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Différences entre les versions de « Victor Hartmann »

De Commission Historique
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''Victor Hartmann ist eines der drei „Euthanasie“-Opfer aus dem Elsass, deren Weg durch die Institutionen mit der Aufnahme in der Psychiatrischen Klinik des Straßburger Bürgerspitals 1941 ihren Ausgangspunkt genommen hatte und deren Identität durch die Arbeit der Kommission identifiziert werden konnte. Nach der vorangegangenen völkerrechtswidrigen Annexion des Elsass im November 1940 wurden auch die psychiatrischen Versorgungsstrukturen reorganisiert. Die Klinik wurde zunächst von dem Elsässer Charles Buhecker kommissarisch geleitet [Link zu Wiki-Bio]. Zum 1. April 1941 wurden alle Kliniken des Bürgerspitals offiziell der Verwaltung des Chefs der Zivilverwaltung Elsass unterstellt,€€€AVES, 7 AH 008, n. pag. [fot. 79]€€€ und die „Reichsuniversität“ Straßburg am 23. November 1941 inauguriert. Auf den Lehrstuhl für Psychiatrie und Neurologie wurde August Bostroem [Link zu Wiki-Bio] berufe, der faktisch zum Wintersemester 1942/43 vor Ort war.€€€Reichsuniversität Straßburg. Personal- und Vorlesungsverzeichnis. Wintersemester 1942/43. Heitz&Co, Strassburg, 1943, S. 37.€€€ Zur Versorgung chronisch kranker Psychiatriepatient*innen verblieben nach der Eingliederung ins Gau Baden-Elsass die zwei in der Straßburger Peripherie gelegenen Heil-und Pflegeanstalten Stephansfeld und Hördt. Rund 15 Prozent der in die Psychiatrische Klinik der RUS aufgenommenen Patient*innen wurden in den Jahren 1941-1944 in die Anstalt Stephansfeld verlegt.€€€Münch, Lea: Von Straßburg nach Hadamar. NS-Psychiatrie und Patient*innenschicksale im Elsass. In: Bonah/Schmaltz/Weindling: RUS-Sammelband.€€€ Victor Hartmann wurde im Winter 1944 in der Anstalt Hadamar im Rahmen der „dezentralen Euthanasie“ ermordet. Er war 34 Jahre alt.''
''Victor Hartmann ist eines der drei „Euthanasie“-Opfer aus dem Elsass, deren Weg durch die Institutionen mit der Aufnahme in der Psychiatrischen Klinik des Straßburger Bürgerspitals 1941 ihren Ausgangspunkt genommen hatte und deren Identität durch die Arbeit der Kommission identifiziert werden konnte. Nach der vorangegangenen völkerrechtswidrigen Annexion des Elsass im November 1940 wurden auch die psychiatrischen Versorgungsstrukturen reorganisiert. Die Klinik wurde zunächst von dem Elsässer Charles Buhecker kommissarisch geleitet [Link zu Wiki-Bio]. Zum 1. April 1941 wurden alle Kliniken des Bürgerspitals offiziell der Verwaltung des Chefs der Zivilverwaltung Elsass unterstellt,€€€AVES, 7 AH 008, n. pag. [fot. 79]€€€ und die „Reichsuniversität“ Straßburg am 23. November 1941 inauguriert. Auf den Lehrstuhl für Psychiatrie und Neurologie wurde August Bostroem [Link zu Wiki-Bio] berufe, der faktisch zum Wintersemester 1942/43 vor Ort war.€€€Reichsuniversität Straßburg. Personal- und Vorlesungsverzeichnis. Wintersemester 1942/43. Heitz&Co, Strassburg, 1943, S. 37.€€€ Zur Versorgung chronisch kranker Psychiatriepatient*innen verblieben nach der Eingliederung ins Gau Baden-Elsass die zwei in der Straßburger Peripherie gelegenen Heil-und Pflegeanstalten Stephansfeld und Hördt. Rund 15 Prozent der in die Psychiatrische Klinik der RUS aufgenommenen Patient*innen wurden in den Jahren 1941-1944 in die Anstalt Stephansfeld verlegt.€€€Münch, Lea: Von Straßburg nach Hadamar. NS-Psychiatrie und Patient*innenschicksale im Elsass. In: Bonah/Schmaltz/Weindling: RUS-Sammelband.€€€ Victor Hartmann wurde im Winter 1944 in der Anstalt Hadamar im Rahmen der „dezentralen Euthanasie“ ermordet. Er war 34 Jahre alt.''
|Contexte_fr=Victor Hartmann, fils de Charles Hartmann, menuisier, et de sa femme Amélie1 née Demoulin, voit le jour le 13 août 1909. Il est le deuxième d’une fratrie de 14 enfants2. La famille vit probablement dans le village de Griesheim-près-Molsheim, en Centre Alsace. Victor Hartmann exerce divers métiers, notamment ceux de chauffeur et de groom. Au cours des mois d’avril et de mai 1940, il sert dans l’armée française3. Il épouse Élise Marie, née Kientzi, le 21 juillet 1934 à Strasbourg4. Le couple emménage à Strasbourg où leur fille Marie-Louise voit le jour le 30 mars 1935. Leur fils Jean-Pierre naît un an plus tard, le 12 avril 19365. Lorsque sa maladie psychiatrique se déclare, Victor Hartmann est déjà veuf. Sa femme a succombé à une tuberculose pulmonaire le 13 février 1940. Elle a probablement été transférée en Dordogne avec les autres patients lors de l’évacuation de l’hôpital civil de Strasbourg, puisqu’il s’agit du lieu de décès indiqué. Victor Hartmann a habité en dernier lieu au 2 place des Ponts couverts à Strasbourg6. Sa fille Marie-Louise a ensuite été placée à l’orphelinat Saint-Joseph dans le quartier de la Meinau à Strasbourg7, tandis que son fils Jean-Pierre a été admis au Knaben-Erziehungsheim (centre d’éducation pour garçons) de la fondation Sankt Karl à Schiltigheim, à la périphérie de Strasbourg8.  
|Contexte_fr=Victor Hartmann, fils de Charles Hartmann, menuisier, et de sa femme Amélie1 née Demoulin, voit le jour le 13 août 1909. Il est le deuxième d’une fratrie de 14 enfants2. La famille vit probablement dans le village de Griesheim-près-Molsheim, en Centre Alsace. Victor Hartmann exerce divers métiers, notamment ceux de chauffeur et de groom. Au cours des mois d’avril et de mai 1940, il sert dans l’armée française3. Il épouse Élise Marie, née Kientzi, le 21 juillet 1934 à Strasbourg4. Le couple emménage à Strasbourg où leur fille Marie-Louise voit le jour le 30 mars 1935. Leur fils Jean-Pierre naît un an plus tard, le 12 avril 19365. Lorsque sa maladie psychiatrique se déclare, Victor Hartmann est déjà veuf. Sa femme a succombé à une tuberculose pulmonaire le 13 février 1940. Elle a probablement été transférée en Dordogne avec les autres patients lors de l’évacuation de l’hôpital civil de Strasbourg, puisqu’il s’agit du lieu de décès indiqué. Victor Hartmann a habité en dernier lieu au 2 place des Ponts couverts à Strasbourg6. Sa fille Marie-Louise a ensuite été placée à l’orphelinat Saint-Joseph dans le quartier de la Meinau à Strasbourg7, tandis que son fils Jean-Pierre a été admis au ''Knaben-Erziehungsheim'' (centre d’éducation pour garçons) de la fondation Sankt Karl à Schiltigheim, à la périphérie de Strasbourg8.  


Amélie Hartmann remarque à l’été 1941 que son fils Victor a changé. Il souffre principalement de crises d’angoisses le soir, il est souvent agité et répète que « c’est la fin du monde » (« Die Welt geht unter. »). Victor Hartmann tente de se suicider en se tranchant la gorge, à la suite de quoi sa mère l’accompagne à la clinique psychiatrique le 27 juin 1941. Le médecin qui l’examine [[Frédéric Frey]] fait un résumé succinct de ses observations : « affect superficiel, discours incohérent, idées délirantes diverses, hallucinations auditives »9. Le diagnostic de schizophrénie est formulé. À la mi-juillet, une observation de l’évolution dans le dossier médical précise que Victor Hartmann est « ambivalent » et note « l’apparition occasionnelle d’un état d’exaltation ». Par ailleurs, il refuse parfois de s’alimenter. Un mois plus tard, son état de santé reste inchangé10. Après deux mois d’hospitalisation au total, Victor Hartmann est finalement transféré à l’asile psychiatrique de Stephansfeld le 8 octobre 1941 « avec l’accord de la femme » [s’agirait-il plutôt de la mère ?, remarque de l’auteure]11.  
Amélie Hartmann remarque à l’été 1941 que son fils Victor a changé. Il souffre principalement de crises d’angoisses le soir, il est souvent agité et répète que « c’est la fin du monde » (« Die Welt geht unter. »). Victor Hartmann tente de se suicider en se tranchant la gorge, à la suite de quoi sa mère l’accompagne à la clinique psychiatrique le 27 juin 1941. Le médecin qui l’examine [[Frédéric Frey]] fait un résumé succinct de ses observations : « affect superficiel, discours incohérent, idées délirantes diverses, hallucinations auditives »9. Le diagnostic de schizophrénie est formulé. À la mi-juillet, une observation de l’évolution dans le dossier médical précise que Victor Hartmann est « ambivalent » et note « l’apparition occasionnelle d’un état d’exaltation ». Par ailleurs, il refuse parfois de s’alimenter. Un mois plus tard, son état de santé reste inchangé10. Après deux mois d’hospitalisation au total, Victor Hartmann est finalement transféré à l’asile psychiatrique de Stephansfeld le 8 octobre 1941 « avec l’accord de la femme » [s’agirait-il plutôt de la mère ?, remarque de l’auteure]11.  
Pendant toute la durée de son hospitalisation, les médecins de l’asile soulignent à plusieurs reprises que la maladie psychiatrique de Victor Hartmann n’a pas connu de changement majeur et qu’aucune amélioration n’est à escompter à l’avenir, de sorte qu’une « hospitalisation permanente est à prévoir »12. Sa vie quotidienne dans l’institution reste quant à elle très floue. Le 14 octobre 1942, ses parents reçoivent à Strasbourg une lettre de l’asile psychiatrique les informant que l’état de leur fils s’est « dégradé de façon préoccupante » et qu’ils peuvent lui rendre visite à tout moment13. Une maladie infectieuse très grave - dont il commence finalement à se remettre à la fin du mois - est à l’origine de ce courrier. L’entrée suivante dans son dossier médical date seulement du printemps 1943 : « État physique satisfaisant. Totalement dément, autiste, indifférent. » Outre la documentation de l’évolution de la maladie dite somatique, l’une des rares descriptions de la vie de Victor Hartmann au sein de l’institution se résume à un laconique Bettbehandlung (« repos au lit »)14. L’observation de septembre 1943 indique seulement : « Malpropre. Se souille. »15 Le dernier commentaire sur son séjour à Stephansfeld date du 4 janvier 1944 : « Aucun changement du comportement physique et mental. Personne catatonique démente et négativiste. Repos au lit. »16 Le dossier du patient donne l’impression que les dernières années de sa vie sont marquées par un litige entre les autorités concernant la prise en charge financière de ses deux enfants. Nous ne disposons en revanche d’aucun témoignage de Victor Hartmann concernant son expérience subjective et son ressenti.
Pendant toute la durée de son hospitalisation, les médecins de l’asile soulignent à plusieurs reprises que la maladie psychiatrique de Victor Hartmann n’a pas connu de changement majeur et qu’aucune amélioration n’est à escompter à l’avenir, de sorte qu’une « hospitalisation permanente est à prévoir »12. Sa vie quotidienne dans l’institution reste quant à elle très floue. Le 14 octobre 1942, ses parents reçoivent à Strasbourg une lettre de l’asile psychiatrique les informant que l’état de leur fils s’est « dégradé de façon préoccupante » et qu’ils peuvent lui rendre visite à tout moment13. Une maladie infectieuse très grave - dont il commence finalement à se remettre à la fin du mois - est à l’origine de ce courrier. L’entrée suivante dans son dossier médical date seulement du printemps 1943 : « État physique satisfaisant. Totalement dément, autiste, indifférent. » Outre la documentation de l’évolution de la maladie dite somatique, l’une des rares descriptions de la vie de Victor Hartmann au sein de l’institution se résume à un laconique ''Bettbehandlung'' (« repos au lit »)14. L’observation de septembre 1943 indique seulement : « Malpropre. Se souille. »15 Le dernier commentaire sur son séjour à Stephansfeld date du 4 janvier 1944 : « Aucun changement du comportement physique et mental. Personne catatonique démente et négativiste. Repos au lit. »16 Le dossier du patient donne l’impression que les dernières années de sa vie sont marquées par un litige entre les autorités concernant la prise en charge financière de ses deux enfants. Nous ne disposons en revanche d’aucun témoignage de Victor Hartmann concernant son expérience subjective et son ressenti.
Vers la fin de l’année 1943, les asiles psychiatriques alsaciens de Stephansfeld et Hoerdt ayant atteint leur capacité maximale, les lits viennent à manquer17. C’est la raison pour laquelle Ludwig Sprauer (1884-1962), ''oberste Medizinalbeamte'' (directeur général de l'Office régional des affaires sanitaires et sociales) de Bade, ordonne le transfert de 50 patients de chacun des asiles alsaciens vers l’établissement de Hadamar (Hesse). Le 5 janvier 1944, les 100 patients sont déportés vers Hadamar lors d’un voyage en train de 22 heures18. Victor Hartmann fait partie du convoi. Le 6 janvier 1944, son père est informé par télégramme du transfert de son fils dans l’établissement de Hadamar – avec l’indication que, compte tenu « des conditions de circulation difficiles », les visites « nécessiteront une autorisation particulière de la direction de l’établissement »19. Selon le certificat, Victor Hartmann décède le 19 janvier 1944 à 1 heure 30 d’une « dégradation de l’état et insuffisance cardiaque »20. Selon toute vraisemblance, une surdose de somnifère lui a été administrée la veille. Victor Hartmann est donc une victime de l’« euthanasie décentralisée ». La cause du décès a été falsifiée afin de faire croire à une mort naturelle à ses proches. On ignore si ses deux enfants ont eu connaissance des véritables circonstances du décès de leur père.
Vers la fin de l’année 1943, les asiles psychiatriques alsaciens de Stephansfeld et Hoerdt ayant atteint leur capacité maximale, les lits viennent à manquer17. C’est la raison pour laquelle Ludwig Sprauer (1884-1962), ''oberste Medizinalbeamte'' (directeur général de l'Office régional des affaires sanitaires et sociales) de Bade, ordonne le transfert de 50 patients de chacun des asiles alsaciens vers l’établissement de Hadamar (Hesse). Le 5 janvier 1944, les 100 patients sont déportés vers Hadamar lors d’un voyage en train de 22 heures18. Victor Hartmann fait partie du convoi. Le 6 janvier 1944, son père est informé par télégramme du transfert de son fils dans l’établissement de Hadamar – avec l’indication que, compte tenu « des conditions de circulation difficiles », les visites « nécessiteront une autorisation particulière de la direction de l’établissement »19. Selon le certificat, Victor Hartmann décède le 19 janvier 1944 à 1 heure 30 d’une « dégradation de l’état et insuffisance cardiaque »20. Selon toute vraisemblance, une surdose de somnifère lui a été administrée la veille. Victor Hartmann est donc une victime de l’« euthanasie décentralisée ». La cause du décès a été falsifiée afin de faire croire à une mort naturelle à ses proches. On ignore si ses deux enfants ont eu connaissance des véritables circonstances du décès de leur père.
Lea Munch
Traduction : Silke Vaissière-Trontin
|Contexte_de=Victor Hartmann wurde am 13. August 1909 als Sohn des Schreiners Charles Hartmann und seiner Frau Amélie€€€In den unter deutscher Okkupation geführten Krankenakten£££ wurde der Vorname mit Amalie angegeben.€€€ geborene Demoulin als zweites von vierzehn Kindern geboren.€€€Acte de naissance de Victor Hartmann, Acte n°10/1909, Archives départementales du Bas-Rhin, État civil de Griesheim-près-Molsheim, 4E171/17€€€ Die Familie wohnte wahrscheinlich im mittelelsässischen Dorf Griesheim-près-Molsheim. Victor Hartmann übte verschiedene Berufe aus – zwischenzeitlich war er als Heizer tätig und später arbeitete er als Hoteldiener. In den Monaten April und Mai 1940 diente er im französischen Heer.€€€Zeugnis der Ortspolizeibehörde für die Aufnahme in eine öffentliche oder private Irrenanstalt, ohne Unterschrift und undatiert, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€ Am 21. Juli 1934 heiratete er in Strasbourg Elise Marie, geborene Kientzi.€€€Heiratsurkunde Standesamt Strassburg Nr. 1019/1934, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€ Das Paar zog nach Strasbourg, wo am 30. März 1935 die gemeinsame Tochter Marie-Louise geboren wurde. Ungefähr ein Jahr später, am 12. April 1936, folgte die Geburt des Sohnes Jean-Pierre.€€€In den unter deutscher Okkupation geführten Krankenakten werden£££ die Namen der Kinder mit Marie Luise und Johann Peter angegeben.€€€ Zum Zeitpunkt des Auftretens seiner psychiatrischen Erkrankung war Victor Hartmann bereits verwitwet. Seine Frau war am 13. Februar 1940 an Lungentuberkulose verstorben. Wahrscheinlich wurde sie mit den anderen Patient*innen bei der Evakuierung der klinischen Anstalten Strasbourgs in die Dordogne verbracht, da dies als Todesort angegeben ist. Zuletzt wohnte Victor Hartmann in Strasbourg am Place de Ponts Couverts Nummer 2.€€€Zeugnis der Ortspolizeibehörde für die Aufnahme in eine öffentliche oder private Irrenanstalt, ohne Unterschrift und undatiert, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€ Die Tochter Marie-Louise lebte später im Waisenhaus St. Josef in Straßburg-Meinau.€€€Schreiben des Kassenleiters der Anstalt Stephansfeld vom 6.03.1943 an die Vorsteherin des Waisenhauses St. Josef, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€ Der Sohn Jean-Pierre wurde in das „Knaben-Erziehungsheim“ Sankt-Karl-Stift in Straßburg-Schiltigheim aufgenommen.€€€Schreiben des Knaben-Erziehungsheim St. Karls-Stift vom 29.03.1943 an den Kassenleiter der Anstalt Stephansfeld, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€
|Contexte_de=Victor Hartmann wurde am 13. August 1909 als Sohn des Schreiners Charles Hartmann und seiner Frau Amélie€€€In den unter deutscher Okkupation geführten Krankenakten£££ wurde der Vorname mit Amalie angegeben.€€€ geborene Demoulin als zweites von vierzehn Kindern geboren.€€€Acte de naissance de Victor Hartmann, Acte n°10/1909, Archives départementales du Bas-Rhin, État civil de Griesheim-près-Molsheim, 4E171/17€€€ Die Familie wohnte wahrscheinlich im mittelelsässischen Dorf Griesheim-près-Molsheim. Victor Hartmann übte verschiedene Berufe aus – zwischenzeitlich war er als Heizer tätig und später arbeitete er als Hoteldiener. In den Monaten April und Mai 1940 diente er im französischen Heer.€€€Zeugnis der Ortspolizeibehörde für die Aufnahme in eine öffentliche oder private Irrenanstalt, ohne Unterschrift und undatiert, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€ Am 21. Juli 1934 heiratete er in Strasbourg Elise Marie, geborene Kientzi.€€€Heiratsurkunde Standesamt Strassburg Nr. 1019/1934, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€ Das Paar zog nach Strasbourg, wo am 30. März 1935 die gemeinsame Tochter Marie-Louise geboren wurde. Ungefähr ein Jahr später, am 12. April 1936, folgte die Geburt des Sohnes Jean-Pierre.€€€In den unter deutscher Okkupation geführten Krankenakten werden£££ die Namen der Kinder mit Marie Luise und Johann Peter angegeben.€€€ Zum Zeitpunkt des Auftretens seiner psychiatrischen Erkrankung war Victor Hartmann bereits verwitwet. Seine Frau war am 13. Februar 1940 an Lungentuberkulose verstorben. Wahrscheinlich wurde sie mit den anderen Patient*innen bei der Evakuierung der klinischen Anstalten Strasbourgs in die Dordogne verbracht, da dies als Todesort angegeben ist. Zuletzt wohnte Victor Hartmann in Strasbourg am Place de Ponts Couverts Nummer 2.€€€Zeugnis der Ortspolizeibehörde für die Aufnahme in eine öffentliche oder private Irrenanstalt, ohne Unterschrift und undatiert, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€ Die Tochter Marie-Louise lebte später im Waisenhaus St. Josef in Straßburg-Meinau.€€€Schreiben des Kassenleiters der Anstalt Stephansfeld vom 6.03.1943 an die Vorsteherin des Waisenhauses St. Josef, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€ Der Sohn Jean-Pierre wurde in das „Knaben-Erziehungsheim“ Sankt-Karl-Stift in Straßburg-Schiltigheim aufgenommen.€€€Schreiben des Knaben-Erziehungsheim St. Karls-Stift vom 29.03.1943 an den Kassenleiter der Anstalt Stephansfeld, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€
Amélie Hartmann nahm ihren Sohn Victor im Sommer als 1941 als verändert wahr. Er litt hauptsächlich abends unter Angstzuständen, war öfters aufgeregt und äußerte „Die Welt geht unter“. Nach einem gescheiterten Selbstmordversuch, woraus eine Schnittwunde am Hals resultierte, begleitete die Mutter ihren Sohn am 27. Juni 1941 in die Psychiatrische Klinik. Der aufnehmende Arzt [[Frédéric Frey]] fasste knapp seinen Befund zusammen: „oberflächlicher Affekt, spricht zusammenhangslos, verschiedenartige Wahnideen, auditive Sinnestäuschungen“.€€€Anamnese, ADHVS Psychiatrische Krankenakte Hartmann, Viktor Nr. 178 (1941)€€€ Es wurde eine Schizophrenie diagnostiziert. Ein Verlaufseintrag in der Krankengeschichte Mitte Juli beschreibt Victor Hartmann als „ambivalent“ und nennt „dann und wann auftretende Erregungszustände“. Zeitweise verweigerte er die Nahrungsaufnahme. Wiederum einen Monat später war keine Veränderung seines Zustandes aufgetreten.€€€Eintragungen Krankengeschichte ADHVS Psychiatrische Krankenakte Hartmann, Viktor Nr. 178 (1941)€€€ Schließlich wurde Victor Hartmann nach über insgesamt zwei Monaten Klinikaufenthalt am 8. Oktober 1941 „mit Einverständnis der Frau [gemeint ist eher die Mutter?, Amerk. d. Verf.] in die Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld verbracht.€€€Stammdatenblatt, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€
Amélie Hartmann nahm ihren Sohn Victor im Sommer als 1941 als verändert wahr. Er litt hauptsächlich abends unter Angstzuständen, war öfters aufgeregt und äußerte „Die Welt geht unter“. Nach einem gescheiterten Selbstmordversuch, woraus eine Schnittwunde am Hals resultierte, begleitete die Mutter ihren Sohn am 27. Juni 1941 in die Psychiatrische Klinik. Der aufnehmende Arzt [[Frédéric Frey]] fasste knapp seinen Befund zusammen: „oberflächlicher Affekt, spricht zusammenhangslos, verschiedenartige Wahnideen, auditive Sinnestäuschungen“.€€€Anamnese, ADHVS Psychiatrische Krankenakte Hartmann, Viktor Nr. 178 (1941)€€€ Es wurde eine Schizophrenie diagnostiziert. Ein Verlaufseintrag in der Krankengeschichte Mitte Juli beschreibt Victor Hartmann als „ambivalent“ und nennt „dann und wann auftretende Erregungszustände“. Zeitweise verweigerte er die Nahrungsaufnahme. Wiederum einen Monat später war keine Veränderung seines Zustandes aufgetreten.€€€Eintragungen Krankengeschichte ADHVS Psychiatrische Krankenakte Hartmann, Viktor Nr. 178 (1941)€€€ Schließlich wurde Victor Hartmann nach über insgesamt zwei Monaten Klinikaufenthalt am 8. Oktober 1941 „mit Einverständnis der Frau [gemeint ist eher die Mutter?, Amerk. d. Verf.] in die Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld verbracht.€€€Stammdatenblatt, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€
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Gegen Ende des Jahres 1943 war in den elsässischen Heil- und Pflegeanstalten Stephansfeld und Hördt die Vollbelegung erreicht worden und es zeichnete sich Bettenknappheit ab.€€€Heinz Faulstich, ''Hungersterben in der Psychiatrie 1914-1949 mit einer Topographie der NS-Psychiatrie'' (Freiburg im Breisgau: Lambertus, 1998). S. 362.€€€ Daher ordnete der oberste badische Medizinalbeamte, Ludwig Sprauer (1884-1962) an, jeweils 50 Patienten aus den beiden Anstalten nach in die hessische Anstalt Hadamar zu verlegen. Am 5. Januar 1944 wurden die 100 Patienten in einer über 22-stündigen Zugreise nach Hadamar deportiert.€€€Murielle Habay, Geneviève Herberich-Marx, und Freddy Raphaël, „L’identité-stigmate: l’extermination de malades mentaux et d’asociaux alsaciens durant la seconde guerre mondiale“, ''Revue des sciences sociales de la France de l’Est'', Nr. 18 (1991): 38–62. S. 57.€€€ Darunter war auch Victor Hartmann. Am 6. Januar 1944 wurde sein Vater per Telegramm über die Verlegung seines Sohns nach der Anstalt Hadamar informiert – mit dem Hinweis, dass infolge der „schwierigen Verkehrslage“ für Besuche die „besondere Genehmigung der Anstaltsleitung einzuholen“ sei.€€€Schreiben der Anstalt Hadamar vom 6.01.1944 an Charles („Karl“) Hartmann, Psychiatrische Krankenakte, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€ Laut der der Urkunde starb Victor Hartmann am 19. Januar 1944 um 1 Uhr 30, wobei als Todesursache „Verfall und Herzschwäche“ angegeben wurde.€€€Sterbeurkunde vom 4.02.1944, Psychiatrische Krankenakte, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€ Aller Wahrscheinlichkeit nach wurde ihm an Vorabend eine Überdosis an Schlafmittel verabreicht. Damit wurde Victor Hartmann Opfer der „dezentralen Euthanasie“. Die Todesursache wurde gefälscht, um den Angehörigen einen natürlichen Tod zu suggerieren. Ob seine beiden Kinder jemals die wahren Umstände des Todes ihres Vaters erfuhren, ist ungewiss.
Gegen Ende des Jahres 1943 war in den elsässischen Heil- und Pflegeanstalten Stephansfeld und Hördt die Vollbelegung erreicht worden und es zeichnete sich Bettenknappheit ab.€€€Heinz Faulstich, ''Hungersterben in der Psychiatrie 1914-1949 mit einer Topographie der NS-Psychiatrie'' (Freiburg im Breisgau: Lambertus, 1998). S. 362.€€€ Daher ordnete der oberste badische Medizinalbeamte, Ludwig Sprauer (1884-1962) an, jeweils 50 Patienten aus den beiden Anstalten nach in die hessische Anstalt Hadamar zu verlegen. Am 5. Januar 1944 wurden die 100 Patienten in einer über 22-stündigen Zugreise nach Hadamar deportiert.€€€Murielle Habay, Geneviève Herberich-Marx, und Freddy Raphaël, „L’identité-stigmate: l’extermination de malades mentaux et d’asociaux alsaciens durant la seconde guerre mondiale“, ''Revue des sciences sociales de la France de l’Est'', Nr. 18 (1991): 38–62. S. 57.€€€ Darunter war auch Victor Hartmann. Am 6. Januar 1944 wurde sein Vater per Telegramm über die Verlegung seines Sohns nach der Anstalt Hadamar informiert – mit dem Hinweis, dass infolge der „schwierigen Verkehrslage“ für Besuche die „besondere Genehmigung der Anstaltsleitung einzuholen“ sei.€€€Schreiben der Anstalt Hadamar vom 6.01.1944 an Charles („Karl“) Hartmann, Psychiatrische Krankenakte, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€ Laut der der Urkunde starb Victor Hartmann am 19. Januar 1944 um 1 Uhr 30, wobei als Todesursache „Verfall und Herzschwäche“ angegeben wurde.€€€Sterbeurkunde vom 4.02.1944, Psychiatrische Krankenakte, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 1124€€€ Aller Wahrscheinlichkeit nach wurde ihm an Vorabend eine Überdosis an Schlafmittel verabreicht. Damit wurde Victor Hartmann Opfer der „dezentralen Euthanasie“. Die Todesursache wurde gefälscht, um den Angehörigen einen natürlichen Tod zu suggerieren. Ob seine beiden Kinder jemals die wahren Umstände des Todes ihres Vaters erfuhren, ist ungewiss.
Lea Munch
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Version du 18 novembre 2021 à 11:25


Victor Hartmann
Prénom Victor
Nom Hartmann
Sexe masculin
Naissance 13 août 1909 (Griesheim-près-Molsheim)
Décès 19 janvier 1944 (Hadamar)
Profession du père Schreiner


« C'est la fin du monde »

Victor Hartmann (13 août 1909-19 janvier 1944)

Victor Hartmann est l’une des trois victimes d’« euthanasie » originaires d’Alsace dont le passage dans les établissements psychiatriques a débuté par une admission à la clinique psychiatrique de Strasbourg en 1941 et dont l’identité a pu être retrouvée grâce aux travaux de la commission. Après l’annexion de l’Alsace en novembre 1940 au mépris du droit international, les établissements de soins psychiatriques ont subi une réorganisation. La clinique a d’abord été dirigée, à titre provisoire, par l’Alsacien Charles Buhecker. Toutes les cliniques de l’hôpital civil ont officiellement été placées sous la responsabilité du chef de l’administration civile en Alsace1 en date du 1er avril 1941, et la « Reichsuniversität » Straßburg a été inaugurée le 23 novembre 1941. La chaire de psychiatrie et de neurologie a été attribuée à August Bostroem, effectivement présent sur les lieux au cours du semestre d’hiver 1942/432. Après son rattachement au Gau de Bade, l’Alsace comptait deux asiles psychiatriques voués à la prise en charge des patients souffrant de pathologies psychiatriques chroniques, et situés dans la périphérie de Strasbourg : Stephansfeld et Hoerdt. Entre 1941 et 1944, près de 15 % des patients admis à la clinique psychiatrique de la RUS ont été transférés vers l’établissement de Stephansfeld3. Victor Hartmann a été assassiné durant l’hiver 1944 à l’asile psychiatrique d’Hadamar dans le cadre de l’« euthanasie décentralisée ». Il était âgé de 34 ans.

Biographie

Victor Hartmann, fils de Charles Hartmann, menuisier, et de sa femme Amélie1 née Demoulin, voit le jour le 13 août 1909. Il est le deuxième d’une fratrie de 14 enfants2. La famille vit probablement dans le village de Griesheim-près-Molsheim, en Centre Alsace. Victor Hartmann exerce divers métiers, notamment ceux de chauffeur et de groom. Au cours des mois d’avril et de mai 1940, il sert dans l’armée française3. Il épouse Élise Marie, née Kientzi, le 21 juillet 1934 à Strasbourg4. Le couple emménage à Strasbourg où leur fille Marie-Louise voit le jour le 30 mars 1935. Leur fils Jean-Pierre naît un an plus tard, le 12 avril 19365. Lorsque sa maladie psychiatrique se déclare, Victor Hartmann est déjà veuf. Sa femme a succombé à une tuberculose pulmonaire le 13 février 1940. Elle a probablement été transférée en Dordogne avec les autres patients lors de l’évacuation de l’hôpital civil de Strasbourg, puisqu’il s’agit du lieu de décès indiqué. Victor Hartmann a habité en dernier lieu au 2 place des Ponts couverts à Strasbourg6. Sa fille Marie-Louise a ensuite été placée à l’orphelinat Saint-Joseph dans le quartier de la Meinau à Strasbourg7, tandis que son fils Jean-Pierre a été admis au Knaben-Erziehungsheim (centre d’éducation pour garçons) de la fondation Sankt Karl à Schiltigheim, à la périphérie de Strasbourg8.

Amélie Hartmann remarque à l’été 1941 que son fils Victor a changé. Il souffre principalement de crises d’angoisses le soir, il est souvent agité et répète que « c’est la fin du monde » (« Die Welt geht unter. »). Victor Hartmann tente de se suicider en se tranchant la gorge, à la suite de quoi sa mère l’accompagne à la clinique psychiatrique le 27 juin 1941. Le médecin qui l’examine Frédéric Frey fait un résumé succinct de ses observations : « affect superficiel, discours incohérent, idées délirantes diverses, hallucinations auditives »9. Le diagnostic de schizophrénie est formulé. À la mi-juillet, une observation de l’évolution dans le dossier médical précise que Victor Hartmann est « ambivalent » et note « l’apparition occasionnelle d’un état d’exaltation ». Par ailleurs, il refuse parfois de s’alimenter. Un mois plus tard, son état de santé reste inchangé10. Après deux mois d’hospitalisation au total, Victor Hartmann est finalement transféré à l’asile psychiatrique de Stephansfeld le 8 octobre 1941 « avec l’accord de la femme » [s’agirait-il plutôt de la mère ?, remarque de l’auteure]11. Pendant toute la durée de son hospitalisation, les médecins de l’asile soulignent à plusieurs reprises que la maladie psychiatrique de Victor Hartmann n’a pas connu de changement majeur et qu’aucune amélioration n’est à escompter à l’avenir, de sorte qu’une « hospitalisation permanente est à prévoir »12. Sa vie quotidienne dans l’institution reste quant à elle très floue. Le 14 octobre 1942, ses parents reçoivent à Strasbourg une lettre de l’asile psychiatrique les informant que l’état de leur fils s’est « dégradé de façon préoccupante » et qu’ils peuvent lui rendre visite à tout moment13. Une maladie infectieuse très grave - dont il commence finalement à se remettre à la fin du mois - est à l’origine de ce courrier. L’entrée suivante dans son dossier médical date seulement du printemps 1943 : « État physique satisfaisant. Totalement dément, autiste, indifférent. » Outre la documentation de l’évolution de la maladie dite somatique, l’une des rares descriptions de la vie de Victor Hartmann au sein de l’institution se résume à un laconique Bettbehandlung (« repos au lit »)14. L’observation de septembre 1943 indique seulement : « Malpropre. Se souille. »15 Le dernier commentaire sur son séjour à Stephansfeld date du 4 janvier 1944 : « Aucun changement du comportement physique et mental. Personne catatonique démente et négativiste. Repos au lit. »16 Le dossier du patient donne l’impression que les dernières années de sa vie sont marquées par un litige entre les autorités concernant la prise en charge financière de ses deux enfants. Nous ne disposons en revanche d’aucun témoignage de Victor Hartmann concernant son expérience subjective et son ressenti. Vers la fin de l’année 1943, les asiles psychiatriques alsaciens de Stephansfeld et Hoerdt ayant atteint leur capacité maximale, les lits viennent à manquer17. C’est la raison pour laquelle Ludwig Sprauer (1884-1962), oberste Medizinalbeamte (directeur général de l'Office régional des affaires sanitaires et sociales) de Bade, ordonne le transfert de 50 patients de chacun des asiles alsaciens vers l’établissement de Hadamar (Hesse). Le 5 janvier 1944, les 100 patients sont déportés vers Hadamar lors d’un voyage en train de 22 heures18. Victor Hartmann fait partie du convoi. Le 6 janvier 1944, son père est informé par télégramme du transfert de son fils dans l’établissement de Hadamar – avec l’indication que, compte tenu « des conditions de circulation difficiles », les visites « nécessiteront une autorisation particulière de la direction de l’établissement »19. Selon le certificat, Victor Hartmann décède le 19 janvier 1944 à 1 heure 30 d’une « dégradation de l’état et insuffisance cardiaque »20. Selon toute vraisemblance, une surdose de somnifère lui a été administrée la veille. Victor Hartmann est donc une victime de l’« euthanasie décentralisée ». La cause du décès a été falsifiée afin de faire croire à une mort naturelle à ses proches. On ignore si ses deux enfants ont eu connaissance des véritables circonstances du décès de leur père.

Lea Munch

Traduction : Silke Vaissière-Trontin


Repères

Localisations

Nationalités

  • Allemand (1909 - 1919)
  • Français (1919 - 1944)
  • Alsacien (1909 - 1944)

Confessions

  • Catholique

Publications

1909-08-13T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
1944-01-19T00:00:00Z
Vie privée
Décès
1909-01-01T00:00:00Z
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Vie privée
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Références