Hermann Schell
Hermann Schell | |
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Prénom | Hermann |
Nom | Schell |
Sexe | masculin |
Naissance | 9 mars 1916 (Leutkirch/Allgäu) |
Profession du père | Rechnungsrat |
These | Blutgruppenuntersuchungen an indischen Kriegsgefangenen (Reichsuniversität Straβburg, 1944) |
Examen | 18 octobre 1944 |
Directeur de thèse | Wolfgang Lehmann |
Profession | Arzt |
Titre | Dr. med. |
Biographie
Enfance et scolarité
Hermann Georg Otto Schell est né le 9 mars 1916 à Leutkirch im Allgäu, une ville située dans le sud du Royaume du Wurtemberg. Son père, Christian Schell, exerçait la profession de référendaire, un magistrat chargé d’examiner les comptes (Rechnungsrat) et sa mère, Anna née Schneider, était de toute évidence sans profession et ne travaillait pas.
Schell passe les dix premières années de sa vie dans sa ville natale, où il fréquente pendant quatre années l’école élémentaire protestante (evangelische Volksschule). En 1926, à la suite d’une mutation de son père, la famille Schell part s’installer à Rottweil, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Leutkirch, à l’extrémité occidentale du Wurtemberg. Il poursuit sa scolarité au Humanistisches Gymnasium de Rottweil, jusqu’à l’obtention de son baccalauréat (Reifeprüfung) au printemps 1936.
Une fois diplômé du secondaire, Schell effectue son service du travail obligatoire au Reichsarbeitsdienst pendant six mois, d’avril à octobre 1936. Pendant les deux années suivantes, jusqu’à l’automne 1938, il accomplit son service militaire dans le premier bataillon du premier régiment d’artillerie numéro 5 basé à Donaueschingen (1. Batt. des 1. Art. Reg. 5 Donaueschingen).
Les études de médecine : des bancs de l’université à l’enrôlement dans l’armée
À la fin de son service militaire et après avoir consacré deux ans et demi à sa patrie, Schell débute un cursus universitaire. Il s’inscrit à la faculté de médecine de l’université de Tübingen à compter du semestre d’hiver 1938-1939. Il suit les premiers semestres, mais peu de temps avant le déclenchement de la guerre début septembre 1939, il est envoyé à l’école militaire de l’artillerie (Waffenschule der Artillerie) de Jüterbog dans le Brandebourg.
Il reçoit un ordre de mission pour servir dans la troupe (Feldtruppenteil), avant d’obtenir un détachement pour la poursuite de son cursus au cours du semestre d’hiver 1939-1940. Au printemps 1940, Schell est à nouveau incorporé dans l’armée et plus précisément dans une unité de réserve du corps médical basée à Prague (San. Ers. Abtlg. 5 Prag). Finalement, il se retrouve muté dans sa première affectation.
En avril 1941, Schell reprend ses études et termine le premier cycle de son cursus à Tübingen par l’obtention de l’examen intermédiaire de médecine (medizinische Vorprüfung) en octobre 1941. Il suit probablement le premier semestre du cycle clinique jusqu’à ce qu’il parte étudier à la Reichsuniversität Strassburg en avril 1942.
Dans le curriculum vitae accompagnant sa thèse de doctorat rédigée en 1944, Schell indique qu’après avoir présenté l’examen médical d’État (medizinisches Staatsexamen) et qu’à la fin de la guerre, il envisage de devenir médecin dans son propre cabinet (praktischer Arzt).
La thèse de doctorat de médecine
En 1943, Hermann Schell entreprend de compléter son parcours académique par la rédaction d’une thèse de doctorat de médecine à la Reichsuniversität Strassburg. Sous la direction de Wolfgang Lehmann, médecin anthropologue puis généticien (génétique humaine), et directeur de l’institut de biologie raciale de la faculté de médecine, Schell réalise une étude sur les groupes sanguins de 451 prisonniers de guerre indiens.
Dans l’introduction de sa thèse, Schell dévoile la provenance du groupe étudié. En réalité, grâce aux « combats victorieux menés par nos troupes en France et en Afrique du nord, des régiments entiers de peuplades indiennes sont tombés entre nos mains comme prisonniers ».
Si des scientifiques ont déjà pu se rendre sur place en Inde pour différentes études, désormais, les recherches raciales (rassenkundliche Untersuchungen) pouvaient dès lors être effectuées, en pleine guerre, depuis l’Allemagne. Pour mener à bien son travail, il a obtenu l’autorisation du ministère du Reich pour la science et l’éducation populaire (Reichsministerium für Wissenschaft und Volksbildung) ainsi qu’une autorisation spéciale du Haut-Commandement de la Wehrmacht. Plus précisément, sur les directives du Professeur Lehmann, qui était engagé depuis les années 1920 dans des recherches d’anthropologie médicale concernant les populations asiatiques de l’Est, Hermann Schell a eu pour travail d’étudier pour un groupe de 451 prisonniers de guerres leurs groupes sanguins en fonction de leur appartenance aux différentes peuplades indiennes.
Selon ses propres mots, son travail donne un « rapide aperçu de l’évolution de la recherche sur les groupes sanguins et sur son importance actuelle en médecine ». En effet, dans un premier temps, il revient sur la classification des différents groupes sanguins et brosse rapidement l’évolution de la recherche dans ce domaine scientifique. Il développe ensuite un argumentaire sur l’importance des groupes sanguins pour la médecine et parle notamment de la chirurgie et évoque les vies de soldats sauvés grâce aux transfusions sanguines. Il évoque également l’apport pour la médecine interne et la médecine légale (en particulier pour les tests de paternité), mais également pour l’anthropologie. Avant d’en venir à sa propre recherche, il explique enfin deux méthodes utilisées pour déterminer le groupe sanguin d’un individu : la Röhrchenzentrifugiermethode (méthode par centrifugation du sang) et la Röhrchenbrutschrankmethode (méthode par culture cellulaire).
Dans la seconde partie de sa thèse, il étudie les 451 prisonniers de guerre indiens qui avaient combattus dans l’armée britannique et fait prisonniers en Europe par l’armée allemande. Schell donne un maximum d’informations sur l’origine, l’âge, le sexe, etc. de son groupe d’étude, afin de pouvoir apprécier au mieux les résultats de ses analyses sur les groupes sanguins. Les hommes étudiés proviennent de quatre régions d’Inde situées dans le nord du pays : 261 sont issus du Pendjab, 87 du Bengale, 64 des Provinces-Unies et 39 des Provinces du nord-ouest. Il obtient la classification suivante :
Région | Population | Groupe O | Groupe A | Groupe B | Groupe AB |
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Pendjab | 261 | 25,7% | 26,4% | 31,4% | 16,5% |
Bengale | 87 | 26,4% | 24,1% | 41,4% | 8,0% |
Provinces-Unies | 64 | 18,8% | 39,1% | 25,0% | 17,2% |
Provinces du Nord-Ouest | 39 | 10,3% | 33,3% | 35,9% | 20,5% |
Total | 451 | 23,5% | 28,4% | 148,0% | 15,3% |
Schell remarque que le groupe B est le plus fréquent au Bengale, ce qui correspondait déjà peu ou prou aux données avancées dans la littérature scientifique. Cependant, la fréquence du groupe B au sein de la population est 15% plus faibles à ce qui était connu jusqu’alors. Dans la suite de son travaille, il donne un ensemble de chiffres permettant de comparer ses résultats à ceux observés par d’autres chercheurs.
Repères
Localisations
Nationalités
- Allemand
Confessions
Publications
Relations
Disciple de
- Wolfgang Lehmann ( - 18 octobre 1944)→
Liens à institutions
Reichsuniversität Straβburg
I. Batterie
Universität Tübingen
Sanitäts-Ersatz-Abteilung 5
Feldtruppenteil
Waffenschule der Artillerie
Références
À propos de cette page
Rédaction : ©Loïc Lutz