Différences entre les versions de « François Georges Willig »
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|Naissance=14071888 | |Naissance=14071888 | ||
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|Resume_fr='''« Je suis le maître de l'horloge astronomique »''' | |||
'''François Georges Willig (14 juillet 1888 - 1er février 1944)''' | |||
''François Georges (Franz Georg) Willig est l’une des trois victimes d’« euthanasie » originaires d’Alsace dont le passage dans les établissements psychiatriques a débuté par une admission à la clinique psychiatrique de Strasbourg en 1941 et dont l’identité a pu être retrouvée grâce aux travaux de la commission. Après l’annexion de l’Alsace en novembre 1940 au mépris du droit international, les établissements de soins psychiatriques ont subi une réorganisation. La clinique a d’abord été dirigée, à titre provisoire, par l’Alsacien [[Charles Buhecker]]. Toutes les cliniques de l’hôpital civil ont officiellement été placées sous la responsabilité du chef de l’administration civile en Alsace<ref name="44418b2c36105ec9a12fc459498faa5b39c41856">AVES, 7 AH 008, n. pag. [photographie 79]</ref> au 1er avril 1941, et la ''« Reichsuniversität » Straßburg'' a été inaugurée le 23 novembre 1941. La chaire de psychiatrie et de neurologie a alors été attribuée à [[August Bostroem]], effectivement présent sur les lieux au cours du semestre d’hiver 1942/43<ref name="6c9bb1ba48617fbfa330da3a9de9e3616c982891">Reichsuniversität Straßburg. Personal- und Vorlesungsverzeichnis. Wintersemester 1942/43. Heitz&Co, Straβburg, 1943, S. 37. [Annuaire du personnel et catalogues de cours. Semestre d’hiver 1942/43. Heitz&Co, Strasbourg, 1943, p. 37]</ref>. Après son rattachement au ''Gau'' de Bade, l’Alsace comptait deux asiles psychiatriques voués à la prise en charge des patients souffrant de pathologies psychiatriques chroniques et situés dans la périphérie de Strasbourg : Stephansfeld et Hoerdt. Entre 1941 et 1944, près de 15 % des patients admis à la clinique psychiatrique de la RUS ont été transférés vers l’asile de Stephansfeld<ref name="0fee61cb745d341aace87d37c3a2a21de2056b97">Lea Münch: ''Von Straßburg nach Hadamar. NS-Psychiatrie und Patient*innenschicksale im Elsass.'' In: Bonah,Schmaltz,Weindling: RUS-Sammelband. (à paraître)</ref>. François Georges Willig a été assassiné durant l’hiver 1944 à l’asile psychiatrique de Hadamar dans le cadre de l’« euthanasie décentralisée ».'' | |||
|Resume_de='''„Ich bin der Herr von der Astronomischen Uhr.“''' | |Resume_de='''„Ich bin der Herr von der Astronomischen Uhr.“''' | ||
'''Franz Georg Willig (14. Juli 1888 – 01. Februar 1944)''' | '''Franz Georg Willig (14. Juli 1888 – 01. Februar 1944)''' | ||
''Franz Georg Willig ist eines der drei „Euthanasie“-Opfer aus dem Elsass, deren Weg durch die Institutionen mit der Aufnahme in der Psychiatrischen Klinik des Straßburger Bürgerspitals 1941 ihren Ausgangspunkt genommen hatte und deren Identität durch die Arbeit der Kommission identifiziert werden konnte. Nach der vorangegangenen völkerrechtswidrigen Annexion des Elsass im November 1940 wurden auch die psychiatrischen Versorgungsstrukturen reorganisiert. Die Klinik wurde zunächst von dem Elsässer Charles Buhecker kommissarisch geleitet [Link zu Wiki-Bio]. Zum 1. April 1941 wurden alle Kliniken des Bürgerspitals offiziell der Verwaltung des Chefs der Zivilverwaltung Elsass unterstellt, | ''Franz Georg Willig ist eines der drei „Euthanasie“-Opfer aus dem Elsass, deren Weg durch die Institutionen mit der Aufnahme in der Psychiatrischen Klinik des Straßburger Bürgerspitals 1941 ihren Ausgangspunkt genommen hatte und deren Identität durch die Arbeit der Kommission identifiziert werden konnte. Nach der vorangegangenen völkerrechtswidrigen Annexion des Elsass im November 1940 wurden auch die psychiatrischen Versorgungsstrukturen reorganisiert. Die Klinik wurde zunächst von dem Elsässer Charles Buhecker kommissarisch geleitet [Link zu Wiki-Bio]. Zum 1. April 1941 wurden alle Kliniken des Bürgerspitals offiziell der Verwaltung des Chefs der Zivilverwaltung Elsass unterstellt,<ref name="b6f1536496e4ad9ab78140307e9e9c106cc54f7f">AVES, 7 AH 008, n. pag. [fot. 79]</ref> und die „Reichsuniversität“ Straßburg am 23. November 1941 inauguriert. Auf den Lehrstuhl für Psychiatrie und Neurologie wurde August Bostroem [Link zu Wiki-Bio] berufe, der faktisch zum Wintersemester 1942/43 vor Ort war.<ref name="9a506731a2e65e90552bfdbf5ab0b969ae66037b">Reichsuniversität Straßburg. Personal- und Vorlesungsverzeichnis. Wintersemester 1942/43. Heitz&Co, Straβburg, 1943, S. 37.</ref> Zur Versorgung chronisch kranker Psychiatriepatient*innen verblieben nach der Eingliederung ins Gau Baden-Elsass die zwei in der Straßburger Peripherie gelegenen Heil-und Pflegeanstalten Stephansfeld und Hördt. Rund 15 Prozent der in die Psychiatrische Klinik der RUS aufgenommenen Patient*innen wurden in den Jahren 1941-1944 in die Anstalt Stephansfeld verlegt.<ref name="683b4a30140a688be582a1adaa6452a0e38ea3a0">Münch, Lea: Von Straßburg nach Hadamar. NS-Psychiatrie und Patient*innenschicksale im Elsass. In: Bonah/Schmaltz/Weindling: RUS-Sammelband.</ref> Franz Georg Willig wurde im Winter 1944 in der Anstalt Hadamar im Rahmen der „dezentralen Euthanasie“ ermordet.'' | ||
Lea Munch | Lea Munch | ||
| | |Contexte_fr=« Je suis le maître de l’horloge astronomique ». Impossible d’en faire démordre François Georges Willig, comme le médecin de l’asile psychiatrique de Stephansfeld le consigne dans le dossier médical<ref name="a89975e20d2149e269be8bc7dbf2cd171140337b">Eintragung in Krankengeschichte vom 9.06.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 09/06/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref> le 9 juin 1942. À cette date, il a déjà passé presque une année dans des établissements psychiatriques. Pour autant qu’on le sache, sa vie a été jusque là précaire et très marquée par sa pathologie psychiatrique et ses conséquences. | ||
'''François | Franz Georg ou François Georges Willig, naît le 14 juillet 1888 dans le petit village de Soultz-sous-Forêts, en Alsace du Nord<ref name="f27a6aa2a959342ce9e7c4372cc22c740c4eda15">Acte de naissance d’Eugène Wallner, Acte n°15/1888, Archives départementales du Bas-Rhin, État civil de Soultz-sous-Forêts, 4E474/31.</ref>. Fils d’Elisa(betha) Romens et de Franz (François) Willig, il porte le même premier prénom que son père. Il a de nombreux frères et sœurs ; il est l’aîné d’une fratrie de dix enfants au total. Il est apparemment « bon élève » et apprend le métier de cordonnier<ref name="c9b46ed9aca6631d36f91f664c24a8fccd139669">Anamnese vom 19.09.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Anamnèse du 19/09/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref>. À la rubrique « proches parents » de la fiche de données du dossier médical figure uniquement la mention « célibataire », une situation banale en soi qui sera en revanche décisive pour son avenir<ref name="bfc935a897976bedc7b2113ba7c0dd9a7ed2d976">Stammdatenblatt, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, François Georg Nr. 27/39 (1941). [Fiche de données de base, dossier psychiatrique ADHVS de la RUS de Willig François Georg n°27/39 (1941).]</ref>.<br> | ||
Son admission au service de psychiatrie de la RUS constitue une étape supplémentaire dans son parcours de vie dont les dernières années s’apparentent à une odyssée à travers la France et la Belgique. Durant la Première Guerre mondiale, il travaille pendant quelques années comme cordonnier dans l’armée, puis il devient « orthopédiste ». François Georges Willig est incarcéré à plusieurs reprises et fait des séjours de plusieurs semaines dans différentes prisons, à commencer par deux fois quelques semaines à cause d’une « altercation » et d’un « vol », selon ses propres dires. Entretemps, il vit dans un ''Ledigenheim'' (foyer pour célibataires) strasbourgeois ou retourne chez ses parents à Soultz-sous-Forêts. Sa dernière incarcération dure de juillet à décembre 1939 « car [il a] refusé de [s]e faire enregistrer en tant qu’Allemand ». Il est ensuite envoyé dans un camp non identifié à ce jour duquel il est transféré ultérieurement vers l’asile psychiatrique de Maréville, à la périphérie de Nancy. Il y passe six mois supplémentaires. Dans des circonstances obscures, il se retrouve ensuite dans la région d’Ypres (Belgique). « Une apocalypse a eu lieu là-bas », relate-t-il au médecin qui l’admet à Stephansfeld. Willig a probablement été témoin des violents combats lors de l’offensive de la ''Wehrmacht'' durant la Bataille de France, voire de la bataille de Dunkerque. Il n’est toutefois pas incorporé en tant que soldat dans l’armée française en raison d’un handicap physique. Il se retrouve alors temporairement en région parisienne avant de revenir finalement à Strasbourg en juillet 1940. Il n’y trouve pas de travail et vit « d’aides »<ref name="c9b46ed9aca6631d36f91f664c24a8fccd139669">Anamnese vom 19.09.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Anamnèse du 19/09/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref>. Il habite en dernier lieu au 29 ''Weissturmstraße'' (actuellement rue du Faubourg national)<ref name="bfc935a897976bedc7b2113ba7c0dd9a7ed2d976">Stammdatenblatt, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, François Georg Nr. 27/39 (1941). [Fiche de données de base, dossier psychiatrique ADHVS de la RUS de Willig François Georg n°27/39 (1941).]</ref>. Il commente lui-même la description de certains détails de son parcours : « Le certificat de mœurs<ref name="ac0639fd25ec00ea17a78642ebaf9c86165e5d9c">Terme français correspondant à ''Zeugnis/Bescheinigung der Sitten/Anstandsregeln/Benehmen''. Le certificat de bonne vie et mœurs désignait peut-être aussi un ''amtliches Leudmundszeugnis'', soit un certificat officiel de bonne réputation.</ref>, c’est ma vie ? Je suis très expérimenté après tout. » | |||
'' | '''INSÉRER CARTE POSTALE SOULZ-SOUS-FORÊT ICI ?''' | ||
La documentation relative à son histoire (médicale) débute à l’été 1941. Alors âgé de 53 ans, il vit dans la ''chronische Abteilung'' (service des maladies chroniques) de la ''Straßburger Medizinischen Universitätsklinik C'' (clinique universitaire médicale C de Strasbourg) – une sorte d’hospice, provisoirement placé à l’époque sous la direction du médecin alsacien [[Édouard Nonnenmacher]] (1891-?) et de son assistant [[Auguste Lieber]] (1914-1987). L’interne chargé de son dossier juge que son admission à la clinique psychiatrique universitaire est indispensable. Il note brièvement que François Willig souffre de « paranoïa » et qu’il représente un « danger pour son entourage »<ref name="084f89956b1268b21fac6afd7f69c17a6b6fc95b">Überweisungsbrief der Medizinischen Universitätsklinik C an die Psychiatrische Klinik vom 17.7.1941, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, François Georg Nr. 27/39 (1941). [Lettre de transfert de la clinique universitaire médicale C du 17/07/1941 à la clinique psychiatrique, dossier psychiatrique ADHVS de la RUS de Willig François Georg n°27/39 (1941).]</ref>. Après son admission à la clinique psychiatrique, une schizophrénie est diagnostiquée et le médecin-chef par intérim précise qu’elle se manifeste par un « état d’agitation maniaque », un « délire de persécution » et des « troubles de l’intelligence »<ref name="00821c9caf252edc9dff0334ecad34910c5401c9">Schreiben des kommissarischen Chefarztes der Psychiatrischen Klinik an das Städtische Gesundheitsamt Straβburg vom 17.07.1941, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, François Georg Nr. 27/39 (1941). [Courrier du médecin-chef par interim de la clinique psychiatrique du 17/07/1941 au service de santé de la ville de Strasbourg, dossier psychiatrique ADHVS de la RUS de Willig François Georg n°27/39 (1941).]</ref>. Le dossier ne mentionne pas d’éventuelles tentatives de traitement. Le 8 septembre 1941, François Georges Willig est transféré à l’asile psychiatrique de Stephansfeld<ref name="13196b90d57b8ae4f890609f796653b816e17fe3">Eintragung in Krankengeschichte vom 8.9.1941, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, François Georg Nr. 27/39 (1941). [Entrée au dossier du 08/09/1941, dossier psychiatrique ADHVS de la RUS de Willig François Georg n°27/39 (1941).]</ref>. La première observation qui y est faite à son sujet est succincte : « idées de persécution, conservation d’une certaine rigidité de l’affect »<ref name="98b25222312079e3cacba093adb827c7637df11a">Aufnahmebefund vom 8.9.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Constat à l’admission du 08/09/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref>. Dans une expertise ultérieure, le médecin mandaté, le docteur Durckard, ajoute « flots de pensées singulières », « hallucinations » et « tendance au repli sur soi » comme symptômes de la schizophrénie et décrit le patient comme étant « autiste » et « occasionnellement violent »<ref name="526582d2667ca30401f84b1e756cada97f45630e">„Ärztliches Gutachten zu dem Antrag auf Invalidenrente vom 5.12.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Expertise médicale sur mandat de la rente d’invalidité du 05/12/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref>. En conséquence d’une autre pathologie, à savoir une maladie congénitale de la hanche, il est précisé qu’il « se dandin[e] en marchant »<ref name="9a2f8e787e9d7ac67644366acc2db80ffc88f06d">Körperliche Untersuchung undatiert, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405 [Examen physique non daté, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref>. Il est catégorisé comme « invalide » et incapable de travailler. Pour cette raison, il reçoit une maigre rente d’invalidité qui couvre le coût des soins de l’établissement<ref name="44c43fd73794bc90781e0f70649aa323939dc683">Mitteilung der Landesversicherungsanstalt Baden vom 12.3.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Communication de l’Office régional d’assurance de Bade du 12/03/1942, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref>. Durant l’été 1942, il est employé « à l’essai » dans l’atelier de cordonnerie de l’asile de Stephansfeld, mais de toute évidence, cette situation ne dure pas<ref name="d0d31b76e5c0e989a98a7b2281ae16130259918e">Eintragung in Krankengeschichte vom 20.6.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 20.06.1942, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref>. Le dossier porte la mention « ne travaille pas »<ref name="533b2ff98528ae60d41b98bfb1e45da47d0c0cc0">Eintragung in Krankengeschichte vom 9.6.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199. Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 09/06/1942, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref> ou « inactif »<ref name="e501869ed688a54479c6b8fa6344ef68d36b54a0">Bericht nach 14 Tagen vom 22.9.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Rapport après 14 jours du 22/09/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref>. Hormis cela, il existe peu d’informations sur son quotidien à l’asile psychiatrique. Le personnel médical décrit « cet homme aux larges épaules » et « doté d’une [expression] pantomimique très vivante »<ref name="9a2f8e787e9d7ac67644366acc2db80ffc88f06d">Körperliche Untersuchung undatiert, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405 [Examen physique non daté, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref> comme un « malade facilement irritable »<ref name="65965780888e480f46cb749322a49ad30677a10a">Eintragung in Krankengeschichte vom 28.10.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 28/10/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref> qui fait de « fréquentes<ref name="533b2ff98528ae60d41b98bfb1e45da47d0c0cc0">Eintragung in Krankengeschichte vom 9.6.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199. Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 09/06/1942, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref> crises de colère<ref name="39b119d5c20268052d7520e0eaefc0e7453a0109">Eintragung in Krankengeschichte vom 29.1.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 29/01/1942, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405]</ref> ». En janvier 1942, le contenu de ces « crises de colère » est rendu de la manière suivante : « Ici se tiennent les hommes d’Addabanum, Adibena. Quand je regarde dehors, l’horizon s’éloigne. Je suis ici, que Dieu me vienne en aide, amen. Envoyez-le à Lisbonne. On nous a donné du café, on meurt quand on en boit. Où es-tu cœur humain ? S’ils ont pris un cours un jour, c’était pour être samaritain et non assassin. Ô cœur humain, tu es tombé bien bas !<ref name="39b119d5c20268052d7520e0eaefc0e7453a0109">Eintragung in Krankengeschichte vom 29.1.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 29/01/1942, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405]</ref> » Quelques mois plus tard, à la fin de la transcription d’un discours similaire, on trouve la remarque : « Est de plus en plus agité, crie<ref name="533b2ff98528ae60d41b98bfb1e45da47d0c0cc0">Eintragung in Krankengeschichte vom 9.6.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199. Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 09/06/1942, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref>. » D’une manière générale, le personnel de l’asile le perçoit comme un perturbateur : « Se querelle avec un autre malade de la salle »<ref name="3b757fb6edbcfae4a18486b6e138ba53749fb4e6">Eintragung in Krankengeschichte vom 5.1.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 05/01/1942, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref>. Le personnel a des difficultés à donner des sédatifs à François Georges Willig qui souffre de délire d’empoisonnement, un symptôme typique de la pathologie schizophrène : « Lors de la distribution des somnifères, [il est] agité, braille aux autres malades de ne pas prendre les somnifères parce qu’ils sont empoisonnés. »<ref name="8e870441a22f64ed5abdebf6594a3ec17b9fee12">Eintragung in Krankengeschichte vom 20.9.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 20/09/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref> Aucune autre tentative de traitement n’a été entreprise à Stephansfeld. On ne peut que présumer que l’absence de thérapie est due au classement de sa pathologie dans la catégorie « schizophrénie ancienne », une évolution chronique considérée généralement comme ayant peu de chances de guérison. Les entrées au dossier médical sont plus que concises pour l’année 1943 : « Toujours irrité et hostile »<ref name="4a11c9c019ecb52c2c54c3d6b1cf625dba235489">Eintragung in Krankengeschichte vom 3.11.1943, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 03/11/1943, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref>. Avant son transfert le 5 janvier 1944, les seules observations sont les suivantes : « État inchangé. Crie souvent. Impossible de l’inciter à une quelconque occupation. »<ref name="c7010d348b756bca11dccf7444f42e810eef5a15">Eintragung in Krankengeschichte vom 3.1.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 03/01/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref> | |||
''' | L’un de ses frères - Auguste Willig, qui vit dans le quartier du Neuhof à Strasbourg - reçoit un courrier de l’asile psychiatrique de Hadamar le 6 janvier 1944. L’information qu’il contient est brève : « Votre frère François Georges Willig a été transféré ce jour dans notre établissement. Compte tenu des conditions de circulation difficiles, nous vous prions de demander une autorisation spéciale à la direction de l’établissement pour les visites. »<ref name="063daea1c1d724065560c01a485c3a017c19e0e5">Schreiben der Anstalt Hadamar vom 6.01.1944 an August Willig, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Courrier de l’asile psychiatrique de Hadamar du 06/01/1944 à August Willig, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref> Le contexte est le suivant : vers la fin de l’année 1943, les asiles psychiatriques alsaciens de Stephansfeld et Hoerdt ayant atteint leur capacité maximale, les lits disponibles viennent à manquer<ref name="6b812b9a9d1bb5b2b6637fb238fde372b3b08a86">Heinz Faulstich: ''Hungersterben in der Psychiatrie 1914-1949 mit einer Topographie der NS-Psychiatrie''. Freiburg im Breisgau: Lambertus, 1998, p. 362.</ref>. C’est la raison pour laquelle Ludwig Sprauer (1884-1962), ''oberster Medizinalbeamte'' (directeur général de l’Office régional des affaires sanitaires et sociales) de Bade, ordonne le transfert de 50 patients de chacun des asiles vers l’établissement de Hadamar (Hesse). Le 5 janvier 1944, les 100 patients sont déportés vers Hadamar lors d’un voyage en train de vingt-deux heures<ref name="2d198eb1b6d5dd84169e121dfb16cd5128cc2c89">Murielle Habay, Geneviève Herberich-Marx, Freddy Raphaël: L’identité-stigmate: l’extermination de malades mentaux et d’asociaux alsaciens durant la seconde guerre mondiale, Revue des sciences sociales de la France de l’Est, Nr. 18 (1991): p. 38–62, ici p. 57</ref>. Peu après, Auguste Willig apprend le décès de son frère : « Nous avons le regret de vous informer que votre frère, François Georges Willig [...], est décédé ce jour dans notre établissement. Les obsèques auront lieu dans le cimetière de notre établissement.<ref name="45319a75f33ad55634f59cfb1adec3409a5fecf7">Schreiben der Anstalt Hadamar vom 12.02.1944 an August Willig, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Courrier de l’asile psychiatrique de Hadamar du 12/02/1944 à August Willig, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref> » François Georges Willig est décédé supposément le 12 février 1944 à 6 heures 30 dans le cadre de l’« euthanasie décentralisée », après avoir reçu, selon toute vraisemblance, une surdose de barbituriques la veille. Afin de dissimuler le meurtre, une « grippe intestinale » est indiquée comme cause officielle du décès<ref name="c9ecbf3b684b58aae9f92415909af5e3c109bb34">Sterbeurkunde vom 14.02.1944, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Certificat de décès du 14/02/1944, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]</ref>. Il s’agissait durant cette phase de l’extermination des malades d’un diagnostic courant qui était censé suggérer une mort naturelle aux proches de la victime. Le taux de décès à l’asile psychiatrique de Hadamar s’élevait à plus de 70 % à cette époque. On ignore si la date indiquée correspond bien au jour du meurtre de François Georges Willig, car les dates de décès aussi étaient fréquemment falsifiées<ref name="810924de98ef5fe764703c55e503f21c51e6a6f5">Informations complémentaires : Dorothea Roer, Dieter Henkel (dir.): ''Psychiatrie im Faschismus. Die Anstalt Hadamar 1933-1945.'' Frankfurt am Main: Mabuse, 1996, p. 5. Uta George: ''Hadamar: Heilstätte, Tötungsanstalt, Therapiezentrum''. Marburg: Jonas-Verlag, 2006.</ref>. Il n’existe aucune information sur les derniers jours de François Georges Willig hormis ces données qu’il faut à prendre avec prudence. | ||
Lea Münch | |||
Traduction : Silke Vaissière-Trontin | |||
|Contexte_de=„Ich bin der Herr von der Astronomischen Uhr.“ Davon ist Franz Georg Willig nicht abzubringen – wie der Arzt in der Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld am 9. Juni 1942 in der Krankengeschichte festhielt.<ref name="766dc25c4b543ae2075ae0c3b16f7e2e7d500a78">Eintragung in Krankengeschichte vom 9.06.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> Zu diesem Zeitpunkt befand er sich schon fast ein Jahr in psychiatrischen Institutionen. Soweit ersichtlich war sein vorheriges Leben unstetig und stark von seiner psychiatrischen Erkrankung und deren Folgen geprägt. Franz Georg Willig wurde in dem kleinen nordelsässischen Dorf Soultz-sous-Forêts am 14. Juli 1888 geboren.<ref name="f27a6aa2a959342ce9e7c4372cc22c740c4eda15">Acte de naissance d’Eugène Wallner, Acte n°15/1888, Archives départementales du Bas-Rhin, État civil de Soultz-sous-Forêts, 4E474/31.</ref> Seinen ersten Vornamen erhielt er nach seinem Vater der ebenfalls Franz Willig hieß; seine Mutter war Elisa(betha) Romens. Er hatte viele Geschwister – er war das erste von insgesamt zehn Kindern. Er soll „ein guter Schüler gewesen sein“ und erlernte später das Schuhmacherhandwerk.<ref name="771ac6dc541c6a123037bc68d1e2235ad478f6f6">Anamnese vom 19.09.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> Im Stammblatt der Akte wurde unter der Rubrik „Nächste Angehörige“ lapidar „ledig“ vermerkt – ein an sich betrachtet profaner Umstand, der später mit entscheidend für sein Schicksal sein sollte.<ref name="8abb1f8714c27c8b5f37bd7800d80cce60619b26">Stammdatenblatt, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, Franz Georg Nr. 27/39 (1941)</ref> | |||
Die Aufnahme in der Straßburger Psychiatrie war eine weitere Station in seinem Lebensweg, wobei insbesondere die letzten Jahre einer Odyssee durch Frankeich und Belgien glichen. Während des ersten Weltkrieges war er einige Jahre als Schumacher beim Militär tätig, wonach er „Orthopäde“ wurde. Immer wieder war Franz Georg Willig einige Wochen in diversen Gefängnissen inhaftiert: nach seinen eigenen Angaben zu Beginn zwei Mal einige Wochen „wegen eines Wortwechsels“ und „wegen Diebstahls“. Er wohnte zwischenzeitlich in einem Straßburger „Ledigenheim“ oder wieder bei seinen Eltern in Sulz unterm Wald. Sein letzter Gefängnisaufenthalt war von Juli bis Dezember 1939 „weil ich mich als Deutscher nicht hier habe umschreiben lassen.“ Anschließend wurde er in ein nicht näher bezeichnetes „Lager“ verbracht und von dort aus in die Anstalt Maréville, in der Umgebung von Nancy, wo er für weitere sechs Monate verlieb. Danach gelangte er unter ungeklärten Umständen in die Gegend Ypern in Belgien. „[D]ort hat sich ein Weltuntergang abgespielt.“ – wie er sich gegenüber dem aufnehmenden Arzt in Stephansfeld ausdrückte. Wahrscheinlich wurde er vor Ort Zeuge der schweren Kämpfe im Rahmen des Westfeldzuges der deutschen Wehrmacht, wenn nicht sogar der Schlacht um Dünkirchen. Aufgrund seiner körperlichen Einschränkungen war er aber selbst nicht als Soldat eingesetzt. Er geriet vorübergehend in die Nähe von Paris bis er letztendlich im Juli 1940 wieder nach Straßburg zurückkehrte. Dort fand er keine Arbeit und lebte von „Unterstützung“.<ref name="771ac6dc541c6a123037bc68d1e2235ad478f6f6">Anamnese vom 19.09.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> Zuletzt hatte er in der Weissturmstraße 29 gewohnt.<ref name="8abb1f8714c27c8b5f37bd7800d80cce60619b26">Stammdatenblatt, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, Franz Georg Nr. 27/39 (1941)</ref> Die Schilderung von einzelnen Details seines eigenen Lebenswegs kommentierte er zwischendrin mit den folgenden Worten: „Es gehört zum Lebenslauf, certificat de moeurs,<ref name="0e9751b1bda41be3e79ad7aa828ae306c88d4e36">Französisch für „Zeugnis/Bescheinigung der Sitten/Anstandsregeln/Benehmen“. Oder vielleicht war „certificat de bonne vie et moeurs für „amtliches Leudmundszeugnis“ gemeint?</ref> ich stehe ja hoch in Erfahrung.“ | |||
'''INSÉRER CARTE POSTALE SOULZ-SOUS-FORÊT ICI ?''' | '''INSÉRER CARTE POSTALE SOULZ-SOUS-FORÊT ICI ?''' | ||
Beginn der Dokumentation seiner (Kranken-) Geschichte war im Sommer 1941. Der 53-jährige lebte zu diesem Zeitpunkt in der „Chronischen Abteilung“ der Straßburger Medizinischen Universitätsklinik C – eine Art Altenheim, das damals unter der kommissarischen Leitung von dem elsässischen Arzt [[Édouard Nonnenmacher]] (1891-?) und dessen Assistent [[Auguste Lieber]] (1914-1987) stand. Dort erachtete der zuständige Assistenzarzt eine Aufnahme in die Psychiatrische Universitätsklinik als unabdingbar und notierte kurz, dass Franz Willig an „Paranoia“ leide und für „seine Umgebung gefährlich“ sei.<ref name="cb65cf12ed54e24de14df4500d7663bb5e0c770c">Überweisungsbrief der Medizinischen Universitätsklinik C an die Psychiatrische Klinik vom 17.7.1941, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, Franz Georg Nr. 27/39 (1941)</ref> In der Psychiatrischen Klinik angekommen wurde eine Schizophrenie diagnostiziert, die sich laut dem kommissarischen Chefarzt in „manischem Erregungszustand“, „Verfolgungswahnideen“ und „Intelligenzstörungen“ äußerte.<ref name="4f8c07df174aeddaf1efaa9eb042c29dafe3913b">Schreiben des kommissarischen Chefarztes der Psychiatrischen Klinik an das Städtische Gesundheitsamt Straβburg vom 17.07.1941, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, Franz Georg Nr. 27/39 (1941)</ref> Über möglicherweise stattgefundene Therapieversuche schweigt die Akte. Am 8. September 1941 wurde Franz Georg Willig in die Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld überführt.<ref name="d20096538a357270f76d7fa30a25e4b6718db273">Eintragung in Krankengeschichte vom 8.9.1941, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, Franz Georg Nr. 27/39 (1941)</ref> Dort notierte man vorerst nur knapp: „Verfolgungsideen, Konservierung einer gewissen Affektstarre“.<ref name="b606289e794b4c4ebfbac47d12099d2a284c9d1a">Aufnahmebefund vom 8.9.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> In einem späteren Gutachten nannte der ausstellende Arzt Dr. Durckard weiterhin „verschrobene Gedankengänge“, „Sinnestäuschungen“ und „Neigung zur Eigenbeziehung“ als Symptome der Schizophrenie und beschrieb ihn als „autistisch“ und „gelegentlich gewalttätig“.<ref name="80326825fe7a229d61ed32ed023804e49ace33c6">„Ärztliches Gutachten zu dem Antrag auf Invalidenrente vom 5.12.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> Infolge einer zusätzlichen angeborenen Erkrankung der Hüftgelenke wurde ein „watschelnder Gang“<ref name="293e50ca87626fdf1af677312476d606f214bdd0">Körperliche Untersuchung undatiert, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> beschrieben sowie er als „Invalide“ und arbeitsunfähig kategorisiert. Daher bezog er eine spärliche Invalidenrente, von der die Pflegekosten in der Anstalt beglichen wurden.<ref name="fbe1cf01994b9c535650d67a00892af201aee7ea">Mitteilung der Landesversicherungsanstalt Baden vom 12.3.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> In Stephansfeld wurde er im Sommer 1942 „versuchsweise“ in der anstaltseigenen Schusterwerkstatt beschäftigt, was aber scheinbar nicht auf Dauer gelang.<ref name="6a06e801805a87d9e9f059ef13b3e79f879289ce">Eintragung in Krankengeschichte vom 20.6.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> In der Akte wurde dokumentiert „arbeitet nicht“<ref name="51c442c9fa55773e2a78b84236b9560741105ba9">Eintragung in Krankengeschichte vom 9.6.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> oder „untätig“.<ref name="7883fafeb69cce02f5132322cdb7b1e10a48f800">Bericht nach 14 Tagen vom 22.9.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> Ansonsten ist über seinen Alltag in der Heil- und Pflegeanstalt wenig zu erfahren. Das ärztliche Personal beschrieb den „breitschultrigen Mann“ mit der „sehr lebhafte[n] Pantominik“<ref name="293e50ca87626fdf1af677312476d606f214bdd0">Körperliche Untersuchung undatiert, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> als „leicht erregbaren Kranken“,<ref name="9f3cc4f6703a37c778326c8eb3b21d28e6dced51">Eintragung in Krankengeschichte vom 28.10.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> der „häufige<ref name="51c442c9fa55773e2a78b84236b9560741105ba9">Eintragung in Krankengeschichte vom 9.6.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> Schimpfanfälle“<ref name="89a387a683675bf9949b90995116b32047fb1872">Eintragung in Krankengeschichte vom 29.1.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> gehabt habe. Im Januar 1942 gab man den Inhalt der erwähnten „Schimpfanfälle“ folgendermaßen wider: „Da stehen die Herren von Addabanum, Adibena. Wenn ich da hinaus schaue, entfernt sich der Horizont. Da stehe ich, Gott helfe mir, Amen. Schicken sie es nach Lissabon. Einen Kaffee haben wir gehabt, man stirbt, wenn man es trinkt. Wo bleibst du Menschenherz? Wenn sie einmal einen Kurs gemacht haben als Samariter nicht als Menschenumbringer. O Menschenherz, wie tief bist du gesunken!“<ref name="89a387a683675bf9949b90995116b32047fb1872">Eintragung in Krankengeschichte vom 29.1.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> Einige Monate später heißt es im Anschluss der Wiedergabe einer ähnlichen Rede: „Kommt immer mehr in Erregung, schreit.“<ref name="51c442c9fa55773e2a78b84236b9560741105ba9">Eintragung in Krankengeschichte vom 9.6.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> Er wurde vom Anstaltspersonal durchweg als störend wahrgenommen: „Queruliert mit einem anderen Kranken des Saales.“<ref name="712326b517dcbf5d719908448c39487fb5fc6820">Eintragung in Krankengeschichte vom 5.1.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> Die Versuche des Personals Franz Georg Willig sedierende Medikamente zu verabreichen, gestalteten sich schwierig, da er unter für schizophrene Erkrankungen typischen Vergiftungswahn litt: „Beim Austeilen der Schlafmittel wird [er] erregt, schreit den anderen Kranken zu, die Schlafmittel nicht einzunehmen da es vergiftet sei.“<ref name="832650da1a949cd75359441ad8449d839ad0ff08">Eintragung in Krankengeschichte vom 20.9.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> Weitere therapeutische Versuche wurden in Stephansfeld nicht unternommen. Ob dies aufgrund der Kategorisierung als „alte Schizophrenie“ unterblieb, wobei man in solchen chronischen Verläufen generell wenig Erfolgsaussichten konstatierte, kann nur gemutmaßt werden. Die Eintragungen in die Krankengeschichte im Jahr 1943 sind mehr als spärlich: „Immer gereizt und feindselig.“<ref name="2e9965b9d5fcbcc5a4cb6131e5ce53ba5b509d41">Eintragung in Krankengeschichte vom 3.11.1943, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> Vor seiner Verlegung am 5. Januar 1944 wurde dort lediglich festgehalten: „Unveränderter Zustand. Schreit oft. Zu keiner Beschäftigung zu bewegen.“<ref name="50aab5468b742052fe713e7605ae488301396930">Eintragung in Krankengeschichte vom 3.1.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> | |||
Am 6. Januar 1944 erhielt einer seiner Brüder – Auguste Willig – der in Straßburg-Neuhof wohnte, aus der Anstalt Hadamar in Hessen ein Schreiben. Es informierte ihn knapp: „Ihr Bruder Franz Georg Willig wurde heute in die hiesige Anstalt verlegt. Infolge der schwierigen Verkehrsverhältnisse bitten wir, zu Besuchen besondere Genehmigung der Anstaltsleitung einzuholen.“<ref name="80e9fef206f9a4d307666d0136842f6e1cbcd0fe">Schreiben der Anstalt Hadamar vom 06.01.1944 an August Willig, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> Dies hatte folgenden Hintergrund. Gegen Ende des Jahres 1943 war in den elsässischen Heil- und Pflegeanstalten Stephansfeld und Hördt die Vollbelegung erreicht worden und es zeichnete sich Bettenknappheit ab.<ref name="f5fbc72290606b132f950b4752a98f280c5b8b3c">Heinz Faulstich, ''Hungersterben in der Psychiatrie 1914-1949 mit einer Topographie der NS-Psychiatrie'' (Freiburg im Breisgau: Lambertus, 1998). S. 362.</ref> Daher ordnete der oberste badische Medizinalbeamte, Ludwig Sprauer (1884-1962) an, jeweils 50 Patienten aus den beiden Anstalten nach in die hessische Anstalt Hadamar zu verlegen. Am 5. Januar 1944 wurden die 100 Patienten in einer über 22-stündigen Zugreise nach Hadamar deportiert.<ref name="8d822865d29fa29ee4590733f8e9c7c5831969f6">Murielle Habay, Geneviève Herberich-Marx, und Freddy Raphaël, „L’identité-stigmate: l’extermination de malades mentaux et d’asociaux alsaciens durant la seconde guerre mondiale“, ''Revue des sciences sociales de la France de l’Est'', Nr. 18 (1991): 38–62. S. 57.</ref> Bald darauf erreichte Auguste Willig die Nachricht vom Tod seines Bruders: „Zu unserem Bedauern müssen wir Ihnen leider mitteilen, dass ihr Bruder Franz Georg Willig [...] heute in der hiesigen Anstalt verstorben ist. Die Beisetzung erfolgt auf unserem Anstaltsfriedhof.“<ref name="bfad34665834b1f4284fecf8a0d6a070239265d6">Schreiben der Anstalt Hadamar vom 12.02.1944 an August Willig, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> Franz Georg Willig verstarb angeblich am 12. Februar 1944 um 6 Uhr 30 im Rahmen der „dezentralen Euthanasie“, nachdem ihm aller Wahrscheinlichkeit nach am Vorabend eine Überdosis Barbiturate verabreicht worden war. Zur Verschleierung des Mordes wurde als offizielle Todesursache wurde „Darmgrippe“ eingetragen.<ref name="c4d10ea83878d0fbc3eeafa1a505cf3fecb2be6c">Sterbeurkunde vom 14.02.1944, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405</ref> Dies war eine gängige Diagnose in dieser Phase der Krankenmorde, die den Angehörigen einen natürlichen Tod suggerieren sollte. Die Anstalt Hadamar hatte in dieser Zeit eine Sterberate von über 70 Prozent. Ob es sich bei dem angegebenen Datum tatsächlich um den Tag der Ermordung handelt, muss offenbleiben, da der Todeszeitpunkt ebenfalls oft gefälscht wurde.<ref name="90ade80e87ecc4bbacf8de628598ea5c24c4f619">Weiterführend: Dorothea Roer und Dieter Henkel, Hrsg., Psychiatrie im Faschismus. Die Anstalt Hadamar 1933-1945, 5. (Frankfurt am Main: Mabuse, 1996). Uta George, Hadamar: Heilstätte, Tötungsanstalt, Therapiezentrum (Marburg: Jonas-Verlag, 2006).</ref> Außer diesen fragwürdigen Angaben ist über die letzten Lebenstage Franz Georg Willig nichts zu erfahren. | |||
Lea Münch | |||
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Version actuelle datée du 28 avril 2022 à 11:52
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François Georges Willig | |
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Prénom | François Georges |
Nom | Willig |
Sexe | masculin |
Naissance | 14 juillet 1888 (Soultz-sous-Forêts) |
Décès | 1 février 1944 (Hadamar) |
Profession du père | Tagner |
Identités | Willig, Franz |
« Je suis le maître de l'horloge astronomique »
François Georges Willig (14 juillet 1888 - 1er février 1944)
François Georges (Franz Georg) Willig est l’une des trois victimes d’« euthanasie » originaires d’Alsace dont le passage dans les établissements psychiatriques a débuté par une admission à la clinique psychiatrique de Strasbourg en 1941 et dont l’identité a pu être retrouvée grâce aux travaux de la commission. Après l’annexion de l’Alsace en novembre 1940 au mépris du droit international, les établissements de soins psychiatriques ont subi une réorganisation. La clinique a d’abord été dirigée, à titre provisoire, par l’Alsacien Charles Buhecker. Toutes les cliniques de l’hôpital civil ont officiellement été placées sous la responsabilité du chef de l’administration civile en Alsace[31] au 1er avril 1941, et la « Reichsuniversität » Straßburg a été inaugurée le 23 novembre 1941. La chaire de psychiatrie et de neurologie a alors été attribuée à August Bostroem, effectivement présent sur les lieux au cours du semestre d’hiver 1942/43[32]. Après son rattachement au Gau de Bade, l’Alsace comptait deux asiles psychiatriques voués à la prise en charge des patients souffrant de pathologies psychiatriques chroniques et situés dans la périphérie de Strasbourg : Stephansfeld et Hoerdt. Entre 1941 et 1944, près de 15 % des patients admis à la clinique psychiatrique de la RUS ont été transférés vers l’asile de Stephansfeld[33]. François Georges Willig a été assassiné durant l’hiver 1944 à l’asile psychiatrique de Hadamar dans le cadre de l’« euthanasie décentralisée ».
Biographie
« Je suis le maître de l’horloge astronomique ». Impossible d’en faire démordre François Georges Willig, comme le médecin de l’asile psychiatrique de Stephansfeld le consigne dans le dossier médical[34] le 9 juin 1942. À cette date, il a déjà passé presque une année dans des établissements psychiatriques. Pour autant qu’on le sache, sa vie a été jusque là précaire et très marquée par sa pathologie psychiatrique et ses conséquences.
Franz Georg ou François Georges Willig, naît le 14 juillet 1888 dans le petit village de Soultz-sous-Forêts, en Alsace du Nord[5]. Fils d’Elisa(betha) Romens et de Franz (François) Willig, il porte le même premier prénom que son père. Il a de nombreux frères et sœurs ; il est l’aîné d’une fratrie de dix enfants au total. Il est apparemment « bon élève » et apprend le métier de cordonnier[35]. À la rubrique « proches parents » de la fiche de données du dossier médical figure uniquement la mention « célibataire », une situation banale en soi qui sera en revanche décisive pour son avenir[36].
Son admission au service de psychiatrie de la RUS constitue une étape supplémentaire dans son parcours de vie dont les dernières années s’apparentent à une odyssée à travers la France et la Belgique. Durant la Première Guerre mondiale, il travaille pendant quelques années comme cordonnier dans l’armée, puis il devient « orthopédiste ». François Georges Willig est incarcéré à plusieurs reprises et fait des séjours de plusieurs semaines dans différentes prisons, à commencer par deux fois quelques semaines à cause d’une « altercation » et d’un « vol », selon ses propres dires. Entretemps, il vit dans un Ledigenheim (foyer pour célibataires) strasbourgeois ou retourne chez ses parents à Soultz-sous-Forêts. Sa dernière incarcération dure de juillet à décembre 1939 « car [il a] refusé de [s]e faire enregistrer en tant qu’Allemand ». Il est ensuite envoyé dans un camp non identifié à ce jour duquel il est transféré ultérieurement vers l’asile psychiatrique de Maréville, à la périphérie de Nancy. Il y passe six mois supplémentaires. Dans des circonstances obscures, il se retrouve ensuite dans la région d’Ypres (Belgique). « Une apocalypse a eu lieu là-bas », relate-t-il au médecin qui l’admet à Stephansfeld. Willig a probablement été témoin des violents combats lors de l’offensive de la Wehrmacht durant la Bataille de France, voire de la bataille de Dunkerque. Il n’est toutefois pas incorporé en tant que soldat dans l’armée française en raison d’un handicap physique. Il se retrouve alors temporairement en région parisienne avant de revenir finalement à Strasbourg en juillet 1940. Il n’y trouve pas de travail et vit « d’aides »[35]. Il habite en dernier lieu au 29 Weissturmstraße (actuellement rue du Faubourg national)[36]. Il commente lui-même la description de certains détails de son parcours : « Le certificat de mœurs[37], c’est ma vie ? Je suis très expérimenté après tout. »
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La documentation relative à son histoire (médicale) débute à l’été 1941. Alors âgé de 53 ans, il vit dans la chronische Abteilung (service des maladies chroniques) de la Straßburger Medizinischen Universitätsklinik C (clinique universitaire médicale C de Strasbourg) – une sorte d’hospice, provisoirement placé à l’époque sous la direction du médecin alsacien Édouard Nonnenmacher (1891-?) et de son assistant Auguste Lieber (1914-1987). L’interne chargé de son dossier juge que son admission à la clinique psychiatrique universitaire est indispensable. Il note brièvement que François Willig souffre de « paranoïa » et qu’il représente un « danger pour son entourage »[38]. Après son admission à la clinique psychiatrique, une schizophrénie est diagnostiquée et le médecin-chef par intérim précise qu’elle se manifeste par un « état d’agitation maniaque », un « délire de persécution » et des « troubles de l’intelligence »[39]. Le dossier ne mentionne pas d’éventuelles tentatives de traitement. Le 8 septembre 1941, François Georges Willig est transféré à l’asile psychiatrique de Stephansfeld[40]. La première observation qui y est faite à son sujet est succincte : « idées de persécution, conservation d’une certaine rigidité de l’affect »[41]. Dans une expertise ultérieure, le médecin mandaté, le docteur Durckard, ajoute « flots de pensées singulières », « hallucinations » et « tendance au repli sur soi » comme symptômes de la schizophrénie et décrit le patient comme étant « autiste » et « occasionnellement violent »[42]. En conséquence d’une autre pathologie, à savoir une maladie congénitale de la hanche, il est précisé qu’il « se dandin[e] en marchant »[43]. Il est catégorisé comme « invalide » et incapable de travailler. Pour cette raison, il reçoit une maigre rente d’invalidité qui couvre le coût des soins de l’établissement[44]. Durant l’été 1942, il est employé « à l’essai » dans l’atelier de cordonnerie de l’asile de Stephansfeld, mais de toute évidence, cette situation ne dure pas[45]. Le dossier porte la mention « ne travaille pas »[46] ou « inactif »[47]. Hormis cela, il existe peu d’informations sur son quotidien à l’asile psychiatrique. Le personnel médical décrit « cet homme aux larges épaules » et « doté d’une [expression] pantomimique très vivante »[43] comme un « malade facilement irritable »[48] qui fait de « fréquentes[46] crises de colère[49] ». En janvier 1942, le contenu de ces « crises de colère » est rendu de la manière suivante : « Ici se tiennent les hommes d’Addabanum, Adibena. Quand je regarde dehors, l’horizon s’éloigne. Je suis ici, que Dieu me vienne en aide, amen. Envoyez-le à Lisbonne. On nous a donné du café, on meurt quand on en boit. Où es-tu cœur humain ? S’ils ont pris un cours un jour, c’était pour être samaritain et non assassin. Ô cœur humain, tu es tombé bien bas ![49] » Quelques mois plus tard, à la fin de la transcription d’un discours similaire, on trouve la remarque : « Est de plus en plus agité, crie[46]. » D’une manière générale, le personnel de l’asile le perçoit comme un perturbateur : « Se querelle avec un autre malade de la salle »[50]. Le personnel a des difficultés à donner des sédatifs à François Georges Willig qui souffre de délire d’empoisonnement, un symptôme typique de la pathologie schizophrène : « Lors de la distribution des somnifères, [il est] agité, braille aux autres malades de ne pas prendre les somnifères parce qu’ils sont empoisonnés. »[51] Aucune autre tentative de traitement n’a été entreprise à Stephansfeld. On ne peut que présumer que l’absence de thérapie est due au classement de sa pathologie dans la catégorie « schizophrénie ancienne », une évolution chronique considérée généralement comme ayant peu de chances de guérison. Les entrées au dossier médical sont plus que concises pour l’année 1943 : « Toujours irrité et hostile »[52]. Avant son transfert le 5 janvier 1944, les seules observations sont les suivantes : « État inchangé. Crie souvent. Impossible de l’inciter à une quelconque occupation. »[53]
L’un de ses frères - Auguste Willig, qui vit dans le quartier du Neuhof à Strasbourg - reçoit un courrier de l’asile psychiatrique de Hadamar le 6 janvier 1944. L’information qu’il contient est brève : « Votre frère François Georges Willig a été transféré ce jour dans notre établissement. Compte tenu des conditions de circulation difficiles, nous vous prions de demander une autorisation spéciale à la direction de l’établissement pour les visites. »[54] Le contexte est le suivant : vers la fin de l’année 1943, les asiles psychiatriques alsaciens de Stephansfeld et Hoerdt ayant atteint leur capacité maximale, les lits disponibles viennent à manquer[55]. C’est la raison pour laquelle Ludwig Sprauer (1884-1962), oberster Medizinalbeamte (directeur général de l’Office régional des affaires sanitaires et sociales) de Bade, ordonne le transfert de 50 patients de chacun des asiles vers l’établissement de Hadamar (Hesse). Le 5 janvier 1944, les 100 patients sont déportés vers Hadamar lors d’un voyage en train de vingt-deux heures[56]. Peu après, Auguste Willig apprend le décès de son frère : « Nous avons le regret de vous informer que votre frère, François Georges Willig [...], est décédé ce jour dans notre établissement. Les obsèques auront lieu dans le cimetière de notre établissement.[57] » François Georges Willig est décédé supposément le 12 février 1944 à 6 heures 30 dans le cadre de l’« euthanasie décentralisée », après avoir reçu, selon toute vraisemblance, une surdose de barbituriques la veille. Afin de dissimuler le meurtre, une « grippe intestinale » est indiquée comme cause officielle du décès[58]. Il s’agissait durant cette phase de l’extermination des malades d’un diagnostic courant qui était censé suggérer une mort naturelle aux proches de la victime. Le taux de décès à l’asile psychiatrique de Hadamar s’élevait à plus de 70 % à cette époque. On ignore si la date indiquée correspond bien au jour du meurtre de François Georges Willig, car les dates de décès aussi étaient fréquemment falsifiées[59]. Il n’existe aucune information sur les derniers jours de François Georges Willig hormis ces données qu’il faut à prendre avec prudence.
Lea Münch
Traduction : Silke Vaissière-Trontin
Repères
Localisations
Nationalités
- Allemand (1888 - 1919)
- Alsacien (1888 - 1944)
- Français (1919 - 1944)
Confessions
- Catholique
Publications
Références
- ↑ AVES, 7 AH 008, n. pag. [fot. 79]
- ↑ Reichsuniversität Straßburg. Personal- und Vorlesungsverzeichnis. Wintersemester 1942/43. Heitz&Co, Straβburg, 1943, S. 37.
- ↑ Münch, Lea: Von Straßburg nach Hadamar. NS-Psychiatrie und Patient*innenschicksale im Elsass. In: Bonah/Schmaltz/Weindling: RUS-Sammelband.
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 9.06.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ 5,0 et 5,1 Acte de naissance d’Eugène Wallner, Acte n°15/1888, Archives départementales du Bas-Rhin, État civil de Soultz-sous-Forêts, 4E474/31.
- ↑ 6,0 et 6,1 Anamnese vom 19.09.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ 7,0 et 7,1 Stammdatenblatt, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, Franz Georg Nr. 27/39 (1941)
- ↑ Französisch für „Zeugnis/Bescheinigung der Sitten/Anstandsregeln/Benehmen“. Oder vielleicht war „certificat de bonne vie et moeurs für „amtliches Leudmundszeugnis“ gemeint?
- ↑ Überweisungsbrief der Medizinischen Universitätsklinik C an die Psychiatrische Klinik vom 17.7.1941, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, Franz Georg Nr. 27/39 (1941)
- ↑ Schreiben des kommissarischen Chefarztes der Psychiatrischen Klinik an das Städtische Gesundheitsamt Straβburg vom 17.07.1941, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, Franz Georg Nr. 27/39 (1941)
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 8.9.1941, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, Franz Georg Nr. 27/39 (1941)
- ↑ Aufnahmebefund vom 8.9.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ „Ärztliches Gutachten zu dem Antrag auf Invalidenrente vom 5.12.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ 14,0 et 14,1 Körperliche Untersuchung undatiert, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ Mitteilung der Landesversicherungsanstalt Baden vom 12.3.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 20.6.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ 17,0 17,1 et 17,2 Eintragung in Krankengeschichte vom 9.6.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ Bericht nach 14 Tagen vom 22.9.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 28.10.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ 20,0 et 20,1 Eintragung in Krankengeschichte vom 29.1.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 5.1.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 20.9.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 3.11.1943, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 3.1.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ Schreiben der Anstalt Hadamar vom 06.01.1944 an August Willig, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ Heinz Faulstich, Hungersterben in der Psychiatrie 1914-1949 mit einer Topographie der NS-Psychiatrie (Freiburg im Breisgau: Lambertus, 1998). S. 362.
- ↑ Murielle Habay, Geneviève Herberich-Marx, und Freddy Raphaël, „L’identité-stigmate: l’extermination de malades mentaux et d’asociaux alsaciens durant la seconde guerre mondiale“, Revue des sciences sociales de la France de l’Est, Nr. 18 (1991): 38–62. S. 57.
- ↑ Schreiben der Anstalt Hadamar vom 12.02.1944 an August Willig, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ Sterbeurkunde vom 14.02.1944, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405
- ↑ Weiterführend: Dorothea Roer und Dieter Henkel, Hrsg., Psychiatrie im Faschismus. Die Anstalt Hadamar 1933-1945, 5. (Frankfurt am Main: Mabuse, 1996). Uta George, Hadamar: Heilstätte, Tötungsanstalt, Therapiezentrum (Marburg: Jonas-Verlag, 2006).
- ↑ AVES, 7 AH 008, n. pag. [photographie 79]
- ↑ Reichsuniversität Straßburg. Personal- und Vorlesungsverzeichnis. Wintersemester 1942/43. Heitz&Co, Straβburg, 1943, S. 37. [Annuaire du personnel et catalogues de cours. Semestre d’hiver 1942/43. Heitz&Co, Strasbourg, 1943, p. 37]
- ↑ Lea Münch: Von Straßburg nach Hadamar. NS-Psychiatrie und Patient*innenschicksale im Elsass. In: Bonah,Schmaltz,Weindling: RUS-Sammelband. (à paraître)
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 9.06.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 09/06/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ 35,0 et 35,1 Anamnese vom 19.09.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Anamnèse du 19/09/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ 36,0 et 36,1 Stammdatenblatt, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, François Georg Nr. 27/39 (1941). [Fiche de données de base, dossier psychiatrique ADHVS de la RUS de Willig François Georg n°27/39 (1941).]
- ↑ Terme français correspondant à Zeugnis/Bescheinigung der Sitten/Anstandsregeln/Benehmen. Le certificat de bonne vie et mœurs désignait peut-être aussi un amtliches Leudmundszeugnis, soit un certificat officiel de bonne réputation.
- ↑ Überweisungsbrief der Medizinischen Universitätsklinik C an die Psychiatrische Klinik vom 17.7.1941, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, François Georg Nr. 27/39 (1941). [Lettre de transfert de la clinique universitaire médicale C du 17/07/1941 à la clinique psychiatrique, dossier psychiatrique ADHVS de la RUS de Willig François Georg n°27/39 (1941).]
- ↑ Schreiben des kommissarischen Chefarztes der Psychiatrischen Klinik an das Städtische Gesundheitsamt Straβburg vom 17.07.1941, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, François Georg Nr. 27/39 (1941). [Courrier du médecin-chef par interim de la clinique psychiatrique du 17/07/1941 au service de santé de la ville de Strasbourg, dossier psychiatrique ADHVS de la RUS de Willig François Georg n°27/39 (1941).]
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 8.9.1941, ADHVS Psychiatrische Krankenakte RUS Willig, François Georg Nr. 27/39 (1941). [Entrée au dossier du 08/09/1941, dossier psychiatrique ADHVS de la RUS de Willig François Georg n°27/39 (1941).]
- ↑ Aufnahmebefund vom 8.9.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Constat à l’admission du 08/09/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ „Ärztliches Gutachten zu dem Antrag auf Invalidenrente vom 5.12.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Expertise médicale sur mandat de la rente d’invalidité du 05/12/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ 43,0 et 43,1 Körperliche Untersuchung undatiert, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405 [Examen physique non daté, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ Mitteilung der Landesversicherungsanstalt Baden vom 12.3.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Communication de l’Office régional d’assurance de Bade du 12/03/1942, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 20.6.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 20.06.1942, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, in: Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ 46,0 46,1 et 46,2 Eintragung in Krankengeschichte vom 9.6.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199. Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 09/06/1942, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ Bericht nach 14 Tagen vom 22.9.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Rapport après 14 jours du 22/09/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 28.10.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 28/10/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ 49,0 et 49,1 Eintragung in Krankengeschichte vom 29.1.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 29/01/1942, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405]
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 5.1.1942, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 05/01/1942, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 20.9.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 20/09/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 3.11.1943, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 03/11/1943, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ Eintragung in Krankengeschichte vom 3.1.1941, Psychiatrische Krankenakte Heil- und Pflegeanstalt Stephansfeld Nr. 199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Entrée au dossier du 03/01/1941, dossier psychiatrique de l’asile psychiatrique de Stephansfeld n°199, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ Schreiben der Anstalt Hadamar vom 6.01.1944 an August Willig, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Courrier de l’asile psychiatrique de Hadamar du 06/01/1944 à August Willig, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ Heinz Faulstich: Hungersterben in der Psychiatrie 1914-1949 mit einer Topographie der NS-Psychiatrie. Freiburg im Breisgau: Lambertus, 1998, p. 362.
- ↑ Murielle Habay, Geneviève Herberich-Marx, Freddy Raphaël: L’identité-stigmate: l’extermination de malades mentaux et d’asociaux alsaciens durant la seconde guerre mondiale, Revue des sciences sociales de la France de l’Est, Nr. 18 (1991): p. 38–62, ici p. 57
- ↑ Schreiben der Anstalt Hadamar vom 12.02.1944 an August Willig, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Courrier de l’asile psychiatrique de Hadamar du 12/02/1944 à August Willig, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ Sterbeurkunde vom 14.02.1944, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405. [Certificat de décès du 14/02/1944, Archiv des Landeswohlfahrtsarchivs Hessen 12, 405.]
- ↑ Informations complémentaires : Dorothea Roer, Dieter Henkel (dir.): Psychiatrie im Faschismus. Die Anstalt Hadamar 1933-1945. Frankfurt am Main: Mabuse, 1996, p. 5. Uta George: Hadamar: Heilstätte, Tötungsanstalt, Therapiezentrum. Marburg: Jonas-Verlag, 2006.