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Différences entre les versions de « Erwin Wiest »

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Après la guerre, Erwin Wiest est à nouveau recruté à la clinique chirurgicale A et intègre l’équipe du professeur René Fontaine, sous la direction duquel il prépare une thèse de doctorat (1948). Se spécialisant dans le traitement des fractures osseuses à partir de traitements hormonaux ainsi que dans l’enclouage centromédullaire, il cosigne plusieurs articles scientifiques, avant de s’orienter, au début des années 1950, vers l’orthopédie. Entre 1954 et 1958, il assure notamment la direction par intérim de l’hôpital orthopédique « Stéphanie » à Strasbourg, puis devient chef de clinique et assistant de chirurgie dans ce même hôpital jusqu’en 1966. Par la suite, il travaille comme chirurgien « de ville » et assure plusieurs vacations hebdomadaires à l’hôpital Stéphanie, avant de s’installer à Boersch au Centre-Alsace, où il décède en 1983.
Après la guerre, Erwin Wiest est à nouveau recruté à la clinique chirurgicale A et intègre l’équipe du professeur René Fontaine, sous la direction duquel il prépare une thèse de doctorat (1948). Se spécialisant dans le traitement des fractures osseuses à partir de traitements hormonaux ainsi que dans l’enclouage centromédullaire, il cosigne plusieurs articles scientifiques, avant de s’orienter, au début des années 1950, vers l’orthopédie. Entre 1954 et 1958, il assure notamment la direction par intérim de l’hôpital orthopédique « Stéphanie » à Strasbourg, puis devient chef de clinique et assistant de chirurgie dans ce même hôpital jusqu’en 1966. Par la suite, il travaille comme chirurgien « de ville » et assure plusieurs vacations hebdomadaires à l’hôpital Stéphanie, avant de s’installer à Boersch au Centre-Alsace, où il décède en 1983.
La biographie d’Erwin Wiest est d’une grande importance pour l’histoire locale, mais également pour l’histoire institutionnelle et politique, dans la mesure où elle permet de s’interroger sur la continuité ou la rupture dans le recrutement du personnel médical au sein de l’hôpital civil de Strasbourg au cours de ses trois changements d’administrations entre 1918 et 1945. Wiest est en effet l’un des Alsaciens et Mosellans qui ont travaillé à la clinique chirurgicale de Strasbourg à la fin des années 1930 (interne), qui ont ensuite obtenu un poste dans l’une des cliniques de la faculté de médecine nazie – certes comme subalterne et avec une certaine méfiance de la part des cadres nazis –, et qui ont enfin été réhabilité après la guerre dans leurs anciennes fonctions.
La biographie d’Erwin Wiest est d’une grande importance pour l’histoire locale, mais également pour l’histoire institutionnelle et politique, dans la mesure où elle permet de s’interroger sur la continuité ou la rupture dans le recrutement du personnel médical au sein de l’hôpital civil de Strasbourg au cours de ses trois changements d’administrations entre 1918 et 1945. Wiest est en effet l’un des Alsaciens et Mosellans qui ont travaillé à la clinique chirurgicale de Strasbourg à la fin des années 1930 (interne), qui ont ensuite obtenu un poste dans l’une des cliniques de la faculté de médecine nazie – certes comme subalterne et avec une certaine méfiance de la part des cadres nazis –, et qui ont enfin été réhabilité après la guerre dans leurs anciennes fonctions.
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Erwin Georg Nikolaus Wiest est né le 21 décembre 1915 à Réding (Riedingen), une petite commune d’un millier d’habitants située à moins de cinq kilomètres à l’est de Sarrebourg en Moselle. Issu d’une famille catholique originaire du petit village de Réding, Erwin Wiest naît dans le Reichsland Elsaß-Lothringen, un territoire constitué en application du Traité de Francfort, signé le 10 mai 1871 à la suite de la défaite française lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Comme ses parents, Erwin acquière la nationalité allemande à sa naissance, tandis que ses quatre grands-parents sont nés soit sous la Deuxième République, soit sous le Second Empire, à une époque où la Moselle était encore un département français.
Erwin Georg Nikolaus Wiest est né le 21 décembre 1915 à Réding (Riedingen), une petite commune d’un millier d’habitants située à moins de cinq kilomètres à l’est de Sarrebourg en Moselle. Issu d’une famille catholique originaire du petit village de Réding, Erwin Wiest naît dans le Reichsland Elsaß-Lothringen, un territoire constitué en application du Traité de Francfort, signé le 10 mai 1871 à la suite de la défaite française lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Comme ses parents, Erwin acquière la nationalité allemande à sa naissance, tandis que ses quatre grands-parents sont nés soit sous la Deuxième République, soit sous le Second Empire, à une époque où la Moselle était encore un département français.

Version du 9 mars 2021 à 10:36


Erwin Wiest
Prénom Erwin
Nom Wiest
Sexe masculin
Naissance 21 décembre 1915 (Réding)
Décès 16 novembre 1983 (Boersch)
These Contribution à l’étude de la réparation des fractures expérimentales (Strasbourg, 1948)
Directeur de thèse René Fontaine
Profession Arzt


Erwin Wiest (1915-1987) est un médecin et chirurgien mosellan qui a fait ses études à l’université française de Strasbourg dans les années 1930. Après avoir été externe, puis interne des hôpitaux à la clinique chirurgicale A de Strasbourg dans les 1930, il sert comme médecin militaire dans l’armée française entre septembre 1939 et juin 1940. Fait prisonnier de guerre par les troupes allemandes la veille de l’armistice du 22 juin, Erwin Wiest ne reste qu’une courte période en camp de prisonniers de guerre. En tant que Mosellan, il est rapidement libéré par les Allemands et fait partie de ces Alsaciens-Mosellans qui parviennent à retrouver leur poste au sein de l’hôpital civil de Strasbourg désormais placé sous administration nazie dans cette Alsace annexée de facto par le IIIe Reich. Erwin Wiest poursuit sa carrière médicale et scientifique à la Reichsuniversität Strassburg, occupant d’abord un poste Volontärassistent, puis de Pflichtassistent et enfin un poste faisant fonction d’assistant scientifique (Verwalter einer wissenschaftlichen Assistentenstelle) au sein la clinique chirurgicale B. Comme nombre d’Alsaciens et de Mosellans, il doit se soumettre aux mesures de rééducation politiques et professionnelles imposées par le régime nazi à l’égard des médecins autochtones : il est envoyé à l’école médicale Alt-Rehse et aussi dans le Reich pour travailler aux côtés de médecins nazis. Après la guerre, Erwin Wiest est à nouveau recruté à la clinique chirurgicale A et intègre l’équipe du professeur René Fontaine, sous la direction duquel il prépare une thèse de doctorat (1948). Se spécialisant dans le traitement des fractures osseuses à partir de traitements hormonaux ainsi que dans l’enclouage centromédullaire, il cosigne plusieurs articles scientifiques, avant de s’orienter, au début des années 1950, vers l’orthopédie. Entre 1954 et 1958, il assure notamment la direction par intérim de l’hôpital orthopédique « Stéphanie » à Strasbourg, puis devient chef de clinique et assistant de chirurgie dans ce même hôpital jusqu’en 1966. Par la suite, il travaille comme chirurgien « de ville » et assure plusieurs vacations hebdomadaires à l’hôpital Stéphanie, avant de s’installer à Boersch au Centre-Alsace, où il décède en 1983. La biographie d’Erwin Wiest est d’une grande importance pour l’histoire locale, mais également pour l’histoire institutionnelle et politique, dans la mesure où elle permet de s’interroger sur la continuité ou la rupture dans le recrutement du personnel médical au sein de l’hôpital civil de Strasbourg au cours de ses trois changements d’administrations entre 1918 et 1945. Wiest est en effet l’un des Alsaciens et Mosellans qui ont travaillé à la clinique chirurgicale de Strasbourg à la fin des années 1930 (interne), qui ont ensuite obtenu un poste dans l’une des cliniques de la faculté de médecine nazie – certes comme subalterne et avec une certaine méfiance de la part des cadres nazis –, et qui ont enfin été réhabilité après la guerre dans leurs anciennes fonctions.

Biographie

La famille Wiest

Erwin Georg Nikolaus Wiest est né le 21 décembre 1915 à Réding (Riedingen), une petite commune d’un millier d’habitants située à moins de cinq kilomètres à l’est de Sarrebourg en Moselle. Issu d’une famille catholique originaire du petit village de Réding, Erwin Wiest naît dans le Reichsland Elsaß-Lothringen, un territoire constitué en application du Traité de Francfort, signé le 10 mai 1871 à la suite de la défaite française lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Comme ses parents, Erwin acquière la nationalité allemande à sa naissance, tandis que ses quatre grands-parents sont nés soit sous la Deuxième République, soit sous le Second Empire, à une époque où la Moselle était encore un département français. Son père, Karl, est né le 15 juin 1884 à Réding. Il était lui-même le fils d’un fonctionnaire des chemins de fer (Eisenbahnbeamter), Nikolaus Johann Wiest (19 janvier 1852 – 6 mars 1933) et de son épouse Magdalena Schmitt (19 février 1859 – 3 janvier 1900). Karl est devenu fonctionnaire du service postal allemand et a exercé plus précisément la profession de Postrat, ce qui l’a amené à déménager fréquemment au cours de sa carrière €€€ADBR, 1558 W 170, dossier n°12524 (Erwin Wiest), Fragebogen über die Abstammung, 6 septembre 1941 ; ADBR, 1558 W 170, dossier n°12524 (Erwin Wiest), Lebenslauf, 6 septembre 1941€€€. Le 12 août 1913, alors qu’il a un peu plus de vingt-neuf ans, Karl épouse Eugénie-Anna Grosse, une jeune femme qui est de trois ans sa cadette. Née le 7 novembre 1887 dans la même localité, Eugénie-Anna est la fille du Badlermeister Michaël Grosse (16 mai 1850 – 20 janvier 1919) et de sa femme, Margarethe Siegel (29 janvier 1859 – 19 décembre 1934) . En fait, tant du côté paternel que maternel, les aïeux d’Erwin et de la famille Wiest sont issus à la fois d’un territoire rural situé en périphérie de la petite ville mosellane de Sarrebourg et de la couche modeste et moyenne de la société allemande. €€€BONAH Histoire de l'expérimentation humaine en 7K97RVEU€€€


Enfance et scolarité

Quand bien même Erwin Wiest est né dans une Moselle devenue allemande à la suite de son annexion au Reich wilhelmien par le traité de Francfort de 1871, c’est dans une province redevenue française à la fin de la Première Guerre mondiale qu’il passe en réalité la majeure partie de son enfance. Erwin Wiest grandit en effet entre la Moselle, les Vosges et l’Alsace dans une famille mosellane qui déménage au gré des mutations du chef de famille dans différentes villes de l’est de la France. Issu d’une famille probablement bilingue et parlant sans doute mieux l’allemand que le français, Erwin Wiest effectue l’ensemble de son parcours scolaire à l’école de la République française. Étant né à la fin de l’année 1915, il effectue sa première rentrée en 1922, à l’âge de six ans et demi. Il débute sa scolarité obligatoire à l’école élémentaire (Volksschule) de Réding pendant trois années, avant de poursuivre dans le secondaire à partir de 1925. Avec les mutations de son père au sein de plusieurs villes d’Alsace et des Vosges qui entraînent plusieurs déménagements de la famille Wiest, Erwin quitte son village natal du pays de Sarrebourg pour fréquenter successivement les lycées (Gymnasien) de Colmar (Haut-Rhin), de Luxeuil (Vosges) et enfin de Haguenau (Bas-Rhin). En juillet 1933, à presque dix-huit ans, Erwin obtient son baccalauréat (Reifeprüfung), puis décide d’entamer des études de médecine et de se destiner à une carrière de médecin .

Les études de médecine

À la rentrée suivante, au 1er novembre 1933, Erwin Wiest débute son cursus universitaire. Comme de coutume en France, il commence par préparer le certificat d’études physiques, chimiques et naturelles (PCN) à la faculté des sciences. En fait, sous la Troisième République, un décret adopté le 31 juillet 1893 avait organisé une l’année préparatoire aux études de médecine et avait instauré le PCN, un prérequis pour accéder aux formations médicales. Ce certificat marquait l’entrée en première année et son obtention – en plus de l’admission à l’examen du baccalauréat –, était obligatoire au futur médecin pour prétendre à la première inscription en médecine . Une fois le certificat PCN obtenu, Erwin débute son cursus de médecine à partir de la rentrée 1934 et s’inscrit à la faculté de médecine de l’université française de Strasbourg. Il faut rappeler qu’en vertu d’un autre décret adopté sous la Troisième République le 11 janvier 1909, la durée des études avait été allongée d’une année supplémentaire, si bien que le cursus durait désormais cinq ans. Il était aussi prévu que les études cumulent à la fois des enseignements théoriques, pratiques ainsi que des activités hospitalières, ces dernières étant rendues obligatoires à partir de la troisième année de la formation. Ainsi, année du PCN comprise, le cursus complet est porté à six ans, puis à sept à la suite d’une mesure adoptée par décret le 6 mars 1934, mais il semble qu’Erwin Wiest ait suivi, au total, six ans d’études et réussi les « trois examens cliniques » de sa formation .€€€Jean Delaneau, Avis présenté au nom de la commission des affaires culturelles sur le projet de loi adopté par l’Assemblée Nationale après déclaration d’urgence, portant diverses mesures d’ordre social, présenté par M. Jean Delaneau, Sénateur, Sénat, Seconde session ordinaire de 1986-1987, Annexe au procès-verbal de la séance du 18 juin 1987, n°298£££ p. 5-8. On renvoie ici à la première partie (les dispositions relatives aux études médicales) et plus précisément à la section I (rappel historique) et au titre I (l’organisation des études médicales avant la réforme de 1958). Disponible en ligne sur le site du Sénat via : https://www.senat.fr/rap/1986-1987/i1986_1987_0298.pdf, [en ligne], consulté le 26 janvier 2021. Voir aussi ADBR, 1558 W 170, dossier n°12524 (Erwin Wiest), Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 6 septembre 1941 : sur ce formulaire, Erwin précise avoir débuté ses études le 1er novembre 1933 et indique avoir effectué son PCN (1933-1934), puis cinq ans d’études de médecine (1934-1939) et avoir réussi « trois examens cliniques ».€€€


€€€JGRANDHOMME La mise au pas Gleichschaltung de l'Al BL2CLYAK£££p.443-465€€€


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Localisations

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  • Français

Confessions

  • Catholique

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Références