Nikolaus Jensch
Nikolaus Jensch | |
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First name | Nikolaus |
Last name | Jensch |
Gender | masculin |
Birth | 24 June 1913 (Breslau) |
Death | 7 June 1964 (München[16]) |
Licence to practise medicine | 1937 |
Profession | Arzt |
Spécialités | Psychiatrie u. Neurologie |
Nikolaus (Klaus) Jensch était maître de conférences et médecin spécialisé en psychiatrie et neurologie à la Reichsuniversität Straßburg. Au début de la RUS, à partir de l’été 1942, il remplace August Bostroem comme directeur intérimaire de la clinique correspondante et prend en charge les cours. Il occupe à nouveau ce poste après la mort inattendue d’August Bostroem en février 1943, et jusqu’à la libération de Strasbourg par les Forces françaises libres et l’armée américaine le 23 novembre 1944.[1] Il s’occupe aussi du service de psychiatrie de l’hôpital militaire, également situé dans la clinique universitaire. En outre, le 1er août 1942, il est incorporé dans la Wehrmacht au grade d’Unterarzt (Heeres-Sanitätsstaffel Straβburg/Elsass, escadron médical de l’armée de terre de Strasbourg/Alsace) et n’est donc que peu disponible pour les soins aux patients.[2]
Biography
Parcours et formation
Nikolaus Jensch naît le 24 juin 1913 à Wroclaw, où il étudie la médecine de 1931 à 1936 puis travaille comme Volontärarzt (interne) à la clinique psychiatrique universitaire. Il obtient son doctorat en 1938.[3] En 1940, il devient wissenschaftlicher Assistent (assistant scientifique) et directeur de la policlinique psychiatrique de Leipzig où August Bostroem occupe le poste de directeur de la psychiatrie universitaire. Il y commence sa spécialisation sur les questions d’hérédité, sujet pour lequel Bostroem fait ouvrir un département distinct. En 1941, Jensch soutient sa thèse intitulée Zur Genealogie und Klinik des Turmschädels (Généalogie et clinique de l’oxycéphalie).[4] À Leipzig, il travaille également à l’Erbgesundheitsgericht (tribunal de santé héréditaire) à partir de l’automne 1940.[5] Il entre au NSDAP et à la SA en mai 1933.[6] À partir de 1939, il fait partie de la Wehrmacht, et à partir de 1942 fait partie du NS-Dozentenbund (Ligue nationale-socialiste des maîtres de conférences). Dans le cadre de sa procédure d’habilitation, Bostroem qualifie la position politique de Jensch d’« irréprochable ».[8] Bostroem a d’ailleurs une image très positive de son collègue. En 1941, il écrit à propos de Jensch : « En plus de ses travaux scientifiques, il ne néglige pas son activité médicale. À son poste actuel de directeur de la policlinique, il est très populaire et couronné de succès. Dans le domaine clinique, il a su gagner la considération des patients grâce à son professionnalisme exemplaire ». Il n’est donc pas surprenant que Bostroem ait voulu que Jensch le suive à Strasbourg.
La période strasbourgeoise
Jensch est présent à Strasbourg à partir du semestre d’été de 1942 et y travaille officiellement comme maître de conférences à partir du 4 juin 1942.[1] Il passe son examen pratique dans son domaine de recherche principal avec comme sujet « La castration sur indication biologico-criminelle » (Entmannung aus kriminalbiologischer Indikation).[8] Remplaçant Bostroem qui est obligé de rester à Leipzig, il est responsable des cours de neurologie clinique et de psychiatrie pour les étudiants en médecine, des cours de psychiatrie pour les étudiants en droit, ainsi que des travaux pratiques de neuropsychiatrie pour les étudiants en psychologie.[9] Jensch supervise également un certain nombre de thèses qui ne révèlent aucun axe de recherche spécifique. Leurs sujets couvrent de nombreux domaines, des névroses traumatiques aux méningites ourliennes en passant par l’électroconvulsivothérapie.
Domaine de recherche et idéologie nationale-socialiste
À Wroclaw, Jensch s’efforce de se faire un nom dans le domaine de la recherche sur l’homosexualité par des études génético-psychiatriques, tout en s’exprimant régulièrement de façon péjorative sur les homosexuels. Son objectif principal est l’élaboration d’un diagnostic génétique empirique. Il élabore une distinction entre « pseudo-homosexuels » et « vrais » homosexuels à partir d’hypothèses très discutables. Selon lui, les premiers sont accessibles à une « éducation » psychothérapeutique. Il publie deux travaux dans lesquels il exploite l’énorme quantité de données sur les hommes homosexuels qui résultent des persécutions brutales des nazis. C’est la Gestapo de Wroclaw et d’Opole qui lui ont fourni les dossiers ou les procédures pénales correspondants. Pour sa deuxième publication en 1941, il entreprend des recherches sur les jumeaux homosexuels et sur 200 « récidivistes » castrés avec l’aide de la police criminelle de Leipzig qui lui procure les dossiers.[10] En 1944, il poursuit des « recherches sur les criminels sexuels castrés », dont il avait déjà entrepris les travaux préparatoires pendant son séjour à Leipzig. Il confirme ses hypothèses antérieures concernant l’hérédité de l’homosexualité et minimise les conséquences physiques et psychologiques de la mutilation. À la fin de son étude, Jensch doit admettre que le pronostic du « traitement » par castration est clairement « moins favorable » qu’on ne le supposait auparavant. Mais il a l’habileté de retourner cet argument en le présentant comme une preuve supplémentaire de la « prédisposition à une anomalie des pulsions sexuelles ».[11] On ne lui connaît pas d’autre publication pendant sa période strasbourgeoise. Même si les hypothèses fondamentales de ses recherches sont dépassées depuis longtemps et que les national-socialistes ne définissent plus l’homosexualité comme une maladie héréditaire mais plutôt comme une maladie qui se propage par la séduction et à la façon d’une épidémie, Jensch contribue à légitimer les actions barbares de l’État nazi contre les homosexuels.[12]
Après 1945
Le 23 novembre 1944, Jensch est capturé à Strasbourg puis libéré le 4 juin 1946.[13] Après 1945, il ne peut pas poursuivre une carrière universitaire qui avait été jusque-là remarquable, brillante et rapide, bien que ses travaux soient encore cités à quelques reprises.[14] Il n’a jamais remis en question l’interprétation très discutable des résultats de ses recherches et n’en a jamais démordu, même après la fin du régime national-socialiste. Après sa libération, il s’installe en 1946 avec sa femme comme neurologue à Brême. Son alcoolisme et sa tuberculose l’obligent à interrompre à plusieurs reprises puis à arrêter complètement son activité. Nikolaus Jensch décède en 1964.[15]
Lea Münch
Traduction : Ariane Fénart
Landmarks
Locations
Nationalities
Confessions
Publications
- Jensch, Klaus. Über die diagnostischen und therapeutischen Möglichkeiten der Pertubation. An Hand v. 121 Fällen d. Breslauer Univ.-Frauenklinik. Diss. med.. Breslau, 1937
- Jensch, Klaus. Zur Genealogie der Homosexualität. Archiv für Psychiatrie und Nervenkrankheiten 112 (1941) : 527-540
- Jensch, Klaus. Weiterer Beitrag zur Genealogie der Homosexualität. Archiv für Psychiatrie und Nervenkrankheiten 112 (1941) : 679-696
- Jensch, Nikolaus. Zur Genealogie und Klinik des Turmschädels. Archiv für Psychiatrie und Nervenkrankheiten 114 (1942) : 444–505
- Jensch, Nikolaus. Untersuchungen an entmannten Sittlichkeitsverbrechern. Leipzig : Georg Thieme Verlag, 1944
Relationships
Thesis supervisor of
- Maria Zender ( - )→
- Rolf Bigalke ( - )→
- Georg Schaffner ( - )→
- Heinz Gerlitz ( - 31 May 1944)→
- Werner Maurer ( - 13 June 1944)→
- Elisabeth Fehrle ( - 17 June 1944)→
- Rolf Fleiner ( - 24 June 1944)→
- Anton Stuermer ( - 16 September 1944)→
Subordinate of
- August Bostroem (1940 - 1944)→
Colleague of
- Hans-Joachim Kummer ( - )→
- Ludwig Crusem ( - )→
Spouse of
- Cécilie Jensch (September 1943 - 1962)→
References
- WECHSLER La Faculté de médicine de la Reichsunive ZEWNXKKK
- Grau, Günter. Lexikon zur Homosexuellenverfolgung 1933-1945. Institutionen, Kompetenzen, Betätigungsfelder. Münster : LIT, 2011
- Klee, Ernst. Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945. Frankfurt am Main : Fischer, 2007. S. 286
- Steinberg, Holger ; Wolfert, Raimund. Der Homosexuelle als "störende Persönlichkeit. Nikolaus Jensch und seine psychiatrisch-genetischen Studien. Fortschritte der Neurologie und Psychiatrie 77 (2009) : 444-450
- Stahnisch, Frank. Die Neurowissenschaften in Strassburg zwischen 1872 und 1945. Sudhoffs Archiv 100 (2016) : 227-262
- Zur Nieden, Susanne. Erbbiologische Forschungen zur Homosexualität an der Deutschen Forschungsanstalt für Psychiatrie während der Jahre des Nationalsozialismus. Zur Geschichte von Theo Lang. report . Berlin : , 2005. https://www.mpiwg-berlin.mpg.de/KWG/Ergebnisse/Ergebnisse25.pdf
À propos de cette page
Rédaction : ©Lmuench, ©Elisabeth.fuchs, ©Marquart
- ↑ 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Wechsler, Patrick. La Faculté de médicine de la "Reichsuniversität Straβburg" (1941-1945) à l'heure nationale-socialiste. Diss. med.. Strasbourg, 1991. , S.58.
- ↑ 2,0 et 2,1 Bundesarchiv B 563/J-208/047 und B 563/17530 Seite 027
- ↑ 3,0 et 3,1 Jensch, Klaus. Über die diagnostischen und therapeutischen Möglichkeiten der Pertubation. An Hand v. 121 Fällen d. Breslauer Univ.-Frauenklinik. Diss. med.. Breslau, 1937.
- ↑ 4,0 et 4,1 Jensch, Nikolaus. Zur Genealogie und Klinik des Turmschädels. Archiv für Psychiatrie und Nervenkrankheiten 114 (1942) : 444–505.
- ↑ 5,0 et 5,1 Grau, Günter. Lexikon zur Homosexuellenverfolgung 1933-1945. Institutionen, Kompetenzen, Betätigungsfelder. Münster : LIT, 2011. , S.165-67.
- ↑ 6,0 et 6,1 Klee, Ernst. Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945. Frankfurt am Main : Fischer, 2007. , S.286.
- ↑ Wolfert, Raimund;Steinberg, Holger. Der Homosexuelle als "störende Persönlichkeit. Nikolaus Jensch und seine psychiatrisch-genetischen Studien / The Homosexual as a "Molesting Personality". Nikolaus Jensch and his Psychiatric-Genetic Studies. Fortschritte der Neurologie und Psychiatrie 77 (2009) : 444-450. , S.445.
- ↑ 8,0 8,1 8,2 et 8,3 Wolfert, Raimund;Steinberg, Holger. Der Homosexuelle als "störende Persönlichkeit. Nikolaus Jensch und seine psychiatrisch-genetischen Studien / The Homosexual as a "Molesting Personality". Nikolaus Jensch and his Psychiatric-Genetic Studies. Fortschritte der Neurologie und Psychiatrie 77 (2009) : 444-450. , S.446.
- ↑ 9,0 et 9,1 Stahnisch, Frank. Die Neurowissenschaften in Straβburg zwischen 1872 und 1945. Sudhoffs Archiv 100 (2016) : 227-262. , S.252.
- ↑ 10,0 et 10,1 Wolfert, Raimund;Steinberg, Holger. Der Homosexuelle als "störende Persönlichkeit. Nikolaus Jensch und seine psychiatrisch-genetischen Studien / The Homosexual as a "Molesting Personality". Nikolaus Jensch and his Psychiatric-Genetic Studies. Fortschritte der Neurologie und Psychiatrie 77 (2009) : 444-450. , S.447-48.
- ↑ 11,0 et 11,1 Jensch, Nikolaus. Untersuchungen an entmannten Sittlichkeitsverbrechern. Leipzig : Georg Thieme Verlag, 1944. , S.54.
- ↑ 12,0 et 12,1 Zur Nieden, Susanne. Erbbiologische Forschungen zur Homosexualität an der Deutschen Forschungsanstalt für Psychiatrie während der Jahre des Nationalsozialismus. Zur Geschichte von Theo Lang. report . Berlin : , 2005. https://www.mpiwg-berlin.mpg.de/KWG/Ergebnisse/Ergebnisse25.pdf. , S.30.
- ↑ 13,0 et 13,1 Bundesarchiv/Kriegsgefangene III/USA/216/7/135
- ↑ 14,0 et 14,1 Wolfert, Raimund;Steinberg, Holger. Der Homosexuelle als "störende Persönlichkeit. Nikolaus Jensch und seine psychiatrisch-genetischen Studien / The Homosexual as a "Molesting Personality". Nikolaus Jensch and his Psychiatric-Genetic Studies. Fortschritte der Neurologie und Psychiatrie 77 (2009) : 444-450. , S.450.
- ↑ 15,0 et 15,1 Grau, Günter. Lexikon zur Homosexuellenverfolgung 1933-1945. Institutionen, Kompetenzen, Betätigungsfelder. Münster : LIT, 2011. , S.167.
- ↑ Steinberg, Holger;Wolfert, Raimund. Der Homosexuelle als "störende Persönlichkeit. Nikolaus Jensch und seine psychiatrisch-genetischen Studien. Fortschritte der Neurologie und Psychiatrie 77 (2009) : 444-450.