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Différences entre les versions de « Josef Neustifter »

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|Contexte_fr===Enfance et scolarité==
|Contexte_fr===Enfance et scolarité==


Josef Neustifter est né le 24 février 1917 à Freyung, une ville de Basse-Bavière située à la frontière immédiate de l’actuelle République tchèque et de l’Autriche. Fils d’un fonctionnaire occupant un poste d’inspecteur du gouvernement (Regierungsinspektor), Josef Neustifter, et de son épouse, Maria née Schmid, Josef Neustifter grandit dans sa région bavaroise natale.  
Josef Neustifter est né le 24 février 1917 à Freyung, une ville de Basse-Bavière située à la frontière immédiate de l’actuelle République tchèque et de l’Autriche. Fils d’un fonctionnaire occupant un poste d’inspecteur du gouvernement (''Regierungsinspektor''), Josef Neustifter, et de son épouse, Maria née Schmid, Josef Neustifter grandit dans sa région bavaroise natale.  


En 1923, à l’âge de six ans, Josef Neustifter débute sa scolarité à l’école élémentaire (Volksschule) de Freyung. Cinq ans plus tard, en 1928, probablement à la suite d’un déménagement peut-être dû à une mutation de son père, il poursuit sa scolarité au lycée et entre au humanistisches Gymnasium de la ville de Passau, à la frontière autrichienne et au confluent du Danube, de l’Inn et de l’Ilz. Au cours des années 1930, il change d’établissement et se rend à Straubing et fréquente le humanistisches Gymnasium jusqu’à l’obtention de son baccalauréat (Reifeprüfung) en janvier 1937.
En 1923, à l’âge de six ans, Josef Neustifter débute sa scolarité à l’école élémentaire (''Volksschule'') de Freyung. Cinq ans plus tard, en 1928, probablement à la suite d’un déménagement peut-être dû à une mutation de son père, il poursuit sa scolarité au lycée et entre au ''Humanistisches Gymnasium'' de la ville de Passau, à la frontière autrichienne et au confluent du Danube, de l’Inn et de l’Ilz. Au cours des années 1930, il change d’établissement et se rend à Straubing et fréquente le ''Humanistisches Gymnasium'' jusqu’à l’obtention de son baccalauréat (''Reifeprüfung'') en janvier 1937.
 
Durant les deux années qui suivent, Josef Neustifter se soumet aux obligations civiques et militaires requises par la loi de l’Allemagne nazie. Il effectue d’abord son service du travail obligatoire au ''Reichsarbeitsdienst'' pendant six mois, puis accomplit son service militaire pendant un an et demi.  


Durant les deux années qui suivent, Josef Neustifter se soumet aux obligations civiques et militaires requises par la loi de l’Allemagne nazie. Il effectue d’abord son service du travail obligatoire au Reichsarbeitsdienst pendant six mois, puis accomplit son service militaire pendant un an et demi.


==Les études de médecine==
==Les études de médecine==


À la fin de son service militaire, Josef Neustifter décide de commencer des études de médecine et s’inscrit à l’université de Munich dès le semestre d’été 1939. Il suit les quatre premiers semestres de la formation médicale, dits précliniques, et réussit, en 1941, l’examen intermédiaire de médecine (Physikum) qui marque la fin de la deuxième année d’études.
À la fin de son service militaire, Josef Neustifter décide de commencer des études de médecine et s’inscrit à l’université de Munich dès le semestre d’été 1939. Il suit les quatre premiers semestres de la formation médicale, dits précliniques, et réussit, en 1941, l’examen intermédiaire de médecine (''Physikum'') qui marque la fin de la deuxième année d’études.


Dès l’ouverture de la Reichsuniversität Strassburg en Alsace annexée pour le semestre d’hiver 1941-1942, Josef Neustifter s’inscrit à la faculté de médecine de cette nouvelle université nazie pour la suite de son cursus clinique. Comme il l’écrit dans le curriculum vitae accompagnant le manuscrit de sa thèse de doctorat, Josef Neustifter suit les cours jusqu’au semestre d’été 1944 et envisage de présenter l’examen médical d’État à l’issue de ce dixième semestre d’études, un examen qu’il a manifestement mené à terme et réussi.
Dès l’ouverture de la ''Reichsuniversität Strassburg'' en Alsace annexée pour le semestre d’hiver 1941-1942, Josef Neustifter s’inscrit à la faculté de médecine de cette nouvelle université nazie pour la suite de son cursus clinique. Comme il l’écrit dans le curriculum vitae accompagnant le manuscrit de sa thèse de doctorat, Josef Neustifter suit les cours jusqu’au semestre d’été 1944 et envisage de présenter l’examen médical d’État à l’issue de ce dixième semestre d’études, un examen qu’il a manifestement mené à terme et réussi.




==La thèse de doctorat de médecine==
==La thèse de doctorat de médecine==


Durant ses études à Strasbourg, Josef Neustifter entame la préparation d’une thèse de doctorat de médecine pour compléter sa formation universitaire et académique. Sous la direction du Professeur Otto Busse (1906-1974) de la clinique gynécologique de la Reichsuniversität Strassburg – dont il est l’un des vingt-six doctorants qu’il a encadrés à Strasbourg entre 1943 et 1944 –, Josef Neustifter réalise une étude statistique et clinique sur le décollement prématuré du placenta. Sa thèse est intitulée : « Le décollement prématuré du placenta pourtant normalement situé dans l’utérus (cas de la clinique gynécologique universitaire de Strasbourg entre 1930 et 1939) » (Die vorzeitige Lösung der an normaler Stelle inserierten Plazenta (Fälle der Universitätsfrauenklinik zu Strassburg in den Jahren 1930 bis 1939)).
Durant ses études à Strasbourg, Josef Neustifter entame la préparation d’une thèse de doctorat de médecine pour compléter sa formation universitaire et académique. Sous la direction du Professeur Otto Busse (1906-1974) de la clinique gynécologique de la ''Reichsuniversität Strassburg'' – dont il est l’un des vingt-six doctorants qu’il a encadrés à Strasbourg entre 1943 et 1944 –, Josef Neustifter réalise une étude statistique et clinique sur le décollement prématuré du placenta. Sa thèse est intitulée : « Le décollement prématuré du placenta pourtant normalement situé dans l’utérus (cas de la clinique gynécologique universitaire de Strasbourg entre 1930 et 1939) » (''Die vorzeitige Lösung der an normaler Stelle inserierten Plazenta (Fälle der Universitätsfrauenklinik zu Strassburg in den Jahren 1930 bis 1939)'').


Dans celle-ci, Josef Neustifter cherche à expliciter les nouvelles considérations apportées par les dernières recherches et à les comparer aux anciennes en s’appuyant sur les cas observés à la clinique gynécologique française de Strasbourg entre 1930 et 1939. Pour cela, il commence par rappeler l’importance d’un tel sujet qui concerne une complication obstétricale dangereuse, quand bien même elle est rare. Il précise également que sous le concept « décollement placentaire prématuré » regroupe à la fois ceux qui ont été clairement identifiés au cours de la grossesse, mais également ceux qui n’ont eu aucune incidence sur le déroulement de la naissance et qui n’ont pu être identifiés qu’à l’occasion de l’examen minutieux du placenta de la mère survenu après l’accouchement.  
Dans celle-ci, Josef Neustifter cherche à expliciter les nouvelles considérations apportées par les dernières recherches et à les comparer aux anciennes en s’appuyant sur les cas observés à la clinique gynécologique française de Strasbourg entre 1930 et 1939. Pour cela, il commence par rappeler l’importance d’un tel sujet qui concerne une complication obstétricale dangereuse, quand bien même elle est rare. Il précise également que sous le concept « décollement placentaire prématuré » regroupe à la fois ceux qui ont été clairement identifiés au cours de la grossesse, mais également ceux qui n’ont eu aucune incidence sur le déroulement de la naissance et qui n’ont pu être identifiés qu’à l’occasion de l’examen minutieux du placenta de la mère survenu après l’accouchement.  
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Par la suite, Josef Neustifter compare ces données avec celles trouvées dans les ouvrages médicaux et scientifique, précisant qu’au fil des années, cette complication obstétrique tend à devenir de plus en plus fréquente, ainsi que le montre l’ouvrage de Pragers, publié à partir d’observations réalisées à la clinique gynécologique d’Oslo, où les décollements placentaires prématurés passent de 0,16% des cas de naissances en 1914 à 0,50% en 1921 et à 0,60% en 1926. À Strasbourg, Josef calcule une fréquence de la pathologie de l’ordre de 0,15%, soit un cas pour 679 naissances normales, ce qui est apparemment assez proche de ce qu’il a découvert dans la littérature médicale. Il évoque enfin l’âge des patientes qui ont pour l’écrasante majorité entre 20 et 40 ans.
Par la suite, Josef Neustifter compare ces données avec celles trouvées dans les ouvrages médicaux et scientifique, précisant qu’au fil des années, cette complication obstétrique tend à devenir de plus en plus fréquente, ainsi que le montre l’ouvrage de Pragers, publié à partir d’observations réalisées à la clinique gynécologique d’Oslo, où les décollements placentaires prématurés passent de 0,16% des cas de naissances en 1914 à 0,50% en 1921 et à 0,60% en 1926. À Strasbourg, Josef calcule une fréquence de la pathologie de l’ordre de 0,15%, soit un cas pour 679 naissances normales, ce qui est apparemment assez proche de ce qu’il a découvert dans la littérature médicale. Il évoque enfin l’âge des patientes qui ont pour l’écrasante majorité entre 20 et 40 ans.


Dans la suite de son travail, Josef Neustifter s’intéresse aux signes cliniques et indique que le symptôme principal est le saignement, qui survient aussi bien avant les contractions (Wehentätigkeit), ou à n’importe quel moment de la dilatation (Eröffnungsperiode) ou de l’expulsion du bébé (Austreibungsperiode). Il aborde ensuite le thème du diagnostic différentiel, puis celui du pronostic, en mettant en avant le risque de décès, tant celui de la mère que de l’enfant, à la lumière de la littérature médicale, où la mortalité de l’enfant est nettement plus élevée (entre 60 et 85%) alors que celle de la mère oscille entre 9% et 52% selon les auteurs et les études qu’ils ont réalisées. Ici, Josef Neustifter précise que sur les quarante-cinq patientes ayant présenté un décollement placentaire prématuré partiel, la mortalité des mères atteint 6,7% (trois mères) et celle des enfants exactement 53,3% (24 enfants). Pour les vingt autres cas, les chiffres sont respectivement les suivants : 15% de décès chez les parturientes (3) et 85% chez les nouveau-nés (17). Josef termine sa thèse en évoquant les traitements envisageables pour éviter le décès de la mère, notamment dans les cas graves de décollement total, où la survie de l’enfant n’est guère possible. Enfin, il reproduit un grand tableau en annexe dans lequel il récapitule l’ensemble des cas analysés, un à un. Il reprend notamment quelques éléments du déroulement de la naissance, le décès de la mère et celui de l’enfant (le cas échéant), puis donne plus d’informations sur le placenta et ajoute des remarques.
Dans la suite de son travail, Josef Neustifter s’intéresse aux signes cliniques et indique que le symptôme principal est le saignement, qui survient aussi bien avant les contractions (''Wehentätigkeit''), ou à n’importe quel moment de la dilatation (''Eröffnungsperiode') ou de l’expulsion du bébé (''Austreibungsperiode''). Il aborde ensuite le thème du diagnostic différentiel, puis celui du pronostic, en mettant en avant le risque de décès, tant celui de la mère que de l’enfant, à la lumière de la littérature médicale, où la mortalité de l’enfant est nettement plus élevée (entre 60 et 85%) alors que celle de la mère oscille entre 9% et 52% selon les auteurs et les études qu’ils ont réalisées. Ici, Josef Neustifter précise que sur les quarante-cinq patientes ayant présenté un décollement placentaire prématuré partiel, la mortalité des mères atteint 6,7% (trois mères) et celle des enfants exactement 53,3% (24 enfants). Pour les vingt autres cas, les chiffres sont respectivement les suivants : 15% de décès chez les parturientes (3) et 85% chez les nouveau-nés (17). Josef termine sa thèse en évoquant les traitements envisageables pour éviter le décès de la mère, notamment dans les cas graves de décollement total, où la survie de l’enfant n’est guère possible. Enfin, il reproduit un grand tableau en annexe dans lequel il récapitule l’ensemble des cas analysés, un à un. Il reprend notamment quelques éléments du déroulement de la naissance, le décès de la mère et celui de l’enfant (le cas échéant), puis donne plus d’informations sur le placenta et ajoute des remarques.


Dans l’ensemble, Josef Neustifter indique que son travail confirme les principales données de la littérature scientifique, tant dans les statistiques, que dans la description des symptômes sous-jacents, du diagnostic différentiel, ou encore du pronostic et de la mortalité, ce qui ne lui permet pas d’apporter quelque chose de nouveau en la matière.  
Dans l’ensemble, Josef Neustifter indique que son travail confirme les principales données de la littérature scientifique, tant dans les statistiques, que dans la description des symptômes sous-jacents, du diagnostic différentiel, ou encore du pronostic et de la mortalité, ce qui ne lui permet pas d’apporter quelque chose de nouveau en la matière.  
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==Après-guerre==
==Après-guerre==


Après la guerre, le Dr. Josef Neustifter sert pendant de nombreuses années comme médecin généraliste (Allgemeinarzt) dans la ville de Dingolfing en Basse-Bavière et travaille également comme Landessportarzt für Bayern des DB Sportverbandes. Par ailleurs, Josef Neustifter est aussi récipiendaire du Bundesverdienstkreuz, l’ordre du mérite de la République fédérale d’Allemagne, c’est-à-dire la plus haute distinction honorifique civile allemande.
Après la guerre, le Dr. Josef Neustifter sert pendant de nombreuses années comme médecin généraliste (''Allgemeinarzt'') dans la ville de Dingolfing en Basse-Bavière et travaille également comme ''Landessportarzt für Bayern des DB Sportverbandes''. Par ailleurs, Josef Neustifter est aussi récipiendaire du ''Bundesverdienstkreuz'', l’ordre du mérite de la République fédérale d’Allemagne, c’est-à-dire la plus haute distinction honorifique civile allemande.


Marié à Annemarie Neustifter, Josef Neustifter vit successivement à Dingolfing et s’installe enfin à Inning am Holz, une petite commune de l’arrondissement d’Erding au cœur du district de Haute-Bavière. C’est dans ce village qu’il s’éteint le 13 novembre 2011. Son urne repose aujourd’hui au cimetière d’Inning am Holz.
Marié à Annemarie Neustifter, Josef Neustifter vit successivement à Dingolfing et s’installe enfin à Inning am Holz, une petite commune de l’arrondissement d’Erding au cœur du district de Haute-Bavière. C’est dans ce village qu’il s’éteint le 13 novembre 2011. Son urne repose aujourd’hui au cimetière d’Inning am Holz.

Version du 19 décembre 2022 à 16:49


Josef Neustifter
Prénom Josef
Nom Neustifter
Sexe masculin
Naissance 23 février 1917 (Freyung/Krs. Niederbayern (?))
Décès 23 novembre 2011 (Inning am Holz/Oberbayern)
Profession du père Fonctionnaire (Regierungsinspektor)

These Die vorzeitige Lösung der an normaler Stelle inserierten Plazenta. (Fälle der Universitätsfrauenklinik zu Straβburg in den ìJahren 1930 bis 1939) (Reichsuniversität Straβburg, 1944)
Examen 10 juin 1944
Directeur de thèse Otto Busse
Profession Arzt

Titre Dr. med.


Josef Neustifter (1917-2001) est un médecin allemand qui a étudié à l’université de Munich (1939-1941) et à la Reichsuniversität Strassburg (1941-1944). Sous la direction du Professeur Otto Busse (1906-1974) de la clinique gynécologique de l’hôpital civil Strasbourg, Josef Neustifter prépare une thèse de doctorat de médecine et se spécialise en gynécologie.

Biographie

Enfance et scolarité

Josef Neustifter est né le 24 février 1917 à Freyung, une ville de Basse-Bavière située à la frontière immédiate de l’actuelle République tchèque et de l’Autriche. Fils d’un fonctionnaire occupant un poste d’inspecteur du gouvernement (Regierungsinspektor), Josef Neustifter, et de son épouse, Maria née Schmid, Josef Neustifter grandit dans sa région bavaroise natale.

En 1923, à l’âge de six ans, Josef Neustifter débute sa scolarité à l’école élémentaire (Volksschule) de Freyung. Cinq ans plus tard, en 1928, probablement à la suite d’un déménagement peut-être dû à une mutation de son père, il poursuit sa scolarité au lycée et entre au Humanistisches Gymnasium de la ville de Passau, à la frontière autrichienne et au confluent du Danube, de l’Inn et de l’Ilz. Au cours des années 1930, il change d’établissement et se rend à Straubing et fréquente le Humanistisches Gymnasium jusqu’à l’obtention de son baccalauréat (Reifeprüfung) en janvier 1937.

Durant les deux années qui suivent, Josef Neustifter se soumet aux obligations civiques et militaires requises par la loi de l’Allemagne nazie. Il effectue d’abord son service du travail obligatoire au Reichsarbeitsdienst pendant six mois, puis accomplit son service militaire pendant un an et demi.


Les études de médecine

À la fin de son service militaire, Josef Neustifter décide de commencer des études de médecine et s’inscrit à l’université de Munich dès le semestre d’été 1939. Il suit les quatre premiers semestres de la formation médicale, dits précliniques, et réussit, en 1941, l’examen intermédiaire de médecine (Physikum) qui marque la fin de la deuxième année d’études.

Dès l’ouverture de la Reichsuniversität Strassburg en Alsace annexée pour le semestre d’hiver 1941-1942, Josef Neustifter s’inscrit à la faculté de médecine de cette nouvelle université nazie pour la suite de son cursus clinique. Comme il l’écrit dans le curriculum vitae accompagnant le manuscrit de sa thèse de doctorat, Josef Neustifter suit les cours jusqu’au semestre d’été 1944 et envisage de présenter l’examen médical d’État à l’issue de ce dixième semestre d’études, un examen qu’il a manifestement mené à terme et réussi.


La thèse de doctorat de médecine

Durant ses études à Strasbourg, Josef Neustifter entame la préparation d’une thèse de doctorat de médecine pour compléter sa formation universitaire et académique. Sous la direction du Professeur Otto Busse (1906-1974) de la clinique gynécologique de la Reichsuniversität Strassburg – dont il est l’un des vingt-six doctorants qu’il a encadrés à Strasbourg entre 1943 et 1944 –, Josef Neustifter réalise une étude statistique et clinique sur le décollement prématuré du placenta. Sa thèse est intitulée : « Le décollement prématuré du placenta pourtant normalement situé dans l’utérus (cas de la clinique gynécologique universitaire de Strasbourg entre 1930 et 1939) » (Die vorzeitige Lösung der an normaler Stelle inserierten Plazenta (Fälle der Universitätsfrauenklinik zu Strassburg in den Jahren 1930 bis 1939)).

Dans celle-ci, Josef Neustifter cherche à expliciter les nouvelles considérations apportées par les dernières recherches et à les comparer aux anciennes en s’appuyant sur les cas observés à la clinique gynécologique française de Strasbourg entre 1930 et 1939. Pour cela, il commence par rappeler l’importance d’un tel sujet qui concerne une complication obstétricale dangereuse, quand bien même elle est rare. Il précise également que sous le concept « décollement placentaire prématuré » regroupe à la fois ceux qui ont été clairement identifiés au cours de la grossesse, mais également ceux qui n’ont eu aucune incidence sur le déroulement de la naissance et qui n’ont pu être identifiés qu’à l’occasion de l’examen minutieux du placenta de la mère survenu après l’accouchement.

Josef Neustifter reproduit ensuite un tableau statistique qui permet d’approcher les chiffres des cas de placentas décollés (totalement ou partiellement) et de les comparer par rapport au nombre total des naissances survenues à la clinique gynécologique de Strasbourg :



Après avoir dévoilé les chiffres nécessaires à son étude, Josef Neustifter se sert de la littérature scientifique rassemblée pour présenter l’étiologie et les causes de cette complication obstétricale (tant mécaniques qu’endogènes). Afin d’illustrer son propos, il précise de quelles pathologies et de quels symptômes souffraient les patientes qui ont eu un décollement placentaire prématuré et résume l’ensemble dans deux tableaux comme suit :



Par la suite, Josef Neustifter compare ces données avec celles trouvées dans les ouvrages médicaux et scientifique, précisant qu’au fil des années, cette complication obstétrique tend à devenir de plus en plus fréquente, ainsi que le montre l’ouvrage de Pragers, publié à partir d’observations réalisées à la clinique gynécologique d’Oslo, où les décollements placentaires prématurés passent de 0,16% des cas de naissances en 1914 à 0,50% en 1921 et à 0,60% en 1926. À Strasbourg, Josef calcule une fréquence de la pathologie de l’ordre de 0,15%, soit un cas pour 679 naissances normales, ce qui est apparemment assez proche de ce qu’il a découvert dans la littérature médicale. Il évoque enfin l’âge des patientes qui ont pour l’écrasante majorité entre 20 et 40 ans.

Dans la suite de son travail, Josef Neustifter s’intéresse aux signes cliniques et indique que le symptôme principal est le saignement, qui survient aussi bien avant les contractions (Wehentätigkeit), ou à n’importe quel moment de la dilatation (Eröffnungsperiode') ou de l’expulsion du bébé (Austreibungsperiode). Il aborde ensuite le thème du diagnostic différentiel, puis celui du pronostic, en mettant en avant le risque de décès, tant celui de la mère que de l’enfant, à la lumière de la littérature médicale, où la mortalité de l’enfant est nettement plus élevée (entre 60 et 85%) alors que celle de la mère oscille entre 9% et 52% selon les auteurs et les études qu’ils ont réalisées. Ici, Josef Neustifter précise que sur les quarante-cinq patientes ayant présenté un décollement placentaire prématuré partiel, la mortalité des mères atteint 6,7% (trois mères) et celle des enfants exactement 53,3% (24 enfants). Pour les vingt autres cas, les chiffres sont respectivement les suivants : 15% de décès chez les parturientes (3) et 85% chez les nouveau-nés (17). Josef termine sa thèse en évoquant les traitements envisageables pour éviter le décès de la mère, notamment dans les cas graves de décollement total, où la survie de l’enfant n’est guère possible. Enfin, il reproduit un grand tableau en annexe dans lequel il récapitule l’ensemble des cas analysés, un à un. Il reprend notamment quelques éléments du déroulement de la naissance, le décès de la mère et celui de l’enfant (le cas échéant), puis donne plus d’informations sur le placenta et ajoute des remarques.

Dans l’ensemble, Josef Neustifter indique que son travail confirme les principales données de la littérature scientifique, tant dans les statistiques, que dans la description des symptômes sous-jacents, du diagnostic différentiel, ou encore du pronostic et de la mortalité, ce qui ne lui permet pas d’apporter quelque chose de nouveau en la matière.

Après-guerre

Après la guerre, le Dr. Josef Neustifter sert pendant de nombreuses années comme médecin généraliste (Allgemeinarzt) dans la ville de Dingolfing en Basse-Bavière et travaille également comme Landessportarzt für Bayern des DB Sportverbandes. Par ailleurs, Josef Neustifter est aussi récipiendaire du Bundesverdienstkreuz, l’ordre du mérite de la République fédérale d’Allemagne, c’est-à-dire la plus haute distinction honorifique civile allemande.

Marié à Annemarie Neustifter, Josef Neustifter vit successivement à Dingolfing et s’installe enfin à Inning am Holz, une petite commune de l’arrondissement d’Erding au cœur du district de Haute-Bavière. C’est dans ce village qu’il s’éteint le 13 novembre 2011. Son urne repose aujourd’hui au cimetière d’Inning am Holz.


Repères

Localisations

Nationalités

  • Allemand
  • Allemand

Confessions

Publications

Relations

Disciple de

Liens à institutions

Reichsuniversität Straβburg

Universität München

1917-02-23T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
2011-11-23T00:00:00Z
Vie privée
Décès
1944-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Thèse
1944-06-10T00:00:00Z
Vie privée
Examen
1939-04-01T00:00:00Z
1941-09-30T00:00:00Z
Carrière
1941-10-01T00:00:00Z
1944-09-30T00:00:00Z
Carrière
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Références

À propos de cette page

Rédaction : ©Loïc Lutz