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De Commission Historique
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SS-Hauptsturmführer: 9 novembre 1943
SS-Hauptsturmführer: 9 novembre 1943
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Version du 16 mars 2021 à 16:03


Heinrich Plaza
Prénom Heinrich
Nom Plaza
Sexe masculin
Naissance 10 juillet 1912 (Hultschin/Haute-Silésie)
Décès 20 février 1968 (Altötting/Bavière)
Autorisation d'exercer la médecine 1938
Profession Arzt

Titre Dr. med.


Heinrich Plaza (1912-1968) est un médecin qui a fait carrière dans les camps de concentration nazis en tant que SS-Lager- et Standortarzt. Après avoir dirigé le département de la pathologie au KL-Buchenwald, il est muté à Nordhausen, à Ohrdruf, à Dachau, à Natzweiler-Struthof, à Auschwitz, avant d'être affecté, début 1945, au KL-Stutthof€€€SNZHDTI4£££S 464€€€.

Après avoir effectué quatre années de scolarité à la Volksschule, Plaza poursuit dans le secondaire et obtient son Abitur. Il étudie durant dix semestres la médecine à l’université de Prague et réussit son Staatsexamen et son Doktorexamen en 1938. Il travaille tout d’abord dans les Sudètes comme médecin externe au service de la chirurgie à l’hôpital de Reichenberg (« Extern. Arzt an der Chirurgischen Abteilung der Kranken. Hospital Reichenberg »). Heinrich Plaza épouse le 16 septembre 1939 une femme également médecin de formation. De cette union sont nés deux enfants en 1940 et en 1943€€€BAB, BDC Heinrich Plaza£££Pour la naissance de son deuxième enfant, Plaza a reçu une prime à hauteur de 59,50RM€€€.

À son arrivée au KL-Natzweiler-Struthof en Alsace annexée, il participe à l’assassinat de quatre agents féminins des services secrets britanniques (SOE), tuées par injection de phénol dans la nuit du 6 au 7 juillet 1944€€€DEJVD3QZ£££S 464€€€. Il doit par ailleurs face à une épidémie de typhus qui s’est développée au camp-principal. À cette occasion, il est notamment amené à collaborer avec le Professeur Eugen Haagen lors de ses expérimentations médicales€€€TQMPRAUP£££en particulier p 130, 260, 274-275 et 454€€€.

Après la guerre, Plaza est condamné à mort par contumace par le tribunal militaire des forces armées de Metz (1954) pour ses activités commises au KL-Natzweiler. En fuite au moment du procès, la peine n’a jamais été appliquée et Plaza a repris son activité de médecin à Perlach (Bavière). La justice allemande a également ouvert des enquêtes contre lui, mais en raison de son mauvais état de santé, aucun procès n'a été ouvert. Il a donc vécu en liberté jusqu'à sa mort en 1968€€€DEJVD3QZ£££S 464€€€.

Biographie

À 26 ans, Plaza adhère au parti national-socialiste le 1er novembre 1938 à la fin de ses études (n°6.446.500) et entre dans la SS le 1er juin 1940 (n°325.853). Devenant membre des Waffen-SS, il intègre la San.E.Komp.SS-T-St (Sanitätsersatzkompanie des SS-Totenkopfsturmbannes), du 1er juin 1940 au 10 mars 1941. Il rejoint ensuite l’Ergängzungsstelle Nordost de l’Ergänzungsamt der Waffen-SS, du 10 mars 1941 au 2 janvier 1942, avant d'être muté à l’Inspection des camps de concentration à Oranienburg à compter du 2 janvier 1942€€€BAB, BDC Heinrich Plaza, "Insp. KL. Sachsenhausen"£££€€€.

À seulement trente ans, ce jeune médecin entre dans le service des camps de concentration. Acquérant une expérience meurtrière dans chacune de ses affectations, Plaza est connu pour avoir participé à des assassinats par injections de phénol sur des déportés, ainsi qu’à des expérimentations sur le typhus (Buchenwald et Natzweiler)€€€7DY4UL8I£££S 116, 211€€€.

Heinrich Plaza débute sa carrière concentrationnaire en obtenant un poste de Lagerarzt au KL-Buchenwald. Il y sert du 25 octobre 1943 jusqu’au mois de janvier 1944. Plus précisément, il était en poste à Dora. L’historien-témoin Eugen Kogon rapporte que le Dr. Plaza était l’assistant du Dr. Waldemar Hoven et qu’il « était de la partie » quand celui-ci « pratiqua[it] son métier d’assassin ». En réalité, Hoven avait l’habitude de « vir[er] » [comprendre : assassiner] une ou deux douzaines de détenus en leur injectant du sodium d’evipan dans les veines€€€H5HPEADD£££p 163-164€€€. La complicité de Plaza dans les meurtres perpétrés par Hoven et l’infirmier en chef du Revier, Friedrich Wilhelm, semble ne faire aucun doute, si bien qu’un kapo du Revier, Otto Kipp, a déclaré qu’en 1942-1943, Plaza avait pratiqué « sans scrupule des injections aux détenus apparaissant aux SS comme inaptes au travail »€€€Déposition d'Otto Kipp£££ reproduite dans David A. Hackett (dir.), Buchenwald-Report. Bericht über das Konzentrationslager Buchenwald bei Weimar, Munich, Hamm, 2002, S 246-250€€€.

De même, après-guerre, Erwin-Oskar Schuler (anciennement Ding), ancien médecin SS à Buchenwald et chef de la section locale de recherche sur le typhus et les virus, a émis de graves allégations à l’encontre de Plaza. À l’occasion d’un interrogatoire, il a déclaré que « le SS-Hauptsturmführer Dr. Plaza doit être mentionné parmi ces plus jeunes médecins qui devaient être mutés tous les six mois à cause de leur incapacité ». Il poursuit en soutenant qu’« grande une grande part de responsabilités dans le mauvais fonctionnement du service médical au début, à Mittelbau et Ohrdruf, devait lui être imputé »€€€NARA, RG 549, Box 451, Folder No. 4, Prosecution Exhibit No P-57£££€€€. Après avoir sévi à Buchenwald, Plaza est muté à Dachau. Il y reste en poste de janvier 1944 à la fin du mois de mars 1944.


Le Dr. Plaza est muté du KL-Dachau au KL-Natzweiler le 1er avril 1944, échangeant son poste avec le SS-Sturmbannführer Dr. Richard Krieger, en qualité de 1. Lagerarzt, mais assure en réalité la fonction du médecin-chef de l’ensemble du camp de concentration€€€BAB, NS 4 NA 9, Kommandanturbefehl Nr. 3/44, 15 avril 1944£££€€€. Son passage à Natzweiler, quoique bref (trois mois), reste néanmoins fortement marqué par la mort.

Il semble néanmoins bien plus apprécié que ses prédécesseurs. D’anciens déportés le qualifient d’« homme correct » et « estimable », qui « a [les] beaucoup aidé[s] »€€€BAL, 419 AR 1267/67, Allg. Band VIII, PV. Dr. Boogaerts, cité dans Steegmann, Robert. Struthof. Le KL-Natzweiler et ses kommandos. Une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin, 1941-1945. Strasbourg : La nuée bleue, 2005, S 375£££€€€. Un déporté qui a travaillé dans l’enfer des Reviere, l’infirmier Nales, le dépeint comme un homme « absolument bon », qui n’hésite pas à s’opposer à ses supérieurs en refusant de laisser sortir des malades pour les renvoyer au travail €€€BAL, Metz Ordner 3, PV. Nales, cité dans Steegmann, Robert. Struthof. Le KL-Natzweiler et ses kommandos. Une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin, 1941-1945. Strasbourg : La nuée bleue, 2005, S 375£££€€€. Selon l'ancien doyen du camp, Plaza "avait une bonne réputation"€€€BAL, 162/20260, PV Franz Kozlik, 3 mars 1945, Bl. 5£££€€€. C’est d’ailleurs sous son impulsion que le Revier s’étend aux Blocks 7 et 8 du camp de détention dès le printemps 1943, ce qui a eu pour inévitable corollaire d'aggraver la surpopulation dans les blocs-dortoirs, mais qui a néanmoins permis d’isoler les typhiques et les tuberculeux.

Il est présent sur les effectifs des membres de l’état-major du KL-Natzweiler dès le 1er avril 1944, où il est l’officier le plus gradé après le commandant du camp, Josef Kramer. À ce moment-là, il n’a sous ses ordres qu’un seul médecin, le dentiste Willi Rost. Au 1er juin 1944, l’équipe médicale du KL-Na compte également un autre officier, le dentiste Kurt aus dem Bruch, troisième officier le plus gradé au camp€€€BAL, B162/3969, Aufstellung über Angehörige des Kommandanturstabes KL Natzweiler und Zugeteilte,£££Bl. 52-55€€€. Échangeant son poste avec le Dr. Werner Rohde, il est muté au KL-Auschwitz en qualité de Lagerarzt avec effet au 29 juin 1944€€€Staatsarchiv München, Staatsanwaltschaften 46415/1, Kommandanturbefehl Nr. 5/44, 4 juillet 1944, Bl. 80. Sa mutation intervient à la suite de l’ordonnance du SS-WVHA Amtsgruppe D III (Az. 21/6.44/Dr.Lg/R.- du 23/06/1944) par laquelle les docteurs Plaza et Rohde échangent leur postes respectifs à Natzweiler et Auschwitz. Rohde est muté à Natzweiler en qualité de « 1. Lagerarzt ». Dans le même temps, le Dr Kurt aus dem Bruch est muté de Mauthausen comme dentiste au camp£££€€€. Mais Plaza quitte Natzweiler seulement le 7 juillet 1944, après avoir pratiqué une dernière exécution, celle des quatre agents féminins du SOE (Special Operation Executive)€€€IUPKELEX£££S 191, 374-376 et 435€€€. Après-guerre, son successeur a également expliqué que « Plaza […] est resté jusqu’au 10 juillet 1944 [sic.] afin de m’aider à le remplacer », précisant ne pas être certain du jour exact de son départ€€€Déposition de Werner Rohde, 14 avril 1946, citée dans DEJVD3QZ£££p. 85€€€.

Les quatre femmes sont Andrée Borrel, Sonia Olschanezky, Vera Leigh et Diana Rowden. Elles avaient été parachutées en France occupée et avaient été capturées dans leurs missions respectives. Placées en détention à la prison de Fresnes, puis à celle de Karlsruhe en mai 1944, elles sont acheminées, sur ordre de la Gestapo, au KL-Natzweiler le 6 juillet 1944 pour exécution. Arrivées dans l’après-midi, elles sont immédiatement placées à l’isolement au block cellulaire. Vers 18 heures, le SS en charge du crématoire et du block-prison, Peter Straub, ordonne au kapo du crématoire, Franz Berg, de préparer le four pour 21h30€€€Pommois, Lise. Le tragique destin de quatre agents féminins en France occupée. in Le camp de concentration du Struthof. Konzentrationslager Natzweiler. Témoignage, vol. 3, Schirmeck : L’Essor, 1998£££p. 156-162€€€. Les femmes sont ensuite conduites une à une au bâtiment crématoire où, sous prétexte d’un vaccin anti-typhique, elles ont été assassinées d’une injection de phénol pur dans les veines. C’est l’infirmier SS Emil Bruttel qui est missionné de chercher la seringue au Revier sur demande du Dr Heinrich Plaza€€€Déposition d’Emil Bruttel, 4 mai 1946, citée dans DEJVD3QZ£££p. 91-94€€€. En compagnie de plusieurs SS, c’est le Dr Rohde qui pratique la première injection, avant de passer le relais à son confrère, le Dr Plaza€€€IUPKELEX£££p 190. Voir aussi la déposition de Werner Rohde, 14 avril 1946, citée dans DEJVD3QZ

Évolutions en grade€€€BAB, BDC Heinrich Plaza£££€€€

SS-Untersturmführer: 1er juin 1940

SS-Obersturmführer: 20 avril 1942

SS-Hauptsturmführer: 9 novembre 1943

Repères

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Confessions

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Collègue de

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Prague

1912-07-10T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
1968-02-20T00:00:00Z
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Décès
1938-01-01T00:00:00Z
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Autorisation d'exercer la médecine
1938-01-01T00:00:00Z
Vie privée
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Références

  • Steegmann, Robert. Struthof. Le KL-Natzweiler et ses kommandos. Une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin, 1941-1945. Strasbourg : La nuée bleue, 2005. 375
  • Bundesarchiv Berlin-Lichterfelde (BAB), BDC Heinrich Plaza
  • Bundesarchiv Berlin-Lichterfelde (BAB), NS 4 NA 9
  • Dépôt Central des Archives de la Justice Militaire du Blanc (DCAJMB), "Struthof Camp"
  • Dépôt Central des Archives de la Justice Militaire du Blanc (DCAJMB), "Struthof Médical"
  • Klee, Ernst. Das Personenlexikon zum Dritten Reich: wer war was vor und nach 1945. Frankfurt am Main : Fischer, 2015. p. 464
  • Webb, Anthony M.edTrial of Wolfgang Zeuss, Magnus Wochner, Emil Meier, Peter Straub, Fritz Hartjenstein, Franz Berg, Werner Rohde, Emil Bruttel, Kurt aus dem Bruch and Harberg. The Natzweiler trial. London : Hodge, 1949
  • Toledano, Raphaël. Les expériences médicales du professeur Eugen Haagen de la Reichsuniversität Strassburg. Faits, contexte et procès d’un médecin national-socialiste. Diss. med.. Strasbourg, 2010
  • Klee, Ernst. Auschwitz. Täter, Gehilfen und Opfer und was aus ihnen wurde. Ein Personlexikon, Francfort-sur-le-Main: S. Ficher Verlag, 2013



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Rédaction : ©Loic.lutz