Différences entre les versions de « Ernestine Schalck »
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Dès le mois de novembre 1941, alors qu’elle vient de rentrer au domicile familial à Wissembourg, Ernestine Schalck se rapproche des services de la nouvelle université du Reich sur le point d’être inaugurée de manière officielle. Elle souhaite en effet obtenir un poste de dentiste au sein du tout nouvel institut de chirurgie dentaire de la ''Reichsuniversität Strassburg'', dont la direction venait d’être attribuée au professeur Joachim von Reckow (1898-1976), venu de l’université de Marburg – via Heidelberg (1940-1941) –, où il avait fait ses études et où il était devenu ''Privatdozent'' (1931) et ''außerordentlicher Professor'' (1938) et ''außerplanmäßiger Professor'' (1940)€€€Voir Ernst Klee, ''Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945'', Francfort-sur-le-Main, Fischer-Taschenbuch-Verlag; Michael Grüttner, ''Biographisches Lexikon zur nationalsozialistischen Wissenschaftspolitik'', Heidelberg, 2004, p. 50; Patrick Wechsler, ''La faculté de médecine de la „Reichsuniversität Strassburg“ (1941-1945) à l’heure nationale-socialiste'', Strasbourg, Université de Strasbourg, 1991, p. 64, 156-157, 240 ; Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 554-555 ; « Reckow, Joachim Friedrich von », in ''Hessische Biografie'', disponible via https://www.lagis-hessen.de/pnd/1050551915, [en ligne], consulté le 10 mai 2021. Voir également sa fiche biographique sur ce Wikipédia.€€€. En fait, quand elle se présente à l’université, elle se voit remettre les différents formulaires nécessaires en vue de la constitution d’un dossier de recrutement€€€Voir Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, dossier administratif d’Ernestine Schalck.€€€. Le 8 novembre 1941, elle remplit un formulaire dans lequel elle renseigne son ascendance germanique (Fragebogen über die Abstammung) | Dès le mois de novembre 1941, alors qu’elle vient de rentrer au domicile familial à Wissembourg, Ernestine Schalck se rapproche des services de la nouvelle université du Reich sur le point d’être inaugurée de manière officielle. Elle souhaite en effet obtenir un poste de dentiste au sein du tout nouvel institut de chirurgie dentaire de la ''Reichsuniversität Strassburg'', dont la direction venait d’être attribuée au professeur Joachim von Reckow (1898-1976), venu de l’université de Marburg – via Heidelberg (1940-1941) –, où il avait fait ses études et où il était devenu ''Privatdozent'' (1931) et ''außerordentlicher Professor'' (1938) et ''außerplanmäßiger Professor'' (1940)€€€Voir Ernst Klee, ''Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945'', Francfort-sur-le-Main, Fischer-Taschenbuch-Verlag; Michael Grüttner, ''Biographisches Lexikon zur nationalsozialistischen Wissenschaftspolitik'', Heidelberg, 2004, p. 50; Patrick Wechsler, ''La faculté de médecine de la „Reichsuniversität Strassburg“ (1941-1945) à l’heure nationale-socialiste'', Strasbourg, Université de Strasbourg, 1991, p. 64, 156-157, 240 ; Rainer Möhler, ''Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'', thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 554-555 ; « Reckow, Joachim Friedrich von », in ''Hessische Biografie'', disponible via https://www.lagis-hessen.de/pnd/1050551915, [en ligne], consulté le 10 mai 2021. Voir également sa fiche biographique sur ce Wikipédia.€€€. En fait, quand elle se présente à l’université, elle se voit remettre les différents formulaires nécessaires en vue de la constitution d’un dossier de recrutement€€€Voir Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, dossier administratif d’Ernestine Schalck.€€€. Le 8 novembre 1941, elle remplit un formulaire dans lequel elle renseigne son ascendance germanique (''Fragebogen über die Abstammung'')€€€Archives de la faculté de médecine, Dossier administratif d’Ernestine Schalck, ''Fragebogen über die Abstammung'', 8 novembre 1941.€€€ et un autre qui précise sa situation personnelle, familiale, scolaire et politique (Personalfragebogen) . Le 11, elle se soumet à la visite médicale obligatoire, permettant de vérifier son aptitude, physique et médicale, à occuper un poste à l’institut, ce que confirme le médecin qui l’examine . Finalement, le 27 novembre, elle remplit un dernier formulaire destiné à calculer sa future rémunération, en prenant en compte les différents postes et l’ancienneté acquise par Schalck auparavant . | ||
Après avoir rassemblé l’ensemble de ces pièces du dossier, le professeur Joachim von Reckow officialise la procédure de recrutement : le 12 décembre 1941, il sollicite les autorités de l’université pour qu’Ernestine Schalck soit employée du 1er janvier 1942 pour une « durée indéterminée » (bis auf weiteres) à l’institut. Le jour même, le doyen de la faculté de médecine, le professeur Johannes Stein, donne son approbation et transmet le dossier aux instances supérieures, à savoir le Dozentenschaftsleiter, le Rektor et le Kurator. Ainsi, quelques semaines plus tard, le 3 janvier 1942, l’administrateur-en-chef de la Reichsuniversität Strassburg, le Kurator Richard Scherberger écrit à Ernestine Schalck pour l’informer que son recrutement à l’institut dentaire comme Volontärassistentin avait été officialisé pour la durée d’un trimestre. Il lui précise également que sa rémunération allait s’élever très exactement à 120 Reichsmarks mensuels . Ainsi, Ernestine Schalck prend officiellement ses fonctions à partir du vendredi 2 janvier 1942 . Sa trajectoire atteste ainsi que pendant la période préparatoire à l’installation de la Reichsuniversität Strassburg, Ernestine Schalck complète sa formation auprès de dentistes acquis au pouvoir national-socialiste établis soit en Alsace, soit au pays de Bade. Dès l’ouverture de la faculté de médecine nazie de Strasbourg, elle entreprend des démarches afin d’y être engagée. | Après avoir rassemblé l’ensemble de ces pièces du dossier, le professeur Joachim von Reckow officialise la procédure de recrutement : le 12 décembre 1941, il sollicite les autorités de l’université pour qu’Ernestine Schalck soit employée du 1er janvier 1942 pour une « durée indéterminée » (bis auf weiteres) à l’institut. Le jour même, le doyen de la faculté de médecine, le professeur Johannes Stein, donne son approbation et transmet le dossier aux instances supérieures, à savoir le Dozentenschaftsleiter, le Rektor et le Kurator. Ainsi, quelques semaines plus tard, le 3 janvier 1942, l’administrateur-en-chef de la Reichsuniversität Strassburg, le Kurator Richard Scherberger écrit à Ernestine Schalck pour l’informer que son recrutement à l’institut dentaire comme Volontärassistentin avait été officialisé pour la durée d’un trimestre. Il lui précise également que sa rémunération allait s’élever très exactement à 120 Reichsmarks mensuels . Ainsi, Ernestine Schalck prend officiellement ses fonctions à partir du vendredi 2 janvier 1942 . Sa trajectoire atteste ainsi que pendant la période préparatoire à l’installation de la Reichsuniversität Strassburg, Ernestine Schalck complète sa formation auprès de dentistes acquis au pouvoir national-socialiste établis soit en Alsace, soit au pays de Bade. Dès l’ouverture de la faculté de médecine nazie de Strasbourg, elle entreprend des démarches afin d’y être engagée. | ||
Version du 14 septembre 2021 à 10:10
Ernestine Schalck | |
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Prénom | Ernestine |
Nom | Schalck |
Sexe | feminin |
Naissance | 17 septembre 1916 (Soufflenheim (Bas-Rhin)) |
Décès | 19 juin 2002 (Strasbourg (Bas-Rhin)) |
Profession du père | Médecin généraliste (praktischer Arzt) |
Profession | Dentiste, Chirurgien-dentiste |
Identités | Hugel Ernestine |
Spécialités | Odontologie, Zahnheilkunde |
Ernestine Schalck (1916-2002) est une chirurgienne-dentiste alsacienne qui a exercé à l’institut dentaire de la Reichsuniversität Strassburg en Alsace annexée.
Fille d’un médecin généraliste alsacien diplômé de la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg, elle est issue d’une famille de médecins installée dans le nord de l’Alsace. En 1935, Ernestine s’inscrit à l’université française de Strasbourg et débute sa formation médicale. Avec le début des hostilités en septembre 1939, elle est contrainte de poursuivre son cursus à Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme, où l’université strasbourgeoise s’était réfugiée. Comptant parmi les vingt-sept étudiants en odontologie effectivement présents à cette période, elle termine ses études le 14 juin 1940 en réussissant le diplôme d’État de chirurgien-dentiste.
À la suite de l’armistice signé le 22 juin 1940, Ernestine Schalck retourne dans sa terre natale, désormais redevenue allemande et annexée au territoire du IIIe Reich. Elle débute alors sa carrière médicale en obtenant un poste de Volontärassistentin au cabinet dentaire du Dr. Luktemeyer à Soultz-Sous-Forêts dans le nord de l’Alsace (septembre-octobre 1940), avant de traverser le Rhin et de travailler comme Assistentin au cabinet des Drs. Riedel (novembre 1940-mai 1941) et Müller (juin-octobre 1941) à Rastatt.
De retour en Alsace en novembre 1941, elle postule un emploi à l’institut dentaire de la Reichsuniversität Strassburg. Pendant plus de deux ans et demi, de janvier 1942 à novembre 1944, elle travaille aux côtés du professeur Joachim von Reckow (1898-1976), le directeur de l’institut.
Après la guerre, Ernestine Schalck fonde une famille, se marie avec un expert-comptable et reprend probablement sa carrière de dentiste en Alsace. Elle décède le 16 juin 2002 à Strasbourg.
Biographie
Devenir dentiste
Fille d’un médecin alsacien engagé dans la vie politique locale, Ernestine Schalck grandit dans le nord de l’Alsace. Entre 1935 et 1940, elle fait ses études à l’université de Strasbourg, obtenant son diplôme d’État de chirurgien-dentiste à Clermont-Ferrand en juin 1940. Rentrant en Alsace après l’armistice de Compiègne, elle travaille comme médecin-assistante dans un cabinet dentaire pendant près d’un an, d’abord en Alsace, puis de l’autre côté du Rhin, à Rastatt.
La famille Schalck
Ernestine Marie Lucie Schalck est née le 17 septembre 1916 à Soufflenheim, une ville située dans le nord de l’Alsace, à l’est de la ville d’Haguenau€€€Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, dossier administratif d’Ernestine Schalck, Fragebogen über die Abstammung, 8 novembre 1941. Voir aussi ADBR, 4E900/43, État civil de Soufflenheim, Table des naissances (1913-1922), Acte de naissance d’E. Schalck, Acte n°27/1916.€€€. À cette époque, l’Alsace était encore rattachée au territoire du Reich wilhelmien en application du traité de Francfort de 1871 qui avait mis fin à la guerre franco-prussienne de 1870-1871.
Son père, Ernst Schalck, né le 7 janvier 1884 à Eschau en Alsace, est un médecin généraliste (praktischer Arzt) qui a participé à la Première Guerre mondiale « du côté allemand » comme médecin-lieutenant (Oberarzt)€€€Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, dossier administratif d’Ernestine Schalck, Fragebogen über die Abstammung, 8 novembre 1941.€€€. En 1910, il avait soutenu une thèse à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg intitulée « Die Ätiologie der Mastitis und ihre Beziehung zur Bakterienflora des kindlichen Mundes und der mütterlichen Scheide »€€€Voir https://biblio.bnu.fr/opac/resource/die-atiologie-der-mastitis-und-ihre-beziehung-zur-bakterienflora-des-kindlichen-mundes-und-der-mutte/BUS1488901, [en ligne], consulté le 7 mai 2021.€€€. Le 9 avril 1912, à l’âge de vingt-huit ans, Ernst Schalck avait épousé à Soufflenheim Mathilde Schlechter, née le 17 avril 1889 à Soufflenheim€€€ADBR, 4E472/18, État civil de Soufflenheim, Acte de mariage d’E. Schalck et M. Schlechter, Acte n°28/1912.€€€. Elle est la fille d’un médecin-capitaine (Stabsarzt) de la Landwehr d’origine allemande qui avait participé à la guerre franco-prussienne, lui aussi « du côté allemand »€€€Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, dossier administratif d’Ernestine Schalck, Fragebogen über die Abstammung, 8 novembre 1941.€€€.
En plus d’être médecin, le père d’Ernestine Schalck est aussi investi dans la vie politique de sa région. En 1930, le docteur Schalck est élu au conseil général dans le canton de Wissembourg. Candidat national indépendant, il gagne l’élection avec 1242 voix contre 1230 pour le candidat des partis antinationaux. Un article publié dans le journal Le Temps précise :
« cette élection constitue une nouvelle manifestation du lent mais incessant revirement des esprits dans la population rurale. Le docteur Schalck remplace M. Herber, conseiller général [… qui] fut parmi les signataires du manifeste autonomiste [… et qui] passa alors au camp autonomiste […]. Le succès du docteur Schalck est d’autant plus remarquable que sa candidature n’avait été posée que la veille du scrutin »€€€Le Temps, 18 novembre 1930, p. 3. Voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k248107h/f3, [en ligne], consulté le 7 mai 2021.€€€.
Ernst Schalck est en réalité le candidat de l’Action populaire nationale d’Alsace (APNA), un parti politique alsacien fondé en 1928 par des membres démissionnaires de l’Union populaire républicaine, n’adhérant plus à la ligne autonomiste du parti. De droite, l’APNA est un parti catholique et anticommuniste, mais favorable à la République française. Enfin, outre sa fonction de conseiller régional, le docteur Schalck occupe également une position de maire jusqu’en 1937€€€François Himly, Chronologie de la basse Alsace, Ier-XXe siècle, Strasbourg, Archives du Bas-Rhin, 1972, p. 336.€€€.
Enfance, scolarité et études de médecine
Née dans une famille alsacienne de confession catholique romaine, Ernestine Schalck grandit au cœur d’une Alsace redevenue française à la fin de la Première Guerre mondiale. Restant en Alsace avec ses parents après la guerre, elle obtient la nationalité française « par réintégration ». Pendant l’entre-deux-guerres, elle vit au domicile familial situé à Wissembourg et fréquente le lycée de la ville. Le 8 juin 1935, à l’âge de dix-huit ans, elle réussit l’examen du baccalauréat « A prime philosophie » et se destine aussitôt à des études médicales€€€Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, dossier administratif d’Ernestine Schalck, Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 27 novembre 1941.€€€.
Dès le mois de novembre 1935, elle s’inscrit à l’université française de Strasbourg et débute son cursus universitaire. Le 14 juin 1940, elle devient dentiste en obtenant son « diplôme d’État de chirurgien-dentiste à l’université de Strasbourg »€€€Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, dossier administratif d’Ernestine Schalck, Personalfragebogen, 8 novembre 1941.€€€, ce qui signifie qu’elle a poursuivi son cursus à Clermont-Ferrand lors de l’évacuation de l’Alsace. En effet, avec le début des hostilités en septembre 1939, l’université et l’hôpital civil français de Strasbourg sont évacués, l’une vers Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme, et l’autre vers Clairvivre près de Périgueux en Dordogne.
Dans l’ouvrage collectif dirigé par Jacques Héran, le Dr. Francis Rohmer précise que le nombre d’étudiants officiellement immatriculés ou inscrits à Clermont-Ferrand durant l’année universitaire 1939-1940 s’élevait à 529. Toutefois, il convient d’ajouter que nombre de ceux qui étaient effectivement présents et qui suivaient les cours était bien moindre en raison de la mobilisation d’un certain nombre de jeunes hommes (88 en médecine et 27 en chirurgie dentaire)€€€Francis Rohmer, « La Faculté se replie à Clermont-Ferrand, l’Hôpital à Clairvivre », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1991, p. 572-583, ici p. 573.€€€.
Le début de la carrière médicale des deux côtés du Rhin : de Soultz-Sous-Forêts à Rastatt
À la suite de l’armistice de Compiègne du 22 juin 1940 mettant fin aux hostilités entre la France et l’Allemagne, Ernestine Schalck décide de retourner dans sa terre natale pour rejoindre ses parents et débuter sa carrière médicale. Dès la fin de l’été 1940, elle parvient à trouver un poste de Volontärassistentin au sein d’un cabinet dentaire situé à Soultz-Sous-Forêts dans le nord de l’Alsace, à une époque où l’Alsace était redevenue allemande et avait été annexée au territoire du IIIe Reich. Pendant deux mois, du 1er septembre au 31 octobre 1940, elle sert aux côtés du Dr. Ernst Lütkemeyer€€€Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, dossier administratif d’Ernestine Schalck, Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 27 novembre 1941.€€€, un dentiste né en Moselle à Thionville (Diedenhofen) le 2 mars 1895€€€Sur le Dr. Ernst Lüktenmeyer, qui était un Vertrauensmann (VM) du Sipo-SD durant la période d’annexion, voir ADBR, 1095 W 40/1, dossier n°5800 (Wissembourg), ainsi que ADBR, 1095 W 9, dossier n°1241 (Ernst Lüktemeyer).€€€.
Ernestine Schalck traverse ensuite le Rhin et obtient un poste d’Assistentin dans le cabinet d’odontologie du Dr. Riedel à Rastatt, où elle travaille pendant environ six mois, du 25 novembre 1940 au 31 mai 1941. Enfin, du 1er juin au 31 octobre 1941, elle entre au service du Dr. Müller à Rastatt en qualité d’Assistentin. Après avoir acquis une expérience d’un peu plus d’un an au sein de plusieurs cabinets dentaires, Ernestine Schalck retourne en Alsace et s’installe chez ses parents à Wissembourg dans l’attente de retrouver un nouvel emploi de chirurgien-dentiste€€€Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, dossier administratif d’Ernestine Schalck, Festsetzung des Diätendienstalters für den wissenschaftlichen Assistenten, 27 novembre 1941.€€€.
La carrière médicale à la Reichsuniversität Strassburg
De retour en Alsace à la fin de l’année 1941, Ernestine Schalck obtient rapidement un poste de Volontärassistentin à l’institut dentaire de la Reichsuniversität Strassburg dirigé par le professeur Joachim von Reckow (1898-1976). De janvier 1942 à novembre 1944, elle fait partie de l’équipe restreinte de dentistes entourant le professeur Reckow à Strasbourg, gagnant la confiance de ses supérieurs et de ses collègues.
Le recrutement comme dentiste à l’institut d’odontologie
Dès le mois de novembre 1941, alors qu’elle vient de rentrer au domicile familial à Wissembourg, Ernestine Schalck se rapproche des services de la nouvelle université du Reich sur le point d’être inaugurée de manière officielle. Elle souhaite en effet obtenir un poste de dentiste au sein du tout nouvel institut de chirurgie dentaire de la Reichsuniversität Strassburg, dont la direction venait d’être attribuée au professeur Joachim von Reckow (1898-1976), venu de l’université de Marburg – via Heidelberg (1940-1941) –, où il avait fait ses études et où il était devenu Privatdozent (1931) et außerordentlicher Professor (1938) et außerplanmäßiger Professor (1940)€€€Voir Ernst Klee, Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945, Francfort-sur-le-Main, Fischer-Taschenbuch-Verlag; Michael Grüttner, Biographisches Lexikon zur nationalsozialistischen Wissenschaftspolitik, Heidelberg, 2004, p. 50; Patrick Wechsler, La faculté de médecine de la „Reichsuniversität Strassburg“ (1941-1945) à l’heure nationale-socialiste, Strasbourg, Université de Strasbourg, 1991, p. 64, 156-157, 240 ; Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019, p. 554-555 ; « Reckow, Joachim Friedrich von », in Hessische Biografie, disponible via https://www.lagis-hessen.de/pnd/1050551915, [en ligne], consulté le 10 mai 2021. Voir également sa fiche biographique sur ce Wikipédia.€€€. En fait, quand elle se présente à l’université, elle se voit remettre les différents formulaires nécessaires en vue de la constitution d’un dossier de recrutement€€€Voir Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, dossier administratif d’Ernestine Schalck.€€€. Le 8 novembre 1941, elle remplit un formulaire dans lequel elle renseigne son ascendance germanique (Fragebogen über die Abstammung)€€€Archives de la faculté de médecine, Dossier administratif d’Ernestine Schalck, Fragebogen über die Abstammung, 8 novembre 1941.€€€ et un autre qui précise sa situation personnelle, familiale, scolaire et politique (Personalfragebogen) . Le 11, elle se soumet à la visite médicale obligatoire, permettant de vérifier son aptitude, physique et médicale, à occuper un poste à l’institut, ce que confirme le médecin qui l’examine . Finalement, le 27 novembre, elle remplit un dernier formulaire destiné à calculer sa future rémunération, en prenant en compte les différents postes et l’ancienneté acquise par Schalck auparavant . Après avoir rassemblé l’ensemble de ces pièces du dossier, le professeur Joachim von Reckow officialise la procédure de recrutement : le 12 décembre 1941, il sollicite les autorités de l’université pour qu’Ernestine Schalck soit employée du 1er janvier 1942 pour une « durée indéterminée » (bis auf weiteres) à l’institut. Le jour même, le doyen de la faculté de médecine, le professeur Johannes Stein, donne son approbation et transmet le dossier aux instances supérieures, à savoir le Dozentenschaftsleiter, le Rektor et le Kurator. Ainsi, quelques semaines plus tard, le 3 janvier 1942, l’administrateur-en-chef de la Reichsuniversität Strassburg, le Kurator Richard Scherberger écrit à Ernestine Schalck pour l’informer que son recrutement à l’institut dentaire comme Volontärassistentin avait été officialisé pour la durée d’un trimestre. Il lui précise également que sa rémunération allait s’élever très exactement à 120 Reichsmarks mensuels . Ainsi, Ernestine Schalck prend officiellement ses fonctions à partir du vendredi 2 janvier 1942 . Sa trajectoire atteste ainsi que pendant la période préparatoire à l’installation de la Reichsuniversität Strassburg, Ernestine Schalck complète sa formation auprès de dentistes acquis au pouvoir national-socialiste établis soit en Alsace, soit au pays de Bade. Dès l’ouverture de la faculté de médecine nazie de Strasbourg, elle entreprend des démarches afin d’y être engagée.
L’évaluation politique
Si Ernestine Schalck est officiellement employée à la Reichsuniversität Strassburg au début du mois de janvier 1942, il faut remarquer que son dossier est encore en cours d’instruction au mois de mars 1942 au niveau des différentes instances de l’université. En effet, il manquait à son dossier un élément fondamental dans la procédure de recrutement des Alsaciens, à savoir un certificat établissant son aptitude politique et idéologique pour exercer dans cette institution nationale-socialiste. Ainsi, le 17 mars 1942, le doyen Stein sollicite les services de la Gauleitung pour effectuer une évaluation politique d’Ernestine Schalck avant de l’employer dans sa faculté. Consulté en parallèle, le Dozent Bender, du NS-Dozentenbund, transmet également un premier rapport, qui ôte « toute objection sur le plan de son caractère et de ses engagements politiques » à son recrutement . Comme à l’accoutumée, les employés du service du personnel de la Gauleitung chargent quelques jours plus tard (le 26 mars) leurs homologues de l’antenne locale du parti nazi à Strasbourg. Environ un mois plus tard, le 21 avril, les fonctionnaires de la Kreisleitung du NSDAP renvoient leurs conclusions. Signé par le Kreisleiter et le Kreispersonalamtsleiter, ce rapport précise les points suivants :
L’évaluation politique réalisée par les services nazis est ainsi très positive, notamment parce qu’elle présente Ernestine Schalck comme un médecin très engagé dans son métier. De plus, d’un point de vue politique, il apparaît qu’elle ait fait quelques rapprochements avec le national-socialisme dès son retour en Alsace annexée, notamment via son adhésion à la Deutsche Frauenwerke (DFW), l’œuvre des femmes allemandes, une organisation féminine nazie. En conséquence, le 30 avril 1942, le bureau du personnel de la Gauleitung informe qu’il n’y a aucune objection à l’emploi d’Ernestine Schalck à l’institut dentaire .
Carrière à l’institut d’odontologie
Apparemment appréciée par ses supérieurs au premier rang desquels von Reckow et Stein, Ernestine Schalck se voit rapidement proposer un poste de « faisant fonction d’assistante scientifique » (Verwalterin einer Assistentenstelle). En effet, le 21 juillet 1942, alors qu’elle est présente à Strasbourg depuis seulement six mois, le professeur von Reckow initie une nouvelle procédure administrative, visant à accorder à Schalck une telle promotion « pour la durée de la guerre » (auf Kriegsdauer) . Comme précédemment, le dossier est instruit par différentes personnes au sein de la chaîne décisionnelle de l’université à commencer par le doyen de la faculté de médecine, Johannes Stein qui, le 27 août 1942, donne son aval en ajoutant de manière manuscrite qu’il est « très favorable » (sehr befürwortet) à cette nomination . Il transite ensuite par le bureau du Dozentenschaftsleiter Ernst Anrich qui, le 4 septembre, enlève tout « doute d’ordre caractériel et politique » . Enfin, le 9 septembre, c’est le recteur de l’université, le professeur Schmidt qui valide le nouveau statut de Schalck avec effet rétroactif au 1er août 1942 . Elle poursuit ensuite sa carrière en obtenant le statut d’Assistenzärztin en décembre 1942, un statut qu’elle conserve jusqu’en novembre 1944 . Il convient d’ajouter que l’institut dentaire universitaire de Strasbourg est un établissement prestigieux à l’époque. En effet, le service dont hérite le professeur Reckow à son arrivée lors de l’inauguration de la Reichsuniversität Strassburg était un service d’avant-garde dans le monde médical et universitaire. Rappelons à ce propos que l’enseignement officiel de la médecine dentaire avait fait son entrée à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg lors du semestre d’hiver 1887-1888. C’était alors le Dozent Ernst Jessen (1859-1933), pionnier dans le domaine, qui en avait reçu la charge. Après avoir obtenu en 1893 la création d’une polyclinique dentaire universitaire, Jessen ouvre le 15 octobre 1902 la première clinique dentaire scolaire municipale au monde, et finit par inaugurer un véritable institut dentaire au sein de l’université deux ans plus tard . La nomination de Reckow à la Reichsuniversität Strassburg est ainsi une consécration pour lui, mais également pour tous les dentistes qui y ont obtenu un poste au cours de leur carrière. De plus, au moment de sa réouverture par les Allemands en novembre 1941, le service dirigé par le professeur Reckow portait encore le nom de « polyclinique pour maladies dentaires » (Poliklinik für Zahnkrankheiten), avant de celui d’« institut odontologique » (zahnärztliches Institut) en mars 1942 et d’être rattaché aux cliniques universitaires (Universitätskliniken) de la faculté de médecine . Au départ, le professeur von Reckow ne dispose à ses côtés que de deux médecins-assistants, le Dr. Josef Kieffer (Assistenzarzt) et le Dr. Georg Lortz (Verwalter einer wissenschaftlichen Assistentenstelle), ce dernier ne restant en poste que jusqu’en décembre 1941. Alors que le Dr. Kieffer, ayant déjà dépassé l’âge de soixante-cinq ans, est nommé assistant scientifique, le service voit l’arrivée, au début du mois de janvier 1942, de deux Alsaciens venus d’outre-Rhin, à savoir Ernestine Schalck et le Dr. Charles (Karl) Dreyer. Dreyer occupe tout d’abord un poste de faisant fonction d’assistant scientifique jusqu’en août 1942, avant d’être promu assistant scientifique jusqu’en novembre 1944. Durant toute la présence d’Ernestine à Strasbourg, l’institut dentaire du professeur von Reckow n’est composé que d’une équipe médicale restreinte, passant de quatre médecins (janvier-août 1942), à cinq (septembre 1942-octobre 1943), puis à six (novembre 1943), à sept (décembre 1943-août 1944) et à nouveau à six (septembre-novembre 1944) . Les confrères et consœurs d’Ernestine Schalck à cette période sont :
On remarquera qu’Ernestine Schalck travaille à l’institut dentaire avec l’un de ses anciens camarades de la faculté de médecine de Strasbourg : l’Alsacien Charles Dreyer, né à Wissembourg le 24 novembre 1918. Comme elle, il avait fait ses études à Strasbourg entre 1935 et 1940 et avait obtenu son diplôme d’État de chirurgien-dentiste le 14 juin 1940 à l’université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand. Lui aussi avait été travaillé comme dentiste à Rastatt entre novembre 1940 et décembre 1941, travaillant tantôt comme assistant (Assistent), tantôt comme remplaçant (Vertreter) du Dr. Göbel. En parallèle, il avait préparé une thèse de doctorat d’odontologie qu’il a soutenu le 1er août 1941 . Ajoutons à ce sujet qu’Ernestine n’a jamais, au cours de sa carrière à la Reichsuniversität Strassburg, reçu le titre de docteur en odontologie, quand bien même elle le convoitait . Dans les registres, elle est uniquement présentée comme une « Mademoiselle » (Fräulein) ou une « dentiste » (Zahnärztin) . En tous les cas, Ernestine Schalck reste à Strasbourg jusqu’à la fin de la guerre, quittant le domicile familial de Wissembourg pour s’installer dans un appartement au Sternwartstraße 20 (rue de l’Observatoire) au centre-ville de Strasbourg .
Vie privée et après-guerre
S’il ne fait aucun doute qu’Ernestine Schalck soit restée en Alsace aux lendemains de la guerre, un manque de sources empêche de reconstituer son parcours et sa carrière après 1945. On sait cependant que le 20 octobre 1945, elle épouse à Strasbourg Edmond Hugel, un Alsacien né le 30 janvier 1914 à Strasbourg qui a travaillé comme expert-comptable. Le couple vit au 3, rue Adam Strobel dans le quartier de la Meinau et donne naissance à un enfant . Ernestine Schalck décède le 19 juin 2002 à Strasbourg à l’âge de quatre-vingt-cinq ans . Son mari était décédé à Strasbourg près de dix ans auparavant, le 29 juillet 1993 .
Sources et bibliographie
Archives
ABDR, 1558 W 821, dossier n°86632 (Ernestine Schalck). ABDR, 1558 W 322, dossier n°22312 (Edmond Hugel). ADBR, 1558 W 152, dossier n°11420 (Charles Dreyer). ADBR, 1095 W 9, dossier n°1241 (Ernst Lüktemeyer). ADBR, 1095 W 40/1, dossier n°5800 (Wissembourg). ADBR, 4E472/18, État civil de Soufflenheim, Acte de mariage d’E. Schalck et M. Schlechter, Acte n°28/1912. ADBR, 4E900/43, État civil de Soufflenheim, Table des naissances (1913-1922), Acte de naissance d’E. Schalck, Acte n°27/1916. ADBR, 126 AL 37, dossier n°4, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg (1941-1943). AVES, 7 AH 15, Listes du personnel médical de la Reichsuniversität Strassburg (1941-1944). Archives de la faculté de médecine de Strasbourg, dossier administratif d’Ernestine Schalck BNUS, Référence de la thèse de doctorat d’Ernest Schalck. Voir https://biblio.bnu.fr/opac/resource/die-atiologie-der-mastitis-und-ihre-beziehung-zur-bakterienflora-des-kindlichen-mundes-und-der-mutte/BUS1488901, [en ligne], consulté le 7 mai 2021. Le Temps, 18 novembre 1930, p. 3. Disponible via https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k248107h/f3, [en ligne], consulté le 7 mai 2021. Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1942, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1942, p. 34. Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1943, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943, p. 38. Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1943-1944, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1943, p. 38. Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Sommer-Semester 1944, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 39. Reichsuniversität Strassburg, Personal- und Vorlesungsverzeichnis, Winter-Semester 1944-1945, Strasbourg, P. Heitz & Co., 1944, p. 44. Avis de décès d’Ernestine Schalck, via https://avis-deces.linternaute.com/nom/famille-schalck?page=2, [en ligne], consulté le 7 mai 2021. Fiche Généafrance d’Ernestine Schalck, via https://geneafrance.com/france/deces/?deces=24541163, [en ligne], consulté le 7 mai 2021 Fiche Généafrance d’Edmond Hugel, via https://geneafrance.com/france/deces/?deces=15926445, [en ligne], consulté le 7 mai 2021
Bibliographie
Michael Grüttner, Biographisches Lexikon zur nationalsozialistischen Wissenschaftspolitik, Heidelberg, 2004. François Himly, Chronologie de la basse Alsace, Ier-XXe siècle, Strasbourg, Archives du Bas-Rhin, 1972, p. 336. Bernard Kaess, « L’odontologie entre à l’université », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 460. Ernst Klee, Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945, Francfort-sur-le-Main, Fischer-Taschenbuch-Verlag. Rainer Möhler, Die Reichsuniversität Strassburg. 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen, thèse d’habilitation, Sarrebruck, Université de la Sarre, 2019. « Reckow, Joachim Friedrich von », in Hessische Biografie, disponible via https://www.lagis-hessen.de/pnd/1050551915, [en ligne], consulté le 10 mai 2021. Francis Rohmer, « La Faculté se replie à Clermont-Ferrand, l’Hôpital à Clairvivre », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1991, p. 572-583, ici p. 573 Alice Rosenstiehl, « Ernst Jessen (1859-1933), fondateur de la première clinique dentaire scolaire au monde », in Jacques Héran (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, La Nuée Bleue, 1997, p. 462. Patrick Wechsler, La faculté de médecine de la „Reichsuniversität Strassburg“ (1941-1945) à l’heure nationale-socialiste, Strasbourg, Université de Strasbourg, 1991.
Relations « Schalck-Institutions »
Date de début Date de fin Statut/Fonction Institution
08071935 Élève Lycée de Wissembourg 111935 061940 Étudiant Université de Strasbourg
111935 091939 Étudiant Université de Strasbourg 091939 061940 Étudiant Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand
01091940 31101940 Volontärassistent Dr. Lütkemeyer, Zahnarzt, Soultz-sous-Forêts 25111940 31051941 Assistent Dr. Riedel, Zahnarzt, Rastatt 01061941 31101941 Assistent Dr. Müller, Zahnarzt, Rastatt 01011942 23111944 Dentiste Reichsuniversität Strassburg, Zahnärztliches Institut
01011942 31071942 Volontärassistent Reichsuniversität Strassburg, Zahnärztliches Institut 01081942 30111942 Verwalter einer wissenschaftlichen Assistentenstelle Reichsuniversität Strassburg, Zahnärztliches Institut 01121942 23111944 Assistenzarzt Reichsuniversität Strassburg, Zahnärztliches Institut
Repères
Localisations
Nationalités
Confessions
Publications
Relations
Subordonné de
- Joachim von Reckow (1943 - 1944)→
Liens à institutions
Université de Strasbourg, UdS, 1918-1939
Université de Strasbourg à Clermont-Ferrand, UdS-CF, 1939-1945
Dr. Riedel
Lycée de Wissembourg
Dr. Lütkemeyer
Dr. Müller
Zahnärztliches Institut, RUS
Références