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Différences entre les versions de « Ludwig Zukschwerdt »

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|Resume_de=Ludwig Zukschwerdt war ab Oktober 1941 Ordinarius für Chirurgie und Leiter der Chirurgischen Universitätsklinik an der Reichsuniversität Straßburg. (Sommer 2006, S. 818f.)
|Resume_de=Ludwig Zukschwerdt war ab Oktober 1941 Ordinarius für Chirurgie und Leiter der Chirurgischen Universitätsklinik an der Reichsuniversität Straßburg. (Sommer 2006, S. 818f.)
|Contexte_fr===Enfance et scolarité==
Ludwig Emil Zukschwerdt (Louis Emil) naît le 7 février 1902 à Stuttgart-Untertürkheim. Il est le fils du comptable puis directeur commercial Ludwig Heinrich Zukschwerdt (né le 19 mai 1876 à Freudenstadt) et de Pauline Marie Fahrner (née le 20 août 1876 à Freudenstadt).  Il est scolarisé pendant trois ans à l’école primaire de sa ville natale puisfréquente l’école secondaire à la Oberrealschule de Cannstatt, un quartier de Stuttgart, d’octobre 1910 à juillet 1920. Il obtient son baccalauréat le 30 juillet 1920 avec la mention très bien.
==Les études de médecine==
Ludwig Zukschwerdt débute ses études de médecine au semestre d’hiver 1920-1921 à l’université de Tübingen et y valide le 5 mars 1923 la ärztliche Vorprüfung, l'examen  de fin du premier cycle des études médicales.  Il change ensuite d’université pour aller étudier les cinq semestres restants à Heidelberg, où il valide le 17 décembre 1925 la ärztliche Prüfung (ou medizinisches Staatsexam), l’examen d'État de médecine, qui clôture le deuxième cycle du cursus de médecine.
==La thèse de doctorat de médecine et l’habilitation==
Sa thèse de médecine pour obtention du titre de docteur en médecine, soutenue à Heidelberg le 18 décembre 1925, s’intitule « À propos de la gangrène des extrémités » (Über Extremitätengangrän). Il valide cinq and plus tard lors du semestre d’hiver 1930-1931 sa thèse d’habilitation en chirurgie intitulée « Modification de la sécrétion gastrique dû au retard de la vidange gastrique » (« Über Veränderung der Magensaftsekretion als Folge verzögerte Entleerung ») et obtient le titre de Privatdozent et sa Venia Legendi (droit d’enseigner) le 20 février 1931, titres lui permettant d’enseigner à l’université.
==Le travail comme médecin==
À partir du 18 décembre 1925, c’est-à-dire dès le lendemain de son admission à l’examen médical d’État, Ludwig Zukschwerdt débute son activité de médecin par la réalisation de l' « année pratique » (Praktisches Jahr). Avec le statut de Medizinalpraktikant (équivalent du titre d’interne en médecine), il travaille d’abord à la policlinique médicale d’Heidelberg dirigée par le  professeur juif Siegfried Joseph Thannhauser (1885-1962).  Il quitte ce service pour se consacrer à la chirurgie en janvier 1927 à la clinique chirurgicale d’Heidelberg sous la direction du professeur Eugen Enderlen (1863-1940) d’abord en tant que médecin assistant (außerplanmäßiger Assistent) jusqu’au 15 février 1930 puis encore en tant qu’assistant mais avec les fonctions et responsabilités de chef de clinique (Oberarzt) du 16 février 1930 au 31 mars 1933.  Il est lors de cette période affecté au service chirurgical pédiatrique puis au service de laparotomie. Il est aussi responsable des diagnostics radiologiques de la clinique chirurgicale.
A cette époque, Zukschwerdt rejoint la SS (le 1er mars 1933, numéro d’adhésion 186095), y obtient le grade d’Unterscharführer et la fonction de médecin d’escadron (Staffelarzt) dans la 62. SS Standarte.
Lorsqu’Enderlen part en retraite le 1er avril 1933, c’est le professeur Klug, un chirurgien exerçant à la clinique chirurgicale d’Heidelberg comme chef de clinique (Oberarzt), qui supplée Enderlen comme directeur de la clinique chirurgicale d’Heidelberg jusqu’au 1er avril 1934. Ce départ, ainsi que son désir de se former en chirurgie thoracique, pousse Zukschwerdt à postuler pour un poste à la clinique chirurgicale de l’hôpital de la Charité de Berlin, dirigée par Ferdinand Sauerbruch (1875-1951).  ,  De nombreuses démissions touchant le service chirurgical d’Heidelberg semblent précipiter son départ car il estime son avenir comme incertain à Heidelberg.  De fait, le professeur Klug le renvoie brutalement dès le 1er avril 1933, soit le premier jour de sa suppléance à la tête de la clinique. Ce dernier n’explique pas à Zukschwerdt la raison de ce renvoi et affirme agir au nom du ministère de la Culture et de l’Éducation du Gau de Bade. Selon Zukschwerdt, Klug agit par jalousie en raison de son poste obtenu à Berlin.  La raison de ce renvoi n’est pas expliquée à Zukschwerdt par le ministère de la Culture et de l’Éducation du Gau de Bade mais semble surtout d’ordre personnel (conflit entre Klug et Zukschwerdt). 
Du 1er mai 1933 au 31 décembre 1933 Zukschwerdt travaille à Berlin en tant que médecin assistant à la deuxième clinique chirurgicale de l’hôpital universitaire de la Charité.  Il décide toutefois de rapidement retourner à Heidelberg en acceptant le poste de chef de clinique (Oberarzt) dans la clinique chirurgicale universitaire d’Heidelberg, poste proposé par le nouveau directeur de la clinique chirurgicale d’Heidelberg, le professeur Martin Kirschner (1879-1942). L’union des étudiants allemands (Kreisamt der deutschen Studentenschaft), représentée par son chef de district (Kreisführer) Gustav Adolf Scheel, se plaint de son retour auprès du ministère de l’éducation du Gau de Bade. Scheel souligne les problèmes comportementaux et professionnels dont Zukschwerdt aurait fait preuve lors de son séjour à Heidelberg entre 1927 et 1933.  Martin Kirschner s’implique personnellement pour résoudre cette affaire et conclut que ces accusations sont majoritairement calomnieuses et infondées . Après que la faculté de médecine, le rectorat et le ministère affirmèrent à Kirschner que rien ne s’oppose à cette nomination, il est décidé que Zukschwerdt prenne ses fonctions le même jour que Kirschner pour éviter toute tension, soit le 1er avril 1934.
Dans sa nouvelle fonction de chef de clinique (Oberarzt) en chirurgie à Heidelberg, Zukschwerdt supervise alors une équipe composée de11 médecins assistants et est désigné médecin consultant du service de radiologie de la clinique chirurgicale universitaire.
Entre 1936 et 1937, Zukschwerdt adhéra a plusieurs structures politiques nazies, parmi lesquelles se trouvent : le Reichsluftschutzbund et la NS Volkswohlfahrt en mars 1936, la NSD-Ärztebund le 2 juin 1936, le NSDAP (numéro de membre 5611826) le 1er mai 1937 et la NS-Studentenkampfhilfe.
Moins de quatre ans plus tard, Ludwig Zugschwerdt décide de quitter à nouveau Heidelberg pour être nommé directeur de l’hôpital « Fürst Stirum Stiftung » de Bruchsal, chef de service (Chefarzt) du service de chirurgie et responsable de la maternité de cet hôpital. Il occupe ce poste du 22 janvier 1938 jusqu’en octobre 1941. Il y retourne cependant régulièrement à Heidelberg jusqu’en mai 1943 (il s’y déplace les week-ends lors de son activité ultérieure à la Reichsuniversität Straßburg pour opérer les cas difficiles). ,  Malgré son départ à Bruchsal, il reste membre du personnel enseignant de la faculté de médecine d’Heidelberg.
La stérilisation forcée fut réalisée à l’hôpital de Bruchsal : 133 cas de stérilisation forcée ont été effectués sur des patients entre janvier 1934 et mai 1936 par le prédécesseur de Zukschwerdt, le Dr Anton Lehrnbecher. Ce dernier réalisa aussi des émasculations à Bruchsal sur des auteurs emprisonnés pour crime contre les mœurs.  En raison de la destruction des documents de l’hôpital de Bruchsal lors d’un raid aérien le 1er mars 1945, aucune archive sur les activités de Ludwig Zukschwerdt lors de la Seconde Guerre mondiale n’existe à ce jour mais on peut penser que cette procédure eut lieu jusqu’à la fin de la guerre. Ainsi, il est probable que Zukschwerdt ait lui aussi réalisé des stérilisations et/ou des castrations forcées à Bruchsal. Il n’existe par ailleurs aucune trace de stérilisation forcée réalisée à la clinique chirurgicale de Strasbourg, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il n’y en ait pas eu durant la présence de Zukschwerdt à Strasbourg.
==Son activité d’enseignant avant son arrivée à la Reichsuniversität Straßburg==
A la suite de l’obtention des titres de Privatdozent et de Venia Legendi le 20 février 1931, Zukschwerdt enseigne à la faculté de médecine d’Heidelberg au cours du semestre d’été 1931. Les cours qu’il y enseigne sont la physiopathologie en chirurgie, démonstrations chirurgicales et radiologiques, la chirurgie générale, la visite clinique et la radiologie en chirurgie.
Lorsqu’il quitte Heidelberg pour Berlin, Zukschwerdt effectue son Umhabilitation, c’est-à-dire le droit de pouvoir changer de lieu d’enseignement afin d’enseigner la chirurgie à la faculté de médecine de Berlin. Il y enseigne la physiopathologie en chirurgie.
Il effectue une nouvelle Umhabilitation lors de son départ de Berlin pour Heidelberg en 1934. Ceci montre que Zukschwerdt est fortement attaché à sa fonction d’enseignant.
Il y enseigne à nouveau dès le semestre d’été 1934 la chirurgie générale, les cours opératoires, la visite clinique et la chirurgie d’urgence.
Après un refus en 1935 en raison de son habilitation jugée trop récente, Zukschwerdt est nommé professeur (ausserordentlicher Professor) le 11 août 1936 par le ministère de l’Éducation du Reich.  Il est à nouveau nommé professeur (ausserordentlicher Professor) par le ministère de l’Éducation du Reich le 2 novembre 1939 en raison d’une actualisation du règlement d’habilitation du Reich qui révoqua les nominations antérieures de professeur extraordinaire.
==La nomination à la Reichsuniversität Straßburg==
La nomination de Zukschwerdt à la Reichsuniversität Straßburg est controversée et illustre bien le conflit de pouvoir qui existe entre le Gauleiter Robert Wagner, chef de l’administration civile en Alsace, et Bernard Rust, ministre d’Education du Reich.
En effet, chacun se retranche derrière des textes de lois le concernant pour affirmer sa responsabilité dans la nomination des professeurs titulaires de la Reichsuniversität Straßburg. Wagner, avec les décrets du 2 août et du 18 octobre 1940 qui lui octroient pratiquement les pleins pouvoirs en Alsace, s’implique fortement dès juillet 1940 dans la conception de l’université, en particulier dans la nomination des professeurs, dans sa rénovation et l’acquisition du matériel d’enseignement.  Rust contre-argumente que ces deux décrets ont été instaurés pour gérer l’administration provisoire, or l’ouverture de la Reichsuniversität Straßburg n’entre selon lui pas dans le cadre administratif provisoire mais définitif.  Finalement, Adolf Hitler tranche en faveur du Ministre de l’Education du Reich et Wagner décide de se retirer, non sans avoir accusé Rust de « sabotage », terme très fort du jargon nazi habituellement utilisé envers les ennemis politiques et surtout pas envers un Ministre.  ,  Ce conflit de pouvoir met en évidence l’absence d’unité politique entre ces deux intervenants, chacun souhaitant accumuler le plus de pouvoir possible.
|Commentaire_de=Mitgliedschaften:
|Commentaire_de=Mitgliedschaften:
NSDAP 1.5.1937 (5.611.826); SS (Ebbinghaus/Roth, S. 158)
NSDAP 1.5.1937 (5.611.826); SS (Ebbinghaus/Roth, S. 158)

Version du 27 mars 2023 à 11:46


Ludwig Zukschwerdt
Ludwig Zukschwerdt

Prénom Ludwig
Nom Zukschwerdt
Sexe masculin
Naissance 7 février 1902 (Stuttgart-Untertürkheim)
Décès 20 août 1974 (Hamburg)
Profession du père Comptable, Directeur commercial

These Über Extremitätengangrän (Universität Heidelberg, 18 décembre 1925)
Directeur de thèse Eugen Enderlen
Autorisation d'exercer la médecine 1926
Profession Arzt

Titre Dr. med.

Spécialités Chirurgie


Ludwig Zukschwerdt war ab Oktober 1941 Ordinarius für Chirurgie und Leiter der Chirurgischen Universitätsklinik an der Reichsuniversität Straßburg. (Sommer 2006, S. 818f.)

Biographie

Enfance et scolarité

Ludwig Emil Zukschwerdt (Louis Emil) naît le 7 février 1902 à Stuttgart-Untertürkheim. Il est le fils du comptable puis directeur commercial Ludwig Heinrich Zukschwerdt (né le 19 mai 1876 à Freudenstadt) et de Pauline Marie Fahrner (née le 20 août 1876 à Freudenstadt). Il est scolarisé pendant trois ans à l’école primaire de sa ville natale puisfréquente l’école secondaire à la Oberrealschule de Cannstatt, un quartier de Stuttgart, d’octobre 1910 à juillet 1920. Il obtient son baccalauréat le 30 juillet 1920 avec la mention très bien.


Les études de médecine

Ludwig Zukschwerdt débute ses études de médecine au semestre d’hiver 1920-1921 à l’université de Tübingen et y valide le 5 mars 1923 la ärztliche Vorprüfung, l'examen de fin du premier cycle des études médicales. Il change ensuite d’université pour aller étudier les cinq semestres restants à Heidelberg, où il valide le 17 décembre 1925 la ärztliche Prüfung (ou medizinisches Staatsexam), l’examen d'État de médecine, qui clôture le deuxième cycle du cursus de médecine.


La thèse de doctorat de médecine et l’habilitation

Sa thèse de médecine pour obtention du titre de docteur en médecine, soutenue à Heidelberg le 18 décembre 1925, s’intitule « À propos de la gangrène des extrémités » (Über Extremitätengangrän). Il valide cinq and plus tard lors du semestre d’hiver 1930-1931 sa thèse d’habilitation en chirurgie intitulée « Modification de la sécrétion gastrique dû au retard de la vidange gastrique » (« Über Veränderung der Magensaftsekretion als Folge verzögerte Entleerung ») et obtient le titre de Privatdozent et sa Venia Legendi (droit d’enseigner) le 20 février 1931, titres lui permettant d’enseigner à l’université.


Le travail comme médecin

À partir du 18 décembre 1925, c’est-à-dire dès le lendemain de son admission à l’examen médical d’État, Ludwig Zukschwerdt débute son activité de médecin par la réalisation de l' « année pratique » (Praktisches Jahr). Avec le statut de Medizinalpraktikant (équivalent du titre d’interne en médecine), il travaille d’abord à la policlinique médicale d’Heidelberg dirigée par le professeur juif Siegfried Joseph Thannhauser (1885-1962). Il quitte ce service pour se consacrer à la chirurgie en janvier 1927 à la clinique chirurgicale d’Heidelberg sous la direction du professeur Eugen Enderlen (1863-1940) d’abord en tant que médecin assistant (außerplanmäßiger Assistent) jusqu’au 15 février 1930 puis encore en tant qu’assistant mais avec les fonctions et responsabilités de chef de clinique (Oberarzt) du 16 février 1930 au 31 mars 1933. Il est lors de cette période affecté au service chirurgical pédiatrique puis au service de laparotomie. Il est aussi responsable des diagnostics radiologiques de la clinique chirurgicale.

A cette époque, Zukschwerdt rejoint la SS (le 1er mars 1933, numéro d’adhésion 186095), y obtient le grade d’Unterscharführer et la fonction de médecin d’escadron (Staffelarzt) dans la 62. SS Standarte.

Lorsqu’Enderlen part en retraite le 1er avril 1933, c’est le professeur Klug, un chirurgien exerçant à la clinique chirurgicale d’Heidelberg comme chef de clinique (Oberarzt), qui supplée Enderlen comme directeur de la clinique chirurgicale d’Heidelberg jusqu’au 1er avril 1934. Ce départ, ainsi que son désir de se former en chirurgie thoracique, pousse Zukschwerdt à postuler pour un poste à la clinique chirurgicale de l’hôpital de la Charité de Berlin, dirigée par Ferdinand Sauerbruch (1875-1951). , De nombreuses démissions touchant le service chirurgical d’Heidelberg semblent précipiter son départ car il estime son avenir comme incertain à Heidelberg. De fait, le professeur Klug le renvoie brutalement dès le 1er avril 1933, soit le premier jour de sa suppléance à la tête de la clinique. Ce dernier n’explique pas à Zukschwerdt la raison de ce renvoi et affirme agir au nom du ministère de la Culture et de l’Éducation du Gau de Bade. Selon Zukschwerdt, Klug agit par jalousie en raison de son poste obtenu à Berlin. La raison de ce renvoi n’est pas expliquée à Zukschwerdt par le ministère de la Culture et de l’Éducation du Gau de Bade mais semble surtout d’ordre personnel (conflit entre Klug et Zukschwerdt).

Du 1er mai 1933 au 31 décembre 1933 Zukschwerdt travaille à Berlin en tant que médecin assistant à la deuxième clinique chirurgicale de l’hôpital universitaire de la Charité. Il décide toutefois de rapidement retourner à Heidelberg en acceptant le poste de chef de clinique (Oberarzt) dans la clinique chirurgicale universitaire d’Heidelberg, poste proposé par le nouveau directeur de la clinique chirurgicale d’Heidelberg, le professeur Martin Kirschner (1879-1942). L’union des étudiants allemands (Kreisamt der deutschen Studentenschaft), représentée par son chef de district (Kreisführer) Gustav Adolf Scheel, se plaint de son retour auprès du ministère de l’éducation du Gau de Bade. Scheel souligne les problèmes comportementaux et professionnels dont Zukschwerdt aurait fait preuve lors de son séjour à Heidelberg entre 1927 et 1933. Martin Kirschner s’implique personnellement pour résoudre cette affaire et conclut que ces accusations sont majoritairement calomnieuses et infondées . Après que la faculté de médecine, le rectorat et le ministère affirmèrent à Kirschner que rien ne s’oppose à cette nomination, il est décidé que Zukschwerdt prenne ses fonctions le même jour que Kirschner pour éviter toute tension, soit le 1er avril 1934.

Dans sa nouvelle fonction de chef de clinique (Oberarzt) en chirurgie à Heidelberg, Zukschwerdt supervise alors une équipe composée de11 médecins assistants et est désigné médecin consultant du service de radiologie de la clinique chirurgicale universitaire.

Entre 1936 et 1937, Zukschwerdt adhéra a plusieurs structures politiques nazies, parmi lesquelles se trouvent : le Reichsluftschutzbund et la NS Volkswohlfahrt en mars 1936, la NSD-Ärztebund le 2 juin 1936, le NSDAP (numéro de membre 5611826) le 1er mai 1937 et la NS-Studentenkampfhilfe.

Moins de quatre ans plus tard, Ludwig Zugschwerdt décide de quitter à nouveau Heidelberg pour être nommé directeur de l’hôpital « Fürst Stirum Stiftung » de Bruchsal, chef de service (Chefarzt) du service de chirurgie et responsable de la maternité de cet hôpital. Il occupe ce poste du 22 janvier 1938 jusqu’en octobre 1941. Il y retourne cependant régulièrement à Heidelberg jusqu’en mai 1943 (il s’y déplace les week-ends lors de son activité ultérieure à la Reichsuniversität Straßburg pour opérer les cas difficiles). , Malgré son départ à Bruchsal, il reste membre du personnel enseignant de la faculté de médecine d’Heidelberg. La stérilisation forcée fut réalisée à l’hôpital de Bruchsal : 133 cas de stérilisation forcée ont été effectués sur des patients entre janvier 1934 et mai 1936 par le prédécesseur de Zukschwerdt, le Dr Anton Lehrnbecher. Ce dernier réalisa aussi des émasculations à Bruchsal sur des auteurs emprisonnés pour crime contre les mœurs. En raison de la destruction des documents de l’hôpital de Bruchsal lors d’un raid aérien le 1er mars 1945, aucune archive sur les activités de Ludwig Zukschwerdt lors de la Seconde Guerre mondiale n’existe à ce jour mais on peut penser que cette procédure eut lieu jusqu’à la fin de la guerre. Ainsi, il est probable que Zukschwerdt ait lui aussi réalisé des stérilisations et/ou des castrations forcées à Bruchsal. Il n’existe par ailleurs aucune trace de stérilisation forcée réalisée à la clinique chirurgicale de Strasbourg, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il n’y en ait pas eu durant la présence de Zukschwerdt à Strasbourg.


Son activité d’enseignant avant son arrivée à la Reichsuniversität Straßburg

A la suite de l’obtention des titres de Privatdozent et de Venia Legendi le 20 février 1931, Zukschwerdt enseigne à la faculté de médecine d’Heidelberg au cours du semestre d’été 1931. Les cours qu’il y enseigne sont la physiopathologie en chirurgie, démonstrations chirurgicales et radiologiques, la chirurgie générale, la visite clinique et la radiologie en chirurgie.

Lorsqu’il quitte Heidelberg pour Berlin, Zukschwerdt effectue son Umhabilitation, c’est-à-dire le droit de pouvoir changer de lieu d’enseignement afin d’enseigner la chirurgie à la faculté de médecine de Berlin. Il y enseigne la physiopathologie en chirurgie.

Il effectue une nouvelle Umhabilitation lors de son départ de Berlin pour Heidelberg en 1934. Ceci montre que Zukschwerdt est fortement attaché à sa fonction d’enseignant.

Il y enseigne à nouveau dès le semestre d’été 1934 la chirurgie générale, les cours opératoires, la visite clinique et la chirurgie d’urgence.

Après un refus en 1935 en raison de son habilitation jugée trop récente, Zukschwerdt est nommé professeur (ausserordentlicher Professor) le 11 août 1936 par le ministère de l’Éducation du Reich. Il est à nouveau nommé professeur (ausserordentlicher Professor) par le ministère de l’Éducation du Reich le 2 novembre 1939 en raison d’une actualisation du règlement d’habilitation du Reich qui révoqua les nominations antérieures de professeur extraordinaire.


La nomination à la Reichsuniversität Straßburg

La nomination de Zukschwerdt à la Reichsuniversität Straßburg est controversée et illustre bien le conflit de pouvoir qui existe entre le Gauleiter Robert Wagner, chef de l’administration civile en Alsace, et Bernard Rust, ministre d’Education du Reich.

En effet, chacun se retranche derrière des textes de lois le concernant pour affirmer sa responsabilité dans la nomination des professeurs titulaires de la Reichsuniversität Straßburg. Wagner, avec les décrets du 2 août et du 18 octobre 1940 qui lui octroient pratiquement les pleins pouvoirs en Alsace, s’implique fortement dès juillet 1940 dans la conception de l’université, en particulier dans la nomination des professeurs, dans sa rénovation et l’acquisition du matériel d’enseignement. Rust contre-argumente que ces deux décrets ont été instaurés pour gérer l’administration provisoire, or l’ouverture de la Reichsuniversität Straßburg n’entre selon lui pas dans le cadre administratif provisoire mais définitif. Finalement, Adolf Hitler tranche en faveur du Ministre de l’Education du Reich et Wagner décide de se retirer, non sans avoir accusé Rust de « sabotage », terme très fort du jargon nazi habituellement utilisé envers les ennemis politiques et surtout pas envers un Ministre. , Ce conflit de pouvoir met en évidence l’absence d’unité politique entre ces deux intervenants, chacun souhaitant accumuler le plus de pouvoir possible.

Mitgliedschaften: NSDAP 1.5.1937 (5.611.826); SS (Ebbinghaus/Roth, S. 158)

Repères

Localisations

Nationalités

  • Allemand
  • Allemand

Confessions

  • Protestant
  • Protestant

Publications

  • Thies, Heinrich Arnold;Zukschwerdt, LudwigedAntikoagulantien in der Humanmedizin. III. Hamburger Symposion über Blutgerinnung. Stuttgart : Schattauer Verlag, 1960
  • Zukschwerdt, Ludwig. Begegnung mit der gegenwärtigen amerikanischen Medizin. Südwestdeutsches Ärzteblatt 2 (1947) : 86-87
  • Zukschwerdt, Ludwig. Doppelseitige kongenitale Radiusluxation nach hinten mit kongenitaler Hüftluxation. Deutsche Zeitschrift für Chirurgie 231 (1931) : 45-48
  • Zukschwerdt, Ludwig. Duodenaldivertikel und Magengeschwür. Klinische Wochenschrift 8 (1929) : 1171-1174
  • Zukschwerdt, Ludwig. Seltene Lokalisation einer Venektasie. Deutsche Zeitschrift für Chirurgie 216 (1929) : 283-285

Relations

Directeur de thèse de

Supérieur hierarchique de

Liens à institutions

Reichsuniversität Straβburg

Chirurgische Universitätsklinik, RUS

Universität Tübingen

Universität Heidelberg

Universität Berlin

1902-02-07T00:00:00Z
Vie privée
Naissance
1974-08-20T00:00:00Z
Vie privée
Décès
1926-01-01T00:00:00Z
Vie privée
Autorisation d'exercer la médecine
1925-12-18T00:00:00Z
Vie privée
Thèse
1920-10-01T00:00:00Z
1923-09-30T00:00:00Z
Carrière
1923-10-01T00:00:00Z
1925-12-18T00:00:00Z
Carrière
1931-07-01T00:00:00Z
1933-03-01T00:00:00Z
Carrière
1934-04-01T00:00:00Z
1936-08-11T00:00:00Z
Carrière
1936-08-11T00:00:00Z
1941-09-30T00:00:00Z
Carrière
Universität Heidelberg, außerordentlicher Professor,
1941-10-01T00:00:00Z
1944-11-23T00:00:00Z
Carrière
Reichsuniversität Straβburg, ordentlicher Professor,
1933-03-01T00:00:00Z
1933-12-01T00:00:00Z
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Références

  • edZukschwert, Ludwig [sic]. , . https://wbis.degruyter.com/biographic-document/D637-921-1, Page consultée le2019-02-20 00:00:00
  • Sommer, Felix. Chirurgie. In:Die Universität Heidelberg im Nationalsozialismus, Eckart, Wolfgang Uwe;Wolgast, Eike;Sellin, Volker, 811-822. Heidelberg : Springer Medizin, 2006
  • EBBINGHAUS 545 Kurzbiographien zum Ärzteprozeß 6PFCTE55
  • Klee, Ernst. Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945. Frankfurt am Main : Fischer, 2005. S. 698
  • Universitätsarchiv Heidelberg, PA 1268
  • HU UA, UK Personalia, Zukschwerdt, Nr. Z 060, Bd. 2
  • GLAK, 235 Nr. 2685
  • Kreisarchiv Karlsruhe, 1001 Zug. 2004 Nr. 10 / 287
  • BArch, R 43-II/940a
  • BArch, R 9361-VI/3568
  • BArch, R 9361-VI/247
  • BArch, R 4901/13521 Bd. 1
  • BArch, R 4901/810
  • BArch, R 4901/23723
  • BArch, R 4901/13505
  • BArch, ZA 12/Zukschwerdt, Ludwig (07.02.1902)
  • BArch, B 305/2507
  • Archives municipales de Strasbourg, 7 AH 15
  • Archives municipales de Strasbourg, 7 AH 417
  • Staatsarchiv Hamburg, 361-6/IV/1517
  • ADBR,126AL114
  • ADBR, 1558 W 43
  • ADBR, 126AL146
  • ADBR, 1313W24
  • ADBR, 1313W27
  • Staatsarchiv Ludwigsburg, EL 902/20 Bü 21480
  • BArch-MA, RL 2-VI/172
  • BArch-MA, RL 26/10
  • BArch-MA, RL 26-14/60 Bd. 17
  • BIEHLER Marcel, Biographie de Ludwig Zukschwerdt : analyse du parcours professionnel, scientifique, universitaire, militaire et politique du professeur de la chaire de chirurgie de la Reichsuniversität Straßburg, Thèse de médecine, Faculté de Médecine de Strasbourg, 2023.
  • BREITKOPF Bernd, Eine Zierde unserer Stadt. 100 Jahre Fürst-Stirum-Klinik Bruchsal. Beiträge zur Geschichte des Landkreises Karlsruhe, Band 6. Verlag Regionalkultur. 192 S.
  • KIEFFER Léon-Alfred. La stérilisation eugénique en Allemagne et son application en Alsace occupée de 1941 à 1944. Thèse de Doctorat de Médecine, Faculté de médecine de Strasbourg, Strasbourg, 1946, 63 p.
  • WECHSLER Patrick, La Faculté de Médecine de la „Reichsuniversität Straßburg“ (1941-1945) à l'heure nationale-socialiste, Thèse de Doctorat de Médecine, Université Louis Pasteur, Strasbourg, 1991, 276 p.
  • Christian Bonah (dir.): Zwangsversetzt. Vom Elsass an die Berliner Charité. Die Aufzeichnungen des Chirurgen Adolphe Jung, 1940-1945. Berlin : Schwabe 2019
  • Rapport final de la Commission historique internationale pour l’histoire de la Reichsuniversität Straßburg 2017-2022, sous la direction du Pr. Christian Bonah, du Pr. Florian Schmaltz, et du Pr. Paul Weindling, rendu public le 03 mai 2022, Université de Strasbourg éd., 2022 [496 p.]
  • DÖRNER Klaus, EBBINGHAUS Angelika, LINNE Karsten, ROTH Karl Heinz, WEINDLING Paul, and Hamburger Stiftung Für Sozialgeschichte Des 20. Jahrhunderts. Der Nürnberger Ärzteprozess 1946/47. München: Saur, 1999
  • ZUKSCHWERDT Ludwig, Treatment of massive lungcollaps. Medical Bulletin U.S. Chief Surgeon Europ. Theatre, 1946, 1: No. 4, 21-4 (issue of novembre 1946, page 21) / Medical bulletin. United States. Army. Forces in the European Theater. Office of the Theater Chief Surgeon
  • ZUKSCHWERDT Ludwig, Gun shot wound of heart with removal of bullet, Medical Bulletin Office of Theater Chief Surgeon, European Theater, January 1947, p.10
  • DEFRANCE C., PFEIL U., L’Allemagne occupée en 1946, Guerre mondiale et conflit contemporain", n°224, Presses Universitaires de France, avril 2006, p.47-64
  • TOBOLT K., Prof. Dr. Karl Horate (1913-1996) – erster Ordinarius für Anästhesiologie in Deutschland-Leben-Werk-Wirkung, Thèse de Doctorat de Médecine, Université de Hambourg, 2015, 269 p.
  • LAWIN P., In memoriam Professor Dr. Ludwig Zukschwerdt, Anaesthesiste 24, 47 (1975), Springer-Verlag 1975



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