert von Sabine Hildebrandt

Biographie

August Hirt naît le 29 avril 1898 à Mannheim. Il est le fils aîné d’un plâtrier suisse devenu fabricant de liqueur et d’une fille de boulanger originaire de Mannheim. Élève aux résultats médiocres, il redouble l’Obertertia (la cinquième classe du Gymnasium, établissement d’enseignement secondaire) à cause de ses piètres notes en mathématiques et en français. Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale, il s’engage comme volontaire dans l’armée en 1914, avant d’être blessé à la mâchoire par une balle deux ans plus tard – une blessure dont il garde de grandes cicatrices sur le visage. Décoré de la Croix de fer de deuxième classe, il reprend sa scolarité à Mannheim et passe son baccalauréat en 1917.
Il s’inscrit à la faculté de médecine de Heidelberg où il acquiert la nationalité allemande en plus de sa nationalité suisse, et intègre la corporation étudiante nationaliste Normannia. Pendant ses études à Heidelberg, Hirt étudie le système nerveux autonome. C’est en se basant sur ces travaux qu’il entame une thèse de médecine encadrée par Curt Elze et qu’il présente devant Erich Kallius en 1921. D’autres recherches sur l’innervation du rein servent de point de départ à la thèse d’habilitation qu’il soutient en 1925. À cette époque, Hirt développe, avec l’aide du pharmacologiste Philipp Ellinger, un nouveau type de microscope à fluorescence, à savoir le microscope intravital. Cet instrument permet aux scientifiques d’étudier pour la première fois des organes vivants et leur circulation sanguine, grâce à la fluorescence intrinsèque de ces organes ou à l’ajout de colorants. Hirt et Ellinger, qui est plus âgé et expérimenté, font breveter leur prototype et c’est l’entreprise Zeiss, située à Iéna, qui commercialise le concept. Aujourd’hui encore, le microscope « Hirt-Ellinger » de Zeiss est considéré comme une avancée majeure dans l’histoire de la microscopie moderne. Malgré plusieurs années fructueuses, la collaboration des deux scientifiques prend fin. Leur dernière publication commune parait en 1932. En 1933, l’année où il est nommé professeur titulaire à l’académie de médecine de Düsseldorf, Ellinger est licencié en raison de ses origines juives et il émigre en Grande-Bretagne. Nommé professeur d’anatomie hors cadre en 1932, Hirt organise de son côté des exercices d’entrainement paramilitaire à partir de 1930. En 1932, il intègre le Kampfbund für deutsche Kultur (Ligue de défense de la culture allemande), un mouvement nationaliste et antisémite, puis il rejoint la SS le 1er avril 1933 (membre n° 100414), avant de s’inscrire au NSDAP le 1er mai 1937 (membre n° 4012784). Il est probable que Hirt ait participé à des manifestations antisémites à Heidelberg, entre autres contre son collègue Hermann Hoepke, marié à une femme juive et renvoyé de l’enseignement supérieur en 1937. Après le départ forcé d’Ellinger, son ancien collègue s’attribue tout le mérite de leurs contributions scientifiques concernant la microscopie intravitale et s’approprie les revenus des droits de brevet.
C’est lorsqu’il est nommé à la chaire d’anatomie de l’université de Greifswald en 1936 que la carrière de Hirt prend enfin le tournant qu’il avait longtemps espéré en vain. Malgré les lettres de recommandation mitigées de ses collègues, c’est le ministère de l’Éducation, de la Science et de la Formation populaire du Reich qui le recommande pour ce poste. Hirt réussit ensuite à s’imposer à Greifswald grâce à ses capacités d’organisation et à l’obtention de fonds de recherche. C’est également à cette époque qu’il effectue une mission pour le préhistorien Rolf Höhne, chargé de superviser les fouilles entreprises dans la cathédrale de Quedlinburg en 1936. À la demande de ce dernier, Hirt réalise l’expertise d’un crâne découvert sur les lieux. Les SS ont par la suite utilisé son travail pour présenter ce crâne en juin 1937 comme celui du roi Henri Ier.
En 1938, Hirt prend la place de Wilhelm Pfuhl, qui travaillait à Francfort-sur-le-Main, car ce dernier ne supporte pas plus le climat local que la femme de Hirt celui de la Baltique. Toutefois, du fait de son engagement volontaire dans l’armée en tant que médecin de troupe sur le front est, les Francfortois ne le voient pas souvent prendre part aux activités d’enseignement et de recherche. En son absence, c’est surtout son assistant Karl Wimmer qui s’occupe des recherches sur la prévention du cancer et des lésions causées par l’exposition aux gaz de combat en utilisant des préparations à base de vitamine A. Wimmer effectue des tests sur des animaux, tandis que Hirt mène des expériences similaires sur des sujets humains à la Militärärztliche Akademie de Berlin au début de l’année 1940. Anton Kiesselbach, qui a déjà obtenu son habilitation, assure quant à lui les cours à la place de Hirt. Wimmer et Kiesselbach suivent tous deux Hirt à Francfort. Ils l’accompagnent également lorsqu’il accepte, à la fin de l’été 1941, la chaire d’anatomie de la faculté de médecine de la nouvelle Reichsuniversität Straßburg et qu’il est nommé directeur de l’institut d’anatomie.
Quelques mois après son arrivée à Strasbourg, Hirt élabore le projet avec la SS-Ahnenerbe d’enrichir la collection anthropologique de son institut « en tenant compte autant que possible des points de vue modernes », comme il le déclare lui-même. Les collections morphologiques de la faculté de médecine ont été conservées et entretenues à l’université de Strasbourg depuis le XVIIIe siècle, aussi bien sous la direction française qu’allemande. Le musée anatomique comprend plusieurs séries de préparations anatomiques et pathologiques ainsi qu’une collection anthropologique. Cette dernière a notamment été réunie par Gustav Schwalbe, qui avait constitué sa propre collection de préparations de têtes et de crânes. À l’époque, de célèbres collections de crânes sont exposées dans différents lieux, à Berlin et au Musée d’histoire naturelle de Vienne, par exemple.
Les « points de vue modernes » évoqués par Hirt correspondent à l’idéologie raciale dominante à l’époque. C’est la raison pour laquelle il veut compléter la collection de l’institut avec des crânes de personnes juives. Pour ce faire, il est prévu que des Juifs soient sélectionnés parmi les commissaires politiques de l’Armée rouge capturés. Toutefois, sa collaboration avec la SS-Ahnenerbe – dont il a convenu lors d’un entretien avec son directeur, Wolfram Sievers, fin novembre 1941 – entraîne quelques modifications du projet initial. Il n’est plus seulement question de crânes juifs, mais de squelettes entiers. À cette fin, deux anthropologues travaillant pour le compte de l’Ahnenerbe sont chargés de sélectionner des détenus juifs du camp de concentration d’Auschwitz : 86 personnes sont ainsi transférées au camp de concertation de Natzweiler puis assassinées dans la chambre à gaz aménagée près du camp en août 1943. Les corps sont livrés à l’institut de Hirt et conservés en vue d’être préparés par la suite.


Ces actes font de Hirt un criminel au même titre que les expériences qu’il a menées sur d’autres détenus de camps de concentration, sur lesquels il a testé des antidotes aux dommages causés par l’exposition à des gaz de combat. Par ailleurs, il n’a eu aucun scrupule à s’approvisionner dans les camps de prisonniers voisins en corps de prisonniers de guerre russes qu’il utilisait dans le cadre de ses cours. Utiliser les corps de détenus et d’autres victimes du régime national-socialiste est une pratique qui était courante dans tous les autres instituts d’anatomie allemands.
Avant même l’arrivée des Alliés à Strasbourg en novembre 1944, Hirt déménage à Tübingen où ont été évacués la Reichsuniversität Straßburg et ses nombreux instituts. Avant cela, il demande à des collaborateurs de désosser les 86 corps conservés et de les faire incinérer dans le crématorium. Mais s’il parvient à obtenir un poste à l’institut d’anatomie de Tübingen, Hirt ne peut toutefois y mener une activité scientifique régulière. Quelques jours avant l’invasion des troupes françaises (le 19 avril 1945), l’anatomiste prend de nouveau la fuite. Il se rend dans la région du Schluchsee, en Forêt-Noire, où il vit d’abord dans une maison forestière qu’il sous-loue, puis dans une ferme à Schönenbach, avant de se suicider le 2 juin 1945.
À Strasbourg, les collaborateurs de Hirt de l’institut d’anatomie n’ont pas pu mener leur mission à bien. Les Alliés découvrent les corps (entiers ou en morceaux) des 86 juifs assassinés dans la morgue située au sous-sol de l’institut strasbourgeois. Ils sont autopsiés puis enterrés quelques mois plus tard. Il a ensuite fallu attendre soixante ans pour que les personnes déportées à Auschwitz depuis divers pays européens soient identifiées. Hirt est le seul anatomiste dont le nom et les crimes ont été mentionnés lors du Procès des médecins de Nuremberg, bien que son suicide n’ait été découvert que bien des années plus tard.



Repères

Localisations

Nationalités

Confessions

Publications

  • Hirt, August. Der Grenzstrang des Sympathicus bei einigen Sauriern. Zeitschrift für Anatomie und Entwicklungsgeschichte 62 (1921) : 536-551
  • Hirt, August. Die Innervation der Niere. Verhandlungen der Anatomischen Gesellschaft. Ergänzungsband zum Anatomischen Anzeiger 58 (1924) : 158-159
  • Hirt, August. Vergleichend-anatomische Untersuchungen über die Innervation der Niere. Zeitschrift für Anatomie und Entwicklungsgeschichte 73 (1924) : 621-644
  • Ellinger, Philipp ; Hirt, August. Zur Funktion der Nierennerven. Archiv für experimentelle Pathologie und Pharmakologie 105 (1925) : 19-20
  • Ellinger, Philipp ; Hirt, August. Zur Funktion der Nierennerven. Archiv für Experimentelle Pathologie und Pharmakologie 106 (1925) : 135-208
  • Ellinger, Philipp ; Hirt, August. Zur Innervation der Niere. Archiv für experimentelle Pathologie und Pharmakologie 105 (1925) : 18-19
  • Hirt, August. Über den Faserverlauf der Nierennerven. Zeitschrift für Anatomie und Entwicklungsgeschichte 78 (1926) : 260-276
  • Hirt, August. Zur Analyse des Spinalganglions. Verhandlungen der Anatomischen Gesellschaft. Ergänzungsband zum Anatomischen Anzeiger 63 (1927) : 165-171
  • HIRT Über den Aufbau des Spinalganglions und Z6K9W2IJ
  • ELLINGER Makroskopische Untersuchungen an lebende YMJ7TM8D
  • Ellinger, Philipp ; Hirt, August. Mikroskopische Beobachtungen an lebenden Organen mit Demonstrationen (Intravitalmikroskopie). Archiv für experimentelle Pathologie und Pharmakologie 147 (1929) : 63
  • Ellinger, Philipp ; Hirt, August. Mikroskopische Untersuchung an lebenden Organen. I. Mitteilung. Methodik: Intravitalmikroskopie. Zeitschrift für Anatomie und Entwicklungsgeschichte 90 (1929) : 791-802
  • Ellinger, Philipp ; Hirt, August. Mikroskopische Untersuchungen an lebenden Organen. II. Mitteilung: Zur Funktion der Froschniere. (Die Ausscheidung des Fluoreszeins in der Froschniere). Archiv für experimentelle Pathologie und Pharmakologie 145 (1929) : 193-210
  • Ellinger, Philipp ; Hirt, August. Mikroskopische Untersuchungen an lebenden Organen. III. Mitteilung: Zur Funktion der Froschniere. (Die Ausscheidung von Fluoreszein und Trypaflavin durch die Niere des Winterfrosches). Archiv für experimentelle Pathologie und Pharmakologie 150 (1930) : 285-297
  • Hirt, August. Zur Innervation der Niere und Nebenniere des Frosches. Zeitschrift für Anatomie und Entwicklungsgeschichte 91 (1930) : 580-593
  • Ellinger, Philipp ; Hirt, August. Mikroskopische Untersuchungen an lebenden Organen. IV. Mitteilung: Zur Funktion der Froschniere. (Die Ausscheidung von Trypaflavin und Säure durch die Niere des Sommerfrosches). Archiv für experimentelle Pathologie und Pharmakologie 159 (1931) : 111-127
  • Hirt, August. Die anatomischen Grundlagen des sympathischen und parasympathischen Nervensystems. Schweizerisches medizinisches Jahrbuch (1931) : LVIII-LXVII
  • Hirt, August ; Ellinger, Philipp. Eine Methode zur Beobachtung lebender Organe mit stärksten Vergrösserungen im Lumineszenzlicht (Intravitalmikroskopie). In:Handbuch der biologischen Arbeitsmethoden. Abt. V. Methoden zum Studium der Funktionen der einzelnen Organe des tierischen Organismus. Teil 2, Abderhalden, Emil, 1753-1764. Berlin, Wien : Urban & Schwarzenberg, 1932
  • edMethod and Device for Microscopically Viewing Living Objects. , déposé le et accordé le
  • edVerfahren zur mikroskopischen Untersuchung lebendiger Objekte. , déposé le et accordé le
  • Hirt, August. Sympathisches Nervensystem und Nebenniere. Die vergleichende Anatomie des sympathischen Nervensystems. In:Handbuch der vergleichenden Anatomie der Wirbeltiere. Zweiter Band. 1. Hälfte, Göppert, Ernst;Lubosch, Wilhelm;Kallius, Erich;Bolk, Louis, 685-776. Berlin : Urban & Schwarzenberg, 1934
  • Hirt, August. Über mikroskopische Untersuchungen an der lebenden Leber bei Frosch und weißer Ratte. Verhandlungen der Anatomischen Gesellschaft. Ergänzungsband zum Anatomischen Anzeiger 78 (1934) : 222-224
  • edAnatomische Grundlagen der autonomen Organinnervation. Vortrag anläßlich der Sitzung des Medizinischen Vereins Greifswald vom 23.04.1936. Greifswald, 1936-04-23
  • edVeränderungen im Auerbachschen Plexus nach Magenreflektion. Vortrag anläßlich der Sitzung des Medizinischen Vereins Greifswald vom 17.06.1937. Greifswald, 1937-06-17
  • Hirt, August. Die Anatomie von 1907 bis 1938. In:100 Jahre medizinische Forschung in Greifswald: Festschrift zur Feier des 75-jährigen Bestehens des Medizinischen Vereins, Terbrüggen, August;Loeschcke, Hermann, 42-. Greifswald : Bamberg, 1938. (Bischoff kein Autor, nur Mitarbeiter)
  • Hirt, August. Lebenduntersuchungen am subcutanen Bindegewebe der weißen Maus mit dem Luminescenzmikroskop. Klinische Wochenschrift 17 (1938) : 1599
  • Hirt, August ; Ansorge, Ingeborg ; Markstahler, Hedy. Luminescenzmikroskopische Untersuchungen an der lebenden Frosch- und Rattenleber. Die Ausscheidung von Fluorescein und Trypoflavin. Zeitschrift für Anatomie und Entwicklungsgeschichte 109 (1938) : 1-32
  • Hirt, August. Die Lumineszenzmikroskopie und ihre Bedeutung für die medizinische Forschung. Zeiss-Nachrichten 3 (1939) : 82-106
  • Hirt, August. Intravitalmikroskopie im Lumineszenzlicht. Zeiss-Nachrichten 2 (1939) : 358-374
  • Sommer, H. ; Kiesselbach, Anton ; Hirt, August ; Wimmer, Karl. Lumineszenzmikroskopische Untersuchungen an den Mastzellen der lebenden Maus. Verhandlungen der Anatomischen Gesellschaft. Ergänzungsband zum Anatomischen Anzeiger 87 (1939) : 97-105
  • Hirt, August. Lumineszenzmikroskopische Untersuchungen am Nervensystem des lebenden Tieres. Verhandlungen der Anatomischen Gesellschaft. Ergänzungsband zum Anatomischen Anzeiger 88 (1939) : 25-42
  • Wimmer, Karl ; Hirt, August. Luminescenzmikroskopische Beobachtungen über das Verhalten von Nicotinsäure und Nicotinsäureamid im lebenden Organismus. Klinische Wochenschrift 18 (1939) : 765-767
  • Wimmer, Karl ; Hirt, August. Luminescenzmikroskopische Beobachtung über das Verhalten von Vitaminen im lebenden Organismus. Vitamin B2 in der Leber. Klinische Wochenschrift 18 (1939) : 733-740
  • Wimmer, Karl ; Hirt, August. Luminescenzmikroskopische Untersuchungen am lebenden Tier. Die Bedeutung des retriculoendothelialen Systems und der Trägersubstanzen im Vitaminstoffwechsel. Klinische Wochenschrift 19 (1940) : 123-128

Relations

Directeur de thèse de

Supérieur hierarchique de

Enseignant de

Liens à institutions

Universität Greifswald

Reichsuniversität Straβburg

Universität Heidelberg

Universität Frankfurt am Main

Heidelberg

1898-04-29T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
1945-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Décès
1922-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Autorisation d'exercer la médecine
1941-01-01T00:00:00Z
1944-01-01T00:00:00Z
Carrière
Reichsuniversität Straβburg, ordentlicher Professor,
1917-01-01T00:00:00Z
1921-01-01T00:00:00Z
Carrière
1922-01-01T00:00:00Z
1930-01-01T00:00:00Z
Carrière
1930-01-01T00:00:00Z
1936-01-01T00:00:00Z
Carrière
Universität Heidelberg, außerordentlicher Professor,
1936-04-01T00:00:00Z
1939-01-01T00:00:00Z
Carrière
Universität Greifswald, ordentlicher Professor,
1939-10-01T00:00:00Z
1941-01-01T00:00:00Z
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