Chronos chronos left.png
Rusmed logo color.png
Chronos chronos right.png

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

Différences entre les versions de « Otto Bickenbach »

De Commission Historique
m (Wurde mit Schaltfläche „Zwischenspeichern“ im Formular gespeichert)
Ligne 23 : Ligne 23 :
|champBib=Reference
|champBib=Reference
}}
}}
|Contexte_fr=Otto Bickenbach est né le 11 mars 1901 à Ruppichtroth (à 50 kilomètres à l’ouest de Cologne). Il effectue sa scolarité à Elberfeld. Élevé selon des préceptes conservateurs stricts, ce fils d’agriculteur est contraint d’effectuer des travaux physiques éprouvants sur le domaine de son père. En mai 1919, il s’enrôle de son propre chef dans le corps franc contre-révolutionnaire Lettow-Vorbeck où il suit une formation militaire et prend part à des combats de rue à Berlin-Moabit et Hambourg-Barmbek. À la dissolution du corps franc, il passe son baccalauréat et entreprend des études de médecine à Cologne en 1920.  Sur place, il a maille à partir avec les autorités d’occupation françaises et son implication dans des actions de propagande pour le compte du ''Deutsch-Völkische Schutz- und Trutzbund'' (Alliance de protection et de défense des nationaux allemands) lui vaut une « grave blessure au crâne<ref name="dcf84cbc2b1058163975717caf052d2f7afbb03d">Lebenslauf des San. Truppenführers Otto Bickenbach, 1934, BArch, VBS 1009 (NS 23), ZA II 00902, f. 5. [CV du Sanitätstruppenführer Otto Bickenbach.]</ref>. En 1921, il poursuit ses études de médecine dans les universités de Heidelberg, Marbourg et Munich. À Munich, il adhère à la Brigade Ehrhard qu’il finit par quitter après la tentative de putsch avortée de Hitler, le 13 novembre 1923.<ref name="ea997765113cfee05344c0101a69c29c2cf40441">Ibid.</ref> Dès 1933, Bickenbach s’engage au sein d’organisations nationales-socialistes, toujours en tant que membre actif. Au printemps 1933, il devient adhérent du NSDAP et le 1er novembre de la même année, il intègre la ''Sturmabteilung'' (SA ou section d’assaut). À compter du 1er décembre 1933, il préside aux affaires du Sturmbannarzt II/S I de Munich.  La même année, il forme la ''Nationalsozialistische Betriebszellen-Organisation'' (organisation nationale-socialiste des cellules d’entreprise ou NSBO) pour les hôpitaux de la ville de Munich et prend la tête du ''NS-Dozentschaft'' (corps national-socialiste des enseignants) de l’université de Munich<ref name="e1cd47d70d52e1cf92a575b1e593d65c7d052e26">Ibid., Späth (Führer des Sturmes 11/S1) der SA der NSDAP, Dienstleistungszeugnis für Sanitätstruppführer Dr. Otto Bickenbach, 21.2.1934, BArch, VBS 1009 (NS 23), ZA II 00902, f. 6 [Späth (chef du Sturm II/S1) de la SA du NSDAP, certificat de service pour le docteur Otto Bickenbach (Sanitätstrupenpführer), 21 février 1934] et Lebenslauf Otto Bickenbach, [1934], BArch, R 26 III/690. [CV d’Otto Bickenbach.]</ref>. Interne à la première clinique médicale universitaire de Munich à partir de 1928, il rejoint en 1934 la clinique médicale universitaire de Fribourg-en-Brisgau, dont il devient directeur adjoint. À ce poste, il prend une part active à l’éviction des scientifiques juifs<ref name="199e31f26f17cdeb89696172fee6fbc3cb4a8cd5">Hermann Josef Hellmich: ''Die Medizinische Fakultät der Universität Freiburg i. Br. 1933-1935. Eingriffe und Folgen der nationalsozialistischen Personalpolitik''. Universität Freiburg, Diss. med., 1989,  164 et suiv. ; Eduard Seidler: ''Die Medizinische Fakultät der Albert-Ludwig-Universität Freiburg im Breisgau. Grundlagen und Entwicklungen'', Berlin u.a.: Springer 1991, 340; Bernd Grün: Die Assistenten der Medizinischen Fakultät und der NS-Dozentenbund. Bernd Grün, Hans-Georg Hofer, Karl-Heinz Leven (dir.): ''Medizin im Nationalsozialismus. Die Freiburger Medizinische Fakultät und das Klinikum in der Weimarer Republik und im ’Dritten Reich''’, Frankfurt am Main, Berlin, Bern: Peter Lang 2002, p. 189-220, ici 204.</ref>. En octobre 1934, il est promu chef de clinique et devient directeur adjoint de la clinique Ludolf Krehl de Heidelberg, sous les ordres du professeur Johannes Stein. Bickenbach obtient son habilitation à l’université de Heidelberg en 1938 en soumettant une thèse qui porte sur la corrélation entre circulation sanguine et respiration comme base de la performance constitutionnelle<ref name="fbb9ce1e32f5855511a1cce5ff457a19e5c29647">Otto Bickenbach: Blutkreislauf und Atmungskorrelation als Grundlagen konstitutioneller Leistungsfähigkeit. ''Deutsches Archiv für klinische Medizin'', 184 (1939), p. 28-64.</ref>. En 1937 et 1938, il collabore par ailleurs avec l’entreprise IG Farben<ref name="caa571dbeeb51bb319242a357dd069c5464fcaec">Interrogation No. 799 – Wolfgang Wirth, 12.2.1947, 12, National Archives, Washington, RG 238, Microfilm M 1019, reel 80.</ref>. Appelé sous les drapeaux le 28 août 1939, Bickenbach reste néanmoins à Heidelberg où il effectue son service militaire en qualité de directeur adjoint d’un ''Teillazarette'' (hôpital militaire) créé au sein de la ''Medizinische Klinik'' (clinique médicale)<ref name="d03816276ff1ebfac9baadfe5e645680c51b4675">Johannes Stein (Dekan der Medizinischen Fakultät der Universität Straßburg) an Ministerialrat Klingelhöfer (Reichsministerium für Wissenschaft, Erziehung und Volksbildung), 15.9.1941, BArch, R 76 IV/69. [Courrier de Johannes Stein (doyen de la faculté de médecine de l’université de Strasbourg) du 15 septembre 1941 au conseiller ministériel Klingelhöfer (ministère de la Science, de l’Éducation et de la Formation populaire du Reich).]</ref>. Dans le même temps, il donne des cours intitulés ''Pathologie und Therapie der Kampfstofferkrankungen'' (Pathologie et traitement des affections dues aux gaz de combat) à l’université<ref name="e23a23f7cdaf68e55cda4ddb3bf6e6618f8e7cc1">Florian Schmaltz: ''Kampfstoff-Forschung im Nationalsozialismus. Zur Kooperation von Kaiser-Wilhelm-Instituten, Militär und Industrie''. Göttingen: Wallstein 2005, 523.</ref>. Au cours du premier semestre de guerre 1939/40, Bickenbach donne des cours à Heidelberg intitulés Pathologie und Therapie der Kampfstofferkrankungen (Pathologie et traitement des affections dues aux gaz de combat)<ref name="ac17211098ea2f24ee81b02f2ec44d3e48339090">Urteil im berufsgerichtlichen Verfahren des Arztes Otto Bickenbach, 10.2.1966, BArch Ludwigsburg, B 162/4203, f. 549 [Jugement dans la procédure du tribunal professionnel du médecin Otto Birkenbach, 10 février 1966.]; Vorlesungsverzeichnis der Ruprecht-Karls-Universität Heidelberg aus dem Wintersemester 1939/1940, 44. [Catalogue de cours de l’université Ruprecht-Karls de Heidelberg pour le semestre d’hiver 1939/1940.]</ref>. Un an avant le début des hostilités, fin 1938, un laboratoire spécialisé dans les armes chimiques est aménagé dans l’enceinte de la ''Medizinische Klinik'' de Heidelberg, alors dirigée par Johannes Stein. En collaboration avec le pharmacologue et toxicologue Hellmut Weese<ref name="510b20d85e8fb615187a86f321111a766d9a6692">Concernant la biographie de Weese voir : Hans Kilian: Hellmut Weese. ''Anaesthesist'', 3 (1954), p. 97-98; Gerhard Hecht, W. Schulemann: In memoriam Hellmut Weese. ''Arzneimittel-Forschung'', 4 (1954), 3, p. 218-220; Hans Schadewaldt, Frank-Joachim Morich, Bayer-Aktiengesellschaft. Sektor Gesundheit Gesundheitspolitik.: ''100 Jahre Pharmakologie bei Bayer: 1890 - 1990. Geschichte des Instituts für Pharmakologie in Wuppertal-Elberfeld'', Leverkusen: Bayer AG 1990; M. Goerig, J. Schulte am Esch: Hellmut Weese. Der Versuch einer Würdigung seiner Bedeutung für die deutschsprachige Anästhesie. ''Anästhesiologie & Intensivmedizin'', 32 (1992), p. 678-685.</ref>, qui dirige le laboratoire de pharmacologie d’IG Farben depuis 1929, Bickenbach y conduit des « expérimentations sur la prévention de l’intoxication au phosgène par injection intraveineuse d’hexaméthylènetétramine sur des chats<ref name="476487e2aa50b70ef682536cd0f001660f417949">Oberstabsarzt Wirth, Aktennotiz über Dienstreise im Bereich der 1. Armee vom 16.11.-19.11.1939 (Geheim), 28.11.1939, BA-MA Freiburg, RH 12-23/4470. [Oberstabsarzt Wirth, note du 28 novembre 1939 concernant le déplacement professionnel dans le secteur de la 1re armée du 16 au 19 novembre 1939 (confidentiel).]</ref>. Cherchant à mettre en évidence un éventuel effet préventif chez les animaux, il leur administre au préalable de l’urotropine, un anti-inflammatoire contenant de l’hexamétylènetétramine, commercialisé par la société Schering et utilisé pour traiter cystites et méningites. Les expérimentations menées sur les animaux laissant supposer un effet de protection de l’urotropine, Bickenbach, suivant la chaîne de commandement militaire, fait part de ses observations à la Wehrmacht<ref name="684d3a3f7c2bc15f80d8fe61d8b0a653318458da">Staatsanwaltschaft Bochum (16 Js 82/54), Vernehmung von Prof. Dr. Otto Bickenbach, 3.11.1955, BArch Ludwigsburg, B 162/4206, f. 1081-1097, ici f. 1083. [Parquet de Bochum, interrogatoire du 3 novembre 1955 du docteur Otto Bickenbach.]</ref>. Le 17 novembre 1939, Bickenbach et Weese, qui est également médecin-chef consultant spécialisé dans les lésions causées par les gaz de combat auprès du médecin de la 1re armée, présentent les conclusions de leurs recherches à date à une commission militaire composée d’experts en gaz de combat au cours d’une réunion organisée à l’hôpital militaire de réserve de la ''Medizinische Klinik'' de Heidelberg<ref name="604ac414c115d8a84f31f3b0a46c729348997c5d">Sans que le nom du produit utilisé ne soit précisé, le film est également projeté à l’''Oberstabsarzt'' docteur Grüner et au ''Stabsarzt'' docteur Jansen, les deux médecins en charge des lésions causées par les gaz de combat auprès de l’''Armeearzt'' 7 (médecin de la 7e armée) présents sur place à des « fins de prise de contact et d’échange d’idées ». Voir à ce sujet et pour les citations suivantes : Oberstabsarzt Wolfgang Wirth, Aktennotiz über Dienstreise im Bereich der 1. Armee vom 16.11.-19.11.1939 (Geheim), 28.11.1939, BA-MA Freiburg, RH 12-23/4470. [Oberstabsarzt Wirth, note du 28 novembre 1939 jointe au dossier concernant le déplacement professionnel dans le secteur de la 1re armée du 16 au 19 novembre 1939 (confidentiel).]</ref>. Ils y font état d’un effet préventif de l’hexaméthylènetétramine après une exposition au phosgène, mais sans pour pouvoir attester d’une action curative en cas d’intoxication au phosgène<ref name="ea997765113cfee05344c0101a69c29c2cf40441">Ibid.</ref>.
La tournure que prend la guerre offre à Bickenbach et à d’autres jeunes scientifiques de nouvelles possibilités de carrière. En décembre 1941, Bickenbach est nommé ''außerordentlicher Professor'' (professeur hors cadre) de la faculté de médecine de la ''Reichsuniversität Straßburg'', avec effet rétroactif au 1er octobre 1941. Dans le même temps, il devient directeur de la ''Medizinische Poliklinik'' de l’université<ref name="b3ddb4e27ac2fcea697dfbcd60e1b3199babe026">Reichsministerium für Wissenschaft, Erziehung und Volksbildung an Otto Bickenbach (Abschrift), 16.12.1941, Archives départementales Bas-Rhin (ADBR) Strasbourg, 1588 W 803/79701. [Courrier du ministère de la Science, de l’Éducation et la Formation populaire du Reich du 16 décembre 1941 à Otto Bickenbach (copie).]</ref>. À la faculté de médecine de la ''Reichsuniversität Straßburg'', il occupe en outre la fonction de directeur par intérim du département de biologie de l’Institut de recherche inter- disciplinaire de la faculté de médecine<ref name="fd5bfc7c7d03f93c17d1e75dea0b3fb33fe204f7">Concernant le développement et la structure de l’Institut de recherche de la faculté de médecine, voir : Carl Henze, William J. Cromartie: ''Medical Targets in Strasbourg Area''. SHAEF Combined Intelligence Objectives Sub-Committee. - G-2 Division: CIOS File XIII-8;XIII-9; and XIV-3 (Item 24) London 1945; Florian Schmaltz: ''Kampfstoff-Forschung im Nationalsozialismus. Zur Kooperation von Kaiser-Wilhelm-Instituten, Militär und Industrie'', Göttingen: Wallstein Verlag 2005, 536-539; Rainer Möhler: ''Die Reichsuniversitat Straßburg 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'' 2020, 622-631; Karteikarte Otto Bickenbach, BArch, R 4901/13259, f. 610-611. [Fiche d’Otto Bickenbach.]</ref>. Encore en construction jusqu’à fin 1943, l’Institut de recherche médicale de la ''Reichsuniversität Straßburg'' n’est opérationnel qu’à partir de mars 1944<ref name="9dd03e954049c32ac398de3fa7b12a80ed3c3b39">Henze, Cromartie. CIOS File XIII-8;XIII-9; and XIV-3 (Item 24), 3.</ref>. Si l’Institut de recherche de la faculté de médecine est destiné à accueillir des projets de recherche militaire pour le compte de la Wehrmacht, les SS gèrent pour leur part leurs propres établissements de recherche militaire à Strasbourg. On trouve parmi eux l’''Institut für wehrwissenschaftliche Zweckforschung'' (institut de recherches militaires appliquées), créé le 7 juillet 1942 sur ordre de Heinrich Himmler. Sa création à Strasbourg est confiée à Wolfram Sievers, à l’époque directeur de la ''SS-Ahnenerbe'', une association fondée en 1935 et devenue un ''Amt'' (office) rattaché à l’état-major personnel du Reichsführer SS Himmler le 1er avril 1942<ref name="a5ee3b55cb719dfba418d3a0739b9b0a316a92e8">Michael H. Kater : ''Das ’Ahnenerbe’ der SS 1935-1945. Ein Beitrag zur Kulturpolitik des Dritten Reiches''. 2. Aufl., München: R. Oldenbourg 1997, 302, 463.</ref>. Dès la mi-septembre 1942, Bickenbach se déclare disposé à coopérer avec l’Institut für wehrwissenschaftliche Zweckforschung de la SS-Ahnenerbe dans le cadre d’une communauté de travail<ref name="643e1bcc42e1021316fc365e7191a39109c3b1b1">Sievers, Aktenvermerk, 17.9.1942, BArch, R 26 III/729, f. 122. [Sievers, note au dossier, 17 septembre 1942.]</ref>. Le 17 mars 1943, Bickenbach prend part à un colloque organisé par l’''Institut für wehrwissenschaftliche Zweckforschung'', au cours duquel son film sur les expériences avec le phosgène est projeté <ref name="f2d113f20c402dff0fe21fcbf5574b72207389b4">Sievers, Vermerk, Betr.: Zusammenkunft der Mitarbeiter des Instituts für wehrwissenschaftliche Zweckforschung Abteilung H. in Straßburg am 17.3.1943, 5.4.1943, BArch Berlin, NS 21/906. [Sievers, note du 5 avril 1943. Objet : Réunion du personnel de l’Institut für wehrwissenschaftliche Zweckforschung Abteilung H à Strasbourg le 17 mars 1943.] </ref>. Sievers propose à Bickenbach de poursuivre ses expérimentations sur les gaz de combat « en l’associant au mandat de recherche » de Hirt au camp de concentration de Natzweiler<ref name="1bb390231eadbe2ed802c067134ae541f8b6b178">Vermerk, Betr.: Kampfstoff-Forschung.  Bezug. - Unterredung mit Prof. Dr. Bickenbach am 17.3.1943 in Straßburg, gez. Sievers, 5.4.1943, BArch, NS 21/906. [Note du 5 avril 1943 signée par Sievers. Objet : Recherche sur les gaz de combat. Référence : Entretien du 17 mars 1943 avec le docteur Bickenbach à Strasbourg.]</ref>. La collaboration avec les SS permet à Bickenbach lde disposer d’un plus grand nombre de détenus des camps de concentration comme sujets contraints de ses expériences humaines sur le phosgène. Le 5 avril 1943, Sievers demande au commandement du camp d’autoriser Bickenbach à accéder et à travailler à Natzweiler<ref name="c7dcf61a2709c98ab4e9de373679d990e64c026b">Sievers an den Kommandanten des KZ Natzweiler, 5.4.1943, BArch, NS 21/906.[Courrier de Sievers du 5 avril 1943 aux commandants du camp de concentration de Natzweiler.]  Concernant l’histoire de la chambre à gaz du camp de concentration de Natzweiler, voir : Jean-Pierre Faye: Natzweiler: Eine Skelettsammlung wird angelegt. Eugen Kogon, Hermann Langbein, Adalbert Rückerl (dir.): ''Nationalsozialistische Massentötungen durch Giftgas. Eine Dokumentation'', Frankfurt am Main: Fischer Taschenbuch Verlag 1983, p. 271-277; Jean-Claude Pressac, Serge Klarsfeld (dir.): ''The Struthof Album. Study of the Gassing at Natzweiler-Struthof of 86 Jews Whose Bodies were to Constitute a Collection of Skeletons''. New York Beate Klarsfeld Foundation 1985; Robert Steegmann: ''Struthof: le KL-Natzweiler et ses kommandos: une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin, 1941 - 1945'', Strasbourg: Nuée bleue 2005, 313-316; Robert Steegmann: ''Das KZ Natzweiler-Struthof und seine Außenkommandos an Rhein und Neckar 1941 - 1945'', Berlin: Metropol 2010, 337-341; ainsi qu’avec une nouvelle interprétation : Florian Schmaltz: Die Gaskammer im Konzentrationslager Natzweiler: Experimentalanlage der Chemiewaffenforschung und Instrument des Massenmords für den Aufbau einer anatomischen Skelettsammlung. Günter Morsch, Bertrand Perz (dir.): ''Neue Studien zu nationalsozialistischen Massentötungen durch Giftgas. Historische Bedeutung, technische Entwicklung, revisionistische Leugnung'', Berlin: Metropol Verlag 2011, p. 304-315; Julien Reitzenstein: ''Das SS-Ahnenerbe und die "Straßburger Schädelsammlung''. Fritz Bauers letzter Fall'', Berlin: Duncker & Humblodt 2018, 139-156.</ref>. Lorsqu’à la mi-avril 1942, Hirt fait savoir à Bickenbach que les expériences sur des détenus du camp de concentration peuvient à présent débuter sous sa responsabilité, celui-ci demande « pour se couvrir, un ordre direct le concernant » émis par Himmler<ref name="33d2de61426d79e582bc4dd90aa5348c9df2c7f0">Hirt an Sievers, Betr.: Schreiben vom 14.4.1943, 23.4.1943, BArch, NS 21/906. [Courrier de Hirt du 23 avril 1943 à Sievers. Objet : Courrier du 14 avril 1943.]</ref>. Afin de justifier sa demande, Bickenbach explique qu’« en cas d’échec de la prophylaxie », il veut « être assuré » d’avoir « conduit les expériences sur ordre du RFSS [''Reichsführer-SS''] ». Hirt se montre très compréhensif et propose à Sievers de notifier à Bickenbach par écrit « que le RFSS, considérant son présent rapport (qu[’il] n’avai[t] cependant pas encore), approuve la conduite de l’expérimentation humaine correspondante ou souhaite qu’elle soit conduite ».<ref name="ea997765113cfee05344c0101a69c29c2cf40441">Ibid.</ref>. Aucun courrier de Sievers faisant état d’un tel ordre de Himmler ne nous est parvenu, pas plus que le rapport demandé à Bickenbach à l’attention d’Himmler.
Dans le cadre de ses expérimentations avec le phosgène, Bickenbach obtient du ''Reichsforschungsrat'' (conseil de la recherche du Reich) un mandat de recherche libellé ''Biologische u. physikalischchemische Untersuchungen an Plasma-Eiweiss-Körper zur Frage der Wirkungsweise von Kampfstoffen und Bakteriengiften'' (Recherches biologiques et physico-chimiques sur les protéines plasmatiques visant à déterminer le mode d’action des gaz de combat et des toxines bactériennes) »<ref name="dcce318eef91fec9fb1a87954dc1a15f3b886f24">Antrag Bickenbach, Strassburg, Biologische u. physikalisch-chemische Untersuchungen an Plasma-Eiweiss-Körpern zur Frage der Wirkungsweise von Kampfstoffen und Bakteriengiften, BArch Berlin, R 26 III/271, f. 52 et R 26 III/6, f. 29. [Demande de Bickenbach, Strasbourg, Recherches biologiques et physico-chimiques sur les corps à plasma protéiques visant à déterminer le mode d’action des gaz de combat et des toxines bactériennes]</ref>. La demande est approuvée par la branche spécialisée « chimie organique » que dirige Richard Kuhn, directeur du ''Kaiser-Wilhelm-Institut für medizinische Forschung'' (institut Kaiser Wilhelm de recherche médicale), puis classée au deuxième niveau d’urgence le plus élevé, celui des SS, le 24 juin 1943<ref name="8c28165c85ab393eef4ad455c5de586664c1f7f3">Forschungsauftrag „Plasma Eiweiss'' SS 4891-0152/0538/6/II/43. [Mandat de recherche « Protéines plasmatiques »] Le 15 novembre 1944, la demande est prolongée. cf. : BArch Berlin, BDC RFR-Kartei, Bi 3/12, Bickenbach, Otto.</ref>.
Les cinq premières expérimentations en chambre à gaz impliquant dix détenus ont lieu entre le 30 mai et le 9 juin 1943. Sept autres expérimentations suivent, entre le 10 juin et le 12 juillet 1943, avec cette fois 14 détenus. En 1944, la chambre à gaz de Natzweiler est de nouveau utilisée pour plusieurs séries d’expériences au phosgène<ref name="ded0f9ee4cce2efa203142e0637c7df640c3f83a">.Cette série d’expériences particulière est ralentie par un conflit entre Hirt et Bickenbach sur la question de savoir qui la dirigera. Pour de plus amples détails : Schmaltz: Kampfstoff-Forschung, 2005, 538–543. Florian Schmaltz: Otto Bickenbach et la recherche biomédicale sur les gaz de combat à la Reichsuniversität Strassburg et au camp de concentration du Struthof-Natzweiler. Christian Bonah, Anne Daion-Grilliat, Josiane Olff-Nathan, Norbert Schappacher (dir.): ''Nazisme, science et médecine'', Paris: Édition Glyphe 2006, p. 141-164; 303-313, 153-156.</ref>. Le 14 juin 1944, les assistants de Bickenbach, Helmut Rühl et Fritz Letz, se rendent à Natzweiler pour y installer des appareils de mesure dans la chambre à gaz. Hirt et Bickenbach arrivent le lendemain matin et démarrent les expériences au phosgène<ref name="7d158de38d139f0e772d35d2dfc92e80f3a6ca23">Pour une présentation plus détaillée des expériences au phosgène préparées et mises en œuvre à Natzweiler en 1944, voir : Schmaltz: Kampfstoff-Forschung, 2005, 548-551; Schmaltz: Bickenbach, 2006, 157-162.</ref>. La première série d’expérimentations a lieu le 15 juin 1943. Ce jour-là, lors des expériences XII à XIV, des groupes de quatre détenus sont exposés à des doses croissantes de phosgène dans la chambre à gaz. La durée des expériences augmente par paliers de 22 à 30 minutes et la masse de phosgène introduite dans la chambre à gaz passe progressivement de 1,5 g à environ 10 g.  Les expériences au phosgène se concluent le 9 août 1944 avec l’expérience XV.
D’après le rapport final de Bickenbach, les expériences au phosgène provoquent un œdème pulmonaire du premier stade chez huit détenus, du deuxième stade chez trois détenus et du troisième stade chez deux détenus. L’expérience XIII dépasse pour la première fois la dose de phosgène mortelle chez l’être humain publiée à l’époque dans la littérature spécialisée<ref name="1a0a8d6f618753ae4b13a8f3c1a42646c9cb5660">Wilhelm Richter: ''Kampfstoffwirkung und Heilung''. 2. Aufl., Leipzig: Verlag von Johann Ambrosius Barth 1941, 61.</ref>. L’avant-dernière expérience (XIV) correspond même à cinq fois la valeur mortelle et la dernière au double. La mort des détenus est intégrée dans les calculs de façon délibérée afin de déterminer les limites de l’effet protecteur de l’urotropine en fonction du seuil de mortalité du gaz toxique.
À l’automne 1944, Otto Bickenbach compile les résultats des expériences au phosgène sur des détenus du camp de concentration de Natzweiler qu’il a entamées à l’été 1943 dans un rapport qu’il transmet à Karl Brandt, ''Generalkommissar für das Gesundheits- und Sanitätswesen'' (commissaire général pour la santé publique)<ref name="918603763e5580f53f796696a57beea37c1a9cb0">Otto Bickenbach an Karl Brandt, 7. Bericht. Über die Schutzwirkung des Hexametylenteramins auf die Phosgenvergiftung, o.D., f. 1-6, information  94, Dépot Central d’archives de la justice militaire (DCAJM), Le Blanc, Affaire dite du ’Struthof Medical’. Tribunal Permanent des Forces Armées (TPFA) Lyon: Jugement 202/1. [Otto Bickenbach à Karl Brandt, 7e rapport sur l’action protectrice de l’hexamétylèntéramine sur l’intoxication au phosgène] En 1948, la justice militaire française fait traduire le rapport en français lors de la préparation de la mise en accusation de Bickenbach comme criminel de guerre. Les citations françaises sont tirées de cette traduction : Dr. Otto Bickenbach 7e Rapport. Sur l’effet protecteur de l’héxamethylènetétramine contre l’intoxication au phosgène, Affaire secrète de Kommando, sans date, traduction du traducteur-juré Hennequin Albert, Metz, 22.10.1948, information 101, DCAJM, Affaire dite du ’Struthof Medical’. TPFA Lyon: Jugement 202/1. Une copie du rapport a été présentée comme élément de preuve par l’accusation lors du procès des médecins de Nuremberg : Bickenbach an Karl Brandt, 7. Bericht. Über die Schutzwirkung des Hexamethylentetramin auf die Phosgenvergiftung, o.D., NO-1852, f. 15-20, ADB 19 Addendum A, f. 51-56, Mikrofiche-Edition Ärzteprozess, 3/02791-3/02796.</ref>. Dans son rapport, Bickenbach indique qu’un total de 40 détenus a participé à 15 expériences « sur l’effet prophylactique de l’hexaméthylènetétramine contre l’intoxication au phosgène »<ref name="d42ee97bfddc9dc70ae9f2ac9092a0567baeba39">Bickenbach, 7. Bericht. Über die Schutzwirkung des Hexametylenteramins auf die Phosgenvergiftung, o.D., f. 1, information 94, TPFA Lyon: Jugement 202/1. Bickenbach, 7ème Rapport. Sur l’effet protecteur de l’héxamethlènetetramine contre l’intoxication au phosgène, information 101, DCAJM, TPFA Lyon: Jugement 202/1.</ref>.
Sur la base du rapport de Bickenbach et des témoignages recueillis, les quatre décès des Sinti et Roms Zirko Rebstock (2.2.1924-16.6.1944), Adalbert Eckstein (12.2.1911-18.6.1944), Andreas Hodosy (5.2.1903-16.6.1944) et Josef Reinhardt (27.8.1913-9.8.1944) peuvent être imputés de manière irréfutable aux expériences avec le phosgène<ref name="72609a400273b0513d186d8bf3d26490461053e8">Schmaltz: ''Kampfstoff-Forschung'', 2005, 549-551.</ref>. Les documents tirés des Archives d'Arolsen fournissent des indices concernant quatre autres cas suspects de détenus ayant très probablement succombé à de graves lésions pulmonaires dues à une intoxication au phosgène. Il s’agit de Richard Metzendorf (7.6.1903-3.1.1944)<ref name="9b6cddb52c63225e9cde6234a66e9846e41b1105">Häftlingspersonalbogen Außenkommando Dora, 10.1.1944, Richard Metzendorf, geb. 7.6.1903, ITS Digital Archives, Bad Arolsen, 1.1.5.3./oS/6616909.[Fiche personnelle du détenu Commandement extérieur Dora. 10 janvier 1944, Richard Metzendorf, né le 7 juin 1903.] </ref>, Alfred Schmidt (28.5.1907-7.5.1944) <ref name="e908cd8384913340125a20b70d69c665f11f6903">Todesbescheinigung Alfred Schmidt, geb. 5.2.1903. Gestorben 7.5.1944, gez. Heinrich Plaza, DCAJM, Le Blanc, Jugement D 575/5858, Kuhl, Richard et 83 autres affaires du camp Struthof, carton 10/21, Annexe N Annexe N/II/4 Feuilles de renseignements sur les personnes décédées 1943, p. 299. [Certificat de décès Alfred Schmidt, né le 5 février 1903, mort le 7 mai 1944, sign. Heinrich Plaza.] </ref>, Paul Schneider (26.10.1909-18.7.1944), qui meurt au camp de concentration de Flossenbürg où il vient d’être transféré<ref name="c94aacdf23b0cd1b000be2089dcfe6c098c66961">Sonderstandesamt Arolsen, Eintrag im Sterbebuch Paul Schneider, verstorben in Flossenbürg am 18.7.1944, ITS Digital Archives, Bad Arolsen, 1.1.8.3./104054/10996585 [Bureau d’état civil spécial Arolsen, inscription au registre des décès de Paul Schneider, décédé à Flossenbürg le 18 juillet 1944.] La cause de décès mentionnée, défaillance cardiaque après un emphyème (sic) pulmonaire, correspond en réalité à un emphysème pulmonaire.</ref>, ainsi qu’Albert Reinhardt (31.10.1921-17.7.1945)<ref name="97daaa51817aa78b2e404264f2b6b39a95ccbe65">Sell (Comité International de la Croix Rouge) an Landesamt für Wiedergutmachung Stuttgart, Sterbeurkunde Albert Reinhardt, 22.10.1959, Arolsen Archives, 6.3.3.2./87273429/521871, f. 7 [Courrier de Sell au service d’indemnisation de Stuttgart. Certificat de décès d’Albert Reinhardt, 22 octobre 1959.]; KL Dachau. Krankenblatt: Reinhardt, Albert, geb. 31.10.1921, ITS Digital Archives, Bad Arolsen, 1.1.6.2./oS/10262167. [Camp de concentration de Dachau. Dossier médical : Reinhardt, Albert, né le 31 octobre 1921.]</ref>. Reinhardt est transféré au camp de concentration de Dachau en 1944. Il en est libéré en 1945, avant de s’éteindre le 17 juillet 1945 malgré le traitement administré à l’hôpital de Schönbrunn près de Dachau<ref name="75e8bd6a588db16ed056144ee1ae238ee4695920">Pecheux (ITS Arolsen) an Landesamt für Wiedergutmachung Stuttgart, 30.3.1967, Arolsen Archives, 6.3.3.2./87273429/521871, f. 11. [Courrier de Pecheux (SIR Arolsen) du 30 mars 1967 au service d’indemnisation de Stuttgart.]</ref>.
Le 22 novembre 1944, les troupes alliées entrent dans Strasbourg dont elles prennent le contrôle dès le lendemain. À cette époque, Bickenbach se trouve encore à Fort Fransecky<ref name="15258b0ccecf93119919816d99e676dfccdb57ec">Professor Hirt: Bericht über die Vorgänge in Strassburg am 22. und 23. November 1944 insbesondere über das Schicksal der Reichsuniversität, 19.12.1944, f. 3-6, ici f. 5, BArch Berlin, R 9361-VI/1209. [Professeur Hirt : Rapport sur les événements survenus à Strasbourg les 22 et 23 novembre 1944, en particulier sur le sort de la Reichsuniversität] </ref>. Il parvient à fuir Strasbourg. Aujourd’hui encore, on ignore où il se trouvait entre fin novembre 1944 et début 1945. En février 1945, Bickenbach parvient à obtenir un emploi et un laboratoire dans l’établissement de cure de la station thermale de Bad Mergentheim grâce à l'intervention de Richard Kuhn, directeur du Kaiser-Wilhelm-Institut für medizinische Forschung<ref name="8ea6e6de1d83721cbc11445becb30596d1321979">Schmaltz, ''Kampfstoff-Forschung im Nationalsozialismus. Zur Kooperation von Kaiser-Wilhelm-Instituten, Militär und Industrie'', 2005, 554–555.</ref>.
En juin 1945, Bickenbach est capturé à Garmisch par les Américains qui le considèrent comme un prisonnier de guerre. Les accusations de participation active aux exactions commises contre les Juifs en novembre 1938 lors de la Nuit de Cristal ne pouvant être prouvées, il est relâché à l’été 1946<ref name="d8261f0376bcebaabd994fc3ac66f7e492b4a7d1">Guerad Piffard (Third Army Internment Camp 74, Ludwigsburg), Report of Preliminary Interrogation Otto Bickenbach, 17.7.1946, NA Washington, RG 319, Entry IRR, Box 630, Folder: Otto Bickenbach.</ref>. Bickenbach est de nouveau appréhendé le 17 mars 1947. Le 20 décembre 1949, la Chambre des Mises en Accusation de la Cour d’Appel de Colmar décide que Bickenbach et Eugen Haagen, un autre médecin travaillant à la Reichsuniversität de Strasbourg qui a notamment effectué sur des détenus du camp de concentration de Natzweiler des expérimentations avec le typhus, seront jugés devant le Tribunal Militaire Permanent de Metz<ref name="be5fbd6805e1e294884bf6bf0415c1f58e5a332d">Notes d’audience. Affaire: Bickenbach, Haagen, Hirt, Gräfe, Rühl, Bong. Inculpés de : Empoisonnement – administration de substances nuisibles à la santé – Complicité d’empoisonnement et d’administration de substances nuisibles à la santé – recel de cadavres homicides, 16 décembre 1952, 95-159, DCAJM (n. 46), Information 457. TMP de Metz.</ref>. Le procès a lieu à Metz du 16 au 24 décembre 1952. Il aboutit à la condamnation de Bickenbach et Haagen à la réclusion à perpétuité et aux travaux forcés pour crimes de guerre<ref name="5645fd61b393624e8746f5a5a4f58583380d5128">Voir : Ernst Klee, Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer. Frankfurt am Main 1997, 385 f. & J. F. Deneke: ''Deutsche Wissenschaftler vor dem Militärgericht in Lyon.”, in: Ärztliche Mitteilungen, 39 (1954), 11, 362-364.</ref>. Le 14 janvier 1954, un tribunal militaire parisien annule le jugement de première instance. Un procès en révision se tient devant le tribunal permanent des forces armées à Lyon du 11 au 14 mai 1954. Haagen et Bickenbach sont condamnés à vingt années de travaux forcés. En 1955, la sentence est commuée en une peine de dix ans de prison<ref name="45a1c20938b63a51c6890820368d69fa39a5fde5">Cf : Klee, Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer, 385 f., J. F. Deneke: ''Deutsche Wissenschaftler vor dem Militärgericht in Lyon.”, in: Ärztliche Mitteilungen, 39 (1954), 11, 362-364. BArch Ludwigsburg, AR-Z 90/80, Bd. 1, f. 7.</ref>. Le 18 septembre 1955, Bickenbach est libéré<ref name="9203c4d79e04f4bf2bc2913991851f72d67f5291">Born (Auswärtiges Amt) an den Bundesminister der Justiz, Betr.: Ermittlungsverfahren des Oberstaatsanwalts in Bochum gegen den Stadtarzt Dr. Helmut Rühl in Bochum-Langendreer wegen Körperverletzung, 18.10.1955, BArch Koblenz, B 305/357. [Born (Ministère des Affaires étrangères) au Ministre fédéral de la Justice, Objet : Procédure d’enquête du procureur général de Bochum à l’encontre du Stadtarzt (médecin de la ville), Dr Helmut Rühl, à Bochum-Langendreer, pour blessures corporelles]</ref>. À son retour en République fédérale d’Allemagne, Bickenbach demande sa réhabilitation en tant que médecin dans le cadre d’une procédure engagée auprès d’un tribunal professionnel. Les circonstances scandaleuses entourant la réhabilitation de Bickenbach dans le cadre de la procédure ouverte en 1962 devant le ''Berufsgericht für Heilberufe'' (tribunal professionnel des professions de santé) auprès du tribunal administratif de Cologne ont été récemment mises en lumière par Ernst Klee<ref name="f012f6aa86d5b401806b16f5b7abe16f979ba821">Ernst Klee : ''Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer'', Frankfurt am Main: S. Fischer Verlag 1997, 387-388.</ref>. En l’absence de recours aux dossiers de la ''SS-Ahnenerbe'' issus du procès des médecins de Nuremberg ou aux procédures devant les tribunaux militaires français, Bickenbach est mis hors de cause à Cologne. Dans son jugement final en 1966, le ''Berufsgericht für Heilberufe'' estime qu’il n’a « pas failli à ses obligations professionnelles de médecin selon le serment d’Hippocrate »<ref name="c59ed1e4c8b0ff44ba177398f1f97d6188aa1f10">Urteil im berufsgerichtlichen Verfahren des Arztes Prof. Dr. med. Otto Bickenbach vom 10.2.1966 (1 T 15/62), gez. Verwaltungsgerichtsrat Fandré, gez. Dr. med. Meckelburg, gez. als nichtrichterlicher Beisitzer Dr. med. Jansen, 25.4.1967, 19, BArch Ludwigsburg, 413 AR-Z 17/69 (alt AR 319/67), Bd. 3, f. 566. [Jugement dans la procédure du tribunal professionnel du médecin Otto Birkenbach, 10 février 1966., sign. Conseiller du tribunal administratif Fandré, sign. docteur Meckelburg, sign. en tant qu’assesseur non juridique, docteur Jansen, 25 avril 1967]</ref>. Bickenbach reprend ensuite la pratique de la médecine en cabinet privé. Il meurt le 26 novembre 1971 à Siegburg.
|Contexte_de=Otto Bickenbach wurde am 11. März 1901 Ruppichtroth (50 Kilometer westlich von Köln gelegenen) geboren. Er besuchte in Elberfeld die Schule. Als Sohn eines Landwirtes wurde er politisch streng konservativ erzogen und körperlich schwere Arbeit auf dem Gut seines Vaters leisten. Im Mai 1919 schloss sich Bickenbach freiwillig dem konterrevolutionären Freikorps Lettow-Vorbeck an, wo er eine militärische Ausbildung erhielt und an Straßenkämpfen in Berlin-Moabit und Hamburg-Barmbek teilnahm. Nach der Auflösung des Freikorps absolvierte er sein Abitur und nahm 1920 ein Medizinstudium in Köln auf. Dort geriet der mit französischen Besatzungsbehörden in Konflikt und zog sich Propagandaaktionen für den Deutsch-Völkischen Schutz- und Trutzbund in tätlichen Auseinandersetzungen eine „schwere Schädelverletzung“ zu.<ref name="dcf84cbc2b1058163975717caf052d2f7afbb03d">Lebenslauf des San. Truppenführers Otto Bickenbach, 1934, BArch, VBS 1009 (NS 23), ZA II 00902, Bl. 5.</ref> 1921 setzte er sein Medizinstudium an den Universitäten Heidelberg, Marburg und München fort. In München trat in die Brigade Ehrhard ein, die er nach dem gescheiterten Putschversuch Hitlers am 13. November 1923 wieder verließ.<ref name="ea997765113cfee05344c0101a69c29c2cf40441">Ebd.</ref> Bickenbach engagierte sich seit 1933 aktiv in nationalsozialistischen Organisationen. Im Frühjahr 1933 trat er der NSDAP bei und am 1. November desselben Jahres der Sturmabteilung (SA). Ab dem 1. Dezember 1933 führte der die Geschäfte des Sturmbannarztes 11/S I  in München. Im selben Jahr gründete er die Nationalsozialistischen Betriebszellen-Organisation (NSBO) der städtischen Krankenhäuser in München und übernahm die Führung der NS-Dozentenschaft an der Universität München.<ref name="e1cd47d70d52e1cf92a575b1e593d65c7d052e26">Ebd., Späth (Führer des Sturmes 11/S1) der SA der NSDAP, Dienstleistungszeugnis für Sanitätstruppführer Dr. Otto Bickenbach, 21.2.1934, BArch, VBS 1009 (NS 23), ZA II 00902, Bl. 6 und Lebenslauf Otto Bickenbach, [1934], BArch, R 26 III/690.</ref> Seit 1928 war er an der I. Medizinischen Universitätsklinik in München als Assistenzarzt tätig und wechselte 1934 an die Medizinische Universitätsklinik Freiburg im Breisgau, deren stellvertretender Leiter er wurde. In dieser Funktion war er aktiv an der Vertreibung jüdischer Wissenschaftler beteiligt.<ref name="199e31f26f17cdeb89696172fee6fbc3cb4a8cd5">Hermann Josef Hellmich: ''Die Medizinische Fakultät der Universität Freiburg i. Br. 1933-1935. Eingriffe und Folgen der nationalsozialistischen Personalpolitik''. Universität Freiburg, Diss. med., 1989, S. 164 ff.; Eduard Seidler: ''Die Medizinische Fakultät der Albert-Ludwig-Universität Freiburg im Breisgau. Grundlagen und Entwicklungen'', Berlin u.a.: Springer 1991, S. 340; Bernd Grün: Die Assistenten der Medizinischen Fakultät und der NS-Dozentenbund. Bernd Grün, Hans-Georg Hofer, Karl-Heinz Leven (dir.): ''Medizin im Nationalsozialismus. Die Freiburger Medizinische Fakultät und das Klinikum in der Weimarer Republik und im 'Dritten Reich''', Frankfurt am Main, Berlin, Bern: Peter Lang 2002, p. 189-220, hier S. 204.</ref> Im Oktober 1934 wurde er zum Oberarzt befördert und übernahm in Heidelberg unter Prof. Dr. Johannes Stein die stellvertretende Leitung der Ludolf-Krehl-Klinik. Bickenbach wurde 1938 an der Universität Heidelberg mit einer Arbeit über die Korrelation von Kreislauf und Atmung als Grundlage der konstitutionellen Leistungsfähigkeit habilitiert.<ref name="fbb9ce1e32f5855511a1cce5ff457a19e5c29647">Otto Bickenbach: Blutkreislauf und Atmungskorrelation als Grundlagen konstitutioneller Leistungsfähigkeit. ''Deutsches Archiv für klinische Medizin'', 184 (1939), p. 28-64.</ref> In den Jahren 1937 und 1938 arbeitete er daneben mit der I.G. Farbenindustrie zusammen.<ref name="caa571dbeeb51bb319242a357dd069c5464fcaec">Interrogation No. 799 – Wolfgang Wirth, 12.2.1947, S. 12, National Archives, Washington, RG 238, Microfilm M 1019, reel 80.</ref> Zur Wehrmacht wurde er am 28. August 1939 einberufen, konnte aber seinen Kriegsdienst als stellvertretender Leiter eines in Heidelberg in der Medizinischen Klinik eingerichteten Teillazarettes versehen.<ref name="d03816276ff1ebfac9baadfe5e645680c51b4675">Johannes Stein (Dekan der Medizinischen Fakultät der Universität Straßburg) an Ministerialrat Klingelhöfer (Reichsministerium für Wissenschaft, Erziehung und Volksbildung), 15.9.1941, BArch, R 76 IV/69.</ref> Zugleich war er an der Universität in der Lehre tätig, wo er Vorlesungen zur „Pathologie und Therapie von Kampfstofferkrankungen“ hielt.<ref name="e23a23f7cdaf68e55cda4ddb3bf6e6618f8e7cc1">Florian Schmaltz: ''Kampfstoff-Forschung im Nationalsozialismus. Zur Kooperation von Kaiser-Wilhelm-Instituten, Militär und Industrie''. Göttingen: Wallstein 2005, 523.</ref> Im ersten Kriegssemester 1939/40 hielt Bickenbach in Heidelberg Vorlesungen zur „Pathologie und Therapie der Kampfstofferkrankungen“.<ref name="ac17211098ea2f24ee81b02f2ec44d3e48339090">Urteil im berufsgerichtlichen Verfahren des Arztes Otto Bickenbach, 10.2.1966, BArch Ludwigsburg, B 162/4203, Bl. 549; Vorlesungsverzeichnis der Ruprecht-Karls-Universität Heidelberg aus dem Wintersemester 1939/1940, S. 44.</ref> Bereits ein Jahr vor Kriegsbeginn war Ende 1938 in der von Johannes Stein geleiteten Medizinischen Klinik in Heidelberg ein Chemiewaffenlabor eingerichtet worden. Zusammen mit dem Pharmakologen und Toxikologen Hellmut Weese<ref name="510b20d85e8fb615187a86f321111a766d9a6692">Zur Biografie von Weese siehe: Hans Kilian: Hellmut Weese. ''Anaesthesist'', 3 (1954), p. 97-98; Gerhard Hecht, W. Schulemann: In memoriam Hellmut Weese. ''Arzneimittel-Forschung'', 4 (1954), 3, p. 218-220; Hans Schadewaldt, Frank-Joachim Morich, Bayer-Aktiengesellschaft. Sektor Gesundheit Gesundheitspolitik.: ''100 Jahre Pharmakologie bei Bayer: 1890 - 1990. Geschichte des Instituts für Pharmakologie in Wuppertal-Elberfeld'', Leverkusen: Bayer AG 1990; M. Goerig, J. Schulte am Esch: Hellmut Weese. Der Versuch einer Würdigung seiner Bedeutung für die deutschsprachige Anästhesie. ''Anästhesiologie & Intensivmedizin'', 32 (1992), p. 678-685.</ref>, der seit 1929 Leiter des Pharmakologischen Labors der I.G. Farbenindustrie war, führte Bickenbach dort Tierversuche zur Prophylaxe der Phosgenvergiftung mit Hexamethylentetramin an Katzen durch.<ref name="476487e2aa50b70ef682536cd0f001660f417949">Oberstabsarzt Wirth, Aktennotiz über Dienstreise im Bereich der 1. Armee vom 16.11.-19.11.1939 (Geheim), 28.11.1939, BA-MA Freiburg, RH 12-23/4470.</ref> Die Versuchstiere wurden u.a. medikamentös mit vorbehandelt Hexametylentetraamin (Urotropin), einem entzündungshemmenden Medikament der Firma Schering gegen Blasen- und Hirnhautentzündungen vorbehandelt, um eine prophylaktische Wirkung zu prüfen. Nachdem die Tierversuche auf eine Schutzwirkung von Urotropin hindeuteten, meldete Bickenbach der Wehrmacht seine Beobachtungen auf dem militärischen Dienstweg.<ref name="684d3a3f7c2bc15f80d8fe61d8b0a653318458da">Staatsanwaltschaft Bochum (16 Js 82/54), Vernehmung von Prof. Dr. Otto Bickenbach, 3.11.1955, BArch Ludwigsburg, B 162/4206, Bl. 1081-1097, hier Bl. 1083.</ref> Am 17. November 1939 stellte Bickenbach gemeinsam mit Weese, der auch als Beratender Oberarzt für Kampfstoffverletzungen beim Armeearzt 1 fungierte, einer militärischen Kommission von Kampfstoff-Experten bei einer Zusammenkunft im Reservelazarett der Medizinischen Klinik Heidelberg ihre bis dahin erzielten Forschungsergebnisse vor.<ref name="604ac414c115d8a84f31f3b0a46c729348997c5d">Ohne über das verwendete Mittel Kenntnis zu erhalten wurde der Film auch den beiden für Kampfstoffverletzungen beim Armeearzt 7 zuständigen Oberstabsarzt Dr. Grüner und Stabsarzt Prof. Dr. Jansen, die zum „Zwecke der Fühlungsnahme und des Gedankenaustauschs“ anwesend waren, vorgeführt. Vgl. dazu und die folgenden Zitate: Oberstabsarzt Wolfgang Wirth, Aktennotiz über Dienstreise im Bereich der 1. Armee vom 16.11.-19.11.1939 (Geheim), 28.11.1939, BA-MA Freiburg, RH 12-23/4470.</ref> Sie berichteten dort über eine prophylaktische Wirkung von Hexamethylentetramin nach einer Phosgeneinwirkung, während sich eine threapeutische Wirkung nach einer Phosgenvergiftung nicht nachweisen ließ.<ref name="ea997765113cfee05344c0101a69c29c2cf40441">Ebd.</ref>
|Contexte_de=Otto Bickenbach wurde am 11. März 1901 Ruppichtroth (50 Kilometer westlich von Köln gelegenen) geboren. Er besuchte in Elberfeld die Schule. Als Sohn eines Landwirtes wurde er politisch streng konservativ erzogen und körperlich schwere Arbeit auf dem Gut seines Vaters leisten. Im Mai 1919 schloss sich Bickenbach freiwillig dem konterrevolutionären Freikorps Lettow-Vorbeck an, wo er eine militärische Ausbildung erhielt und an Straßenkämpfen in Berlin-Moabit und Hamburg-Barmbek teilnahm. Nach der Auflösung des Freikorps absolvierte er sein Abitur und nahm 1920 ein Medizinstudium in Köln auf. Dort geriet der mit französischen Besatzungsbehörden in Konflikt und zog sich Propagandaaktionen für den Deutsch-Völkischen Schutz- und Trutzbund in tätlichen Auseinandersetzungen eine „schwere Schädelverletzung“ zu.<ref name="dcf84cbc2b1058163975717caf052d2f7afbb03d">Lebenslauf des San. Truppenführers Otto Bickenbach, 1934, BArch, VBS 1009 (NS 23), ZA II 00902, Bl. 5.</ref> 1921 setzte er sein Medizinstudium an den Universitäten Heidelberg, Marburg und München fort. In München trat in die Brigade Ehrhard ein, die er nach dem gescheiterten Putschversuch Hitlers am 13. November 1923 wieder verließ.<ref name="ea997765113cfee05344c0101a69c29c2cf40441">Ebd.</ref> Bickenbach engagierte sich seit 1933 aktiv in nationalsozialistischen Organisationen. Im Frühjahr 1933 trat er der NSDAP bei und am 1. November desselben Jahres der Sturmabteilung (SA). Ab dem 1. Dezember 1933 führte der die Geschäfte des Sturmbannarztes 11/S I  in München. Im selben Jahr gründete er die Nationalsozialistischen Betriebszellen-Organisation (NSBO) der städtischen Krankenhäuser in München und übernahm die Führung der NS-Dozentenschaft an der Universität München.<ref name="e1cd47d70d52e1cf92a575b1e593d65c7d052e26">Ebd., Späth (Führer des Sturmes 11/S1) der SA der NSDAP, Dienstleistungszeugnis für Sanitätstruppführer Dr. Otto Bickenbach, 21.2.1934, BArch, VBS 1009 (NS 23), ZA II 00902, Bl. 6 und Lebenslauf Otto Bickenbach, [1934], BArch, R 26 III/690.</ref> Seit 1928 war er an der I. Medizinischen Universitätsklinik in München als Assistenzarzt tätig und wechselte 1934 an die Medizinische Universitätsklinik Freiburg im Breisgau, deren stellvertretender Leiter er wurde. In dieser Funktion war er aktiv an der Vertreibung jüdischer Wissenschaftler beteiligt.<ref name="199e31f26f17cdeb89696172fee6fbc3cb4a8cd5">Hermann Josef Hellmich: ''Die Medizinische Fakultät der Universität Freiburg i. Br. 1933-1935. Eingriffe und Folgen der nationalsozialistischen Personalpolitik''. Universität Freiburg, Diss. med., 1989, S. 164 ff.; Eduard Seidler: ''Die Medizinische Fakultät der Albert-Ludwig-Universität Freiburg im Breisgau. Grundlagen und Entwicklungen'', Berlin u.a.: Springer 1991, S. 340; Bernd Grün: Die Assistenten der Medizinischen Fakultät und der NS-Dozentenbund. Bernd Grün, Hans-Georg Hofer, Karl-Heinz Leven (dir.): ''Medizin im Nationalsozialismus. Die Freiburger Medizinische Fakultät und das Klinikum in der Weimarer Republik und im 'Dritten Reich''', Frankfurt am Main, Berlin, Bern: Peter Lang 2002, p. 189-220, hier S. 204.</ref> Im Oktober 1934 wurde er zum Oberarzt befördert und übernahm in Heidelberg unter Prof. Dr. Johannes Stein die stellvertretende Leitung der Ludolf-Krehl-Klinik. Bickenbach wurde 1938 an der Universität Heidelberg mit einer Arbeit über die Korrelation von Kreislauf und Atmung als Grundlage der konstitutionellen Leistungsfähigkeit habilitiert.<ref name="fbb9ce1e32f5855511a1cce5ff457a19e5c29647">Otto Bickenbach: Blutkreislauf und Atmungskorrelation als Grundlagen konstitutioneller Leistungsfähigkeit. ''Deutsches Archiv für klinische Medizin'', 184 (1939), p. 28-64.</ref> In den Jahren 1937 und 1938 arbeitete er daneben mit der I.G. Farbenindustrie zusammen.<ref name="caa571dbeeb51bb319242a357dd069c5464fcaec">Interrogation No. 799 – Wolfgang Wirth, 12.2.1947, S. 12, National Archives, Washington, RG 238, Microfilm M 1019, reel 80.</ref> Zur Wehrmacht wurde er am 28. August 1939 einberufen, konnte aber seinen Kriegsdienst als stellvertretender Leiter eines in Heidelberg in der Medizinischen Klinik eingerichteten Teillazarettes versehen.<ref name="d03816276ff1ebfac9baadfe5e645680c51b4675">Johannes Stein (Dekan der Medizinischen Fakultät der Universität Straßburg) an Ministerialrat Klingelhöfer (Reichsministerium für Wissenschaft, Erziehung und Volksbildung), 15.9.1941, BArch, R 76 IV/69.</ref> Zugleich war er an der Universität in der Lehre tätig, wo er Vorlesungen zur „Pathologie und Therapie von Kampfstofferkrankungen“ hielt.<ref name="e23a23f7cdaf68e55cda4ddb3bf6e6618f8e7cc1">Florian Schmaltz: ''Kampfstoff-Forschung im Nationalsozialismus. Zur Kooperation von Kaiser-Wilhelm-Instituten, Militär und Industrie''. Göttingen: Wallstein 2005, 523.</ref> Im ersten Kriegssemester 1939/40 hielt Bickenbach in Heidelberg Vorlesungen zur „Pathologie und Therapie der Kampfstofferkrankungen“.<ref name="ac17211098ea2f24ee81b02f2ec44d3e48339090">Urteil im berufsgerichtlichen Verfahren des Arztes Otto Bickenbach, 10.2.1966, BArch Ludwigsburg, B 162/4203, Bl. 549; Vorlesungsverzeichnis der Ruprecht-Karls-Universität Heidelberg aus dem Wintersemester 1939/1940, S. 44.</ref> Bereits ein Jahr vor Kriegsbeginn war Ende 1938 in der von Johannes Stein geleiteten Medizinischen Klinik in Heidelberg ein Chemiewaffenlabor eingerichtet worden. Zusammen mit dem Pharmakologen und Toxikologen Hellmut Weese<ref name="510b20d85e8fb615187a86f321111a766d9a6692">Zur Biografie von Weese siehe: Hans Kilian: Hellmut Weese. ''Anaesthesist'', 3 (1954), p. 97-98; Gerhard Hecht, W. Schulemann: In memoriam Hellmut Weese. ''Arzneimittel-Forschung'', 4 (1954), 3, p. 218-220; Hans Schadewaldt, Frank-Joachim Morich, Bayer-Aktiengesellschaft. Sektor Gesundheit Gesundheitspolitik.: ''100 Jahre Pharmakologie bei Bayer: 1890 - 1990. Geschichte des Instituts für Pharmakologie in Wuppertal-Elberfeld'', Leverkusen: Bayer AG 1990; M. Goerig, J. Schulte am Esch: Hellmut Weese. Der Versuch einer Würdigung seiner Bedeutung für die deutschsprachige Anästhesie. ''Anästhesiologie & Intensivmedizin'', 32 (1992), p. 678-685.</ref>, der seit 1929 Leiter des Pharmakologischen Labors der I.G. Farbenindustrie war, führte Bickenbach dort Tierversuche zur Prophylaxe der Phosgenvergiftung mit Hexamethylentetramin an Katzen durch.<ref name="476487e2aa50b70ef682536cd0f001660f417949">Oberstabsarzt Wirth, Aktennotiz über Dienstreise im Bereich der 1. Armee vom 16.11.-19.11.1939 (Geheim), 28.11.1939, BA-MA Freiburg, RH 12-23/4470.</ref> Die Versuchstiere wurden u.a. medikamentös mit vorbehandelt Hexametylentetraamin (Urotropin), einem entzündungshemmenden Medikament der Firma Schering gegen Blasen- und Hirnhautentzündungen vorbehandelt, um eine prophylaktische Wirkung zu prüfen. Nachdem die Tierversuche auf eine Schutzwirkung von Urotropin hindeuteten, meldete Bickenbach der Wehrmacht seine Beobachtungen auf dem militärischen Dienstweg.<ref name="684d3a3f7c2bc15f80d8fe61d8b0a653318458da">Staatsanwaltschaft Bochum (16 Js 82/54), Vernehmung von Prof. Dr. Otto Bickenbach, 3.11.1955, BArch Ludwigsburg, B 162/4206, Bl. 1081-1097, hier Bl. 1083.</ref> Am 17. November 1939 stellte Bickenbach gemeinsam mit Weese, der auch als Beratender Oberarzt für Kampfstoffverletzungen beim Armeearzt 1 fungierte, einer militärischen Kommission von Kampfstoff-Experten bei einer Zusammenkunft im Reservelazarett der Medizinischen Klinik Heidelberg ihre bis dahin erzielten Forschungsergebnisse vor.<ref name="604ac414c115d8a84f31f3b0a46c729348997c5d">Ohne über das verwendete Mittel Kenntnis zu erhalten wurde der Film auch den beiden für Kampfstoffverletzungen beim Armeearzt 7 zuständigen Oberstabsarzt Dr. Grüner und Stabsarzt Prof. Dr. Jansen, die zum „Zwecke der Fühlungsnahme und des Gedankenaustauschs“ anwesend waren, vorgeführt. Vgl. dazu und die folgenden Zitate: Oberstabsarzt Wolfgang Wirth, Aktennotiz über Dienstreise im Bereich der 1. Armee vom 16.11.-19.11.1939 (Geheim), 28.11.1939, BA-MA Freiburg, RH 12-23/4470.</ref> Sie berichteten dort über eine prophylaktische Wirkung von Hexamethylentetramin nach einer Phosgeneinwirkung, während sich eine threapeutische Wirkung nach einer Phosgenvergiftung nicht nachweisen ließ.<ref name="ea997765113cfee05344c0101a69c29c2cf40441">Ebd.</ref>


Ligne 40 : Ligne 57 :


Im Juni 1945 geriet Bickenbach in Garmisch in amerikanische Kriegsgefangenschaft. Nachdem Anschuldigungen, er habe sich im November 1938 aktiv an der Misshandlung von Juden in der Reichspogromnacht beteiligt, nicht zu beweisen waren, wurde er im Sommer 1946 entlassen.<ref name="d8261f0376bcebaabd994fc3ac66f7e492b4a7d1">Guerad Piffard (Third Army Internment Camp 74, Ludwigsburg), Report of Preliminary Interrogation Otto Bickenbach, 17.7.1946, NA Washington, RG 319, Entry IRR, Box 630, Folder: Otto Bickenbach.</ref> Am 17. März 1947 wurde Bickenbach verhaftet. Die Chambre de Mises en Accusation des Appellationsgerichts Colmar entschied am 20. Dezember 1949, dass Bickenbach und der ebenfalls an der Reichsuniversität Straßburg tätige Mediziner Eugen Haagen, der in Natzweiler unter anderem Fleckfieberversuche an KZ-Häftlingen durchgeführt hatte, vor dem Tribunal Militaire Permanente in Metz vor Gericht gestellt werden sollten.<ref name="be5fbd6805e1e294884bf6bf0415c1f58e5a332d">Notes d’audience. Affaire: Bickenbach, Haagen, Hirt, Gräfe, Rühl, Bong. Inculpés de: Empoisonnement – administration de substances nuisibles à la santé – Complicité d’empoisonnement et d’administration de substances nuisibles à la santé – recel de cadavres homocides, 16 décembre 1952, 95-159, DCAJM (n. 46), Information 457. TMP de Metz.</ref> Das Verfahren in Metz fand vom 16. bis zum 24. Dezember 1952 statt. Es endete mit einer Verurteilung von Bickenbach und Haagen als Kriegsverbrecher zu lebenslänglicher Haft und Zwangsarbeit.<ref name="5645fd61b393624e8746f5a5a4f58583380d5128">Vgl.: Ernst Klee, Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer. Frankfurt am Main 1997, S. 385 f. und J. F. Deneke: “Deutsche Wissenschaftler vor dem Militärgericht in Lyon.”, in: Ärztliche Mitteilungen, 39 (1954), 11, S. 362-364.</ref> Das erstinstanzliche Urteil wurde von einem Pariser Militärgericht am 14. Januar 1954 aufgehoben und zur Neuverhandlung an den Militärgerichtshof in Lyon  übergeben. Die Revisionsverhandlung fand vom 11. bis 14. Mai 1954 in Lyon statt. Haagen und Bickenbach wurden zu zwanzigjähriger Zwangsarbeit verurteilt. 1955 wurde die Strafe in eine zehnjähirge Haftstrafe umgewandelt.<ref name="45a1c20938b63a51c6890820368d69fa39a5fde5">Vgl.: Klee, Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer, S. 385 f. und J. F. Deneke: “Deutsche Wissenschaftler vor dem Militärgericht in Lyon.”, in: Ärztliche Mitteilungen, 39 (1954), 11, S. 362-364. BArch Ludwigsburg, AR-Z 90/80, Bd. 1, Bl. 7.</ref> Am 18. September 1955 wurde Bickenbach aus der Haft entlassen.<ref name="9203c4d79e04f4bf2bc2913991851f72d67f5291">Born (Auswärtiges Amt) an den Bundesminister der Justiz, Betr.: Ermittlungsverfahren des Oberstaatsanwalts in Bochum gegen den Stadtarzt Dr. Helmut Rühl in Bochum-Langendreer wegen Körperverletzung, 18.10.1955, BArch Koblenz, B 305/357.</ref> Nach seiner Rückkehr in die Bundesrepublik, beantragte Bickenbach in einem berufsgerichtlichen Verfahren seine Rehabilitierung als Arzt. Auf die skandalösen Umstände der Rehabilitierung Bickenbachs  in dem 1962 eröffneten Verfahren vor dem Berufsgericht für Heilberufe beim Verwaltungsgericht Köln hat Ernst Klee jüngst hingewiesen.<ref name="f012f6aa86d5b401806b16f5b7abe16f979ba821">Ernst Klee: ''Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer'', Frankfurt am Main: S. Fischer Verlag 1997, S. 387-388.</ref> Ohne Hinzuziehung der Akten des SS-Ahnenerbes aus dem Nürnberger Ärzteprozess oder den Verfahren vor den Französischen Militärgerichten wurde Bickenbach in Köln entlastet. In seinem abschließenden Urteil stellte das Berufsgericht für Heilberufe 1966 fest, er habe „seine ärztlichen Berufspflichten getreu dem hippokratischen Eid nicht verletzt“.<ref name="c59ed1e4c8b0ff44ba177398f1f97d6188aa1f10">Urteil im berufsgerichtlichen Verfahren des Arztes Prof. Dr. med. Otto Bickenbach vom 10.2.1966 (1 T 15/62), gez. Verwaltungsgerichtsrat Fandré, gez. Dr. med. Meckelburg, gez. als nichtrichterlicher Beisitzer Dr. med. Jansen, 25.4.1967, S. 19, BArch Ludwigsburg, 413 AR-Z 17/69 (alt AR 319/67), Bd. 3, Bl. 566.</ref> Bickenbach praktizierte daraufhin in privater Praxis wieder als Arzt. Er starb am 26. November 1971 in Siegburg.
Im Juni 1945 geriet Bickenbach in Garmisch in amerikanische Kriegsgefangenschaft. Nachdem Anschuldigungen, er habe sich im November 1938 aktiv an der Misshandlung von Juden in der Reichspogromnacht beteiligt, nicht zu beweisen waren, wurde er im Sommer 1946 entlassen.<ref name="d8261f0376bcebaabd994fc3ac66f7e492b4a7d1">Guerad Piffard (Third Army Internment Camp 74, Ludwigsburg), Report of Preliminary Interrogation Otto Bickenbach, 17.7.1946, NA Washington, RG 319, Entry IRR, Box 630, Folder: Otto Bickenbach.</ref> Am 17. März 1947 wurde Bickenbach verhaftet. Die Chambre de Mises en Accusation des Appellationsgerichts Colmar entschied am 20. Dezember 1949, dass Bickenbach und der ebenfalls an der Reichsuniversität Straßburg tätige Mediziner Eugen Haagen, der in Natzweiler unter anderem Fleckfieberversuche an KZ-Häftlingen durchgeführt hatte, vor dem Tribunal Militaire Permanente in Metz vor Gericht gestellt werden sollten.<ref name="be5fbd6805e1e294884bf6bf0415c1f58e5a332d">Notes d’audience. Affaire: Bickenbach, Haagen, Hirt, Gräfe, Rühl, Bong. Inculpés de: Empoisonnement – administration de substances nuisibles à la santé – Complicité d’empoisonnement et d’administration de substances nuisibles à la santé – recel de cadavres homocides, 16 décembre 1952, 95-159, DCAJM (n. 46), Information 457. TMP de Metz.</ref> Das Verfahren in Metz fand vom 16. bis zum 24. Dezember 1952 statt. Es endete mit einer Verurteilung von Bickenbach und Haagen als Kriegsverbrecher zu lebenslänglicher Haft und Zwangsarbeit.<ref name="5645fd61b393624e8746f5a5a4f58583380d5128">Vgl.: Ernst Klee, Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer. Frankfurt am Main 1997, S. 385 f. und J. F. Deneke: “Deutsche Wissenschaftler vor dem Militärgericht in Lyon.”, in: Ärztliche Mitteilungen, 39 (1954), 11, S. 362-364.</ref> Das erstinstanzliche Urteil wurde von einem Pariser Militärgericht am 14. Januar 1954 aufgehoben und zur Neuverhandlung an den Militärgerichtshof in Lyon  übergeben. Die Revisionsverhandlung fand vom 11. bis 14. Mai 1954 in Lyon statt. Haagen und Bickenbach wurden zu zwanzigjähriger Zwangsarbeit verurteilt. 1955 wurde die Strafe in eine zehnjähirge Haftstrafe umgewandelt.<ref name="45a1c20938b63a51c6890820368d69fa39a5fde5">Vgl.: Klee, Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer, S. 385 f. und J. F. Deneke: “Deutsche Wissenschaftler vor dem Militärgericht in Lyon.”, in: Ärztliche Mitteilungen, 39 (1954), 11, S. 362-364. BArch Ludwigsburg, AR-Z 90/80, Bd. 1, Bl. 7.</ref> Am 18. September 1955 wurde Bickenbach aus der Haft entlassen.<ref name="9203c4d79e04f4bf2bc2913991851f72d67f5291">Born (Auswärtiges Amt) an den Bundesminister der Justiz, Betr.: Ermittlungsverfahren des Oberstaatsanwalts in Bochum gegen den Stadtarzt Dr. Helmut Rühl in Bochum-Langendreer wegen Körperverletzung, 18.10.1955, BArch Koblenz, B 305/357.</ref> Nach seiner Rückkehr in die Bundesrepublik, beantragte Bickenbach in einem berufsgerichtlichen Verfahren seine Rehabilitierung als Arzt. Auf die skandalösen Umstände der Rehabilitierung Bickenbachs  in dem 1962 eröffneten Verfahren vor dem Berufsgericht für Heilberufe beim Verwaltungsgericht Köln hat Ernst Klee jüngst hingewiesen.<ref name="f012f6aa86d5b401806b16f5b7abe16f979ba821">Ernst Klee: ''Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer'', Frankfurt am Main: S. Fischer Verlag 1997, S. 387-388.</ref> Ohne Hinzuziehung der Akten des SS-Ahnenerbes aus dem Nürnberger Ärzteprozess oder den Verfahren vor den Französischen Militärgerichten wurde Bickenbach in Köln entlastet. In seinem abschließenden Urteil stellte das Berufsgericht für Heilberufe 1966 fest, er habe „seine ärztlichen Berufspflichten getreu dem hippokratischen Eid nicht verletzt“.<ref name="c59ed1e4c8b0ff44ba177398f1f97d6188aa1f10">Urteil im berufsgerichtlichen Verfahren des Arztes Prof. Dr. med. Otto Bickenbach vom 10.2.1966 (1 T 15/62), gez. Verwaltungsgerichtsrat Fandré, gez. Dr. med. Meckelburg, gez. als nichtrichterlicher Beisitzer Dr. med. Jansen, 25.4.1967, S. 19, BArch Ludwigsburg, 413 AR-Z 17/69 (alt AR 319/67), Bd. 3, Bl. 566.</ref> Bickenbach praktizierte daraufhin in privater Praxis wieder als Arzt. Er starb am 26. November 1971 in Siegburg.
|Contexte_fr=Otto Bickenbach est né le 11 mars 1901 à Ruppichtroth (à 50 kilomètres à l’ouest de Cologne). Il effectue sa scolarité à Elberfeld. Élevé selon des préceptes conservateurs stricts, ce fils d’agriculteur est contraint d’effectuer des travaux physiques éprouvants sur le domaine de son père. En mai 1919, il s’enrôle de son propre chef dans le corps franc contre-révolutionnaire Lettow-Vorbeck où il suit une formation militaire et prend part à des combats de rue à Berlin-Moabit et Hambourg-Barmbek. À la dissolution du corps franc, il passe son baccalauréat et entreprend des études de médecine à Cologne en 1920.  Sur place, il a maille à partir avec les autorités d’occupation françaises et son implication dans des actions de propagande pour le compte du ''Deutsch-Völkische Schutz- und Trutzbund'' (Alliance de protection et de défense des nationaux allemands) lui vaut une « grave blessure au crâne<ref name="dcf84cbc2b1058163975717caf052d2f7afbb03d">Lebenslauf des San. Truppenführers Otto Bickenbach, 1934, BArch, VBS 1009 (NS 23), ZA II 00902, f. 5. [CV du Sanitätstruppenführer Otto Bickenbach.]</ref>. En 1921, il poursuit ses études de médecine dans les universités de Heidelberg, Marbourg et Munich. À Munich, il adhère à la Brigade Ehrhard qu’il finit par quitter après la tentative de putsch avortée de Hitler, le 13 novembre 1923.<ref name="ea997765113cfee05344c0101a69c29c2cf40441">Ibid.</ref> Dès 1933, Bickenbach s’engage au sein d’organisations nationales-socialistes, toujours en tant que membre actif. Au printemps 1933, il devient adhérent du NSDAP et le 1er novembre de la même année, il intègre la ''Sturmabteilung'' (SA ou section d’assaut). À compter du 1er décembre 1933, il préside aux affaires du Sturmbannarzt II/S I de Munich.  La même année, il forme la ''Nationalsozialistische Betriebszellen-Organisation'' (organisation nationale-socialiste des cellules d’entreprise ou NSBO) pour les hôpitaux de la ville de Munich et prend la tête du ''NS-Dozentschaft'' (corps national-socialiste des enseignants) de l’université de Munich<ref name="e1cd47d70d52e1cf92a575b1e593d65c7d052e26">Ibid., Späth (Führer des Sturmes 11/S1) der SA der NSDAP, Dienstleistungszeugnis für Sanitätstruppführer Dr. Otto Bickenbach, 21.2.1934, BArch, VBS 1009 (NS 23), ZA II 00902, f. 6 [Späth (chef du Sturm II/S1) de la SA du NSDAP, certificat de service pour le docteur Otto Bickenbach (Sanitätstrupenpführer), 21 février 1934] et Lebenslauf Otto Bickenbach, [1934], BArch, R 26 III/690. [CV d’Otto Bickenbach.]</ref>. Interne à la première clinique médicale universitaire de Munich à partir de 1928, il rejoint en 1934 la clinique médicale universitaire de Fribourg-en-Brisgau, dont il devient directeur adjoint. À ce poste, il prend une part active à l’éviction des scientifiques juifs<ref name="199e31f26f17cdeb89696172fee6fbc3cb4a8cd5">Hermann Josef Hellmich: ''Die Medizinische Fakultät der Universität Freiburg i. Br. 1933-1935. Eingriffe und Folgen der nationalsozialistischen Personalpolitik''. Universität Freiburg, Diss. med., 1989,  164 et suiv. ; Eduard Seidler: ''Die Medizinische Fakultät der Albert-Ludwig-Universität Freiburg im Breisgau. Grundlagen und Entwicklungen'', Berlin u.a.: Springer 1991, 340; Bernd Grün: Die Assistenten der Medizinischen Fakultät und der NS-Dozentenbund. Bernd Grün, Hans-Georg Hofer, Karl-Heinz Leven (dir.): ''Medizin im Nationalsozialismus. Die Freiburger Medizinische Fakultät und das Klinikum in der Weimarer Republik und im ’Dritten Reich''’, Frankfurt am Main, Berlin, Bern: Peter Lang 2002, p. 189-220, ici 204.</ref>. En octobre 1934, il est promu chef de clinique et devient directeur adjoint de la clinique Ludolf Krehl de Heidelberg, sous les ordres du professeur Johannes Stein. Bickenbach obtient son habilitation à l’université de Heidelberg en 1938 en soumettant une thèse qui porte sur la corrélation entre circulation sanguine et respiration comme base de la performance constitutionnelle<ref name="fbb9ce1e32f5855511a1cce5ff457a19e5c29647">Otto Bickenbach: Blutkreislauf und Atmungskorrelation als Grundlagen konstitutioneller Leistungsfähigkeit. ''Deutsches Archiv für klinische Medizin'', 184 (1939), p. 28-64.</ref>. En 1937 et 1938, il collabore par ailleurs avec l’entreprise IG Farben<ref name="caa571dbeeb51bb319242a357dd069c5464fcaec">Interrogation No. 799 – Wolfgang Wirth, 12.2.1947, 12, National Archives, Washington, RG 238, Microfilm M 1019, reel 80.</ref>. Appelé sous les drapeaux le 28 août 1939, Bickenbach reste néanmoins à Heidelberg où il effectue son service militaire en qualité de directeur adjoint d’un ''Teillazarette'' (hôpital militaire) créé au sein de la ''Medizinische Klinik'' (clinique médicale)<ref name="d03816276ff1ebfac9baadfe5e645680c51b4675">Johannes Stein (Dekan der Medizinischen Fakultät der Universität Straßburg) an Ministerialrat Klingelhöfer (Reichsministerium für Wissenschaft, Erziehung und Volksbildung), 15.9.1941, BArch, R 76 IV/69. [Courrier de Johannes Stein (doyen de la faculté de médecine de l’université de Strasbourg) du 15 septembre 1941 au conseiller ministériel Klingelhöfer (ministère de la Science, de l’Éducation et de la Formation populaire du Reich).]</ref>. Dans le même temps, il donne des cours intitulés ''Pathologie und Therapie der Kampfstofferkrankungen'' (Pathologie et traitement des affections dues aux gaz de combat) à l’université<ref name="e23a23f7cdaf68e55cda4ddb3bf6e6618f8e7cc1">Florian Schmaltz: ''Kampfstoff-Forschung im Nationalsozialismus. Zur Kooperation von Kaiser-Wilhelm-Instituten, Militär und Industrie''. Göttingen: Wallstein 2005, 523.</ref>. Au cours du premier semestre de guerre 1939/40, Bickenbach donne des cours à Heidelberg intitulés Pathologie und Therapie der Kampfstofferkrankungen (Pathologie et traitement des affections dues aux gaz de combat)<ref name="ac17211098ea2f24ee81b02f2ec44d3e48339090">Urteil im berufsgerichtlichen Verfahren des Arztes Otto Bickenbach, 10.2.1966, BArch Ludwigsburg, B 162/4203, f. 549 [Jugement dans la procédure du tribunal professionnel du médecin Otto Birkenbach, 10 février 1966.]; Vorlesungsverzeichnis der Ruprecht-Karls-Universität Heidelberg aus dem Wintersemester 1939/1940, 44. [Catalogue de cours de l’université Ruprecht-Karls de Heidelberg pour le semestre d’hiver 1939/1940.]</ref>. Un an avant le début des hostilités, fin 1938, un laboratoire spécialisé dans les armes chimiques est aménagé dans l’enceinte de la ''Medizinische Klinik'' de Heidelberg, alors dirigée par Johannes Stein. En collaboration avec le pharmacologue et toxicologue Hellmut Weese<ref name="510b20d85e8fb615187a86f321111a766d9a6692">Concernant la biographie de Weese voir : Hans Kilian: Hellmut Weese. ''Anaesthesist'', 3 (1954), p. 97-98; Gerhard Hecht, W. Schulemann: In memoriam Hellmut Weese. ''Arzneimittel-Forschung'', 4 (1954), 3, p. 218-220; Hans Schadewaldt, Frank-Joachim Morich, Bayer-Aktiengesellschaft. Sektor Gesundheit Gesundheitspolitik.: ''100 Jahre Pharmakologie bei Bayer: 1890 - 1990. Geschichte des Instituts für Pharmakologie in Wuppertal-Elberfeld'', Leverkusen: Bayer AG 1990; M. Goerig, J. Schulte am Esch: Hellmut Weese. Der Versuch einer Würdigung seiner Bedeutung für die deutschsprachige Anästhesie. ''Anästhesiologie & Intensivmedizin'', 32 (1992), p. 678-685.</ref>, qui dirige le laboratoire de pharmacologie d’IG Farben depuis 1929, Bickenbach y conduit des « expérimentations sur la prévention de l’intoxication au phosgène par injection intraveineuse d’hexaméthylènetétramine sur des chats<ref name="476487e2aa50b70ef682536cd0f001660f417949">Oberstabsarzt Wirth, Aktennotiz über Dienstreise im Bereich der 1. Armee vom 16.11.-19.11.1939 (Geheim), 28.11.1939, BA-MA Freiburg, RH 12-23/4470. [Oberstabsarzt Wirth, note du 28 novembre 1939 concernant le déplacement professionnel dans le secteur de la 1re armée du 16 au 19 novembre 1939 (confidentiel).]</ref>. Cherchant à mettre en évidence un éventuel effet préventif chez les animaux, il leur administre au préalable de l’urotropine, un anti-inflammatoire contenant de l’hexamétylènetétramine, commercialisé par la société Schering et utilisé pour traiter cystites et méningites. Les expérimentations menées sur les animaux laissant supposer un effet de protection de l’urotropine, Bickenbach, suivant la chaîne de commandement militaire, fait part de ses observations à la Wehrmacht<ref name="684d3a3f7c2bc15f80d8fe61d8b0a653318458da">Staatsanwaltschaft Bochum (16 Js 82/54), Vernehmung von Prof. Dr. Otto Bickenbach, 3.11.1955, BArch Ludwigsburg, B 162/4206, f. 1081-1097, ici f. 1083. [Parquet de Bochum, interrogatoire du 3 novembre 1955 du docteur Otto Bickenbach.]</ref>. Le 17 novembre 1939, Bickenbach et Weese, qui est également médecin-chef consultant spécialisé dans les lésions causées par les gaz de combat auprès du médecin de la 1re armée, présentent les conclusions de leurs recherches à date à une commission militaire composée d’experts en gaz de combat au cours d’une réunion organisée à l’hôpital militaire de réserve de la ''Medizinische Klinik'' de Heidelberg<ref name="604ac414c115d8a84f31f3b0a46c729348997c5d">Sans que le nom du produit utilisé ne soit précisé, le film est également projeté à l’''Oberstabsarzt'' docteur Grüner et au ''Stabsarzt'' docteur Jansen, les deux médecins en charge des lésions causées par les gaz de combat auprès de l’''Armeearzt'' 7 (médecin de la 7e armée) présents sur place à des « fins de prise de contact et d’échange d’idées ». Voir à ce sujet et pour les citations suivantes : Oberstabsarzt Wolfgang Wirth, Aktennotiz über Dienstreise im Bereich der 1. Armee vom 16.11.-19.11.1939 (Geheim), 28.11.1939, BA-MA Freiburg, RH 12-23/4470. [Oberstabsarzt Wirth, note du 28 novembre 1939 jointe au dossier concernant le déplacement professionnel dans le secteur de la 1re armée du 16 au 19 novembre 1939 (confidentiel).]</ref>. Ils y font état d’un effet préventif de l’hexaméthylènetétramine après une exposition au phosgène, mais sans pour pouvoir attester d’une action curative en cas d’intoxication au phosgène<ref name="ea997765113cfee05344c0101a69c29c2cf40441">Ibid.</ref>.
La tournure que prend la guerre offre à Bickenbach et à d’autres jeunes scientifiques de nouvelles possibilités de carrière. En décembre 1941, Bickenbach est nommé ''außerordentlicher Professor'' (professeur hors cadre) de la faculté de médecine de la ''Reichsuniversität Straßburg'', avec effet rétroactif au 1er octobre 1941. Dans le même temps, il devient directeur de la ''Medizinische Poliklinik'' de l’université<ref name="b3ddb4e27ac2fcea697dfbcd60e1b3199babe026">Reichsministerium für Wissenschaft, Erziehung und Volksbildung an Otto Bickenbach (Abschrift), 16.12.1941, Archives départementales Bas-Rhin (ADBR) Strasbourg, 1588 W 803/79701. [Courrier du ministère de la Science, de l’Éducation et la Formation populaire du Reich du 16 décembre 1941 à Otto Bickenbach (copie).]</ref>. À la faculté de médecine de la ''Reichsuniversität Straßburg'', il occupe en outre la fonction de directeur par intérim du département de biologie de l’Institut de recherche inter- disciplinaire de la faculté de médecine<ref name="fd5bfc7c7d03f93c17d1e75dea0b3fb33fe204f7">Concernant le développement et la structure de l’Institut de recherche de la faculté de médecine, voir : Carl Henze, William J. Cromartie: ''Medical Targets in Strasbourg Area''. SHAEF Combined Intelligence Objectives Sub-Committee. - G-2 Division: CIOS File XIII-8;XIII-9; and XIV-3 (Item 24) London 1945; Florian Schmaltz: ''Kampfstoff-Forschung im Nationalsozialismus. Zur Kooperation von Kaiser-Wilhelm-Instituten, Militär und Industrie'', Göttingen: Wallstein Verlag 2005, 536-539; Rainer Möhler: ''Die Reichsuniversitat Straßburg 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen'' 2020, 622-631; Karteikarte Otto Bickenbach, BArch, R 4901/13259, f. 610-611. [Fiche d’Otto Bickenbach.]</ref>. Encore en construction jusqu’à fin 1943, l’Institut de recherche médicale de la ''Reichsuniversität Straßburg''''Kursiver Text'' n’est opérationnel qu’à partir de mars 1944<ref name="9dd03e954049c32ac398de3fa7b12a80ed3c3b39">Henze, Cromartie. CIOS File XIII-8;XIII-9; and XIV-3 (Item 24), 3.</ref>. Si l’Institut de recherche de la faculté de médecine est destiné à accueillir des projets de recherche militaire pour le compte de la Wehrmacht, les SS gèrent pour leur part leurs propres établissements de recherche militaire à Strasbourg. On trouve parmi eux l’''Institut für wehrwissenschaftliche Zweckforschung'' (institut de recherches militaires appliquées), créé le 7 juillet 1942 sur ordre de Heinrich Himmler. Sa création à Strasbourg est confiée à Wolfram Sievers, à l’époque directeur de la ''SS-Ahnenerbe'', une association fondée en 1935 et devenue un ''Amt'' (office) rattaché à l’état-major personnel du Reichsführer SS Himmler le 1er avril 1942<ref name="a5ee3b55cb719dfba418d3a0739b9b0a316a92e8">Michael H. Kater : ''Das ’Ahnenerbe’ der SS 1935-1945. Ein Beitrag zur Kulturpolitik des Dritten Reiches''. 2. Aufl., München: R. Oldenbourg 1997, 302, 463.</ref>. Dès la mi-septembre 1942, Bickenbach se déclare disposé à coopérer avec l’Institut für wehrwissenschaftliche Zweckforschung de la SS-Ahnenerbe dans le cadre d’une communauté de travail<ref name="643e1bcc42e1021316fc365e7191a39109c3b1b1">Sievers, Aktenvermerk, 17.9.1942, BArch, R 26 III/729, f. 122. [Sievers, note au dossier, 17 septembre 1942.]</ref>. Le 17 mars 1943, Bickenbach prend part à un colloque organisé par l’''Institut für wehrwissenschaftliche Zweckforschung'', au cours duquel son film sur les expériences avec le phosgène est projeté <ref name="f2d113f20c402dff0fe21fcbf5574b72207389b4">Sievers, Vermerk, Betr.: Zusammenkunft der Mitarbeiter des Instituts für wehrwissenschaftliche Zweckforschung Abteilung H. in Straßburg am 17.3.1943, 5.4.1943, BArch Berlin, NS 21/906. [Sievers, note du 5 avril 1943. Objet : Réunion du personnel de l’Institut für wehrwissenschaftliche Zweckforschung Abteilung H à Strasbourg le 17 mars 1943.] </ref>. Sievers propose à Bickenbach de poursuivre ses expérimentations sur les gaz de combat « en l’associant au mandat de recherche » de Hirt au camp de concentration de Natzweiler<ref name="1bb390231eadbe2ed802c067134ae541f8b6b178">Vermerk, Betr.: Kampfstoff-Forschung.  Bezug. - Unterredung mit Prof. Dr. Bickenbach am 17.3.1943 in Straßburg, gez. Sievers, 5.4.1943, BArch, NS 21/906. [Note du 5 avril 1943 signée par Sievers. Objet : Recherche sur les gaz de combat. Référence : Entretien du 17 mars 1943 avec le docteur Bickenbach à Strasbourg.]</ref>. La collaboration avec les SS permet à Bickenbach lde disposer d’un plus grand nombre de détenus des camps de concentration comme sujets contraints de ses expériences humaines sur le phosgène. Le 5 avril 1943, Sievers demande au commandement du camp d’autoriser Bickenbach à accéder et à travailler à Natzweiler<ref name="c7dcf61a2709c98ab4e9de373679d990e64c026b">Sievers an den Kommandanten des KZ Natzweiler, 5.4.1943, BArch, NS 21/906.[Courrier de Sievers du 5 avril 1943 aux commandants du camp de concentration de Natzweiler.]  Concernant l’histoire de la chambre à gaz du camp de concentration de Natzweiler, voir : Jean-Pierre Faye: Natzweiler: Eine Skelettsammlung wird angelegt. Eugen Kogon, Hermann Langbein, Adalbert Rückerl (dir.): ''Nationalsozialistische Massentötungen durch Giftgas. Eine Dokumentation'', Frankfurt am Main: Fischer Taschenbuch Verlag 1983, p. 271-277; Jean-Claude Pressac, Serge Klarsfeld (dir.): ''The Struthof Album. Study of the Gassing at Natzweiler-Struthof of 86 Jews Whose Bodies were to Constitute a Collection of Skeletons''. New York Beate Klarsfeld Foundation 1985; Robert Steegmann: ''Struthof: le KL-Natzweiler et ses kommandos: une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin, 1941 - 1945'', Strasbourg: Nuée bleue 2005, 313-316; Robert Steegmann: ''Das KZ Natzweiler-Struthof und seine Außenkommandos an Rhein und Neckar 1941 - 1945'', Berlin: Metropol 2010, 337-341; ainsi qu’avec une nouvelle interprétation : Florian Schmaltz: Die Gaskammer im Konzentrationslager Natzweiler: Experimentalanlage der Chemiewaffenforschung und Instrument des Massenmords für den Aufbau einer anatomischen Skelettsammlung. Günter Morsch, Bertrand Perz (dir.): ''Neue Studien zu nationalsozialistischen Massentötungen durch Giftgas. Historische Bedeutung, technische Entwicklung, revisionistische Leugnung'', Berlin: Metropol Verlag 2011, p. 304-315; Julien Reitzenstein: ''Das SS-Ahnenerbe und die "Straßburger Schädelsammlung''. Fritz Bauers letzter Fall'', Berlin: Duncker & Humblodt 2018, 139-156.</ref>. Lorsqu’à la mi-avril 1942, Hirt fait savoir à Bickenbach que les expériences sur des détenus du camp de concentration peuvient à présent débuter sous sa responsabilité, celui-ci demande « pour se couvrir, un ordre direct le concernant » émis par Himmler<ref name="33d2de61426d79e582bc4dd90aa5348c9df2c7f0">Hirt an Sievers, Betr.: Schreiben vom 14.4.1943, 23.4.1943, BArch, NS 21/906. [Courrier de Hirt du 23 avril 1943 à Sievers. Objet : Courrier du 14 avril 1943.]</ref>. Afin de justifier sa demande, Bickenbach explique qu’« en cas d’échec de la prophylaxie », il veut « être assuré » d’avoir « conduit les expériences sur ordre du RFSS [''Reichsführer-SS''] ». Hirt se montre très compréhensif et propose à Sievers de notifier à Bickenbach par écrit « que le RFSS, considérant son présent rapport (qu[’il] n’avai[t] cependant pas encore), approuve la conduite de l’expérimentation humaine correspondante ou souhaite qu’elle soit conduite ».<ref name="ea997765113cfee05344c0101a69c29c2cf40441">Ibid.</ref>. Aucun courrier de Sievers faisant état d’un tel ordre de Himmler ne nous est parvenu, pas plus que le rapport demandé à Bickenbach à l’attention d’Himmler.
Dans le cadre de ses expérimentations avec le phosgène, Bickenbach obtient du ''Reichsforschungsrat'' (conseil de la recherche du Reich) un mandat de recherche libellé ''Biologische u. physikalischchemische Untersuchungen an Plasma-Eiweiss-Körper zur Frage der Wirkungsweise von Kampfstoffen und Bakteriengiften'' (Recherches biologiques et physico-chimiques sur les protéines plasmatiques visant à déterminer le mode d’action des gaz de combat et des toxines bactériennes) »<ref name="dcce318eef91fec9fb1a87954dc1a15f3b886f24">Antrag Bickenbach, Strassburg, Biologische u. physikalisch-chemische Untersuchungen an Plasma-Eiweiss-Körpern zur Frage der Wirkungsweise von Kampfstoffen und Bakteriengiften, BArch Berlin, R 26 III/271, f. 52 et R 26 III/6, f. 29. [Demande de Bickenbach, Strasbourg, Recherches biologiques et physico-chimiques sur les corps à plasma protéiques visant à déterminer le mode d’action des gaz de combat et des toxines bactériennes]</ref>. La demande est approuvée par la branche spécialisée « chimie organique » que dirige Richard Kuhn, directeur du ''Kaiser-Wilhelm-Institut für medizinische Forschung'' (institut Kaiser Wilhelm de recherche médicale), puis classée au deuxième niveau d’urgence le plus élevé, celui des SS, le 24 juin 1943<ref name="8c28165c85ab393eef4ad455c5de586664c1f7f3">Forschungsauftrag „Plasma Eiweiss'' SS 4891-0152/0538/6/II/43. [Mandat de recherche « Protéines plasmatiques »] Le 15 novembre 1944, la demande est prolongée. cf. : BArch Berlin, BDC RFR-Kartei, Bi 3/12, Bickenbach, Otto.</ref>.
Les cinq premières expérimentations en chambre à gaz impliquant dix détenus ont lieu entre le 30 mai et le 9 juin 1943. Sept autres expérimentations suivent, entre le 10 juin et le 12 juillet 1943, avec cette fois 14 détenus. En 1944, la chambre à gaz de Natzweiler est de nouveau utilisée pour plusieurs séries d’expériences au phosgène<ref name="ded0f9ee4cce2efa203142e0637c7df640c3f83a">.Cette série d’expériences particulière est ralentie par un conflit entre Hirt et Bickenbach sur la question de savoir qui la dirigera. Pour de plus amples détails : Schmaltz: Kampfstoff-Forschung, 2005, 538–543. Florian Schmaltz: Otto Bickenbach et la recherche biomédicale sur les gaz de combat à la Reichsuniversität Strassburg et au camp de concentration du Struthof-Natzweiler. Christian Bonah, Anne Daion-Grilliat, Josiane Olff-Nathan, Norbert Schappacher (dir.): ''Nazisme, science et médecine'', Paris: Édition Glyphe 2006, p. 141-164; 303-313, 153-156.</ref>. Le 14 juin 1944, les assistants de Bickenbach, Helmut Rühl et Fritz Letz, se rendent à Natzweiler pour y installer des appareils de mesure dans la chambre à gaz. Hirt et Bickenbach arrivent le lendemain matin et démarrent les expériences au phosgène<ref name="7d158de38d139f0e772d35d2dfc92e80f3a6ca23">Pour une présentation plus détaillée des expériences au phosgène préparées et mises en œuvre à Natzweiler en 1944, voir : Schmaltz: Kampfstoff-Forschung, 2005, 548-551; Schmaltz: Bickenbach, 2006, 157-162.</ref>. La première série d’expérimentations a lieu le 15 juin 1943. Ce jour-là, lors des expériences XII à XIV, des groupes de quatre détenus sont exposés à des doses croissantes de phosgène dans la chambre à gaz. La durée des expériences augmente par paliers de 22 à 30 minutes et la masse de phosgène introduite dans la chambre à gaz passe progressivement de 1,5 g à environ 10 g.  Les expériences au phosgène se concluent le 9 août 1944 avec l’expérience XV.
D’après le rapport final de Bickenbach, les expériences au phosgène provoquent un œdème pulmonaire du premier stade chez huit détenus, du deuxième stade chez trois détenus et du troisième stade chez deux détenus. L’expérience XIII dépasse pour la première fois la dose de phosgène mortelle chez l’être humain publiée à l’époque dans la littérature spécialisée<ref name="1a0a8d6f618753ae4b13a8f3c1a42646c9cb5660">Wilhelm Richter: ''Kampfstoffwirkung und Heilung''. 2. Aufl., Leipzig: Verlag von Johann Ambrosius Barth 1941, 61.</ref>. L’avant-dernière expérience (XIV) correspond même à cinq fois la valeur mortelle et la dernière au double. La mort des détenus est intégrée dans les calculs de façon délibérée afin de déterminer les limites de l’effet protecteur de l’urotropine en fonction du seuil de mortalité du gaz toxique.
À l’automne 1944, Otto Bickenbach compile les résultats des expériences au phosgène sur des détenus du camp de concentration de Natzweiler qu’il a entamées à l’été 1943 dans un rapport qu’il transmet à Karl Brandt, ''Generalkommissar für das Gesundheits- und Sanitätswesen'' (commissaire général pour la santé publique)<ref name="918603763e5580f53f796696a57beea37c1a9cb0">Otto Bickenbach an Karl Brandt, 7. Bericht. Über die Schutzwirkung des Hexametylenteramins auf die Phosgenvergiftung, o.D., f. 1-6, information  94, Dépot Central d’archives de la justice militaire (DCAJM), Le Blanc, Affaire dite du ’Struthof Medical’. Tribunal Permanent des Forces Armées (TPFA) Lyon: Jugement 202/1. [Otto Bickenbach à Karl Brandt, 7e rapport sur l’action protectrice de l’hexamétylèntéramine sur l’intoxication au phosgène] En 1948, la justice militaire française fait traduire le rapport en français lors de la préparation de la mise en accusation de Bickenbach comme criminel de guerre. Les citations françaises sont tirées de cette traduction : Dr. Otto Bickenbach 7e Rapport. Sur l’effet protecteur de l’héxamethylènetétramine contre l’intoxication au phosgène, Affaire secrète de Kommando, sans date, traduction du traducteur-juré Hennequin Albert, Metz, 22.10.1948, information 101, DCAJM, Affaire dite du ’Struthof Medical’. TPFA Lyon: Jugement 202/1. Une copie du rapport a été présentée comme élément de preuve par l’accusation lors du procès des médecins de Nuremberg : Bickenbach an Karl Brandt, 7. Bericht. Über die Schutzwirkung des Hexamethylentetramin auf die Phosgenvergiftung, o.D., NO-1852, f. 15-20, ADB 19 Addendum A, f. 51-56, Mikrofiche-Edition Ärzteprozess, 3/02791-3/02796.</ref>. Dans son rapport, Bickenbach indique qu’un total de 40 détenus a participé à 15 expériences « sur l’effet prophylactique de l’hexaméthylènetétramine contre l’intoxication au phosgène »<ref name="d42ee97bfddc9dc70ae9f2ac9092a0567baeba39">Bickenbach, 7. Bericht. Über die Schutzwirkung des Hexametylenteramins auf die Phosgenvergiftung, o.D., f. 1, information 94, TPFA Lyon: Jugement 202/1. Bickenbach, 7ème Rapport. Sur l’effet protecteur de l’héxamethlènetetramine contre l’intoxication au phosgène, information 101, DCAJM, TPFA Lyon: Jugement 202/1.</ref>.
Sur la base du rapport de Bickenbach et des témoignages recueillis, les quatre décès des Sinti et Roms Zirko Rebstock (2.2.1924-16.6.1944), Adalbert Eckstein (12.2.1911-18.6.1944), Andreas Hodosy (5.2.1903-16.6.1944) et Josef Reinhardt (27.8.1913-9.8.1944) peuvent être imputés de manière irréfutable aux expériences avec le phosgène<ref name="72609a400273b0513d186d8bf3d26490461053e8">Schmaltz: ''Kampfstoff-Forschung'', 2005, 549-551.</ref>. Les documents tirés des Archives d'Arolsen fournissent des indices concernant quatre autres cas suspects de détenus ayant très probablement succombé à de graves lésions pulmonaires dues à une intoxication au phosgène. Il s’agit de Richard Metzendorf (7.6.1903-3.1.1944)<ref name="9b6cddb52c63225e9cde6234a66e9846e41b1105">Häftlingspersonalbogen Außenkommando Dora, 10.1.1944, Richard Metzendorf, geb. 7.6.1903, ITS Digital Archives, Bad Arolsen, 1.1.5.3./oS/6616909.[Fiche personnelle du détenu Commandement extérieur Dora. 10 janvier 1944, Richard Metzendorf, né le 7 juin 1903.] </ref>, Alfred Schmidt (28.5.1907-7.5.1944) <ref name="e908cd8384913340125a20b70d69c665f11f6903">Todesbescheinigung Alfred Schmidt, geb. 5.2.1903. Gestorben 7.5.1944, gez. Heinrich Plaza, DCAJM, Le Blanc, Jugement D 575/5858, Kuhl, Richard et 83 autres affaires du camp Struthof, carton 10/21, Annexe N Annexe N/II/4 Feuilles de renseignements sur les personnes décédées 1943, p. 299. [Certificat de décès Alfred Schmidt, né le 5 février 1903, mort le 7 mai 1944, sign. Heinrich Plaza.] </ref>, Paul Schneider (26.10.1909-18.7.1944), qui meurt au camp de concentration de Flossenbürg où il vient d’être transféré<ref name="c94aacdf23b0cd1b000be2089dcfe6c098c66961">Sonderstandesamt Arolsen, Eintrag im Sterbebuch Paul Schneider, verstorben in Flossenbürg am 18.7.1944, ITS Digital Archives, Bad Arolsen, 1.1.8.3./104054/10996585 [Bureau d’état civil spécial Arolsen, inscription au registre des décès de Paul Schneider, décédé à Flossenbürg le 18 juillet 1944.] La cause de décès mentionnée, défaillance cardiaque après un emphyème (sic) pulmonaire, correspond en réalité à un emphysème pulmonaire.</ref>, ainsi qu’Albert Reinhardt (31.10.1921-17.7.1945)<ref name="97daaa51817aa78b2e404264f2b6b39a95ccbe65">Sell (Comité International de la Croix Rouge) an Landesamt für Wiedergutmachung Stuttgart, Sterbeurkunde Albert Reinhardt, 22.10.1959, Arolsen Archives, 6.3.3.2./87273429/521871, f. 7 [Courrier de Sell au service d’indemnisation de Stuttgart. Certificat de décès d’Albert Reinhardt, 22 octobre 1959.]; KL Dachau. Krankenblatt: Reinhardt, Albert, geb. 31.10.1921, ITS Digital Archives, Bad Arolsen, 1.1.6.2./oS/10262167. [Camp de concentration de Dachau. Dossier médical : Reinhardt, Albert, né le 31 octobre 1921.]</ref>. Reinhardt est transféré au camp de concentration de Dachau en 1944. Il en est libéré en 1945, avant de s’éteindre le 17 juillet 1945 malgré le traitement administré à l’hôpital de Schönbrunn près de Dachau<ref name="75e8bd6a588db16ed056144ee1ae238ee4695920">Pecheux (ITS Arolsen) an Landesamt für Wiedergutmachung Stuttgart, 30.3.1967, Arolsen Archives, 6.3.3.2./87273429/521871, f. 11. [Courrier de Pecheux (SIR Arolsen) du 30 mars 1967 au service d’indemnisation de Stuttgart.]</ref>.
Le 22 novembre 1944, les troupes alliées entrent dans Strasbourg dont elles prennent le contrôle dès le lendemain. À cette époque, Bickenbach se trouve encore à Fort Fransecky<ref name="15258b0ccecf93119919816d99e676dfccdb57ec">Professor Hirt: Bericht über die Vorgänge in Strassburg am 22. und 23. November 1944 insbesondere über das Schicksal der Reichsuniversität, 19.12.1944, f. 3-6, ici f. 5, BArch Berlin, R 9361-VI/1209. [Professeur Hirt : Rapport sur les événements survenus à Strasbourg les 22 et 23 novembre 1944, en particulier sur le sort de la Reichsuniversität] </ref>. Il parvient à fuir Strasbourg. Aujourd’hui encore, on ignore où il se trouvait entre fin novembre 1944 et début 1945. En février 1945, Bickenbach parvient à obtenir un emploi et un laboratoire dans l’établissement de cure de la station thermale de Bad Mergentheim grâce à l'intervention de Richard Kuhn, directeur du Kaiser-Wilhelm-Institut für medizinische Forschung<ref name="8ea6e6de1d83721cbc11445becb30596d1321979">Schmaltz, ''Kampfstoff-Forschung im Nationalsozialismus. Zur Kooperation von Kaiser-Wilhelm-Instituten, Militär und Industrie'', 2005, 554–555.</ref>.
En juin 1945, Bickenbach est capturé à Garmisch par les Américains qui le considèrent comme un prisonnier de guerre. Les accusations de participation active aux exactions commises contre les Juifs en novembre 1938 lors de la Nuit de Cristal ne pouvant être prouvées, il est relâché à l’été 1946<ref name="d8261f0376bcebaabd994fc3ac66f7e492b4a7d1">Guerad Piffard (Third Army Internment Camp 74, Ludwigsburg), Report of Preliminary Interrogation Otto Bickenbach, 17.7.1946, NA Washington, RG 319, Entry IRR, Box 630, Folder: Otto Bickenbach.</ref>. Bickenbach est de nouveau appréhendé le 17 mars 1947. Le 20 décembre 1949, la Chambre des Mises en Accusation de la Cour d’Appel de Colmar décide que Bickenbach et Eugen Haagen, un autre médecin travaillant à la Reichsuniversität de Strasbourg qui a notamment effectué sur des détenus du camp de concentration de Natzweiler des expérimentations avec le typhus, seront jugés devant le Tribunal Militaire Permanent de Metz<ref name="be5fbd6805e1e294884bf6bf0415c1f58e5a332d">Notes d’audience. Affaire: Bickenbach, Haagen, Hirt, Gräfe, Rühl, Bong. Inculpés de : Empoisonnement – administration de substances nuisibles à la santé – Complicité d’empoisonnement et d’administration de substances nuisibles à la santé – recel de cadavres homicides, 16 décembre 1952, 95-159, DCAJM (n. 46), Information 457. TMP de Metz.</ref>. Le procès a lieu à Metz du 16 au 24 décembre 1952. Il aboutit à la condamnation de Bickenbach et Haagen à la réclusion à perpétuité et aux travaux forcés pour crimes de guerre<ref name="5645fd61b393624e8746f5a5a4f58583380d5128">Voir : Ernst Klee, Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer. Frankfurt am Main 1997, 385 f. & J. F. Deneke: ''Deutsche Wissenschaftler vor dem Militärgericht in Lyon.”, in: Ärztliche Mitteilungen, 39 (1954), 11, 362-364.</ref>. Le 14 janvier 1954, un tribunal militaire parisien annule le jugement de première instance. Un procès en révision se tient devant le tribunal permanent des forces armées à Lyon du 11 au 14 mai 1954. Haagen et Bickenbach sont condamnés à vingt années de travaux forcés. En 1955, la sentence est commuée en une peine de dix ans de prison<ref name="45a1c20938b63a51c6890820368d69fa39a5fde5">Cf : Klee, Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer, 385 f., J. F. Deneke: ''Deutsche Wissenschaftler vor dem Militärgericht in Lyon.”, in: Ärztliche Mitteilungen, 39 (1954), 11, 362-364. BArch Ludwigsburg, AR-Z 90/80, Bd. 1, f. 7.</ref>. Le 18 septembre 1955, Bickenbach est libéré<ref name="9203c4d79e04f4bf2bc2913991851f72d67f5291">Born (Auswärtiges Amt) an den Bundesminister der Justiz, Betr.: Ermittlungsverfahren des Oberstaatsanwalts in Bochum gegen den Stadtarzt Dr. Helmut Rühl in Bochum-Langendreer wegen Körperverletzung, 18.10.1955, BArch Koblenz, B 305/357. [Born (Ministère des Affaires étrangères) au Ministre fédéral de la Justice, Objet : Procédure d’enquête du procureur général de Bochum à l’encontre du Stadtarzt (médecin de la ville), Dr Helmut Rühl, à Bochum-Langendreer, pour blessures corporelles]</ref>. À son retour en République fédérale d’Allemagne, Bickenbach demande sa réhabilitation en tant que médecin dans le cadre d’une procédure engagée auprès d’un tribunal professionnel. Les circonstances scandaleuses entourant la réhabilitation de Bickenbach dans le cadre de la procédure ouverte en 1962 devant le ''Berufsgericht für Heilberufe'' (tribunal professionnel des professions de santé) auprès du tribunal administratif de Cologne ont été récemment mises en lumière par Ernst Klee<ref name="f012f6aa86d5b401806b16f5b7abe16f979ba821">Ernst Klee : ''Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer'', Frankfurt am Main: S. Fischer Verlag 1997, 387-388.</ref>. En l’absence de recours aux dossiers de la ''SS-Ahnenerbe'' issus du procès des médecins de Nuremberg ou aux procédures devant les tribunaux militaires français, Bickenbach est mis hors de cause à Cologne. Dans son jugement final en 1966, le ''Berufsgericht für Heilberufe'' estime qu’il n’a « pas failli à ses obligations professionnelles de médecin selon le serment d’Hippocrate »<ref name="c59ed1e4c8b0ff44ba177398f1f97d6188aa1f10">Urteil im berufsgerichtlichen Verfahren des Arztes Prof. Dr. med. Otto Bickenbach vom 10.2.1966 (1 T 15/62), gez. Verwaltungsgerichtsrat Fandré, gez. Dr. med. Meckelburg, gez. als nichtrichterlicher Beisitzer Dr. med. Jansen, 25.4.1967, 19, BArch Ludwigsburg, 413 AR-Z 17/69 (alt AR 319/67), Bd. 3, f. 566. [Jugement dans la procédure du tribunal professionnel du médecin Otto Birkenbach, 10 février 1966., sign. Conseiller du tribunal administratif Fandré, sign. docteur Meckelburg, sign. en tant qu’assesseur non juridique, docteur Jansen, 25 avril 1967]</ref>. Bickenbach reprend ensuite la pratique de la médecine en cabinet privé. Il meurt le 26 novembre 1971 à Siegburg.
|etatEn=Draft
|etatEn=Draft
|transEn=Non
|transEn=Non

Version du 29 avril 2022 à 17:17


Otto Bickenbach
Prénom Otto
Nom Bickenbach
Sexe masculin
Naissance 11 mars 1901 (Ruppichteroth)
Décès 26 novembre 1971 (Siegburg)
Autorisation d'exercer la médecine 1927
Profession Arzt

Titre Dr.med.


Biographie

Otto Bickenbach est né le 11 mars 1901 à Ruppichtroth (à 50 kilomètres à l’ouest de Cologne). Il effectue sa scolarité à Elberfeld. Élevé selon des préceptes conservateurs stricts, ce fils d’agriculteur est contraint d’effectuer des travaux physiques éprouvants sur le domaine de son père. En mai 1919, il s’enrôle de son propre chef dans le corps franc contre-révolutionnaire Lettow-Vorbeck où il suit une formation militaire et prend part à des combats de rue à Berlin-Moabit et Hambourg-Barmbek. À la dissolution du corps franc, il passe son baccalauréat et entreprend des études de médecine à Cologne en 1920. Sur place, il a maille à partir avec les autorités d’occupation françaises et son implication dans des actions de propagande pour le compte du Deutsch-Völkische Schutz- und Trutzbund (Alliance de protection et de défense des nationaux allemands) lui vaut une « grave blessure au crâne[1]. En 1921, il poursuit ses études de médecine dans les universités de Heidelberg, Marbourg et Munich. À Munich, il adhère à la Brigade Ehrhard qu’il finit par quitter après la tentative de putsch avortée de Hitler, le 13 novembre 1923.[2] Dès 1933, Bickenbach s’engage au sein d’organisations nationales-socialistes, toujours en tant que membre actif. Au printemps 1933, il devient adhérent du NSDAP et le 1er novembre de la même année, il intègre la Sturmabteilung (SA ou section d’assaut). À compter du 1er décembre 1933, il préside aux affaires du Sturmbannarzt II/S I de Munich. La même année, il forme la Nationalsozialistische Betriebszellen-Organisation (organisation nationale-socialiste des cellules d’entreprise ou NSBO) pour les hôpitaux de la ville de Munich et prend la tête du NS-Dozentschaft (corps national-socialiste des enseignants) de l’université de Munich[3]. Interne à la première clinique médicale universitaire de Munich à partir de 1928, il rejoint en 1934 la clinique médicale universitaire de Fribourg-en-Brisgau, dont il devient directeur adjoint. À ce poste, il prend une part active à l’éviction des scientifiques juifs[4]. En octobre 1934, il est promu chef de clinique et devient directeur adjoint de la clinique Ludolf Krehl de Heidelberg, sous les ordres du professeur Johannes Stein. Bickenbach obtient son habilitation à l’université de Heidelberg en 1938 en soumettant une thèse qui porte sur la corrélation entre circulation sanguine et respiration comme base de la performance constitutionnelle[5]. En 1937 et 1938, il collabore par ailleurs avec l’entreprise IG Farben[6]. Appelé sous les drapeaux le 28 août 1939, Bickenbach reste néanmoins à Heidelberg où il effectue son service militaire en qualité de directeur adjoint d’un Teillazarette (hôpital militaire) créé au sein de la Medizinische Klinik (clinique médicale)[7]. Dans le même temps, il donne des cours intitulés Pathologie und Therapie der Kampfstofferkrankungen (Pathologie et traitement des affections dues aux gaz de combat) à l’université[8]. Au cours du premier semestre de guerre 1939/40, Bickenbach donne des cours à Heidelberg intitulés Pathologie und Therapie der Kampfstofferkrankungen (Pathologie et traitement des affections dues aux gaz de combat)[9]. Un an avant le début des hostilités, fin 1938, un laboratoire spécialisé dans les armes chimiques est aménagé dans l’enceinte de la Medizinische Klinik de Heidelberg, alors dirigée par Johannes Stein. En collaboration avec le pharmacologue et toxicologue Hellmut Weese[10], qui dirige le laboratoire de pharmacologie d’IG Farben depuis 1929, Bickenbach y conduit des « expérimentations sur la prévention de l’intoxication au phosgène par injection intraveineuse d’hexaméthylènetétramine sur des chats[11]. Cherchant à mettre en évidence un éventuel effet préventif chez les animaux, il leur administre au préalable de l’urotropine, un anti-inflammatoire contenant de l’hexamétylènetétramine, commercialisé par la société Schering et utilisé pour traiter cystites et méningites. Les expérimentations menées sur les animaux laissant supposer un effet de protection de l’urotropine, Bickenbach, suivant la chaîne de commandement militaire, fait part de ses observations à la Wehrmacht[12]. Le 17 novembre 1939, Bickenbach et Weese, qui est également médecin-chef consultant spécialisé dans les lésions causées par les gaz de combat auprès du médecin de la 1re armée, présentent les conclusions de leurs recherches à date à une commission militaire composée d’experts en gaz de combat au cours d’une réunion organisée à l’hôpital militaire de réserve de la Medizinische Klinik de Heidelberg[13]. Ils y font état d’un effet préventif de l’hexaméthylènetétramine après une exposition au phosgène, mais sans pour pouvoir attester d’une action curative en cas d’intoxication au phosgène[2].

La tournure que prend la guerre offre à Bickenbach et à d’autres jeunes scientifiques de nouvelles possibilités de carrière. En décembre 1941, Bickenbach est nommé außerordentlicher Professor (professeur hors cadre) de la faculté de médecine de la Reichsuniversität Straßburg, avec effet rétroactif au 1er octobre 1941. Dans le même temps, il devient directeur de la Medizinische Poliklinik de l’université[14]. À la faculté de médecine de la Reichsuniversität Straßburg, il occupe en outre la fonction de directeur par intérim du département de biologie de l’Institut de recherche inter- disciplinaire de la faculté de médecine[15]. Encore en construction jusqu’à fin 1943, l’Institut de recherche médicale de la Reichsuniversität Straßburg n’est opérationnel qu’à partir de mars 1944[16]. Si l’Institut de recherche de la faculté de médecine est destiné à accueillir des projets de recherche militaire pour le compte de la Wehrmacht, les SS gèrent pour leur part leurs propres établissements de recherche militaire à Strasbourg. On trouve parmi eux l’Institut für wehrwissenschaftliche Zweckforschung (institut de recherches militaires appliquées), créé le 7 juillet 1942 sur ordre de Heinrich Himmler. Sa création à Strasbourg est confiée à Wolfram Sievers, à l’époque directeur de la SS-Ahnenerbe, une association fondée en 1935 et devenue un Amt (office) rattaché à l’état-major personnel du Reichsführer SS Himmler le 1er avril 1942[17]. Dès la mi-septembre 1942, Bickenbach se déclare disposé à coopérer avec l’Institut für wehrwissenschaftliche Zweckforschung de la SS-Ahnenerbe dans le cadre d’une communauté de travail[18]. Le 17 mars 1943, Bickenbach prend part à un colloque organisé par l’Institut für wehrwissenschaftliche Zweckforschung, au cours duquel son film sur les expériences avec le phosgène est projeté [19]. Sievers propose à Bickenbach de poursuivre ses expérimentations sur les gaz de combat « en l’associant au mandat de recherche » de Hirt au camp de concentration de Natzweiler[20]. La collaboration avec les SS permet à Bickenbach lde disposer d’un plus grand nombre de détenus des camps de concentration comme sujets contraints de ses expériences humaines sur le phosgène. Le 5 avril 1943, Sievers demande au commandement du camp d’autoriser Bickenbach à accéder et à travailler à Natzweiler[21]. Lorsqu’à la mi-avril 1942, Hirt fait savoir à Bickenbach que les expériences sur des détenus du camp de concentration peuvient à présent débuter sous sa responsabilité, celui-ci demande « pour se couvrir, un ordre direct le concernant » émis par Himmler[22]. Afin de justifier sa demande, Bickenbach explique qu’« en cas d’échec de la prophylaxie », il veut « être assuré » d’avoir « conduit les expériences sur ordre du RFSS [Reichsführer-SS] ». Hirt se montre très compréhensif et propose à Sievers de notifier à Bickenbach par écrit « que le RFSS, considérant son présent rapport (qu[’il] n’avai[t] cependant pas encore), approuve la conduite de l’expérimentation humaine correspondante ou souhaite qu’elle soit conduite ».[2]. Aucun courrier de Sievers faisant état d’un tel ordre de Himmler ne nous est parvenu, pas plus que le rapport demandé à Bickenbach à l’attention d’Himmler.

Dans le cadre de ses expérimentations avec le phosgène, Bickenbach obtient du Reichsforschungsrat (conseil de la recherche du Reich) un mandat de recherche libellé Biologische u. physikalischchemische Untersuchungen an Plasma-Eiweiss-Körper zur Frage der Wirkungsweise von Kampfstoffen und Bakteriengiften (Recherches biologiques et physico-chimiques sur les protéines plasmatiques visant à déterminer le mode d’action des gaz de combat et des toxines bactériennes) »[23]. La demande est approuvée par la branche spécialisée « chimie organique » que dirige Richard Kuhn, directeur du Kaiser-Wilhelm-Institut für medizinische Forschung (institut Kaiser Wilhelm de recherche médicale), puis classée au deuxième niveau d’urgence le plus élevé, celui des SS, le 24 juin 1943[24].

Les cinq premières expérimentations en chambre à gaz impliquant dix détenus ont lieu entre le 30 mai et le 9 juin 1943. Sept autres expérimentations suivent, entre le 10 juin et le 12 juillet 1943, avec cette fois 14 détenus. En 1944, la chambre à gaz de Natzweiler est de nouveau utilisée pour plusieurs séries d’expériences au phosgène[25]. Le 14 juin 1944, les assistants de Bickenbach, Helmut Rühl et Fritz Letz, se rendent à Natzweiler pour y installer des appareils de mesure dans la chambre à gaz. Hirt et Bickenbach arrivent le lendemain matin et démarrent les expériences au phosgène[26]. La première série d’expérimentations a lieu le 15 juin 1943. Ce jour-là, lors des expériences XII à XIV, des groupes de quatre détenus sont exposés à des doses croissantes de phosgène dans la chambre à gaz. La durée des expériences augmente par paliers de 22 à 30 minutes et la masse de phosgène introduite dans la chambre à gaz passe progressivement de 1,5 g à environ 10 g. Les expériences au phosgène se concluent le 9 août 1944 avec l’expérience XV.

D’après le rapport final de Bickenbach, les expériences au phosgène provoquent un œdème pulmonaire du premier stade chez huit détenus, du deuxième stade chez trois détenus et du troisième stade chez deux détenus. L’expérience XIII dépasse pour la première fois la dose de phosgène mortelle chez l’être humain publiée à l’époque dans la littérature spécialisée[27]. L’avant-dernière expérience (XIV) correspond même à cinq fois la valeur mortelle et la dernière au double. La mort des détenus est intégrée dans les calculs de façon délibérée afin de déterminer les limites de l’effet protecteur de l’urotropine en fonction du seuil de mortalité du gaz toxique.

À l’automne 1944, Otto Bickenbach compile les résultats des expériences au phosgène sur des détenus du camp de concentration de Natzweiler qu’il a entamées à l’été 1943 dans un rapport qu’il transmet à Karl Brandt, Generalkommissar für das Gesundheits- und Sanitätswesen (commissaire général pour la santé publique)[28]. Dans son rapport, Bickenbach indique qu’un total de 40 détenus a participé à 15 expériences « sur l’effet prophylactique de l’hexaméthylènetétramine contre l’intoxication au phosgène »[29].

Sur la base du rapport de Bickenbach et des témoignages recueillis, les quatre décès des Sinti et Roms Zirko Rebstock (2.2.1924-16.6.1944), Adalbert Eckstein (12.2.1911-18.6.1944), Andreas Hodosy (5.2.1903-16.6.1944) et Josef Reinhardt (27.8.1913-9.8.1944) peuvent être imputés de manière irréfutable aux expériences avec le phosgène[30]. Les documents tirés des Archives d'Arolsen fournissent des indices concernant quatre autres cas suspects de détenus ayant très probablement succombé à de graves lésions pulmonaires dues à une intoxication au phosgène. Il s’agit de Richard Metzendorf (7.6.1903-3.1.1944)[31], Alfred Schmidt (28.5.1907-7.5.1944) [32], Paul Schneider (26.10.1909-18.7.1944), qui meurt au camp de concentration de Flossenbürg où il vient d’être transféré[33], ainsi qu’Albert Reinhardt (31.10.1921-17.7.1945)[34]. Reinhardt est transféré au camp de concentration de Dachau en 1944. Il en est libéré en 1945, avant de s’éteindre le 17 juillet 1945 malgré le traitement administré à l’hôpital de Schönbrunn près de Dachau[35].

Le 22 novembre 1944, les troupes alliées entrent dans Strasbourg dont elles prennent le contrôle dès le lendemain. À cette époque, Bickenbach se trouve encore à Fort Fransecky[36]. Il parvient à fuir Strasbourg. Aujourd’hui encore, on ignore où il se trouvait entre fin novembre 1944 et début 1945. En février 1945, Bickenbach parvient à obtenir un emploi et un laboratoire dans l’établissement de cure de la station thermale de Bad Mergentheim grâce à l'intervention de Richard Kuhn, directeur du Kaiser-Wilhelm-Institut für medizinische Forschung[37].

En juin 1945, Bickenbach est capturé à Garmisch par les Américains qui le considèrent comme un prisonnier de guerre. Les accusations de participation active aux exactions commises contre les Juifs en novembre 1938 lors de la Nuit de Cristal ne pouvant être prouvées, il est relâché à l’été 1946[38]. Bickenbach est de nouveau appréhendé le 17 mars 1947. Le 20 décembre 1949, la Chambre des Mises en Accusation de la Cour d’Appel de Colmar décide que Bickenbach et Eugen Haagen, un autre médecin travaillant à la Reichsuniversität de Strasbourg qui a notamment effectué sur des détenus du camp de concentration de Natzweiler des expérimentations avec le typhus, seront jugés devant le Tribunal Militaire Permanent de Metz[39]. Le procès a lieu à Metz du 16 au 24 décembre 1952. Il aboutit à la condamnation de Bickenbach et Haagen à la réclusion à perpétuité et aux travaux forcés pour crimes de guerre[40]. Le 14 janvier 1954, un tribunal militaire parisien annule le jugement de première instance. Un procès en révision se tient devant le tribunal permanent des forces armées à Lyon du 11 au 14 mai 1954. Haagen et Bickenbach sont condamnés à vingt années de travaux forcés. En 1955, la sentence est commuée en une peine de dix ans de prison[41]. Le 18 septembre 1955, Bickenbach est libéré[42]. À son retour en République fédérale d’Allemagne, Bickenbach demande sa réhabilitation en tant que médecin dans le cadre d’une procédure engagée auprès d’un tribunal professionnel. Les circonstances scandaleuses entourant la réhabilitation de Bickenbach dans le cadre de la procédure ouverte en 1962 devant le Berufsgericht für Heilberufe (tribunal professionnel des professions de santé) auprès du tribunal administratif de Cologne ont été récemment mises en lumière par Ernst Klee[43]. En l’absence de recours aux dossiers de la SS-Ahnenerbe issus du procès des médecins de Nuremberg ou aux procédures devant les tribunaux militaires français, Bickenbach est mis hors de cause à Cologne. Dans son jugement final en 1966, le Berufsgericht für Heilberufe estime qu’il n’a « pas failli à ses obligations professionnelles de médecin selon le serment d’Hippocrate »[44]. Bickenbach reprend ensuite la pratique de la médecine en cabinet privé. Il meurt le 26 novembre 1971 à Siegburg.


Repères

Localisations

Nationalités

Confessions

Publications

  • Bickenbach, Otto. Reaktionsveränderungen der terminalen Hautstrombahn durch Training. Diss. med.. München, 1928
  • BOHN Die Cholesterinbestimmung nach Autenriet 7R8T9346
  • Bickenbach, Otto. Die Messung des Querschnitts der Aorta Ascendens. Ein Beitrag zur unblutigen Schlagvolumenbestimmungsmethode nach Broemser und Ranke. Deutsches Archiv für klinische Medizin 171 (1931) : 647-656
  • Butter, R. ; Bickenbach, Otto. Zur Bewertung der Form des Elektrokardiogramms. Deutsches Archiv für klinische Medizin 173 (1932) : 390-403
  • Bickenbach, Otto. Die Wirkung der vierten körpereigenen blutdrucksenkenden Substanz auf den Kreislauf des Menschen. Deutsches Archiv für Klinische Medizin 175 (1933) : 366-375
  • FINGERHUTH Beitrag zur Klinik der Trieuspidalinsuff ZA9REGDC
  • Bickenbach, Otto. Die Kymographie des Herzens und der Gefässe. Fortschritte auf dem Gebiete der Röntgenstrahlen 50 (1934) : 14-15
  • Bickenbach, Otto. Blutkreislauf- und Atmungskorrelation als Grundlagen konstitutioneller Leistungsfähigkeit. Deutsches Archiv für klinische Medizin 184 (1939) : 28-64
  • Bickenbach, Otto. Der Zwiespalt im Arzt. Volk im Werden. Zeitschrift für Kulturpolitik 7 (1939) : 29-37

Relations

Directeur de thèse de

Évaluateur de

Collègue de

Famille de

Subordonné de

1901-03-11T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
1971-11-26T00:00:00Z
Vie privée
Décès
1927-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Autorisation d'exercer la médecine
1928-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Thèse
{"selectable":false,"max":"1976-01-01T00:00:00Z","min":"1896-01-01T00:00:00Z"}

Références

À propos de cette page

Rédaction : ©F.schmaltz
Traduction : ©Céline Corsini



  1. ↑ 1,0 et 1,1 Lebenslauf des San. Truppenführers Otto Bickenbach, 1934, BArch, VBS 1009 (NS 23), ZA II 00902, Bl. 5. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « dcf84cbc2b1058163975717caf052d2f7afbb03d » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  2. ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 Ebd. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « ea997765113cfee05344c0101a69c29c2cf40441 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « ea997765113cfee05344c0101a69c29c2cf40441 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « ea997765113cfee05344c0101a69c29c2cf40441 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  3. ↑ 3,0 et 3,1 Ebd., Späth (Führer des Sturmes 11/S1) der SA der NSDAP, Dienstleistungszeugnis für Sanitätstruppführer Dr. Otto Bickenbach, 21.2.1934, BArch, VBS 1009 (NS 23), ZA II 00902, Bl. 6 und Lebenslauf Otto Bickenbach, [1934], BArch, R 26 III/690. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « e1cd47d70d52e1cf92a575b1e593d65c7d052e26 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  4. ↑ 4,0 et 4,1 Hermann Josef Hellmich: Die Medizinische Fakultät der Universität Freiburg i. Br. 1933-1935. Eingriffe und Folgen der nationalsozialistischen Personalpolitik. Universität Freiburg, Diss. med., 1989, S. 164 ff.; Eduard Seidler: Die Medizinische Fakultät der Albert-Ludwig-Universität Freiburg im Breisgau. Grundlagen und Entwicklungen, Berlin u.a.: Springer 1991, S. 340; Bernd Grün: Die Assistenten der Medizinischen Fakultät und der NS-Dozentenbund. Bernd Grün, Hans-Georg Hofer, Karl-Heinz Leven (dir.): Medizin im Nationalsozialismus. Die Freiburger Medizinische Fakultät und das Klinikum in der Weimarer Republik und im 'Dritten Reich', Frankfurt am Main, Berlin, Bern: Peter Lang 2002, p. 189-220, hier S. 204. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 199e31f26f17cdeb89696172fee6fbc3cb4a8cd5 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  5. ↑ 5,0 et 5,1 Otto Bickenbach: Blutkreislauf und Atmungskorrelation als Grundlagen konstitutioneller Leistungsfähigkeit. Deutsches Archiv für klinische Medizin, 184 (1939), p. 28-64.
  6. ↑ 6,0 et 6,1 Interrogation No. 799 – Wolfgang Wirth, 12.2.1947, S. 12, National Archives, Washington, RG 238, Microfilm M 1019, reel 80. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « caa571dbeeb51bb319242a357dd069c5464fcaec » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  7. ↑ 7,0 et 7,1 Johannes Stein (Dekan der Medizinischen Fakultät der Universität Straßburg) an Ministerialrat Klingelhöfer (Reichsministerium für Wissenschaft, Erziehung und Volksbildung), 15.9.1941, BArch, R 76 IV/69. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « d03816276ff1ebfac9baadfe5e645680c51b4675 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  8. ↑ 8,0 et 8,1 Florian Schmaltz: Kampfstoff-Forschung im Nationalsozialismus. Zur Kooperation von Kaiser-Wilhelm-Instituten, Militär und Industrie. Göttingen: Wallstein 2005, 523.
  9. ↑ 9,0 et 9,1 Urteil im berufsgerichtlichen Verfahren des Arztes Otto Bickenbach, 10.2.1966, BArch Ludwigsburg, B 162/4203, Bl. 549; Vorlesungsverzeichnis der Ruprecht-Karls-Universität Heidelberg aus dem Wintersemester 1939/1940, S. 44. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « ac17211098ea2f24ee81b02f2ec44d3e48339090 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  10. ↑ 10,0 et 10,1 Zur Biografie von Weese siehe: Hans Kilian: Hellmut Weese. Anaesthesist, 3 (1954), p. 97-98; Gerhard Hecht, W. Schulemann: In memoriam Hellmut Weese. Arzneimittel-Forschung, 4 (1954), 3, p. 218-220; Hans Schadewaldt, Frank-Joachim Morich, Bayer-Aktiengesellschaft. Sektor Gesundheit Gesundheitspolitik.: 100 Jahre Pharmakologie bei Bayer: 1890 - 1990. Geschichte des Instituts für Pharmakologie in Wuppertal-Elberfeld, Leverkusen: Bayer AG 1990; M. Goerig, J. Schulte am Esch: Hellmut Weese. Der Versuch einer Würdigung seiner Bedeutung für die deutschsprachige Anästhesie. Anästhesiologie & Intensivmedizin, 32 (1992), p. 678-685. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 510b20d85e8fb615187a86f321111a766d9a6692 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  11. ↑ 11,0 et 11,1 Oberstabsarzt Wirth, Aktennotiz über Dienstreise im Bereich der 1. Armee vom 16.11.-19.11.1939 (Geheim), 28.11.1939, BA-MA Freiburg, RH 12-23/4470. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 476487e2aa50b70ef682536cd0f001660f417949 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  12. ↑ 12,0 et 12,1 Staatsanwaltschaft Bochum (16 Js 82/54), Vernehmung von Prof. Dr. Otto Bickenbach, 3.11.1955, BArch Ludwigsburg, B 162/4206, Bl. 1081-1097, hier Bl. 1083. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 684d3a3f7c2bc15f80d8fe61d8b0a653318458da » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  13. ↑ 13,0 et 13,1 Ohne über das verwendete Mittel Kenntnis zu erhalten wurde der Film auch den beiden für Kampfstoffverletzungen beim Armeearzt 7 zuständigen Oberstabsarzt Dr. Grüner und Stabsarzt Prof. Dr. Jansen, die zum „Zwecke der Fühlungsnahme und des Gedankenaustauschs“ anwesend waren, vorgeführt. Vgl. dazu und die folgenden Zitate: Oberstabsarzt Wolfgang Wirth, Aktennotiz über Dienstreise im Bereich der 1. Armee vom 16.11.-19.11.1939 (Geheim), 28.11.1939, BA-MA Freiburg, RH 12-23/4470. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 604ac414c115d8a84f31f3b0a46c729348997c5d » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  14. ↑ 14,0 et 14,1 Reichsministerium für Wissenschaft, Erziehung und Volksbildung an Otto Bickenbach (Abschrift), 16.12.1941, Archives départementales Bas-Rhin (ADBR) Strasbourg, 1588 W 803/79701. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « b3ddb4e27ac2fcea697dfbcd60e1b3199babe026 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  15. ↑ 15,0 et 15,1 Zur Entwicklung und Struktur des Forschungsinstituts der Medizinischen Fakultät siehe: Carl Henze, William J. Cromartie: Medical Targets in Strasbourg Area. SHAEF Combined Intelligence Objectives Sub-Committee. - G-2 Division: CIOS File XIII-8;XIII-9; and XIV-3 (Item 24) London 1945; Florian Schmaltz: Kampfstoff-Forschung im Nationalsozialismus. Zur Kooperation von Kaiser-Wilhelm-Instituten, Militär und Industrie, Göttingen: Wallstein Verlag 2005, S. 536-539; Rainer Möhler: Die Reichsuniversitat Straßburg 1940-1944. Eine nationalsozialistische Musteruniversität zwischen Wissenschaft, Volkstumspolitik und Verbrechen 2020, S. 622-631; Karteikarte Otto Bickenbach, BArch, R 4901/13259, Bl. 610-611. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « fd5bfc7c7d03f93c17d1e75dea0b3fb33fe204f7 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  16. ↑ 16,0 et 16,1 Henze, Cromartie. CIOS File XIII-8;XIII-9; and XIV-3 (Item 24), S. 3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 9dd03e954049c32ac398de3fa7b12a80ed3c3b39 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  17. ↑ 17,0 et 17,1 Michael H. Kater: Das 'Ahnenerbe' der SS 1935-1945. Ein Beitrag zur Kulturpolitik des Dritten Reiches. 2. Aufl., München: R. Oldenbourg 1997, S. 302 und S. 463. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « a5ee3b55cb719dfba418d3a0739b9b0a316a92e8 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  18. ↑ 18,0 et 18,1 Sievers, Aktenvermerk, 17.9.1942, BArch, R 26 III/729, Bl. 122. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 643e1bcc42e1021316fc365e7191a39109c3b1b1 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  19. ↑ 19,0 et 19,1 Sievers, Vermerk, Betr.: Zusammenkunft der Mitarbeiter des Instituts für wehrwissenschaftliche Zweckforschung Abteilung H. in Straßburg am 17.3.1943, 5.4.1943, BArch Berlin, NS 21/906. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « f2d113f20c402dff0fe21fcbf5574b72207389b4 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  20. ↑ 20,0 et 20,1 Vermerk, Betr.: Kampfstoff-Forschung. Bezug. - Unterredung mit Prof. Dr. Bickenbach am 17.3.1943 in Straßburg, gez. Sievers, 5.4.1943, BArch, NS 21/906. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 1bb390231eadbe2ed802c067134ae541f8b6b178 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  21. ↑ 21,0 et 21,1 Sievers an den Kommandanten des KZ Natzweiler, 5.4.1943, BArch, NS 21/906. Zu Geschichte der Gaskammer des Konzentrationslagers Natzweiler siehe: Jean-Pierre Faye: Natzweiler: Eine Skelettsammlung wird angelegt. Eugen Kogon, Hermann Langbein, Adalbert Rückerl (dir.): Nationalsozialistische Massentötungen durch Giftgas. Eine Dokumentation, Frankfurt am Main: Fischer Taschenbuch Verlag 1983, p. 271-277; Jean-Claude Pressac, Serge Klarsfeld (dir.): The Struthof Album. Study of the Gassing at Natzweiler-Struthof of 86 Jews Whose Bodies were to Constitute a Collection of Skeletons. New York Beate Klarsfeld Foundation 1985; Robert Steegmann: Struthof: le KL-Natzweiler et ses kommandos: une nébuleuse concentrationnaire des deux côtés du Rhin, 1941 - 1945, Strasbourg: Nuée bleue 2005, S. 313-316; Robert Steegmann: Das KZ Natzweiler-Struthof und seine Außenkommandos an Rhein und Neckar 1941 - 1945, Berlin: Metropol 2010, S. 337-341; sowie mit einer neuen Interpretation: Florian Schmaltz: Die Gaskammer im Konzentrationslager Natzweiler: Experimentalanlage der Chemiewaffenforschung und Instrument des Massenmords für den Aufbau einer anatomischen Skelettsammlung. Günter Morsch, Bertrand Perz (dir.): Neue Studien zu nationalsozialistischen Massentötungen durch Giftgas. Historische Bedeutung, technische Entwicklung, revisionistische Leugnung, Berlin: Metropol Verlag 2011, p. 304-315; Julien Reitzenstein: Das SS-Ahnenerbe und die "Straßburger Schädelsammlung“. Fritz Bauers letzter Fall, Berlin: Duncker & Humblodt 2018, S. 139-156. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « c7dcf61a2709c98ab4e9de373679d990e64c026b » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  22. ↑ 22,0 et 22,1 Hirt an Sievers, Betr.: Schreiben vom 14.4.1943, 23.4.1943, BArch, NS 21/906. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 33d2de61426d79e582bc4dd90aa5348c9df2c7f0 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  23. ↑ 23,0 et 23,1 Antrag Bickenbach, Strassburg, Biologische u. physikalisch-chemische Untersuchungen an Plasma-Eiweiss-Körpern zur Frage der Wirkungsweise von Kampfstoffen und Bakteriengiften, BArch Berlin, R 26 III/271, Bl. 52 und R 26 III/6, Bl. 29. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « dcce318eef91fec9fb1a87954dc1a15f3b886f24 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  24. ↑ 24,0 et 24,1 Forschungsauftrag „Plasma Eiweiss“ SS 4891-0152/0538/6/II/43. Der Antrag wurde am 15. November 1944 verlängert. Vgl.: BArch Berlin, BDC RFR-Kartei, Bi 3/12, Bickenbach, Otto. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 8c28165c85ab393eef4ad455c5de586664c1f7f3 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  25. ↑ 25,0 et 25,1 Die Durchführung dieser Versuchsreihe hatte sich durch einen Konflikt zwischen Hirt und Bickenbach verzögert, in dem es darum ging, wer die Versuchsleitung innehatte. Dazu ausführlicher: Schmaltz: Kampfstoff-Forschung, 2005, S. 538–543. Florian Schmaltz: Otto Bickenbach et la recherche biomédicale sur les gaz de combat à la Reichsuniversität Strassburg et au camp de concentration du Struthof-Natzweiler. Christian Bonah, Anne Daion-Grilliat, Josiane Olff-Nathan, Norbert Schappacher (dir.): Nazisme, science et médicine, Paris: Édition Glyphe 2006, p. 141-164; 303-313, S. 153-156. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « ded0f9ee4cce2efa203142e0637c7df640c3f83a » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  26. ↑ 26,0 et 26,1 Für ausführlichere Darstellung der 1944 vorbereiten und durchgeführten Phosgen-Versuche in Natzweiler siehe: Schmaltz: Kampfstoff-Forschung, 2005, S. 548-551; Schmaltz: Bickenbach, 2006, S. 157-162. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 7d158de38d139f0e772d35d2dfc92e80f3a6ca23 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  27. ↑ 27,0 et 27,1 Wilhelm Richter: Kampfstoffwirkung und Heilung. 2. Aufl., Leipzig: Verlag von Johann Ambrosius Barth 1941, S. 61. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 1a0a8d6f618753ae4b13a8f3c1a42646c9cb5660 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  28. ↑ 28,0 et 28,1 Otto Bickenbach an Karl Brandt, 7. Bericht. Über die Schutzwirkung des Hexametylenteramins auf die Phosgenvergiftung, o.D., Bl. 1-6, information 94, Dépot Central d'archives de la justice militaire (DCAJM), Le Blanc, Affaire dite du 'Struthof Medical'. Tribunal Permanent des Forces Armées (TPFA) Lyon: Jugement 202/1. Die französische Militärjustiz ließ den Bericht 1948 zur Vorbereitung der Anklage gegen Bickenbach als Kriegsverbrecher ins Französische übersetzen. Die französischen Zitate folgen dieser Übersetzung: Prof. Dr. Otto Bickenbach 7ème Rapport. Sur l’effet protecteur de l’héxamethlènetetramine contre l’intoxication au phosgène, Affaire secrète de Kommando, sans date, traduction du traducteur-juré Hennequin Albert, Metz, 22.10.1948, information 101, DCAJM, Affaire dite du 'Struthof Medical'. TPFA Lyon: Jugement 202/1. Der Bericht wurde in Kopie als Beweismittel der Anklage in den Nürnberger Ärzteprozess eingeführt: Bickenbach an Karl Brandt, 7. Bericht. Über die Schutzwirkung des Hexamethylentetramin auf die Phosgenvergiftung, o.D., NO-1852, Bl. 15-20, ADB 19 Addendum A, Bl. 51-56, Mikrofiche-Edition Ärzteprozess, 3/02791-3/02796. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 918603763e5580f53f796696a57beea37c1a9cb0 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  29. ↑ 29,0 et 29,1 Bickenbach, 7. Bericht. Über die Schutzwirkung des Hexametylenteramins auf die Phosgenvergiftung, o.D., Bl. 1, information 94, TPFA Lyon: Jugement 202/1. Bickenbach, 7ème Rapport. Sur l’effet protecteur de l’héxamethlènetetramine contre l’intoxication au phosgène, information 101, DCAJM, TPFA Lyon: Jugement 202/1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « d42ee97bfddc9dc70ae9f2ac9092a0567baeba39 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  30. ↑ 30,0 et 30,1 Schmaltz: Kampfstoff-Forschung, 2005, S. 549-551. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 72609a400273b0513d186d8bf3d26490461053e8 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  31. ↑ 31,0 et 31,1 Häftlingspersonalbogen Außenkommando Dora, 10.1.1944, Richard Metzendorf, geb. 7.6.1903, ITS Digital Archives, Bad Arolsen, 1.1.5.3./oS/6616909. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 9b6cddb52c63225e9cde6234a66e9846e41b1105 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  32. ↑ 32,0 et 32,1 Todesbescheinigung Alfred Schmidt, geb. 5.2.1903. Gestorben 7.5.1944, gez. Heinrich Plaza, DCAJM, Le Blanc, Jugement D 575/5858, Kuhl, Richard et 83 autres affaire du camp Struthof, carton 10/21, Annexe N Annexe N/II/4 Feuilles de renseignements sur les personnes décédées 1943, p. 299. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « e908cd8384913340125a20b70d69c665f11f6903 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  33. ↑ 33,0 et 33,1 Sonderstandesamt Arolsen, Eintrag im Sterbebuch Paul Schneider, verstorben in Flossenbürg am 18.7.1944, ITS Digital Archives, Bad Arolsen, 1.1.8.3./104054/10996585. Bei der dort genannten Todesursache Herzschwäche nach Lungenempyem muss richtig Lungenemphysem lauten. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « c94aacdf23b0cd1b000be2089dcfe6c098c66961 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  34. ↑ 34,0 et 34,1 Sell (Comité International de la Croix Rouge) an Landesamt für Wiedergutmachung Stuttgart, Sterbeurkunde Albert Reinhardt, 22.10.1959, Arolsen Archives, 6.3.3.2./87273429/521871, Bl. 7; KL Dachau. Krankenblatt: Reinhardt, Albert, geb. 31.10.1921, ITS Digital Archives, Bad Arolsen, 1.1.6.2./oS/10262167. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 97daaa51817aa78b2e404264f2b6b39a95ccbe65 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  35. ↑ 35,0 et 35,1 Pecheux (ITS Arolsen) an Landesamt für Wiedergutmachung Stuttgart, 30.3.1967, Arolsen Archives, 6.3.3.2./87273429/521871, Bl. 11. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 75e8bd6a588db16ed056144ee1ae238ee4695920 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  36. ↑ 36,0 et 36,1 Professor Hirt: Bericht über die Vorgänge in Strassburg am 22. und 23. November 1944 insbesondere über das Schicksal der Reichsuniversität, 19.12.1944, Bl. 3-6, hier Bl. 5, BArch Berlin, R 9361-VI/1209. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 15258b0ccecf93119919816d99e676dfccdb57ec » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  37. ↑ 37,0 et 37,1 Schmaltz, Kampfstoff-Forschung im Nationalsozialismus. Zur Kooperation von Kaiser-Wilhelm-Instituten, Militär und Industrie, 2005, 554–555.
  38. ↑ 38,0 et 38,1 Guerad Piffard (Third Army Internment Camp 74, Ludwigsburg), Report of Preliminary Interrogation Otto Bickenbach, 17.7.1946, NA Washington, RG 319, Entry IRR, Box 630, Folder: Otto Bickenbach.
  39. ↑ 39,0 et 39,1 Notes d’audience. Affaire: Bickenbach, Haagen, Hirt, Gräfe, Rühl, Bong. Inculpés de: Empoisonnement – administration de substances nuisibles à la santé – Complicité d’empoisonnement et d’administration de substances nuisibles à la santé – recel de cadavres homocides, 16 décembre 1952, 95-159, DCAJM (n. 46), Information 457. TMP de Metz. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « be5fbd6805e1e294884bf6bf0415c1f58e5a332d » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  40. ↑ 40,0 et 40,1 Vgl.: Ernst Klee, Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer. Frankfurt am Main 1997, S. 385 f. und J. F. Deneke: “Deutsche Wissenschaftler vor dem Militärgericht in Lyon.”, in: Ärztliche Mitteilungen, 39 (1954), 11, S. 362-364. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 5645fd61b393624e8746f5a5a4f58583380d5128 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  41. ↑ 41,0 et 41,1 Vgl.: Klee, Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer, S. 385 f. und J. F. Deneke: “Deutsche Wissenschaftler vor dem Militärgericht in Lyon.”, in: Ärztliche Mitteilungen, 39 (1954), 11, S. 362-364. BArch Ludwigsburg, AR-Z 90/80, Bd. 1, Bl. 7. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 45a1c20938b63a51c6890820368d69fa39a5fde5 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  42. ↑ 42,0 et 42,1 Born (Auswärtiges Amt) an den Bundesminister der Justiz, Betr.: Ermittlungsverfahren des Oberstaatsanwalts in Bochum gegen den Stadtarzt Dr. Helmut Rühl in Bochum-Langendreer wegen Körperverletzung, 18.10.1955, BArch Koblenz, B 305/357. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « 9203c4d79e04f4bf2bc2913991851f72d67f5291 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  43. ↑ 43,0 et 43,1 Ernst Klee: Auschwitz, die NS-Medizin und ihre Opfer, Frankfurt am Main: S. Fischer Verlag 1997, S. 387-388. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « f012f6aa86d5b401806b16f5b7abe16f979ba821 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  44. ↑ 44,0 et 44,1 Urteil im berufsgerichtlichen Verfahren des Arztes Prof. Dr. med. Otto Bickenbach vom 10.2.1966 (1 T 15/62), gez. Verwaltungsgerichtsrat Fandré, gez. Dr. med. Meckelburg, gez. als nichtrichterlicher Beisitzer Dr. med. Jansen, 25.4.1967, S. 19, BArch Ludwigsburg, 413 AR-Z 17/69 (alt AR 319/67), Bd. 3, Bl. 566. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « c59ed1e4c8b0ff44ba177398f1f97d6188aa1f10 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  45. ↑ Schmaltz, Florian. Kampfstoff-Forschung im Nationalsozialismus. Zur Kooperation von Kaiser-Wilhelm-Instituten, Militär und Industrie. Göttingen : Wallstein, 2005. S. 521.
Récupérée de « https://rus-med.unistra.fr/w/index.php?title=Otto_Bickenbach&oldid=54578 »